• Chapitre 38 : L'Orchidée retrouve espoir 
       En temps normal, Raito m'aurait lancé une vanne pour soit détendre l'atmosphère soit pour changer de sujet, mais là rien, il n'émet un son, il recule juste. Très suspect comme comportement. Ça ne lui ressemble pas et je vais trouver la réponse à cette interrogation.
       Et puis sans que je sache vraiment comment, il m'a emmené quelque part, un endroit dont je n'aurai pas douté l'existence dans ce quartier... il m'invite à jouer une partie de basket, avec un ballon qu'il s'est acheté juste avant qu'on arrive au terrain.
       Nous n'avons pas fait grand-chose sauf le fait qu'on se lance le ballon, dribble, voir même mettre des paniers. On reste silencieux, enfin c'est sûrement ce qu'il souhaite, mais je n'ai pas l'intention de me laisser distraire. Alors je me lance, je lui renvoie la balle et lui pose la question redouté :
    -          Eh, je l'interpelle pour qu'il tourne son attention sur moi, tu m'écoutes ? (il acquiesce en dribblant) Oh... et euh... est-ce que tu aurais des vues sur Myu ?
    Surprise, il ne dit rien et a un comportement étrange.


    ***

    Il faisait déjà un peu sombre quand les garçons se sont mis en chemin, l'un avait un gros sac sur le dos, tandis que l'autre marchait en tête avec simplement un sac à bandoulière. Celui-ci se tourna vers son ami et lui encouragea d'avancer plus vite. L'ayant mal prit, le jeune homme à sac à dos rattrapa son ami pour lui en faire voir. Ils continuèrent leur chemin à la même cadence.
    Ils avaient pris tôt le Shin Kansai, mais le train était bondé, chaque arrêts prenaient beaucoup de temps qu'ils l'avaient cru, ils ont du coup, perdu trop de temps et le soleil finit par se coucher, voir disparu. Leur destination était vague, l'adresse que leur amie les avait indiqué était très peu détaillé, ce qui compliqué bien la tâche.  


    ***

    Le ballon chute librement avec le peu de distance qu'on lui accorde. Il bondit de nombreuse fois avant d'aller rouler contre un des quatre poteaux délimitant le terrain. Le silence règne.
    Je me racle légèrement la gorge pour faire déployer le peu de ma voix. Machinalement, Raito reprend ses esprits et se dirige vers la balle délaissé pour la récupérer. Il l'a ramasse mais ne bouge de son emplacement, il commence alors une série de dribble.
    -          Tu crois que j'aurais une chance ? me demande-t-il en gardant le même mouvement.
    -          .... Eh bien, il y a déjà un moment... que Myu s'amourache pour Haru...
    Il cesse de dribbler, néanmoins il maintient le ballon en l'air. De ses mains glacées par le vent froid de l'hiver, Raito tâte le ballon. Je poursuis :
    -          Mais tu sais, je pense que tu ferais mieux de d'aller te déclarer, on ne sait jamais, il y aura peut-être un retournement de situation...
      Il ne dit d'abord rien, mais après avoir longuement palpé le ballon, il se redresse, m'accord un regard et m'esquisse un sourire.
    -          Merci de ton soutient, me dit-il dans un souffle, doucement il ajoute en s'avançant vers moi: je... ferai de mon mieux.
    Comme je ne suis pas très sûre de sa dernière phrase, je m'apprête à lui demander de répéter mais juste avant que le fasse, on siffle dans mon dos.
    -          On s'amuse bien ? demande une voix masculine dans mon dos.
    -          Vous ne voudriez pas rentrer, il commence à faire froid, là, commente une autre voix qui surgit de mon dos également.
    -          Quoique, ça nous arrange, reprend le premier.
    Etonné du sujet dont les deux jeunes hommes abordent, je me tourne, perplexe de connaitre leur visage, à ma surprise, je découvre...
    -          So, Futo ! Que faites-vous ici, les garçons ? je m'exclame en voyant leur visage dévoilé sous le lampadaire qui leur éclair fortement.
    Sans me répondre, ils me font signe de leur main et me sourient à pleine dent. Je ne me pose pas davantage de question et me mets à marcher dans leur direction en affichant le même sourire.
    -          Vous m'avez énormément manqué ! je leur déclare en leur faisant une accolade amicale.
    Sans rien dire, ils me prennent tous les deux dans les bras. On reste un moment comme ça et on se sépare avec un rire à l'unisson. Raito nous regard dans son coin, sans émettre un son.
    -          De quoi est-ce que vous parliez ? finit par demander Futo.
    Sans leur répondre, notre ami le guitariste ramasse le ballon et part saisir ses affaires posé sur un banc à l'écart du terrain. Il déclare enfin :
    -          Bon, je vous laisse. A demain, me salut-il d'une signe de main en ayant le dos tourner.
    -          Euh, Raito ? je l'arrête, incertaine, Tu n'abandonneras pas, hein ? je lui soutien avec un sourire timide et discret.
    Il ne dit rien et continue de me faire signe, jusqu'à ce que sa silhouette disparaisse de ma vue. Je reste silencieuse pendant un court instant avant de me retourner vers mes amis et leur formule :
    -          Vous voulez que je vous loge chez moi ? Enfin, sous le toit où je vis pour l'instant ?
    Les garçons se regardent avant d'acquiescer ensemble. Je leur guide jusqu'à la demeure des Tsukihana en leur aidant à prendre quelque affaire.


    *** 

              Quand Yuki était sorti de son domicile, sa destination était le lycée Eitoku, l'établissement dont il fréquentait ou passait ses journées dans une serre tenu à l'écart de la  zone élève. Il avait oublié d'emporter un objet qui lui était indispensable pour ses inventions, son carnet de note. Il se mit donc en chemin pour aller le récupérer.
    Mais ce qui lui étonna était sur ce qu'il avait vu sur la route, à l'intersection de son lycée. L'aspect et le visage fin d'une jeune fille l'interpella. Celle-ci ressemblait étrangement à son amie, la châtaine et dont il avait commencé à avoir un faible. Pourtant, cela ne pouvait pas être elle, même s'il y avait une ressemblance, cette jeune fille était tout de même entourait de deux jeunes hommes de son âges et semblaient bien s'entendre. Certes, il faisait sombre, il ne pouvait pas être sûr à cent pour cent, mais rien ne prouve le contraire, et puis, ayant trop tardé, il se dirigea à toute allure dans l'école en accédant par les portails d'entrée et en prenant de la vitesse pour atteindre l'arrivée.
    Doucement il ouvrit la porte de la serre et grimpa les trois marches. Il s'avança vers la table en verre opaque et se pencha pour chercher son bloc-notes. Une fois trouvé, il s'apprête à se remettre en chemin, quand son regard tomba sur un ombre immobile. Curieux, il se dirigea vers celui-ci.
    -          Ryu ? Que fais-tu ici ? s'étonna le jeune inventeur.
    -          Ah, Yuki ? Je ne t'avais pas entendu entrer..., dit Ryu, un peu secoué.
    -          Normal, tu sais très  bien que je suis discret comme un voleur.
    Le jeune Kyuji rit brièvement et s'adossa au dossier de sa chaise à bascule. Il leva un moment son regard au plafond avant de les retomber au sol, il soupira.
    -          Qu'est-ce que tu as ? demanda Yuki, légèrement inquiet.
    Ryu se tourna vers son ami, il ne dit d'abord rien et finit par détourner le regard.
    -          Rien, pourquoi cette question ?
    -          Je vois bien que quelque chose te tracasse, il est donc inutile de nier avec un ton lasse, reprit Yuki, je veux juste savoir si tu veux en parler.
    -          Quelque chose me tracasse, hein ? se répéta-t-il pour lui-même. Mais te doutes-tu d'un sujet en particulier ? tenta Ryu, avec un sourire amer.
    -          L'autre fois, tu te souviens que moi et Ran on t'a pris sur les faits au téléphone ?
    Le jeune homme pivote sa tête vers son ami, il le dévisagea longuement avant de dire :
    -          Mais encore ?
    -          Il me semble que c'est à partir de ce moment que tu as commencé à être... sur tes « gardes ».
    -          ...Je ne suis pas sur mes gardes, dédit le châtain.
    -          Je n'en sais pas plus que toi, tu ne peux le savoir, contesta le brun en prenant place sur une chaise face à son ami.
    Un court mais pesant silence s'installa. Ryu se pencha en avant et posa ses deux coudes sur ses genoux, il joignit ses deux mains et les plier entre elles. En les ramenant devant ses lèvres, il sourcilla derrière ses mèches de cheveux.
    -          Je ne sais pas quoi faire...
    -          Tu ne sais pas ? souffla Yuki. Pourtant, en temps normal, tu sais toujours tout.
    -          Oui, mais là, je ne sais pas vraiment pas...
    Yuki n'insista pas davantage. Il poussa un soupir et s'adossa à la chaise. Il se demandait bien ce qui pouvait préoccuper autant un jeune homme comme Ryu l'était. Il posa son regard sur ce dernier toujours aussi tourmenté.
    -          Eh, tu n'as pas oublié mon anniversaire, j'espère, dériva le brun.
    -          Non, je n'oublie pas ce genre de chose.
    « Ça, je n'en doute pas une seconde... » Songea Yuki.
    -          Rassure-moi au moins que ce qui t'ennuie n'a rien à avoir avec ce jour.
    -          Non, ne t'inquiète pas à ce sujet, rassura Ryu, sans être convaincant.
    -          Voilà, qui m'enlève d'un poids..., tu viendras, n'est-ce pas ?
    Ryu releva sa tête et fixa son regard sur celui de son compère.
    -          Tu viendras à ma fête d'anniversaire comme tu l'as fait pour celle de Shinichi, n'est-ce pas ?
    -          Oui, bien sûr, c'est après demain à la seconde résidence de Shinichi, non ? Je ne raterai pour rien au monde à ce genre d'évènement... qui se fait bien rare...
    -          ...Et pour toi ? (Ryu s'interroge du regard) Ton fiançailles a été retardé jusqu'à quand ?
    -          Ah, tu es au courant ? demande le concerné, avec une petite voix, faible.
    -          Comme presque tous les autres, ils s'étonnent tous que tu as raté tes fiançailles pour venir nous tenir compagnie lors de notre tournée, dans la maison hantée...
    -          Je l'ai déjà dit, je fuyais ce boulet...
    -          C'est vraiment la seule raison ? (Ryu sourcille) Tu es sûr que tu n'es pas venu pour voir une personne en particulier ?
    Ryu maintient le regard de son interlocuteur, celui-ci impassible, ne prêta pas grand importance.
    -          Je ne vois de quoi tu parles...
    -          Bon... très bien, on clos le sujet, réponds-moi juste quel est la date de votre « union ».
    -          L'année prochaine, marmonna-t-il entre les dents.
    -          Quel mois? Quel jour ? questionna le brun.
    -          Ce n'est pas ton problème ! ...Ne t'occupe pas de ça, s'il te plait...
    -          Si c'est toi, qui me le demandes..., soupira Yuki en se relevant de sa chaise.
    Il descendit les marches et juste avant d'ouvrir la porte, il lui adressa une dernière parole :
    -          Juste à titre d'information, c'est mauvais d'avoir deux idées en tête...
    Il partit en refermant la porte derrière lui. Ryu, scotché sur sa chaise, ne bougea pas, il continua à se serrer la main à lui-même et finit même par se griffer en prononçant la dernière phrase qu'il avait entendu. « Deux idées... » Cita-t-il.
    -          Non, pas du tout, ce n'est pas ça...
    Il se desserre et passa sa main dans sa poche, il en ressortit une petite enveloppe froissé et déjà ouvert. A l'intérieur se trouvait une cassette vidéo à l'ancienne, accompagné d'une feuille encadrée, les inscriptions dessus rendaient Ryu malade. Il reposa tous ces objets sur une table à ces côtés et s'entoura la tête de ses mains en se jetant vers l'avant.
    De son côté, Yuki monta dans son véhicule personnalisé et demanda à ce qu'on lui ramène chez lui. Après tout, la nuit se faisait rapide.


    ***

                    De retour à son logement, Ran invita ses deux amis à entrer. Un peu gêné, ils restèrent tous les deux silencieux durant tous les moments où ils rencontraient Rei ou un autre membre de la luxueuse demeure.
    -          Ils vont rester pour combien de temps? demanda Rei, un peu étonné.
    Ran ne prit pas la peine de répondre et lui assura que tout se passerait bien. En principe, oui. Mais...
    -          Pardon ? Tu dis que tu as oublié les notes ?
    -          Oui, ce sont bien les seuls choses que j'ai oublié d'apporter, et dire que j'avais tout bien préparé... la veille.
    -          Hum, bah alors là, c'est sûr que tu as très bien pu l'oublier... la veille..., marmotta Ran le dernier mot en soupirant.
    -          Et dire que j'ai dû porter ce gros sac alors qu'il ne contenait pas grand-chose, se plaignit So.
    -          Ce n'est pas grave, se releva Futo.
    -          Ça, c'est toi, qui le dis, je ne suis pas du même avis, renchérit So.
    -          Tu arrêtes de blâmer, oui ? s'impatienta Futo.
    -          Pour changer un peu, tu as une idée pour te faire pardonner j'espère ? termina Ran.
    -          ...Bien sûr, il suffit d'en écrire un nouveau.
    -          Tu parles comme si, c'était la plus simple des choses à faire, dit So entre les dents.
    -          So a raison, il nous faut une personne qui a au moins un minimum d'expérience en ce domaine.
    -          Tu penses à quelqu'un, là ? poursuit Futo en se rasseyant.
    -          Là, tout de suite, non.
    -          Il nous suffit pas demander à Raito, ce serait mieux, non ?
    -          Je ne tiens pas trop le déranger en ce moment... Quoique... je sais !
    La jeune châtaine se lève brutalement de son emplacement en plaçant une sur la table avec un grand sourire rayonnant.


    ***

                    Le lendemain, Ran se questionna sur la scolarisation de son ancien lycée, c'était tout de même étrange de savoir qu'elle allait en cours, alors que les garçons étaient suspendus...
    Elle se mettait en route en sifflotant un air de comptine. Elle sautillait par moment et arriva devant le lycée en moins de temps qu'il ne fallait. En grimpant les étages, Ran prenait le temps de s'essouffler et reprendre aussitôt sa marche à pas de course. Elle parvint à la porte de sa salle de classe. En ouvrant la porte, une scène peu banale se passait sous ses yeux.
    Deux personnes, dont leur visage ne lui était pas inconnu, étaient dans la salle en train de parler, sans grand effort. Raito tentait d'abordait un sujet, mais Myu était très embarrasser.
    -          Ah, salut vous deux ! tout baigne ? (leur mine surplombe) Bon, je pense avoir ma réponse... J'ai une idée pour vous mettre en accord, ça vous tente ? (silence) ...Je prends ça pour un « oui ». Tu sais Myu, pour notre prestation, finalement tu devrais peut-être le faire avec Raito.
    -          Hein ? s'étonnèrent les deux jeunes gens avec synchro.
    -          C'est une idée, n'est-ce pas ? Comme ça, vous vous entendrez mieux.
    -          Non, non Ran, ce n'est pas la peine de faire tout ça..., contesta Myu, toute rouge.
    -          Si, si, j'y tiens, j'aimerai bien vous voir en duo, tous les deux ensembles sur scène, ça serait un beau spectacle !
    -          Laisse tomber, elle te dit, dit Raito en agrippant le bras de Ran, elle m'a rejeté, ajouta-t-il.
    -          ...Justement, pour vous réconcilier et redevenir ami ! Alors ? insista Ran.
    -          Ran... et pour toi ? s'inquiéta la blonde.


    ***

    En passant par les longs buissons, Ran s'arrêta devant la serre, elle approcha sa main de la poignée et regarda autour d'elle en attendant l'arrivée d'une quelconque présence. Rien ne survint, elle ouvrit la porte en poussant un petit soupir de soulagement.
    -          Oh, bonjour Ran, c'est rare de te voir ici, enfin que tu viens de toi-même! s'exclama Shinichi.
    -          Euh, oui..., bredouilla Ran.
    -          Tu cherches quelqu'un ? demanda-t-il.
    -          Oui, euh... enfin, Yuki il va bien ?
    -          Bah, je ne sais pas, vas voir de toi-même, lui proposa-t-il.
    -          Hein ? Non, c'est bon, je voulais juste jeter un coup d'œil de rien du tout, s'expliqua la châtaine.
    -          Ah bon, dans ce cas, tu veux que je te cherche Rei ?
    -          Non, c'est bon... Mais tu n'aurais pas une idée de l'endroit où il se trouve ?
    -          Je ne sais pas, ça fait déjà un moment que je ne l'ai pas vu.
    -          Une semaine à peine, reprit la jeune fille.
    -          C'est beaucoup pour moi, s'exprime le jeune homme.
    -          ...Bon, bah merci d'avoir pris la peine de m'accorder de ton temps !
    -          Pas de problème, viens me voir, si besoin ! lui suggéra-t-il gentiment.
    Ran tourna les talons en jetant un dernier coup d'œil par-dessus son épaule, elle saisit le poignet sans l'ouvrir et on le fit à sa place. Elle tomba sur Ryu. Surprise, elle ne sut comment réagir.
    -          ...Qu'est-ce que tu as à rester planté ici ?
    -          Euh, rien, excusez-moi pour le dérangement, se disculpa Ran en faisant des courbettes.
    Elle sortit de la serre, le comportement inhabituel, ce qui étonna les deux jeunes hommes l'ayant rencontré. Que lui est-il arrivé ?
    En contournant la serre, Ran vit la porte de derrière qui menait directement vers la sortie de secours du lycée. Elle monta d'une marche et prit appui sur le grillage pour pouvoir voir quelque chose à travers le petit hublot tout au-dessus de la serre. Elle balada son regard dans tous les recoins et croisa le regard de Yuki. Ran lâcha prise et tomba sur ses pieds qui manquèrent de se craquer.
    -          Eh bien, ça va ? demanda Yuki.
    -          Oui, je vais bien ! Et toi aussi ? s'efforça-t-elle de réagir.
    -          Tu es sûre ? Tout à l'heure, Shinichi et Ryu ont dit que tu étais bizarre, est-ce que ça va ?
    -          ...Bien sûr ! Je vais bien, plus que tu ne le crois ! Bon, je te dis à demain !


    ***

    Non, décidément je ne peux pas le dire... Je n'ai pas son cadeau... je suis fichue...
    En empruntant un chemin large qui menait à je ne sais où, je me perds dans mes pensées. Je longe le trottoir sans savoir m'arrêter pour voir mon alentour. Je continue mon trajet et m'arrête m'abriter sous une station de bus, pour me protéger de la pluie. Je m'accote au mur en verre et attend que le temps passe. Une femme passe devant moi et s'assit au banc à mes côtés.
    Un bus arrive, des passager sortent, mais personne entre, je m'étonne et me tourne vers la femme assise, elle me regarde aussi. Surpris par son regard, je détourne. Le bus redémarre, les gens autour de nous se dispersent. Finalement, elle se lève et arrive à ma hauteur, m'obligeant à la faire face. Elle possède une longue chevelure blonde qui lui retombe jusqu'à ses hanches, lisse et bien soignée, la longitude m'étonne presque. je ne croise pas son regard dissimuler sous sa frange qui est recouvert d'un capuchon. 
    J'incline ma tête d'interrogation, elle me sourit, je rougis. Et me tend un objet. Je me sers.
    -          Hum ? C'est pourquoi ?
    -          Gardes le, elle va te servir.
    Je m'étonne et elle s'en va, avant que je ne puisse dire quoi que ce soit d'autre. J'analyse un peu l'objet qu'elle m'a « offert ». Un pendentif tout rond, à la forme d'une montre à gousset, je l'ouvre et vois qu'à l'intérieur des choses  y sont resté. Un peu curieuse, je lis le contenue : « Pour Yuki... »
    Illico, je le referme. Il doit y avoir un problème, comment se fait-il que le prénom de Yuki soit écrit dessus ? C'est impossible... je me relève la tête, je n'y vois personne. J'hésite.
                     Je marche dans la direction que m'a indiquée le barman, j'arrive au rond-point et commence à reconnaitre certain lieu. Je sors de la ruelle et revient à l'arrière du lycée. Toute heureuse, je me rends chez moi et reçois un appel sur le chemin. Je décroche. C'est Rei, il s'inquiète, je le rassure et le promets que je rentre bientôt.
    Quand je suis arrivée, les garçons étaient parti, je leur ai demandé pourquoi par communication téléphonique, mais ça recevait mal et je ne compris donc pas la raison de leur départ. Le soir, je demande des renseignements chez Rei. Il ne sait pas grand-chose.
    -          Tout ce que je sais, c'est qu'ils m'ont demandé de ne pas trop t'inquiéter à leur sujet.
    -          Vraiment ? Tu ne leur rien dit, toi ?
    -          ...Si, quelque petite chose, pas très important.
    Je ne suis pas convaincu, je souhaite avoir plus trace de leur part.
    -          C'est bon, calmes-toi, je les ai raccompagné, me révèle Haruki au téléphone.
    Franchement des fois, je me demande comment il fait pour lire les pensées... ça fait vraiment peur.
    Bon, au moins, j'ai un cadeau pour Yuki –oui, je l'admets on me l'a passé- je ne suis pas sûre que ça lui plairait... Bon, après tout, je verrai bien tout ça demain, pour l'instant, je suis trop épuisé d'avoir autant marché –et avoir fait tourner autant les neurones-.
    Faites que tout se passe bien.
    Hm ph, j'aurais dû douter que jamais mes vœux pouvaient se réaliser...  Je suis trop lisible. On pourrait toujours avoir un moyen pour gâcher ma journée, je ferai tout pour que tout se remettra en ordre ! et ça, croyez-moi, je ne le dis pas à la légère !


    ***************************                                                     Fin du trente-huitième chapitre

     

    Chapitre 39 : L'Orchidée en extase

                    La seule chose dont je me souviens parfaitement à mon réveil est le son strident d'une alarme d'incendie...fictif. Je me réveille en sursaut de mon lit et respire avec exagération en tentant de rassembler tous mes esprits. Faire un cauchemar la veille d'une journée comme aujourd'hui ne doit pas présager quelque chose de très bon. Mais je me dis que ce ne peut pas être si grave, même s'il y a un imprévu, je peux toujours le régler sans provoquer de gros ameute et tout gâcher à la dernière minute... C'est ce que je croyais...
                    So et Futo sont rentrés chez eux, mais je n'ai eu la confirmation qu'auprès d'Haruki, qui a bien voulu les accompagné, c'est étrange qu'il a autant de sollicitude. Je ne le vois sérieusement pas être initiative et leur proposer son aide, qu'a-t-il bien pu se passer  durant mon absence ?
    Encore plus suspect, aucun de mon entourage ne veut bien me raconter, me disant de m'occuper plutôt de la soirée qui va se dérouler dans peu de temps.
         Je veux bien être concentré principalement sur ce soir, mais le départ soudain de mes amis me préoccupe également énormément, je m'inquiète sur leur situation, ils ne sont pas allé en cours et semble vouloir me cacher quelque chose, aurai-je dû leur faire plus attentionné et écouté ce qu'ils avaient à me dire ? Tout cela me tiraille à tel point que je ne sais plus du tout quoi mettre dans la liste de priorité...
         Pour m'empêcher de chuter davantage dans une impasse, on me fait sortir de mes pensées. Haruki m'interpelle en me donnant une petite frappe derrière le crâne. Sceptique, je me tourne vers lui.


    -          Arrête de rêvasser et bouges-toi pour bien étudier avant la fin des cours. Je te signale que tes notes sont en chute libre depuis quelque temps.
    -          Je le sais, mais je ne peux me débarrasser de ces pensées maintenant.
    -          ...Fais comme tu le sens, je te demande juste de ne pas rêver au milieu du cours, ça nous arrangerait, me répond Haruki.
    Il n'en dit pas plus, tout comme je n'en reprends pas davantage ses mots.


              Jusqu'à cette après-midi, il n'y a pour l'instant aucun incident ou empêchement à la dernière minute. Myu et Raito achèvent leur morceau. Les préparatifs pour la fête de ce soir sont prêt, les invités ne sont pas nombreux mais ce n'est pas le plus important. Mon cadeau est prêt, bien emballer et ranger dans mon sac. Et que manque-t-il encore ...?
               Ça y'est, je sais ce qu'il manque... : Le concerné n'est pas présent. Nous sommes justes à quelque heure de la fête. Je reçois un appel de Shinichi, celui-ci m'informe que l'intéressé de la soirée n'est pas présent et qu'il tombe sur le répondeur quand il l'appel. Je trouve cela étrange et me mets à sa recherche.  
        Le premier endroit qui me vient à l'esprit est la serre du lycée. Je sors de ma demeure en me couvrant bien –gros manteau avec sweat et jean en dessous-, prit mon paquet et me dirige fissa au lycée. J'arrive en ayant le souffle coupé, je titube pour aller jusqu'à la serre. Sur le chemin, un vent se lève et emporte quelques-uns de mes cheveux en l'air, je sens la fraîcheur de l'hiver et me rends compte que la température baisse considérablement. Je presse le pas pour rejoindre le jardin et entrer à l'intérieur pour me tenir au chaud. J'ouvre la porte et forçant l'accès et referme la porte derrière moi.
    Le silence y règne, seul le bruit du vent fouettant les branches entourant la serre met en valeur le son. Je regards autour de moi en soufflant de l'air chaud aux creux de mes mains. Je marche en direction du fond de la serre en continuant mon action. Je grimpe les trois marches et me frotte les mains. Mes globes oculaires croisent la silhouette d'un jeune homme dont je reconnais aussitôt. Je m'apprête à le hélé, mais remarque au dernier moment qu'il dialogue avec une autre personne, une demoiselle blonde. Non, pas la blonde que je connais -Kanaé Vinyard... Mais une autre demoiselle, fine, élégante et plutôt charmante. Etrangement, elle me rappelle quelqu'un, qui était-ce donc ?
        Finalement, ils se tournent vers moi, prise sur le fait, je ne sais comment réagir et reste sur place sans bouger, ni parler. La jeune fille me sourit, son visage apparait au grand jour. Les longs cheveux lisses lui retombent en cascade jusqu'à ses hanches, des mèches blonds lui encadrent le visage et ses yeux bleus luisant sous la lumière m'éblouissent. Nos regards se croisent, je rougis.


    -          Ah, mais c'est toi ! s'exclame-t-elle. Alors tu lui as donné ?
    Je ne saisis pas sa question et incline ma tête sur le côté, en recherchant moi-même la réponse.


    -          Mais si, tu te souviens du médaillon que je t'ai passé, me rappelle-t-elle.
    -          Ah, tu es « la » fille !
    -          Oui, c'est bien moi, approuve-t-elle. Je suis Hanna, enchantée de (re)faire ta connaissance.
    -          M-moi de même, et euh... pour la montre à gousset...


    Je passe ma main dans la poche de mon jean pour attraper l'objet bien emballé. Je le sors en faisant mine de le cacher. Sans que je m'aperçoive, la jeune blonde s'avance vers moi. Elle me prend par l'épaule et m'observe avant de me sourire. Yuki s'approche à son tour.


    -          Tiens, Yuki, c'est notre part à toutes les deux, déclare-t-elle en tendant l'objet précieusement emballé dans un papier cadeau.
    -          Ah bon, vous vous connaissez ? s'étonne mon ami en prenant le présent.
    -          Oui, on s'est déjà entretenue pour nous mettre d'accord sur ton cadeau.


    ...C'est faux, pourquoi invente-t-elle ce mensonge ? Et pourquoi je ne nie rien ? ...Je suis confuse, on verra tout cela plus tard...


    -          Je peux l'ouvrir ? demande Yuki.
    -          Je t'en prie, dit Hanna.


    Je les regards tour à tour, ils semblent familier l'un avec l'autre, ils doivent bien se connaitre. D'autant plus que ce présent a été choisi par cette fille, dont j'ignore encore tout.
    Je le vois déballer doucement le paquet et ouvrir la boîte dans laquelle je laisse conserver l'objet de couleur or. Il récolte le pendentif et le suspend en l'air, juste devant ses yeux pour mieux l'admirer.
    Je le vois sourire, cela me met du baume au cœur et je fais de même. Mais sachant que le présent ne venait pas entièrement de moi, je retire ce sourire tout de suite et remercie la jeune fille se tenant à mes côté silencieusement. Pour toute réponse, elle se place face à moi et s'approche son visage du mien. Ensuite, l'action se déroule si vite que je ne retiens qu'une chose : une chaleur près de mes lèvres. Juste après la porte s'ouvre sur cette scène.
    Nous voyant nos visage l'une près de l'autre, Ryu n'a le courage d'engendrer le pas dans la serre, il reste au chevet de le porte ouverte – que l'air froid ne se gêne pas de s'infiltrer. Yuki continue de maintenir le pendentif en l'air sans bouger. Hanna a un sourire et me chuchote quelque chose aux creux de mes oreilles. « Tu vis une histoire bien compliquer...Bonne chance »
    Sans nous laisser le temps de réagir, Hanna s'enfuit en passant à côté de Ryu.
    Étrangement, ce contacte me laisse bien indifférente. Et puis de toute façon, ce n'est pas comme si elle m'avait vraiment embrassé, nos lèvres se sont seulement effleuré et qui plus est, elle m'a bien réchauffé les joues –peut-être était-ce son but ?-. Mais ce n'est pas le cas pour mes compatriotes.


    -          Euh, elle te plait, mon présent –enfin...  « notre »? j'essaie de détendre l'atmosphère.


    Je n'entends pas sa réponse, mais je le vois légèrement hocher de la tête, ça me suffit amplement. Ryu se décide de reprendre ses esprits, il accède dans la serre en fermant la porte derrière lui. Il marmonne des choses incompréhensibles en passant à mes côtés et tend un sac à son ami. Je me questionne.
    A peine que Yuki a le temps d'ouvrir le sachet que le porte s'ouvre une nouvelle fois, cette fois-ci sur le reste du groupe, à commencer par Shin.


    -          Eh ben, vous êtes tous les trois ici ? nous interroge-t-il.
    -          Oui, Yuki était ici et... j'ai un peu trainé pour le ramener, je leur explique.
    -          Un peu que tu dis, fait remarquer Haruki. L'attente a été tellement long que finalement la fête a été annulée et tous les invités sont repartis.
    -          Ah, désolée... -ça m'était totalement sorti de la tête.
    -          Sacré toi, mais encore heureux qu'on peut toujours terminer cette soirée ici, propose Rei.
    -          Ce n'est pas une mauvaise idée, s'exprime Yuki. Mais avant ça, laissez-moi ouvrir mon cadeau –de la part de Ryu.
    -          Les nôtres aussi dans ce cas, suggère Rei.


      Chacun pose son paquet sur la table basse en verre. On s'assit autour d'une table en bois, en partant sur un sujet pour aller dans un autre. Et pour avoir encore plus d'ambiance, Raito et Myu nous jouent un morceau. On déguste ce merveilleux moment jusqu'à ce que le ciel soit d'un bleu sombre. Tout le monde rentre chez soi en souhaitant un « Bon anniversaire » à notre ami.
       Sur le chemin du retour –en véhicule, Rei a téléphoné à Josh pour que celui-ci vienne nous chercher-, toutes mes pensées se tournent vers ces souvenirs mémorables passés en groupe. Il y a déjà un moment qu'on ne s'est plus regroupé ainsi, en plus de ça, Raito s'est bien intégré. J'espère qu'il s'est rapproché de Myu –en tant qu'ami-.


    ***

           Quelque jour s'est écoulé. Pas d'autre évènement était en vue, du moins pas d'évènement que Ran aurait pris la peine d'y mettre du sien. Mais une autre vicissitude se produisit : les examens de fin de trimestre.
    Les seuls sentiments qu'a éprouvés Ran en apprenant ça furent de lassitude et du mécontentement.


    -          C'est sûr que tu ne vas pas sauter de joie, commenta Haruki, en apprenant que dans tous les lycées –qu'importe le niveau-, la direction est obligée de te faire passer un test pour t'évaluer.
    Ran se tourne vers celui-ci avant de lui tirer une grimace. Trouvant cela adorable, il la charia.
    -          Tu crois m'effrayer avec ça ? lui questionna-t-il en lui tirant sur la joue. Tu veux de l'aide ?
    -          Pas de la tienne en tout cas, tu ne vas rien m'apprendre de plus, le refusa Ran en se dégageant.
    -          C'est vexant, minauda-t-il.
    -          Mais également la vérité, lui fait savoir la jeune demoiselle en se levant de sa place pour se diriger vers la sortie.
    -          Comment vas-tu te débrouiller alors ?
    -          Comme tu viens de le dire, je vais « me débrouiller », lui répondit Ran en ouvrant la porte.
    -          Tu veux mon aide dans ce cas ? lui propose une voix.
    Virevoltant sur elle-même, Ran rencontre les globes oculaires de son frère.
    -          Je ne veux pas te déranger pour tes révisions, Rei.
    -          Cela ne me dérange pas, je connais à peu près tous mes cours après avoir bien écouté en classe.
    -          Oui, le genre de chose que mademoiselle ne fait que rarement, railla Haruki.
    -          Dernièrement il s'est passé beaucoup de chose, se défendit Ran.
    -          Ça, c'est ce que tu veux nous faire croire, mais en réalité ce n'est ainsi.
    -          ...Laisse-moi un peu tranquille.
    -          Je verrai bien si tu obtiens un bon résultat au partiel, lui fit marcher Haruki.
    -          Attends, tu es en train de dire que si Ran remporte un maximum de point tu lui laisseras en paix ? résuma Rei.
    -          Dans un sens, oui. Tu veux qu'on parie, Ran ?
    -          ... Mais tu vas vraiment tenir parole ? s'en assura Ran.
    -          Oui, enfin si toi, tu peux avant tout.
    -          Bien sûr que je peux, prépare-toi à être épaté, lui déclara-t-elle. Sur ce, nous y allons.


    ***      Dans le cadre de sa scolarité au lycée Eitoku, Ran ne montrait pas un grand effort à l'écrit. Elle ne participe pas et semble souvent dans la lune, si bien qu'elle en venait à sécher. Elle n'avait pour l'instant passé aucun test d'évaluation durant son cursus scolaire en cours d'année. Ce qui fait d'elle, une élève absentéiste et avec un niveau non estimer.
    Pourtant, quand elle avait terminé son test d'échauffement, chacun de ses copies sont notés avec très peu de fautes. De petits étourdis pas bien gravent, mais pas de présence de mauvaise réponse, on se mettait alors à se douter.


    -          Tu cumules beaucoup de note au-dessus de la moyenne, à ce train-là tu pourrais même surpasser ton niveau et en faire voir de toutes les couleurs à Yamamoto, encouragea Rei.
    -          Oui, merci.
    -          Bon, je vais me mettre à réviser aussi. Les examens débutent demain au cours de la journée, prépare-toi bien, lui dit-il.


           Sur son bulletin scolaire de dernière année au collège, il était indiqué que Ran était une élève peu optimiste, elle risquait fort de refaire son année, mais jamais ni personne n'avait réellement vu ces fameux bulletins, sauf certaine personne dont il faudrait éviter de prononcer le nom.
           Pour sa première note, Ran a réussi à surprendre le lycée entier. Elle arriva cinquième dans le classement des meilleures notes avec quatre-vingt-douze points sur un total de cent points. En premier lieu, elle fut félicitée par ses amis, en deuxième lieu elle exprima sa gratitude envers son aide-réviseur à savoir son frère, et en dernier lieu elle alla voir la réaction de Haruki.


    -          Bon, je vois que tu as parfaitement réussit à te surpasser, congratulation, félicita-t-il. Et comme promis, je ne viendrai plus t'embêter, mais de temps en temps, ça fait du bien d'avoir de la compagnie, non ?
    Pour réponse, la jeune fille rit et affirma.


    ***Si les examens se sont bien déroulés, ce ne sera pas le cas pour la suite. Le jour du vingt-quatre décembre, Ran et Rei ont été invité à un banquet organisé à ce jour par les Kyûji. Se rendant à cette soirée privilège se situant dans la demeure principal, Ran se sentit nerveuse. Accompagné de son frère et rejoignit par son entourage, elle espérait pouvoir passer une soirée sans rebondissement. Son vœux se brisa illico en croisant le sourire sournois de sa rival, Kanaé Vinyard. Là, n'était pas le pire à voir. Ce qui va se passer durant cette commémoration lui restera gravé dans sa mémoire... jusqu'à ce qu'elle pourra le perdre à nouveau.


    ***************************                                                      Fin du trente-neuvième chapitre

     

     

    Chapitre 40 : L'Orchidée s'emmêle... pour ses derniers souvenirs 
    Inspirant un bon coup, Ran se mit au défi. Faisant un pas en avant, elle souleva doucement sa robe de façon à ce que celle-ci montre au moins ses pieds.
    Son regard croise celui de Kanaé, la jeune demoiselle lui adresse un sourire peu sympathique. La jeune châtaine soupire, elle déglutit avant de reprendre le chemin. Qui aurait cru qu'elle serait invitée à cette soirée si...noble.
                Un peu après le jour des examens, les vacances d'hiver débuta. La neige avait commencé à tomber dans le quartier de Tokyo, certaine partie du sol était gelé, tandis que des couche de deux centimètres se sont déposés sur des plantations dans la rue.
    Ran passait une matinée comme les autres dans la demeure des Tsukihana. Elle faisait la lessive de ses vêtements ou balayait encore sa chambre, voir ceux qui étaient libre. Rei, de son côté, passait la majeur partie de son temps dans une pièce peu accessible. C'était une matinée du vingt-trois décembre, deux jours avant l'évènement tant attendu chez toutes les familles. Modeste ou non. Midi sonna, et la cloche de la porte d'entrée en fit de même.
    Rare étaient les invités chez les Tsukihana, Rei n'était pas du genre à sollicité d'entrevue avec qui que ce soit, Ran encore moins –sauf si elle les invite d'elle-même, mais pas pour un lieu de rendez-vous-. Les propriétés de la résidence étaient donc perplexe de savoir qui se trouvait au seuil de leur porte. Josh se vit d'aller ouvrir l'accès à cette personne.
    Il referma la porte et alla rejoindre son maître. Celui-ci reçut une carte d'invitation de la part des Kyûji. Le texte traitant sur une soirée organisée à leur soin, le nombre d'invités était limité de quatre personnes ou membres d'une famille, le jour en question était indiqué pour le vingt-quatre décembre, le lendemain donc.
    Le jour suivant, les invités conviés à la commémoration étaient tous vêtus dignement et loyalement. Il en était de même pour Ran, elle qui rechignait tant les jolis froufrous des jeunes filles et les longs talons des escarpins aiguisés, elle fit l'énorme effort de se vêtir ainsi pour l'honneur de sa famille.
                Ran n'appréciait pas particulièrement les fêtes nocturnes sauf exception –les fêtes d'anniversaires sont une autre histoire-, dans ce genre situation elle avait toujours l'impression d'être seule, tenue à l'écart des autres, c'était effectivement le cas. Elle était seule adossé contre un des quatre murs de la salle de réception, le verre vide à la main, elle patientait silencieusement jusqu'à ce que Kanaé vint à son encontre, Ran se redressa.
    -          Tu t'amuses bien ? lui demanda la beauté blonde.
    Ran ne prit pas la peine de répondre et détourna même le regard.
    -          Ignore-moi autant que tu voudras, mais tu seras moins confiante à sa rencontre, lui dit-il avec un sourire faussement chaleureux.
    La demoiselle repartit dans ses quartiers en laissant la jeune fille légèrement dans ses doutes. Elle lui en a fait mordre un coup. « Mise en garde ou canular ? », se questionna-t-elle à son départ.
    Comme pour la répondre, les lumières s'éteignirent, une rampe de cinq spots s'alluma sur l'estrade. Toute l'attention se posa sur ce dernier, qui fut rapidement précédé par un homme tout ce qu'il y avait de plus normal et d'une jeune dame d'entre deux âges, à vue d'œil on lui donnerait une trentaine. L'homme se tint sur ses pieds et saisit un pack micro pour annoncer son discours. Il tapota sur la capsule deux fois de suite pour produire à un test-micro. Une fois fait, il toussota.
    -          Bien le bonsoir cher invités, l'invitation de ce soir a été créé dans le but de réunir un majoritaire de famille pour passer un beau réveillon de Noël en cette fin d'année. Je vous passe la personne  en qui vous avez tout l'honneur de côtoyer jusqu'à la fin de cette partie.
    L'homme recula de sa place pour le laisser à la charmante jeune femme. Cette dernière prit la parole d'une voix presque cristalline voir envoutante.
    -          Je vous souhaite de passer une agréable soirée organisé en ma faveur...
    Ran n'écoutait plus la suite que les autres vinrent à ses côtés. Et le temps qu'elle suivait la conversation qu'abordaient ses amies, la femme descendit des estrades.
    -          Dix, Ran..., apostropha Myu. Il parait que tu as rencontré ma sœur ?
    -          Hein ? ah...vraiment ? s'étonna celle-ci.
    -          Oui, et à apparemment elle t'aurait fait quelque chose dont on n'aurait pu imaginer ?
    -          C'est cela, répondit Yuki.
    -          Et...quand est-ce... ? s'interrogea Ran.
    -          Eh bien, le jour de mon anniversaire..., tenta Yuki de lui faire rappeler.
    -          Ah, je vois ! Vous voulez parler de Hanna, alors comme ça, c'est ta sœur ?
    -          Tu l'ignorais ? Quoiqu'à force de te côtoyer, on ne s'étonne presque plus..., commenta Kiyo.
    -          C'est vrai que tu as la mauvaise habitude d'oublier de demander le nom des gens que tu rencontres, fit remarquer Raito.
    -          C'est pourtant la première des choses à faire, émit Shinichi.
    -          Eh bien, vous m'excuserez mais ce n'est pas dans mon principe...
    -          Sans rire, souffla Miya.
    -          Sans vouloir vous déranger mais nous nous éloignons du sujet, reprit Myu. Bon, je reviens au fait que Hanna, ma sœur, a visiblement eu un comportement étrange qui a, manifestement, déranger Yuki.
    -          Ben, je ne contredirai pas mais... moi, personnellement ça n'a pas manifesté un quelconque ressentiment...
    -          J'aimerai bien savoir ce qu'elle a fait, tiens, murmura Haruki.
    -          Bah, sache au moins ceci : ma sœur a certes une attitude pas tout à fait correspondante à notre âge, mais elle n'est pas retardée.
    -          C'est le moins qu'on puisse dire, trancha Yuki.
    -          Je le sais, et je n'ai pas pensé ainsi, ne t'inquiète pas, rassura Ran.
    -          Oui, je n'en doute pas de ta parole, je veux juste te faire comprendre qu'elle est juste légèrement introvertie.
    -          « Légèrement »..., hum...oui, on peut dire cela ainsi, concilia Yuki.
    Ran ne dit plus rien et se tourna doucement vers Yuki, pour guetter son expression, pas très beau faut l'avouer. « Il fait la tête ? », se sonda-t-elle. Pour changer d'air, elle partit rejoindre Raito.
    -          Euh, Raito ?quémanda la jeune fille. Je sais que c'est un peu tard de te demander ça, mais est-ce tu as eu des nouvelles des garçons depuis ?
    -          Oui, on s'est communiqué il y a peu, et ils étaient dans un éventuel préparatif.
    -          « Préparatif » ?répéta la demoiselle. Mais de quel préparatif ?
    -          Ah, ça, je me le demande également.
    Sur cette phrase qu'entra dans la salle le fils digne de son nom : Kyûji. Il parcourra son regard de la pièce et sans trouver ce qu'il recherchait, Ryu quitta la salle. Intriguée, Ran prit de la partie et poursuivit le jeune homme en inventant une excuse bidon.
    -          Euh, je vais aux toilettes.
    -          ...Prends ton temps, surtout, l'autorisa Raito. (Ran délogea) Pfuh, t'es trop transparente...


    ***

                     Je rattrape Ryu à l'étage. Je le vois entrer précipitamment dans une pièce, puis en ressortir. Je m'arrête devant une porte pour inhaler et remarque qu'il en fait de même au fond du couloir. Je le rejoins en prenant mon souffle. Je le vois se redresser et tourner son regard vers moi, nos prunelle se croisent, mais il ne prend la peine de me calculer et reprend immédiatement son chemin.
    Je ne sais pas comment nous sommes censées dans de pareilles conditions, mais dans mon cas, je décide de foncer droit sur lui. Il est pratiquement sûr que nous nous sommes échangés un regard, alors pourquoi ne s'est-il pas arrêter pour m'attendre ? Il veut me fuir ? Parfait, je suis très bonne pour incarner le rôle du chat, n'espère pas pouvoir t'échapper, Ryu! (même si en vrai, je ne connais pas du tout le plan de cette villa...)
    Je tourne plusieurs fois dans ce dédale, qu'est le couloir du premier étage. Je me stoppe devant une entrée à moitié ouvert.
    C'est bien la première fois que je la vois cette ouverture. Elle n'y était pas à l'instant où j'étais passée... Ryu serait entré à l'intérieur?
    Je glousse et pousse l'entrebâille. Je pénètre dans ce qui semble être une chambre. Elle est vide. J'entends des voix de l'autre côté d'un mur. J'examine la chambre de fond en comble et perçois une autre issue, je m'y entraîne.
    -          Pourquoi tu as fait ça ? Je t'ai pourtant assuré que je réglerai tout ! vocifère la voix masculine.
    -          Le temps que tu as tout remis en ordre, tes années de lycée auront déjà défilé sous tes yeux !
    -          Mais ce n'est pas une raison pour autant avancer mon mariage !
    -          La date n'a rien à avoir ! Tu sais très bien que tôt ou tard tu t'unirais à elle !
    -          Dans ce cas quel est l'intérêt d'avoir organier cette soirée, maman !
    Sans pourvoir me contenir, je lâche un hoquet de surprise. Alors comme ça, cette femme est bien la mère de Ryu, mais qu'elle est jeune !  S'en est presque époustouflant !
    Néanmoins, je me remets vite de mes états en m'excusant. A proprement parlé, je me mettrai moi-même à me demander pour ce geste, sûrement pour avoir écouté leur conversation. Mais tout n'est pas entièrement de ma faute ! Je n'ai fait que suivre le garnement qui m'a filé, qui est probablement en connaissance de cause...
    -          Mais qui es-tu pour nous épier ?
    -          Euh... -je ne vous épier pas particulièrement-, je suis Ran Tsukihana...
    -          Oh, je vois tu es donc la fille de ce couple Gosho et Mira Tsukihana... aussi vulgaire que tes parents, me crache-t-elle.
    Wow ! Ça, c'est ce qu'on appelle « une langue de vipère »... mais bon, je ne vais rien dire, après tout elle a peut-être raison, je ne les ai pas encore vu... je ne sais même pas comment ils sont.
    -          Tu comptes rester penché encore longtemps ? me questionne Ryu, légèrement  agacé.
    -          Dé-désolée...
    ...Mais pourquoi je m'excuse ? Je ne fais rien de mal que je sache. Bref, je me redresse. Je dévisage lentement la jeune femme, assise ne face de moi.
    -          Tu comptes me scruter encore longtemps ? Ceci est un aspect très grossier, suscite la dame de l'irritation.
    Hm. C'est confirmé, Ryu est bien sa progéniture, aussi beau que colérique. Telle mère, tel fils. Discrètement, je soupire. Dame Kyûji prend la parole :
    -          Ryu, je ne veux pas que tu continues de côtoyer ce genre d'énergumène, c'est à cause des gens comme elles que tu n'es rien d'autre qu'un bon à rien.
    Sous la domination de la colère sûrement, je m'exprime en devançant Ryu, qui voulait également prendre la parole.
    -          Madame, je comprends que vous ne pouvez accepter une énergumène comme moi, je souhaite tout de même que vous retirez ce que vous venez de dire ! Vous pouvez m'insulter de ce que vous voulez, mais ne faites cela sur Ryu ! C'est votre fils, comme même !
    Ryu s'étonne de ma réaction, il reste en retrait. Il n'en est pas autant pour la mère.
    -          ...eh bien, dis-moi, c'est tu as répondant ! (je me bouche les lèvres) Petite impertinente. ...Comme tu as été d'une grande audace que je n'ai encore connu, je vais t'avouer une chose : même si Ryu est mon fils, ce n'est pas pour autant que je le considère ainsi. Pour moi, ce n'est rien d'autre qu'un objet que je vais, comme qui dirait, « vendre » pour m'en procurer les biens. Alors ne te mets à dire ce tu penses, cela ne servirait à rien.
    Sa déclaration m'a tellement choqué que je ne sais plus comment réagir. C'est fou ce que ça peut me rendre triste ! J'ai le cœur si serré que je pourrai en pleurer... à sa place.
    Je me tourne justement vers lui, il a la tête baissé et le regard perdu dans le vide. C'est de ma faute, je l'ai obligé à entendre de pareille injurie ! Il doit me détester. Cette pensée me donne d'autant plus envie de sangloter. Je me penche de nouveau vers l'avant.
    Tandis que je m'apitoie sur mon sort, morfondant  dans mes regrets, on entre en flagrant délit.
    -          Madame, les invités veulent vous entendre pour clôturer le banquet ! Venez vite, je vous prie.
    Cette acclamation me rendit un peu plus détendu, la femme va sortir pour me laisser respirer. Sa présence me fait horriblement souffrir, je suffoque en sa présence qu'elle s'en aille vite ! Et aussi loin que possible ! Pour que je puisse me rattraper auprès de Ryu, seuls, juste nous deux.
    Elle nous quitte, j'attends de reprendre ma respiration pour lui parler, mais je n'arrive pas. Seule l'image de son visage blessé me revient, j'ai si peur qu'il se fâche contre moi, si peur qu'il vient à me détester... mais c'est peut-être déjà trop tard...
    En songeant négativement, des larmes menacent de jaillir de mes yeux pour larmoyer. Je me retiens fermement, allant à forcer ma respiration.
    Le silence s'installe, aucun de nous deux ne parlent. Cette situation m'alerte, mais je suis incapable d'agir. Je suis troublé par sa réaction : silencieux. Pourquoi ne dit-il rien ? Pourquoi se tait-il ? Il veut me faire culpabiliser ? Me faire payer ? Me déteste-t-il ? Je ne veux pas... Tout mais pas le dernier choix. Je ne veux pas qu'il me déteste... alors que je l'aime...


    ***

                 Ran se mit à pleurer en silence, Ryu l'observait calmement et finit par se redresser. Il s'approcha lentement de la jeune fille, l'effleura tout le long de son dos et la souleva brutalement à son niveau pour la forcer de le regarder.
    -          N- non... ne me regard pas...pas tout de suite, gémit la jeune fille.
    Le jeune homme ne dit rien et la porta à son épaule, il l'emmena quelque part. Un lieu que la demoiselle ne saura qu'après avoir fini de gémir. Elle reprend sa respiration habituelle et relève sa tête de l'épaule du garçon. Celui-ci lui déposa sur le sol. Il l'incita à lui montrer quelque chose se trouvant dehors, autour d'elle.
    Ran pivota posément sa tête derrière elle. Elle remarqua qu'elle se trouvait sur le balcon de la chambre de la jeune femme, et que le paysage se trouvant sous ses yeux était un des plus beaux spectacles qu'elle put assister. Des milliers de lampadaires scintillaient sur la route en face de la résidence de Kyûji, les réverbères possédaient des illuminations de nombreux couleurs.
    Emerveiller par le panorama nocturne, Ran laissa échapper un soupir. Elle se retourna vers celui qu'elle aime. Elle marmonnait des mots et baissait considérablement la tête.
    -          Je... suis vraiment désolée, pour ce que j'ai fait et dit..., bredouilla Ran, je ne savais pas que cela allait m'induire dans un tel... embarra. Je ne voulais pas te faire du mal, je te le jure, ce n'était pas mon intention, je ne veux pas te faire du mal... je ne veux pas que tu me déteste... s'il te plait, s'il te plait ne m'en veux pas... je... je t'aime...
    A ces mots, la jeune fille sentit sa tête se lever par le biais de la main de Ryu sous son menton. Sans rien dire, ils s'échangèrent un long baiser. Et à l'instant suivant, un essaim de lumière clignotant brillait sous chaque balcon, éclairant ainsi la scène du baiser.
                 En sortant de la demeure, Haruki emporta sur lui un houx et le dissimula dans sa poche, en attendant d'avoir trouvé sa cible. Sur son chemin, les arbres décorés de guirlande lumineux s'allumèrent de toutes les couleurs. Il s'arrêta dans sa marche rapide et admira la vision nocturne s'offrant à lui. Il releva sa tête et se tourna sur lui-même. Son regard s'arrêta sur les silhouettes à l'étage. Deux personnes dont la silhouette lui rappelait énormément son entourage l'interpellèrent. Il serra sa mâchoire et en fit de même pour son poignet, écrasant ainsi le houx. Myu le rejoignit.
    -          Attendez, Haruki, interpela la jeune fille. Pourquoi avez-vous prélevé le houx ? Pourquoi en avez-vous besoin ?
    -          ...En occident, on dit que si deux personnes passent sous un houx, ils peuvent s'embrasser. Mais maintenant, ça n'a plus aucun intérêt... Je rentre
    Il reprit sa marche et se pressa de quitter la ville. Ayant du mal à suivre, Myu leva sa tête et contempla ce que Haruki observait avant d'avoir une réaction si négative. Elle eut presque du mal à se détacher de la scène, tellement c'était touchant. Reprenant ses esprits, elle se retourna vers Haru.
    -          Attendez-moi, je vais vous accompagner.
    Sans lui répondre, Haruki ralentit un peu la cadence pour laisser la demoiselle le rattraper, il avait besoin de la compagnie pour un peu de réconfort.
                   Quand tous les autres invités étaient sur le point de se quitter, Yuki chercha une personne en particulier du regard. Raito lui informa, la jeune fille était parti au milieu de la soirée rejoindre Ryu, mais ne revint plus de la soirée. Il supposa qu'elle était encore restée à l'étage.
    Il grimpa les marches avant que tout le monde ne soit parti, pour s'infiltré à l'étage incognito. Il profita du moment de manque de vigilance du personnel pour s'introduire dans les quartiers des Kyûji. Il parcourra chaque chambre à la recherche d'une silhouette fine et moyenne. L'absence de la jeune demoiselle lui avait fait perdre les moyens, il voulait la revoir avant de se quitter.
    Il arriva devant la porte menant à la chambre de dame Kyûji. Il hésita avant d'entrer, puis soufflant un coup, il pénétra à l'intérieur, vide, il s'introduit un peu plus, perçut la longue chevelure de la jeune fille, il s'apprêta à la héler, mais... sa position l'en dissuada.
    Il était vrai que ce ne fut pas la première fois qu'il voyait ce genre de scène, mais deux fois en six mois à peine, avec la même personne, différente dégaine mais même attirance, ce fut un gros choc. Yuki éprouva un ressentiment envers son ami. Lui, qui vivait dans l'ombre, il voulait vraiment se montrer au grand jour à celle qu'il aimait, ébranlé par celui qu'il avait toujours été jaloux.
                   Ils achevèrent le baiser en ayant longuement mis en contact. Ran souffla doucement en baissant la tête, Ryu sourit et enlaça la jeune fille. Dans ses bras, Ran souhaitait ne plus s'en séparer.
    Après avoir repris de leur force, ils sortirent de la demeure, plus personne n'était présent –sauf le personnel-, prenant accès à la porte arrière, ils se sont aventurés dans le jardin lumineux de la villa.
    Au claquement de la porte, le vent frais souffla sur les parties de la peau nue de Ran, elle frissonna. L'ayant remarqué, Ryu ôta sa veste et le passa sur le dos de la châtaine. Ils se sourirent et s'enfoncèrent dans le gouffre, main dans la main. Ryu, qui guidait la route s'arrête devant un étang comme si quelque chose l'avait retenu. Suspicieuse, Ran étudia ce dernier, ses iris noisettes s'attardèrent lentement sur la surface de liquide, comme attirer.
    Soudain, des souvenirs lui jaillirent à l'esprit. Des voix criaient, braillaient et hurlaient. Des mouvements  déplacés, des impulsions animées, un coup ça hurlait, un autre ça mouillait. Les images n'étaient pas claires, ça s'embrouillait dans sa tête.
    Ran relâcha subitement la main de Ryu, elle les posa sur ses tempes, les appuyant fortement dessus, en tentant de cesser les maux de tête. Elle s'agenouilla, ne pouvant se tenir, elle se balançait en pressant vigoureusement ses doigts sur ses tempes, allant même à les tapoter. Elle continuait de se balançait et finit par tomber en avant, à sa chute, sa tête heurta un rocher et elle se roula sur elle-même. Elle geignit la mâchoire serrée.
    Le temps de réactions de Ryu fut lent, d'abord il était en plein réflexion, ensuite le brusque changement de Ran le sidéra. Mais à la vue du sang sur le crâne de Ran, le sien ne fit plus qu'un tour, il s'approcha d'elle et releva la tête sur le rocher pour le poser délicatement sur ses genoux.
    Ran se sentit un peu mieux en ayant la tête sur les genoux de Ryu, mais le supplice n'était pas terminer. Des images se défilaient dans sa tête à une allure folle. Parmi elles, Ran se reconnu plus petite, elle évalua chaque souvenir et la seule qu'elle s'en souvint parfaitement dut être celui qu'elle avait espéré bien enterrer au profond de son âme, pour ne jamais le revoir.
    Quand tous la mémoire lui revint, Ran sentit une chose se brisait en elle : la petite boîte où elle avait instauré tous les mauvais révélations...
    « Pourquoi ? Mais pourquoi seulement maintenant ? Juste à ces moments... où je pouvais sentir le bonheur au bout de mes doigts... »


    ************************                                                                    Fin du quarantième Chapitre
    Fin de la première saison...                             
    To be continued...


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