• Discover P.O.V (Point Of View) of Shinichi
                    Deux jours se sont écoulés depuis le réveillon de Noël. Ran est resté sur le lit blanc. Après le fait qu'elle ait disparu avec Ryu au cours de soirée, pas grand monde s'est préoccupé d'elle, mais à a fin de la soirée il semble qu'on les a aperçu, perché sur le balcon, les lèvres collés l'un à l'autre.
    C'est étrange comme cet évènement a pu la rendre...inerte. Ryu lui aurait fait quelque chose dont on ne peut en parler ? Je ne comprends pas. D'ailleurs c'est trop triste de la voir comme ça, alors que dans trois jours à peine, c'est la fin de l'année. N'y aurait-il pas un moyen de la remettre sur pied ?
                     Haruki et moi nous sommes rencontrés sur le chemin menant à l'hôpital que séjournait Ran. Nous avons continué le chemin ensemble sans échanger un mot. Nous avons traversé le comptoir à pas de course et prîmes l'ascenseur sans un mot. J'ignore quel la véritable raison, mais je n'arrive pas à le cerner, il est compliqué –beaucoup plus Ryu ou Yuki.
    Arrivé devant la porte de la chambre de Ran, je frappe à la porte et il tourne le poigné sans attendre la réponse. C'est bien ce genre de comportement qui le rend vraiment insupportable. Il entre l'air de rien et salue Ran, j'en fais de même.
    Ran tourne son regard vide et le pose sur nous, cela me rend mal à l'aise. Je l'esquive pour porter mon regard sur l'étage où les fleurs sont entreposées. Un nouveau bouquet s'y trouve, des orchidées.
    -          Qui te les a offerts, ces orchidées ? je lui demande alors.
    Ran suit mon regard et prend un temps de réflexion pour trouver le nom de cette personne, je suppose. Elle incline sa tête sur le côté et pousse un petit soupir.
    -          Ce n'est pas grave si tu ne te souviens pas, j'étais simplement curieux pour pas grand-chose.
    -          ...C'est Rei, je crois. Il vient de quitter les lieux.
    -          Ah, je vois, je souffle.
    On se tait, plus personne ne prend la parole. Haruki s'assoit sur le rebord de la fenêtre (ouverte évidemment) et soupir discrètement, de mon côté je m'assois sur une chaise près du lit de la malade. Celle-ci baisse les yeux et en fait de même pour ses sourcils. Je tente de la ressaisir.
    -          Ran, tu devrais aller mieux depuis, non ? Environ quarante-huit heures se sont écoulées, tu dois avoir digéré le drame.
    Je me tourne vers Haruki, qui a le regard rivé au ciel, il ne nous adresse un regard. Derechef, je pose mon regard sur Ran, la petite au regard vide, perdu dans ses souvenirs. Haruki enchaîne :
    -          A moins que tu aies un autre problème ?il se tourne vers nous ; Tes règles sont régulières au moins ?
    Etonnant, il aborde le sujet l'air de rien, n'a-t-il donc pas honte ? Moi, de mon côté, mes joues s'enflamment légèrement. Ran ne trouve rien d'autre à dire que lui répondre sérieusement :
    -          Pas de problème sur ce sujet, ils viennent de se terminer juste avant le jour du banquet, quel chance, non ? D'ailleurs, j'ai pensé qu'ils n'allaient jamais s'arrêter, après tout le contenue qui en sortait, c'était assez surprenant...
    -          C'est bon, j'ai compris, lui coupe Haruki en détournant.
    Je le vois nous tourner de dos en se cachant le visage. Finalement, il a honte comme nous autres, humain. Ran lui demande, placide :
    -          Pourquoi es-tu gêné ? C'est toi qui as débuté le sujet...
    -          ...Je ne pensais pas que tu allais me répondre sincèrement..., il marque une pause avant de pivoter vers nous, C'est bien ce seul point qui a altérer en toi...
    -          ...Ah, vraiment ?
    D'un seul coup, l'atmosphère s'alourdi, Ran devient nostalgie. Son âme semble la quitter, il reste juste son corps de chiffon. C'est si triste de la voir comme ça.
                   Au final, il ne s'est pas passé grand-chose à mon départ. Je pars m'absenter un petit tour aux toilettes et voilà que Yuki était arrivé.
    -          Ran, tu es autorisé à quitter l'hôpital à partir de cette après-midi, histoire que tu puisses de préparer pour ton départ, lui informe Yuki.
    -          Bien, répond-elle simplement.
    -          Dans ce cas, je viendrai te chercher à ce moment, je lui annonce.
    -          Tâche d'être prête à mon arriver, déclare Haruki.
    Ah oui ? Alors comme ça, il veut me tenir à l'écart. Je vois, en ce cas je vais être plus rapide que lui.
                  Après avoir pris un petit goûter je me suis dirigé à l'hôpital pour rejoindre mon amie. J'entre dans la chambre, et me surprend à ne voir aucune signe de vie. Septique, je demande renseignement à une infirmière passant juste devant la chambre.
    -          On est venu la cherché. Et elle est partie..., m'informe-t-elle.
    Et ben, mince alors, Haruki aurait-il été plus rapide que moi ?
    -          ...aux toilettes, complète-t-elle.
    ...Ah oui ? Et qui a pu l'accompagner aux toilettes ?***                  Shinichi resta ébahi devant la scène qui se déroulait sous ses yeux d'hurluberlu. Il était certain d'avoir reconnu le profil de son amie, la jeune châtaine, mais celle-ci était étreinte dans les bras d'un homme –et pas n'importe lesquels-. Le plus étonné était la conversation qui lui arrivé aux tympans, hallucinant.
                     Un peu plus tôt, Ran se trouvait seule dans sa chambre et mangeait son midi dans le calme absolu –sauf les bruits qui comptaient en dehors de sa chambre, alarmes ; cris ; et on en passe-, ses affaires était déjà emballer dans un sac qu'elle avait mis sur le côté. Pourtant au bout des deux premiers bouchés, elle n'arriva plus à avaler le reste dans les minutes à venir. Elle déglutit difficilement les miettes de sa bouche avec l'aide de l'eau et repoussa le reste du plat hors d'atteinte. Elle s'emmitoufla le ventre et  fit la moue.
       Coulissant la porte de côté, Ran posa un pas en dehors de sa chambre pour la première fois depuis deux jours entiers. Elle se déplaçait librement à l'aide du soutien des rambardes de l'hôpital, feignait sur ses pas, elle les enjambait du mieux qu'elle pouvait. Son mal de ventre la ressaisit.
       L'absence de présence dans la chambre de la patiente, donna au jeune homme une simple conclusion : une pause au petit coin. Il déposa son présent sur une table libre, assez voyant  dès l'entrée, et sortit à son tour à la recherche de la jeune fille.
       Il n'a fait que marcher droit devant lui pour arriver à un croisement de chemin, menant à des portes closes reculés. Deux portes à deux plaquettes au symbole différent lui indiqué quel porte devait-il accédé, mais il n'en fit rien et resta planté devant l'une des deux portes, attendant la sortie d'une certaine personne. A chaque sortie, il eut droit à un petit hoquet de surprise de la part des jeunes demoiselles ressortant de ce petit recoin, car oui, un homme habillé sur son trente-et-un était bien posté de pied ferme devant la porte menant aux toilettes des femmes.
       Arrivée au tour de la jeune fille qu'il attendait, celle-ci n'eut pas le temps de s'exclamer –de joie ou de surprise, mais la situation actuelle on opterait le second choix- que le jeune homme lui prit dans les bras. Encore assourdie,  Ran ne dit rien et se laisse enlacer. Elle se reposa dans les longs bras du jeune homme. 
    -          Dis, Kent..., murmura Ran.
    -          Oui, qu'y a-t-il ?
    -          Tu sens bon pour un homme, tu as le même odorant que la dernière fois, dans la voiture pour m'accompagner à la maison hantée.
    -          ...Ran, je ne me parfume pas.
    -          ...Ha ? s'estomper la jeune fille. Bah, pourquoi as-tu une odeur particulièrement attirant ?
    -          Je ne sais pas, ce sont peut-être mes phéromones, qui sait, tenta-t-il de plaisanter.
    Le prenant au sérieux, Ran prit de la partie et le serra dans ses bras. Kent resserra de son étreinte.
    -          Euh, vous m'excuserez de vous déranger, mais..., interrompu Shin ichi, ici, n'est pas l'endroit idéal pour faire ce genre d'action.
    -          Eh bien, nous sommes prise en flagrant délit, divertit Kent.
    Ran ne dit rien, mais acquiesça un micro sourire à peine visible, tous les trois rejoignirent la chambre que Ran résidait encore. A leur retour, Haruki s'était installé confortablement dans le lit.
    -          ça va ? Tranquille la vie ? Je peux savoir où est-ce que vous étiez ? questionna-t-il.
    -          Non, tu ne peux pas, répliqua Kent, simplement.
    -          Et pourquoi donc ?
    -          Tout simplement parce que c'était une histoire ridicule, acheva la jeune fille.
    -          Ah oui ? s'ahurit Shin ichi.
    -          Oui, approuva Kent.
    -          Laisse-moi deviner, c'est en rapport avec ton organisme ? tenta-t-il avec un sourire.
    Pas de réaction de la part des deux jeunes. Haruki élargi son sourire et enchaîna ses réponses hasardeuse :
    -          Je doute que ce soit tes menstruations, vu qu'ils se sont cessés la dernière fois, se remémora-t-il, alors... qu'est-ce que cela peut être ?
    Il avait posé son regard réjoui sur Ran, celle-ci ne le considéra pas plus longtemps et s'avança vers la fenêtre ouverte, là où était entreposé son sac préparé.
    -          Tu es constipé ? poursuivit-il avec amusement.
    -          Tais-toi, ne rajoute pas un mot de plus, accommoda la demoiselle.
    Sur ces paroles, la porte s'ouvrit pour laisser place à Yuki, un peu essoufflé.
    -          Ah, vous êtes tous là, remarqua-t-il. Tu es prête, Ran? Il faut prendre le départ, Rei t'attend.
    -          Rei, répéta la jeune fille, où se trouve-t-il ?
    -          Juste en bas, il ne voulait pas monter pour je ne sais quel raison.
    -          Et évidemment, tu l'as fait à sa place, dit Kent.
    -          Tu n'as pas l'impression d'être un coursier ? fit remarquer Shin ichi.
    -          Ce ne sont pas tes affaires, et puis je voulais accompagner Ran.
    « Ne serait est-ce pas une déclaration qu'il vient faire? » songea Kent.
    -          ...Mais au fait, tu transpires, tu as vraiment couru ? réagit Shin ichi.
    -          Il n'y avait pas de quoi se presser, je vous aurez vu tout en étant en bas, polémiqua Ran.
    -          Eh ben, tu es bien rude, découvrit Haruki.
    Le reproche tut Ran, elle se mordilla les lèvres en baissant la tête.
    -          Allons, allons, cessons ce bavardage inutile et hâtons-nous à l'extérieur, suggéra Kent.
    On suivit sa proposition et la troupe sortit de la chambre, ainsi que de l'hôpital. Kent menait Ran derrière lui en lui maintenant la main, accompagné de la suite du groupe. En sortant du bâtiment, les prunelles noisette de la jeune demoiselle tombèrent sur une longue limousine -possibilité s'élève d'accueillir le groupe entier- et sur la silhouette d'un jeune blond juste à côté, Josh lui fit un sourire. Rei sortit du véhicule.
    -          Alors, tu y as pensé ? interrogea Ran à celui-ci.
    Rei se gratta les cheveux, hagard, et posa ses yeux sur les siens en lui répondant.
    -          Tu es vraiment sûre de vouloir le faire ?
    -          Oui, et si tu t'inquiètes pour mon départ, relaxe : je ne partirai pas sans ton avis.
    Rei se mordit la lèvre inférieur intérieurement et ôta sa main de ses cheveux arrière, il déglutit et ouvrit la porte à sa sœur.
    -          Où est-ce que tu as l'intention de t'arrêter ? demande Haruki.
    -          Je vais retourner à Matsui, déclara la jeune fille en prenant place.
    -          Oh, dans ce cas, je t'accompagne, s'auto proposa-t-il en entrant dans la limousine.
    -          Quoi ? s'exclama Shin ichi. Eh bien, emmenez moi aussi, je veux faire cette excursion !
    Yuki avait lui aussi prit l'initiative de grimper dans le véhicule sans l'autorisation du propriétaire. A présent, l'engin était chargé, on pouvait démarrer, mais juste avant, les garçons purent apercevoir à quel point la relation entre Kent et Ran se sont énormément lié.
    -          Bon, moi je vais te dire à plus tard, je ne vais pas aller faire un tour dans une ville dont je connais rien, lui informa-t-il, alors on se revoie à ton retour.
    -          D'accord, dit-elle d'une petite voix, elle ajoute avec un peu plus de vie : On se reverra, hein ?
    -          Oui, ne t'inquiètes pas, lui rassura le jeune homme.
    La conversation fut close, les jeunes gens présent dans la limousine avaient soigneusement posé le regard sur la demoiselle impassible. Personne n'avait osé prendre la parole, mais Haruki concéda.
    -          Avec lui, tu es toute mielleuse, mais avec nous, tu te conduis indifféremment, c'est quoi ces agissements favoritisme? blâma-t-il.
    -          ...C'est comme ça, il n'y a pas vraiment lieu de favoritisme...
    -          Est-ce possible de connaitre la raison qui te pousse à agir ainsi ? incita Yuki.
    -          C'est que, avec lui, je ne me sens pas coupable, s'expliqua la fillette en se recroquevillant.
    -          Pour quel raison le sentirais-tu avec nous? s'interrogea Shin ichi, incompris.
    -          Je... je ne l'ai pas connu il y a douze ans, avoua-t-elle.
    -          Quel...rapport... ? ternit Rei. Tu...
    -          Messieurs et mademoiselle, interpella Josh à l'avant du véhicule, je vous prie de bien vous accrocher, je vais démarrer.
    Le silence s'installa, la petite fille se referma sur elle-même en tentant de se cacher de la vue de ses compatriotes, abasourdis de l'aveu de cette dernière.
    Alors comme ça, elle a recouvert sa mémoire...


    ***********************************        
    Fin du premier chapitre

     

    Denies 
    P.O.V (Point Of View) of Yuki 
    Le trajet en direction de Matsue dura trois heures, et pendant ce temps-là, pas une seule fois, je n'ai pu engager une conversation avec Ran.
    Le véhicule roule à une allure normal, mais juste un moment j'ai pensé qu'elle prenait une éternité. J'ai perçu la demoiselle versé des larmes en les dissimulant tant bien que mal sous sa frange.
    Le bruit du moteur qui ronronne nous informe de notre arrivé. Nous arrivons à notre destination, le chauffeur –qui est également le majordome des Tsukihana- baisse la vitre qui nous sépare et nous annonce de la nouvelle. Haruki fit mine de bailler, Shin ichi semble être réveillé d'un sommeil inconfortable, seuls les jumeaux et moi sommes restés clairement éveillé.
    Shin ichi s'essuie le visage et me demande de descendre, ce que je fais sans lieu d'une prière, les autres en font de même. En face de moi est construit un appartement triplex.
    L'air à Matsui est pure, comparé à celle de la ville, polluante. Je vois Haruki sortir de la limousine et s'étirer en prenant quelque peu appui sur Ran. Envieux, je détourne pour essayer de me concentrer sur la nature qui m'entoure.
    Ran se racle la gorge et nous avise :
    -          Je vais aller voir mes parents adoptifs, est-ce que, pendant ce temps, vous pourriez rester en dehors de notre conversation, s'il vous plait ?
    -          Pas de problème, tu veux qu'on s'installe dans le salon pour patienter ? propose Haruki.
    -          Oui, s'il vous plait.
    Sur ce, Shin ichi, insouciant, sonne à la porte de la bâtisse des Tsukimori. Il fait un sourire à l'intéressé avant de se tourner vers la jeune femme qui nous ouvre. Surprise, elle demeure silencieuse.
    -          Dis donc, c'est possible de nous laisser entrer ? s'écrie Haruki.
    -          Euh...oui, je vous en prie entrez, nous demande la demoiselle.
    Nous accédons chacun à notre tour à l'intérieur de la maison, en passant devant la jeune femme hébétée. Cette dernière referme la porte derrière elle en prenant un temps pour se reprendre. Une voix à l'autre bout de la pièce se fait entendre :
    -          Nyamo, qui était-ce ?demande une voix féminine.
    -          Euh... on va dire une revenante ? tente la demoiselle encore perdue.
    -          De quoi tu parles, s'interroge une voix qui descend des escaliers.
    Une jeune femme à la tête identique que la première apparait au pied des escaliers et nous dévisage longuement.
    -          Bah, ça alors, pour une surprise, c'est pas ratée..., chuchote-t-elle pour elle-même.
    -          Eh bien, qu'avez-vous les filles, à rester à l'entrée ?
    Sur ces paroles, une dame qui semble être leur génitrice vient nous « accueillir ». Elle pose de premier abord son regard sur Ran, et porte sa main sur ses lèvres. Ran lui sourit tristement.
               Bien après une petite présentation qui s'est imposée, Ran et sa mère adoptive pénètrent dans une autre pièce que celle qu'on se dirige. Les deux sœurs nous servent. Nous prenons place sur les divans, le silence s'installe tout de suite après. J'entends un gloussement dans la pièce et m'étouffe en buvant le thé qui nous est servi.
    -          Alors, vous faites quoi dans la vie ? demande l'une des deux sœurs, pour engager la conversation.
    -          Nous sommes des lycéens... ?
    -          A ton avis, qu'est-ce qu'on peut être d'autre ? nargue Haruki.
    -          Franchement Mynamo, t'as parlé pour rien dire..., souffle l'autre sœur.
    La dénommé « Mynamo » déglutit et se tait. Nyamo soupire un coup et nous demande :
    -          Et qu'est-ce que vous étudiez en cours ?
    -          Je ne sais pas, je n'y participe pas, répond Shin ichi.
    -          Pfuh, et tu te prétends lycéen ? se moque le châtain.
    -          Bah, je passe mes journées au lycée, n'est-ce pas une raison suffisante ? reprend-il, le sourire aux lèvres.
    Derechef le silence plane. Là, Shin ichi, tu parais vraiment indélicat. Pour tenter de changer d'atmosphère, je change de tension.
    -          Et vous, que faites-vous dans la vie ?
    Visiblement, ce moyen de détente d'ambiance est une bonne idée. La sœur Nyamo me répond :
    -          Nous étudions à l'université. Je suis en dernière année de la filière art et design.
    -          Et moi, je suis la filière photographique.
    -          Vous avez chacun un choix précis, vous allez en faire votre métier ? s'intéresse Rei.
    -          Surement, c'est une probabilité.
    De nouveau, plus personne ne reprend la parole. Faut dire que ce n'est pas simple de trouver un sujet captivant, qui enthousiasme l'assemblé. Shin ichi toussote.
    -          L'une de vous deux pourriez bien m'accompagner, s'il vous plait ?
    -          Où souhaites-tu te rendre ? s'interroge Mynamo.
    -          Toilet.
    Il dit ceci en prenant un air innocent et enjoué en inclinant la tête sur le côté pour emprunter un air abattu. D'ailleurs son accent est typique anglais. Est-ce une ruse pour s'échapper de pression ? Je suppose et il vaut mieux.
    -          Je t'accompagne, réagit Mynamo.
    ...Sérieusement, cette fille me fait plus peur que cette ambiance plombant. En tout cas, elle se lève pour guider le vert à sa destination. Sur le coup, je vois l'autre sœur se frapper le front de la paume de main, d'un air apathique.
       Je me demande où la conversation de Ran la mène, parce que de notre côté on rame, aucun sujet ne fonctionne et pardessus le marché, je suis à deux doigts de vouloir écouter sa discussion.
                 Si la voix de Ran semble monotone et peu vive, c'est dû à sa corde vocale qui prend du temps à s'exprimer, elle aurait dû s'exercer avant de se préposer dans une situation comme celle-ci.
      Oui, en fait, j'ai craqué et me suis mis à écouter la conversation au micro que j'ai prédisposé sur sa chemise en accommodant les mesures pour que ce ne soit pas repérable.
    Je place des écouteurs dans mes oreilles et convertis le volume au juste son. Evidemment, je suis le seul à pourvoir écouté.
    -          Eh bien, je tiens tout d'abord à vous remercier de vous être occupé de moi pendant ces dernières années. Je sais que c'est peu, par rapport à ce que vous m'avez donné. Mais je ne peux encore rien vous rendre, du moins pas avec les moyens qui sont à mes dispositions.
    Elle marque un temps de pause. Un grésillement crépite à mes tympans, je présume qu'elle doit froisser le bas de sa chemise. Je l'entends glousser. Mais avant qu'elle ne reprenne, la femme demande d'un ton serein et tolérant :
    -          Dis-moi, Ran, durant tout ce temps où tu as vécu chez ta famille biologique, est-ce que ne serait-ce qu'un instant tu as pensé à nous ?
    Ran n'a pas répondu dans l'immédiat. Quelque seconde –qui m'a paru une éternité- se sont écoulé.
    -          Oui, pas souvent mais, oui, j'ai pensé à vous....vous et votre générosité de m'avoir accueilli.
    -          Tu te sens redevable ? continue la femme de questionner.
    -          Oui, pour tout ce que vous avez pu m'offrir depuis ce jour.
    -          Te résumes-tu à faire une action pour rendre la pareille ?
    -          Oui, tout ce que vous souhaitez.
    -          Alors veux-tu bien passer quelque nuit sous notre modeste toit pour pouvoir passer le nouvel an « en famille » ?
    Avant de répondre, j'entends Ran bredouiller de petit mot inarticulé, puis elle dit :
    -          Oui, avec plaisir.
    -          Bien, tu as intérêt à tenir parole, ne disparait pas sans prévenir et laisse-nous passer encore un peu de temps ensemble, ce sera ta façon de nous remercier.
    -          Oui... merci, chuchote Ran.
    Je n'entends plus grand-chose de la suite. Sauf la scène encore après qui se déroule dans un fracas sans précédent. On ouvre brusquement la porte de la pièce et on prend amicalement l'épaule de Ran en déclarant d'une voix enjoué :
    -          Dans ce cas, on nous vous recommande gentiment pour ces trois nuits.
    Eh bien, pour écouter à la porte, il y'en a bien des pires que moi. Je lève ma tête et dirige mon regard vers la pièce d'en face. La porte est ouverte et un jeune homme y est accédé en toute tranquillité.
    Je me déplace à eux et observe un peu ce qui se passe. Je remarque que depuis le début, le responsable de la famille est assis sur un fauteuil au coin de la salle, la femme en face de la jeune fille et celle-ci sous le bras de mon ami. En voyant la clique débarqué, le père soupire.
    -          Faites comme bon vous semble, du moment que vous avez des comportements responsable, je ne vois pas de problème. Qu'en pensez-vous, vous autres ?
    -          Je ne vois pas d'inconvénient, s'exprime la mère.
    -          Bof. On n'a pas tellement nos mots à dire, s'expose les sœurs.
    -          Merci...
    La mère échange un coup d'œil à son mari avant de nous sourire radieusement en invitant à monter à l'étage. On grimpe les marches et on s'arrête au premier étage en suivant les instructions d'une des deux sœurs, qui nous instruisez chacune son tour. Les filles partageront une chambre à trois, les garçons deux chambres de deux. Pour nos vêtements de rechange, Haruki se charge de nous les prêter.
    -          Woah, ils sont larges, se plaint Shin ichi.
    -          La ferme, estime-toi heureux d'avoir des affaires, rugit le concerné.
    On prend chacun une douche avant de prendre un  petit quelque chose pour nous servir de dîner. C'est qu'on a perdu appétit durant le long trajet pour venir ici. Juste avant de regagner chacun dans nos chambres, je perçois Ran marchée du sens inverse de la nôtre.
    -          Ran, tu ne vas pas te reposer ? je lui demande.
    Elle me répond alors en passant sa main dans ses cheveux :
    -          Il faut d'abord que j'aille boire un verre de lait avant, une sale habitude de je n'arrive pas à débarrasser.
    -          C'est vrai que si tu en bois quotidiennement, tu pourrais grandir, parce que ta taille actuelle, ce n'est pas trop..., insinue Haruki en se plaçant derrière elle.
    Avec un peu de chance, ce dernier réussi à s'échapper  avant que le poing de la jeune fille ne s'abat dans son dos. Ce dernier prend ses jambes à son cou et descend des escaliers avant que Ran ne le fasse avant lui. Elle prend sa poursuite.
    Je ne m'attarde pas plus dans les couloirs et accède à la chambre qui me soit prêté pour trois nuits. Je m'allonge sur le futon déplier et lève mes yeux aux plafonds, les observant dans la pénombre avant de m'endormir complètement dans les bras de Morphée.
           Le lendemain au petit matin, je me réveille d'un coup de sursaut ne sachant d'où me provient cette envie soudaine de me lever. C'est surement le fait d'être réveillé dans une autre chambre que la mienne ou peut-être est-ce le problème du lit, je n'ai pas pour habitude de dormir sur un futon.
    Je descends au rez-de-chaussée et m'aperçois de ne pas être le seul lève-tôt. Les parents Tsukimori et Shin ichi se sont attablé et prenaient le petit déjeuner dans le calme, soit aucun sujet ne leur vient soit ils viennent de se mettre à table. La mère me remarque.
    -          Oh, bonjour. Vous êtes bien matinal, les jeunes de nos jours, dit-elle en servant du thé chaud.
    -          A moins que vous ne soyez juste pas encore habitués à notre façon de vivre, mâchouille-le père.
    -          Je ne contredirai pas pour ce qui est du lit, je souffle en prenant place à côté de mon ami.
    Un peu plus tard, les autres nous rejoignent. Seule une des deux sœurs ne descend pas de l'étage, elle ne le fera qu'une fois que les autres auront attaqué leur petit déjeuné. Doucement et lentement, elle arrive au pied de l'escalier, attend quelque seconde et baille avant de reprendre son chemin pour nous atteindre. J'observe la scène d'un œil sceptique, tandis que les autres semblent tous douteux. Ran avale ses cuillérées de céréales en prenant soin de bien tout faire craquer dans sa bouche. Les bruits se trouvant très désagréables, la sœur jumelle attablée lui fait des reproches.
    -          Mange correctement, je te rappelle que tu n'es plus chez toi.
    Honteuse d'être prise ainsi sur le fait, Ran exécute le souhait de la sœur et mange plus calmement, tandis que l'autre marche trois à l'heure. Cette dernière s'avance vers la fenêtre, dessous est posée une cafetière, elle se sert. Mais elle cesse son action en cours.
    -          Maman, la cafetière est cassée, dit-elle tout simplement.
    -          Oui, je vais devoir appeler un technicien.
    Lasse, la sœur s'adosse sur la croisée  et nous observe les yeux à semi-ouvert.
    -          Tiens, maman, lâche-t-elle, toi, qui voulais tant avoir des garçons, tu es servie.
    L'autre sœur pouffe, manquant de s'étouffer avec ce qu'elle avait dans la bouche, Ran a la même réaction et cesse de mâcher ses céréales, du moins, moins visiblement. Les garçons cessent leur activité, au point de laissé soulever ce qu'ils tiennent dans leur mains. Haruki, haineux, se tourne vers la cause de son tracas. La mère, quant à elle, hoquette en portant une main pâle sur ses lèvres, je ne vois l'expression du père.
    -          Il va vite falloir que je le fasse réparer, ce cafetière, songe subtilement la mère.
    -          ...Je peux le faire, je me propose.
    Je sens quelque regard intrigué se poser sur moi, sauf pour certain déjà au courant de la nouvelle. Je me lève de ma place et me dirige vers l'endroit où la machine électrique est entreposée.
    Et en quelque coup, je rafistole l'appareil servant à mijoter une substance stimulante. Les quelque yeux rivé sur moi se remplace par les regards de l'assemblé entier. Sans prendre compte de ce qui se passe, la sœur se sert et bois un coup en donnant une tape sur l'épaule.
    -          Merci, frangin.
    -          Humph, si je faisais encore partie de la famille, je l'aurai volontiers accepté comme frère, dit Ran en avalant sa dernière bouchée de céréales.
    Elle ne finit de mâcher qu'elle reçoit un petit coup au tibia de la part de Haruki, légèrement sur les nerfs. Il s'explique de son geste :
    -          Désolé, je me suis senti légèrement visé sur ce coup-là.
    Ran baisse la tête et cesse de mâcher. Elle maugrée des choses incompréhensible, relève la tête et fait mine de rien ne s'est passé, mais ce n'en est pas autant pour Rei.
    -          Mais dis donc, ça ne va pas de lui donner un coup pareille ? Tu t'adresses à une fille, je te signal.
    -          Voyons, un peu de délicatesse, minaude Shin ichi.
    Est-il le mieux placé pour parler de délicatesse ? Lui qui parle avec tant d'insouciance.
    -          Je fais encore ce que je veux, réplique le fautif.
    Peut-être, mais je ne pense pas que donner un coup de pied à une fille soit un comportement passable. La victime ne se sent pas plus blessé, déclare le silence.
    -          Shut up, les gars, on mange encore. Ce n'est pas le moment de parler délicatesse ou indélicatesse, dit-elle en rangeant ses couverts.
    ...C'est vraiment elle qui vient de prendre la parole ? « Shut up » ? N'avait-elle pas du mal à comprendre l'anglais ?
    -          Je croyais que t'avais une dent contre l'anglais ? s'étonne Shin de même.
    -          ...je le croyais aussi, mais faut croire qu'en recouvrant ma mémoire, j'ai aussi recouvert mes connaissance, développe-t-elle son idée.
    -          Ça m'étonnerai, réagit Haruki. (Tout le monde se tourne vers lui) C'est strictement impossible de faire revenir le nombre de neurone que tu as perdu, dit-il avec un air sur de lui.
    Je me tourne vers Ran pour voir sa réaction, elle se lève et donne un léger coup sur la tête de sa cause de désagrément, Haruki en murmurant : « Sur ce coup-là, je me suis sentie vachement vexée... ». Ensuite, elle prend ses couverts pour les mettre dans l'évier. Elle s'apprête à les laver qu'une main lui empêche. Josh surgit de nulle part lui propose son aide. Ran sursaute sur le côté.
    -          D'où est-ce tu débarques ? s'interroge-t-elle.
    -          Je viens d'arriver, nous informe-t-il.
    Il s'incline en avant pour nous saluer. C'est alors que je remarque qu'il porte des lunettes. D'une monture noire fine, un des deux verres est dissimulée derrière ses mèches.
    -          Tu portais des lunettes, toi ? remarque Haruki.
    -          Non, mais c'est pour le soin du physique.
    -          Ah.
    -          Bon, sur ce, s'il n'y a aucun problème, je vais faire la vaisselle, veuillez bien me passer tous vos couverts, merci.
    Chacun lui livre leurs couverts en passant à son voisin pour le transférer au majordome. On établit vite un travail d'équipe sauf Haruki qui refuse de bouger le petit doigt. On le laisse et il commence à jouer avec ses couverts. Il saisit une cuillère en métal et le fait percuté contre un verre en céramique plusieurs fois d'affiler, ce qui est assez dérangeant.
    -          Mais tu arrêtes de jouer, oui ? demande Ran. Je te signale que ces affaires ne t'appartiennent pas, lui rappelle-t-elle.
    -          Il m'appartenait, riposte Haruki.
    -          Sans rire, réfute Ran.
    -          Les enfants, calmez-vous, montrez-vous correctement devant les invités, demande la mère. Ah mais non, suis-je bête ? Vous êtes des invités...
    -          Tu as encore du mal à digérer, hein ? demande le père.
    -          Bon, au moins, estime-toi heureuse d'avoir autant de compagnie, ce n'est pas tous les jours que ça passera ainsi, dit l'une des sœurs.
    -          Oui, passons de bon moment ensemble, souhaite la mère.
            Quelque jours se sont écoulés, nous arrivons au jour du réveillon de la nouvelle année. La famille Tsukimori doit aller au temple pour prier l'année qui va arriver. Nous les accompagnons, les filles vêtus de kimono pour l'occasion.
             Arrivé au temple bouddhiste, il faisait déjà sombre. Je pense que nous devions être dans les environs de 23 heures. J'emprunte toujours le même chemin que Ran, le suivant partout où qu'elle aille. On s'arrête un moment, près d'un stand qui vend de l'amazake. Je nous achète deux verres, qu'on boit avec modération. Notre coin est silencieux, enfin elle était jusqu'à ce qu'un feu d'artifice éclate dans le ciel pour nous annoncer la nouvelle année. Nous l'entamons.
            Nous nous souhaitons une bonne année, puis faisons la queue pour prier et tirer une prédilection. Pendant qu'elle formulait son vœu, je l'observe faire et inconsciemment je lui demande doucement :
    -          Dis Ran... je sais que c'est un peu tard de te poser cette question, mais... pourquoi, en venant ici, tu as pleuré ?
    Lentement, je vois sa tête se lever, mais elle ne me regarde pas, elle continue de suspendre ses deux mains en l'air. Elle réfléchit un moment avant de finir de formuler son souhait et me répondre :
    -          ...Tu sais, les deux jours où je suis restée à l'hôpital, me précise-t-elle, mon père... monsieur Tsukihana est venu me rendre visite, pas pour plaisir, mais à contre cœur.
    Je ne suivais pas vraiment son explication, mais je compris un peu plus tard, qu'elle ne faisait que me décrire. Elle poursuit :
    -          Sa venue me rend nostalgique, je me dis que j'aurais vraiment préféré qu'il ne vienne pas.
    Elle pousse un soupir et daigne à me regarder dans les yeux. Seulement ce que j'observe, c'est que ses yeux luisent sous la lumière et reflète en elle une extrême tristesse.
    -          Il m'a dit... que j'aurai dû me perdre dans cette forêt où j'ai enterré mes souvenirs. « Tu aurais mieux fait de ne jamais revenir »... Tu saisis ?
    Cette révélation me rend interloqué. Je n'arrive même pas à articuler un mot réconfortant.
    -          Mon père me renie.
    Son explication est clair, je n'ai pas besoin de plus d'information. Elle se retourne vers le temple et tire une feuille de la boîte. Kyō. Tel est le mot inscrit. Malchance.
    -          Tu vois, me dit-elle. Avec tout ça, je n'arrive même plus à sourire. Ce geste est pour moi, comme un effort surhumain...
     
    ******************                                                     Fin du seconde chapitre

     

    RowP.O.V (Point Of View) of Rei
         Josh s'arrête devant un établissement et nous annonce notre arrivé. Je guette l'expression de Ran. Elle semble vraiment impatiente d'être arrivé à destination. Voulait-elle à ce point revoir ses deux amis ? Pourtant nous sommes encore en vacance scolaire, qui lui a informé que son ancienne école était ouverte à cette période ?
    Nous sommes à deux jours de la rentrée. Après avoir passé la nouvelle année avec la famille d'accueil de Ran, celle-ci nous demande de passer encore par un endroit avant de retourner à Tokyo. Et nous voilà.
    J'examine l'école dans tous ses recoins. Assez vieille, dimension requiert, c'est vraiment limite si elle ne va pas s'écrouler. Je me demande comment Ran a fait pour étudier ici. D'ailleurs en parlant d'elle...
    Je me tourne pour lui demander si nous étions obligés d'y entrer et qu'est-ce que je vois ? La jeune fille grimpe la grille l'air de rien, sans aucune difficulté et s'assit dessus. Surpris de son acte, on reste sans voix à l'observer faire.
    -          Ran, qu'est-ce que tu fais ? mon cœur manque un battement.
    -          Je guette l'arrivé d'une personne nous permettant d'entrer.
    -          Tu n'es pas obligé de grimper ce grillage qui va bientôt céder,  je lui informe, inquiet.
    -          Ne t'inquiète pas, je vérifie juste et je descends.
    Et comme elle me l'a promis, elle saute aussitôt et coure vers un point précis. Je le suis du regard. Elle arrive devant un groupe de jeune qui s'apprête à entrer dans l'établissement, plusieurs d'entre eux portent des objets plus ou moins lourd. Parmi eux, je reconnais ses deux amis qui se sont invités chez nous. Ran leur demande :
    -          Dites les gars, je peux me joindre à vous ?
    -          Pourquoi faire ? s'enquit le blond aux yeux émeraude.
    -          Je souhaite vous aider dans votre laborieux travail.
    -          Pas question, s'empresse le brun de refuser.
    -          ...Et pourquoi ? fait Ran.
    -          Comment ça « pourquoi » ? Toi-même, tu as dit que c'est un travail laborieux, ce n'est pas pour les filles, argumente le brunâtre.
    Là, je suis bien d'accord. Si seulement Ran pouvait être moins têtu. Elle réplique :
    -          Mais il y a des garçons.
    -          Je vois ça, mais je ne suis pas sûr qu'ils acceptent.
    -          ...Ils vont accepter, dit-elle.
    Ne décide pas à notre place, Ran. Moi, je n'ai pas particulièrement envie de leur aider. Ran se tourne vers nous et nous demande –c'est un peu tard- :
    -          Vous allez accepter, n'est-ce pas ?
    Pas particulièrement. Le silence règne dans notre groupe.
    -          Oui, pourquoi pas, dit finalement Shin ichi.
    -          Ouais, bof, après tout, ça fait une paie que je ne suis plus revenu, déclare Haruki.
    Ah oui ? Je vois, ces deux lâchent bien vite. Je n'ai pas l'intention de marcher.
    -          Yuki ? appelle-t-elle avec des yeux de pitié.
    -          ...Comment veux-tu que je refuse quand tu me regardes avec ces yeux ? blâme-t-il.
    Et pourquoi je suis le dernier à passer ? Que me réserve-t-elle ?
    -          Aller, viens Rei !
    Ha ? Elle ne demande pas mon avis ? Elle me fait quoi, là ?
    Comme je ne venais pas, elle me rejoint d'elle-même et me traîne par la main. Un des gars du groupe nous ouvre la grille, on entre et Ran relâche ma main. Elle se presse d'aller vers les garçons qui ont besoin d'aide. Ces derniers posent les outils un peu partout dans la cours, pas si spacieux. Le brun déclare en reprenant son chemin :
    -          Bon, pour ceux qui ont à faire dans la cours, terminent, les autres retournez dans votre classe avec le matériel nécessaire.
    -          Je peux t'accompagner ? demande Ran.
    -          Si tu préfères, dit-il. On monte au troisième, ne te perds pas.
    -          Ça va, je connais tout de même l'endroit.
    -          Ce qu'il veut dire, c'est qu'il y a certaine endroit du lycée que tu n'as pas visité et qu'il craint que tu te perdes au milieu de nulle part, explique le blond.
    -          Je vous suivrai, ne vous inquiétez pas. Si non, je peux vous aider à transporter ?
    -          Mais bon sang, tu peux arrêter de les enquiquiner ? demande Haruki en passant une main agacé dans ses cheveux.
    -          De quoi tu te plains ? Ce n'est pas toi que j'embête.
    -          Peut-être mais je ne suis pas venue pour voir ça.
    -          Tu peux repartir si c'est pour te languir.
    -          Je te rappel que c'est toi qui m'a demandé de venir.
    -          Tu as dit toi-même que ça te manquait. Alors viens sans broncher.
    -          Tu veux avoir le dernier mot, toi.
    -          Pour une fois que je peux avoir l'avantage, autant en profiter, clos Ran le débat.
    Ils se mettent en chemin, pénètrent dans le bâtiment et traverse la rangée d'élève grouillant dans les couloirs. Je m'étonne presque de voir autant de monde.
    -          Vous n'avez pas de congé scolaire? Demande Shin ichi, fasciné.
    -          Si mais, nous sommes...euh..., bredouille le brun.
    -          Punis, complète Haruki.
    -          Vraiment ? s'étonne Ran.
    -          Oui, confirme les deux gaillards.
    On grimpe les étages et arrive au troisième, à ce dernier étage c'est presque vide.
    -          Tu reconnais notre salle au moins ? teste Futo.
    -          ....Oui. C'est celle du fond, hasarde Ran.
    -          Perdue, c'est la deuxième à gauche.
    -          .... Ça fait longtemps que je n'y ai plus mis les pieds, se défend Ran.
    -          C'est toujours ce qu'on dit, interprète Haruki.
    Ils se dirigent tous à leur salle. On ouvre la porte, dépose le matériel et commence les préparatifs.
    Je sors un moment de la salle et à mon retour, je ne retrouve que le blond. Drôle de situation...
    *** 
        Rei sortit, Haruki s'absenta pour une pause au petit coin, Shin ichi et Yuki ont dû donner un coup de main un peu ailleurs. Il ne restait dans la salle que les So et Futo, ainsi que Ran, un peu perdue.
    Après un bon moment avoir débuté les préparatifs, Ran commença à transpirer. Les garçons sortirent acheter de quoi boire en attendant que Ran se charge de terminer quelque petite bricole. En revenant, ils l'a surprirent discuter avec une personne qui leur était inconnu. Directement, So bafouilla des mots inaudible. Futo perplexe passa sa tête pardessus l'épaule de son camarade et siffla.
    Ran et Ryu s'entretenaient en tête à tête. Ryu lui maintenait par le bras, lui incitant à le regarder. Ran avait constamment la tête baissée et fixer fermement ses pieds. En apercevant leur arrivé, Ran les laisser seuls avant, mais Ryu avait déclaré que ce n'était plus la peine, il allait s'en aller.
    Mais avant, il lui balança des mots un peu dure au visage, suivit d'une enveloppe qu'il lança au sol.
    Son départ calma l'ambiance de la salle, il avait par ailleurs claqué brutalement la porte. Les garçons s'empressèrent de la rejoindre. L'un vers elle, l'autre vers l'enveloppe kraft.
    So demanda la situation de Ran, confuse. Futo ramassa le papier emballé, il ouvrit et sortit le contenu. Ran en aperçut un et dilata ses yeux. Tout de suite, elle demanda d'arrêter le geste que faisait Futo, mais trop tard, son regard illustrait trop de sous-entendu. Il avait vu. Elle, et son corps... hideux.
    Elle quitta la salle en trombe, se cognant fortement contre la porte avant de s'en aller, quelque part où personne ne verra son visage, sali de larme.
    Son départ précité rendit la salle calme et morne. So ne comprenait pas, lui n'avait rien vu. Son camarade lui suggéra de rejoindre cette fille, dont tous deux ont un petit faible. Futo ne pouvait, il avait vu lui, Ran refusera sûrement de la voir, et peut-être même de lui parler. Sô prit sa poursuite.
    Ran déballa les escaliers, et voulant  quitter le bâtiment, elle rencontre sur son chemin, celui qu'elle avait le moins espérer. Haruki l'empoigna le bras et lui demande des explications.
    Elle n'en fit rien. Juste, elle avait marmonné ces paroles avec une petite voix, à peine audible : « Il le sait... Il m'a vu... Pourquoi lui... ? » Sa voix se tut dans les ténèbres. Elle s'échappa.
    *** 
       Aussi loin que je me souvienne, personne n'avait vu mon corps. Sauf Haruki, une ou deux fois. Mais n'en avait pas vus jamais plus, parce que lui aussi, dès qu'il voyait ça, il tirait une étrange expression. Si amertume.
    Mon corps, moi-même je ne sais pas ce qui m'est arrivée. Quand j'avais enfin pris conscience, j'avais déjà huit ans. Et je me suis détestée. Je me suis haïe. Mais quand j'y repense, en fait je pense que j'avais juste peur. Ce sentiment si néfaste qui me montait dès que je voyais ces horribles marques.
    Bleuté, voir même cicatrisé... Est-ce que je me serai fait maltraiter ?
    Je m'arrête devant la cloison du jardin et m'assis sur ce qui me sert de petit estrade. Je ne connaissais pas cette partie de l'école, mais je me suis arrêté par pure fatigue. Je suis épuisée d'avoir couru, épuisée de fuir, et... épuisée d'avoir peur.
         Un peu après, quelque minute environ, j'entends mon nom dans mon dos. Je me tourne, je croise le regard anxieux de So. Ce n'est pas lui. C'est sûr qu'il a fait exprès, il sait que je ne voulais pas le parler après cette mésaventure. Il sait lire en moi, comme pratiquement tous les autres.
    -          Ça va ? Futo m'a demandé te chercher, il était vraiment désolé.
    -          ...Je sais, c'est moi qui ai mal agie, j'avais peur Futo me déteste.
    -          Pourquoi le ferait-il ? Il ne peut...
    -          Pour quel raison ? Il a tous les droits de me détester, et en comptant ce que je viens de faire surtout..., je murmure, ma voix semble se perdre dans les ténèbres.
    -          Il ne le ferait pas, s'il le fait, c'est que c'est un vrai nul.
    Je me tourne à nouveau vers lui. Il se déplace et s'agenouille face à moi. Je le regarde dans les yeux le questionnant du regard. Il me répond :
    -          Je sais qu'il ne va pas se mettre à te détester juste pour ça. Ce qui me permet de m'appuyer ainsi sur ce point est..., il pèse le pour et le contre, enfin il soupire et enchaîne, son amour.
    Je le regarde toujours, mais j'écarquille mes yeux.
    -          Et moi aussi, dit-il. Moi aussi, je t'aime, je t'aime depuis assez longtemps déjà, m'avoue-t-il.
    Il rougit et moi, je sens mon organisme s'enflammer. So, poster devant moi, vient de me déclarer. Il m'a avoué ses sentiments, lui qui est le premier à me faire sourire aussi jovialement. C'est aussi lui, le premier à me déclarer. C'est fou... je n'arrive pas à croire. Comment ai-je pu être si aveugle ? Si j'avais ouvert les yeux un peu plus tôt, je serai sûrement avec lui, mais au lieu de ça...
    Mes lèvres forment un rictus, je lui souris les larmes aux yeux. Je le regarde droit dans les yeux, mes yeux luisant sous la lumière du jour, ses siens normal et quelque peu angoissé. Je me lève et lui dis :
    -          Merci. Tes sentiments me vont droit au cœur, mais... je ne peux pas les accepter, je lui dis en me levant. Mais je suis sûre... et certaine, que tu trouveras mieux ailleurs.
    Longuement, je sens son regard insistant sur moi. Puis je baisse mes yeux et le vois avec une mine d'un mélange de dépité et heureux. Il me sourit en baissant un sourcil triste.
    -          Merci de ta réponse.
       Tous les deux, nous nous dirigeons vers, la salle. Le sourire aux lèvres, bien que triste nous marchons côté à côté, lentement, sans se presser. Bien que je pense qu'on aurait dû.
    On parvient à dernière étage, celle qu'on était à l'instant –si je n'avais pas fuis-. Près de la salle, on entend des bruits sourds au fond. Soucieux, intrigué, on accoure.
    Je vois pour une première fois, une vraie scène de bagarre. Haruki tenait dans sa main, le col de Ryu, ce dernier avait le même geste. S'ils se collettent, ça veut dire que l'un des deux a déjà dû prendre un coup -qui ne doit pas être très visible à l'œil nu-.
    D'une main sur le col d'Haruki, de l'autre main, Ryu donne un coup de poing droit au visage de son adversaire. Haruki réplique et lui assène un coup de genoux au ventre.
    Ne suivant plus trop les coups se balançant de par à autre, je m'avance, sans pouvoir m'y interférer. Je leur cri d'arrêter. Ce qu'ils ne font pas –évidemment, il ne faut pas s'en étonner-. Puis je hurle :
    -          Arrêter de donner des coups ! Le matériel de l'école en prend également !!
    Ils s'arrêtent. Oui, ils cessent de se battre, de se cogner, et me regarde, moi –sûrement la cause de la dispute- avant de se lâcher l'un et l'autre.
    Haruki se dirige à ma direction, il passe à mes côtés sans rien dire, mais je ne laisse pas faire.
    -          Où est-ce que tu vas ?je le questionne durement.
    -          Nulle part ! Ce ne sont pas tes affaires ! râle-t-il.
    -          C'est vrai, tu as raison. Mais... Tu te fais soigner avant !
    -          Ça va, je ne suis pas idiot !
    Je ne vais pour l'instant rien dire. Je le ferai après, j'ai du temps. Je me tourne vers Ryu, et sourcil. Il ne m'adresse un regard, je ne lui adresse un mot. Je ramasse les tables et chaises au sol et les remets en place. Mais certaines sont irrécupérable, je les laisse.
    Ryu claque de la langue, et téléphone à quelqu'un avant de me venir en aide.
                       On se retrouve devant la limousine qui nous a ramené ici, devant l'établissement. Je vois Haruki, soigné de sa blessure à la joue gauche, il s'adosse contre le véhicule. Les autres étant autour de lui. Il me jette un regard avant de le détourner. Ryu, lui, reste devant la grille entrouverte.
    Je les regards à tour de rôle, sans prendre compte, que tout près, un taxi s'est garé et mes amies y sont descendu. J'inspire un coup, avant de tout rejeter.
    -          Mais.... Qu'est-ce qui t'a pris ?!! je beugle sur Haruki.
    -          Arrête de crier sur moi, dit-il, tout simplement.
    -          Pourquoi ? Tu insinue que c'est lui qui a commencé l'embrouille ?!
    -          ...Peut-être pas. Mais c'est lui qui t'a fait pleurer ! se défend-il.
    -          Je t'ai demandé de le cogner, peut-être ?!?! je hurle.
    -          Mais..., tente-t-il de s'expliquer.
    -          Non, tais-toi ! Je ne veux pas t'entendre jusqu'à nouvel ordre !! je lui crie.
    Enervé, il ne répond plus. Il croise ses bras sur sa poitrine et baisse la tête, contrarié. Je reprends mon souffle du mieux que je peux. Puis en tournant les talons, je cherche à m'en aller.
    -          Euh, Ran, où est-ce que tu vas ? me demande Rei.
    -          Et qu'est-ce qui m'oblige à vous répondre ?! je l'agresse.
    Si Haruki pouvait encore parler, il aurait sûrement rétorqué quelque chose, comparé à la situation actuelle où personne n'a son mot à dire.
    Je claque de la langue avant de retourner au lycée. J'espère que mon message est clair, je ne veux pas qu'ils me suivent, et encore moins si c'est pour avoir le même spectacle à l'instant.
    Je m'avance de pied ferme en direction du bâtiment. Sans que je ne le sache, on m'a suivi, et qui aurait cru que, c'est justement en faisant ça, qu'ils vont me bouleverser davantage.
    ***  
    Ran était entrer dans son lycée, mode furibond. Les nerfs à vifs, elle avait déclaré de manière indirecte à ce que personne ne la suive.
    Au début, ils l'ont écouté. Mais Raito, qui avait écouté la conversation de son coin, était quand même entré, il disait que :
    -          Moi, je n'ai rien à voir avec votre histoire, il n'y a donc aucun problème à ce que j'entre.
    Les autres garçons le regardaient accéder au sein de l'établissement, enragé et envieux surtout. Les filles qui n'étaient arrivé qu'au moment où Ran a laissé un nerf éclaté ont également opté le choix d'entrer. La haine d'Haruki se dégageait en lui entièrement.
    L'ambiance ne fut pas des meilleurs quand seuls les garçons du début restaient -ajouté de Ryu-.
    Chacun sa rancune, dans son coin, se rongeait l'âme en maudissant le fauteur.
    -          Tss, si vous n'avez pas fait tout ce grabuge, on serait encore à l'intérieur, se plaignit Yuki.
    -          Si tu veux blâmer, blâme celui qui a commencé, conseilla Ryu, adossé à la grille.
    -          Toi, la ferme, si tu ne l'avais pas fait pleurer, je ne serai pas venu te chercher des noises, répliqua Haruki, d'une froideur.
    -          A l'origine, c'est de votre faute, avouez-le et on en parle plus, s'incruste Rei, durement mais pour calmer la tension.
    -          On arrête les hostilités ! Il ne faut pas s'énervé entre amis, tenta Shin ichi d'apaiser la tension.
    Mais bien au contraire, cela engendra une colère commune, on le foudroya du regard.
    -          Ami ? répétèrent-ils en même temps. Qui est ami avec qui ? demandèrent-il, haineux.
    Au pied du mur, Shin ichi comprit qu'il était à présent seul de son côté. Ce qu'il fit, de réflexe, il pria que Ran soit vite de retour. Quoique, ce n'est pas un vœu réalisable à la légère...


    **************************                                       Fin du troisième chapitre

     

    RowLe cas de X -So Hyuuga  

    La première impression que j'ai eue pour Ran était... de la sympathie.Je la voyais comme une fille fragile, bien que ce ne soit plus le cas aujourd'hui.
    Notre premier rencontre remonte à notre premier printemps au collège.
    Elle était assise, seule, au milieu de la salle de classe bondée. On était tombé dans la même classe et quand nos regards se sont croisés, les battements de mon cœur se sont mis à accélérés et j'ignorais pourquoi. Je n'ai compris la signification que bien plus tard. Sa présence m'a grandement intrigué.
       J'avais entendu dire qu'elle n'avait pas eu de très bon résultat pour le test d'entrée au collège, pourtant elle a passé sans problème. Eu fur et à mesure que le temps passait, j'ai pu la connaître  et remarqué qu'elle était toujours aux côtés de son demi-frère, Haru, il donnait l'impression d'être un garde du corps plus qu'autre chose. Il était populaire auprès des filles de la classe et des autres classes, il avait énormément d'affection pour Ran, il ne la lâcher pas d'une semelle.
       Au cours de l'année, certains enseignants nous ont fait remarquer que tous les trois ne faisons partie d'un club. J'ai alors pensé de créer un groupe de musique, ce fut un grand succès, mais il y avait un dilemme : on n'avait pas de chanteur et Haru refusait de nous donner un coup de main. On s'est donc retrouvé deux membres, et avec une formation assez original : je joue à la batterie et Ran au piano, elle a bien proposé d'apprendre à jouer d'autre instrument mais on ne pourrait pas tous contrôlé une fois sur scène. Seulement, durant cette première année, je n'ai fait que rechercher des membres pour mon projet utopique, qui aujourd'hui est encore irréalisé.
      En deuxième année, j'ai proposé à Futo Tsukishiro de rejoindre mon projet encore irréel. Ce type avait une très jolie voix, que je me suis presque douté de son sexe.
    Peu à peu, nous ressemblons à un groupe de musique, bien qu'il manque une guitare pour conclure mon dessein. Futo jouait bien de la guitare acoustique, mais il refusait de chanter en même temps. Du coup, l'idée de former un groupe de musique a été encore retardée.
     Bien que notre trio n'ait rien d'un groupe ordinaire, on s'entraînait régulièrement. Et grâce à ces entraînements, je me suis, lentement mais sûrement, rapproché de Ran. Je remarquai à chaque fois, quelque chose qui me turlupinait : Ran ne prenait que rarement la peine de sourire.
    -          C'est que... je ne pense pas être heureuse... je veux dire... je ne peux pas sourire si je ne suis pas heureuse, et je ne le suis pas.
    -          ...Tu veux dire que c'est à contrecœur que tu intègres le groupe que j'essaye de former ?
    -          Non, ce n'est pas ça, me détrompait-elle.
    -          Dans ce cas, tu pourrais sourire, non ? Pour faire plaisir, pour montrer que tu ne te force pas, que tu es vraiment heureuse d'être avec nous.
    Sur mes mots, elle me sourit radieusement.
    C'est, juste après ce passage, que j'ai compris mes sentiments pour elle. Tard, pour sûr, mais je ne laisserais pas faire. J'avais même eu l'intention de me déclarer.
       Pourtant, bien après que j'ai pris mon courage à deux mains, Haru faisait tout pour m'empêcher d'avouer mon amour à sa demi-sœur.
      Et puis, comme ci, le ciel m'ait sourit, à la rentrée de seconde, je me retrouve seul dans la même classe qu'elle. Un jour, je me décide de me lancer :
    -          Ran, tu veux bien sortir avec moi ?
    -          Oui, pourquoi pas ? Où veux-tu qu'on aille ? m'avait-elle répondu.
       Ah. Elle n'avait pas bien saisit le sens de ma question... bof, ce n'est pas plus mal, je ne voulais pas que ça change... après tout, elle ne me considère qu'un ami. Et encore, le meilleur.
    Ce n'est que plus tard après, la vie de Ran fut totalement bouleversé. Elle change subitement d'école, de logis et ne donne plus de nouvelle. Je me suis senti extrêmement mal après son départ.
    Et quand on reprend contact, elle change, de vie, de manière et encore d'autre que je n'arrive pas à citer. Pourtant elle reste encore souriante, ce qui me fait toujours beaucoup d'effet.
    Ma seconde déclaration se déroula mieux. Elle m'a compris, mais m'a repoussé. Je ne ressens aucun regret, mais je suis un peu démoralisé. Néanmoins, on reste, comme on l'a toujours été.


    ************Fin de l'interlude "Le cas de X".

     

    MemoriesLe cas de Y –Futo Tsukishiro
    Aussi loin que je me souvienne, à chaque année scolaire, je changeais d'école en cours d'année, pour cause de mutation du travail de mon père –j'ignore quel est le métier.
    Au final, j'ai atterri dans le collège où j'ai pu rencontrer Ran. Froide, discrète et silencieuse, tout ce que je détestai. Je n'appréciais guère ce genre néfaste et je voulais à tout prix l'alterner.
    J'ai, premièrement, fait en sorte d'être plus proche d'elle, en acceptant l'invitation de So pour rejoindre le « groupe » -informé- de musique. Puis, deuxièmement, il suffisait que je lui parle pour qu'elle daigne en faire de même. Mais bon, dès le deuxième enchaînement, tout mon plan tombe à l'eau : ce n'était pas si simple que ça de s'approcher d'elle. Haruki, son demi-frère, ne le lâchait d'une semelle. J'ai dû attendre pour inspirer de ma confiance à ce dernier.
    Le seul point qui m'a vraiment crispé est le fait qu'il dise que « Je ressemblais à une fille », et ce avec une voix monotone. Je savais que mes traits sont fins au point de ressembler à ceux d'une « poupée de porcelaine »-si j'ose dire- mais le dire avec ennuie n'est vraiment pas flatteur, surtout venant de sa part.
    Mon entourage me louangeait souvent sur mon physionomie et ma voix suave. Ils m'ont même fait remarquer d'entrer dans le monde du showbiz. Monter sur scène et me faire aduler de tout le monde n'étaient pas un rêve dont je pouvais évoquer à la légère. Je n'envisageais, honnêtement, pas de travailler à mon âge.
    Peu à peu que le temps passait, je me sens rapprocher de cette fille distante. Elle se montre insensible d'apparence, mais elle ne fait que celer sa fragilité. Elle reste impassible à ce qu'on pourrait dire d'elle, elle agit comme si le reste du monde n'existait pas pour elle.
    Si... je parviens à lui faire changer d'avis sur la société, sur son visage naîtra peut-être un sourire ? Ou une lumière incessante et inépuisable ? Comment elle réagirait ? J'ai envie... de voir son sourire.
    Toutefois son premier sourire ne m'est pas adressé, mais à son premier ami –et oui, « Premier arrivé, premier servi! »-, So Hyuuga. Il est peut-être doué pour parler franc en matière de la vie de communauté, mais pour ce qui est de sentiment... Je n'en dirai pas autant.
    Bref, je ne suis pas le premier à lui faire sourire, alors je serai premier pour lui dévoiler mes sentiments. Après tout, c'est simple, non ? Il suffit juste que je lui déclare sincèrement deux mots et le tour est joué.
    Sauf que, non, ce n'est pas aussi simple. Je me suis rendu compte que dès l'instant où elle sourit, je rougis violemment ou mon cœur fait d'énorme bond pour me quitter. Je stresse.
    -          Dis, Futo, tu... toi, tu fais comment pour être si... détendu. Tu te fais aimer et estimer par tous les gens que tu croises, tu sembles être accepté par le monde.
    C'est vraiment elle, qui me dit ça ? Elle qui a du mal à agréer de voir mes sentiments ? Elle qui a dérobé mon cœur de mon gré ?
    -          Tu veux savoir ? Pourtant je ne suis pas si « décontracter » que tu le crois. J'ai moi-même quelque désagrément. Je ne peux, par exemple, pas me faire comprendre par la fille que j'aime.
    -          .... Qui est cette fille ? me demande-t-elle avec innocence.
    Je l'observe longuement avant de lui dire :
    -          Si toi, tu étais cette fille, comment tu ferais ?
    -          Je ne sais pas, puisqu'elle ignore tes sentiments, c'est que tu ne t'es pas déclaré, et donc tu es en tort.
    Je ris brièvement. Puis reprenant mon sérieux, je pose mon regard sur le sien.
    -          Je t'aime.
    Elle reste muette. Elle ne bouge et scille point. Ce qu'elle va faire me consternera.
    -          Eh bien, voilà, dis-lui ce que tu viens de me dire et tu auras ta réponse.
    -          ...Est-ce que tu as seulement compris ce qui vient de se passer ? je l'interroge, hagard.
    -          Oui, pourquoi ?
    -          Je viens de me déclarer à toi, je dis.
    -          Oui, en me prenant pour celle que tu aimes, me reprend-elle.
    -          ....Tu te fiches de moi ? je lâche, accablé.
    -          Non, pas du tout, m'assure-t-elle.
    Ben, pourtant tu en a l'air.
    Après ce jour, je me suis mis à lui faire des déclarations dès que l'occasion se présentait. Je lui complimentais, prenait sa défense, je faisais tout pour qu'elle comprenne. Mais peine perdue.
    Du jour au lendemain, elle disparait de la circulation, et ne donne de nouvelle –de même pour Haruki, mais ce n'est pas le plus important-. Je soupire, m'exaspère dans mon coin, en attendant son retour.
    Quoique... avec ce qu'elle nous exhibe. Elle est bien proche de ce jeune qui lui maintient fortement le poigné pour l'inciter à lui parler. Et les photos en disent longues.
    Je me demande comment a-t-elle fait pour survivre à tout ça...
    Et... sera-t-elle heureuse ? Avec lui...
     
    *********Fin de l'interlude  "Le cas de Y"

     

    Le cas de M&NOULe cas de N&M-Nyamo           Si Mynamo parait beaucoup plus silencieuse que moi, c'est parce qu'elle ne réfléchit pas ce qu'elle dit, du coup ça l'amène à dire des choses embêtant et souvent alarmant. Je parle à notre parole, Mynamo pense, je me charge de retranscrire de ma voix.
    Je suis la plus âgée de nous deux, mais je suis la moins sérieuse pour les cours. Ma sœur se coltine toutes les leçons à noter.
    Honnêtement en revoyant Ran, je me suis effectivement senti perdue, mais j'avais tout une petite idée dessus. Disparaître plus de six mois de la circulation ne devait pas paraitre normal, son changement par contre devait normal.
    Entouré de quatre jeunes hommes, beau en plus, n'est pas à porter de tout le monde, c'était vraiment la sœur jumelle de Rei ? Et donc, la fille perdue des Tsukihana ?
    Quelle histoire incroyable quand même !
    Ma préoccupation actuelle est l'art et le design. J'étudie à l'université, et prend mes cours tant bien que mal. Inventé de nouveau logo me plait vraiment.
    Depuis peu, je suis un idole très connu à la télé : Kent le magicien.
    -Mynamo                On me dit souvent que je suis plus sage que ma sœur. Mais ce n'est pas pour autant que je suis discrète !
    Je suis la cadette, et Nyamo ne se cache pour montrer sa supériorité, bien qu'elle ne triomphe pas en cours.
    Je ne trouve pas que Ran a énormément changé, sauf le fait qu'elle s'est créée un harem de beaux gosses. Dont son frère en fait sûrement parti.
    Je constate son arrivé avec curiosité, si elle n'était pas bonnement entouré, je l'aurai viré !
          Si Nyamo et moi ne partageons pas le même caractère –ce qui est évident chez la fraternité-, nous avons des mêmes goûts !
    Je suis énormément attiré par le nouveau star montant : le beau magicien hors pair !

     

    Le cas d'A&B-le cas de Shiori -           Shiori, demain tu nous accompagneras pour une réunion avec les FUJISHIMA.
    -          ...Et en quel honneur ? je rétorque en me servant du thé.
    Ma mère marque un pause avec de soupirer et me divulguer la « bonne nouvelle ».
    -          Ton père et moi avons décidé de t'accoupler avec le jeune FUJISHIMA.
    Je recrache directement ma gorgée de thé. Non, attendez... que venait-elle de dire ?
               Franchement, c'est bien la pire de toute les révélations qu'elle ait pu me faire ! En ce jour d'hiver, elle aurait pu m'annoncer son divorce avec père ou encore qu'elle a trompé, mais non !
    Il faut qu'elle s'acharne sur moi ! Je ne demande absolument rien et elle m'offre ce... évènement ! Alors que quand je demandai des informations sur Ryu, elle n'en m'en passe pas !
    Non, mais sérieusement, elle ne pourrait pas passer une consultation auprès de moi, avant de faire ce genre de choix ? Je ne représente donc rien pour elle ? Mais je suis encore sa fille !
    -          Shio, ma chérie, ne joue pas la difficile, le demande ma mère pour me convaincre d'aller à cette réunion.
    -          Je ne joue pas, je n'ai juste pas envie d'y aller.
    -          Tu pourrais au moins aller voir comment il est ! insiste-t-elle.
    Ce qui ne passe avec ma mère, c'est qu'elle n'écoute pas ce que j'essaye de lui faire percuter : Je le connais déjà le fils FUJISHIMA !
    -          Raison de plus pour vous faire ample connaissance !
    Je ne me fais pas prier davantage. Il est vrai que je ne prête pas grand attention sur lui. Mais ce n'est uniquement pour le fait que je ne m'intéresse à personne d'autre que Ryu... pourtant je dois tout de même ouvrir les yeux et le laisser... il est pris.
              Juste avant d'entrer dans la salle de rencontre, ma mère ajuste ma robe et me demande de sourire le plus radieusement possible. Pas facile, quand on pense clairement à autre chose.
    On entre, le père et le fils nous accueillent chaleureusement. Je me sens presque mal de me retrouver ici.
              En fait, de tout ce que j'ai compris, le père veut simplement se débarrasser du fils, qui lui ne redit rien, même pas sur le fait de sa présence de trop. Je me demande vraiment si je pourrais le supporter, il semble tout à fait être le genre à se laisser marcher dessus.
    Finalement je pense que je l'ai jugé trop vite. Il n'est si simplet qu'il n'y parait. Il sait défendre ceux qui lui sont proche, c'est déjà ça. Même le proche se trouve être Ran.
    Cette fille je ne la supporte pas.
    Elle débarque tout juste, mais elle se prétend la sœur jumelle de Rei, de plus elle charme Ryu !
    Je ne compte pas la considérer un jour comme une amie, mais pour l'instant je la soutiendrai. Je ne veux pas savoir que ce soit Kanaé qui ait gagné dans cette « partie »...
     
    -Le cas de Natsumi Je sais parfaitement que Yuki avait un faible pour la nouvelle. Je le sais pertinemment mais j'ai tout de même espérer que son amour à sens unique s'achèverait... qu'il finisse par laisser tomber.
    -          Natsumi, tu ne songes pas à vivre une vie à deux ? m'interroge ma sœur puînée.
    -          ...Non, pas pour l'instant, ce n'est pas dans mon projet, je dis.
    Mes deux sœurs sont déjà mariées. Tous deux ont la majorité (à partir de 20 ans), je suis leur cadette de quatre ans pour une, et sept ans pour l'autre. Rare sont les fois où je peux discuter avec elles. Mais cela ne me dérange pas plus. Je me sens d'âge à m'occuper de moi-même, sans la présence de mes vétérans.
    Depuis quelque temps, je ne peux voir souvent Yuki. Il reste beaucoup avec son groupe qui s'est formée il n'y a pas longtemps.
    Ce que je ne comprends pas, c'est le pourquoi j'y n'y suis pas incluse ? Même MASHIRO, la déléguée de classe je précise, y est ! La vie est bien injuste –le pire est avoir découvert que KOMIYAMA y intégrera.
                     Je me sens un peu lasse du temps passé sans le voir. J'aimerai bien qu'il cesse de rester près de cette fille ! Après tout, elle est tout bonnement bien entouré, Yuki n'a pas vraiment un rôle important. Bref, il s'est finalement retiré de la liste de prétendant.
    Je peux maintenant aller le charmer librement !
    Enfin, c'est ce que j'ai cru. Il s'est certes retiré candidat pour rendre la petite châtaine heureuse, mais un autre obstacle se dresse à moi.
    SUGISAKI est beaucoup trop proche de Yuki à mon avis... 'Va falloir que je me bouge !
    Attends mon amour de toujours !


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