• Le séjour à Londres retranscrit par Claire

    Du 12 à 16 Février

    Journal de bord : Jour 1 - Lundi 12 février 2020 à 6 :00 Am

    Et voilà, c’est aujourd’hui ! Le jour du départ pour une semaine à Londres est maintenant, là tout de suite, dans la minute qui va venir !

    Lundi matin à 6 heures tapantes, il n’y a pas grand monde dans la grande salle, si ce n’est un groupe hétérogène –nous- qui se prépare pour l’évènement en approche –le voyage !-. Vêtus de nos uniformes sans la cape qui fait tâche, mais d’une veste qu’ils appellent blazer –et écharpe pour les frileux que je ne fais pas partie-, munis de nos bagages, souvent représenté d’une malle ou de rare valise à roulette pour ceux habitués à la vie moldu et connaissant leur mœurs pour savoir qu’il est plus commun de se traîner avec quelque chose de mécanique pour se balader dans les rues d’un Londres côté moldu, et bien sûr d’une bourse rempli de monnaie pour se payer le séjour.

    « Bien, je vois que tout le monde a pensé à se remplir les poches », déclare notre professeur d’étude moldu, Prudence Adams. « Ah non, pas tout le monde. »

    Son regard de lynx se posant sur un élève plus âgé qui avait l’air penaud, le dos vouté et les mains dans les poches. Donc, vide.

    « Ce n’est pas bien grave, vous allez de toute façon passer un tour à la banque Gringotts, si je ne m’abuse », modère mon directeur de maison.

    Qui ne peut plus me voir en peinture. Ce qui me brise le cœur, j’ai l’impression d’être victime d’un chagrin d’amour. En tout cas, l’ensemble du cadre professoral est également présente pour nous souhaiter un bon départ.

    « En effet, il me semble que certains n’ont toujours pas converti leur galion –ou autre pièce- en livres sterling », répond notre accompagnatrice, résignée.

    Eh oui, ce sont les inconvénients à prévoir, d’instruire à des incultes purs et durs. Bon, de ce que j’ai compris, dès notre arrivé –avant le déjeuner, je crois- dans la frontière du comté de Hertfordshire en magico bus –dans un coin désert bien sur- avant de prendre le métro –l’étrange engin qui serait semblable au Poudlard express, moins flamboyant ceci dit- pour arriver au cœur du Londres moldu où on fera un tour rapide au chemin de traverse afin d’échanger notre monnaie –car je doute que ces moldu accepteront nos galions, mornilles et noises.

    « Mais nous pouvons vraiment nous payer avec des… morceaux de papier ? »

    Ça, vous vous en doutez qu’il s’agissait d’une personne de ma stature qui se demande aussi comment les moldus procèdent. Ils peuvent faire confiance à de simple papier alors qu’il est plus facile d’échanger de l’or (gobelin, s’il vous plait !) qui est bien plus confiant ? Et qu’ils appellent des livres sterling, non mais un peu de modestie, y a pas ? Oui, je connais bien mon cours, parce que je suis très intéressée par ces coutumes et cultures si différent de la nôtre (ce qui ne m’empêche pas d’avoir un résultat…acceptable.)

    « Bien évidemment monsieur Bancroft et je vois que vous avez déjà songé à en retirer. Très bonne initiative. »

    Bien sûr que oui, on l’a fait. J’étais tellement impatient que je n’ai de cesse à harceler mes parents de me les convertir durant les vacances de Noël. Et ils l’ont fait avec réticences car ils commencent à regretter de me laissé trop liberté avec mon argent de poche, qui finit généralement dépouillé et éventré (non, je ne suis pas une assassine, mais tel était son destin, de se faire vider.)

    « Et je vous prie de bien vouloir cesser de vous amuser avec, vous risquez de le déchirer et …. »

    Shrak ! Le rectangle de papier s’est déchiré en deux. Instantanément un silence quasi religieux s’installe. Et ne veut pas s’en déloger.

    « Malheureux, qu’avez-vous fait ! » rugit la professeure en s’approchant d’Ulysse Bancroft avec les gros yeux d’horreurs, le faisant sursauter.

    « Et en plus, un billet de 50 livres, t’es pas fou ?! » Enchaîne Clara tout aussi choquée, comme si c’était d’elle qu’on venait déchirer en deux.

    Je fais un rapide recherche dans mes souvenirs du mot livres du dictionnaire offert par Wyatt –mon bien le plus précieux que j’ai bien sûr emmené dans les bagages (oui les) car je l’ai bien évidemment entièrement dévoré- et le trouva. Livres, argent monétaire chez les moldus et que ça vaut…–parce qu’oui, mon camarade a également eu la gentillesse d’y ajouter quelque annotation pour que je comprenne encore plus facilement, vraiment trop sympas- environ…

    « 8 galions, et ben, tu viens de perdre une fortune ! » je m’exclame alors en comprenant le choc des deux connaisseuses de moldu.

    Et alors l’émeute se crée.

    « Quoi ?? Huit galions pour ce bout de papier ? »

    « Mais ils sont fous, ces moldus ! »

    « Et comment ils font pour savoir si c’est un vrai ? »

    « Ils ne savent pas, hein ? Ça veut dire qu’on peut les arnaquer et… »

    « Non, en fait, ils ont des machines qui permettent de reconnaître le vrai du faux. »

    Mon explication se noie dans ce tumulte de parole qui continue sans s’en soucier.

    « Mais qu’est-ce que c’est fragile ! Matez comment ça pend ridiculement une fois séparé en deux ! » Se marre un.

    « Oui, ben, pour l’heure tu viens de tout perdre pour une maladresse. »

    Aussitôt la remarque émit par un ami de notre maladroit Poufsouffle, on entend un « réparo » et les deux bouts déchirés se recollent pour former à nouveau un.

    « Je ne vois pas pourquoi vous faites tout un foin alors que vous pouviez seulement le réparer par magie », dit un serpentard au vue de son écusson qu’il exhibe avec fierté –étant donné que les trois autres maisons les ont laissés. 

    Je crois le reconnaitre, il s’agit d’un joueur de Quidditch des Crochets d’Argent, au poste de gardien, Malcom Elton. Un de ses camarade poursuit, narquois :

    « Ils étaient tellement excité d’aller chez les moldu qu’ils en ont oublié leur côté sorcier. Pourtant d’un simple coup de baguette et tout était réglé, surtout qu’on peut encore les utiliser là. Je me demande comment ils font sans… »

    « Mais ça, c’est ce qu’on va découvrir, très cher », réplique gentiment Louis.

    Son homologue lui répond d’un sourire carnassier tandis que le joueur s’en est déjà lassé après avoir reçu le regard reconnaissant d’Ulysse ainsi qu’un petit « merci » murmuré. Eh bien, Elton a bien agi et en a terminé rapidement. Je sais que les verts sont efficaces, un de leur qualité, mais j’ignorai qu’ils avaient aussi des aptitudes pour faire calmer les jeux aussi vite. Bien que je soupçonne autre chose dessous. Et puis, bon, on voit bien qu’il y a quelque expéditeur de la maison regroupant (généralement) des pros sang-pur, ce qui prouve que vraiment on n’est pas loin de la réunification des maisons. Même s’ils ne sont que deux sur …vingt.

    « Mais au fait comment on peut savoir que chaque…papier vaut combien ? »

    « Et surtout pourquoi écrire des chiffres dessus ? Et en plus ce n’est pas suivi : 5, 10, 20, 50… genre, ils ne savent pas compter? »

    Cette seconde question est accueillie par un silence médusé.

    « Bwahahahahaha ! » Avant qu’un rire n’éclate soudainement.

    Je me tourne et vois Clara écroulée de rire. Assise à terre, parce que ses jambes ne pouvaient plus la tenir, elle est secouée de spasme et se tient le ventre des deux mains sans parvenir à se reprendre.

    « C…c’est héhé, la pire bêtise que j’ai héhé, jamais entendu huhu…. »

    Ouh là, elle me semble vraiment atteinte. C’est une question si idiote ?

    « P… purée ! J’ai mal au ventre !! » Geint mon amie sans s’arrêter de rire.

    « Oui, bon, fais-nous un signe quand tu pourras à nouveau communiquer…intelligemment », lui demande Harley, ennuyée.

    Clara agite sa main dans les airs, cependant on ignore si elle voulait nous transmettre un signe ou juste fendre l’air pour se calmer. Ce qui serait une curieuse attitude mais bon, comme est dans sa crise de fou rire, on va laisser passer ça. Surtout qu’elle rit maintenant silencieusement mais toujours avec entrain. Le pire, je crois, c’est que c’est plutôt contagieux. Du coin de l’œil, je vois aussi la prof s’étouffant à moitié dans son rire.

    « J’imagine que c’est quelque chose de tellement logique qu’elles ne s’abaisseront pas de nous expliquer », dit ironiquement le serpentard.

    Et que si je regard bien, son armoirie de la maison est doublé d’un badge de préfet. Je crois qu’il doit s’agir de Raven quelque chose.

    « Merci, Nathan, on ne l’avait pas remarqué », réplique notre préfet des bleus.

    Le sourire toujours aussi féroce qui me rappelle vaguement celui de Mark Ludvian (il me semble d’ailleurs qu’ils sont de la même année, non ? Décidément, ils se prennent tous pour des grands. Enfin, ils le sont peut-être plus que moi, mais bon, je veux dire pas la peine de prendre la grosse tête non plus !), le désormais connu Nathan Raven envoie une œillade de défis à Louis.

    « Tu saurais nous expliquer peut-être, Weasley ? »

    Son interlocuteur s’apprête à répondre quelque chose mais un autre le devance et lui rétorque vertement :

    « Pourquoi, tu le saurais, toi ? » Bizarrement on sent comme une insulte à la fin.

    Le préfet serpentard se contente d’hausser un sourcil, pas pour le moins touché.

    « Eh, inutile de monter sur les grands cheveux, on n’est vraiment pas obligé de tout savoir pour venir… » Tente de calmer quelqu’un.

    « Bah, alors pourquoi tu viens si tu ne sais rien ? »

    « Mais même ceux qui étudient sur les coutumes moldu n’en savent rien, alors c’est bon, on se calme. »

    Pas que je le veuille, mais j’ignore également ce fait.

    « D’abord ceux qui sont présents ne sont pas tous de l’option moldu, d’ailleurs je pense qu’ils sont en minorités, en plus on n’a pas forcément besoin de tout connaitre puisque de toute façon on fait ce voyage pour justement en apprendre plus et pour finir, certain viennent juste pour sèche-… »

    D’un coup, un raclement de gorge arrête le discours pourtant bien avancé du poufsouffle (si ce n’est pas l’écusson qui signe, c’est la couleur de l’écharpe). Madame Adams, tout comme Clara, a fini par se calmer et écoute le discours en l’arrêtant avant qu’il ne dit quelque chose qu’il risque de regretter.

    « Euh… oui, enfin, je veux dire pour en savoir plus sur cette culture. » Il termine en perdant de sa superbe car un peu trop embarrassé en se rendant compte de son action.

    « Hum, oui je vous remercie monsieur Godage », dit la prof.

    Haha, il s’en est pas mal sorti au final. C’est en tout cas, ce qu’en pensent ses amis dont Ulysse qui lui passe la main dans les cheveux en riant, tandis qu’un autre garçon noir lui donne un coup de coude qui le fait chanceler.

    Clara se relève en époussetant son uniforme avec un large sourire. Autant pour le coup de barre de plutôt que pour la réplique pertinente d’un camarade de sa maison.

    « Bon, le compte est juste, nous pouvons nous mettre en chemin ! » déclare enfin l’autre enseignante qui nous accompagne.

    Oui parce que même si la professeure Adams peut très bien nous maitriser grâce à sa magie qu’elle peut user tranquillement, elle ne risque pas de l’utiliser à tort devant des moldu, alors il faut bien l’assistance d’une autre responsable. Jade Dandelion, après s’être assurée de tous les élèves présent sur la liste pendant que sa collègue se marrait avec une élève, se place devant le groupe d’élève.

    « Mais avant, j’aimerai vous rappeler quelque règle, premièrement : je pense qu’il est inutile de vous rappeler qu’il est interdit de magie une fois sortie de l’enceinte de l’établissement, aussi il n’est pas étonnant à ce que nous gardons vos baguettes le temps de ce séjour. »

    Aussitôt qu’elle ait déclaré ça, des chuchotements voir grognements s’élèvent. Madame Jade passe à nouveau dans les rangs pour cette fois-ci nous soustraire de notre arme de prédilection.

    « Oui, enfin, je pense tout de même qu’une n’a pas besoin de baguette pour faire ses exploits », marmonne une fille plus âgée à mes côtés en me regardant.

    Pas devant le prof ! Monsieur Flitwick justement se crispe légèrement. Non !

    « Pourtant, il n’y a pas à craindre des bêtises, nous sommes responsables. »

    « Ben oui, ce n’est pas comme si nous étions immatures et ne comprenons pas les règles », reprend une autre.

    « Sauf une. »

    Là, j’ai l’impression d’entendre un ensemble de voix. Mais pourquoi ai-je l’impression qu’il n’y a que des filles qui ont de mauvaise langue ?

    « Voilà que depuis l’incident, tu as l’image d’une voyou », me chuchote Harley.

    Ben dis donc, niveau réconfort côté amie, ce n’est pas tout à fait le résultat que je m’attendais ! 

    « Là n’est pas la question, c’est le règlement alors ne discutez pas. »

    Toute protestation s’éteint et nos baguettes sont assemblées dans le cache-case de la prof d’art et musique.

    « Bien, une chose de réglé, maintenant au sujet des moyens de se retrouver si jamais nous nous trouvons dispersés –ce que je ne souhaite bien entendu pas. »

    On l’observe sortir quelque chose de son sac à bandoulière, qui visiblement semble être son bagage, les autres doivent être rétrécie ou vraiment à l’intérieur car elle aurait utilisé un sort d’extension indétectable. Au bout d’un moment, sa main en sort plusieurs chaînes ou pendent un badge avec l’armoirie de Poudlard.

    « Si vous vous retrouvez seuls alors que de toute évidence votre place devrait se trouver avec le groupe, activez le badge et rejoignez le point lumineux le plus proches, il s’agit d’un membre. Vous devez donc le gardez toujours près de votre cou et ne l’enlever sous aucun prétexte. »

    « Sauf pour se laver », réplique moqueusement un élève.

    « Et pour dormir, on voudrait éviter de mourir d’un accident de strangulation », renchérit aussitôt un autre, taquin.

    « Oui, on s’en serait douté. »

    « Ah, on ne sait jamais », surenchérit je ne sais plus qui. Trop de gens, là.

    « Ne dépensez pas trop, ce n’est qu’un voyage d’apprentissage », recommande le professeur Londubat.

    « Pour certain », ajoute madame Kurt, toujours égale à elle, c’est-à-dire dure.

    « Mais un voyage, quand même », appuie monsieur Hopkins, souriant.

    « Surtout, ne vous laissez pas faire, même face aux moldu », avise Stranger, un peu trop formel.

    « Les astres ont un alignement sécante, je suis sûr que vous passerez de bon moment », nous annonce mystérieusement madame Sinistra.

    Oh, j’ai moi aussi vu une chose pareille, c’est de bon augure, ça !

    « Oui, mais une fois en ville, vous ne pourrez plus voir aucune étoile, tellement c’est pollué », lance madame Bibine.

    Ou comment cassé l’ambiance par Renée Bibine. Il y a des rires étouffés dans l’assistance. Madame Adams se racle la gorge pour se faire remarquer.

    « Très bien, à présent, mettons-nous en route ! »

    Elle frappe dans ses mains et nos valises s’élèvent seuls et se déplacent jusqu’à la grande porte. Les expéditeurs –nous- arrangent leur tenu, mettent leurs sacs à dos, à bandoulières, voire à mains, munis des badges autour du cou et des victuailles préparés par les elfes de maisons nous servant de petit-déj. Et on sort sous les souhaits des professeurs.

    « Bon voyage ! » Tonne la voix forte d’Hagrid, ému.

    « On se retrouve dans une semaine ! » Déclare le professeur Flitwick.

    Je suis sûr que tout le monde a perçu le tremblement dans sa voix. Répondant à certain souhait, on finit par quitter le château et monter dans les diligences qui feront le chemin jusqu’à la grille. Rapidement, on descend pour se regrouper à nouveau en récupérant chacun ses affaires. Passé le portail et donc les protections de l’école, la prof lève une dernière fois sa baguette avant de la ranger. Pendant un moment de silence où il ne se passe strictement rien, on entend finaleent un loin bourdonnement.

    Avant que ça ne devienne rapidement un son strident. Et scrrriich ! Un autocar apparait devant nous. Haute de trois étages, long et gros, l’engin violet se gare tout près de la prof qui recule bien vite avant que la porte s’ouvre. Celle-ci coulisse d’un mouvement et un jeune homme apparait. En nous voyant il acquiesce un large sourire, prévoyant surement de quoi se remplir les poches.

    « Bien le bonjour ! Où désirez-vous aller ? » Il parcourt rapidement notre attroupement avant de revenir vers la prof.

    « A Londres, mais emmenez-nous à la frontière de Hertfordshire. »

    « Bien, bien, ça fera 20 noises la personne, 24 pour les suppléments boisson. »

    « Très bien, chacun paie sa part, et faites attention sur les collations que vous prenez », lâche professeur Dandelion en donnant sa part et grimpe dans le bus.

    « Radine », marmonne un de ses élèves, j’imagine.

    On rit brièvement, mais ça se calme rapidement sous le regard d’avertissement de madame Adams. Donc, chacun monte en payant leur part avec ou sans collation, parfois le déplacement des bagages aidé par le jeune homme. Une fois à nouveau tous réuni, et les affaires casés dans un coin, les profs se souviennent d’une dernière chose.

    « Ah oui, vos titres de transports quand on arrivera à… ! »

    Madame Jade ne termine jamais sa phrase qu’elle n’était plus que cri.

    Car la voiture… s’était mise à démarrer au quart de tour ! On est tous propulsés en arrière. Tout le monde se retrouve ratatiner au fond de l’engin. Enfin aussi contre ceux qui avaient eu le réflexe, ou l’intelligence, de se saisir au moins un des barres pour se tenir, sinon, ben, on se retrouvait surtout au fond contre le mur, affalés, qui plus est.

    Un autre cri retentit.

    On se tourne vers le son de la voix, féminine sans aucun doute (désolée mais il est impossible qu’un gars crie comme ça), qui non seulement se retrouve à terre à cause du brusque démarrage du bus, mais était en plus tâchée d’un liquide marron. Du chocolat chaud. Eh oui, au malheur de ceux qui s’en sont procuré pensant qu’il serait bon de se servir quelque chose pour le voyage le regrettent maintenant amèrement, celui-là pour avoir salit une camarade et pour ne pas en avoir profité de ne serait-ce qu’une gorgée. Mais quelle arnaque ! Heureusement que je ne me suis pas fait avoir comme une débutante ! (Enfin, c’est vrai que c’est grâce à Clara qui m’a prévenue, mais bon…) Bref, après l’instant de surprise –et dégout pour la fille- passée, chacun se relève ou se redresse tant bien que mal –parce que le bus a toujours une conduite aussi gauche-.

    Je me lève avec quelque difficulté avant de rejoindre Clara qui s’était retenue à un siège à la dernière minute, me laissant faire la glissade spectaculaire toute seule –merci bien-, avant de remarquer une chose.

    « Où est Harley ? »

    Mon amie blonde me répond d’un mouvement de menton qui désigne quelque chose qui derrière moi. Je me tourne pour voir une scène qui me fait sourire bêtement. Harley était aussi projetée par la force de propulsion mais avait eu de la chance contrairement à certain (que je ne citerai pas le nom car il se trouve que c’est la narratrice) et se retrouve dans les bras d’un charmant (non pas prince) gentleman. Ulysse Bancroft tient dans ses bras notre amie, qui est toute embarrassée, elle se rétablit avant de confondre rapidement en excuse. Clément (non, pas le prénom), le poursuiveur des jaunes lui répond que ce n’est rien avec un affable sourire. S’il n’était pas de l’autre bord, on aurait très bien pu les prendre pour un couple. C’est ma pensée quand elle s’approche de nous.

    « Pourquoi vous souriez comme ça ? »

    « Rien, rien », sifflote Clara.

    Et visiblement, je ne suis pas la seule à avoir des idées dérivantes. Je me tourne vers Clara qui a un large sourire, généralement pour nous prévenir d’un coup. Pas foireux, mais qui souvent n’amuse qu’elle.

    Donc, finalement, on récupère les tickets qui nous serviront pour prendre le métropolitain, le train sous terre, en attendant impatiemment qu’on arrive à destination, car pour un trajet tranquille, ce n’est pas ça. Après des tournants et virages donnant mal au cœur à n’importe quel solide âme –et parfois quelque rentre-dedans dans ce bus magique si…sorcier-, on arrive finalement au bout de cinq heures d’enfer. Arrivé à la frontière de Hertfordshire : 11h 30 ; prochaine destination : Londres.

    « Nous voici arrivé à notre première obstacle : le transport en commun. »

    L’air presque dramatique du préfet Nathan Raven me fait sourciller. En quoi un train serait un obstacle ? On prend bien le Poudlard express. La réponse, tout de suite !

    En voyant ce petit encadrement de barreau en forme de U, surmonté de deux piliers reliés où une longue pancarte était inscrite Underground, je me dis que ce doit être assez grisant de voyager sous terre. Et les constructions artificielles sont vraiment faites ingénieusement par des ingénieurs ! Considérez cela comme de l’ironie ou non, en tout cas, je me suis bien ridiculiser dans les escalators, manquant de m’écraser plus bas. (Même pour des escaliers mécaniques, je ne suis pas doué, faut dire qu’en hauteur…OK, j’arrête de me chercher des excuses).

    Et Bang ! (Non, non, je ne suis pas tombé une seconde fois. Oh, ça va, hein ! Je peut-être maladroite mais pas stupide pour recommencer la même erreur) Quand la prof nous a donné ces petits tickets qu’on aurait pu facilement perdre (qui n'est bien sûr pas mon cas), j’ignorais qu’il devait s’utiliser à ce moment-là. C’est-à-dire que pendant au moins deux minutes (qui m’ont paru une éternité tellement j’étais gênée), je forçais le passage des portillons de sortie après avoir vu des passants le traverser en effleurant seulement la plate-forme jaune. J’ai fait de même, mais le portail de fer n’a pas voulu bouger, et je peux vous dire que contre de l’acier, mon corps n’a pas bien résisté. J’ai manqué de me faire propulser en arrière illico après avoir foncé comme un taureau, et si Harley ne se trouvait pas derrière moi à cet instant (en voulant reproduire ma bêtise, bien sûr, mais on ne dira rien pour préserver sa dignité), j’aurai probablement accompli un de ces figures gymnastique (là, c’est bien de l’ironie, je me serai dans tous les cas bien ramassée avec sans autre forme de procès). Et Clara qui se marre seule.

    « Dis donc, ça ne te dirait pas de venir nous aider, non ? » La sermonne Harley.

    Mais l’autre reste écroulée de rire tellement la situation présente est hilarante, pour elle quoi. Parce que sinon, on galère tous. Mais de toute façon, c’est aussi bien fait pour elle, parce qu’elle est seule de l’autre côté, à terre, morte de rire, ce qui fait la mettre en spectacle devant des inconnus très curieux de notre problème et bientôt plus capable de respirer si elle ne se calme pas !

    « Bon, aller, Clara, viens-nous en aide ! »

    « Haha ha haha !! » Pas de sitôt, en tout cas.

    « Ce n’est pas très sympas de se moquer de ce qu’ils ne connaissent pas », nous défend un chevalier blaireau, encore le même qui s’est exprimé plus tôt, Clément Godage dont j’ai appris le prénom grâce aux conversations que j’ai surpris durant le trajet (farfelu et inconnu des deux moyens de transports qui m’étaient encore inconnus, justement).

    « Mais comment on fait pour passer si ce n’est pas par ces boutons jaunes ? » Demande son ami Ulysse.

    Clément lui lance un coup d’œil indulgent avant de lui prendre son ticket des mains, le passer dans une fente de la machine (que j’ignorais que c’en était une) qui sépare finalement chaque portillon et pousse le dos du poursuiveur qui parvient à passer de l’autre sous le rire de Clara mais regard émerveillé des autres.

    « Oh, c’est magique ! » S’exclame Ulysse, le rendant probablement encore plus suspect aux yeux des passants, qui doivent sérieusement commencer à se questionner sur notre santé mental. Oui bah, on les a rien demandé. 

    « Pff, tu aurais pu nous le dire plutôt », lui assène son autre ami noir. Préfet de son état, Loïc Afnor, il me semble.

    Son ami lui jette un regard circonspect quant à la façon qu’il sollicite de l’aide.

    « Oui, bah, j’aurai très bien pu ne pas le faire aussi comme Clara. »

    Pour toute réponse, celle-ci se remet à rire plus fort alors même qu’Ulysse la rejoint, tout excité.

    « Tu n’oserais pas, tu es trop… toi », réplique le préfet.

    L’autre hausse alors un sourcil et esquisse un sourire provocateur, il passe son ticket dans la machine et traverse le portillon sans se tourner. Le tout en une fraction de seconde qui ne laissa pas le temps au noiraud de voir son geste.

    « Espèce de… ! Dis-moi comment tu as fait ! »

    « Ah, mais rien ne m’y oblige. Et puis je ne suis plus de l’autre côté. »

    Il y a des rires dans l’assistance mêlé à ceux de Clara, qui ne veut toujours pas se calmer, en plus des nouveaux chocs de collision, car d’autres n’avaient pas encore compris le fonctionnement. Mais comme ce n’était pas notre cas, on passe finalement de l’autre côté avec Harley. Qui donna un coup à Clara pour la « réveiller ». Surtout par vengeance, en fait. Mais ça n’eut aucun effet, elle était toujours aussi hilare. Et l’autre partie toujours aussi coincé.

    « C’est bon, calme-toi. Ce n’est pas en râlant que le problème va se réglé. Parfois, il faut savoir utiliser son cerveau avant sa bouche –surtout si c’est pour être désagréable », réprimande Roxanne Weasley.

    Il y a en effet une autre Weasley dans le groupe. Qui est encore de notre maison. Parce que seul les notre peuvent consacrer du temps pour un séjour d’instruction alors qu’ils ont d’autre activité qu’ils leur prennent aussi du temps. Par exemple, Roxanne est joueuse dans l’équipe de notre maison, de même que son amie Esther Jackson également présente. Si au début du voyage, elle est resté discrète, c’est parce qu’elle réfléchissait à une tactique avec son amie, pour avoir de quoi proposer une fois de retour, prouver qu’elle ne se reposait pas sur ses lauriers, et puis après tout, c’est une fille loyale sur laquelle on peut compter quand on a réellement besoin. Elle est responsable et juste et confiante. Quoi ? Je l’ai déjà dit ? Eh bien, c’est parce que c’est la vérité et que je le pense réellement. D’ailleurs, elle va nous le prouver sa bonne volonté.

    « Vraiment, parce que tu crois que tu saurais faire mieux peut-être ? » Rétorque vertement le préfet qui est de mauvaise humeur.

    « Volontiers », répond-elle humblement même quand les autres ne font preuve d’aucune politesse.

    Elle effectue alors les mêmes gestes nécessaires pour permettre à l’autre de finalement sortir de prison sous terre, on a l’impression d’étouffer là. Loïc rejoint ses deux camarades sans rien dire à sa sauveuse. Eh bien, quelle éducation, le merci pour son aide et le s’il te plaît de sa demande sont parti où ?

    « Tu pourrais au moins la remercier », lui reproche Clément « parce qu’elle aurait très bien pu… »

    « Me laisser. Ouais, j’ai compris, change de disque. Merci, Weasley. »

    Cette dernière se contente de lever un sourcil en l’air, presque surprise que ce brute puisse connaitre un tel vocabulaire, et hoche néanmoins la tête, acceptant le geste qui lui semblait surhumain. L’écorchant même la bouche.

    Après que tout le monde soit passé par ces portiques à l’invention démoniaque mais qui a bien donné un bon coup de barre à une, qui se relève difficilement en essuyant une larme d’hilarité qui a fini par couler, les professeures nous emmènent à la surface, faisant le plus grand plaisir à une bonne partie. De l’air frais !

    « Bien, maintenant je veux que vous vous regroupez bien, nous allons comme prévue d’abord au chaudron baveur avant d’aller à l’auberge de Journey », nous annonce Prudence Adams.

    « Et surtout ne faîtes pas de contresens », plaisante Jade Dandelion.

    Il est vrai que dans tous les cas, nous nous dirigeons vers des auberges, même si le premier est bien spécial. C’est donc une grande troupe de collégiens qui entre le petit pub-hôtel qui en temps normal aurait pu passer inaperçu si des élèves en uniformes n’étaient pas regrouper autour de la porte pour y accéder. Clara se mit à nouveau à rire.

    « Quoi encore ? » Grince Harley qui se doute que c’est encore de nous qu’elle se moque.

    « B- ben, vous ne trouvez pas ça louche qu’une bande d’étudiant qui entre tous ensemble dans un vieux établissement pratiquement décrépi ? »

    Ne trouvant pas la remarque drôle, on l’observe un peu déconcertées. C’est alors qu’un rire retentit derrière nous.

    « Ah, si, j’ai compris. Genre un réseau illégal d’un établissement qui attire des enfants pour… » Rit Clément avant de se faire couper.

    « Ouais, OK, c’est bon, on a compris », dit rapidement Ulysse, interloqué.

    « Pas la peine d’en dire plus, tu risques de choquer les âmes sensibles », raille Loïc en nous fixant.

    « De qui tu parles ? Nous sommes tous en âge de comprendre ça, je te signale », lui rétorque Esther Jackson.

    « Bah, visiblement non puisqu’un joueur jaune semble assez euh, estomaqué ? », se moque Nathan.

    « C’est encore un enfant dans sa tête », s’incruste Malcom.

    Pour une raison inconnu, ce commentaire fait rougir le poursuiveur des Frelons.

    « Et en plus, c’est une troisième année qui a fait la remarque, alors c’est sûr qu’elle a compris », intervient un garçon des Serdaigle dont la couleur des cheveux sont assez spéciaux. Je ne le connais pas spécialement mais il me semble que son prénom commence par un Al… (Encore un, tien.)

    « Non, pas sûr », commente Roxanne en voyant qu'Harley et moi sommes perdues.

    « Mais il vaut surtout mieux de ne rien dire, vous savez comme elles sont ferventes défenseuses de la cause des jeunes enfants », ajoute rapidement Louis en voyant Nathan commencer à nous expliquer.

    Une lueur de compréhension –et surtout d’amusement- passe dans ses yeux.

    « Ah oui, on voudrait éviter tout débordement de colère », me vise-t-il. « Surtout ne sectionnes pas un membre pour cette petite blague. »

    Alors le groupe diminué que nous sommes ri de son sous-entendu.

    « Hé », je m’offusque. « Ce n’est pas parce qu’il y a eu cet accident que je dois forcément être prise pour une maniaque de la justice. »

    Cette fois-ci pratiquement tout le monde hausse un sourcil circonspect.

    « Oh, c’est bon, arrêtez de vous moquez. Ce n’est pas parce que vous êtes grands de quelque année ou mois que vous pouvez vous permettre. D’ailleurs, c’est bien parce que l’autre l’était qu’il s’est retrouvé puni », me défend ( ?) Clara avant de rire à nouveau, de sa petite blague, j’imagine.

    « Tu ne m’aides pas du tout, là, Clara ! »

    Celle-ci se contente de se contorsionner de rire en secouant la tête.

    « Mais qui a dit qu’elle est intervenu pour ta cause ? » me charrie l’Al.

    Je lui jette un regard scandalisé avant de me tourner vers Harley, ma seule allié.

    « Laisse tomber, ils sont tous corrompus, faut pas perdre ton temps avec eux », me répond-elle simplement en m’éloignant d’eux.

    A raison, puisqu’on nous apostrophe de l’autre côté du pub.

    « Bon, alors, vous venez ?! » Nous presse la prof de la porte arrière de la shop car ayant eu le consentement du gérant pour emprunter la voie sorcière.

      J’ai toujours beaucoup aimé le chemin de traverse, parce que même quand nous sommes en période de cours, c’est toujours aussi bondé. C’est avec difficulté qu’on s’extirpe de la foule pour accéder au grand bâtiment qui nous intéresse. On entre alors en trombe dans la banque Gringotts afin de retirer de la monnaie pour l’élève qui n’a pas eu le temps de faire (il semble en plus que c’est un majeur vu qu’il a sa propre clé), ou d’en convertir pour les autres.

    « Bonjour, monsieur Gorky, c’est pour convertir 10 galions en livres. »

    « Cela équivaut à 60 livres, vous les préférez en billet de quel valeur ? »

    C’est pour cette raison que j’adore le professeur Hopkins, lui au moins nous dit des vrais choses. Voyez comme le banquier est aimable quand on lui demande gentiment un service ?

    « Euh… » Hésite Al (faudrait que je pense à lui demander son prénom, j’ai l’impression de parler d’Alfred).

    « Tu veux des billets de 5, 10, 20 ou 50 livres ? » Lui explique Roxanne.

    « Ah, genre comme le billet de 50 qu’a déchiré Ulysse ? »

    A cette déclaration, le gobelin fait les yeux ronds.

    « Comment avez-vous osez faire une telle… »

    « Mais c’est réglé, ne vous inquiétez pas ! » Calme Esther. « Bref, qu’est-ce que tu veux ? »

    « Euh, donc, pas du 50, qu’est-ce que je peux en faire ? »

    « Dépenser ? » Lui suggère ironiquement Louis.

    « Comme ça, on te passera de la monnaie », ajoute Clément pour éviter scandale.

    « Votre logique m’étonnera toujours », cingle Al avant de répondre « Je pense que je prendrai 2 billets de 20, un 10 et quatre de 5 livres. »

    « Ça revient au même si tu achetais quelque chose à 5 livres et qu’on te rendrait la monnaie », sourcille Loïc.

    « Oui, mais je préfère avoir dès le début de quoi remplir la poche », dit-il en récupérant l’argent moldu et les rangeant dans… la poche.

    « On appelle ça un portefeuille », lui apprend Clément.

    « Oh, c’est bon, hein ! » Réplique le bleu.

    « Bah, quoi, je t’inculque juste leur norme », se justifie le jaune face à la tension.

    « Ah, ouais, l’ingrat ! » Nargue le préfet jaune.

    Alors son ami lui envoie un regard noir qu’il répond d’un rayonnant sourire, les profs nous rappellent pour enfin aller dans notre lieu de logement pour les nuits à venir.

    Journeys Kings Cross St.Pancras, qu’on diminue à Journey est une bâtisse de deux étages, donc l’entrée est une fresque qui représente une tête et si celle-ci n’est pas des plus glamour, l’arrière-plan est beaucoup plus parlant. On nous propose des consignes à bagages, dont personne n’en prend la peine d’en user, après tout, nos malles/valises ne sont pas très gros. Puis, on nous présente nos chambres, qui s’apparentent plus à des dortoirs qui accueillent près de 20 lits. Ce qui signifie une chose :

    « Quoi, les chambres sont mixtes ?! »

    Et que cette constatation ne plait pas à tout le monde. Ben oui, quoi…

    « C’est bon, pas la peine d’en faire tout un foin. Ce n’est pas comme si vous allez faire des bêtises et puis, vous avez trois préfets avec vous en cas de problème », relativise Jade.

    « Ah, ça, vous n’en savez rien ! Nous sommes quand même des ados bourrés d’hormones ! »

    « Et puis, ce sont que des gars ces préfets ! »

    « A croire qu’il n’y a que des gars qui pensent à s’amuser pendant que les préfètes, elles font leur devoir. »

    « Non, Louis est sérieux. »

    « Et puis, Lucas aussi est resté. Et jusqu’à preuve du contraire, c’est un gars. »

    « Un garnement, je dirai. S’il reste, c’est avant tout pour faire des frasques aux étudiants avec son potos James Potter, savez le duo de fou. »

    Qui s’est pas mal calmé quand même. Vraiment, les mauvaises langues...

    « Oui, c’est bien son genre », rit Roxanne.

    J’imagine qu’il est inutile de préciser que depuis tout à l’heure, ce ne sont que les protestations venant de la part des filles.

    « Et on peut entrer, là ? » Demande Nathan en frappant à la porte.

    Parce que bien sûr en apprenant l’information capitale, les filles plus âgées ont fait dégager ces êtres qui ne leur semblent juste pas à leur place. Un dortoir, qui même si possédait une vingtaine de lit ne devrait pas être mixte. Et l’intimité dans tout ça ?

    « Je suis sûr que vous trouverez une solution. D’autant plus que cela va durer pour 4 nuits, et si ça va vraiment mal vous êtes toujours en surnombre. »

    « Ouais, c’est sûr, on pourra se défendre sans nos baguettes. Parce qu’au vue de notre profil, on peut les mettre à terre. »

    Sachant que nous sommes presque un peu plus mince (pas maigre) que les gars.

    « Vous avez de la chance que c’est moi qui ait reçu cette remarque acerbe, parce que ma collègue n’aurait vraiment pas apprécié de se faire culpabiliser ainsi. »

    « Oui, mais vous pouvez nous comprendre, non ? Vous n’avez que des garçons dans vos cours, vous savez comment ils sont, n’est-ce pas ? »

    L’adulte semble hésiter un instant en songeant à ce que l’autre l’avait enjoint d’y réfléchir. C’est vrai que dernièrement, Albus, Alfred et Wyatt ont rejoint le club et ce n’est pas la présence féminine qui saute aux yeux d’après eux.

    « Oui, ben, vous n’avez pas le choix », tranche finalement la prof « au pire, trouvez-vous un compromis avec les garçons –ils ne sont que sept-, demandez-leur de changer de dortoir », propose-t-elle ne dernier recours.

    Sur ces mots, elle ouvre la porte afin de rejoindre sa chambre pour deux. Nous laissant nous débrouiller avec les garçons. Qui sont déjà en pleine discussion avec un nouvel arrivant. Au très fort accent du nord.

    « Qu’est-ce qui se passe ? » demande l’aînée des filles, autoritaire. Et chiante.

    « Je ne sais pas trop, il a un trop fort accent, pas sûr d’avoir compris. »

    Quand le blond aux yeux bleu inconnu au bataillon remarque qu’on parle de lui, au vu de nos regards qui le dévisage, il nous fait un magnifique sourire avant de prononcer une phrase juste indescriptible. Attends, de quelle langue venait-il de parler ? C‘est juste incompréhensible ! Cependant il y a bien une qui a compris et qui de toute évidence n’a pas apprécié.

    « Ok, c’est bon, entrez les gars », lâche-t-elle tout de go et à l’autre « nein danke » Froide.

    Ayant compris qu’elle l’a congédié, l’autre s’en va avec un sourire narquois. Et les garçons comprennent qu’elle ne plaisantait plus.

    « Qu’est-ce qui voulait alors ? »

    « Ce petit con s’est cru malin de vouloir nous faire une proposition d’échange, car ils ont eux aussi en petit groupe de voyage. »

    « Et ? » Demande une fille, un peu irritée car pensant que l’autre a été…stupide d’avoir décliné l’offre.

    « Eh bien, il proposait d’échanger les garçons qui nous accompagnent par lui et ses copains, qui sont apparemment de compagnie bien plus attractive. »

    « Oh. »

    « Mais…c’est… »

    « Juste diffamatoire. Qu’est-ce qu’il a cru ? Juste parce que nous sommes en voyage, il se croit tout permit ? »

    « Hum, si au début l’idée d’échanger nos lits avec les filles pour être dans un dortoir plus adéquat, dirons-nous, était alléchante ; la perspective de vous laisser seules aux mains de ses vicieux est moins bonnes. »

    « Contente de savoir qu’un de vous soit assez responsable. »

    « En fait, c’est surtout l’idée de laisser trois petites de bas âge qui semble mauvaise », dit Malcom, sourcil levé en nous désignant.

    « Eh oh, c’est bon, ce n’est pas parce que nous sommes trois à avoir treize ans que nous sommes si jeunes et pures », réplique Clara.

    Mais les autres restent dubitatifs quant à savoir si nous ne sommes vraiment pas si jeunes que la blonde affirme.

    « 13 ans, c’est très jeune, que faire si jamais vous vous retrouvez dans des situations où vous perdiez votre innocence. »

    « Ouh là, qu’est-ce que ça sous-entend ? » je sourcille.

    « Non, à vrai dire, si on a décidé de rester c’est surtout pour éviter d’avoir des représailles d’une Némésis en particulier », réagit alors Nathan.

    Comprenant que c’est de moi qu’on parlait, je décide de ne pas réagir de manière excessive. Je maintiens mes sourcils froncés.

    « Ouais, on ne voudrait surtout pas se faire punir parce qu’on n’a pas su préserver votre candeur. »

    « Bonne décision », réplique une fille plus âgée.

    Voyant que tout le monde s’est lié pour se moquer de moi, je pousse un soupir désespéré sous les rires de mes amies et camarades de maison en levant les yeux au ciel.

    « Bon comment on procède ? Qui prend la couchette du haut ? »

    Parce qu’évidemment, en plus d’avoir vingt lits dans une chambre/dortoir, il a fallu qu’ils surmontent trois lits superposés. Ce qui en vrai donne 6 triples et une paire. Alors pour dormir, il faut que deux personnes grimpent sur les échelles pour n’avoir que des couchettes où on ne peut même pas se redresser.

    « Je prends la couchette du bas » déclare rapidement Clara en s’y jetant.

    J’échange un regard avec Harley avant de lui faire un sourire…timide ?

    « J’ai une préférence pour celui du milieu… »

    « C’est bon, j’ai compris », soupire-t-elle avec lassitude en grimpant en haut.

    « Noëlle, tu te mets avec nous ? » demande la voix d’Esther à sa sœur aînée.

    Ces deux-là sont tout le contraire que des sœurs puissent être, ou comme James et Albus. Autant l’aînée de deux ans est châtain-clair-blonde aux yeux verts, autant la cadette est brune aux yeux jaunes. Si la première est envoyée à Poufsouffle, la seconde est à Serdaigle. Leur seul point commun ? Elles sont tous deux fans de Quidditch et jouent pour leurs équipes au poste de poursuiveur. Donc, rivales en dehors des cours. La sixième année accepte et prend le bas, tandis qu’Esther et Roxanne ont respectivement le deuxième et troisième étage.

    Les trois cinquièmes années de Poufsouffle se mettent ensemble. D’autre trio se forment encore, mais à la fin ne subsiste que Louis, Al et une fille plus âgée car bien sûr le lit superposé à deux étages a été subtilisé par les deux Serpentards et parce que les effectifs ne sont pas du tout au multiple de 3. 13 et 7, vous voulez en faire quoi avec ?

    « Bof, vous n’avez pas tellement le choix que de vous mettre ensemble. »

    « Ne faites pas de galipettes, hein », plaisante Nathan.

    La fille lâche un rire froid avant de se poser sur le lit du bas après l’invitation de Louis, autant être gentlemen en ce cas. Si la blague fait rire à certain, d’autre semblent moins enclin à en rire, voire un peu gêné (hein, Ulysse ?).

    « Mais comment veux-tu qu’ils fassent des galipettes ? On n’a même pas assez de place pour se mettre en position assise », je lui fais remarquer.

    Il y a comme un temps d’arrêt. Soit on se redresse, soit on cligne des yeux, incrédule. Quoi, qu’est-ce que j’ai encore dit ? Nathan se tourne vers moi avant de sourire doucement en secouant la tête d’un air désolé.

    « Tant d’innocence. Raison de plus de plus pour le protéger. »

    Alors ce fut plus fort qu’eux, des filles pouffent de rire et des gars ricanent, tandis que Clara se redresse et me regarde, scandalisée.

    « Ah bah, bravo, tu viens de détruire ma crédibilité de collégienne qui connait la vie, nous ne sommes pas des prudes, enfin ! »

    « M- mais quoi ? »

    « Non, laisse, ce sont des trucs de grands. »

    « Et qu’est-ce qu’il y a pour que ne puisse pas savoir… ? Oh, putain », jure Harley « Et mais, vous êtes autant pervers qu’eux. »

    « Oh ho, même la gryffondor a compris, décidément, il n’y que les serdaigle qui restent aussi… exceptionnels », nargue Malcom.

    « Eh, nous sommes très bien, pas corrompus comme vous », se défend Louis.

    « Ah, mais qui sait ? Tu as très bien compris l’insinuation, toi », raille Loïc.

    Un infime sourire s’esquisse sur les lèvres de notre préfet qui ne répond rien.

    « Franchement, vous pensez que le changement est encore possible ? »

    « Quoi, tu préfères l’autre gars avec son sourire de pédophile ? »

    « Bien sûr que non, soit pas idiot ! »

    « Remarque, c’est pas plus mal si on se retrouvait avec les autres filles. »

    « Encore s’il y’en a ! »

    « Rho lala, vous n’êtes pas possible, les gars ! »

    C’est en éclatant de rire qu’on sort du dortoir pour aller prendre le déjeuner. En fermant la porte, chacun se met d’accord que notre code soit 62442 et qu’on garde dans notre badge, en cas d’oubli. Une fois au rez-de-chaussée, on entre dans la salle à manger où les profs nous donnent une annonce décisive. Plus que le dortoir mixte, ou pas, à voir.

    « Pardon ? Cuisiner de nous-même ? »

    « Bien sûr, vous pouvez toujours aller manger ailleurs, dans les pubs et café par exemple », ajoute Prudence sans être ébranlée.

    « …Heureusement qu’on nous a dit qu’il fallait ramener de l’argent ! » 

    Oui, parce qu’il n’est pas sûr qu’on puisse payer des souvenirs si on dépense tout l’argent dans les repas.

    « Je n’aurai jamais pensé que ce séjour deviendrait un camping. »

    Au final, Jade choisit deux élèves avec qui elle va nous cuisiner un petit quelque chose. Pendant qu’ils s’affairent dans la cuisine, on voit passer successivement des couples, des groupes de touristes et la bande qui fait un séjour linguistique. Ils sortent tous pour visiter la ville, car ils ont eu le temps de manger, eux. Si certains sont venus nous faire causette, la plupart des filles les ont rembarrés, surtout celle qui avait des connaissances dans cette langue juste imprononçable.

    « Au final, ce sont des quoi ? On dirait trop des accents du nord. »

    « Ce sont des Allemands », déclara-t-elle sans intérêt.

    « Ah, c’est pareil », je dis.

    « Bien sûr que non, ça ne te fait rien qu’on te dit japonaise ? »

    « Bah, on va tous à Mahoutokoro, alors… »

    « N’importe quoi », rit Clara avant de se jeter sur son assiette une fois prêt.

    On se met alors tous à table pour déguster la cuisine improvisée d’une prof d’art et musique (qu’on voit à la présentation –oui, elle a eu le temps) et de deux élèves forcés (certaine partie du repas est crue tandis que d’autre est grillée).

    « Pas fameux. »

    « Y a mieux, surtout. Je suis sûr qu’on trouvera bien une restauration pas chère qu’on pourra se payer pour les 4 jours à venir. »

    « Je ne vais pas vous les déconseiller, mais j’aimerai qu’au moins certain soir, qu’il y ait des volontaires pour le diner. »

    « Ou crêpe partie. Je ne dis pas non », suggère Clément.

    « Je peux cuisiner pour le repas de demain soir. » je propose aussi.

    « Tu sais cuisiner ? » On s’étonne.

    « Oui, je ne suis pas qu’une gamine. »

    « Elle va nous faire des repas à la chinoise. Genre, riz et piquant. »

    « Ouais, un truc immangeable juste pour se venger parce qu’on l’embête trop. »

    « C’est ça, vous pouvez aussi très bien vous ruinez en allant dans ces restaurants hors de prix ou pub trop gras. »

    « Oups, vous l’avez fâchée, attendez-vous à ne rien recevoir à manger. »

    Oh, ça rime. Pour stopper la conversation qui est allé dans une drôle de direction, Prudence attire notre attention en se frappant des mains.

    « Bien, maintenant que le repas est terminé, je vais vous annoncer le programme. Comme nous sommes le premier jour, je vais vous laissez quartier libre de la journée, mais le couvre-feu est à 19 h. »

    « Pour le repas ? » Elle lui jette un regard noir pour l’avoir interrompu.

    « Une des raisons. Ensuite, le réveil se fait avant 10h, sachant que le petit-déj fourni remballe à cette heure-ci. Demain matin, nous visiterons le British muséum de toute la matinée, vous disposerez ensuite de trois heures de pause, histoire de vous trouver un coin pour se poser et manger, ensuite on traversera la Tamise pour aller dans un marché très connu chez…l’autre côté. 

    » Le lendemain, comme il s’agira d’une journée spécial pour certaine personne, la journée sera moins chargée. Nous irons faire un tour plus près du fleuve sans la traverser, en visitant les monuments tel le Big ben et le parc d’à côté. 

    » Le quatrième jour, nous visiterons la partie un peu plus à l’ouest, le musée Victoria et Albert et ses endroits attractives. 

    » Et pour finir, nous irons faire un tour  dans la City pour des derniers emplettes à Brick lane. »

    « Toute la journée ? » demande aussitôt une voix.

    « Toute la journée », lui confirme la prof.

    « Bon, aller, maintenant déguerpissez ! » Enchaîne l’autre prof.

    C’est ainsi qu’on est chassé de notre auberge. Avec les filles on longe la Caladonian Road où on se trouve avant qu’une idée germe dans ma tête et que je les mène à un endroit spécifique. On (enfin, je les fais) emprunte la Nothdown Street et passons devant le restaurant King Charles I qu’on pourra s’y consommer, puis on tourne pour Collier Street où le bout de la ruelle nous ouvre un café Nico sur le côté gauche et un parc Joseph G sur la droite, c’est bien entouré ici. On prend la droite de Rodney St avant d’arriver sur la grande rue de Pontonville Road (dont en vrai, on aurait très bien pu juste l’emprunter dès le départ, mais bon, on a eu des paysage sur ce chemin, au moins). Une fois sur la grande route publique, que les filles n’arrêtent pas de me sommer de question, on ralentit enfin au 122-128. Devant le supermarché Tesco.

    « Tiens, tu veux déjà acheter quelque chose ? »

    « Mais non, enfin si mais pas tout de suite, vous vous souvenez de ce qu’on a parlé ces vacances ? En rapport avec un supermarché chez les…euh ici ? »

    Les voyants en intense réflexion, je souris avant de l’élargir en voyant la lumière chez Harley. Tandis qu’avec Clara, seule une barre soucieuse est présente.

    « Oh, tu veux parler de David ? »

    « Quoi, Dave, le frangin de Chloé ? »

    « Oui, oui, bonne réponse, ben, figurez-vous qu’il travaille ici ! »

    « Non… attends, comment tu le sais ? Ne me dis pas qu’il te la dit ? »

    « Si, si, on a correspondu après les vacances et je lui ai parlé du voyage, et même promis qu’on irait le rendre visite. Ça tombe bien, non ? »

    À ce moment, je n’ai pas compris pourquoi Harley était aussi incrédule et je n’ai pas cherché plus pour les entraîner à l’arrière de la boutique où le personnel prend un temps de pause. Il est là, que je savais car il m’a aussi dit ses horaires.

    « Coucou, David, on est venu te dire bonjour ! »

    Il se tourne vers nous alors qu’il terminait d’engloutir son sandwich –du magasin, bien sûr, il ne va pas faire de la concurrence ailleurs-, en nous reconnaissant, il nous fait un rayonnant sourire.

    « Hey, vous venez d’arriver ? » nous salut-il.

    « Ouais, et on est direct venu te voir, tu devrais te sentir honoré », répond Clara.

    « Haha, oui, je le suis et je vous souhaite les bienvenues. »

    Harley n’a étrangement rien dit. Pourtant elle semble bien l’apprécier. On discute encore un peu avant qu’il nous laisse en déclarant qu’il doit aller travailler. Comme on avait encore envie de papoter avec lui pour qu’il nous en dise plus les lieux, on entre dans l’établissement en flânant dans les rayons et discutant avec David, simulant une demande de renseignement. À moitié vrai, puisqu’on demande bien des renseignements mais on discute bien aussi.

    Au final, on achète quelque petite chose, notamment des ingrédients si je devais bien faire la cuisine avant de le quitter car il avait terminé sa journée, tout comme nous. Il est 18h33, on y a passé cinq heures. Sur le chemin du retour, on discute beaucoup sur ce qu’on pourrait faire le mercredi, une journée presque libre grâce à saint valentin. En rentrant, on passe par la cuisine (enfin, moi, les filles m’accompagnent) pour déposer nos achats dans le réfrigérateur ou placard (mais attention à ne pas se faire voler, ne sait-on jamais). Le soir, on mange des pizzas carrées commandés par les profs avant de se saisir chacun un gâteau au chocolat acheté dans une grosse boîte par des garçons qui ont la gentillesse de partager avec tout le groupe. À la fin, on était tous rempli. Arriva l’heure de se laver. Est-ce que les salles de bain sont également mixtes ou… ?

    Verdict : Salle de bain séparé, avec chacun six cabinets de douche. Encore heureux, j’ai envie de dire, manquerait plus qu’on se lave ensemble, sexe mélangé. Les serviettes ne sont pas disposés, mais chacun prend la sienne et basta. Et autant de lavabo que des cuvettes, rassurant.

    Brossage de dents et rinçage de visage terminé, chacun rejoint son lit car le dortoir n’est pas assez grand pour qu’on puisse s’installer quelque part et papoter mais d’autre peut vaquer à leur occupation. Moi, par exemple, je m’occuper de coiffer Esther car elle se plaignait que ses longs cheveux sont embêtant durant le sommeil, du coup je lui fais un tresse à cinq brins sur le côté afin que cela ne la gêne pas. Pendant ce temps-là, des notes de guitares s’élèvent dans la bâtisse, car les murs ne sont pas insonorisés. Mais comme c’était bien joué, il n’eut pas de plainte et donnait une ambiance très paisible et agréable. La coiffure terminée, je remarque que les rideaux de pratiquement tous les lits sont tirés, sauf certains qui veulent encore profiter de la lumière allumée pour lire –vive les interrupteurs- je grimpe alors jusqu’à la deuxième couchette, arrange quelque affaire de ma valise qui se trouve accroché aux barreaux du lit –avec une corde- avant de me coucher en tirant aussi le rideau.

    21 heures 30 : la première journée s’achève et je me sens très satisfaite.

    Journal de bord : Jour 2 - Mardi 13 février 2020 à 8 :00 Am

    La première chose que je fais dès le réveil est de courir jusqu’à la salle de bain et prendre une bonne douche chaude. Oui, apparemment, si on arrive tard, on a des douches froides. Ces embêtant mais c’est les inconvénients de vivre à plusieurs, enfin pour les moldu bien sûr. Il n’y a pas ce genre de problème à Poudlard.

    Après m’être bien rafraichi, je me sens rayonnante pour cette nouvelle journée dans ce monde si différent de la nôtre. Vêtue de mon uniforme, je descends dans le salon, ignorant si le déjeuner était déjà disposé. Des bruits se font entendre, surprise qu’il y ait d’autre lève-tôt, je me dirige à pas de loup vers la salle commune. Un gars, du second cycle au vue de sa carrure, est à genou dans un coin de la pièce en train de faire quelque chose visiblement. Je me mets à côté de lui, très silencieuse visiblement vu qu’il ne semble pas m’avoir remarqué. Je le reconnais alors, c’est le Poufsouffle Clément Godage, il est en train pénétrer le bout d’un fil dans un creux fait pour. Le dit fil noir est relié à un étrange boitier qui peut se séparer en deux puisqu’il a un clapet.

    « Qu’est-ce que tu as fait ? »

    « Ouah ! » S’écrie-t-il en sursautant. Il fait volte-face pour me voir, expire, soulagé. « Tu m’as fait peur. »

    « Ça clignote. » Je lui dis simplement en désignant l’éclat qui s’est allumé.

    « Ouais, c’est normal je viens de le charger », m’explique-t-il tranquillement en s’asseyant à sa place. 

    « Quoi ? » je fais en m’installant à ses côtés.

    « De quoi ‘quoi’ ? » Il fait en replaçant la boîte devant lui.

    « Qu’est-ce que tu as chargé ? » Je regarde la boîte qu’il a replacée.

    « Mon ordi », répond-il en désignant la boîte en question.

    J’hésite un peu pour chercher le mot dans mon dico virtuel. Ah, ordinateur.

    « Ah, tu fais ça pour avoir du réseau ? »

    « Euh, non, non, le réseau, je l’ai grâce au Wi-Fi gratuit, je le recharge juste. »

    « Comment ça ? »

    « Ouais, explique un peu », s’incruste Ulysse par derrière me faisant sursauter. Encore un lève-tôt. Pas le moins surpris par sa venue (tiens, ça fait de moi un arroseur arrosé), son ami réfléchit à une réponse. Et illumination !

    « Euh…attendez, je vais faire plus simple. »

    Il tapa rapidement les touches sur son ordinateur avant de diriger son écran vers nous. Il y avait la définition de ce qu’il n’arrivait pas à expliquer. C’est trop… wow, un dictionnaire virtuel comme le mien. Puis il nous montre encore définition pour satisfaire notre curiosité, car il était bien amusant de le voir taper les touches avec une rapidité hors norme. Je me demande comment il fait d’ailleurs, il n’a pourtant pas accès à sa machine durant les cours. Enfin, bref, après avoir surfé sur le net, il va sur un site en particulier, appuis sur un lien puis un petit rectangle noir apparait.

    « Ça vous dit un petit film ? » nous propose-t-il.

    Tout de suite après, un son de percussion sort de l'ordi et l’écran prend l’ensemble de l’écran (enfin…) et les mots 20th century fox en or massif apparaissent. Ils sont projetés par des lumières en contre-plongée qui fait penser aux Etats-Unis et à raison, puisqu’en fond on voit les néons qui présente la ville d’Hollywood. Puis l’image change et une écriture beaucoup plus arrondi inscrit les mots Walt Disney Picture.

    « Ah, les films Disney sont ceux qui ont bercé mon enfance », soupire Clément.

    Une pointe de nostalgie ponctue sa phrase avant que mon attention soit à nouveau attirée par le film, du coup je n’ai pas vu le titre. Au fil que le film avance, je comprends que c’est une comédie musicale. Chaque personnage ne peut faire un pas qu’il va se mettre à chanter. C’est drôle et attendrissant. Je comprends mieux pourquoi il est attaché.

    « Bah, il y a des lève-tôt, ici. Vous ne prenez pas de petit déjeuner ? »

    « Si, si, une fois qu’on aurait fini le film. »

    Au final, ce n’est qu’une fois la moitié du groupe réveillé qu’on mange ce qu’on nous propose, c’est-à-dire tartine grillé à la confiture/chocolat, ou céréale.

    « Bon, comme tout le monde est levé, nous pouvons nous mettre en chemin. »

    Il y a un dernier passage dans le dortoir, ou tout le monde prend au moins un sac pour les filles, son portefeuille ou monnaie, un plan de la ville et en route. Pour aller au célèbre musée, on peut très bien le faire à pied, aussi une demi-heure plus tard, on se trouve devant l’imposante monument qui respire d’authenticité.

    La visite était très instructive. On s’immerge facilement dans l’ambiance, les trésors et bibliothèque de ce lieu sont imprégnés de l’histoire des moldu, on a juste l’impression de les vivre. Que ce soit des colonnes de pierres qu’on passe à côté, des plafonds en arcades, des tableaux…Absolument tout est fabuleux. Ce n’est que près de deux heures plus tard qu’on en ressort tout retourné. Eh bien, faut croire que leur histoire à ces moldu n’est pas banale. La partie égyptienne est celle qui m’a le plus charmé. Cette civilisation est très surprenante !

    À la sortie du musée de la visite époustouflante, on se regroupe au muséum st où les deux adultes nous rappellent de nous retrouver dans trois heures, donc 15h. En ce qui concerne le midi, on avait un large rayon de choix, et comme on voulait vite se débarrasser d’une telle corvée, on est allée au Fish and chips à côté du nom de Fish Face. Bon, je ne cache pas que c’était quand même très bon, cependant nous nous ne sommes pas attardés car Clara voulait qu’on passe par quelque part, donc on les a emporté sur le chemin. On avait marché un bon moment et quelque fois, on rencontrait d’autre membre du groupe qui soit décidait de passer le temps à la National Gallery, de grande chance qu’il s’agit ceux de l’option art et musique (préjugé ? Peut-être.), soit London Transport Muséum, pour les fanas du Poudlard expresse, qui sont assez curieux de voir comment ces véhicules fonctionnent.

    Notre destination n’est pas la galerie d’art, mais tout près. Au bout d’une dizaine de minute et après quelque tournant, on s’arrête à la Covent Garden.

    C’est une longue allée qui servait de marché, à l’époque. Aujourd’hui, c’est un site touristique très réputé où nombre de magasin sont ouverts, qui accueille bien sûr beaucoup de client, ce qui fait que la marche est un peu difficile. Mais Clara ne semble nullement perturbée qu’elle nous mène Harley et moi, là où elle veut. Contrairement à hier où je les menais où je voulais. Reste plus qu’à Harley de le faire, mais elle ne fera pas, de nous trois c’est la plus mature. Ou rabat-joie.

    Finalement, on s’arrête devant une échoppe où un vendeur vend (vive la logique) des disques. Mais ! (parce qu’il faut l’ajouter où Clara vous fera vivre un enfer) Ce ne sont pas de banals disquettes, ce sont des cd Blu-ray pour des animés. Oui, les versions numériques des mangas. Et attention, elle va me faire une annonce !

    « Tiens, voilà, c’est ça des magical girl. »

    Elle me pointe la couverture où l’intérieur reposent deux disques bien emballés, cinq filles sont présentés, chacune vêtue d’une uniforme atypique au genre dénudée, volant et pailletée, cinq couleurs différents. Rouge, bleu, vert, orange et violet et chacune un instrument de leur couleur. Le sourire aux lèvres, confiantes, ce sont celles qui vont sauver l’humanité grâce au pouvoir de l’amour.

    « Alors, c’est elles. Mais…comment elles font pour sauver le monde si elles sont enfermées dans ce film plastique ? »

    (L’image qui pourrait résumer l’ensemble du chapitre)

    Un moment de flottement. Comme quand j’ai répliqué pour la galipette (que je n’ai d’ailleurs toujours pas compris), comme à chaque fois que je pose une question qui exaspère Clara mais qui au final…

    « Bwahahahahaha !!! »

    Éclate de rire. Encore une fois, elle s’écroule sous l’hilarité. Depuis le début du séjour, ça va être la troisième fois qu’elle s’assoie par terre, parce que ses jambes ne pouvaient plus le porter sous son rire incontrôlable. Cette fois-ci n’est pas différent des autres, les passants lui jettent un regard incrédule se demandant si elle va bien, tandis que même le vendeur reste interloqué par ce que je viens de dire. Blessée, je me tourne vers Harley qui fuit me regard, faisant comme si elle ne me connaissait pas. Allant jusqu’à reculer. Mais… !

     

    « Aller, c’est pour me faire pardonner », insiste Clara en me rattrappant, les yeux brillant de rire.

    Je lui jette un regard blessée en jugeant si elle ne se moquait pas encore de moi. On s’échange un long regard où je mesure son taux de crédibilité (comme elle appelait la veille) avant que je ne voie les frémissements de ses lèvres.

    « Tu vas encore rire à mes dépens ? » Je m’apitoie.

    « Mais non ! Enfin, bien sûr, on va rire, mais ensemble ! »

    « Promis ? », s’assure Harley.

    « Mais oui ! »

    Les deux ignorantes de ce monde (Harley et moi) se regardent avant d’hausser les épaules en se disant « pourquoi pas » ? Si elles savaient… Et peut-être commencèrent-elles à se douter de quelque chose quand la blonde les fit passer devant deux cinémas sans entrer, car c’est bien dans un tel lieu qu’elle voulait les y amener. Que leur réserve-t-elle encore ? (Bon, ok, j’arrête les pronoms aux troisièmes personnes du pluriel mais comprenez mon désappointement !)

    En cinq minutes, nous sommes arrivées à Leicester Place, et sans que je ne comprenne comment, on se retrouve à faire la queue pour se prendre des places de cinéma de Prince Charles.

    « Bon, on regarde quoi ? Un horreur, action ou comédie ? »

    Avec doute, j’échange encore un regard avec Harley, vraiment rien de louche là-dessous ? Si, pourquoi ces trois genres en particulier ?

    « Disons une combinaison des deux derniers, ok ? » Choisit-elle sans nous.

    Elle monologue, là, non ? Bref, le film choisi (qui sera mon deuxième de la journée, mais chut), on s’achète un paquet de pop-corn taille XL qu’on s’enfile avant même le commencement du film. Enfin, elle commence par … une explosion. Je sursaute violemment, manquant de faire renverser les boules de maïs grillés sur mes jambes –étant au centre, je devais bien garder la boîte-. Ensuite sur la même lancée, il y a des projectiles qui éclatent de partout surtout sur l’objectif de la caméra, du coup beaucoup arrive sur l’écran.

    « Si c’était en 3D, ç’aurait donné un effet d’enfer », remarque Clara.

    Je n’ai aucune idée de ce qu’est un 3D, mais son commentaire ne me laisse pas un large choix de l’idée. Et quelque part, je soupire de soulagement.

    Et ça finit par arriver, un des débris, plus gros que les précédents, se fracassent contre le champ de la caméra. Et comment que c’était gros, c’était un corps ! Un crâne pour être plus exacte, alors ma réaction ne se fait pas attendre, je crie.

    À vrai dire, c’était censé être un passage drôle, parce que c’était tellement mal foutu que ça frôle la dérision, mais j’étais plus surprise que dans l’histoire. Donc, mon cri aigu et bref m’a paru étrange venant de ma gorge.

    Le film allait en s’empirant. Si ce n’était pas des scènes d’explosion, c’était des bagarres et pas dans les règles, les acteurs utilisaient beaucoup d’objets plus étranges les uns que les autres pour servir soit de projectiles soit d’arme et dans les deux cas, je suis toujours très surprise, ce qui m’arrache des cris comme au début, qui finit bien sûr par agacer certain.

    Aussi quand mon prochain cri est sur le point de lui aussi passer à travers mes lèvres, je ne suis qu’à moitié surpris qu’une main se pose sur ma bouche pour me réduire au silence. Cependant, ce qui manque de me donner une crise cardiaque est de découvrir le propriétaire de la main.

    « Purée, un screamer ! » s’écrie à son tour Clara en voyant ce qui m’a choqué.

    Harley s’écarte aussi du dossier de son siège. Vu que c’était de là que sortait… le ninja sans visage. Un vengeur tout noir qui n’a ni visage ni couleur !

    Et Qui me fait signe de me taire.

    Eberluée par sa demande, j’exécute tout de même en acquiesçant de la tête, histoire de lui faire signe qu’il peut me lâcher. Pendant qu’il se retire des rangés de place des spectateurs, avec les filles on reste figée de stupeur sans plus suivre le film. Alors c’est un ninja mouvant dans une salle de projection pour…quoi ? Calmer les spectateurs trop encombrants qui dérangent la bienséance du jet ?

    On s’échange un regard neutre. Avant que le petit rire d’Harley ne résonne. Rapidement suivi des nôtres. Fou lala, c’est quoi cette bin ‘s ? Impossible de nous calmer, notre rire finit par prendre de l’ampleur alors même que le film ne demandait pas tant de rire. Les ninjas, comprenant qu’on riait juste entre nous, décide d’user de la manière forte pour nous taire, ne nous voyant pas se calmer.

    Quelque instant plus tard, on était dehors, rejoignant le point de rendez-vous.

    « J’arrive pas à y croire qu’on est sortie avant la fin du film ! »

    « Bof, ce n’est pas comme si tu ne t’y attendais pas du dénouement. »

    « Et puis, tu l’as un peu cherché, c’est bien pour ça que tu nous as invité dans ce cinéma, non ? » je la charrie.

    « Oui, mais je ne pensais pas qu’ils allaient nous jeter dehors ! On a payé, quoi ! »

    « Estime-toi heureuse qu’ils n’ont pas récupéré la boîte de pop-corn », taquine Harley en saisissant une poignée.

    « Encore heureux, c’est notre consommation ! »

    « Puis, de toute façon il était temps qu’on se retrouve. Ton film a failli nous rendre en retard avec ses 2h40 et quelques. Heureusement qu’on est sortie. »

    « Pff… »

    Je me tourne vers Clara en la voyant pouffer à nouveau de rire avant que je ne la rejoigne, c’est trop tentant. Bon sang, c’était une bonne expérience. Autant que celui qui suivit. 15h 30 : on se trouvait sur la place de Borough Market. Vendant principalement de l’alimentation, étant un marché, on se balade un peu dans tous les sens, sans destination. Dans une dernière tentative de s’intéresser aux articles, on tombe sur le trio de Poufsouffle qui restent à l’entrée de l’allée. N’ayant rien d’autre à faire, on les rejoint. En s’approchant, on voit qu’ils n’ont pas rien à faire, leurs mains sont occupées à taper des touches d’une console quelconque.

    « Coucou, vous jouez à quoi ? »

    Si deux d’entre eux lèvent leurs yeux vers nous, celui du préfet est bien concentré sur son jeu. Ça me rappelle ma première rencontre avec Emil et Ionise. Comment le comportement d’Emil m’a énervé à cette époque.

    « On essaie de battre un record au tetris. »

    « Oh, cool, on peut essayer ? » S’exclame Clara.

    Un peu « je m’incruste », néanmoins Ulysse n’y voit pas d’inconvénient et lui propose sa console que Clara s’empresse de commencer la partie. Peut-être qu’il en a marre de ce jeu.

    « Tu veux aussi essayer ? » Nous demande Clément. Par contre, je ne sais pas laquelle. « Attends », m’adresse-t-il en donnant son appareil à Harley.

    « Bah, laisse, ce n’est pas grave », je dis en voyant le noir à fond.

    « Ah, mais non, ce n’est pas juste que tu ne puisses pas y jouer juste parce que Loïc ne veut pas lâcher la sienne. Faut toujours qu’il ne fasse pas pareille, après il s’étonne pourquoi il a été choisi préfet », simule son ami.

    « Arrêtes, ce n’est pas pour ça », proteste l’autre en voulant lui donnant un coup via sa console.

    Clément lui rit au visage pour réponse et se saisit de son jeu en évitant le coup avant de me le tendre avec un sourire après avoir jeté un coup d’œil au jeu.

    « Quand je disais que tu ne fais rien comme les autres. Il a fallu que tu fasses une partie de Pac-man, hein ? » Il reçoit un coup bien senti dans les côtes.

    De mon côté, je suis déjà aussi à fond dans le partie que mon prédécesseur. C’est fou comme un jeu d’arcade peut être aussi stressant qu’un film d’action.

    « Ah, je me suis encore fait manger. Enfin, non, j’ai plutôt mangé la mauvaise chose. » Je m’auto rectifie.

    Me prenant en pitié, on me donne quelque astuce pour me mener à la victoire. C’est ainsi qu’on nous trouve, trois filles en train de jouer, assistés par trois de leurs aînés. Si on se moque un peu de nous parce qu’on n’a pas du tout profité pour avoir visité les alentours, on leur rétorque que ce n’est pas bien intéressant d’admirer les quartiers d’affaire, il y a quoi Tower Bridge et ? Bref, on finit par prendre le chemin de retour dans un bus à étage qui nous permet de profiter du paysage, avec une conduite plus douce que le magico bus, bien sûr.

    En rentrant à l’auberge ce soir, je me suis vite affairée dans la cuisine pour le repas que j’ai promise. Je prends alors les ingrédients que j’ai achetés la veille au Tesco Market, sous les conseils de David. En vérifiant que rien ne manque. Bien, il n’y pas de truand à ce que je vois. Ou pas encore.

    « Voilà, du curry mélangé à du riz cantonais, spécialité chinoise. »

    « Tu n’as rien mis de bizarre, hein ? » Regarde Nathan, dubitatif.

    Je m’immobilise alors je suis sur le point de m’installer.

    « Si, si, je ne sais pas pour votre régime alimentaire, mais j’ai utilisé de la viande de bœuf, des œufs –beaucoup, je tiens à préciser- des petits pois… »

    « Oui, ok, c’est bon, j’ai compris », me coupe-t-il dans mon énumération « Bon appétit. » Souhaite-il.

    À chacun de répondre ou non. Je prends une première bouchée et mâche avant de jeter un regard vers les convives. Personne n’a recraché et pas de grimace notable, satisfait je termine mon assiette avant qu’un troupeau ne se décide de remonter ensemble à l’étage pour aller prendre une douche.

    Deuxième jour : Instructif et surtout bonne rigolade. Hi hi.

     

    Journal de bord : Jour 3 - Mardi 14 février 2020 à 10 :00 Am

    Des bruits de pas se font entendre du haut des escaliers. Quelque instant plus tard, de courts cheveux châtains (on connait déjà son identité, non ?) apparaissent dans l’encadrement de la porte menant à la cuisine. Quand il nous voit, il pousse un soupir soulagé.

    « Qu’est-ce qui se passe ? Pourquoi il n’y a plus personne à l’étage ? »

    « Tu te souviens de quel jour nous sommes ? »

    Il nous jette un regard perdu.

    « Le 14 février, mon grand, c’est saint valentin », précise Noëlle.

    « Ah », fait-il simplement. « Donc, vous… »

    « Ouais, on fait du chocolat. Pas pour quelqu’un en particulier, mais tu vois comme les gars sont des machistes, ils ont décidé de nous laisser nous occuper de « nos devoirs de filles », donc on se retrouve dans la cuisine à pétrir la pâte. »

    Eh bien oui, nous ne sommes que des filles dans l’espace exigu. Heureusement que les autres groupes de vacanciers ne sont plus sur les lieux, pas sûr qu’ils auraient assez de place pour circuler.

    « Ah, même Weasley ? » Il parle des deux. Oui.

    « Certains ont de longue jambes » répond Esther en mesurant le poids de farine demandé, mais elle verse une grande quantité sans prendre en compte…

    Ayant trop mis et d’un coup, elle tousse un moment pour évacuer ses bronchites des poussières de farine avant de s’excuser de sa bêtise.

    « Bon, et comme toi, tu es gentil, tu vas nous filer un coup de main, hein ? »

    Si la formulation semble complaisante, elle n’en laisse toutefois pas de refus. Le joueur jette un regard circulaire dans la pièce, dont nous répondons d’un pauvre sourire ou de geste encourageant.

    D’un coup, un bruit d’explosion se produit au fond, là où se trouve la micro-onde. Clara regarde à travers la vitre opaque du boitier avant de nous rassurer d’un sourire XL. Ce qui en soi n’est absolument pas rassurant.

    Oh, oui, il en avait bien besoin du courage. Puis de toute façon, il n’a pas petit-déjeuné, alors ça compense. Enfin, je l’espère pour lui.

    On rejoint le reste du groupe une heure plus tard, vers 11 heures.

    « Alors, on s’est bien amusée à jouer les cuistots ? » Se moque gentiment Loïc en voyant son condisciple s’approcher de leur groupe en plaine contemplation de la Tamise, célèbre fleuve qui traverse la capitale. Et de son illustre monument.

    Oui, je suis en extase devant le Big Ben, même si on l’a déjà vu hier. Bref, le joueur des Frelons fusille son ami du regard, l’air de vouloir lui faire passer un message du genre « Bande sales traitres, vous m’avez abandonné aux mains de diablesses ». OK. Je ne sais pas ce qui m’arrive, surement trop d’adrénaline dû à la surconsommation de chocolat et de sucre. Ça n’a jamais été bon pour mon organisme, mais je n’en fais évidemment qu’à ma tête.

    « Oui, énormément », répond néanmoins Ulysse « Au moins, j’ai eu des chocolats. Ce qui m’étonnerait que ce soit votre cas après votre comportement. »

    Ce qui a pour effet de lui enlever son sourire à ce petit prétentieux. Bon, il est grand, mais passons…

    « Sérieux ? Mais j’attendais ça avec impatience », se plaint Clément.

    L’air de celui qui vaut dire « J’ai raté le déjeuner exprès pour vos chocolats, n'allez pas me faire ce coup ! ». Il me semble avoir dit que je devais arrêter le chocolat combiné au sucre, hein ? Oui, parce que pas moyen qu’il ait dit (ou vouloir dire) ça parce que midi n’était pas encore arrivé.

    « Han, et vous avez vraiment cru que c’était notre rôle d’en faire ? »

    Les garçons se regardent entre eux, tandis qu’à l’écart Roxanne essaie de s’excuser auprès de son amie pour l’avoir abandonné en lui aidant à enlever la farine qui lui est resté dans les cheveux, qu’Esther a soit dit en passant toujours gardé ma tresse à cinq brins. Louis reste à l’écart nullement touché par la conversation car mangeant justement un carré au chocolat qu’il a reçu d’une des filles qui s’est enfuient, surement pour le lui en acheter.

    « Ben oui… » Répondent-ils.

    Ce qui entraînent des froncements de sourcils, pendant que les profs rient de notre altercation, pas vraiment mais qui ne va pas tarder à en devenir une mais violent. Ce sont de vrais machos, en fait.

    « Ah oui, ben, dans ce cas, va falloir vous bouger pour les avoir. »

    Incompréhension. Seul trait lisible sur leur visage. Ils demandent plus d’information. Ce qui nous arrache un sourire. Je jette un regard entendu avec Clara et Harley qui me le rendent bien.

    « Eh bien, comme vous semblez très avides et que vous pensez que le rôle de la femme est de cuisiner pour les hommes, il faut tout de même que ces derniers aient une petite fonction dans l’équation en dehors de manger, s’entend. Donc… » Elle fait durer le suspense, juste histoire de les faire saliver d’avance « Nous vous avons prévu une petite chasse au trésor. »

    « C’est-à-dire ? »

    « Les chocolats sont faits, préparés et emballés, mais nous les avons disséminés un peu partout dans le quartier, afin de rendre la chasse au chocolat tel une visite des lieux. Voyez comme nous sommes prévoyantes, d’une pierre deux coups. »

    On se tourne alors tous vers Esther Jackson qui a fini d’enlever ses dernières miettes de farine en lâchant ses cheveux, qui lui sont maintenant bouclés, et qui lui vont très bien.

    « C’est très sympas de votre part. Au fait, Jackson, tu es très jolie comme ça. »

    Notre poursuiveuse hausse un sourcil, un sourire apparaissant à ses lèvres.

    « Je te remercie, Godage, mais n’espères pas obtenir de l’aide de ma part. »

    Clément hausse les épaules, sourire aux lèvres.

    « J’aurai essayé, au moins. »

    Il n’essaie même pas de cacher sa tentative de soudoiement. Oui, je crée des néologismes quand je suis droguée de sucre. Non, en fait, je le fait tout le temps

    « Donc, on commence ? » Demande Nathan.

    Il y’en a un qui est impatient de goûter nos douceurs, qui j’en suis sûr sont très bien réussis. Impossible de rater des chocolats, voyons.

    « Bien sûr. Alors, vous disposez à chaque fois des indices qui vous mèneront à la suivante où à l’emplacement finale, le premier est celui-ci. »

    Elle lui tend une bandelette de parchemin –qu’elle a pris soin d’en ramener, on ne change pas les bonnes habitudes, ou mauvaises-, le préfet des serpents n’attend pas pour lire et les autres se rapprochent pour en faire de même.

    « Dame nature est mon nom, je suis l’origine avant que la descendance de dieu ne viennent me remplacer. Mais je reste présent pour ceux qui le valent. »

    « Le parc », s’exclament-ils d’une même voix. (Comme un seul homme, haha)

    « Oui, mais lequel ? » Se reprend vite Loïc.

    « Oui, c’est pas ce qui en manque à Londres », consent Ulysse.

    « En plus, c’est faux, elle n’est pas remplacé ici », chipote Al.

    « Bof, tu sais, les filles, hein », lui répond Ulysse, tout sourire.

    « Et j’imagine que tu ne vas pas aider ? » Suppose Malcom.

    « Gagné », lui sourit largement le jaune.

    « Tss, traitre », souffle Clément.

    Ulysse lui fit un magnifique « tu te moque du monde ? » avec un sourcil. Ne suis-je pas trop poétique quand je suis droguée de cacao ? Non ? Tant pis. 

    « Bon, autant aller vers celui qui est le plus près. » Propose Louis.

    « Y’en a deux », contredit Nathan.

    « Bah, faisons arm stram gram, je ne sais pas, faudrait songer à bouger ! »

    « Pourquoi, t’es sur les nerfs ? T’as bouffé quoi ? »

    « Du chocolat. »

    « On ne veut plus t’entendre. »

    Là, Clément Godage lui dit clairement « sale traitre » que notre préfet répondit d’un magnifique sourire émietté de chocolat, histoire de bien appuyé sur le bobo. Je plaisante, je parie qu’il ne s’en est pas rendu compte. Mais c‘est pire, non ?

    « Bon, vous vous bougez les garçons ? Les filles ont raison de faire ça, cela ne pourra que stimuler la visite des lieux », Jade donne de son avis.

    « Par contre, ne vous laissez pas seulement appâté par la nourriture », avise Prudence. Trop tard, ils sont déjà partis car ne sont pas fan des grand discours.

    Diverti, on (oui, même le groupe de fille qui nous a abandonné, autant resté ensemble et s’amuser, aussi) les suit dans la direction du parc James. Car on a bien entendu, pendant l’heure passée on a déjà fait un tour rapide des places qu’il serait susceptible d’attirer les touristes, parce que les chocolats ça s’en fait vite alors, on a comploté le reste et aussi rendu visite éclair à David pour lui fourré les nôtres. Dont Harley fut particulièrement satisfaite.

    « Pourquoi ici en particulier ? C’est plus grand, en plus. »

    « Ben, justement plus facile à cacher des œufs en chocolats. »

    « Et surtout plus difficile à trouver. »

    « Pis, qui a dit que ce sont des œufs ? »

    Ils s’arrêtent si brusquement qu’on manque de leur rentrer dedans.

    « Mais ça veut aussi dire que ce sont forcément plus gros que de simple œufs, non ? » tente Clément en se tournant vers Ulysse.

    Mais celui-ci avait déjà mis ses écouter de son magipod.

    « Bon, faudrait peut-être songer à avancer si vous voulez les avoir plus vite. »

    À l’entrée du parc, ils sont à nouveau arrêtés. Une feuille sortit d’un tronc.

    « Bravo, premier piste évincé. Maintenant la suite. »

    Les garçons lui font une moue avant de détourner l’attention vers le parchemin.

    « Je suis enfermé dans un amas de terre, je suis contre le feu et je vous suis indispensable pour vivre. »

    « C’est sans queue ni tête », commente Malcom.

    « Non, tu es juste mauvais joueur », réplique Ulysse au tac au tac.

    « Dis celui qui s’est investi dans l’énigme », renchérit son rival.

    « A moins que ce soit toi… ! » Déclame Clément.

    Un raclement de gorge les ramène de leur délire.

    « Le temps coule, je dis ça, je dis rien », fait Noëlle.

    « Bah, c’est simple : tout ce qui est enfermé sous terre sont des cercueils, contre le feu il n’y que des zombies et ce qui nous est indispensable c’est le sport. »

    Aussi soudainement qu’il a dit ça, je pouffe avec les filles dans notre coin.

    « N’importe quoi, toi ! Le sport n’est pas indispensable ! » Rétorque la fille.

    Ah, c’est tout ce que tu trouves à relever ?

    « Si, pour avoir une bonne ligne, il faut en faire », contredit son condisciple.

    « C’est aussi coq à l’âne que l’énigme, et puis les zombies n’ont rien contre le feu », rectifie Loïc.

    « Bah, dans ce cas, les pompiers avec leur tuyau d’eau. »

    « Ah, on n’est plus loin », je décide de leur filer un coup de pouce parce qu’à ce train-là, on n’est pas sorti du chaudron baveur.

    Même si je reçois un regard de reproche. Et un sourire de remerciement.

    « Donc, ça a rapport avec l’eau ? Un sort… » On toussote « …tie d’eau. »

    « C’est quoi ça, une sortie d’eau ? » Corrige Roxanne.

    « Genre une rivière ou fleuve… »

    « Fleuve ? Mais on vient d’en quitter…Ah, le lac ! » Et ils accourent.

    « Pf, on a frôlé la catastrophe en capotant la couverture. »

    Tu ne crois pas si bien dire. On arrive près du lac, je me tourne vers le paysage, c’est vrai que ce n’est pas un panorama à rater. C’est tout de même un état naturellement conservé. Pendant qu’ils sont à la recherche d’un indice pour la suite, je vois Al se prélasser près du point d’eau. Soudain, un boomerang lui fonce dessus et l’atteint au plexus. Il se plie en deux, l’arme du crime se posant à côté.

    « Oh, mince », maugrée Noëlle en cachant une manette dans la poche de sa jupe.

    « Prière de ne pas s’en approcher. Signé : girl power. » Lit Nathan en ouvrant un des pâles.

    « OK. Deuxième piste, atteint. »

    « Oui, surtout au plexus du pauvre Aly », raille Clément.

    Il y a des ricanements tandis que celui-ci est toujours roulé en boule et lâche un gémissement à fendre l’âme. Clara le prends en pitié.

    « Oh, aller, vois le bon côté, c’est toi qui a reçu les premiers chocolats », se disant elle saisit le projectile et ouvre l’autre pâle pour tendre deux cloches en chocolat au souffrant.

    Nathan s’offusque d’être passé à côté du trésor, mais reste sans voix.

    « Dis donc, je croyais avoir dit pas de ma… » Prudence se fait couper par des chut intimés. « Oui, enfin, vous m’avez compris. »

    « Tout à fait, mais je tiens juste à préciser qu’on n’a pas fait, c’est juste un instrument modifié. Et puis, il n’est pas à moi », répond Clara en cachant le boomerang dans son sac à bandoulière.  

    Les profs haussent les sourcils et le commentaire d’Aly est mal caché sous son toux « hum…niveau discrétion, à revoir » tout en gobant les cloches.

    Le préfet des verts soupire et retourne la feuille et parcourt la suite. « Mon premier sont des lions, mon deuxième est une bataille et mon tout est une place. Gryffondor ! » Aussitôt le problème énoncé, il ajoute sa réponse.

    Et là, c’est plus fort, j’éclate de rire avec les autres qui ont aussi l’humour d’en comprendre le sens. Seule Harley fronce les sourcils.

    Parce que c’est la seule griffon et que c’est aussi elle qui a écrit la charade.

    « Je plaisante », se reprend-il en voyant qu’elle n’est pas apte à en faire de même. « Je sais bien que vous n’êtes pas les seuls lions, c’est juste que…voilà. »

    Mais mon amie garde toujours l’aire sévère.

    « Bref, place de Trafalgar square », déclare Loïc.

    « Elle était facile, celle-là », j’entends à l’avant

     On s’y dirige prestement. À côté, j’entends Harley grogner.

    « Bon, place de bataille, lions et colonne, on a tous. Mais où est l’indice ? »

    Les garçons se tournent tous vers nous (sauf les deux bleus et le jaune qui ont eu leur quota), mais on se contente d’hausser les épaules. Et lever les yeux. Alors, se doutant de quelque chose, Malcom lève la tête et son regard se fige sur un lion. Sur sa gueule, son museau, il y a un bout de feuille. »

    « Ouais et comment on grimpe au-dessus ? Il me semble que c’est interdit. »

    « Sur des échasses, peut-être ? » Lui réplique ironiquement Harley.

    « Haha. » Rire jaune.

    Sans qu’il ne se rende vraiment compte, Esther lui glisse une pince dans les mains. Clément sourcille en refermant l’outil sur lui et d’un coup les bouts s’allongent. Vers le haut. Tellement haut qu’ils passent sous le nez du lion. Surpris, il passe l’engin à son ami. Loïc le regarde comme s’il était attardé puis s’essaye lui-même à machiner l’objet. Il attrape le parchemin.

    « Eh, pourquoi il n’y a pas de chocolat, ici ? »

    « Parce que le lieu ne nous le permet pas. On ne va tout de même pas mettre un paquet ici, alors qu’il se ferait embarqué à peine la seconde où on le laissera. »

    « Bref, il est inscrit : Chemin de fer/ croisade/ cinéma/ dramaturge. Euh, ce sont des trucs qu’on en trouve partout. »

    « Ah hein », secoue Loïc « non, je n’en suis pas sûr, la seule croisade de chemin de fer rempli de cinémas ne peut se trouver qu’à une place. »

    J’hoche intérieurement la tête, oui, il n’y a qu’une possibilité. Je ne dirai pas que cet énigme était aussi/plus simple que celui d’Harley, mais bon avec ces enchaînement d’indice. Remarque, c’était pas fait pour être compliqué. Après tout, il va bientôt être midi et on a tous faim, là.

    « Bon, alors, c’est quelle place ? » S’impatiente Clément.

    « Je ne m’en souviens plus. »

    Il y’a comme un gond qui sonne.

    « Ah bah, c’est malin ! »

    « C’est Leicester place », dit Malcom, le regard sur un boitier dans ses mains.

    Une tablette M.

    « Putain et tu ne pouvais pas le sortir plus tôt, hein ? »

    L’autre hausse les épaules, amusé. C’est vrai que c’est curieux, mais je songe plus qu’il a été allé le quémander à quelqu’un, j’imagine qu’Ulysse a finalement eu de la peine et leur a filé un coup de main. On fonce sur la place piétonne, où la veille Clara nous a emmenés voir un film dans une salle de cinéma très ... spéciale. Pf… hihihi.

    « Eh, mais au fait, elle est super grande cette place, comment on fait pour la trouver le prochain indice ? »

    Je fronce les sourcils en me demandant, en effet quel était énigme de celui-ci déjà ? Un coup d’œil aux filles et je vois que personne ne semble plus au courant.

    « C’est simple. Il faut le chercher par vous-même. »

    Sauf Clara, évidemment. Les garçons la regardent en fronçant des sourcils, comme si c’était elle l’énigme. …Ah.

    « Un peu d’aide : il se trouve dans un accessoire que toutes filles, qui se respectent,  possèdent. »

    Alors, ils se mettent à nous observer. Les Sacs. Que ce soit de dos (comme le mien en forme de panda <3), à bandoulière (la cachette de l’arme qui a manqué de tuer Al) ou à main. C’est la seule chose de commun que nous gardons.

     « Et juste pour éviter les confusions, non, pas dans les nôtres, mais… »

    Avec un signe du menton, on voit qu’elle désignait quelqu’un derrière eux. Les quatre -ou trois ? Vu que Malcom semble avoir partagé la part d’Ulysse- regardent par-dessus leur épaule. Pendant plusieurs minutes, il n’y a rien.

    « T’es pas sérieuse ? » S’indigne finalement Loïc.

    Un regard vers mon amie la blonde lui confirme ses soupçons, si elle l’est. Même si pour le coup, elle a un sourire particulièrement vilain. Je jette un regard vers la direction indiqué et manque de perdre ma mâchoire, sur le coup. Oh, franchement farceuse un jour, diablesse toujours, parce que le bouchon est poussé bien loin, là. Le (les, il vaut mieux pour eux) chocolat(s) se trouvent dans un sac à main, mais pas n’importe laquelle. Elle appartient à une femme âgée, assise à une table d’un café, sirotant justement une tasse.

    « Et comment veux-tu qu’on aille le chercher là-bas ? On ne va pas la cambrioler non plus ! »

    Clara hausse les épaules. « Je ne sais pas, divertissez-nous puisque vous nous avez imposé ça. »

    Nathan arque un sourcil, franchement suspicieux, Loïc reste sans voix, tellement ça lui est incroyable, seul Clément soupire bruyamment en secouant la tête.

    « Si elle en vient à porter plainte, je t’en tiens pour responsable », lui avise-t-il.

    Clara hausse maintenant un sourcil, à son tour suspicieuse. Le poufsouffle deux ans notre aîné se met en chemin sous nos yeux inquisiteur. Que va-t-il faire ? Clément s’approche d’un pas tranquille, voire hésitant, de la brasserie plutôt animé, son regard ne quitte pas la dame, mais son esprit semble ailleurs. Il pense à sa tactique, que je pense être foireuse, vu comme il a réussi avec Esther. Bingo.

    « Alerte générale madame, mais il est de mon devoir de vérifier quelque chose ! Après enquête, il s’avère que votre sac recèle une arme chimique qui risque de se déclencher dans la minute, alors il me faut le fouiller et le retirer avant la catastrophe ! Veuillez m’excuser d’avance. »

    « Pardon ?! »

    Et sans préambule, il se saisit du sac à main bleu, signé River Island, et plongea sa main pour rechercher frénétiquement jusqu’à atteindre la lumière scintillante que nous seuls remarquons. Cela fait, il brandit l’objet. Un tube de peinture.

    « Fausse alerte, vous pouvez reprendre votre consommation sans problème, je vous souhaite une bonne journée. »

    Et il les laisse comme ça. Sortant du palier sous le regard des clients abasourdis, qui s’ils avaient eu plus d’observation aurait remarqué qu’il ne porte qu’un uniforme. De lycéen. Quand il nous rejoint, les joues en feu, nous sommes écroulés de rire, les mains sur le ventre, les larmes aux yeux.

    « G- good ! Tu as eu la palme d’or… ! Bhv haha ha ! » Rit Clara sans pour voir se contenir. Enfin, je ne suis pas mieux, mais bon, quoi… C’était juste…

    Alors que le rouge ne quitte pas les joues de Clément, il reçoit successivement les pouces levés des gars, qui lui montrent un respect mutuel, et les sourires burlesques des filles. Mêmes les profs n’en peuvent plus d’en rire.

    « Ha… ce que je ne ferai pas pour des chocolats. »

    Nous reprenant peu à peu, un peu essoufflées, on lui tend un disque qui s’avère être un plateau. Incompris, Clara lui saisit alors le tube des mains pour le presser sur le plat. Si au début, c’est un coulant marron qui en sort, bientôt celui-ci prend la forme d’un gâteau bien volumineux et tout fumant.

    « Et comment on la déguste sans couvert. »

    « Comme je vous l’ai passé.»

    Il passe sa main sous le plateau et en ressort quatre cuillers et une feuille.

    « Encore ? Mais avec ça, on sera rempli. Ok, on va le chercher », poursuit Loïc en voyant les regards des filles et de Clément.

    « D’où se permet-il de se plaindre alors qu’il n’a rien fait du tout ? »

    « Aller, boudes pas, tiens, pour la peine tu as prends la plus grosse part. »

    Et comment, qu’il le doit. Ce n’est pas lui qui vient de se ridiculiser devant un rassemblement entier.

    « Bon alors : Au carrefour routier à l’Ouest, je me trouve. Surmonté sur une fontaine, je suis. Esprit divin, devine-moi. » Lit Nathan en prenant une bouchée. 

    « C’est juste à côté ? Bah, Piccadilly Circus…Hm, délicieux », commente Loïc.

    Merci, je l’ai fait avec Esther, dont j’ai dû corriger le gramme de farine.

    « On termine, et on y va. »

    Finalement, chacun eut un peu sa part, on avait peut-être un peu trop abusé sur la portion. Tant pis, ils en voulaient, ils en ont.

    Sur place, tout le monde est un peu rassasié, alors qu’on aurait très bien pu aller dans un Fish and chips (oui, encore, mais comprenez, on ne mange pas ça à la cantine de Poudlard et puis le festin, ce n‘est que le premier et dernier jour). La place est donc sans surprise bondée (ça me rappelle le chemin de traverse, brrr, mais en plus espacé). Mais ils devaient trouver le dernier.

    « Alors, carrefour, check ; surplombant la fontaine, check ; être divin : check ! Il s’agit du petit ange, là. »

    « Oui, Eros, d’après mes souvenirs. Donc on le récupère comme avec le lion ? »

    On secoue fébrilement la tête. Il faut juste être au pied de la statue.

    « Simple. À vous de jouer les préfets », décide Clément. Clément, non ? J’arrête.

    Ne trouvant pas de quoi réfuter, ils se mettent sous la fontaine de l’ange sans savoir qu’ils viennent d’enclencher un mécanisme ultra compliqué et juste super génial de Clara qui en est super fière parce que c’est elle qui a eu l’idée. Bon, j’arrive au fait, un feu d’artifice explose. Les passants, ne s’y attendant absolument pas, s’écartent tous de la place craignant un attentat, fort heureux pour les gars qui, n’ayant pas le temps de dégager se trouvent chargé de paquet. Bon, pour le devoir d’un préfet, à revoir.

    « Trop cool, il y a des lapins, des œufs et même des sucettes ! »

    En chocolat, s’il vous plait ! Oui, nous sommes trop généreuses. Mais pas au point de tout leur donner. On récupère tous un petit quelque chose avant de se décider de visiter ce lieu peuplé. Et surtout le centre commercial qui s’y trouve !

             Bon, mauvaise nouvelle. On a perdu Harley. Pour ma défense, j’étais avec Clara et aussi stupidement que je peux l’affirmer, je crois que la surdose de chocolat ne lui fait pas que du bien. Elle sautille partout en entrant dans chaque magasin qui lui plait ne serait-ce qu’un peu. Heureusement que je ne suis pas démunie face à ce genre de cas. J’avais, comme dirait, prévu le coup. Je me saisis de ma boucle d’oreille à clip en forme de trigramme du ying et yang.

    « …problème, Harley ? » Grésille une voix à l’autre bout.

    « …perdue mes deux idiotes d’amies ! Pour ne pas dire abandonnée ! » Crache la voix d’Harley.

    Comment je le sais ? Tout simplement parce que c’est juste tout près de sa bouche et donc de sa voix. Oui, c’est son piercing sur la lèvre, relié à ma boucle.

    « Je tiens juste à te préciser qu’en ayant Clara pour une virée shopping, tu aurais pu t’y attendre », je lâche, vexée qu’elle ait pu penser une telle chose de nous.

    « Claire ? Mais… comment…oh, c’est l’anneau ? »

    « Oui, qui d’ailleurs n’est pas juste un anneau, tu peux le modifier », je l’informe. « Et puis, au moins, estimes-toi heureuse d’avoir trouvé quelqu’un. »

    Ma voix est remplie de sous-entendu, parce que j’ai bien reconnu la première voix sous l’identité d’Ulysse. Et même si son orientation ne le permet pas, depuis la divulgation de Clara, on ne cesse de se moquer des incidents notables.

    « Je vais finir par croire que vous m’avez abandonné exprès. »

    « Mais non…je te ta- »

    « Attends, mais ça veut que tu m’espionnes depuis le début ? » Elle me coupe.

    Oups. Enfin, je ne dis pas que c’est totalement vrai mais…il y a un peu de ça.

    « Dis-moi où vous êtes ! Eh, Claire ! »

    Je ne peux répondre que Clara me tire par le col pour m’emmener autre part, manquant de m’étrangler. Sauver par le gong. Je mets de côté cette connexion un peu gênante avant de me mettre à suivre mon amie dans le lèche-vitrine. Je m’arrête brutalement devant ce magasin en faisant une scène pas possible.

    « S’il te plait, Clara, il faut que j’entre à l’intérieur ! C’est juste symbolique, quoi ! Claire’s, mon prénom ! »

    Qui cède. J’entre toute sautillante dans le magasin d’accessoire qui a carrément des chaînes. Beaucoup de bijou me tape dans l’œil, mais j’hésite à en prendre. J’ai tout de même assez dépensé, mes parents ne vont pas apprécier. D’un coup, je suis projetée en avant par une lourde charge qui me culbute le dos.

    « Dis donc, tu ne pourrais pas faire attention ? » M’agresse mon agresseur.

    Non mais, elle est gonflée ! C’est elle qui m’a poussé ! Avec son gros sac et profil immense ! Elle a cru quoi, que le couloir lui appartenait ou quoi ? En plus, elle ne s’excuse même pas et va créer une embrouille de plus à la caisse en demandant des remboursements pour un article défectueux. C’est elle qui l’est, oui ! Avec son double menton et sa voix haute perchée, elle est juste ridicule et calomnieuse ! Oui, je suis en colère, parce qu’elle est mal élevée ! (Et également rageuse, car je n’apprécie pas qu’on fasse du grabuge dans mon magasin !)

    « Viens, Claire, on sort. Je vais te montrer quelque chose », me pousse Clara.

    Encore bougonne, elle me tire gentiment vers la sortie, mais je ne veux pas quitter cette endroit que j’affectionne par empathie de nom aux mains d’une grosse dinde. Qui finit par sortir encore plus fâchée. Bien fait ! Elle passe tout près de nous et un moment, l’idée de la pousser pour lui rendre la pareille m’a effleuré, mais Clara me devance. Elle balance une petite pastille de sa bourse dans le sac ouvert. La folle furieuse l’est tellement qu’elle redresse celui-ci en créant un impact et acte de terreur chez elle.

    Une gerbe de vert, blanc et rouge, les couleurs du drapeau de l’Italie éclate sur son visage. Oh. La femme hurle au meurtre en tentant de se dépêtrer de cette attaque. Déjà que sa face était immonde sous la fureur, là avec les couleurs, c’est juste inhumain. Comme personne ne lui venait en aide, elle en tombe de terreur. Croyant son heure arrivée, si seulement.

    « Alors, tu en as ramené.... » Je dis après avoir bien rit un coup. Déchargée. 

    « Bien sûr, cadeau de Tobie, faut en profiter. »

    Eh oui, avant notre départ, Tobias nous a offert à chacune un paquet de bonbon chlorosif, à défaut des pralines divsav de l’an dernier (faut innover). Le mien est finie, celle d’Harley est bien entamé, mais la réserve de Clara est encore pleine. Plus pour longtemps.

    Alors qu’on se marrait de son état, un coup de vent passe à côté. Quand on se regarde, seule remarque qui saute aux yeux : la bourse de bonbon a disparu.

    « Putain, le voleur ! » S’écrie Clara en partant à sa poursuite.

    Je fais de même sans plus me préoccuper de la grosse au sol, dont les autres décident d’appeler les secours. Ils peuvent aussi très bien la laisser. Notre course derrière le pickpocket prend de la vélocité, on descend plusieurs étages, lui par escalator et nous pas escaliers, plus facile d’accès pour nous. On arrive finalement jusqu’au rez-de-chaussée où j’aperçois Harley à l’entrée.

    « Harley, arrête le bandit ! »

    Sans réfléchir, ayant probablement reconnu ma voix, et repérant un coureur, elle saisit sa sacoche et le balance pile à ses pieds. Qui trébuche dedans et tombe.

    Mais avec lui, s’en vont les bonbons. En plus d’être amoché, il a des colorants partout. Clara pousse un cri de rage en arrivant sur les lieux de chute du gredin.

    « Putain, sale con ! » L’insulte-elle. Allant jusqu’à le donner un coup de pied.

    Alors qu’il est à terre. Bon, d’accord, je n’étais pas loin de faire de même avec l’autre grosse vache, mais je ne l’ai pas fait, alors en voyant Clara le faire et sans aucun remord puisqu’elle veut recommencer, je le tire en arrière.

    « Je propose qu’on détale », nous rejoint Ulysse.

    « Et je suis d’accord ! » je m’’écrie en fonçant vers la sortie du centre.

    Avec nous suit Clément, Loïc et Malcom qui ont suivi l’altercation car étant avec Harley –qui récupère son sac- pour nous trouver, apparemment.

    « Bon, alors qu’est-ce qu’il y a ? » Me demande celle-ci, une fois assis sur les bancs de la fontaine de la place Piccadilly.

    Je la regarde, contrariée. L’histoire de l’obèse truite m’est restée en travers de la gorge et je n’arrive pas à dérider. Clara n’a pas digéré le fait que ses bonbons soient partis comme ça, d’un coup. En y repensant, elle veut juste commettre un meurtre. Ou c’est moi.

    Les garçons nous entourent en se jetant des regards éloquents. Oui, on agit comme des gamines que nous sommes à bouder, mais à raison ! [Broutille d’enfant ?] Avant qu’un d’eux se mettent à soupirer (j’ignore lequel et je crois que je m’en fiche bien pour l’heure).

    « Bon, pas le choix, faut bien qu’on rentre joyeux si on veut que ce voyage soit réussi », dit un. Si je ne vois pas leur visage, je ne peux pas les reconnaître…

    « Et puis, grâce à vous, on a passé un bon moment à chercher les chocolats », renchérit un autre. Et comme je n’ai pas envie de relever la tête pour voir…

    « Et même si, personne ne l’a dit, c’était vraiment instructif », conclut un autre finalement. Je sais au moins que ce ne sont pas les mêmes qui parlent.

    « Allez, au boulot. Tu appelles Nathan, Malcom ? » Reprend le premier. Ulysse.

    Pas de réponse, il a refusé ou accepté ? Avec Clara, on s’échange un regard perplexe avant de finalement les regarder. Ils ne sont plus là. Seule Harley restent avec nous. Et quand on l’interroge du regard, elle nous fait un sourire.

    « C’est maintenant que vous vous réveillez ? »

    « Qu’est-ce qui se passe ? »

    « Vous allez voir », chantonne-t-elle.

    « C’est une menace ? » Relève Clara.

    « Non, une promesse », se marre Harley.

    Je reste silencieuse en observant la place. Il y a beaucoup de gens, comme plus tôt, c’est un peu bruyant quand on y fait attention. Le vent souffle un peu, mais pas trop. Soudain, tous les passants se relève de la fontaine et s’en vont en voyant Loïc arrivé. Certains ont reconnu le préfet qui a allumé le feu d’artifice ? Mais en voyant ses deux camarades arrivés après, des instruments dans la main, mon hypothèse est balayée. Que… d’où ont-ils dégoté un piano synthétique, une guitare et un djembé ?

    « J’ai demandé à la dame de tout à l’heure », nous informe Clément « Ne me regardez pas comme ça ! Je ne l’ai pas effrayé, cette fois-ci ! Je lui ai demandé gentiment de me renseigner ou en trouver et elle a accepté de me prêter un. »

    « Ouais, c’est fou comme elle est sympa, on lui tape un peu la discute et elle nous materne comme une grand-mère ! »

    Tiens, Clara semble allait mieux. Pareille, remarque. Leur affaire est beaucoup intéressante que le mien passé. Et puis de nature curieuse… En jetant des regards alentours, je vois qu’au final, ce n’était pas juste l’arrivé des garçons qui ont fait déplacé les autres passants, Malcom et Nathan se font passé pour des gardiens qui leur demandent de se tenir éloigné de la place. Ah, nous, on peut ? Un bruit de choc nous fait tourner la tête et on voit Noëlle arrivé avec un cageot rempli de bouteille.

    « Prêter quoi ? Le tambour allongé ou un peu de civilité ? »

    « Haha » il rit jaune. « Ben, pour ta gouverne, ce n’est pas moi qui ai hérité du djembé, mais Loïc. Je suis guitariste. » Il insiste sur le nom.

    « Ah bon, Loïc, de la percussion ? » S’étonne Nathan sans formuler de phrase comme si y mettre ces deux termes était invraisemblable.

    « Eh oui, c’est parce qu’il aime bien frapper dans de la chair. »

    « Ouh là, c’est quoi ce sous-entendu ? »

    « Donc, tu es le pianiste », déduit Malcom en regardant Ulysse.

    « Et chanteur », complète ce dernier avec un sourire.

    Oh…je crois que je commence à comprendre ce qu’ils veulent faire. Et mon hypothèse se confirme quand je vois Ulysse dit ces mots : « Hurricane de Panic ! At The Disco » Clément gratte alors les premières notes sur les cordes de sa guitare empruntée. Loïc se met à frapper sur la peau du djembé pour donner un peu plus de secousse et Ulysse accorde avec ses touches. Alors qu’on commence à se bouger sur le rythme soutenu, il ouvre la bouche et...

    « Are you worth your weight in gold? /'Cause you're behind my eyelids when I'm all alone »  Wow, je ne pensais pas que sa voix prendrait de telle intonation quand il se mettait à chanter. Ça donne beaucoup de charme.
    « Hey », entonnent-ils ensemble avant que le chanteur principal ne reprenne seul.

    J’ai l’impression que plus la chanson avance et plus je me sens frémir à sa voix. Surtout quand il dit revolution ou encore Hey hey, We are a hurricane. A s’en donner des frissons, je vous dis. C’est pourquoi je comprends pourquoi mes compagnons sont tous subjugués. Enfin pas seulement eux, les passants qui circulent autour de la place, ne pouvant s’approcher plus et même les véhicules qui roulent tout près. D’ailleurs, j’ai l’impression que c’est diffusé partout. Le son est retransmit en plus fort, comme s’il y avait des enceintes. Finalement, ils achèvent le morceau en chantant tous les trois les derniers phrases :

    « You'll dance to anything! /You'll dance to anything! »
    Il y a un slave d’applaudissement tandis que les garçons s’entre félicite en se frappant dans les mains, satisfaits. De notre côté, le vivat continue voire prend de l’ampleur. Mais en me tournant, je comprends l’explication. On nous rejoint.

    Roxanne et son amie Esther s’approchent en les acclamant, accompagnés de deux jolies demoiselles habillées de longues et jolies robes. Il y a une blonde aux longs cheveux absolument merveilleusement ondulés et une autre avec des anglaises rose-violet qui me rappelle quelqu’un. Elles ont de radieux sourire.

    « Wow, carrément des beautés pour nous accueillir ? » Le groupe d’amateur nous rejoigne de leur scène, même s’il n’était pas surélève.

    « Puis-je connaitre votre nom, mademoiselle ? »

    Celle-ci se tourne vers eux avant de leur gratifier d’un éblouissant sourire.

    « Vous le connaissez déjà. »

    J’écarquille les yeux en reconnaissant la voix avant de ramener ma main devant ma bouche pour ne pas laisser échapper un son incongru. Les autres, excepté le groupe qui est venu avec, en sont tout autant interloqué.

     « Mais… Louis ? »

    « Weasley ? »

    « Waouh, c’est de la magie ! » s’écrie Clément en la -lui prenant les bras.

    La blonde, pardon, le blond lui répond d’un rire grave qui ne peut appartenir qu’à un gars. En regardant mieux, c’est bien lui sous les couches de tissus très soyeux et la longue chevelure. Il s’est parfaitement fondu dans son costume.

    « Donc, cette jeune fille est… Alyson ? » Demande Nathan, éberlué. Alyson ? 

    « Haha ! Maintenant ton prénom ne peut que t’aller ! »

    « Pardon ?! Alyson est le prénom entier d’Al ? »

    Choquée, je jette des regards incrédule aux filles pendant que ceux qui savent ne s’en cache pas de leur hilarité, avant que Clara leur rejoigne.

    « Ouf, j’aurai eu peur que tu t’appelles Ali baba, avec le diminutif d’Aly. »

    Comprenant ce qu’elle veut dire, on se met aussi à pouffer, Harley et moi.

    « Mais qu’est-ce que vous faîtes dans cette tenue ? »

    « Avoue que ça nous va bien ! » Réplique Alyson. (Alyson, quoi !)

    « En fait, on était en train de faire du shopping avec les filles qui ont insisté qu’on essaie des articles avec elles, quand vous nous avez appelé. »

    « Alors, on est venu avec. Et puis, ça a servi, les gens avait plus confiance face à des jeune filles innocentes et bien vêtu. »

    « Comment ça ? »

    « Bah, nous sommes allé frapper à la porte des appartements afin de leur demander si nous pouvions installés des haut-parleurs pour que la musique puisse être diffusé à l’ouï de tout le monde. »

    Ah, c’est pour ça que c’était si fort. On avait l’impression d’être dans un concert.

    « Mais vous avez du culot pour vous introduire chez des inconnus. »

    « Bah, c’était un concours de culot, en plus, nous on l’a fait travesti. »

    « Ah, c’est ça qu’on vous a chargé de faire ? »

    « Ouais et vous, vous avez fait quoi ? » Provoque Alyson en se tournant vers les deux plus âgés : Nathan et Noëlle.

    « Des truc de grand », répond Noëlle, en évitant nos regards.

    « Eh, pas devant les petites ! » S’exclame Malcom en nous désignant. Hé !

    « Quoi ? Eh, ce n’est pas ce que tu crois ! » Rétorque Noëlle, estomaquée.

    « On est allé s’approvisionner en rafraîchissement », leur explique le préfet des verts en montrant une bouteille comme trophée.

    « En quoi c’est culoté ? » Sourcille Roxanne.

    « Ça appartenait à des tenanciers dont on les a entubé. »

    « Quoi ? Mais c’est du vol ! » Je m’exclame, sidérée par leur…culot.

    « Absolument pas. On a juste échangé nos breuvages aux siens et puis les bières au beurre c’est autant rare que du cidre chez nous. »

    « C’est quoi, du cidre ? » demande curieusement Clara.

    « Tu veux gouter ? » propose narquoisement Malcom en tendant un verre.

    « Et d’où tu te permets ? D’ailleurs, qu’as-tu fait, toi ? » L’apostrophe Ulysse.

    « Moi ? J’ai fait fuir les gêneurs en les effrayants, c’est assez, non ? » Répond son rival en portant le verre à ses lèvres, arrachant une indignation à Clara.

    « C’est très peu, tu devrais donc laisser ceux qui ont fourni un effort profiter avant », renchérit l’autre en lui prenant le verre. Il hume un peu l’odeur avant de froncer les sourcils. « Eh, mais c’est… »

    « Bah, on n’a pas dit que tout le monde pourrait le consommer. » Lui sourit-il en reprenant la chope.

    « Comment ça ? » fronce Esther.

    « Ce n’est pas pour les enfants », nargue sa sœur.

    « Eh, vous êtes sérieux, là ? » S’ahuri Alyson en comprenant.

    « Voyez comme on a été audacieux », provoque Nathan en regardant Harley.

    Elle fronce les sourcils, comprenant qu’on touche une corde sensible : sa maison.

    « Je ne vois pas en quoi ça l’est. Vous avez juste substitué des bouteilles. »

    « Faites m’en gouter », insiste Clara.

    « Tu es sûr ? On voudrait éviter tout débordement », s’inquiète Louise/ Louis.

    « Ne t’inquiète donc pas, elle est grande, mais dis-moi, est-ce que je peux te coiffer ? » je le regarde avec des yeux étoilés.

    « Euh… » Il hésite.

    « Accepte, de tout façon, ce ne sont pas les vrais », convainc Roxanne.

    Il hausse finalement les épaules et marmonnant un « pourquoi pas » avant de s’installer sur la fontaine, à mes côtés. Toute guillerette, je me jette presque sur ses sublimes cheveux blonds qui, même si ne sont pas vrais, sont juste sublimes. Je l’ai déjà dit ? Pas grave. Le chocolat a la faculté de réduire mon vocabulaire. Je lui fais une simple tresse en cascade, inutile de dérangé cette magnifique perruque aux ondulations parfaite. Et puis avec les nuances de blonds, ça donne un superbe effet. Je me demande où il a eu.

    « Au Camden market. Vous devriez y faire un tour si ce n’est pas déjà fait, ils vendent de super belle chose ! Des vêtements jusqu’aux souvenirs ! »

    Voyant mon air suspicieux, Harley m’explique que j’ai pensé à voix haute.

    « C’est trop cool, on y va, hein ! » Je passe outre ma ridiculisation.

    « Hm, en espérant que cette fois-ci vous ne vous perdiez pas », plisse Harley.

    « Mais non, n’est-ce pas Clara ! » je me tourne vite chercher de l’aide.

    Mais hoquète de surprise en voyant Clara avaler cul sec une demie pinte de ce que leur a proposé les gars.

    « Vous lui avez vraiment laissé boire ? » S’indigne Louis, réagissant si élégamment qu’on croirait affaire à une vraie lady.

    « Elle a insisté », se justifie Clément « Mais je ne pensais qu’elle avalerait... »

    « Cul sec », termine Loïc « quelle est sa réaction ? »

    Elle ne tarde pas : elle grimace. Manquant de recracher le liquide.

    « Pouah, ça arrache ! » Elle beugle, une fois reprise.

    « Tiens, pas trop mal », arque Nathan en reprenant le verre.

    « Clara, ça va ? » Harley s’approche prudemment.

    Elle se tourne vers nous, avec un sourire qui fane aussi vite qu’elle chute.

    « Je retire ce que j’ai dit. » Fait Nathan pendant qu’Harley la rattrape.

    « Bon, je pense que le concours peut se terminer là. On remballe, les gars, rangez vos instruments », ordonne Noëlle en sentant la tempête venir.

    « Bah, je peux dire que mon culot a été de faire boire une mineur ? »

    « Nous en sommes également. Puis, nous, on a trop bien joué », réplique Loïc.

    « Ça n’a rien de culoté… »

    « Mais…mais…vous n’allez pas nous laisser ? » Je les coupe.

    Mais les amateurs sont obligés d’aller ranger leur matériaux, même si Ulysse nous jette un regard un peu désolé, les plus âgés décident de rendre la liqueur de diable sans plus nous regarder. Alors que Louis s’apprête à donner sa décision, il est brutalement entraîné par Malcom qui la prend étrangement pour une fille. Mes trois camarades de maisons nous regardent un peu perdus, avant de se décider de rester un peu, pour soutenir.

    « Bon, ce n’est pas tout, mais il faut songer à la faire réveiller si on ne veut pas dormir sur place », propose Alyson.

    « Bien sûr, tu as une idée, surement », relève Harley, sarcastique.

    « Vous croyez qu’elle va en faire une commotion ? » S’inquiète Esther.

    « Ah non, pas question, il faut qu’on aille à ce marché ! »

    « Tu ne penses qu’à ça, toi ? » demande Roxanne, blasée.

    « Aller, Clara, debout ! On va faire un autre de shopping ! »

    « Tu penses que ça va marcher ? » Demande Roxanne, dubitative.

    « Ça a bien fonctionné plus tôt pour le centre commercial. »

    « Et puis quand il s’agit du magasin de ton père, elle dit toujours oui. »

    « Mais tout à l’heure, c’était peut-être grâce –ou à cause- des chocolats. »

    « Chocolat, Clara ! » Pas de réaction, évidemment que non elle ne va pas se faire avoir deux fois de suite « Euh…farce ! Blague ! Euh…Scorpius ! »

    « Quoi ? Piu-pius ? Où ça ? » Elle se redresse d’un coup, réveillée.

    Je saute en l’air, triomphante, tandis qu’à côté Roxanne et Esther sont secouées de rire, l’une dans les bras de l’autre. Alyson et Harley sont ennuyés.

    « En route pour le marché de Camden ! » Je m’exclame en traînant les plus âgés.

    Ne trouvant pas d’ouverture, ils se cèdent à ma quête et nous guide, car ils en reviennent et donc connaissent mieux le chemin. Et c’est fabuleux un tel endroit ! Rempli de merveilles ! Je sais quoi prendre pour des cadeaux souvenirs ! Et puis, la découverte. Un peu comme avec la chaîne de magasin à mon nom, je viens de trouver un article qui a attiré tout mon attention.

    Une robe, faîte  de tissu simple mais soyeux. Le haut ressemble à une chemise à rayure, et il y a de jolie froufrou sur les bords, le bas est une jupe au motif traditionnel écossaise, avec des rajouts en dentelle. Elle est juste trop belle.

    « Dites, dites, qu’est-ce que vous en pensez ? » Je leur questionne, excitée.

    Mais l’humeur retombe en voyant leurs mines embarrassés.

    « Claire, je pense qu’on devrait rentrer », me conseille Harley en soutenant une Clara qui est écroulée à son épaule. « Tout ça à cause de l’alcool. C’est pour ça qu’il y a des préventions, non mais oh ! »

    C’est un peu attristé que je leur suis sur le chemin du retour. Pour un diner en plein préparation. Comme les autres étaient déjà de retour, ils se sont mis à l’œuvre pour la crêpe party. On voit alors tous les garçons sans Al qui est resté avec nous en train de s’affairer dans la cuisine en se l’accaparant et chantant la chanson de l’après-midi à tue-tête en faisant des crêpes par dizaine. On passe la soirée à en dégustant des bonnes et un peu moins tout en les écoutant chanter.

    Troisième jour : De folles découvertes qui me réjouissent énormément.

    Journal de bord : Jour 4 - Jeudi 15 février 2020 à 9 :00 Am

    En me levant ce matin, je pensais surtout à ce qu’on pouvait faire au temps libre de fin de journée. J’aimerai bien retourné au marché de la veille, mais je ne voudrai pas rater l’occasion de visiter la ville très attractive. C’est en espérant pouvoir trouver mon bonheur que je descends du dortoir.

    Le musée d’Albert et Victoria est très belle, on y apprend autant qu’on a pu apprendre dans le British muséum. C’est très instructif et intéressant, mais au bout d’une heure, on a bien envie de respirer l’air frais, parce que c’est bien admirable mais aussi très bondé.

    A midi, bon nombre de notre groupe d’élève décide d’aller manger dans le pub le plus près. Afin de vite se débarrasser de cette corvée comme le premier jour.

    « Et si on allait au marché de Portobello Road ? Comme Clara n’a pu profiter celui de Camden, ce sera l’occasion, non ? » Je suggère.

    A vrai dite, je les aurai traîné jusqu’à là-bas même si elles refusaient.

    « Ok, tu sais comment on y va ? » Heureusement qu’elles me comprennent.

    Un peu trop en estimant mon silence. Elles m’envoient des regards éloquents.

    « On demande au pire, ce n’est pas comme si on ne parlait pas de la même langue », réagit Harley, plus directive.

    Après quelque renseignement et avoir parcouru un peu tous les rues (et manquées de se faire avoir par un monsieur aux allures étranges et suspects qui nous a demandé de le suivre pour nous guider qu’on a bien décliné, nos parents nous ont toujours dit de ne pas parler aux inconnus, même si là c’est nous qui avons…oui, enfin, non, je me tais, je parle trop pour rien dire*) [*Penser], on arrive dans le quartier de Nothing Hill. Et apparemment, on aurait marché deux arrêts de métro en 20 minutes au lieu de 35. Faut dire que l’idée de parcourir une célèbre ruelle commerçante, ça motive. Et creuse.

    « Raah, et si on se prenait des sorbets citrons ? » Propose Clara, un peu marre.

    « Quoi ? Mais il ne fait pas particulièrement chaud et puis… »

    « Oh, c’est bon, venez ! »

    Elle nous emmène alors dans la glacière Gelato Mio près du métropolitain.

    « Allez, allez, on va dire que c’est pour nous féliciter d’être parvenu snas trop nous perdre. Un sorbet citron, s’il vous plait ! »

    On commande à notre tour une crème glacé à la vanille fraise en plus d’une boule de sorbet citron pour moi (gourmandise quand tu nous tiens) et Harley pour un simple chocolat pistache. Et comme on s’y attendait : ça gèle le cerveau !

    « Bou », frissonne Clara, toute contente « Maintenant, on reprend ! »

    On continue notre chemin tout droit sur la rue de Kensington Park  comme nous l’a informé le glacier et même s’il y a eu quelque discorde notamment dû au fait que les filles (m’incluant) n’était pas d’accord quant à la ruelle à tourner. Ce qui fait qu’au lieu d’y arriver au bout de 10 minutes seulement, on en a pris le double. Histoire de compenser avec le temps qu’on a fait gagner tout à l’heure. Mais bon, le résultat est que nous sommes finalement arrivés à bon port.

    Et quel endroit ! L’avenue est juste splendide avec tous ses bâtisses en différente couleur chacune ! Supra coloré et animé, ici !

    « Oh, ça me rappelle à Burano toutes ces maisons colorés ! » S’exclame jovialement Clara, presque sautillante.

    C’est vrai qu’il me semble qu’en Italie, à Venise plus exactement, il se trouve une île où ils sont réputés pour avoir des maisons très colorés et leur dentelle. Rho, et dire qu’elle y retourne souvent, elle a la chance !

    « Bon, bon, on commence par quoi ? »

    « Boutique d’antiquité ! » Je ne sais pas ce que j’espère y trouver à l’intérieur mais j’adore les friperies, on découvre toujours des choses extrêmes !

    Et qu’est-ce que j’ai raison ! Clara avait trouvé ce qu’elle m’a montré avant-hier les pochettes de dessin animé, dont je ne ferai plus l’erreur de me faire charrier, de mon côté, j’ai trouvé d’autre genre de la robe de la veille que j’ai bien envie d’en prendre. Mais bon…Clara s’approche.

    « Tu aimes ce genre de style ? C’est curieux, je ne te voyais pas comme ça. »

    « Pourquoi ? » Je m’étonne en me tournant vers elle.

    « C’est une mode japonaise, lolita. Il y a plusieurs déviant, du sweet, le truc tout niais tout froufrou rose, du gothic, comme son nom l’indique, et du punk. Ah, ça risque de plaire à Harley, ça », elle commente en la regardant.

    Elle s’approche justement, sourcil levé et regarde ce qu’on désigne.

    « Bof, je pense que Claire est celle qui préfère le plus. »

    « Tu vas t’en prendre un ? »

    « Non, plus assez. Il faut que je m’en garde pour demain, dernier jour. »

    Un peu tristounette comme hier, je sors de la boutique pour continuer de longer l’avenue qui nous réserve encore d’autre surprise. Comme sur cette brocante.

    « Oh, regarde cette longue-vue », je lui désigne un bâton à la forme d’une longue-vue mais plus petite. Je crois que Clara me regarde avec de gros yeux.

    « Alice m’a offert un pour mon anniversaire, mais je ne comprends pas, dès que j’essaie de regarder à travers, je ne vois rien de l’autre côté. »

    « Claire », m’appelle-t-elle. 

    « J’ai même tenté de voir sous le soleil si ça marchait mieux, mais… »

    « Claire, ce n’est pas une longue-vue », me dit-elle, d’une voix neutre.

    J’ôte le bâton de mon œil et la regarde sans comprendre.

    « C’est un kaléidoscope, Claire », elle me dit, un peu hésitante.

    Je la regarde dans les yeux pendant un long instant, le temps que ce mot me monte au cerveau et que je trouve la définition dans mon dico virtuel. Ah. Je me tourne vers le vendeur qui me regarde comme si je venais d’une autre planète.

    « Hahaha ! » Et Clara de rire. Encore.

    Je repose l’objet, morte de honte et regarde vers Harley, craignant qu’elle allait me faire le même coup que la dernière fois, mais avant qu’elle ne réagisse, le rire de Clara éclate encore plus fort. Alors elle soupire, excédée et me pousse.

    « Viens, on va s’éloigner de cette fille, on ne la connait pas. »

    Ouf, elle ne va pas faire semblant de pas me connaitre, par contre…

    « Att...haha…tendez… ! » En Rit encore Clara.

    Harley n’a pas plus de scrupule et me tire à la sortie du marché, je me tourne vers Clara qui nous rejoint, toujours hilare. Et finalement, cette image me donne un sourire, qu’Harley copie, amusée mais avançant toujours. Arrivées devant un passage piéton qui nous indique rouge, on attend. Et Clara nous rejoint, calmée. Du moins, c’est ce que j’ai cru. En m’échangeant un regard, elle se remet à rire.

    « Oh, ça suffit ! »

    « Pf, je t’ai dit qu’on ne doit pas parler à des inconnus », reprend Harley. Elle me pousse à traverser, pendant que Clara est pliée.

    « M -mais… on va où ? »

    « Faire un tour, le temps qu’elle se calme. »

    Et elle en prend du temps. On passe alors près de dix minutes à tourner au coin de rue en entendant le rire de Clara reprendre, en gardant une distance afin de ne pas nous perdre et de ne pas nous associer avec elle. Parce qu’une fille qui rit en marchant dans la rue, quoi… Alors, vaut mieux seule, hein ?

    Quand finalement, on ne l’entend plus, on s’arrête pour qu’elle nous rejoigne, mais également devant un café-boulangerie qui dégageait une forte odeur alléchante. The Muffin Man Tea Shop, en plus. Envieuses, on finit par entrer.

    Et sans regret ! On a commandé du thé, puisque c’était visiblement le tea time. Et c’était succulent ! Ils ont proposé white avec du lait, vraiment un régale, je me demande s’ils vendent en sachet, j’aimerai en prendre pour en savourer au collège. Puis avec des accompagnements, on a pris quelque scones et peut-être qu’on aurait dû demander un peu plus, juste des merveilles. Avant de partir, on emporte quelque muffin et cupcake pour le chemin. (Rho, gloutonnes)

    Puis sans qu’on le remarque, il est l’heure de rentrer. Après avoir dîné le repas préparé par des élèves, on monte pour passer la dernière nuit. Déjà. Le temps passe vite et dire que c’est la fin du séjour. On n’est même pas beaucoup allé voir David. Oh, il faut d’ailleurs qu’on lui dise au revoir ! Je préviens les filles, mais elles semblent avoir la même idée, puisque Clara est encore debout et commence à se vêtir, Harley s’apprêtait à descendre du superposé. Bon, il semblerait que je suis la seule. On descend alors à pas de loup, même s’il n’est pas tard, il y a ceux qui dorment déjà pour être à la folle journée de demain.

    « Bah, tiens, qu’est-ce que vous faites encore debout ? »

    Et ceux qui sont encore debout. On sursaute, toutes crispées pour se tourner…

    « Et toi, Ulysse ? …Et Malcom… ? » Demande Harley en voyant l’autre aussi.

    Étrangement, Clara commence à virée blanche.

    « Euh… on regarde la télé, c’est la dernière fois, quoi… » Prétexte-il.

    « Nous…on va faire quelque chose », je lui réponds, dans le flou.

    « Ce n’est pas une réponse et puis, vous savez qu’on n’a plus le droit de sortir une fois le couvre-feu. » Il fit en détournant.

    « Oui, mais tu viens toi aussi de dire que ce sera la dernière fois, il faut qu’on le fasse », je gémis, sans comprendre sa gêne de plus en plus apparente.

    Il commence à bégayer sans trouver quoi dire, alors que je pense avoir réussi à le convaincre, je sens Clara me tirer la veste en marmonnant quelque chose d’inintelligible comme « …si c’était dernière fois… ».

    « B- bon, tant pis, on le fera demain matin à la première heure. »

    « Ah ? T’es sûr ? Et c’est toi qui va nous réveiller à l’aurore ? » Raille Harley.

    « Ouais, t’inquiète… » Et on dirait qu’elle ajoute insomnie… ?

    « Bon, d’accord. On remonte nous coucher. Vous aussi, ne restez pas éveillé trop tard, hein ! » Je les materne.

    Je sais que la télévision c’est cool, mais il ne faut pas qu’ils soient fatigués pour demain. Qu’on profite bien de la journée. On retourne dans la chambre après une réponse timide du poursuiveur. D’en bas, j’entends, le rire de Malcom qui se retient. Surement qu’il a vu quelque chose d’hilarant sur la chaîne tv.

    Quatrième et dernier jour : Comme les marchés sont des cavernes d’Ali baba.

    Journal de bord : Jour 5 - Jeudi 16 février 2020 à 7 :00 Am

    Comme promis, aux premiers rayons de soleil, nous, troisièmes années sommes réveillés, avons rangé nos affaires et pris ce qu’il faut pour rejoindre David une dernière fois. Sur le chemin, on s’arrête au pub de Kings Charles I pour prendre un petit-déjeuner comme il se doit et non pas de simple garniture que nous propose l’auberge. Après ce moment de détente, on reprend le chemin et sommes heureuses de constater que pile à ce moment, David arrive aussi pour préparer l’ouverture du magasin. On prend le temps de discuter avec lui.

    « Bon, comme c’est notre dernier jour, on voulait au moins te laisser un petit souvenir de notre part. »

    « Vous êtes gentilles, mais je suis déjà très content que vous avez pensé à moi, le jour du st Valentin », dit-il, un peu gêné.

    « C’est normal, voyons », on dit toutes les trois.

    Avant de lui tendre un paquet. C’est un magipod, dont on lui indique quelque instruction, pas trop sorcier pour ne pas lui faire penser de mauvais chose mais pas plus moldu car il en côtoie tous les jours. Il nous remercie chaleureusement.

    « Ah, mais ce n’est pas fini ! Tiens, un bonbon pour une journée en couleur ! »

    Il ne pensait pas que je le disais dans le sens propre. Harley lui passe un bonbon chlorosif de son paquet (le seul qui reste, le survivant !), il l’avale et le goûte avant de plisser les paupières. On en fait de même (on te remboursera, Harley)

    « C’est acide », commente-il.

    Et nous, on voit sa langue au couleur très…colorée. Ne comprenant pas notre amusement, on lui montre les nôtres, il écarquille les yeux avant d’en rire.

    Un peu plus tard, on le quitte pour reprendre le chemin de l’auberge en lui faisant de grand adieu, pas en larme mais pas loin. On arrive au moment où les autres terminent leur breakfast et puis, on se met en chemin, nos bagages avec.

    Non, décidément, j’adore les marchés aux puces moldu ! Qu’est-ce que leurs articles sont merveilleux ! J’ai tellement de chose à voir (et acheter !) à Brick Lane que je ne sais plus où me mettre pour l’après-midi à Old Spitalfields Market ! A midi, on passe un bon moment dans le café Caboose, convivial et copieux, puis on se met en route pour l’autre marché aux puces où les produits sont des créateurs originaux. Comme la veille, on fait un tea time, qui va devenir mon moment préféré de la journée, dans le bar à thé Tea Smith. Et j’en profite pour m’en acheter des sachets.

    Et puis, l’heure de rentrer finit par arriver. On prend le métro le plus proche, Liverpool Street, qui nous emmène jusqu’à la frontière du Londres Hertfordshire afin d’héler le magico bus qui nous ramènera au bercail. De loin, je vois des phares du bus qu’est une attraction à lui-même et me prépare aussi bien mentalement que physiquement. Accroche-toi, Poudlard nous sommes de retour, si ce n’est pas nous qui devons le faire !