•  Préparation de la fin

    Fin d’année

                    Le grand écran lui fit face et il lui sembla que cela faisait un bon moment déjà qu’il était devant sans avoir eu une réaction quelconque.

    On était le dernier jour à Poudlard avant que les élèves ne prennent leur malle en disant au revoir à l’école de magie, que ce soit pour toujours ou juste pour deux mois. Ces derniers avaient terminé leur examen la veille, la directrice avait décidé qu’exceptionnellement cela se déroule plus tôt, pour l’événement suivant. Une matinée entière consacrée à une sorte de quête pour commémorer un professeur bien aimé qui faisait son départ en même temps que les dernières années. On pouvait dire que cela leur tenait vraiment à cœur. Il avait été décidé par la majorité des élèves que chacun mettait un peu sa spécialité sur le parcours prévue pour le petit futur ex-prof afin de lui donner des souvenirs –si possibles bons- pendant du chemin.

    Filius Flitwick pencha sa tête sur le côté en songeant que peut-être aurait-il une meilleure idée de ce que l’image signifiait. À vrai dire, il n’y avait pas vraiment à réfléchir, cela parlait d’elle-même. C’était un portail, une grande porte en bois dont au centre était inscrit une question et où il avait trois choix, il n’avait alors plus qu’à en choisir une parmi celles proposés et puis allé à l’endroit qui l’y dirigera. Seulement il était à peu près sûr de qui venait cette création. Un de ses protégés, qui ne parlait pas beaucoup, ami avec une élève à problème et surtout très, très créateur. Faisant confiance à son élève dont il savait non problématique, il décida d’entrer dans le jeu que celui-ci lui proposait.

    Mais ce qui lui bluffa encore plus fut probablement que l’entièreté des chemins qu’il empruntait avait été soumise à des sortilèges afin de l’insérer au maximum dans l’univers qu’on tentait de le plonger via ce jeu, dans le genre médiéval, bien sûr ce n’était en rien difficile étant donné dans le château où ils vivent mais sur son passage il ne voyait plus aucun tableau, pas de portrait qui parle, ni armure ni tenture, sauf s’ils l’ont mis exprès pour la suite de l’énigme. Vraiment ils ont fait forts sur ce coup-là.

    Et si on retournait du côté de ces organisateurs, on trouvera tout cela bien plus simple que le vieil sorcier était en train de croire. Eh oui, il suffisait d’utiliser un sort d’illusiore un peu là et un peu par-ci pour que tout soit arrangé et d’un soupçon de détornus, mais comme ces sorts n’ont pas été officiellement reconnu par les professeurs car utilisé de manière clandestin –si, si, rappelez-vous qu’à l’origine on les utilisait pour que les adultes ne vous repérez pas quand vous « séchez »-.

    Bon, après il y avait aussi des pièges, signés tous les farceurs de la génération tels James et Lucas, Fred, Clara et Tobie pour n’en citer que quelques-uns, parce qu’il y’en a d’autre. Eh oui, personne n’est totalement blanc. Du coup, lorsqu’il choisissait une mauvaise réponse, il devait changer de direction au risque de se trouver éclaboussé de bombabouse ou autre projection loin d’être apprécié.

    « J’espère qu’il ne va se tromper encore, parce qu’il faut encore qu’il arrive jusqu’à la grande salle, en étant présentable si possible », commenta une fille cachée dans un coin.

    « Si en même temps on n’avait pas abusé sur les pièges qui truffent son parcours », répliqua une autre.

    « Oh, pour une fois que ces garnements pouvaient se lâcher, ils ne sont pas gênés… » Rajouta encore une.

    « Et encore, même ceux qui n’étaient pas particulièrement fan de ce genre de blague ont participé, du coup il y’en a beaucoup plus que prévu. »

    « N’essaie pas de te trouver des excuses, Clara, on sait que tu as le plus abusé », rétorqua Chloé, exaspérée par le comportement lâche de son amie.

    « Bon, j’avoue que je n’aurai pas dû poser les pétards en pâte d’étoile dès l’entrée de la deuxième devinette, ou peut-être aurai-je dû abandonner l’idée de coller le patch méta sur la quatrième marche, et que j’aurai dû avoir pitié au lieu de laisser la guillotine sonore devant la grande porte… »

    « Attends, ta liste est encore longue, là ? » Demanda rhétoriquement Harley.

    « Tu as vraiment fait ça ? »

    Tous les regards convergèrent de Clara à Claire.

    « Je ne sais honnêtement pas si je dois être affligé de tous les bêtises que peut mettre à exécution cette blonde ou ce que tu peux dire. »

    « Comme quoi : qui se ressemblent s’assemblent », souffla Rose.

    « Sous-entendu que la blonditude est contagieuse », expliqua Harley, au cas où.

    « Hey ! » Protestèrent les deux amies, Claire ajouta : « j’aurai compris venant de Chloé, mais de toi, Harley… »

    « Comment ça ? » se déplut cette dernière sans avoir de réponse.

    « D’ailleurs, ce proverbe touche aussi, ou plutôt surtout, les blonds. Il semblerait qu’ils soient tous atteint du syndrome de Fairunefarce à la sauce blonditude. »

    « Eh, je ne te permet pas. » Grogna Malefoy.

    « Pourquoi tu te sens visé ? »

    « Tu te reconnais comme une blondasse, barbie ? » Résonna une voix bien connu d’un certain, dont certain en frissonnèrent.

    « Retire ce que tu viens de dire, enfoiré ! » Réagit Scorpius.

    « Oui, Matt-Matt, il ne faut pas se provoquer inutilement entre blondi ! Et tu ne dois surtout pas oublier de bien lacer tes lanières de lunettes ! » Fit Lolie en attachant bien les lunettes d’aviateur sur son ami dérangé.

    Ils attendirent un peu pour s’assurer que la seconde personnalité « défectueuse » soit bien hors d’état de nuire les âmes sensibles.

    « J’ai l’impression que ça s’est empiré », commenta alors Ruben.

    « Pourtant, ses lunettes étaient bien sur son nez ? Il y avait à peine un écart, non ? » Rajouta Julius.

    « Attends, vous êtes en train de dire que vous étiez au courant de son…problème ? »

    « Ben, quand même nous sommes ses camarades de chambre », acheva Adrian.

    « Mais ça veut dire que tu étais aussi au courant pour ce qui s’est passé ce jeudi ! » accusa Chloé.

    Elle n’eut pas de réponse, à la place le blond détourna son regard de manière très équivoque. Furieuse, elle était partie pour donner un coup à ce traître qui non seulement leur avait fait rater une heure de cours d’arithmancie (par sa flamme incontrôlable qui occupa bon nombre de professeur au couloir du troisième) mais ne leur informait même pas des problèmes qui pouvait déborder ainsi.

    « Au fait, tu donnes des surnoms à tous ton entourage ou quoi ? Matt-Matt, Bubus… » Claire se tut en voyant le regard affligé du dernier cité, lui qui n’aimait pas qu’on le surnommait ainsi « Oh, pardon, je- je ne voulais pas… »

    Avant qu’elle ne s’enfonce davantage, celle à qui la question était adressée répondit avec enthousiasme…douteux.

    « Oh oui ! Je donne à tous ceux que j’apprécie, par exemple j’ai Lilice, Lilise et Lili ! » Et quelque chose leur disait que des personnes qu’elle appréciait ne se comptaient pas sur une main, ni deux, mais des centaines.

    « Lili ? » s’étonna Albus.

    « Pour Harley », répondit la gamine mentale.

    « Harley ? » Firent les meilleures amies de celle-ci.

    « Pff, déjà j’acceptais Har, Harl à la limite, mais il a fallu que tu ajoutes ça pour me donner le même prénom que benjamine Potter ? »

    « C’est parce que j’aime bien doubler les jolies syllabes !»

    « Mais tu arrives à les différencier ? »

    « Oui ! Lilice pour Alice, et Lilise pour Elise ! »

    « C’est un peu trop ressemblant mais si tu te retrouves, tant mieux pour toi. »

    « Après il y a Ruru. » Elle désigna Ruben.

    Le dit Ruru grogna en donnant pratiquement le même commentaire que sa prétendue meilleure amie.

    « Juju ! » S’exclama-t-elle en se tournant vers Julius.

    Un pouffement vint l’interrompre dans son énumération.

    « Ça fait très féminin », se moqua gentiment Stefan. Il fut le suivant.

    « Teftef ! » Et puis se tournant vers un autre rire « Dydy ! »

    « Pour Adrian ? En quoi ? »

    « Elle te la dit non ? Elle aime les belles syllabes et quand on l’avait appelé Ady pour plaisanter elle a déformé en…ça. »

    « Et tu ne pouvais pas faire en Adydy ? » Se marra Clara.

    « Non, parce que ça, c’est pour Anini ! »

    Il eut un temps mort où la dénommée se tourna lentement vers elle.

    « J’ai aussi droit à cette honneur ? »

    « Bien sûr, t’es la meilleure amie de Nana ! »

    Luxchana eut un court-circuit en entendant son surnom à elle. Célia rit. « Lialia ! »

    « Inattendu, je pensais à un Lilia. » Sifflota Sean.

    « On-on ! » Carmichael lui fit la moue mais elle changea vite de victime/s « Nyny 1 et Ninie 2 ! » John et Kenneth sursautèrent.

    « Hein, mais pourquoi ? »

    « Ben, parce que j’ai déjà un One-one », s’expliqua la rouge en ignorant le Oh, mais je le laisse volontiers de Sean « et parce que Kennie. »

    Si certains sourcillèrent pour la réponse un peu incomplète, d’autre comprirent vite que le Nyny 1 était pour Johnny et Ninie 2 pour la jolie syllabe.

    « Elili ! » continua Lolie, imperturbable, ne se tournant vers...Elias.

    Tandis que celui-ci était perplexe quant à savoir ce qu’il avait fait pour se faire apprécier de cette petite délurée, une s’insurgea.

    « Quoi ? Mais tu aurais pu me le donner à moi ! » S’écria Elise.

    « Non, toi, c’est Lilise. »

    « Et pourquoi ? Nos prénoms sont à peu près semblables, mais il a fallu que je dégote de ce blaze super ringard ? »

    « Toi, c’est Lilise », répéta Lolie en insistant tellement que la Lilise resta un moment sans voix.

    « Euh, et moi ? » Voyant que la situation stagnait, Alfred tenta de l’orienter dans une meilleure direction.

    Il aurait dû se taire. Lolie se tourna vers lui avec des yeux de dément.

    « Fifie ! »

    Et il eut l’impression que cette…chose résonna en écho dans sa tête, il manqua de perdre pied si son amie Alice n’avait pas été là pour le soutenir.

    « Bon, je peux au moins être rassuré que tu ne peux rien trouver de mauvais pour moi », marmonna Rose.

    La rose-violette virevolta si vite que les amateurs de bande dessiné aurait pu entendre le son caractéristique d’un craquement d’os.

    « Rorose ! »

    « Beurk ! J’ai l’impression que c’était le même que celui de mon père plus jeune qu’il échangeait avec une certaine Lav-lav ! »

    « Ah oui, Ron-Ron ! Ma mère me racontait souvent cette histoire lorsqu’il lui arrivait de parler de ton père », rit Tobias.

    « Bibi ! »

    « Mais, mais, mais ! Tubbie aussi était bien ! »

    « Piupius ! » l’ignora l’autre qui n’en faisait vraiment qu’à sa tête.

    Les Némésis, qui n’ont cessé de rire depuis l’enchaînement de surnom, lâchèrent de petites exclamations en voyant une aura noire entouré le dernier surnom.

    « Retire ce que tu viens de dire. »

    Il n‘avait pas haussé le ton ni jeter de regard noir, mais juste l’atmosphère tendue suffit à passer le message. Enfin, pas pour tout le monde, Albus ne se gêna pas pour ricaner et Tyler lui dit :

    « Franchement, tu n’as pas à t’emporter. Les gryffondors sont tous ainsi. »

    Et quand Lolie ouvrit la bouche pour donner un nom à Tyler, Wyatt intervint.

    « Bon, j’imagine que tu as fait le tour ! »

    « Non, toi c’est Oui-oui ! Et il y a Emimi ! »

    Les deux aigles restèrent bouche bée. En fait, ils devraient apprendre qu’il ne faudrait plus la couper dans ses délires au risque d’en faire les frais. Même si Emil n’avait rien à voir là-dedans. D’ailleurs quelqu’un qui lui était très semblable sentit le danger qui pesait sur lui et tenta de se cacher avant de se faire attaquer sur sa crédibilité, mais ne parvint pas à accomplir son dessein.

    « Tiens, il n’en manquerait pas un ? » fit Chloé. Elle sourit malicieusement en recevant le regard noir de son condisciple.

    « Ninise ! » Et peut-être était-ce le dernier, en tout cas elle se jeta à son cou.

    « Ouh la, la ! Une lionne dans les bras d’un serpent… » Commenta Ani.

    « Tu veux dire qu’elle l’écrase de ses pattes volumineuse ! » Rétorqua sarcastiquement Rose en suivant la métaphore, causant un rire plus ou moins général, d’autre préféraient le ricanement. (Oui, c’est différent)

    Avec tout ça, ils en oublièrent leur mission de filer leur professeur pour qu’il arrive à bon port. Mais quand Claire s’exclama soudainement en se rappelant, elle attira l’attention sur elle.

    « On aurait presque tous les surnoms de la promotion, sauf trois serpentards, qui ont pu réchapper jusque-là et… »

    « Non, c’est bon ! » Refusa net Clara.

    « Et pourquoi pas ? J’en ai bien eu un, moi ! » Grinça Scorpius. Albus ricana.

    « Oui, mais non, il faut qu’on continue parce que je crois qu’on a définitivement perdu le prof », esquiva Claire.

    Chloé en profita pour se carapater la première, vite suivi du reste.

    « Pour nous, ça ferait Cloclo, Clacla et Cléclé, pas très attirant, hein ? »

    « C’est ce qu’on pourrait appeler des prénoms bien musical. »

    « Mais non, vous n’avez rien suivi ou quoi ? J’ai dit que des belles syllabes ! »

    « …Bah, il y’en a pas ! Tu ne vas pas m’appeler aire-aire ! »

    Le rire de Célia termina d’achever la chinoise.

    « Et moi donc ! Je risque d’hériter ara-ara ! »

    « On dirait les cris d’un nourrisson. »

    « C’est parce qu’elle en est une, non ? »

    Clara se tourna doucement vers son ami Scorpion.

    « Et tu veux t’occuper de moi ? Après tout, il parait que tu te débrouille très bien avec un saïmiri… »

    « Oui, c’est ça, compare toi à un singe », répliqua Scor néanmoins rouge.

    Seuls ceuxn qui avaient compris eurent des rires francs.

    « Au final, il n’y a que celui de Chloé qui est acceptable », revint Luxchana.

    « Quoi ? é-é ? T’es folle ? »

    « Ou oé-oé », proposa Célia avec hilarité. Contagieuse, d’ailleurs.

    « Pourquoi pas ? Il y’en a un qui a bien One-One », sourit Alice.

    On entendit Sean ronchonner mais aussitôt recouverte par la voix de Lolie.

    « Non, je vous trouverai des noms mieux que ça ! Vous les méritez ! »

    « Ça veut dire quoi ça ? Et moi, je ne le mérite pas ? » S’indigna Harley.

    « Ben, c’est beau lili ! »

    « Mais ça existe déjà ! »

    « Ben, oui et alors ? »

    « Mais le principe des surnoms c’est bien quand c’est original, non ? »

    « Tu t’en vante, maintenant ? One-One ? »

    « Oh, fichez moi la paix », grommela Sean/one-one en se dirigeant à l’opposé.

    « Oh, ne sois pas vexé ! »

    « Non, mais je vais juste attendre en bas. Et aussi m’éloigner de cette folle. »

    « Pas bête, je dirais même que c’est une très bonne décision. »

    « Et là, vous vous dites que vous auriez dû y songer plus tôt ! » rit Clara.

    Ils se séparèrent au cours du trajet dont un groupe s’étant lassé de suivre le petit professeur se dirigèrent vers la grande salle en informant les autres de la progression de celui-ci, tandis que l’autre se dirigèrent vers la tour ouest l’endroit qu’a choisi le demi-gobelin.

    « Euh…ben, c’est bizarre ça, Flitwick ne se trouve pas devant sa salle commune ! »

    « Tiens, c’est vrai, ça… il ne doit pas être bien loin, puisque j’avais posé un piège tout près… »

    « Encore ? »

    « Et ce n’est pas la seule, j’avais aussi posé le mien sur la porte pour qu’il le reçoit quand il se poste devant. Et visiblement, ça été enclenché. »

    « De vrais garnements… »

    « Bref, tout ça ne nous dit pas où se trouve le prof. »

    Ils virevoltèrent un peu inutilement autour d’eux avant d’apercevoir une silhouette s’approcher d’eux. Il s’agissait d’un élève de niveau inférieur à la touffe blonde et aux yeux bleus, qui était aussi la description d’un autre élève –et de plusieurs aussi- car ayant exactement la même apparence.

    « Tiens, un des jumeaux Scamander. »

    « Mais lequel ? »

    Sans les répondre, Lorcan ou Lysander leur sourit gentiment.

    « Facile, c’est Lorcan, parce que Lys a gardé ses cheveux plus long », expliqua Claire « je le sais, je l’ai demandé. »

    « Ah pas mal », complimenta légèrement Chloé.

    « Qui te dit ? Je les ai peut-être coupé à ton insu », répondit distraitement l’autre.

    La chinoise le regarda avec effroi.

    « Tu n’oserai pas. »

    Toujours silencieusement, un sourire flotta sur les lèvres du Scamander, on voit que le sang Lovegood coule dans son sang. Une autre silhouette apparue pour leur sortir de cette situation.

    « Si vous cherchez le prof, il s’est dirigé vers la table du cinquième étage », répondit le jumeau dont les cheveux semblaient un chouia plus long.

    « Déjà ? Et il a goûté quoi ? »

    « La dernière fois que je l’ai vu, il grimaçait et toussait en disant haïr les épices. »

    Ok, dragée surprise au poivre. Le pauvre.

    « Bon, eh bien, continuons », soupira Harley.

    Tandis que les autres commençaient à descendre les marches pour rejoindre le cinquième étage en espérant ne pas rater leur proie, Claire se tourna une dernière fois vers les jumeaux et s’approcha de son collaborateur.

    « Ça a poussé, je vais te couper un peu ceux de devant et on attendra que ça soit assez long pour tester derrière… » En disant cela, elle sortit un petit trousseau de sa jupe traficoté par Albus lui-même et l'agrandit à la taille normale. Saisissant d’une paire de ciseau, elle se mit au travail.

    Le futur quatrième se laissa faire pendant que son frère observait la scène, amusé. Sans qu’ils ne le remarquent, ils furent rejoints par une petite rousse.

    « Tiens, Lily, tu n’es pas avec tes amis ? » demanda Lorcan.

    « Non, Hugo et Maxime sont déjà dans la grande salle après avoir à leur tour laissé un petit quelque chose sur le chemin et Louise les a rejoint. »

    À remarquer que depuis quelque temps, la petite gryffondor était beaucoup plus souriante et joyeuse qu’au début de l’année. Il faut savoir que cela était grâce à son amie Louise, qui après une démonstration malencontreuse ou non d’une force insoupçonnée, a réussi à dissuader quiconque d’embêter ne serait-ce que « gentiment » sa meilleure amie. Bien sûr, il y avait aussi les frasques des deux serdaigles qui faisaient abandonner les autres. Mais d’après certain, sa bonne humeur viendrait aussi du fait qu’elle s’est confiée à Lorcan Scamander, car les voyant trainer un peu trop ensemble dernièrement des rumeurs circulent –sans méchanceté sinon gare aux fesses des vilains-.

    « Au fait, vous vous êtes déjà demandé ce qui se passerait pour votre directeur de maison ? »

    Ayant terminé son ouvrage, Claire la regarda avec de gros yeux, tandis que les deux frères haussèrent les épaules d’un même mouvement.

    « En tout cas, ce qui est sûr, c’est qu’on ne pourra avoir le professeur Hopkins, pas à cause de sa matière –même si les enseignants d’option sont hors course-, mais parce qu’il est encore très récent », s’exprima Lysander.

    « Si tu raisonnes comme ça, on risque fortement de tomber sur professeure Kurt », poursuivit Lorcan, pas très enchanté.

    « Ne parles pas de malheur ! On pourrait aussi dire que le professeur Stranger est aussi dans la course ! » S’exclama Claire.

    « Ah, je l’avais oublié, lui… »

    « Et nous t’avons presque oublié, Claire. Tu viens ? »

    La dénommée se tourna avec un certain trouble en reconnaissant la voix. Albus se tenait au bout du palier et attendait visiblement que sa camarade le suive.

    « Oui, j’arrive, j’arrangeai juste les cheveux de Lysander. »

    « Et toi, Al ? On t’a chargé de venir chercher la retardataire ? »

    Le grand frère se tourna avec surprise vers sa sœur, comme venant de la remarquer, il répondit néanmoins :

    « Oui, ils étaient pressé de rattraper le prof, mais un peu inquiet que tu ne sois pas derrière nous, te connaissant…qu’ils disent. »

    « Comme c’est sympas de leur part, pourtant ça fait bien trois ans qu’on gambade dans les couloirs du château… »

    « C’est bien en ça que c’est insultant », commenta Lorcan.

    « Je sais, j’avais compris », grommela Claire en s’avançant vers le brun.

    Son cadet se couvrit la bouche, comprenant son erreur, il reçut de la part de son frère un regard éloquent qui traduisait assez sa conduite maladroite. Puis, décidant qu’ils n’avaient plus rien à faire ici, puisque devant de toute façon rejoindre la grande salle pour le départ, les plus jeunes suivirent le mouvement.

    « Et toi, Lily ? Que fais-tu ici ? » Demanda le frère cadet.

    La rousse se mit à raconter à nouveau ce qu’elle avait dit plus tôt, laissant son frère acquiescer. Mais mentalement, Al pensait à inviter les filles, car il se souvenait qu’il avait soumis une idée pareille à ses parents et il serait dommage de ne pas pouvoir mettre ce projet à exécution, déjà que cela n’a pas pu aboutir lors des vacances de pâques car tout le monde ou presque avait décidé de rester à Poudlard pour organiser l’événement présent. Il comptait inviter les filles chez lui, mais devait aussi trouver le meilleur moment pour le faire.

    « Bon, plus qu’à attendre la fin… »

    « Hum, qu’est-ce qui doit attendre à la fin ? » Lui questionna l’objet de ses pensées.

    « Hein ? Euh…que quelque chose… » Bégaya-t-il. Il rougit en voyant qu’elle était un peu trop près, à moins que ce ne soit une illusion ?

    La brune fit une grimace, un peu chagrinée de ne pas être dans la confidence, mais après réflexion, elle se dit qu’elle était une peu présomptueuse pour se prétendre à ce titre et finit par se tracasser quant à son comportement immature.

    Ils arrivèrent sans vraiment se rendre compte, les premiers plongés dans leur pensée et les autres dans leur conversation, jusqu’au premier étage. Après avoir trouvé la bonne dragée, et la langue ainsi que les lèvres gonflés par tous ses goûts inattendus, Flitwick était en train de passer l’épreuve de James S. Potter, qui aidé de ses deux amis préfets Lucas et Abigaël, a fait du couloir du premier un véritable chantier qu’il fallait bien sur traverser mais dont chaque pas leur coûtait soit une bombe dans le genre champ miné, soit un pétard à la feu d’artifice qui éclatait bien dans vos précieux oreilles.

    Passé cette épreuve qui ne sembla pourtant pas avoir perturbé le cours des pensées ou sujet des cinq qui trainaient derrière, Lysander et Lorcan coupèrent court à leur conversation en voyant qu’ils arrivaient dans le grand hall. Là, ce fut l’espace entier qui servit d’épreuve.

    Il y avait au plafond, ce que Luna et Rolf Scamander ont longtemps recherché pour prouver leur dire, des Ronflak Cornu, ils étaient si consistants et profond qu’on aurait cru des vrais, mais assurément ça l’était pour les jumeaux qui les ont eux-mêmes crée. Bien sûr, Lys s’est chargé de les imaginer sous cette forme et Lor avait alors tout mis en œuvre pour que cela puisse être en vrai. Et il fallait dire que c’était vraiment saisissant, car ce n’étaient pas les seules créatures qui ont été mis à contribution. Un héliopathes, ces esprits de feu, traversa à toute allure devant le petit vieux avant de rejoindre ces semblables plus haut. Devant les quatre sabliers, il y avait un étang, durant un court instant, Filius eut les larmes aux yeux sous l’émotion en croyant reconnaitre le marécage des jumeaux Weasley, mais il fut vite détrompé en voyant des…cerveau en jaillir pour aussitôt replonger. C’était ce que la famille Lovegood appelé affectueusement des aquavirus. Bref, tout autour il y avait aussi des nargole, des tranchesac ongubulaire et des énormus à babille, mais pas de joncheruine, pas ces bestioles qui embrouille le cerveau des alors qu’on était en période de fête. Si on pensait dans un premier temps que cette mascarade n’était là que pour divertir, on remarqua vite que ces créatures détenaient en vrai un petit message qu’il fallait connaître afin d’espérer accéder la grande salle.

    Une petite chasse à la créature était ouverte. Et à vrai dire ce fut plutôt facile, étant donné que ces gentilles créations se laissaient faire, voici une petite manœuvre qui permit de mieux connaitre les jumeaux. Ensuite, ayant obtenu tous les morceaux de message il fallait les rassembler afin que cela fasse une phrase et les insérer dans les fausse dents qui « appartenait » à des incusucs à la place des heurtoirs.

    « Merci au professeur Flitwick pour avoir assuré de super cours tout au long de l’année. Merci et au revoir. »

    Sur ce beau message les battants s’ouvrirent et il fut accueilli par les vivats des élèves. Des serpentins éclatèrent un peu partout pour s’ajouter à l’ambiance festive. Sans arrêter dans cet élan festif, un grand étendard se déroula au-dessus de la table des professeurs qui dévoilait le résultat de la coupe des quatre maisons. Les Serdaigle étaient en tête avec 589 points et pour ajouter à la bonne humeur, il s’avérait que leur équipe avait aussi obtenu la première place grâce aux victoires souvent époustouflante de Lysander. Un merveilleux concert de son résonna à cette instant, on vit alors que les jumeaux blonds avaient aussi réservé d’autre surprise pour leur directeur de maison. Ils jouèrent un duo au violon, rendant l’instant encore plus commémoratif et formidable.

    Sans pour autant délaisser les autres maisons, les étendards sur le côté décernaient leur place, concernant la coupe des quatre maisons ou de quidditch. Griffondor arriva deuxième avec 527 points et leur équipe termina dernier, car ayant souffert d’avoir perdu de bon joueur (Laurence qui avait terminé ses études et Adrian qui avait abandonné pour se concentrer sur ses nouveaux pouvoirs, pas que Ruben soit un mauvais remplaçant, mais bon…). La troisième place fut pour les Serpentards, des deux côtés, avec 514 points. La quatrième place était pour les Poufsouffle, qui pouvaient encore se réjouir de leur seconde place à la coupe de Quidditch, avec 503 points.

    Ensuite, les Weasley (principalement) ainsi que les Potter virent avec surprise un élève qui leur a bien posé des problèmes au début d’année sortir des rangs pour s’avancer vers le milieu de l’allée. S’il paraissait un peu boiteux, Mark Ludvian fit disparaitre toute pitié sur les visages qui l’observaient en tendant sa baguette dans le vide, ses lèvres ne remuèrent que des meubles furent attirés jusque devant lui sans qu’il n’ait rien dit. Il venait d’user le charme de locomotion en…

    « Informulé », Rose ne put s’empêcher de chuchoter, un peu émerveillée.

    Toujours sans prononcer un mot, les meubles explosèrent sans qu’aucun des éclats n’atteignent les spectateurs, il venait coup à coup de lancer un sortilège de réduction et un charme de bouclier autour de son ouvrage. Tout le monde s’attendait à ce quelque chose sorte de l’intérieur mais rien n’apparut, pourtant le sixième tournoya sa baguette et comme si la cape d’invisibilité avait été ôté, on vit des statuettes suspendus dans le vide, il venait de désactiver son sortilège de désillusion. Ces derniers en soi n’avaient rien d’ordinaire, néanmoins quand on vit qu’ils furent remplacés par des bombes de peinture de chez Weasley, dont la substance qui est appliqué gèle l’air pour pouvoir en faire une structure, on comprit qu’un sortilège de transfert venait d’être jeté. Le gryffondor venait tout juste de faire un enchaînement de sort et enchantement en informulé tout ça pour prouver au professeur qu’il savait maitriser tous les sortilèges qu’il leur avait enseigné. Et ce ne fut pas le seul, Corentin Williams, le fameux acolyte de chez les poufsouffle, saisit deux des bombes et commença à se mettre au travail. Pendant ce temps, sans qu’il n’y ait un temps mort, d’autres élèves âgés, probablement des dernières années, brandirent leur baguette. Et sans qu’aucune formule ne soit prononcée, d’étrange forme argentée se formèrent au bout de ces derniers. Il y’en avait de tous les formes, des bœufs, des musaraignes, des chevreuils, bon, il y avait aussi principalement de filets d’argents prouvant l’échec du sortilège mais l’importance était leur effort. Ces projections gambadèrent partout dans la grande salle avant de retourner soit devant le petit prof soit devant la structure de glace qu’a réalisé Corentin. Une grande statue au trait du demi-gobelin prenait place au centre de la table des jaunes, au milieu de la sculpture de glace, le professeur tenait contre son torse un trophée gravé les mots « Le meilleur professeur de sortilège » et d’un diplôme dont la phrase fit monter les larmes aux yeux au vieil homme : « Merci pour ces fabuleux moment que vous nous avez fait partagé ! Poudlard se souviendra de vous. »

    Par-là, l’ensemble des étudiants comprirent que même aux mauvais, il leur arrivait aussi d’avoir des gestes bien vénérables. Ou parce qu’ils voulaient aussi être bien vu, mais là n’était pas le problème.

    L’ambiance festive dura encore un petit moment avec des discours prononcés par le corps professoral, qui bien que regrettant son départ lui souhaitait tout de même tous les vœux et le remerciait aussi pour sa joyeuse présence. Enfin, ce fut le moment du banquet où tout le monde se goinfra une dernière fois, parfois dans les larmes, parfois dans les rires.

    Et arriva au moment du départ.

    Le trajet fut à la fois un sentiment de réconfort de retrouver la maison et de mélancolie de quitter un endroit qui se trouvait aussi être leur maison.

     

    Un mélange de tous ses sentiments plus tard, Albus commençait sérieusement à paniquer. Il n’avait toujours pas eu l’occasion d’aborder les filles et plus l’heure d’arriver à la gare de Kings Cross approchait et plus il sentait le stresse le monter. Comment allait-il leur annoncer ? Tout de go ? En leur expliquant le pourquoi du comment ? Comment devait-il procéder ? Il n’avait jamais invité de fille à la maison, lui ! Sa meilleure amie était sa cousine, alors bon !

    Tout à ses problèmes, il était prêt à se ronger les ongles lorsqu’il sentit le Poudlard Express ralentir et qu’autour, ses amis récupéraient leur malle, sur le point de sortir. Avec une boule au ventre, et un bagage plus lourd que ses affaires dans les mains, il émergea du train et rechercha activement celles qui lui causaient tant de maux. Par chance, ou pas, la première fille qui apparut dans le wagon voisin fut celle avec qui il parvenait le moins à converser tranquillement, craignant à tout instant que des papillons le rongent le ventre.

    « Euh, Claire ! » Interpela-t-il maladroitement.

    Rose et Wyatt l’observèrent avec surprise avant de se décider de le laisser, sans se départager d’un sourire narquois. Albus rejoignit sa camarade, qui se tourna vers lui avec surprise. Ses amies la laissèrent en lui souhaitant de bonne vacance et même de se revoir plus tard, ce qui le conforta dans l’idée qu’elles pourraient venir ensemble à son invitation, avant que chacune et chacun (Emil et Ionise) ne prenne leur moyen de transport pour les amener chez eux.

    « Oui, Albus ? » sourit Claire, bien que certain de ses geste montraient un petit inconfort, impatience ou embarras ?

    « Je…je….ça ne va pas prendre longtemps », commença-t-il.

    En tout cas, c’était mal partie s’il voulait que cette phrase soit rassurante. Toutefois son interlocutrice acquiesça pour le mettre à l’aise et l’inciter à continuer, surtout.

    « En fait, tu vois, au début de l’année ou plutôt à la fin de l’année 2019, tu as…enfin, vous, toi et les filles, avez fait quelque chose d’incroyable pour Lily »

    Sans qu’il n’ait besoin de continuer, Claire se sentit un peu mal d’être ici, alors que très franchement elle n’avait rien fait dans cette affaire-là, mais laissa tout de même son condisciple continuer.

    « Eh bien, mes parents en ont entendu parler et vous sont très redevables, ils ont donc décidé de vous inviter à la maison pour vous remercier de vos gestes. »

    L’idée de le détromper en disant que ce n’était rien fut vite remplacé par la joie et l’enthousiasme à la pensée qu’elle pourrait visiter la maison d’Albus Potter. Oui, oui, le garçon de sa promotion et non le héros de la communauté sorcière.

    « Oh, oui ! Ça me plairait vraiment ! Et…et les filles aussi, j’en suis sûr ! De toute façon, on comptait se revoir au cours du mois d’août, enfin si vous n’êtes pas indisponibles à cette période ! » S’emporta-t-elle toute seule.

    « Non, non, pas de problème ! Nous serons en Angleterre durant les deux mois ! Donc, c’est d’accord, vous pourrez venir ? »

    « Oui, pas de problème, j’informerai aux filles, on se tient au courant via les courriers pour tenir une date ? »

    « Absolument, par courrier », affirma Albus, fébrile.

    Ils restèrent tous les deux un peu maladroits. Ne sachant pas s'il fallu démontrer tout l’étendue de leur joie à ce projet ou juste se quitter sur cette promesse. Bien que n’ayant rien à se dire, ils ne se résolurent pas de se quitter comme ça, de façon brouillon. Cependant, ce fut résolu par l’appel de monsieur Lyu.

    « Oh, je dois y aller. Bon, eh bien, je te remercie de ton invitation et bonne vacance ! »

    Le « toi aussi » mourût dans sa gorge lorsqu’il sentit une paire de lèvres se poser très brièvement, mais qui sembla être un contact juste grisant, sur sa joue. Il n’en croyait plus à ses sens jusqu’à ce qu’il vit les rougeurs sur les joues de sa camarade, qui lui sourit une dernière fois avant de le faire signe en s’éloignant. Il la suivit du regard, croisa celui du père qui lui fit un signe de tête avant que les deux silhouettes ne disparaissent subitement par transplanage.

    Doucement, il posa une main incrédule sur sa peau brulante. L’instant émotionnel fut rompu par un bras qui entoura ses épaules sans prévenir.

    « Eh, Albi, j’ai une bonne nouvelle ! Je viens d’en parler à ma mère et notre problème est réglé ! On nous autorise enfin à utiliser les cheminette international ! » S’exclama Wyatt à ses oreilles.

    Cela ne sembla même pas atteindre le brun qui regardait toujours l’endroit où se tenaient plus tôt les deux chinois. Alfred les rejoignit.

    « Eh, Al, je sais que je demande encore, mais tu pourras toujours assurer de m’accueillir une partie de juillet ? » Demanda le blond-roux inutilement. 

    Il reçut pour sa part un soupir ou l’on sentait tous les sentiments doux et délicieux qu’a provoqués ce simple petit contact physique.

    « Toi aussi… » La réponse parvint finalement à sortir de sa voix basse.

    Les deux amis se regardèrent avec surprise avant d’examiner à nouveau leur ami commun. Au final, ce fut le blond-roux qui craqua en premier.

    « Alors comme ça, mon homonyme vient aussi d’être touché par ce syndrome ? »

    Cela eut le mérité de réveiller le dit homonyme.

    « Hein ? Quel syndrome ? »

    Le blond cendré entra aussi dans le jeu, amusé par la candeur de son ami.

    « Tu ne t’en doutais vraiment pas ? M’enfin, tu viens d’être touché par la flèche de cupidon, le syndrome de l’amour, pardi ! »

    La brun ouvrit la bouche, cligna des yeux sans quitter des yeux l’américain avant de se tourner vers le blond-roux en ayant la même réaction. Seuls deux sourires amusés lui répondirent.

    Albus Severus Potter, 13 ans, ressentit pour la première fois cette sensation de trouble pour une fille, qui semblait pas loin de partager ses sentiments.