• FeelingP.O.V (Point Of View) of Haruki
           Le jour se lève, tout comme le soleil qui s'infiltre à travers les trous laissé par les rideaux épais. Les chants des oiseaux matinaux s'élèvent, de même pour les personnels de la demeure.J'ouvre mes yeux et fixe le plafond avant de me bouger. Je me récupère en restant quelque minute dans mon lit pour bailler longuement.-          Haa... la journée va être longue, je soupire.On frappe à la porte, j'attends avant de répondre.-          C'est qui ?-          C'est moi, jeune maitre, se présente Callel.-          .... C'est pour quoi ? je le questionne, méfiant.D'habitude, il ne vient pas me réveiller –encore moins si nous sommes en vacances de fin d'année- ou me chercher pour je ne sais quel raison. Je me demande ce qu'il y a aujourd'hui.-          Vous avez de la visite..., me dit-il, toujours derrière la porte.De qui ça pourrait bien s'agir ? Ran ?-          Il s'agit de mademoiselle Matsumoto, me révèle-t-il.Hum ? Elle ? Pourquoi venir sitôt ? Et puis, je suis épuisé...-          Fais-la patienter.-          Bien.Je l'entends partir, le silence s'installe directement. Je baille et regarde autour de moi. Je passe une main hagarde dans les cheveux.             Quand je descends à la salle de séjour, je vois la touffe blonde de ma « petite amie » dépassant le sofa. En entendant des pas s'approcher de la pièce, elle jette un regard de ma direction et m'aperçois. Jovialement, elle me sourit. Un sourire qui me rend presque douteux, voir nauséabond.-          Pourquoi tu souris comme ça ? je lui demande en m'approchant d'elle.-          Et pourquoi toi, tu ne souris pas ? me retourne-t-elle la question.-          Ici, c'est moi qui pose les questions, je l'impose.Elle rit doucement, passant sa petite et fine main devant sa bouche pour se retenir. Elle me regarde dans les yeux, les siens remplis de bonheurs.-          Tu sais quel jour nous sommes ?Sa question possède un air moqueur, qui a tendance à m'agacer. Décidément, je ne suis vraiment pas d'humeur aujourd'hui. On se demande bien pourquoi.Elle attend patiemment ma réponse. Je réfléchie. En voyant mon temps de réflexion se prolonger, elle s'inquiète un peu.-          Euh... Haru ? m'apostrophe-t-elle, penaude.-          .... Ouais ? je lui réponds, placide.-          Nous... sommes quel jour ? me redemande-t-elle, perturbée.-          Le 20 mars, pourquoi ?-          Et tu sais que c'est un jour spécial, n'est-ce pas ?-          Bien sûr.D'un seul coup, elle redevient hésitante. C'est fou que juste un de mes traits qui ne correspond à ce qu'elle avait prévu change autant sa frimousse. Ceci m'amuse énormément, et j'esquisse un large sourire. Je lui saisis une mèche de cheveux et joue avec.-          Et alors ? Qu'est-ce que tu as prévue de spécial pour « ce » fameux  jour ? je lui demande.-          Ben... je voulais avant tout savoir ce que toi, tu avais prévue.Ne voyant aucun signe de réponse, elle tire la tronche méprisante et dit :-          Je dois répondre en première, c'est ça ?-          Tu as tout compris, je lui affirme. Et donc ? je m'impatiente.Elle s'apprête à me répondre, mais seconde fois durant la journée –je suppose, oui, il est déjà l'heure de déjeuner mais je ne l'ai pas encore fait-, la sonnerie de l'interphone résonne dans toute la demeure. Callel s'empresse d'aller répondre. Il décroche le combiné, j'attends un éclaircissement de situation au lieu de la réponse acclamée. Callel raccroche le combiné et hésite un instant avant de venir m'annoncer les invités.             La porte d'entrée s'ouvre pour accueillir une jeune fille châtaine à la joue pensée, accompagné de trois jeunes hommes. Je les étudie longuement au seuil de la porte.-          Bonjour, Haruki, comment vas-tu ? me demande Ran.-          Bien, mais toi, tu n'as pas l'air bien, il t'est arrivé quoi à la joue gauche ?-          Je ne vois pas de quoi tu parles.-          Je pense que tu es la seule à penser ainsi, je fais remarquer.Les garçons à l'arrière détournent mon regard. Je repose mon attention sur Ran.-          Bon, alors qu'es-tu venu faire ici ?-          .... Tu m'as manqué.-          Merci, c'est adorable ce que tu dis, je fais. Et tu vas me dire ce que tu as eu ?-          ... Tu ne veux pas plutôt nous laisser entrer avant ?-          Non, pas tant que tu ne m'aurais pas répondu, j'exige.-          .... Tu forces, Haru, me dit-elle, sur le point de se lasser. Je te dis parce que tu me manques.-           ... Ran, tu sais, ça fait depuis un moment que je le songe mais... je commence à en avoir marre que tu m'utilise pour excuse, je lui fais comprendre et levant son visage par le menton.-          ...Tu ne veux vraiment pas nous laisser entrer ?"De nous deux, je pense que tu es celle qui force la plus..", je pense. J'inspire un coup.-          Donne-moi au moins une vraie réponse, je l'oblige.Elle languit, déglutit et rougit un peu. Elle me regarde dans les yeux.-          Bon anniversaire.-          Très bien, je m'exclame tout heureux. Et pour la deuxième ?Elle arque un sourcil mécontent, ce qui me fait sourire. Elle me dit, irritée.-          Tu avais dit une seule.-          J'ai changé d'avis en cours de route, je lui déclare.-          Tu n'as pas le droit.-          Bien sûr que si, ici, c'est chez moi, et vous êtes des invités. J'ai le droit de vous accepter... ou non, je le test.Elle hésite encore. Cette fois-ci, elle évite ma vue. Raito, à l'arrière, se lasse.-          Bon, tu ne crois pas que tu devrais lui dire ? J'en ai plus qu'assez de rester sur le perron et sous cette chaleur accablante, se plaint-il.-          Pfuh, on dirait qu'un de tes compères vient de te trahir, je lui fais remarquer.Ran ne dit rien, elle réfléchit encore un peu. Myu intervient.-          Tu n'as pas un peu finit ? se plaint-elle.-          Eh bien ? Tu te rebelle ? je le test en me tournant vers elle.-          Pas du tout, c'est juste, que ton interrogatoire se prolonge et que ça devienne fatiguant, ils veulent passer du temps ici, pourquoi les empêches-tu ?-          Tu as entendu ? dit Ran en se tournant vers elle. Ta compagnie te demande de me laisser.Je sourcil. Et repose mon regard sur Ran, celle-ci possède un sourire narquois.-          Et puis, reprend Myu, c'est avant tout le fait que vous soyez trop près l'un de l'autre.Sa remarque m'ahurit. Je me tourne à nouveau vers elle. Une bouffé de complainte la submerge. Ses joues se rosent et elle croise les bras sur sa poitrine.-          Tu vois ça ? Ta compagnie me jalouse, commente Ran, toujours avec narquois.-          .... C'est bon, j'ai compris, je cède. Vous « êtes autorisé » à entrer.Satisfaite, Ran invite ses trois amis à entrer. Ces derniers se soulagent enfin. Mais je ne les laisse pas plus de temps pour se reposer que je bombarde à nouveau mes questions sur sa joue enflée.-          Tu vas m'expliquer ce qui t'es arrivé ?-          .... Tu veux bien nous laisser un endroit pour faire une répétition ? dévie-t-elle.Je la fixe, sceptique. Je croise mes bras contre ma poitrine et grimace.-          Si tu voulais juste avoir un endroit pour répéter, il suffisait de leur donné rendez-vous chez toi, je lui suggère.-          Je ne peux pas, s'abstient-elle, Rei m'en veut encore. Et puis, Miya est venu pour s'occuper de lui, je ne veux pas les déranger...La dernière phrase étant dite dans un souffle, je n'ai pas pris grandement attention. Ce qui me titille est sa première phrase.-          C'est lui qui t'a fait ça ? je plaide coupable, un innocent –ou pas-.-          Mais qu'est-ce que tu vas me chercher là, s'horripile la châtaine. Et pour toute réponse, non, ce n'est pas lui, il est sur fauteuil roulant en plus.-          Je ne vois pas le rapport, s'enquit Myu en constatant la dernière partie de la phrase.-          ...Tu es en train de me faire comprendre qu'on t'a blessé la joue à partir d'un membre du bas ? je m'étonne, déconcerté.Raito, qui après s'être plaint n'avait plus rouvert la bouche, étouffe un « dans un sens » que j'ai immédiatement saisit.-          Attends, ça veut dire que tu étais présent sur les lieux ? Pourquoi tu ne l'as pas défendu ?-          Je ne pouvais rien faire, répond-il, tout simplement. .... Enfin, contre cette personne.-          .... C'était une fille ? j'hasarde.Les deux autres gars qui ne prennent la parole depuis le début, commence à excéder.-          Bon, ce n'est pas pour vous déranger, mais cette salle c'est pour aujourd'hui ? demande Futo.-          Désole, mais là, j'ai juste un peu assez de votre sujet de conversation qui ne fait que tourner autour du pot, ajoute So.-          Regarde ce que tu as fait, se joint Ran, tu impatiente les invités ! Montre-nous une salle équipée d'instrument musical, je te prie ! quémande-t-elle.-          .... La terrasse est équipé d'instrument que vous avez besoin, intervient Callel.-          Vous avez tout à votre disposition en haut, je les informe. Tout, sauf ça.Je sors un trousseau de clefs de ma poche et l'agite sous le regard agacé de Ran. Elle passe une main dans les cheveux, se gratte quelque peu  et me réclame ces fameux clefs.-          Peux-tu me passer la clé nous permettant d'accéder à la terrasse, s'il te plait ? me sollicite-t-elle, sans oublier le mot magique.-          Peux-tu, de ton côté, m'en dire un peu plus à ton sujet ? j'insiste -sans utilisé le mot magique.Elle ne relève pas. J'attends en faisant secouer le trousseau de clefs pour l'inciter à réagir. Gagné. Elle lance une main agile sur le trousseau. J'esquive. De justesse.-          Un indice, alors, je persiste.Des fois, je me demande moi-même pourquoi je m'obstine autant auprès d'elle.Puis, elle consent et soupire. Elle me fixe dans les yeux et dit :-          C'est par rapport à toi.Je ne saisis pas. Sidéré, je lâche les clés. Ran les récupère.-          Bon, on monte les gars.-          Je vais vous accompagner, se propose Callel.Ils montent à l'étage. On entend de moins en moins leur pas. Je m'assieds sur le canapé, encore ébahi.-          Pourquoi entreposer des instruments de musiques sur une terrasse ? se renseigne Myu.-          Ma mère invitait souvent des gens de sa profession –seiyuu ka- et les laissait de temps à autre jouer des morceaux, je l'explique.Tiens, d'ailleurs... Ce ne serait pas...-          Quel genre de musique ? s'intéresse-t-elle.-          Du rock. Pour la plupart du temps, j'ajoute.Elle ne dit plus rien. Sûrement encore perplexe. Et moi, je réfléchis de mon côté.
                 C'est confirmé, c'est bien elle la coupable. Je m'en doutais, il n'y avait qu'elle pour faire ce genre de geste déplacé. Qu'est-ce qu'elle peut m'enquiquiner...   Un peu plus tôt, Ran et son groupe sont monté à la terrasse. J'ai, de mon côté, longuement réfléchi sur celle qui lui a fait une balafre à la joue. Et je n'ai trouvé, qu'une personne, mais il me manquait de preuve. Pour me changer les idées, Myu m'a proposé d'aller voir leur répétition.On monta sur le dernier palier. À l'air, la musique rock semblait plus libre.Futo, le blond au trait fin, chantait ; So, le brun, jouait de la batterie en arrière-plan ; Raito, l'auburn, jouait de la guitare derrière le chanteur ; il en était de même pour Ran. Etrangement, elle ne jouait pas du piano mais de la basse. Elle savait en jouer, elle y a étudié durant une période, mais n'en jouait pas souvent. En fait, c'est carrément la première fois que je la voyais en jouer.Ils terminèrent pour une pause. Je m'incrustai.-          Qu'est-ce que vous faîtes à jouer à l'air libre ?-          N'est-ce pas clair ? On joue pour pourvoir enregistré le morceau.-          Mais pourquoi en pleine air ? s'interrogea Myu.-          Haru aurait une autre salle à nous proposer ?-          Non, je répondis. Et comment vous faîtes pour « enregistrer » ?-          Callel se charge de nous filmer, m'éclaircit Ran, en désignant une chose du doigt.Je tournai ma tête pour observer l'objet désigné, je perçu au loin Callel avec un appareil enregistreur.-          ... C'était censé être une surprise, dit Callel.-          Oui, bon, il nous a repérer, s'enquit Ran.-          En plus, c'est chez lui, alors c'est sûr, commenta Raito.-          Super, ça vous a pris combien de temps pour mettre en place un tel plan ? j'ironisai.-          Cinq minutes, pas plus, marmonna Futo, qui fut diffuser au micro.-          ...Très discret.-          C'est notre présent, me révèle Ran.-          Ce n'est pas trop simple? s'interroge Myu.-          Par flemme de tergiverser, on a opté pour ce choix, souffle Futo, à nouveau entendu de tous, par l'intermédiaire du micro.Tout le monde se tait. So toussota pour rompre l'ambiance un peu tendu. Alors qu'ils devaient reprendre leur répétition. La porte de la terrasse s'ouvrit en fracas, pour laisser place à une femme hystérique, qu'était ma mère.-          Te voilà vraiment ici ! s'écrit-elle en voyant le visage pansé de Ran.Et voilà, d'où me vint la confirmation.-          Qu'est-ce qui ce passe avec Ran ? je m'incluais.-          Haruki, tu tombes bien ! Je ne veux pas que tu passes du temps avec cette fille, elle est vraiment mauvaise !-          Ça, je n'en doute pas une seconde, s'exprima Callel.-          Eh bien, je vois que je suis appréciée, ici, maugréa Ran.-          Et pour raison, t'appuis-tu ainsi ? je l'interroge. D'ailleurs, tu n'as pas d'ordre à me donner...-          A l'instant, je l'ai vu seule avec ce jeune homme, désigna-t-elle Raito du doigt.-          Je ne vois pas du tout où est le problème. Et puis zut, tu m'explique ce que tu lui as fait pour qu'elle ait un résultat si... désastreux de la joue ?-          Très flatteur, merci, dit Ran, sarcastique.
       Ma mère se remémora de ses derniers instants en ayant aperçu Ran en compagnie de Raito –mais dans quel position ?-. Tous les deux étaient en chemin pour se regroupé aux deux derniers. Mais en court de route, ils croisèrent ma mère en direction de son studio –en limousine, elle a utilisé des yeux de voyance pour la repérer ?-. Furieuse, ma génitrice sortit de son véhicule et balancer son talons aiguisé sur le visage de Ran, sans demander une raison.Résultat : -Ran obtint la joue rougeâtre. Une trace –assez profonde- s'est formé, un creux en forme de cœur est apparu, mais le seul inconvénient était que la chair laiteuse de Ran s'est abîmer. Elle saignait, on dût la soigner dans l'urgence. Du coup, ils sont venus en retard chez moi. Et elle eut à nouveau un traumatisme des talons.                -Ma mère dût venir chez moi avec une nouvelle paire de talons.
    Un long silence s'installa après une brise qui souffle sur nous. Ma mère s'incline.-          Pardon, j'ai cru que vous trompiez mon fils.-          Il n'y a pas de raison, Raito n'est que mon camarade. Et puis même si c'était le cas, il n'y a pas de problème, puisque votre fils est déjà pris, avec la fille blonde, précise-t-elle Ran.-          Vraiment ? Mais pourquoi ne m'en as-tu pas parler ?m'adresse-t-elle.-          M'enfin, regarde un peu comment se retrouve-t-elle après l'anecdote que tu as raconté. Elle tremble comme une feuille.-          Toi, qui disais ne pas aimer qu'on t'utilise comme excuse...-          Mais moi, je ne l'utilisai pas, c'est une des raisons.Puis, pour changer de sujet, ma mère tape dans ses mains.-          Bref, ce n'est pas ça, le plus important.-          Et c'est quoi le plus important ? je réplique, méprisamment.-          Attends que je termine ma phrase, me dit-elle.-          Je t'en prie, fais, je lui donne le feu vert.Elle soupire, habitué à mon caractère.-          Alors, comme tu sais, aujourd'hui nous sommes le 20 mars, et donc ton anniversaire...-          Je n'ai pas l'intention de participer à un banquet, je lui coupe.-          Mais..., veut-elle insisté. Enfin, pourquoi.Ah, c'était bien ça. Franchement, j'ai un don de divination, moi.-          C'est logique, je ne suis pas un de ces gosses de riche, je ne veux qu'on organise des fêtes grandiose pour que dalle.-          Quel langage que tu as, avec ta mère, souffle Ran.-          Si tu n'avais que ça à me dire, je te prie de bien vouloir repartir... travailler, je souffle.Je n'apprécie pas la présence de ma mère. Elle m'a toujours donné l'impression d'être coupable de je ne sais quel crime. Elle essaie de se faire aimer en étant agréable, mais ça ne marche pas. J'ai trop la haine qui me ronge.Elle finit par s'en aller. Le groupe de musique reprend leur enregistrement à zéro. Je finis par les quitter en compagnie de Myu. Je descends et pars dans me cloitre dans ma chambre. Mon moral est au plus bas, Myu compatit et décide de s'en aller.Un peu plus tard, j'entends des bruits de pas descendre des escaliers et se diriger vers la sortie.-          Bon, Ran, on se dit au revoir, déclare Futo, juste en posant un pas sur la moquette du premier.-          Oui, je vous remercie de m'avoir consacré votre temps, dit cette dernière.-          Normal, si c'est pour toi, on ferait tout, dit So. Charmant.Le bref silence est interrompu par l'arrivé de Raito, il dit :-          Arrête de rougir comme ça et bouge pour ne pas gêner le passage.Etrangement, je suis d'accord, même si je n'assiste pas la scène de vue, je l'ouï parfaitement bien.-          Il faut d'abord que je fasse une chose, fait-elle.-          D'accord, à plus tard alors, répond Raito.-          Salut Ran, saluent les deux autres.Si j'ai bien compris, Raito et Ran vont se revoir après... Bof, ça ne me regarde pas. Je ne vois pas pourquoi je suis intrigué...Le silence s'ensuit. Le couloir du premier est déserté. Moi, dans ma chambre, j'attends que le temps et ma mauvaise humeur passe. Ça va être rapide. Un cliquetis de serrure retentit de la poigné de ma porte. Je vois celle-ci se faire longuement tourné dans tous les côtés. L'envie de rire me prend, je pouffe. Lentement, je me dirige vers cette porte fermé à double tour. J'ouvre, je vois Ran, gênée.-          Qu'est-ce qui t'amène ? je lui demande, amusé.-          Rien, je voulais juste voir comment tu allais..., commence-t-elle.Je m'apprête à lui répondre que tout va pour le mieux, mais elle me devance.-          Tu tirais un drôle de tête..., ajoute-t-elle.Elle devine juste.Au lieu de la répondre, je le prends dans mes bras. Un long moment de silence s'installe. Elle me serre également dans son étreinte avant de me susurrer d'une voix suave :-          Ban anniversaire, Haruki, me souhaite-t-elle. Bon anniv', répète-t-elle.Je ne comprends pas ce qu'il lui a pris. Je la lâche, elle me sourit tendrement.Tiens, c'est bizarre ça. J'ai comme l'impression que nos rôles ont « légèrement » changé.-          Si tu as des choses à déballer, fais-le, tu te sentiras mieux.-          Ce n'est pas à toi de me dire ça, je lui fais comprendre en murmurant.Elle part d'un rire brève et franche, ce qui me fait chaud au cœur.-          OK, alors je serai toujours là pour toi... toi aussi, hein ? m'interroge-t-elle, soudain un peu inquiète.-          Oui, je suis là. Inlassablement près de toi, pour te surveiller... et te protéger.Sur ces dires, je me suis à nouveau coller à elle. J'hume son parfum, elle a bien une odeur à elle. Si douce, et si agréable. Je serre mon enlacement.-          Haruki, rends Myu heureuse... s'il-te-plait, me supplie-t-elle.-          Je te le promets, je lui certifie. Toi aussi, trouve-toi vite le bonheur.J'ignore sa réaction, mais ce n'est pas le plus important, je souhaite tant qu'elle me réponde par un « oui », avec assurance. Mais j'espère trop.-          Je vais faire de mon mieux. Promis.Mes derniers contacts avec elle s'achèvent ainsi. Je la détache de mes bras, elle esquisse un sourire timide, qui allait de même avec des larmes discrètes. Je ne fais rien, je la laisse partir.Doucement, sa chaleur s'échappe de moi, et je sens une amertume m'envahir. Machinalement, je me prends dans mes bras pour tenter de me réchauffer. On m'anticipe, Myu accoure et me prends dans ses bras.-          Tu sais, j'ai eu un pincement au cœur en te voyant si proche d'elle, elle admet.Je ne dis rien sur ce fait et lui demande :-          Qu'est-ce que tu fais encore là ?-          Avec elle, tu es doux et mielleux. Avec moi, tu es à l'offensif. Je ne vais pas te manger, je ne vais pas te faire du mal, je t'aime, me révèle-t-elle, point par point.-          ...Réponds-moi.-          Callel m'a demandé de revenir pour te réconforté. Mais il semble que tu n'en as plus besoin, elle remarque, tristement.
    Elle me lâche, me regarde dans les yeux. Et acquiesce un sourire forcé, presque contagieux. Elle tourne les talons, mais ne prend le départ. Je la retiens.Surprise, elle ne se tourne pas immédiatement. Je la ramène vers moi et la serre de mes deux bras. Elle me rend le geste affectueux, après avoir pesé le pour et le contre. Je lève son visage pour l'étudier. Elle en fait de même. Subtilement, elle me sourit. Heureuse, des larmes menacent de couler. Pour ne pas voir la suite, je m'empresse de baisser ma tête à son niveau, pour coller mes lèvres aux siens. Elle ne bouge plus, elle se laisse faire. « Moi aussi... je t'aime »
    *************************************** Fin du septième chapitre

     

    Birthday
    Ran attendait patiemment son ami à l'arrêt de bus. Elle sifflotait pour faire passer le temps. Un bruissement de moteur la cesse de son isolement. Elle se tourna vers le bruit incessant et esquissa un large sourire. Elle fit de grand signe avant de rejoindre son ami. Elle monta sur l'engin, derrière le garçon, ce dernier démarra.
    De l'eau coulait d'un tuyau de bambou pour se laisser faufiler dans une vase. Le tuyau de bambou se releva et fit les mêmes enchaînements en se penchant de l'autre côté. Et ainsi de suite.
    Ran, le regard quelque peu éteint, considérait donc ce paysage qui s'offrait à elle, à travers la fenêtre. Elle s'était installé sous le kotatsu* [*Table chauffante] et attendait l'arrivé de son ami. La porte en shoji –de même pour la fenêtre- était ouverte, de ce fait elle pouvait entendre et percevoir l'arrivé de tous les passants, connaissance ou non.
    Justement, trois jeunes gens, dont les visages ne lui étaient pas inconnu l'interpellèrent.
    -          Qu'est-ce que tu fais ici ? demanda une vois reconnaissable, suspicieuse.
    Ran se tourna doucement la tête vers le poseur de question, une jeune fille à la touffe rosée.
    -          J'attends Raito, et vous ? leur retourna-t-elle la question.
    -          Shin ichi et moi devons aller voir nos familles respectives pour introduire notre « union », précisa-t-elle en faisant bien le signe des guillemets.
    -          On a croisé Yuki sur le chemin, ses parents l'ont également convoqué, développa Shin ichi.
    -          C'est à peine croyable que cet endroit est le lieu idéal pour avoir des réunions de famille en passant incognito, fit remarquer Ran. Ah, se rappela-t-elle, et ce sera quand vos... fiançailles ?
    -          Dans les environs du 30 mars, dit Shiori, sans davantage de précision.
    -          Y a pas plus précis comme donné ?
    -          Non, il n'y en a pas, reprit la jeune fille. Et puis, tu n'as pas à te renseigner tu ne seras pas invitée, elle remarqua que Yuki s'apprêtait à parler elle enchaîna : Et même si tu l'étais tu ne seras pas autorisée à entrer.
    -          Eh ben, tu fais tout pour m'empêcher de vous réjouir.
    Un silence plana. Yuki, pour détendre l'atmosphère (?), dit :
    -          Euh... tu seras seule avec lui ?
    Ran se tourna vers lui et esquissa un sourire, semblant le narguer. Yuki rougit en baissant la tête.
    -          Mais Ran, interpela Shin, tu es sûr qu'il est prudent de sortir librement... ?
    -          Oui, pourquoi ? .... Tu penses que je suis menacée ?
    -          Tu ne le penses pas, toi ?
    -          Pourquoi vous pensez que ce devait être moi la cible ? se douta Ran.
    -          Tu nous expliques un peu pourquoi on s'attaquerait à une beauté comme Rei ? s'enquit Shiori.
    -          Justement, pour sa beauté, rétorqua Ran.
    Un nouveau silence régna, cette fois-ci plus médusé que le précédent. Ce coup-là, ce fut Shiori qui fit le premier pas.
    -          En fait, je pense surtout que c'est dû au fait que tu as embrassé Ryu.
    Ran ne répondit pas. Elle était d'accord, c'était une possibilité à ne pas écarter. Voyant que cette dernière ne répondait pas, Shiori fit la moue et dit en étant furieuse :
    -          Bon, aller je m'en vais. Ça me fait trop honte d'être avec toi, rebut de la famille.
    Sur le coup, Ran n'entendit rien d'autre que la dernière partie de la phrase qui lui fit énormément mal. Elle ne répliqua rien. Shin ichi s'est senti vexé à sa place.
    -          Shio, je ne te permets pas de l'appeler comme ça, excuse-toi, exigea-t-il.
    -          ... Je suis déso-..., commença-t-elle à contre cœur.
    -          Il est... inutile de t'excuser pour paraître polie, coupa Ran. Je sais que tu ne le penseras pas, alors autant ne pas le faire que te mentir à toi-même.
    La jeune fille rose ne dit plus rien, elle s'agrippa sa manche gauche de la main droite et se mordit les lèvres. Discernant tout à fait bien ces gestes, Ran réfuta.
    -          Et puis, sache que... je l'ai très mal pris, alors la prochaine fois, réfléchis à tes propos avant de les déballer.
    La demoiselle ne réagit pas, elle arqua juste un sourcil coupable. Ran avait raison, elle ne prenait jamais le temps de juger avant de s'exprime, il était temps qu'elle changeait.
    N'ayant pas eu le temps de dire quoi que ce soit, une servante interpela le couple arrangé. Il en fut de même pour le jeune brun. Avant de partir, le dernier qui disparut sous ses yeux lui dit :
    -          A demain, Ran.
    Elle ne prononça mot. Leur silhouette n'était plus dans sa vision, elle soupira. Et s'allongea sur le sol frais du tatami, en restant sous le kotatsu chauffant. Même s'ils étaient en printemps, il faisait tout de même froid, avait pensé Ran.
    Fermant ses paupières, elle inspira un coup avant d'expirer.
    La porte, ainsi que la fenêtre, était ouverte. Un vent souffla dans le bâtiment, qui fit trembler les feuilles du shoji. Ran sourcilla sans se relever. On entre.
    -          Ran...tu..., articula Raito entre chacun de ses essoufflements.
    -          ...eh bien, qu'as-tu ? Pourquoi avoir couru ? questionna la jeune châtaine. Rien ne pressait.
    Le jeune homme reprit son souffle régulier, il bafouilla :
    -          J'ai pensé... que tu paniquerais... seule, et sans défense, ajouta-t-il.
    Ran gloussa légèrement. Elle porta une main fragile devant ses yeux.
    -          Non. Je ne m'alerterai pas, ni pleurerai. Je ne le ferai pas, car je sais que c'est ce qu'il veut.
    Elle marqua une pause pour déglutir. Elle releva ses yeux pour les poser sur ceux de Raito.
    -          Je resterai sur mes gardes jusqu'à avoir trouvé son identité.
    Elle avait dit ces phrases en prenant un air assurant et en tendant sa main pour pouvoir être saisit par son ami. Ce qu'il fit.
    -          Dans ce cas, je serai de ton côté. Garde courage, soutint-il l'avis de son amie. Peu importe le choix que tu as opté, fais en sorte de ne pas avoir pris le mauvais chemin.
    La demoiselle sourit finement. Le jeune homme esquissa un large sourire, avant de relever la fille d'un coup en tirant vers l'arrière. Ran se rassit sous le kotatsu en maintenant la main de Raito.
            Le vent continua de s'animer, derechef il provoqua un courant frais qui fit changer la trajectoire du bambou, ce dernier se désarçonna. Ce qui produisit un bruit qui fit réagir le duo. Ils se tournèrent vers la fenêtre. Une tête pas inconnue apparue. Ran sursauta sur place.
    -          D-Dave ? Que...qu'est-ce que tu fais ici ?
    -          Monsieur est convié à une réunion familiale, informa le majordome Fujishima. Je ne suis pas autorisé à y participer, alors je fais le tour jusqu'à vous avoir aperçu.
    Aucun des deux jeunes ne redit sur l'explication du majordome. Dave reprit la parole :
    -          Sur ce, je ne vais pas vous déranger plus longtemps, bonne fin de journée, souhaita-t-il.
    -          Il m'aurait salué d'une manière plus commune je ne me serai pas surprise, mais décidément, je n'arrive pas à m'y faire de ses venues soudaines.
    -          Pourquoi ça ? Tu as peur qu'il te surprend dans une posture que tu n'aurais pu imaginer ?
    Machinalement, la paire se mit à examiner leur position avant de se tourner vers la voix. Kent, habillé en noir de la tête aux pieds, était posté à la même place que celle de Dave à l'instant.
    **********P.O.V (Point Of View) of KentJ'ai revu Ran après une longue séparation.
    A son retour de Matsue, sa ville « natale », elle semble beaucoup plus libre qu'à son départ. Cela me fait plaisir, mais savoir que maintenant, elle est plus à l'aise seulement en compagnie de gent masculine me rend perplexe.
    Que lui est-il vraiment arrivé au juste ?
    Là, encore la situation m'échappe. Elle tient la main du fils Komiyama et même en me voyant elle ne veut le lâcher. Mais bon sang qu'est-ce qui se passe dans sa tête ? Je croyais qu'elle n'avait de yeux que pour le jeune Kyuji ?
    Franchement, les filles... elles sont insaisissables et avides...
    Bref, je ne la questionne pas sur ce sujet et l'emmène voir ailleurs, seule.
    Son compagnon nous quitte en prenant son engin à moteur. Une fois isolé, je lui fais un rappel.
    -          Ran, tu n'as pas oublié que demain est un grand jour ?
    -          Crois-tu vraiment que je peux oublier un tel jour... ? marmonne-t-elle entre ses dents.
    Ses joues prennent rose, elle baisse la tête en évitant mon regard. Embarrassé, elle planque son visage dans ses deux paumes de main.
    C'est sûr qu'avec une réaction pareille, on comprend qu'elle est vraiment sous le charme de celui à qui on pense.
    J'attends qu'elle se reprend et lui donné tous les instructions indispensables pour se préparer à l'évènement prévue très prochainement.
    Il ne faut qu'elle rate en aucun cas cette occasion. C'est sa dernière chance...
    *********P.O.V (Point Of View) of Kanaé          Aujourd'hui est le jour le plus beau que je puisse vivre.
    Je suis devant elle, je contemple la scène d'un regard amusé, un verre de jus rouge à la main.
    Tandis que la petite victime reste debout, tétaniser de la nouvelle, regarde le jeune posté devant elle d'un œil troublé.
    Si elle avait su que sa dernière chance finirait ainsi, elle ne serait pas venue. Pfuh, ridicule...
             Très tôt le matin, je me réveille de bonne heure. Je sonne à  la clochette accrochée sur le cintre près de mon lit. On frappe à la porte, je les autorise à entrer, on vient m'aider à me lever.
    Les domestiques font chacun leur part de travail, une me soutient pour me changer, une autre ouvre les rideaux et fait les autres tâches quotidien du matin. Bien que je ne sois pas vraiment malade, je suis tout de même de constitution fragile, comparé à ce qu'on peut croire.
    Je m'appuis sur l'une deux domestiques pour descendre les escaliers. Je parviens à la dernière marche, je perçois mon frère du coin de l'œil et le hèle.
    Il se tourne vers moi, et me sourit pour me saluer. Il s'avance vers moi en prenant la place d'une des jumelles, il maintient le poids de mon bras –que je n'appuis pas trop- et me fait avancer jusqu'à sa place d'origine.
    On arrive devant une longue table qui nous est servie le petit-déjeuner. Mon aîné m'ouvre une place et s'installe juste en face de moi. Il me souhaite « bon appétit » et  nous nous servons.
    On achève le repas une petite quarts d'heure plus tard. Je m'essuie les lèvres et me sers un verre d'eau frais, c'est alors qu'il me dit :
    -          Pour ce soir, j'ai invité Ran.
    Je m'arrête dans mon geste. Mon verre remplis d'eau reste suspendu en l'air en touchant mes lèvres. Encore heureux que je n'ai pas bu une première gorgé, j'aurai tout recraché, et ce dans l'immédiat.
    Je jette un regard sinueux sur Kent, lui me fixe droit dans les yeux. Je pose mon verre sur la table, sans boire une gorgée.
    -          Je peux savoir pourquoi tu as fait ceci ?
    -          M'est-il interdit d'inviter des connaissances ? réplique-t-il.
    -          Il n'est pas interdit d'avoir ses propres invités, mais j'aurais préféré que tu ne l'invites pas.
    -          Donc, je peux inviter qui je veux, sauf elle ? C'est cela ? s'éclaircit-il.
    -          C'est bien cela, je lui réponds, les yeux fermés.
    Mon frère réfléchit un moment avant de me reprendre. Il dit en gardant son regard neutre sur moi. Je relève mes paupières pour mieux l'écouter.
    -          Je sais que tu t'occupes toi aussi de la réceptionniste, mais tu n'es pas obligé de m'avarier ainsi la soirée.
    Je sourcils. Ce n'est pas mon attention, je ne souhaite juste pas recevoir une invité comme elle, c'est elle qui risque de saboter ma soirée.
    -          Très bien, tu veux qu'elle vienne ? Je peux me permettre de laisser passer ça, mais crois-moi à la fin de cette réception, elle ne sortira pas avec un sourire, je lui avertit en vidant mon verre.
    -          Ça, je ne pense pas que cela se réalisera, me dit-il calmement en se relevant de sa chaise.
    Je l'observe dans sa démarche. Il s'approche de moi et se placer à mes côtés. Il s'agenouille à mon niveau et me sourit. Je le questionne :
    -          Pourquoi cela ? Qu'est-ce qui te permet d'être si confiant ?
    -          Tu sais, un simple regard peut rendre une personne amoureuse très heureuse, surtout venant de la part de l'être aimé.
    Son sourire s'élargit, j'arque un sourcil.
    -          Ran est dans cette situation. Juste un instant passer en compagnie de Kyuji peut la réjouir.
    J'entre-ouvre mes lèvres sans prononcer un mot.
    -          Toi, tu ne peux pas comprendre ça, tu obtiens tout ce que tu veux.
    Je ne peux répondre à cela. Kent ne m'en laisse le temps et s'en va. Je déglutis difficilement. Comment en est-il arrivé à me dire ça ? Lui, qui était toujours si gentil avec moi...
    Depuis quand... à partir de quand a-t-il cessé d'être le tendre grand-frère que j'ai eu jusque-là... ? Et jusqu'à quand va-t-il cesser de se comporter ainsi avec moi ?
    Une étrange faussé ne cesse d'augmenter entre nous. Quand aura-t-il eu assez de moi ? Quand va-t-il se décidé de me laisser tomber pour rejoindre cette outsider ? Quand... je perdrai mon frère ?
           Le soir vient, et le banquet s'ouvre.
    Je reçois l'arrivé des Fujishima, des Kishimoto, des Sugisaki, des Matsumoto, des Yamamoto et même des Mashiro. Je balade mon regard dans la vaste pièce, j'aperçois les Tsukihana, seule la fille que je craignais n'est pas là. Du moins, pour l'instant.
    Mais malgré moi, je pousse un soupir de soulagement.
    Le concerné de la soirée entre en scène. Habillé d'un beau costume noir, Ryu s'avance lentement vers l'assemblé, qui semblait être ses amis. Je jette un brusque regard furtif à leur direction et leur tourne le dos.
    Bien que je sois irrité, j'espère tout de même qu'on me prête d'attention. On vient à moi, Kiyo engage la conversation.
    -          Tu t'amuses bien toute seule ? me nargue-t-elle.
    Je ne prends la peine de lui répondre, je détourne de même mon regard pour la poser sur Ryu pardessus son épaule. Elle suit mon regard et siffle. Je lui fusille du regard.
    -          A quand est votre « union » ? me demande-t-elle.
    Ah, la question que j'attendais. Je lui jette un coup d'œil avant de sourire malicieusement.
    Cette réponse, elle saura pour bientôt... oh ça, oui.
            Grâce à au test micro que faisait un représentant de la soirée attira l'attention de tous les invités. Nous nous tournons vers l'estrade, qui accueille Ryu.
    Il débute son discours, tout le monde l'écoute attentivement. Jusqu'à son arrivé.
    Ce n'est pas le fait qu'elle a fait du bruit et qui a attiré l'attention –d'ailleurs la porte était grande ouverte, elle ne risquait pas de faire de bêtise ici-, ni le fait qu'elle soit en retard –du moins je ne pense pas-. Le seul inconvénient est le mot inattendu de Ryu : fiançailles.


    Tu vois, Kent, c'est sûr qu'un regard lui a suffi pour combler le désir de le voir, mais aussi un mot a suffi pour la démunir de tout sens.


    Je souris sous son visage désolant. Frustrée et perdue, elle n'arrive pas à prononcer un mot, elle fait tomber une vase à son arrière –ayant trop reculé- et l'observe avant de se tourner vers nous. Tous les curieux se regroupent d'un côté, et ses amis n'osent s'approcher d'elle.
    Hum. C'était le meilleur moment de la soirée. En un soir, elle perd à la fois ses amis et son amour.
    J'ai triomphé. J'ai gagné contre toi, Ran, tu as perdu... ta dernière chance.
     
    ************************************************************ Fin du huitième chapitre

     

    Regret
                Bien que joliment vêtus, Ran affichait une horrible mine. Sourcil en vrille, les lèvres tremblant, maquillage menaçant de coulé à cause des larmes au bord s'estomper.
    Elle leva sa tête pour percevoir ne serait-ce qu'un regard du jeune homme désiré. Ce dernier ne lui avait pas jeté un regard.
    Une larme roula tout le long de sa joue. Elle baissa la tête et quitta la grande salle. Soulevant sa longue robe blanche ornée de fleur orchidacée, elle prit les jambes à son coup en évitant les regards d'autrui. Encore heureux qu'elle était en ballerines, une chance pour fuir rapidement.
    Le groupe resta muet un moment, Kanae s'égayait sous la scène et Kiyo ébahie à ses côtés, Rei ne pouvait bouger à cause de ces pieds encore emplâtré, Miya le poussait sur son fauteuil roulant. Myu restait sagement à côté d'Haruki qui buvait son cola sans broncher. Yuki était retenu par Natsumi qui s'y était incrustée. Seul Shin ichi et Shiori n'étaient pas avec le groupe à ce moment, retenu ailleurs et n'ayant pu assister la scène. Raito posa son verre sur une table près de lui et desserra sa cravate.
    -          Veuillez m'excusez, mais je vais moi-même prendre congé de ce banquet, déclara-t-il à ses parents. Bonne soirée à tous, souhaita-t-il à tout ce qui l'entourait.
    Sans écouté ce qu'il avait à dire, il détala à la poursuite de la belle qui a décampé un peu plus tôt.
    Il l'a retrouva assise sur un banc de pierre. Il souffla avant de s'approcher lentement d'elle. Plus la distance qui les séparait s'écourtait, il remarquait que ces larmes se sont multipliées.
    Il ne trouva sur le coup rien pour la réconforter, juste lui passer sa veste pardessus l'épaule. La jeune fille se redressa sans le regarder.
    -          Accepte... ou tu vas prendre froid.
    Ran ne dit rien, elle déglutit et sniffa. En s'essuyant les joues, elle sentit que le jeune homme venu lui tenir compagnie s'assit à ses côtés. Elle ne lui jeta pas un regard, du moins au début.
    -          Tu vois, « ce soir est une nuit sans crépuscule ».
    -          Hein ? s'étonna la demoiselle.
    -          Hm, je blague, s'amusa-t-il en levant la main pour effleurer la joue de la fille, les nuits ne peuvent être sans crépuscule, d'ailleurs ce soir, c'est la pleine lune. Et.... Il te reste une trace de larme, ajouta-t-il en essuyant la marque de crayon coulé.
    Son frôlement apaisa la châtaine, elle relâcha se vigilance et se remit à pleurer. Sans dire un mot, le jeune homme lui prit dans ses bras en attendant l'arrêt de larmoiements de la sensible petite.
    Elle prit fin un peu plus tard, et un son incessant d'hoquet s'enchaîna. Raito pouffa. Ran dissimula ses lèvres sous ses mains rouges, gelé par le frois.
    Tristement, le jeune homme les saisit dans les siens. Dans un silence profond, ils contemplèrent ensemble la lune.
    Doucement, à pas de loup, on s'approcha dangereusement d'eux. Vêtus d'un uniforme de garde, de bottes embouées, les mains nues mais serré, l'homme les aborda.
    En geste synchro, le duo se tourna vers celui qui les apostropha. Raito plissa ses yeux pour mieux distinguer la silhouette du vigil. Une fois fait, il lâcha brusquement Ran et se leva. Cette dernière, surprise de la lancée de son compagnon, ne bougea pas.
    Le jeune garçon s'avança de pied ferme vers le grand. Il lui faisait comprendre des choses, mais l'autre ne voulait rien entendre de lui, il le poussa sur le côté, pour passer son chemin. Ne voulant pas se faire ainsi repoussé, Raito renforça son incitation et se servit de sa force. Il retint le grand homme d'une main, ce dernier ne put bouger davantage.
    Contrarié, il se baissa au niveau de jeune et le menaça d'un regard meurtrier, qui fit frémir Ran de peur. Cet air glacial...elle avait déjà vécu une de similaire... c'était il y a... douze ans.
     On la fit revenir sur terre en un coup de poing. Un important impacte se produisit. Son regard parcourra dans son champ de vision, elle discerna le corps étalé au sol de Raito. Tout tremblant, il tentait de se relever. L'en empêchant, le grand l'écrasa avec son pied de son lourd poids sur le dos frêle du jeune lycéen. Il lui tira par les cheveux, l'obligeant ainsi à dévoiler sa joue saignant.
    -          Quand je t'ai dit de dégager, tu le fais, ordonna le grand. Pourquoi est-ce que tu es devenu si désobéissant ? Tu ne pouvais pas rester le sage gamin que tu étais ?
    Voyant qu'il ne répondait pas, il lui asséna un nouveau coup, cette fois-ci au niveau des côtes. Ran saisit un craquement, qu'elle conclut à une séparation d'os.
    -          Arrêtez ! Arrêtez ça ! implora Ran, à terre les larmes à nouveau coulant.
    -          Pourquoi je devrai ? C'est sa punition de ne pas m'avoir suivi à la lettre.
    -          Vous êtes lâche de le blesser comme ça ! Il est assez affaibli, laissez-le !
    -          Eh bien, viens le défendre, toi ! lui défia-t-il. A moins que tu vas restez indifférente comme lors de l'attentat de ton frère..., lui rappela-t-il en cessant de battre celui à terre.
    -          Que... alors c'est vous, qui lui a tiré dessus ?
    Il ricana. Puis en posant un pied lourd sur Raito, il dit méchamment.
    -          A l'origine, c'était toi la cible, mais comme par hasard, il t'a fait changer de place, comme s'il avait deviné ce qui allait se produire, n'est-ce pas absurde ?
    -          Comment... ? ...Pouvez-vous dire de tel horreur ? ...Êtes-vous capable de tel acte sans avoir de regret ?
    -          Mais, c'est parce que ma profession me le permet, répondit-il avec un air anodin. Vois-tu, jeune fille, j'ai été payé pour te « supprimer », mais comme tu as disparu de la circulation –par la faute de cet idiot- on me refait une demande pour « t'effacer » de la surface de cette terre. Et ça, crois en mon expérience, je ne te raterai pas une deuxième fois, déclara-t-il.
    -          ...Qui... vous a embauché ? soutira Ran des informations.
    -          N- non, ne le dis pas..., supplia Raito, à bout de souffle.
    -          La ferme, geignit le grand en lui donnant un coup de pied à la tête, tu n'es pas permit à parler. Et pour te répondre, jeune victime « innocente », c'est...
    Il n'eut pas le temps de citer le nom du tireur de ficelle, que le grand homme reçut un coup dans le crâne –au niveau de la joue-. On vint à l'aide des deux blessés, aussi mentalement que physiquement.


    *****P.O.V (Point Of View) of Ryu
    Quand Ran est partie, personne n'a réagi. Personne, sauf Komiyama, il quitta à son tour de la salle et partit rejoindre Ran. Je ne sais pas quel relation ils entretiennent, mais je souhaite tout de même qu'il puisse la rendre heureuse. Moi, je ne peux plus.
    Je descends de l'estrade, Kanae vient me rejoindre le sourire aux lèvres, je me demande si c'est elle qui a tout prévu... Même si c'était le cas, je ne vois pas ce que j'aurais pu lui faire. Lui avertir d'arrêter ce genre d'agissement ? Mais pourquoi faire ? Puisque je n'ai plus aucun droit sur elle... (Sauf si elle devient ma maîtresse, mais je doute que ça lui plaise)
    Je suis rejoint par mon futur beau-frère, il me demande où se trouve sa protégé, je lui réponds d'un air désolé, ignorant moi-même de la réponse.
    Il s'étonne de ma réponse et décide de partir à sa recherche. Kanae se gonfle les joues, frustrée. Je ne cherche à la réconforté et aucun envie ne m'inciter à le faire.
    Du coin de l'œil, je vois Matsumoto en compagnie de Yamamoto. Ce dernier croise mon regard. On se défie un court instant avant de se foudroyer. Il détourne vivement, son œil se pose sur la baie vitrée, donnant un paysage spectaculairement impressionnant de la prairie.
    Son regard nous interprète une frayeur, au point de se donner un coup sur le crâne et s'agenouiller en gémissant. Je lis sur ses lèvres le nom de Ran. Intrigué, je le vois se relever avec difficulté –même avec l'aide de sa compagne-, bien qu'il ne s'est pas saoulé. Il se dirige précipitamment vers la sortie en laissant sa blonde derrière lui, avec une mine inquiétante.
    Soucieux, je m'apprête à le suivre, mais ma future fiancée me retient par le bras en devinant mes intentions. Elle me dit en regardant droit dans les yeux :
    -          Ryu... on doit aller présenter nos remerciements aux invités, il faut impérativement que tu sois présent, me fait-elle comprendre.
    J'hésite. C'est vrai, je ne dois plus penser à elle. Je ne dois m'occuper de ses affaires. Ses problèmes ne me concernent plus. Mais... je n'y arrive pas. C'est vraiment plus fort que moi, il faut que je le revoie, au moins une fois, pour lui présenter mes excuses.
    Je me libère de son étreinte. Sans la regarder franchement, ma vision s'arrête sur la baie vitrée. Je perçois une fine silhouette au sol. Je saisis la situation et accoure à mon tour.
    Durant ma course pour atteindre l'arrivé, j'entends de nombreux choc provenant du jardin antérieur. Une seule explication plausible : on bat quelqu'un. J'accélère mes pas et sort en pleine air. Dans le noir, juste éclaire par de petit éclat, j'aperçois deux ombres. Une assise à terre, l'autre debout en ayant un pied sur quelque chose.
    Plus je m'approche, plus j'ai l'impression d'assister à une scène de meurtre. Si le sang de Raito ne cessait pas vite de couler, on pourrait vraiment en considéré un, tout comme les pleurs et excuses incessants de Ran.
    -          Pardon, Raito... Pardon..., je suis désolée...
    Sa petite main fragile s'agrippait de toutes ses forces à la manche ensanglantée du blessé, ce dernier ne dit rien, il ne le pouvait même. Il lui jette juste un regard tendre et d'un petit sourire.
    Je me sens lacéré et meurtrie. Il faut que je reste stoïque, qu'importe ce qui se déroule sous mes yeux. Haruki le remarque, il demande de l'aide après avoir donné une bonne droite au tortionnaire.
                      Chacun de mes visites à l'hôpital se semble silencieux et muet. Je sais que l'hôpital n'est pas un lieu pour s'amuser et faire du bruit, car il faut penser au patient en mauvais état et les laisser se détendre, mais je n'aime décidément pas ce genre d'ambiance. C'est comme celle qui se trouve chez moi. Si tendu et morose, il n'y a presque pas trace de vie...
    Je marche sans bruit et lentement à l'étage. Dans le deuxième couloir, je croise Ran et Haruki sur le pas de la porte de leur ami. Tous deux discutent sérieusement.
    ***** 

    -          Et tu sais qui est le « chef » de toute l'affaire ? demanda Haruki en appuyant  son regard sur Ran, pleinement perdu.
    Cette dernière secoua de la tête, elle ne savait rien. Elle n'avait pas réussi à soutirer ne serait-ce qu'une information utile pour savoir qui est son persécuteur. Elle était juste trop bouleverser d'avoir assisté une telle scène, déroulé dans l'atrocité.
    Si Haruki n'était pas venu un peu plus tôt, Raito aurait vraiment perdu la vie, bien qu'il ait gâché l'unique chance de connaitre l'identité du véritable coupable. Le jeune homme avait quand même fichu un poing dans la face de l'homme avant que celui-ci n'ait pu citer le nom.
    -          Et..., tenta Haruki d'insister, tu ne t'es souvenue... d'un quelconque... réminiscence ?
    Ran hésita sur le coup avant de secouer légèrement la tête.
    -          Je... ne me souviens pas des détails, admit-elle. Mais..., continua Ran, j'ai vu du sang, ce qui m'a évoqué ta blessure au crâne...
    -          ... Seulement ? se sentit Haruki duper.
    La jeune fille ne dit rien de plus. Elle souhaita alors laisser une trace de sa visite chez son ami blessé. Les deux jeunes entrèrent, suivit de Ryu, qui retint la porte avant qu'il ne se ferme.
    -          C'est vraiment un étrange spectacle que nous avons là, remarque Haruki en se tenant le menton, position de raisonneur.
    Sans prêter davantage attention sur lui, Ryu dépose son bouquet de fleur dans une vase vide, sur le latrine disposé pour cela.
    -          Je ne suis là, uniquement pour vérifier que notre renom ne se soit pas brisé.
    -          C'est sûr qu'en ayant eu un tel incident à un jour festif est vraiment scandaleux, surtout sur son territoire...
    Le jeune KYUJI ne dit rien, il se tourna sans leur jeter un regard. Ran chuchota près d'Haruki :
    -          Tu parles comme si on était dans un quelconque régime féodal.
    -          Et si, c'était le cas ? reprit Haruki sur le même ton.
    Ran ne dit plus rien. Haruki était vraiment tenace quand il le voulait. Ce dernier prit place en s'asseyant sur une chaise près du lit, Ran s'approcha du lit et Ryu s'adossa à la latrine.
    -          Rei..., commença Ryu, ...quand retire-t-il son plâtre ?
    -          Le premier avril, répondit Ran, sans plus.
    -          Après votre anniversaire, c'est du joli, commenta Haruki.
    -          ... je suis désolée, s'excusa la jeune fille.
    Un silence pesant régna. Haruki s'accouda à la petite commode à côté du lit.
    -          Ce n 'est pas auprès de nous que tu dois demander pardon, fit Ryu.
    -          Je sais, mais Rei  ne veut pas m'écouter, s'expliqua-t-elle.
    Derechef un silence médusé.
    -          Il t'en veut à ce point ? s'étonna le jeune Yamamoto.
    -          Je n'en sais pas plus que toi.
    Sur ces mots elle glissa sa petite main dans celle du convalescent, puis elle le caressa.
    -          sa main est chaude...
    -          Normal, on lui injecte de petite particule chauffant, on lui redonne « vie », si tu veux.
    -          Mais... pourquoi tu le touches ? se consterna le châtain.
    -          ... Comme ça, j'en ai envie, c'est mal ? se défendit Ran, quelque peu sur l'offensive.
    Ryu arqua un sourcil sceptique, il se croisa les bras. Haruki sourit, sans le montrer.
    -          Qu'est-ce que ça te fait ? T'es jaloux ? questionna Haruki en le narguant.
    L'ayant mal prit, Ryu ne le répondit pas mais claqua de la langue.
    -          Déjà deux jours, qu'il est dans ce lit d'hôpital, souffla Ran.
    En général, quand on entendait ce genre de parole, c'est un silence gênant qui s'en suit, mais ce ne fut pas le cas avec Haruki. Il rétorqua :
    -          Et ça fait deux jours que je me torture l'esprit en pensant que tu avais de bonne information, mais nada, tu ne te souviens de rien.
    Pour toute réponse, Ran grommela. Il recommençait avec ça.
    -          Ce n'est pas de ma faute, je ne vais pas me souvenir des choses dont je ne veux pas...
    -          Mais tu dois le faire, c'est pour ton bien être, il faut bien qu'on arrête celui qui n'arrête pas de tourmenter...
    -          Il est doit être sous les barreaux là, se rassurait Ran.
    -          Je ne parle pas de lui, fit Haruki, mais de...
    Avant qu'il ne puisse terminer sa phrase, on lui tint fortement par le bras. Il releva sa tête et vit que la jeune fille lui tirait par les manches, l'incitant à observer ce qu'elle voyait, elle.
    La main chaude de Raito s'agrippait à celle de Ran. Il semblait être alerté pour un brusque réveil.
    -          Raito... tu es dans un sacré mauvais état.
    -          ...franchement, je ne pense pas que tu sois le mieux placée pour dire ça, remarqua Haruki. Tu es tout de même le problème à sa situation.
    La respiration du blessé se fit subitement haletante. Bien qu'il avait une main accroché à celle de la jeune fille, l'autre main empoigné le drap blanc en tremblant.
    -          Euh... tu ne crois pas qu'on devrait appeler quelqu'un ?
    -          Tu aurais dû le faire dès le moment où il avait ouvert les yeux, réprimanda Ryu en appuyant sur le bouton rouge, situé au-dessus du lit pour le patient.
    Quelque instant plus tard... un médecin à la blouse blanche et le stéthoscope autour du cou était accompagné de deux infirmières. Ils auscultaient Raito, en présence de Ran et deux autres.
    -          Il va bien, aucun anomalie n'a été repéré, il faut encore un séjour d'une semaine pour pouvoir s'y libérer, leur dit le médecin.
    -          Bien, nous vous remercions.
    Après une petite prescription, le personnel de l'hôpital les quitta. Ran attendit que le silence se soit vraiment installé pour lancer :
    -          .... Tu veux bien le lâcher, maintenant ?
    Raito la relâcha sitôt en rougissant. Il bredouilla des excuses sans vraiment se faire comprendre. Ran lui sourit et se leva pour aller arranger les fleurs, même si elles n'en avaient pas besoin, c'était un prétexte pour ne pas voir le visage de Raito en face. Elle était rouge quand Ryu l'avait aperçu.
      On n'entendait plus grand-chose juste les frisements des tiges de fleur. Ran continuait de tripoter les fleurs sans raison précis, elle voulait sûrement rester près de Ryu. Ce dernier ne lui adressa plus un regard et guettait l'expression de Raito, qui observait le dos de Ran d'un œil innocent ou presque.
    -          Bon, et sinon, tu veux qu'on rentre Ran ?
    Ran sursauta. Rompre un silence juste pour pouvoir quitter les lieux précipitamment n'était un comportement surprenant de la part d'Haruki, mais Ran n'aurait pu penser qu'il allait vraiment en placé une. Elle se tourna lentement vers lui, tous deux s'échangèrent un long regard.  Raito les interrompu en soufflant.
    -          Ran... en fait, je sais qui est ton assaillant.
    On se tourna vers lui, sans lui presser d'en dire plus. Il poursuivit.
    -          Je le connais, j'ai même été son « ami ».
    -          ... Tu veux dire le mec plus âgé que toi ? décela Ran, en tentant de détendre l'atmosphère.
    Mais Raito lui répondit en tout sériosité :
    -          Oui, lui. Et son maitre, leur identité ne me sont pas inconnu, avoua-t-il.
    Ran se tut. Elle considéra Haruki pour prendre consultation, mais celui-ci ne lui donna aucun avis.
    -          Alors, tu décides d'écouter la suite ou tu veux rentrer ?
    -          ... Tu ne veux pas le savoir, toi ? lui retourna-t-elle la question.
    -          Oh si, j'en meurs d'envie, admit Haruki, mais tout à l'heure tu m'as dit que tu ne souhaites pas de remémorer des évènements que tu as oublie « exprès ».
    -          Je ne les oublie pas « exprès ».
    -          Et donc, tu veux connaitre la suite ou non ? pressa Ryu.
    Ne parvenant pas à se décider, Ran se mit à réfléchir. Raito dit tout de même :
    -          Je ne suis pas innocent pour ta perte de mémoire.
    -          ... je ne le suis pas moi non plus, entreprit Haruki.
    Ran se tourna vers lui. Elle se mordit les lèvres, ne sachant toujours pas quelle décision prendre.
    -          Et puis, j'ai... je t'ai laissé pour morte.
    Ces derniers mots firent réagir la jeune fille, elle releva sa tête et fixa son regard sur un point. Son ami assis sur le lit d'hôpital attendait sa réponse, tout comme les deux autres.
    Raito se serra le poing discrètement. Ran le regardait lui.
    -          C'est bon, ma décision est prise.
    On attendait la suite silencieusement. Ran ouvrit la bouche pour inspirer, elle déballa :
    -          Je vais... emménager à Matsue.
    Un silence s'ensuit. Quand elle disait avoir pris une décision, c'était ça ? Partir ?
    -          Tu veux fuir ? Et tout oublier après ? s'enquit Haruki, désappointé.
    Il se sentait trompé et trahi. Pourquoi a-t-elle prit un pareil choix ?
    -          Non, contesta la jeune demoiselle,  je veux juste avoir un lieu tranquille pour prendre du recul et remettre mes idées en ordre, rien de plus... ni de moins.
    Haruki ouvrit sa bouche sans pouvoir en placer une, tout comme Ryu, mais qui n'avait pas son mot à dire. Raito, de son côté, avait baissé la tête et attendait le fin mot.
    -          Pour cela, je veux que Raito m'accompagne.
    Raito releva subitement la tête. Que venait-elle de dire?


    ****************************** Fin du neuvième chapitre

     

    ConclusionExternal perspective 
    Tout ça s'est déroulé juste après que les garçons ont fait peur au jeune Yamamoto. Ce dernier fut traumatisé et déstabilisé. On dû amener à le faire soigner.
    Du groupe des cinq enfants, plus personne n'avait parlé. Ran pleurait encore du choc qu'elle a reçu à la place de son ami. Les trois garçons la regardaient sans agir, Yuki parvint à les rejoindre.
    Ryu s'approcha doucement de l'enfant en pleur, cette dernière avait enfouie sa tête dans ses bras pour ne pas voir le visage des garçons qui lui avaient causé un traumatisme. Il tenta de caresser sa chevelure. Mais cette dernière, sentant le contact, tressaillit.
    Elle se redressa brusquement, et dit en les considérants les larmes aux yeux de bien blessant parole.
    -          « Vous êtes méchant les garçons... Je ne veux plus vous parler ! »
    Tristement elle les quitta en titubant. Choqué et abasourdit, aucun des jouvenceaux ne bougèrent. Comme si cela leur était interdit.
    Rei finit par flancher, enivrer par la situation. Shin ichi se perdit dans ses pensées, Yuki resta silencieux, seul Ryu se bougea. Il partit à la poursuite de la fillette.
    L'enfant courait toujours, à toute vitesse –à sa vitesse, car les enfants ne sont pas très rapides-, elle finit par trébucher sur une liane. Elle se releva tant bien que mal et pleurant, elle essuya ses larmes de ses petites mains frêles.
    -          « eh bien, on s'est fait mal ? »
    La question venait en face de Ran, elle releva subitement sa tête, s'attendant à recevoir un domestique venant la récupérer pour bien la sermonner. Mais rien de tel ne se produisit.
    On la saisit brutalement par son t-shirt à l'arrière et la souleva en l'air. L'homme –qui semblait avoir la vingtaine- porta le visage de la petite à son niveau pour mieux distinguer les traits de la gamine.
    Une fois confirmer que c'est bien la bonne personne, il l'emmena. Mais fut arrêter par le cri de Ryu. Le petit audacieux s'avança prudemment vers le brut, celui-ci le repoussa d'un coup de pied. Un douloureux craquement d'os se fit entendre. Suivit du déchirant cri que poussa le rejeton.
    Pour se protéger du boucan, le grand plaqua sa main sur ses oreilles en emportant Ran. Il laissa le petit blessé dans la nature, sans préoccuper de son état, mort ou vif, cela ne l'importait pas du tout.
    Bien que les jérémiades de la bambine se fassent plus insistant, le grand ne daigna pas s'arrêter sa marche. Il arriva à sa destination, tout près du bungalow, et déposa la petite. Enfin il la jeta, plus précisément. Ran chuta lourdement au sol, l'homme l'enferma dans une sorte de cage.
    Bien que la fillette se complaignait, le grand ne lui prêtait point du tout attention, il se mit à la recherche de quelque chose.
    Pendant ce temps-là, Ran s'est largement calmer, elle rechercha un indice pour pouvoir s'échapper. Mais rien n'était en vue depuis son taudis. On entre par une petite porte. Un jeune garçon apparait.
    Il s'avança tout d'abord vers le grand en demandant ce qu'il faisait.
    -          « Rien de bien important, vas jouer ailleurs. Ah, et fais gaffe à la gamine, elle est mauvaise. »
    Ran n'avait pas vraiment écouté la conversation, mais quand elle vit que le garçon s'approchait d'elle, elle eut comme une lueur d'espoir dans ses yeux. Seulement cette espérance fut vite ébranler...
    -          « Monsieur a dit que tu étais une méchante fille, qu'as-tu faite de mal ? demanda-t-il, innocent.
    -          ...je, commençai Ran, je ne sais pas...»
    Le garçon ne redit rien, il jouait avec ses pieds. Attendant un quelconque signe.
    -          « Je..., reprit la petite, mais j'ai dit des choses horribles.... Et à cause de moi, mes amis se sont fait mal..., ajouta-t-elle, les larmes aux yeux.»
    Là encore, il ne releva pas. Mais il cessa de jouer avec ses pieds, il se tint droit et s'approcha de la cellule de la petite fille, il tâta le cadenas qui enfermait la grille du cachot. Mais ne parvenant pas à trouver le mécanisme pour ouvrir, il fut interrompu par le grand homme imposant.
    -          « Ne t'avais-je pas avertit de ne pas t'en approcher ?
    -          Si, mais... elle ne semble pas être si mauvaise..., se défendit le rejeton.
    -          Ça, c'est ce que tu crois, sous cette apparence de candide se cache l'une des pires criminel dans le monde, entubait le grand.
    -          ...Quel est son crime ? questionna le garçon, attisé par la curiosité.
    -          Celle d'être venu au monde.»
    La phrase résonna en écho dans l'être simplet qu'étaient les deux enfants.
    -          « Raito, recule, je vais te montrer comment il faut punir ce genre de coupable.»
    Le petit Raito ne prononça mot et ne bougea un doigt, il tourna juste sa petite tête vers le petit corps figé de Ran. L'homme décala le jouvenceau. Et ouvrit le barreau qui enfermait Ran de l'autre côté, il la sortit en lui trainant par les cheveux.
    Il sortit un petit bâtonnet de sa poche et passa à l'action sous le regard vide de Raito. Ran poussa un cri, hurlant de tous ses poumons et déchirant les tympans de n'importe qui. Le petit restait inanimé.
    Bien qu'il lui arrachait des cris strident, il ne fut pas du tout satisfait du résultat. Il avait infligé de nombreuses entailles à la petite, tout aussi enfoncés les uns que les autres.
    Alors qu'il allait à nouveau lui donné un coup, on tambourina à la porte. L'assaillant n'y prêta pas attention, pensant que Raito allait daigner se bougeait. Mais celui-ci n'y fit rien.
    -          « Bon sang, tu te bouges ou quoi ? Tu n'as pas vu que ça me dérange ?! beugla l'homme.»
    Le garçon ne cilla pas, il recula jusqu'à heurter le mur derrière lui. Il avait enfin reprit ses esprits et s'effraya sous le regard perdu de la petite gisant à terre.
    -          « Que... elle..., bégaya-t-il.»
    Il ne parvenait à prononcer un mot entier. Il tentait de se rassurer mentalement, ne voulant pas se culpabiliser. Mais les larmes plaintives de la victime le rendaient encore plus mal à l'aise. L'agresseur se défoula à présent sur le petit. Il lui foutu un coup dans le ventre. Il allait entamer une séance de torture, mais on refrappa à la porte, il ignora encore. Contre toute attente, cette fois-ci, on ouvrit la porte de force.
    Un autre petit entra dans la planque. Un bout de bois dans la main, on pouvait supposer qu'il avait forcé l'ouverture de la porte. Il avait un regard droit devant lui, sûr de ce qu'il allait faire.
    -          « Qu'est-ce que tu veux gamin ? brailla le vigil.»
    Le petit être le snoba et parcouru son regard à travers du refuge. Il s'arrêta sur le corps presque inerte de la fillette. Il s'avança vers elle en courant et s'agenouilla à ses côtés en lui secouant par l'épaule avec insistance.
    -          « Ran... ouvre les yeux ! Vite ! clamait-il.»
    La petite finit par ouvrir difficilement les yeux, elle dévisagea le garçon et eut les larmes aux yeux.
    -          « Har... pard-... »
    Elle n'eut pas le temps d'achever sa phrase que le garçonnet le releva durement mais sûrement.
    -          « Ne t'attends pas à ce que je vous laisse vous échapper, avisa l'éphèbe.»
    Haruki ne releva pas, il tint fortement la main de Ran qui entourait son cou. Il se mit en défie, sortir de ce trou en emportant sa princesse qu'il était venu secourir et échapper à la main du grand méchant. Grand dilemme surtout qu'il s'agit d'acte d'un petit garçon encore en croissance.
    Le gosse assura et posa un pas en avant. Il voulait se lancer dans une course mais on lui barra la route. L'offenseur s'apprêtait à lui assener un coup de latte mais fut arrêter au dernier moment. Il tourna sa tête à son bas arrière et remarqua qu'on lui retenait par le pied.
    -          « Mais qu'est-ce que tu...
    -          Arrête ne leur fait pas de mal, implora Raito, tu vas les tuer...
    -          En bien, c'est ce que je dois faire, je dois les « supprimer », lui expliqua-t-il. »
    Il s'est agenouillé à son niveau pour prendre un air plus compatissant, mais le jeune n'était pas convaincu, il affichait une drôle de mine et puis...

    Il l'avait fait heurter contre un meuble, mais il avait continué de courir. Il ne pouvait pas s'arrêter sa vie et la sienne était mise en jeu. Il ne savait pas qui leur était venu en aide mais il le remerciait.

    Saisissant enfin la situation, l'homme shoota son pied dans le ventre du petit, il venait de se faire duper par des enfants. Des gamins !

    Le souffle haletant, le corps pesant –avec le poids d'un autre, c'est sûr-, Haruki transportait toujours Ran sur son dos, il avait arrêté un conducteur pour que ce dernier puisse les emmener. Qu'importe l'endroit, il fallait que ces deux fugitifs s'éloignent d'ici.
    Après un bon moment de roulade, le chauffeur comprit qu'en réalité il déplaçait les enfants gratuitement. Nombre réflexe prit, il finit par s'arrêter devant un logis bâtit dans un coin d'un village. Il ne prit pas en compte de la charge à payer mais que les mômes ne lui demandait rien d'autre était la condition qu'il imposa.
    Haruki sortit du véhicule péniblement. Il était lui aussi très fatigué. Il ne voyait plus clair, mais ce n'était pas le plus grand problème, il devait aider Ran à consulter un médecin. Elle ne perdait certes pas de sang, mais elle avait une hémorragie interne et cela est beaucoup pire qu'un externe.
    Il frappa d'épuisement à la porte de la maisonnette. Mais personne n'avait entendu. Il retenta sa chance, cette fois-ci en ayant déposé la petite fille au sol.
    Plus fort, plus ardemment, il tambourina la porte. Mais cessa un instant. Il lorgna son compagnon et lui effleura la joue. Puis perdant trop de force, sa vision se brouilla et il chuta sur la fillette, tandis qu'on leur ouvrait la porte pour accueillir ces pauvres enfants maltraité.


    【...】 Ran soupira. Tous ses souvenirs lui sont certes revenus, mais franchement elle n'en voyait pas l'utilité.
    En jetant un regard pardessus le rebord de la fenêtre, Ran gardait son menton dans la paume de sa main gauche, elle guettait la venue des lycéens qui entraient au lycée en accédant à la porte principal d'un œil morne.
    On ouvrit la porte de la salle de classe, Ran était seule à être installé au fond de la pièce. De court cheveux doré apparurent en premier, la jeune fille supposa de premier abord qu'il s'agissait de son ami le blond, Futo.
    Une fois le pari gagné, mentalement, elle esquissa un sourire en guise de salut. Son ami le brun suivait la marche. Tous deux la rejoignirent.
    -          Bonjour Ran, saluèrent-ils, en étant synchro.
    -          Bonjour à vous.
    Futo prit la place qui se situait devant la jeune demoiselle en se tournant vers elle évidemment, il déposa son sac sur la table. So prit place juste à côté, il s'assit sur le bout de la table en déposant son sac sur la chaise. Ran se détendit et s'adossa à son dossier en fixant le tableau d'un air amusé.
    -          Comment s'est passé l'aménagement ? questionna le blond.
    -          Sans encombre, répondit brièvement l'adolescent.
    -          Personne ne s'y est opposé ? Même pas ton frère ? s'étonna le brun.
    -          Non..., il ne m'a même pas adressé un regard à mon départ et n'a rien dit sur mon choix, alors ce ne doit plus l'intéressé, mon cas...
    -          Je ne pense pas que ça soit ainsi, il a dû énormément se contenir pour ne pas te contredire, s'exposa l'éphèbe aux cheveux d'or.
    -          Et qu'en est-il d'Haruki ?
    -          Il refuse de me parler depuis, je lui ai bien envoyé des messages d'excuses mais il ne daigne me répondre...
    Un étrange silence plana. Les garçons se lancèrent un regard télépathique. « Sait-elle au moins vraiment bien utiliser un portable ? Et la fonction texto ? » S'interrogèrent-ils sans avoir de réponses.
    Ils eurent un long moment de réflexion pour choisir le sujet de la prochaine conversation. So déclara :
    -          En tout cas, ton retour ne se fera pas sans rebondissement. Tu reviens quand on s'y attend le moins, je pari que pratiquement toute la classe ne se souvient plus de toi.
    -          Comme toi, tu arrives à oublier un cours qu'on t'enseigne sans le moindre problème, commenta Futo avec un radieux sourire.
    -          .... Ça, je ne pense pas qu'il fallait le dire à légère.
    Ran ne dit rien, elle se contenta d'acquiescer de petit sourire pour rester polie envers ses amis. C'est qu'elle n'était pas enthousiaste à l'idée de cette rentrée sans son compagnon. Raito l'avait laissé se débrouiller seule pour étudier, il prétendait qu'il était convalescent et ne pouvait encore assister à aucun cours pour l'instant.


                La matinée se termina, pour une rentrée scolaire, il n'y avait plus besoin d'y passer une journée entière quand on avait déjà étudié un an dans le lycée. Ce ne fut pas le cas de Ran, mais l'intéressée n'y prenait non plus attention dessus. Elle quitta l'établissement et partit rejoindre son ami à la sortie de l'école.
    Bien que ce dernier prétende en train de se rétablir, il roulait actuellement en moto. Le vrombissement de l'engin attisa l'attention de la plupart des lycéens présents dans l'enceinte. Et à leur découverte, que le motard n'attendait que Ran, ils retournèrent directement à leur occupation. Cela ne leur était plus étonnant, certains avait découvert sa situation familiale, la société dans laquelle elle vit, les fréquentations qu'elle a, et ses résultats scolaires en comptant son comportement. Elle n'était plus la même, mais c'était bien le cadet de leur souci.
    Ran grimpa derrière le jeune homme et porta le casque de sécurité pour passager. Le bourdonnement du moteur s'intensifia et la moto démarra. La paix s'installa dans le lycée.
    Ran racontait de brèves anecdotes à son chauffeur, ce dernier acquiesçait des bougonnements à peine audibles avec le vent qui les fouettait au passage.
      Sur une intersection, leur voie était libre, le feu tricolore annonçait clairement le vert pour que le motocycle roule à son tour, mais un soudain véhicule noir -suivit d'un autre- les devance. Brusquement, l'auburn aborde un virage improviser, ce qui alerta les sens de la jeune fille à l'arrière.
    Le jeune homme coupa le moteur et ôta son casque, la demoiselle en fit de même et descendit précipitamment du transport.
    -          Je peux savoir ce qui t'a pris ? la réprimanda-t-elle.
    -          Ne te mets pas à m'admonester, je ne suis pas fautif, mais victime, se défendit le jeune.
    -          Vraiment ? Dans ce cas, cite-moi les coupables, défia la châtaine.
    -          Simple, ils sont juste à côté à nous observer, releva le jeune confiant.
    Ran se tourna à leur direction, voir ce que disait son ami était vrai. C'est juste, on leur dévisageait, mais n'importe quel façon, un étrange air les entourait. La jeune fille inclina sa tête sur le côté en voyant leur visage presque stupéfait. Elle souria.
    -          Bien le bonjour, salua Ran.
    -          Bonjour mademoiselle, répondit Josh, vous semblez avoir meilleur mine, remarqua-t-il.
    Surprise, Ran ne recueilli l'information qu'une fois le toussotement de son ami lui parvint. Elle le fixa un instant avant de reporter son attention sur le majordome. Elle esquissa un sourire béat.
    -          Oui, affirma-t-elle, c'est parce que Raito est là.
    De la porte arrière du premier véhicule sortit Rei accompagné de Miya et suivit de Kiyo. Le jeune homme ne porte de plâtre et marche de lui-même, la bleue souhaitait tout de même l'escorter pour le soutenir.
    De l'autre véhicule, on percevait la silhouette de deux jeunes hommes et d'une jeune fille. Callel, le majordome accompagnateur et chauffeur par la même occasion, avait préféré rester sagement dans la voiture et attendre que son maître en fit de même. Il dû patienter longuement. Haruki avait les bras croisés sur la poitrine et faisait la moue, Myu, la dite petite-amie, restait à ses côtés sans dire un mot. Yuki était de l'autre côté du véhicule, il ne parlait pas, mais son regard en disait long.
    Souriant de plus belle comme elle savait si bien le faire, Ran invita ses amis à son logis.


            En ouvrant la serrure de la porte principal, Raito remarqua que la porte n'avait été fermé qu'une fois. Puis il s'est dit qu'il avait sûrement oublié de la verrouiller à deux fois en allant chercher Ran.
    Le groupe entra dans l'appartement, qui semblait être confortable.
    -          Au fait, je ne vois pas Shin, où se trouve-t-il ? demanda Ran. ...Et avec qui ? sourit-elle.
    -          Tu as vu juste, il en ce moment assez occupé avec sa « princesse », si je puis dire, répondit Kiyo en faisant clairement les signes des guillemets.
    -          D'ailleurs, il nous demande de ta saluer à sa place, il viendra sûrement plus tard, expliqua Yuki.
    -          Oh, je vois, marmonna Ran. Bien, installez-vous, je vais vous servir à boire.
    -          Laisse, je vais le faire, se proposa Raito.
    -          Ah...merci.
    Pendant que Raito allait leur concocter de quoi à boire, les jeunes gens prirent place sur tout ce qu'il leur semblait apte à être des sièges leur convenant un minimum. Mais après, plus rien ne fusa.
    Ran s'était installé à la table basse, devant un téléviseur, à côté du couple de son protecteur, enfin celui qui était. Haruki ne l'avait pas jeté un regard, sympathique du moins.
    Le jeune homme n'avait une fois de plus pas prononcer un mot, il saisit la télécommande –qui se trouvait sous la table- et ouvrit la télé sur une chaîne au hasard. Les deux filles parurent surprises de la familiarité que disposait le jeune homme dans un endroit qu'il devait être venu que pour la première fois. Ran se frotta discrètement le menton.
    -          Dis-moi, Haruki, comment se fait-il que tu sache où se trouve la télécommande sans que je te le dise ou te le montre ?
    Haruki ne dit rien, il fit mine de zapper chaque sur chaque chaîne sans réellement prendre conscient de ce qu'il passait. Mais l'adolescente insista :
    -          Dis, est-ce que tu ne me surveillerais pas ? (pas de réponse) Hé Haru, l'interpela-t-elle par son diminutif pour tenter une approche plus simple.
    Ce fut peine perdu, ce dernier ne daignait lui répondre. En plus de cela, il referma l'appareil sous le coup de l'agacement. Repérant l'irritation du jeune éphèbe, Ran eut une idée grandiose. Elle étouffa un rire et s'approcha de l'oreille de son ami, elle lui souffla : « eh, Candide... ! »
    -          Toi, tu es pressée de mourir, s'emporta Haruki en lui saisissant par le col.
    Enervé, le garçon l'était, mais il était avant tout gêné, très embarrasser par le surnom ridicule.
    -          Mais c'est toi qui a commencé, tu ne pouvais pas répondre comme tout le monde quand on t'appelle ?
    L'autre n'eut pas le temps de riposter, qu'on intervint. Raito avait amené de quoi boire.
    -          Je ne souhaite pas de dispute sous mon toit, merci, avisait-il.
    Il déposa trois verres de boisons frais sur la table basse pour les trois adolescents, il s'en alla vers les autres en usant la même manœuvre pour faire plaisir à ses invités. Il termina son service.
    -          Hum..., quand tu disais « ton » toit, interpella Haruki, tu veux dire que c'est toi, qui l'a acheté ?
    -          Oui, bien sûr, confirma l'auburn.
    -          Quand l'as-tu acheté ? s'interrogea Yuki.
    -          L'année dernière, il me semble, tenta Raito de s'en souvenir.
    -          Pour quel raison ? testa Rei, soupçonneux, en avalant une gorgée du breuvage.
    -          Mon père en avait assez du son de ma guitare, j'ai dû emménager quelque part où il ne m'entendrait pas.
    « Et tu as emménagé aussi loin ? » S'étonna Miya, intérieurement. Comme s'il avait lu dans ses pensées, Rei demanda :
    -          C'est vraiment pour la seule raison ?
    -          C'est-à-dire ?
    -          Tu n'as pas aménagé ici pour une raison plus concret, comme avoir un œil sur Ran ?
    -          ...Si je l'avais connu avant, oui, je l'aurai certainement fait, mais je ne me suis installé ici que l'été de l'année d'avant.
    -          Tu veux dire, que si tu l'avais connu le printemps dernier, tu n'aurais eu aucun mal à trouver une excuse et installé ici juste pour elle ? conclut Yuki, suspicieux.
    -          C'est cela. (tout le monde le regarde) Mais je ne l'ai pas connu avant, se défendit-il.
    Un silence médusé régna. L'ambiance devint soudainement étouffante et pesant. Comment pouvaient-ils réagir après cette révélation, elle n'était certes pas de grand augure, mais tout de même, une telle franchise, c'est assez surprenant.
    Haruki observait la scène d'un mauvais œil, il scruta le visage de son amie, avant de la dévier vers la cuisine, c'est en voyant ce qu'il y avait à l'intérieur qu'il se décida.
    Il bascula son verre sur celui de Ran, qui tangua vilement et se renversa sur la moquette. Quelque goutte gicla sur le pantalon de Ran, mais elle n'y prêta pas grand attention. A l'heure actuelle, la moquette est vraiment en mauvais état.
    -          ...Tu l'as fait exprès ? se douta la demoiselle.
    -          Hein ? Mais non, pas du tout..., siffla le garnement.
    « Ma main à couper qu'il a fait exprès... » Songea  Kiyo de manière furtif.
    Raito lui examina l'expression d'Haruki avant de sauter à la conclusion. Voulait-il lui donner un coup de main ? Dans tous les cas, il devait agir.
    -          Bon, je vais chercher la serviette, lâcha-t-il.
    -          Je viens, je ne le supporte plus..., déclara la jeune fille, lasse de la situation.
    Les deux propriétaires de l'habitation quittèrent la pièce ensemble, ils entrèrent dans celle de la cuisine. Haruki acquiesça un large sourire, très satisfait de son geste, il en était fier.


                  Ran s'apprêtait à saisir une serviette mouillé pour épongé la moquette et ainsi nettoyer de l'horrible tâche qu'avait provoqué son ami, mais la main de Raito la devança.
    -          Euh, dis, c'est pour quoi faire la paille ? s'interrogea Ran en voyant la poigné de paille en plastique dans la main de son ami.
    -          Ne t'inquiète pas, je suis sûr que les deux petites couples n'attendent en réalité que ça.
    -          ...si tu le dis. Je te fais confiance.
    -          Fais-le et reste sagement ici, tu verras, tu seras à ton tour récompenser.
    Elle n'eut pas compris le sens de la phrase de son ami que celui-ci lui tapota à l'épaule et sortit de la cuisine et refermant la porte derrière lui. Ebahie, elle resta planter sur place sans bouger. Puis, d'un coup, on la saisit par derrière.


                 Raito ressortit de la salle en laissant Ran derrière lui. Il pénétra dans le salon avec des pailles dans une main et une serviette humide dans l'autre.
    -          Pourquoi t'as ramené des pailles en plastique ? s'étonna Haruki.
    -          C'est pour toi, et pour Matsumoto.
    Haruki ne semblait plus le suivre. Raito déposa la paille dans le verre de Myu –encore rempli- et partit vers Miya et Rei, il fit les mêmes actions en reprenant le verre vide Miya –sur le coup, elle avait tout avalé d'un coup-, les pommettes de cette dernière s'empourprèrent.
    -          Que fait Ran ? s'intrigua Kiyo.
    -          Faire ce qu'elle aurait dû faire depuis longtemps avec une certaine personne.
    Un étrange silence vint régner dans la pièce. Les filles se sentirent rougir.
    -          C'est vraiment merveilleux, l'amour réciproque, commenta Kiyo.
    Myu et Miya dévisagèrent Kiyo. Cela était une première venant de la part de leur amie. Haruki, fier de son coup, se permet de boire un coup dans le verre de sa copine à l'aide de la paille. Myu rougit.
    -          Alors, c'est pour ça, que tu as fait renverser les verres ? s'assura Yuki.
    -          Ouais, tout à fait, il m'a fait trop pitié sur ce coup, fallait bien lui refiler un coup de main.
    -          Fais attention, s'il t'entendait, il t'aurait fait la peau, prévint Rei.
    -          Pas de problème là-dessus, même s'il avait entendu, il ne viendrait pas me faire quelque chose, parce qu'il a déjà trouvé son bonheur autre part....
    Kiyo jeta un coup d'œil à Yuki, qui était un peu déçu comme conclusion, elle lui fit un sourire en pensant lui remonter le moral, il lui rendit. Rei et Miya devinrent rouge en voyant le verre unique qu'ils devaient se partageaient et restèrent longtemps sans parler. Myu et Haruki avait déjà entamé un premier baiser en secret à l'aide de la paille. Raito se croisa les bras en voyant le couple se former sous ses yeux. Il détourna le regard en souriant timidement et souhaita tous les vœux de bonheur à son amie. « C'est ta dernière chance, saisis-la et exploite-la jusqu'à la dernière étincelle... »


                  Ran avait le bas du corps à terre, mais la tête sur les jambes de Ryu. Ils se regardaient à l'envers, mais ce n'était pas un problème, ils étaient ensemble. Enfin seuls !
    Elle n'avait rien vue, ni entendu, juste senti qu'on lui saisit par derrière pour l'amener au sol.
    Tandis que le jeune homme passait sa main dans les cheveux de la fille, cette dernière effleurait le torse couvert de l'adonis. Elle avait enfin compris d'où lui venait l'atroce cicatrice. C'était de sa faute.
    Elle esquissa un petit sourire, pour cacher sa peine, et essaya de se relever et s'assoir correctement. Sauf que ce ne fut que grâce à l'aide du jeune, il l'aida à s'installer dans une position plus convenable à leur situation, une fois fait il l'enlaça directement sans lui laisser le temps de souffler.
    La demoiselle ne s'en plaignait pas, elle aimait rester ainsi dans l'étreinte de celle qu'elle aime. Elle pouvait humer son odeur à volonté. C'est que le bel homme était entouré d'un parfum extrêmement attirant, une phéromone d'une intensité sans relâche.
     Elle sourit, il en fit de même, mais sans se regarder. Et elle se mit à rêver dans ses bras.
    « Les clochers sonnaient, les oiseaux s'envolaient par troupe, les fleurs roses du cerisier voltigeait dans l'air printanière. Une brise s'éleva, mais personne ne la ressentit.
    Tout le monde était dans la cathédrale, une ambiance sereine y régnait, tous étaient vêtu de façon chic et courtois.
    On ouvrit la porte de l'église et une jolie silhouette se dressa, elle fut accompagné d'une autre personne, ils joignirent leur bras et s'avança vers l'autel.
    Les deux personnes traversèrent la rangée d'invité émerveillé, la mariée grimpa au niveau du marié.
    Un long discours du prête en suivit, mais pratiquement personne n'avait fait attention. Leur regard était fixé sur un point, le couple.
    Ces derniers sourirent à cette intention. Une fois la longue tirade du vieil homme achevé, les époux se regardèrent longuement avant de s'embrasser avidement. »


    "Je t'aime"Ce simple petit mot réussi à faire fondre le cœur de la jeune fille, elle se sentit enflammé et susurra les même mots à son amour. Ce dernier la contempla intensément avant de se jeter sur elle.
     
    Leurs lèvres se collaient l'un à l'autre, ils ne se séparent que bien plus tard, une fois le souffle coupé. Durant ce baiser, Ran avait réussi à esquisser un sourire mielleux. Ce rêve, peut-être que c'en était juste un, mais ça, c'est pour l'instant, car elle comptait bien le réaliser ce rêve.
    Après tout, c'est son histoire, et à personne d'autre !
     
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    Dernier chapitre de la série, The End!


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