• Entre-temps

    Novembre

    À la découverte de nouvelle option

    Il était là. Devant cette porte clos dont il ne connaissait ni d’Eve ni d’Adam mais dont il se trouvait face car on l’y avait incité.

    Bien sûr, on ne l’avait aucunement menacé, mais bon, Alfred étant Alfred, il n’avait tout simplement pas su ignorer une proposition pour faire de nouvelle découverte, surtout que cela venait de son préfet de maison. Vous vous souvenez encore de ce qui s’est passé le jour d’Halloween ? Non, non, pas les portes à portes des Némésis –ou Révolutionnaires encore à ce moment ?-  non plus le fait que le groupe de Scorpius soit venu déguiser, quoique ce n’est pas loin… alors ? Un indice : les déguisements. (Non, ça n’a rien à voir avec le serpentard, je vous dis !) Donc, les costumes de monstres… crées par nos deux Al !

    Donc, à cette occasion, ils ont profité pour étaler leur capacité à fond, à savoir l’imagination si débordante des Serdaigle et le talent artistique d’Alfred, ce qui ne manqua pas d’attirer l’intérêt de Louis Weasley qui lui suggéra de passer voir l’option art et musique. Et donc, on se retrouve au début du récit.

    « Bah, alors tu n’entres pas ? »

    « C’est bon, Wyatt, on n’est pas pressé. »

    Et évidemment comme les salles bougeaient trop, il ne pouvait trouver seul, alors accompagné de deux de ses camarades (de maison), également intéressés, ils sont venu à destination mais hésitent (enfin, il est le seul) à entrer. La faim et que soit juste avant le repas de midi y est surement pour grand. À dire vrai, on pouvait comprendre pourquoi Albus était aussi là, car il s’y intéresse forcément à l’art, mais pour Wyatt… bon, apparemment il joue de la guitare.

    Rose n’était bien sûr pas intéressée, et puis avec tous ses options, elle avait déjà assez à faire ailleurs (bien sûr que non que ça n’a rien à voir avec l’heure ! Et ce n’est pas une gloutonne, ne dites rien si vous ne la connaissez pas !) Et Tobias n’avait ni le physique ni la tête dans l’art. Donc, seuls les deux plus « intellectuels » allons-nous dire, sont présents.

    « Bon, bah, allons-y, j’imagine que vous ne souhaitez pas perdre plus de temps sur notre pause déjeuné. » 

    Au moment où la main du blond-roux allait saisir le poignet de la porte, celle-ci s’ouvrit sur un vrai blond roux (oui, parce qu’il y a des blond-roux à la blond vénitien et des blonds roux, bah, blond et roux, quoi ! Parce que même si on est physiquement blond, on n’échappe pas à la génétique rousse, mon gars !) Louis Weasley les accueillit avec un large sourire, sincèrement heureux de les voir.

    « Ah, je ne pensais pas qu’il y aurait des invités en plus. Content de savoir que tu es également intéressé Al ! Enfin, je veux dire Albus…. Wyatt. »

    Il les salut d’un mouvement de la tête avant de les laisser entrer.

    La salle d’option art et musique était assez simple. On le devait surement au fait qu’ils étaient en sous-effectif. En effet, seul un petit groupe composé de six ou sept personnes –si le professeur est bien présent parmi eux, on ne saurait le différencier tellement leur taille semble semblable- est présent au milieu de la pièce et discutait. Il y avait beaucoup d’espace, précisément dû aux tables déplacés sur le côté pour éviter de gêner le passage et pour exposer certain travaux car si on regardait bien, un mur au fond avait beaucoup de parchemin ou autre genre de papiers affichés. On pouvait distinguer certain note de musique qui une fois joué forme un morceau, de l’argile séché qui une fois manipulé donnait une sculpture, des dessins imagés bien sûr, des posters moldu ou sorcier selon la présence de mouvement ou non.

    « Je vous dis que les serpents à pattes n’existent pas. Même la magie ne pourrait rien, n’allez pas chercher midi quatorze heures », entendirent-ils.

    « Enfin, techniquement, la magie peut bien y faire quelque chose, comme ce serait le cas des métamorphoses », répliqua une voix parmi d’autre.

    « Oui, enfin, vous m’avez comprise professeure. Je veux dire qu’un moldu ne pourrait accomplir un tel exploit sans magie. » Renchérit un élève, visiblement.

    « Et puis, à la limite on appellerait ça un lézard… » Ajouta un autre.

    « …avec plusieurs pattes, ceci dit », complète un autre camarade.

    À l’entrée, les trois nouveaux adhérents –le seront-ils même ?- hésitent à faire un pas de plus, mais quel était donc cette conversation saugrenue ? Sentant probablement leur gêne, Louis leur adresse un sourire censé les rassuré.

    « Ne vous inquiétez pas, ce n’est pas toujours comme ça. C’est juste un sujet dont il nous arrive d’aborder quand la faim nous tiraille de trop. »

    Au centre, la conversation reprit sans les remarquer.

    « Mais je vous dis que ça existe. Ce moldu espagnole, Joan Fontcuberta, photographe de sa profession, a pris des négatifs de ce serpent à patte. »

    « Je pense que tu es trop ancré dans tes cultures, Alejandro. »

    « Il a peut-être utilisé Photoshop », proposa naïvement Alfred.

    Et alors toute l’attention du groupe se tourna vers eux.

    « Tiens, donc, ne serait-ce pas des nouveaux membres que tu nous amènes là, Weasley ? » Commenta la professeure.

    Jade DANDELION était enseignante de la matière optionnelle d’art et musique peu de temps après la grande guerre. Et même si son cours n’accueillait pas beaucoup d’élève, elle jouissait tout de même d’une très bonne réputation parmi ceux qui veulent bien faire l’effort de la rejoindre pour seulement une heure par semaine –ce qui équivalait à une demi-heure chaque deux jours, ce n’est vraiment pas beaucoup, n’est-ce pas ?-. Aussi, sa spécialité serait de s’adresser à ses élèves comme des égaux, les relaxant au max pour qu’ils savourent ces moments décontractants où ils n’ont pas s’occuper ni des cours spécifiques à caractères académique ni des examens qui en découlent à la fin. Bien sûr, ce n’est pas une raison pour qu’elle nomme ses élèves par leur prénom et même s’il y aurait plusieurs membres de la même famille elle les appellerait par leur nom, en les numérotant.

    « Oui, je vous présente Alfred Jeskar, Albus Potter et Wyatt Devon, tous trois en troisième année », fit Louis en les désignant un à un.

    « Cool, mais pour te répondre Alfred, il n’a pas pu utiliser Photoshop parce qu’il a tout de même exposé ces créatures. » Persista Alejandro.

    « Faudrait savoir. », nargua un gars de sixième année environ. Il aurait voulu ajouter 'photo ou en vrai ?' mais... 

    « Des sculptures, alors ? » Proposa Wyatt, plus rapide.

    « Non, c’étaient des vrais. Enfin, de ce qu’il en restait. Je veux dire, une vraie peau de serpent, de vraies pattes de…serpent. »

    « Attends, mais tu as déjà touché de vrais reptiles pour savoir que c’était vrai ? »

    « C’était peut-être de la taxidermie… »

    « Mais c’est écœurant », s’exprima la seule fille, en dehors de la prof.

    « Bah, tu sais, les moldu sont comme ça. Ils targuent de ne pas croire à la sorcellerie qui les entoure, mais ils veulent toujours créent des choses en rapport avec le surnaturel, va comprendre la logique. »

    « Ne fais pas de généralisation, certain ne veulent pas y croire, car trop bornés, mais d’autres se questionnent sérieusement sur notre existence. »

    « Et parfois, il nous arrive aussi d’avoir des débats sur des questions pareilles », ajouta Louis pour présenter l’option, qui fait plus penser à un club de loisir. « Bon, je vais vous faire les présentations. Donc, Giovanna Higgs, préfète de Serpentard, qui comme vous pouvez voir, est la seule représentante féminine en dehors de notre enseignante. »

    Il désignait la seule fille présente –impossible de se tromper- qui leur salut d’un mouvement de tête. Les trois garçons lui rendirent le salut tout en étant un peu suspicieux quant au nom de la fille. Attends, Higgs.

    « Ah, mais tu ne serais pas une parente à notre ancienne préfète Julianna Higgs ? » réalisa Alfred.

    « En effet, je suis sa jeune sœur. Elle serait bien contente de savoir que vous vous souvenez d’elle. »

    « C’est parce que c’était une bonne préfète. »

    Et aussi parce qu’elle a été assez indulgente pour leur permettre certain caprice, se dirent-ils mentalement, mais ça ne regardait seulement eux.

    « Donc, il y a Alejandro Carreon, qui comme vous en êtes douté, est espagnol et en septième année. »

    Le plus âgé leur fit un signe de main. On le reconnaissait parce que d’un, c’était lui qui prévalait le génie ou la science d’un artiste de sa nationalité et deux parce que sa peau mate parlait pour lui.

    « Tu sais, Weasley, on peut se présenter seul. » Louis leva ses mains pour s’en excuser mais à son expression, personne n’en fut convaincu « Je suis Nathan Raven, en sixième et camarade de Higgs. »

    Sous-entendant par-là qu’il est Serpentard ET préfet. Mais il n’y a que des verts ou quoi ?

    « Clément Godage, cinquième année à Poufsouffle. Pas préfet, heureusement. »

    Et visiblement les parents ne furent pas cléments avec son prénom. Qui a pensé ça ? Vous ferez mieux de ne pas savoir, tout simplement parce qu’il n’y a rien à savoir. (Oui, c’était juste pour le jeu de mot pourri. Si on n’a plus le droit de plaisanter) C’était un blond aux yeux noir et au sourire affable.

    « Ou malheureusement. Parce que du coup c’est moi qui doit me le coltiner », répliqua son voisin « Loïc Afnor, cinquième à Poufsouffle », déclina-t-il en soupirant.

    Et comme ils l’ont compris, c’était aussi le préfet de sa maison, dont il devra assurer les fonctions encore un an (de plus). Noir (qu’il insiste préciser être des Caraïbes et non de l'Afrique) aux yeux gris (qu’il insiste pour dire bleu dissous), il avait aussi l’air blasé (qu’il insiste que c’est de naissance. N’a pas l’air de s’aimer, celui-là.)

    « Ouais, bon, moi, je suis Alysson Scheffer, quatrième, Serdaigle. »

    Hein ? Mais… les garçons étaient pourtant sûr qu’il n’y avait qu’une seule fille, alors qui…Ils parcoururent la salle d’un coup d’œil. Oui, seule la présence d’une fille est repérable (excluant la prof), donc… Alysson serait… ce auburn au bout rose et violet aux yeux ambre.

    « … »

    « Un commentaire ? » Défia le quatrième qu’ils n’avaient jamais remarqué.

    Ce n’est pas normal, même s’ils ne restaient qu’entre eux, ils entendaient au moins quelque prénom par-ci par-là dans la salle commune. Et puis, Alysson… ah, mais ne serait-ce pas un prénom qu’ils entendant quelque fois de la bouche des garçons ? Ils se disaient bien que cette… cet Alysson trainait beaucoup avec des garçons, mais ils ne doutaient pas que…ben… Ils secouèrent doucement la tête, de peur des représailles. Les autres, par contre, ne se gênèrent pas pour se moquer. Et après, on se demande pourquoi les aigles sont si originaux.

    En tout cas, c’était une bande de joyeuses lurons. Et pas étonnants qu’il n’y ait pas de Gryffondor, ceux-là sont trop fiers et arrogants pour trainer avec des intellectuels comme eux.

    « Sinon, pour votre premier jour d’initiation, que direz-vous de nous donner votre avis sur le sujet du jour ? » Proposa alors Giovanna, Gio pour les intimes.

    Ils haussèrent leurs épaules en toute réponse mais s’approchèrent tout de même de la table au centre de la pièce où le groupe entourait pour voir les clichés duquel avait lieu de débat plus tôt. Et franchement il y avait de quoi. Sur les négatifs comme l’a dit plus tôt Alejandro, se trouvait une tête triangulaire au corps entortillé, plus ou moins long selon le plan pris, et dont des pattes y sont attachés. Mais comme on ne voyait que les os sous la peau comme sur une radiographie, on pouvait aisément confondre ce spécimen à un dragon.

    « Attendez, il y a encore une autre », dit Alysson.

    Ils durent à vrai dire d’abord lui jeté un coup d’œil inquisiteur avant de jeter leur attention sur l’image que leur tendait leur camarade. Et ils durent le regretter. Entre un garçon emo et un cliché dont on se demande s’il est vraiment truqué, il n’y a pas photo. Hem, mauvais jeu de mot. Bref, le tirage représente un…une créature hybride entre le singe et hum…il est plutôt difficile de définir l’autre espèce, toujours est-il que le primate au lieu d’avoir des bras a deux ailes surmontés à la place.

    « Alors, qu’en pensez-vous ? » Sollicita Clément.

    « C’est horrible », déclara Albus en reprenant la phrase de la serpentarde.

    « C’est immonde », dit alors Alfred.

    « C’est moldu », s’ajouta alors Loïc, blasé.

    « Moi, je trouve ça bien réalisé. Cela semble tellement vrai, qu’on se demande si c’est vraiment réel, par ailleurs le livre sur cette image nous donne des renseignements bien plus réalistes qu’on peut concevoir. »

    Différents regards se tournèrent vers le critique d’art. Wyatt leur sourit juste.

    « Eh bien, on voit qu’une personne s’y connait en art. » Siffla Alysson.

    « Haha, ma mère est artiste », répondit simplement le blond aux yeux verts.

    « Qui est-ce ? » Demanda Alejandro, curieux.

    « Son nom d’artiste est Nathalie Macdonald. » Qui est son nom de jeune fille, soit dit en passant.

    « Oh, je connais. J’aime bien ses œuvres. On sent qu’elle a assisté à la guerre », s’exprima alors Nathan, très peu subtil.

    Mais Wyatt n’en tint pas compte. Eh bien, une mère artiste, un fils guitariste et qu’est donc le père ? Marchand d’art. Giovanna reprit les choses en mains.

    « Je propose qu’on ramène un morceau pour la prochaine séance. »

    « J’en fais mon affaire. Il y a un musicien moldu qu’il faut que je vous fasse écouter », déclara promptement Alysson.

    Mais au vu de son excitation à peine contenu (et de son style aussi), les autres n’en furent pas très rassuré mais ne dirent rien. Après tout, chacun avait le droit de se prononcer. Ce que ne se gêna pas de faire Louis Weasley.

    « Parfois, j’ai l’impression que nous parlons plus d’artistes moldu qu’autre chose, ça me ferait presque penser à des cours d’étude de moldu. »

    « En effet, nous en sommes pas loin », rétorqua alors la prof. « D’ailleurs, il vous est toujours possible de vous inscrire au voyage. »

    « Ah, ça correspond presque à un partenariat », chuchota Alfred à ses amis.

    « Tellement que parfois j’ai l’impression d’être tout simplement dans le même cours, en ayant seulement une notion plus poussée », renchérit Louis sur le même ton, qui l’avait entendu.

    « C’est pour ça que tu as voulu les quitter à l’instant ? » demanda son cousin.

    Piqué au vif d’être découvert, car il fallait bien avouer que certaine fois même si on aimait bien certaine chose mais que leur côté chiant ressort plus on ne peut pas toujours supporter, Louis rougit faisant contrasté sa peau rose à sa blondeur.

    « Est-ce vrai, Weasley ? » S’incrusta professeure Jade.

    « Non, je… voulais juste m’assurer que…euh… je crois qu’il est l’heure, si on en terminait là aujourd’hui ? » Tenta-t-il de s’esquiver.

    Heureusement pour lui, l’avis fut unanime et Jade les laissa filer prendre le repas. Sur le chemin, les trois nouveaux (ou pas) se dirent que c’est un club bien sympa, un moment de pur détente et où ils seraient ravis de passé quelque temps. Enfin à partir du moment que la prochaine séance ne soit pas trop en rapport avec un reptile parce que là, ça a manqué de leur couper l’appétit. Manqué, parce qu’ils sont en pleine croissance, alors il leur faut manger. (Et non, ce n’est pas parce que ce sont des gloutons, non mais oh !)

     

    Décembre

    Potter, Malefoy et Nott

     

             Le 27 décembre 2019, Albus Potter était bien excité ce jour-là. Enfin, ce matin-là serait plus exact. Au petit déjeuner alors que son frère ainé James dormait encore, tout comme la petite benjamine, il termina rapidement son breakfast et attendit que son père en fasse de même. Celui-ci termina son café matinal avec un sourire mutin, il jeta un regard en coin à sa femme qui avait le même sourire tout à la rédaction de son prochain article.

    Quand sur l’horloge moldu, l’aiguille indiquant les minutes passa sur la neuf –pendant que la petite s’approchait doucement mais surement de la dix-, Harry se racla la gorge, comme un signe. Ginny termina alors ce qu’elle avait à écrire et Albus se redressa de sa place, le regard rivé sur son père. Harry Potter, chef des aurores, sauveur du monde sorcier d’il y a vingt ans, élu, flancha face au regard aussi vert que le sien de son fils cadet. Il ouvrit la bouche et…

    « Hep, hep, avant que vous ne prévoyez quoique ce soit, je veux que mes deux autres enfants soient levé pour prendre le petit-déjeuner. Ce n’est pas parce que nous sommes le surlendemain de fête que je tolérerai à une absence à un repas matinal », calma rapidement Ginny leur ardeur.

    « Oh, mais maman, Lily et son amie Louise ont encore besoin de repos, elles sont jeunes et doivent avoir leur quota d’heure de sommeil sinon ça altère leur neurone et tu ne veux pas ça pour elles, hein ? »

    « Si tu crois que c’est une bonne raison pour leur laissé faire une grasse matinée », répliqua aussitôt la rousse.

    « Mais tu oublies que notre chère fleur de lys a besoin de récupérer après ce qu’elle a dû endurer pendant tout le premier trimestre. »

    Les deux anciens héros de guerre en eurent le souffle coupé de constater à quel point leur fils avait assené cette phrase avec légèreté. Pourtant rempli d’une vérité blessante. (Et dire qu’il fait ça uniquement pour se faire accompagner chez un ami.) Peut-être est-ce dû au fait qu’il a souffert autant que sa sœur, mais en tout cas, si lui a repris du poil de la bête ce devrait en être de même pour la plus jeune, non ? C’était du moins, ce qu’en pensait Harry qui s’en exprima de vive voix sans s’en rendre compte.

    « Bah…Lily est plus sensible. Surtout qu’elle a vu… » Il ne continua pas sa phrase, rien qu’en se souvenant cela lui remontait le petit-déjeuner.

    « Ah, tu veux parler du règlement de compte par ces filles que vous appelez les Révolutionnaires –ou Némésis- ? » Son fils acquiesça gravement.

    « Je n’arrive toujours pas à croire que James leur a demandé de l’aide. Pour une fois qu’il a fait preuve de bon sens au lieu d’aller se jeter dans la gueule de loup », commenta la mère.

    « Oui, mais elles se sont surtout fait sanctionner à sa place. » Surtout une.

    « Je vois, nous devrions peut-être les remercier en bonne due forme, ce serait plus correct de notre part, n’est-ce pas ? Qu’en penses-tu de les inviter à passer du temps chez nous durant une période de vacance ? » Proposa dignement Harry.

    « Oui, je peux leur proposer. »

    En voyant l’air neutre de son rejeton, un déclic se fit chez la rousse.

    « Non mais attends un peu, ce ne serait pas ton but depuis le début, mon petit ? »

    Le dit petit regarda sa mère dans les yeux, sans rien laisser le trahir. Jusqu’à ce qu’un sourire se dessina sur les lèvres.

    « Il faut bien que mes prénom me servent à quelque chose. »

    « Dis donc », apostropha le lunetteux.

    « Ben quoi ? C’est toi-même qui m’a dit qu’Albus Dumbledore était le pire homme manipulateur que tu n’aies jamais connu, papa », renchérit le serdaigle.

    « Bien, puisque tu as atteint ton objectif, veux-tu bien aller réveiller ton frère puisque lui n’a aucune excuse, espèce de manipulateur en devenir ? »

    « J’en suis déjà un fin, non ? Mais Jessi peut bien rester encore un peu sous la couette, non ? Il ne fera d’ailleurs de mal à personne comme ça. »

    « Ses amis vont débarquer un peu avant midi, ce qui peut signifier aussi bien à 11 heures que là tout de suite, alors tu files lui botter l’arrière train, fissa. »

    « Et puis, franchement, tu exagère, James n’est pas un mauvais bougre, il ne fait de mal à personne », défendit Harry.

    « Ça, c’est parce que tu n’es jamais allé le réveiller », souffla le martyr « Ah, c’est pour ça que tu veux j’aille… ! »

    « Bien trouvé, Sherlock, maintenant montes. »

    « Et après on se demande qui est le manipulateur », maugréa l’enfant.

    « Eh oui, tu as encore du chemin à parcourir, mon petit Aly. »

    « Oh, ne m’appelle pas comme ça ! » se plaignit le petit brun en s’exécutant tout de même.

    Le bruit de ses pas grimpant les marches s’estompa peu à peu et une fois au calme, le couple ne put se retenir plus longtemps avant d’éclater de rire. Oui, décidément, ce petit grandit vite et l’esprit vif allant avec. Espérons qu’il ne devienne pas un garnement comment le premier, ils veulent surtout éviter un farceur de plus dans la famille.

             Plongé dans une profonde réflexion quant à savoir comment allait-il se faire accueillir, Harry ne vit pas que son fils était aussi pensif que lui et que leur air songeur ne faisait que leur donner raison à leur ressemblance flagrant.

    « Bonjour, j’espère que tu as passé de bonnes fêtes, Potter. »

    Les deux Potter relevèrent la tête dans un même mouvement, avec la même expression surpris mêlé à une certaine nervosité. Si on était dans une scène normale, on aurait éclaté de rire face à ce… semblant de gag, mais les sang-pur comme Nott ne sont pas des rigolards. Ou du moins, n’ont-ils pas le même humour que notre famille préférée.

    « Bonjour, Nott. Oui, très bien et, euh, toi aussi… et à ta famille », bredouilla Harry, vraisemblablement embarrassé.

    « Bonjour, monsieur Nott », salua Albus d’une petite voix.

    Parce qu’il a été bien élevé, le petiot, et qu’il savait comment être poli. Bien qu’impossible de se débarrasser de sa timidité. Théodore Nott, ancien et discret serpentard, baissa la tête pour retourner le salut à l’enfant. C’était un homme de taille moyenne, il avait perdu de sa silhouette filiforme de son adolescence, les cheveux noir soigné aux yeux sombres, il était vêtu somptueusement. Sa cape avait des dorures qu’on ne pouvait décemment pas qualifié de sobre. Et pourtant, on ne pouvait définitivement pas dire que Nott était un prétentieux noble, il était normal qu’il exhibe sa fortune, après tout il est parvenu à s’en sortir lui-même de la misère que lui avait confiné son vieux père mangemort.

    « Eh bien, je vous prie, entrez. »

    Aussitôt qu’ils eurent foulé le pied dans l’illustre demeure familial, aujourd’hui très respecté, les deux invités sentirent comme un décalage. L’entrée n’était pas comme leur cage d’escalier, où avant le grand nettoyage dirigé en grande pompe à Square Grimmaurd accueillait les invités encore avec le porte parapluie en pied de troll, et même si le tableau de Walburga Black restait maintenant très silencieux car n’ayant toujours pas été ôté (autant en l’honneur de Kreattur qu’à cause du sort de glu perpétuel), l’ambiance était bien moins tendu ou froid car débarrassé de tous mobilier au côté sombre et plombant (oui, même les têtes d’elfes de maisons empaillés sur les murs, non à la taxidermie ! –oui, enfin, c’est aussi parce qu’il ne fallait pas exposer ce genre d’horreur aux yeux des enfants, bien sûr). Ici, dans le manoir des Nott, rien que la première pièce qui était censé être neutre respirait la richesse amassé par le patriarche –l’homme face à eux-. Ce devait être la salle d’accueil, car face à la porte d’entrée (grande) se dressaient deux cheminés (reliés aux réseaux de cheminette, assurément), qui s’enflammèrent tous deux de flamme verte, annonçant l’arrivé d’autre invité.

    « Ah, vous voici, cher beau-frère. »

    Si aucun des deux Potter ne sentit l’ironie dans la voix de leur hôte, le nouvel arrivant n’eut cependant pas les mêmes sentiments. Drago Malefoy, toujours aussi charmant avec sa robe en soie tissé prouvant sa noblesse et la blondeur platine qui vous attaque les yeux, ne répondit pas à Théodore. Cependant…

    « Bonjour, Potter. »

    Il le fit à contrecœur pour Harry. Ce dernier hocha la tête.

    « Bonjour à toi aussi, Malefoy. »

    L’atmosphère s’est drôlement rafraichit, une fois les flammes des âtres évanouies (Pas comme si, ça propageait de la chaleur, mais bon). Jusqu’à ce qu’une voix s’élève…

    « Severus ! » Interpela un petit blond en arrivant après son père.

    « Hyperion ! » S’exclama joyeusement le brun, se sentant un peu mal à l’aise au milieu des adultes, pas du tout adultes.

    À ce moment, des pas se firent entendre des escaliers sur le côté.

    « Sev ! »

    « El ! »

    C’est fou comme cela changeait avec ces pères qui s’appelaient par nom. D’un coup, on entrapercevait bien qui des pères et fils étaient le plus mâtures. Enfin…

    « Je vois que vous êtes tous réuni. Elias, fais donc visiter les lieux à ton ami. Bonjour, Scorpius », dit Daphné Nott en apparaissant par une porte.

    « Bien, mère, monte donc, Sev », répondit dignement le jeune hôte.

    « Bonjour, madame », salua Albus au passage.

    « Bonjour, ma tante », fit Scorpius en prenant leur suite.

    Le son des pas se perdirent peu à peu que les trois garçons s’éloignaient de l’entrée de la résidence. Ils ne surent donc jamais ce qui se passa après du côté des adultes.

    (Mais pour satisfaire votre curiosité, vous avez juste à savoir qu’Harry prit finalement congé des trois anciens verts –refusant l’offre d’un verre, soit dit en passant-, pas par manque de courage –quoique à trois contre un... Réflexion faite, ces serpentards feront plus bande à part que s’allier- mais voulant surtout éviter un autre comportement puéril comme plus tôt. Voilà, voilà. )

    « Si je résume bien, seule la magie blanche peut contrer la magie noire ? » récapitula la voix de Wyatt à travers le téléphone double.

    Eh ben, oui, il est à rappeler qu’ils étaient réunis avant tout pour boucler leur travail de groupe demandé par le professeur Stranger, qui voulait en savoir plus sur la magie noire et sous toutes ses coutures.

    « Pas totalement », contra tout de même le seul vert « Je veux dire, en rapport de force, la magie blanche n’a pas tant d’effet que ça sur la magie noire. »

    Voyant l’air suspicieux des deux bleus et supposant la troisième, il enchaîna :

    « Certes, la magie blanche est cool et fait le bien, mais franchement sur le terrain quand tu es touché par la magie noire, trouver un sort de la magie blanche prendra trop de temps, non seulement on aurait le temps de mourir mais en plus pas sûr que cela contre bien le maléfice ou malédiction. »

    « Hum, tu n’as pas tort, mais tu es donc en train de dire que seul un contre sort de la magie noire peut nous aider à nous en sortir », dit alors Albus.

    « Au risque de me répéter, pas totalement. Parce que les contres sorts de la magie noire restent sombres et ne rendent pas forcément bien le résultat. »

    « Tu ne serais pas en train de proposer que la magie ancienne est une meilleure option », intervint son cousin.

    « Bah si, justement. Rien ne vaut mieux que l’origine de la magie pour annuler certain effet dévastateur », répondit Sco.

    « Qu’est-ce que tu proposes ? » Demanda Wyatt, un peu plus intéressé sur le sujet, car ayant aussi un autre projet sur le côté. Mais ça, personne ne le saura.

    « Les runes, ils font partie intégrale de la magie archaïque », réalisa alors le seul brun. Et comme ils ont tous choisi l’option, ils peuvent être rassurés.

    « Seulement, c’est très long à jeter un sort en runes et tu aurais aussi largement le temps d’y passer », contredit cependant Wyatt, dialectique.

    « Hum. C’est le revers de la médaille », marmonna Scorpius.

    En vérité, il commençait à se demander pourquoi ils se cassaient la tête, cette partie n’était qu’en option.

    « Peut-être pouvons-nous voir une solution en la magie émérite ? »

    On se tourna tous vers Elias, enfin Wyatt tenta, l’air suspicieux. Quelle est donc cette magie que le blond parle ? Enfin, l’un des blonds.

    « Je n’ai jamais entendu parler d’une telle magie », répondit finalement Al.

    « C’est parce qu’elle est très rare, seul une petite communauté des sorciers honorables peuvent la pratiquer. Et c’est un don inné. »

    « Un peu comme la métamophomagie ? » Et Alby en connaissait dans ce rayon.

    « Oui, mais je pense que cette magie est autant offensif que défensif, au contraire de la métamorphomagie qui n’est utile que pour les infiltrations », ajouta Scorpius qui savait avoir un cousin éloigné en posséder le don, Teddy.

    « C’est exact, j’ai trouvé dans un vieux grimoire, ses biens faits –par contre les mauvais étaient trop illisibles-… »

    « Toi, t’es encore allé fouiller trop loin dans la bibliothèque », coupa son cousin, taquin. Le jeune amphitryon n’avait qu’un accès limité aux manuscrits exposés.

    « Ce n’est pas un mal, d’être curieux », se défendit celui-ci.

    « C’est surtout notre signe de distinction », compléta Wyatt, amusé.

    « Bref, la magie émérite est souvent issue d’une lignée de sorcier maitrisant un centre spirituel très développé. Ils pratiquent très souvent le yoga et en sont probablement les plus sereins au monde. Je crois qu’il y a des branches très importantes dans l’école de Shanlin. »

    « Ah ? Et de quelle école s’agit-il ? » Demanda Albus.

    « C’est une école chinoise, se situant dans un temple bouddhiste. »

    « Mais je croyais que les chinois étudiait à Mahoutokoro, la cité académique flottante », reprend le brun, perdu.

    Scorpius fronça des sourcils.

    « Eh bien, il y’en a probablement, mais toute école accueille tous apprenti de sorcier, qu’importe leur origine, si tu veux mon avis. »

    « Sauf Durmstrang », commenta Elias, avec un semblant de sous-entendu.

    Son cousin sourit en coin mais ne dit rien.

    « Bref, il me semble que les élèves de Cis gangétique sont des sorciers aussi digne de cette magie sacré. »

    « Et j’imagine que cette école regroupe majoritairement des élèves du sous-continent indien », devina Wyatt.

    « Bien vu. »

    « C’est sûr que question centre spirituel, les indiens et leur voisin sont les premiers dans ce domaine », commenta El.

    « Ben oui, ce ne sont pas ces barbares d’Austral qui n’ont aucun respect en installant leur école au sommet d’un monument reconnu pour être inviolable, perdu au milieu d’une forêt interdite –pas comme le nôtre, bien sûr », crache Scorpius, qui semblait bien insurgé de leur comportement pour le moins irrespectueux.

    « Mais question grâce, il y a aussi les Méridionales. »

    « Qu’est-ce encore ? » Demanda Wyatt.

    « Une autre école d’Indochine, en dehors de la Chine et les Cis gangétique. »

    « Eh bien, c’est qu’on en apprend avec les sang-pur », plaisanta l’américain.

    Les deux cousins ont un sourire fier. Bientôt disparu du visage du platine.

    « Mais on s’est totalement éloigné du sujet ! Rah, je savais que je n’aurais pas dû me mettre avec des Serdaigles, c’est toujours pareil quand on discute avec vous ! Le sujet ne peut pas rester le même pour cinq minutes !

    « Au moins, nos conversations ne s’épuisent jamais », positiva Wyatt, souriant.

    Mais Scorpius lui jeta un regard noir, l’air de dire : « mais va te faire. »

    « Je dirais plutôt que vous vous laissez trop distraire quand il s’agit de découvrir de nouveaux choses, pire que des filles », rétorqua vicieusement le vert.

    S’il s’attendait à outrer ces partenaires, il fut déçu. Les trois autres en rirent.

    « Non, tout de même pas, nous ne sommes pas des commères », rit Al.

    « Nous discutons de choses intellectuels », nuança El, contaminé par le rire.

    « Et vous ne vous défendez même pas ! » S’insurgea l’intrus.

    « À quoi bon ? Pourquoi devrions-nous répondre à ces provocations ?

    « Ah, Scorp, maintenant je comprends pourquoi tu n’as pas été envoyé chez nous. Il te manque un critère primordial : la sagesse. »

    Ce dernier fit mine de se renfrogner, bien qu’en réalité ça ne le touchait pas plus que cela, après tout il était très fier de sa maison. Même si ce n’était pas tous les jours le paradis, mais ça, c’était une autre histoire.

    « Bon, revenons à nos magies », finit-il par lâcher.

    « Alors, on disait que la magie blanche n’était pas tout à fait le bon moyen de défense, la magie noire a ses effets dévastateurs, la magie ancestral prend trop de temps et que la magie émérite était trop élitiste, donc, résultat : on n’a aucune solution pour contrer une malédiction », récapitula Wyatt.

    « Sauf si tu es un elfe de maison », fit Elias.

    Trois rires sous capes se firent entendre. Là, ce fut le voisin outre atlantique qui n’était plus de la partie.

    « Est-ce que leur magie est vraiment si puissante ? » Leur questionna-t-il.

    « Bien sûr, leur magie dépasse l’entendement sorcier. » Loua Al en songeant à leur vieil Kreattur, bien qu’âgé, savait se faire respecter.

    « Ce qui ne les empêche pas d’être asservi », renifla Scorpius.

    « C’est justement parce que leur magie est beaucoup plus puissante que le nôtre que les sorciers en ont fait des esclaves, de peur qu’ils nous attaquent. »

    « Hum, je pense que rien ne peut les contrer. »

    « Sauf la Magie éthéré, peut-être », marmonna Elias.

    « Quoi encore ? » soupira Scorpius, qui n’en savait pas plus que les deux autres.

    « Comme son nom l’indique, c’est une magie qui est en rapport avec le ciel, sa force égale aux capacités extraordinaires des elfes. Ils peuvent tout à fait les remplacer. »

    « Mais laisse-moi deviner, ils sont aussi rare que la magie émérite, non ? »

    « Effectivement », admit son condisciple.

    « Elémentaire », singea Albus. Son meilleur ami éclata de rire.

    À ce moment-là, on frappa la porte pour leur annoncer le déjeuner. Une fois que l’elfe de maison leur eut transmis le message, il les laisse prendre le temps (pas trop non plus, on ne fait pas attendre un homme tel que monsieur Nott et sa femme) de descendre.

    « Je me demande comment ce sera. Est-ce que vous mangez des aliments rares qu’on ne trouve nulle part ailleurs ou est-ce comme à Poudlard mais en plus sophistiqué ? Y’aurait-il des règles à respecter concernant les couverts à utiliser ? » Débita l’invité avec curiosité et un peu d’appréhension.

    « Eh oh, déstresse, ce n’est pas toi qu’on va manger ! » Plaisanta Scorpius « Par contre, il est vrai qu’il sera préférable si tu savais te tenir un minimum durant le repas. »

    « Il n’y a pas vraiment de règles concernant l’argenterie, enfin pas quand il y a des invités comme toi –sans vouloir être vexant », rassura le jeune maitre.

    Alors que le brun se détendait peu à peu, on les rappela à l’ordre.

    « Eh, vous n’oubliez pas quelqu’un ? Albi, je ne te savais pas si vicieux ! Tu comptes me faire saliver pendant tout le repas alors que de mon côté, je suis en plein petit-déjeuner ! »

    Heureusement que l’accusation de Wyatt résonna que dans le couloir.

    « Ah oui, désolé ! Je te rappelle plus tard !

    « C’est ça, sale ingrat ! Et dire que je me suis réveillé aux aurores juste pour vous », marmotta l’états-unien avant que la connexion se coupe dans un clac.

    Le jeune Potter rangea son téléphone à clapet modifié magiquement dans sa poche, sous le rire des cousins. Ils arrivèrent jusqu’à la salle à manger.

     

    Et Janvier

    Une journée avec les serdaigle

     

             En règle général, on ne pouvait pas vraiment dire que les troisièmes années de Serdaigle passaient beaucoup de temps ensemble. On ne pouvait pas compter la première année où tout le monde faisait connaissance avec tout le monde et était plutôt timide, bien qu’on puisse bien compter la fois où ils avaient fêté « l’anniversaire » d’Alfred –rester éveillé jusqu’à minuit était une expérience toute nouvelle qu’ils ont presque raté le moment propice-, cependant Elias n’était pas encore de la partie. Il n’y avait pas eu grand rassemblement en seconde année, même si Nott s’était rapproché du trio de bronze, il n’y avait plus grand occasion pour rester en bande –surtout suite au départ d’un professeur non-regretté-. Et pour cette année, bien qu’il y ait eu encore quelque bricole –et ce toujours à cause de la même personne qu’on ne citera pas-, la bande de 2006 avait fini par se retrouver. Et ce, en deux occasions. La première était encore un geste pour montrer leur union en s’entraidant –après tout ça revenait toujours à aider une personne, hein Potter ?- et la seconde était la suivante. Qui si on réalisait bien était aussi un acte de soutien.

    De retour des vacances de Noël, où une ambiance de calme relatif était installée, les week-ends étaient tous tranquilles. Surtout quand une sortie de Pré-au-lard était annoncé et que plus de la moitié des résidents –en enlevant les premières et deuxièmes dans l’équation, s’il vous plait !- était absente. C’était la première sortie de l’année et une élève ne pouvait en profitait –et en dehors de ceux qui n’avait pas l’autorisation-, car ayant été puni.

    Si même les trois autres membres des Némésis ont fini par laissé leur amie derrière –en lui promettant bien sûr qu’elles allaient lui ramener quelque chose-, la chinoise fut assez surprise de voir qu’un certain brun n’ait pas fait de même. Après tout, sa punition levée, il pouvait dès à présent y aller de tout son soul.

    « Tu es sûr ? Ce serait la magie de la première fois », insista Claire.

    «  Sans jeu de mot, hein », ajouta Emil dans son coin.

    « Et mauvais », commenta Alfred en toute innocence.

    « Oui, c’est bon, pas la peine d’enfoncer le clou ! En plus, ce n’est pas à vous que je m’adresse ! » Grogna l’asiatique.

    « Oh ho, on est sur les nerfs parce qu’on ne peut profiter de cette magie ? » Nargua gentiment Wyatt.

    « Au moins, dis-toi qu’on est là pour te tenir compagnie », dis alors Rose.

    « Oui, voilà, c’est pour te soutenir. Il n’y a pas de raison pour que toi et Alfred n’aient pas le droit de s’amuser autant qu’eux. »

    Claire lui fit un sourire reconnaissant. Et pour une curieuse raison, Albus fut extrêmement gêné. Au point d’en changer de sujet.

    « Et sinon, que fais-tu ? » Aux cheveux de sa cousine, aurait-il voulu ajouter.

    Parce qu’on ne pouvait que remarquer ce fait. En effet, si Albus, Wyatt et Elias étaient regroupés autour d’une table pour faire on ne savait quel genre d’exercice afin d’être en avance sur le programme, le reste était un peu plus dispersé. Fort heureusement pour leur groupe, ils étaient les seuls présents, pas une trace de mômes, frustrés de ne pas être en âge de sortir, et de les en blâmer tant qu’on y est (parce qu’ils peuvent et ne le font pas, c’est con, non ?). Alfred était assis sur les marches des escaliers menant au dortoir, un catalogue semblant regroupé des œuvres d’arts dans la main, partageant de temps en temps son avis sur la conversation ; Alice était à son côté et lisait pardessus son épaule, silencieuse et avide d’en savoir plus ; Emil était installé sur un fauteuil bleu face au foyer et faisait des expériences sur un parchemin –non, non, il ne cherche pas à créer une deuxième version de la carte du maraudeur, ce n’est pas son genre, par contre, il crée un nouveau jeu d’enquête-, de même que sa meilleurs amie qui, à défaut de jeter de nouveau sort sur un bout inanimé, a demandé à sa camarade d’en essayer les effets. Donc, Rose était assise sur une chaise tandis que Claire était debout derrière elle et jetait des enchantements à intervalles réguliers. Et son cousin, ayant un sens de protection assez développé, se demandait ce qui va en advenir. Pas qu’il doute du talent de sa camarade, mais de nouveau sort quand même... Alors que cette dernière allait répondre, elle finit par exclamer un joyeux:

    « Ah, c’est bon, c’est fini ! »

    Et elle relâcha les sorts sur la rousse. Tout le monde leur jeta un coup d’œil. Et en furent surpris du résultat.

    « Wow. Ça, c’est ce qu’on appelle un coup de magie », commenta Wyatt.

    Pour le coup, il reçut un rire amusé de la réceptrice.

    « Evidemment, qu’est-ce que tu as cru, les sortilèges ça me connait. »

    « Surtout les sorts de lissage », souffla Emil.

    « Dont une qui en profite bien », ajouta Alice, toute sourire.

    Et ses deux autres camarades ne purent que sourire en retour, comprenant son sous-entendu. Eh oui, c’était ça d’avoir des conversations jusqu’à tard dans la nuit, entre fille, de serdaigle.

    « Ben oui, ce n’est pas toujours le top de se coiffer quand on a les cheveux en broussailles –merci, maman-, alors qu’on a très bien des sorts pour les arranger », s’exprima alors la concernée.

    « Ou des potions », rajouta son cousin, toujours défendeur de sa matière de prédilection.

    « Par contre pas de la métamorphose ni de la botanique, sauf s’il y a une plante qui a ce genre d’effet » Cassa Claire en se doutant qu’il y aurait une suite, ou pas.

    « Mais tu avais besoin de maintenir les cheveux en l’air pendant une bonne trentaine de minute en jetant des sorts à intervalles réguliers ? » Demanda Al.

    « Oui, il me fallait un sort permanent, alors il fallait plutôt toucher la racine du problème. En les maintenant en l’air, pendant une demi-heure comme Albus a judicieusement fait remarqué, je les ai tendu jusqu’à leur extrême me permettant d’atteindre la source, je jette alors plusieurs sort consécutives –comprenant lissage et autre dérivant- afin de rendre les cheveux frisés plus ou moins raide pour une durée de quatre mois environ », expliqua Claire.

    « Wow », répéta Wyatt.

    Et si on observait bien le résultat, oui, on obtenait bien des cheveux lisses, roux et tombant jusqu’aux creux des hanches. C’est qu’elle les a gardés long, la Weasley. Claire entreprit alors de natter une mèche avant de l’attacher sur le côté, donnant l’effet que sa camarade avait une couronne de fleur au-dessus du front. Du reste, on pouvait presque ressentir la légèreté de la chevelure rousse, qui même en soufflant dessus on ne risquait pas de les rendre crêpé.

    « Ça te va très bien, on dirait un petit ange », complimenta Wyatt.

    Rose rougit de plaisir avant de gratifier un large sourire à son ami.

    « Je me sens aussi touché par le compliment, je sens que je viens de trouver ma voie », déclara sérieusement Claire.

    Son meilleur ami la dévisagea un moment avant de revenir à son action.

    « Au risque de te décevoir, je ne pense pas que tu puisses gagner gros en devenant coiffeuse », il insista bien sur la profession comme si c’était une ironie « surtout que comme tu viens le démontrer, il suffit de jeter un sort et le tour est joué. Tous sorciers est capable d’en faire de même. »

    « Hum, je ne suis pas tout à fait d’accord », contredit Rose « Je veux dire, ma mère m’a raconté que durant sa scolarité, elle a tenté de dompter cette folle chevelure avec divers sorts et lotion pour cheveux, mais que tout ça n’avait duré que le temps d’une soirée. Si Claire a raison, et je sais qu’elle a car je le souhaite fort, mes cheveux garderont leur teneur pour au moins quatre mois. »

    « Oui, c’est à ça que sert les nouveaux sorts », affirma cette dernière.

    Emil fronça des sourcils, en cherchant le problème. Parce qu’il y’en a bien une.

    « Oui, mais tu sais, tout le monde peut créer de nouveau sort et alors ce sera passer de mode », s’incrusta Alfred.

    Au tour de Claire de froncer les sourcils, elle se tourna vers le blond-roux.

    « Mais vous avez quoi à briser mes rêves ? »

    Les deux garçons haussèrent alors les épaules.

    « Nous sommes réalistes », lui répondit le brun « Si tu veux trouver un métier qui gagne bien, fais au moins des choses qui servent. »

    « C’est sûr que créer des jeux, c’est mieux », répliqua son amie, blessée.

    « Des jeux magiques », corrigea-t-il « Eh oui, ça sert, la preuve en est qu’il y a bien des gens qui m’en demande la suite alors que ce n’est qu’un prototype. Et c’est surtout le fait que ça n’a encore jamais été produit que ça a autant de succès », lui enseigna-t-il de manière professionnelle.

    « Oui, mais moi, j’aime bien coiffer les gens. »

    « La passion n’en fait pas un métier. »

    « Encore heureux, sinon tout le monde serait pro », souffla Elias, silencieux jusque-là. Lui savait de quoi on causait, le monde actif ne lui est pas inconnu.

    « Tu peux juste en faire un passe-temps et songer à autre chose pour plus tard. »

    Conseil d’ami, se dirent-ils. Claire soupira alors.

    « Oui, mais je n’ai que très peu de gens qui veulent bien que je les coiffe. Et puis, je préfère expérimenter sur des cheveux ondulés ou autre couleur que du brun, histoire de me donner un peu de défis. »

    « N’en demande pas trop. »

    « Je n’en demande pas énormément, il n’y a juste personne qui veut bien me confier sa chevelure, et pourtant ce n’est pas ce qu’ils s’en occupent le plus. » Elle se tourna vers les escaliers « Alice par exemple, tu ne veux pas les laisser pousser tes cheveux pour que je te les lisses comme avec Rose ? »

    « Haha, non ça ira, je les aime à cette longueur », déclina sa camarade.

    « Voyez, personne, je dis. »

    « Tu ne cherches surement pas vers les bonnes personnes. Et puis, il n’y a pas que des filles qui ont de longs cheveux. Pense à… »

    Wyatt se fit couper par le regard d’avertissement d’Elias, celui-ci savait de qui il parlait, car la seule personne mâle qui possédait une chevelure plus longue que la moyenne (attaché en catogan, qui plus est), est serpentard, sang-pur, et noir, il s’agissait bien sûr de Tyler Zabini, qui n’apprécierait pas forcément une proposition si incongrue de la part de la chinoise, sang-pur ou non.

    « Enfin, tu n’as qu’à demander à un garçon de se laisser pousser les cheveux. »

    « Tu veux, alors ? »

    Le blond cendré cligna des yeux. Deux fois.

    « Je ne sais pas ce qui t’a fait penser à ça, mais non. Et même si ça risque de te vexer, je les préfère à cette longueur comme l’a dit Alice. »

    « Tu ne peux pas demander à tes amies ? Chloé a les cheveux ondulés, non ? A défaut de couleur spécial, enfin, les auburn sont aussi plutôt rares », lui concéda Albus. Pour une fois qu’il reprenait la parole il a fallu qu’il s’emmêle.

    « Si je pouvais, je l’aurai fait depuis longtemps. Chloé ne veut pas que je touche à ses cheveux, car ses ondulations, qui même si lui vont très bien, sont naturelles au contraires des frisements de certaines. »

    « Et les deux autres ? »

    « Clara ne veut pas que je la touche et quand je la vois, je me demande même si ses cheveux ont connu une peigne au vu des batailles qu’ils mènent. Et n’en parlons même pas d’Harley. Depuis qu’elle les a coupé, je ne peux plus rien y faire, bien que ce n’était pas comme si j’arrivai à quoique ce soit avant. Par ailleurs, elle refuse de les refaire pousser. »

    À la vue des haussements de sourcils de ses interlocuteurs et parfois même de leur regard blasé, elle comprit qu’ils pensaient la même chose qu’elle.

    « Je ne suis vraiment pas bien entourée, hein ? Alors quelqu’un peut bien me prendre en pitié et laisser pousser ses cheveux ? » Pour que je fasse mumuse, mais ça elle garderait pour elle.

    Un silence presque gêné s’installa.

    « De toute façon, j’ai les cheveux bruns et tu préfères plus originaux », dérogea Albus Potter. Mais comme Potter est synonyme de cheveux en bataille...

    « Pas forcément, comme ils sont indomptables, peut-être que plus longs, ils… »

    « Euh, non, mauvaise idée », coupa court Rose.

    Son cousin et meilleur ami lui jeta un regard reconnaissant. Claire se tourna alors vers le sien, de meilleur ami.

    « Emil… »

    « N’y songe même pas. Je refuse de réaliser un de tes fantasmes délirants. »

    « Que tu as de paroles crus », marmonna Alfred « mais je suis plutôt d’accord. Et puis, de toute façon, tu as déjà testé les cheveux roux. »

    Elle jeta un regard un peu neutre (un peu trop) vers ces deux garçons avant de se tourner vers le seul qu’elle n’a encore rien quémandé. Peut-être parce qu’elle n’a pas eu l’occasion, ou peut-être parce qu’elle n’avait pas encore assez d’affinité, mais là était qu’elle avait déjà fait le tour alors elle se tourna doucement pour durer le suspense, puis face à lui, joignit les deux mains, l’air de prier, et...

    « Non », fut la seule réponse de Nott.

    Elle baissa les mains tout comme la tête. Blessée, vexée, abattue et abandonnée, elle était prête à bouder dans son coin que la porte d’entrée de la salle commune s’ouvrit. Sur deux personnes. Qui commencent à leur être familier. Parce qu’ils interviennent toujours quand on s’y attend le moins, pour débloquer le moment. Et curieusement, à chaque fois qu’ils étaient assemblés.

    « Qu’est-ce qui se passe ? » Et toujours très bon pour lire l’atmosphère, aussi.

    Lorcan et Lysander Scamander pénétrèrent dans la grande et noble pièce qui accueillait les élèves élus, par un vieux choixpeaux mais soit, pour leur intelligence, vivace d’esprit et surtout, surtout leur imagination. Les yeux de la jeune fille, précédemment prête à aller pleurer sur le monde injuste, s’illuminèrent. Et généralement, ça ne voulait pas dire quelque chose de bien. Après, chacun sa vision. Elle se frappa des mains, ceux qu’elle avait joints plus tôt pour demander une faveur. Ce qui était toujours le cas.

    « Il se passe que je souhaiterai vous demander une faveur. » Leur regard intrigué lui sommant de continuer, elle le fit en étant toute excitée « J’aimerai, que l’un de vous deux, veut bien être mon partenaire pour étudier ensemble sur la terminologie des cheveux et ainsi prouver un fait. »

    Bien sûr, ce n’était pas tout vrai, mais rien ne lui empêcher d’enjoliver la chose, surtout en faisant preuve d’inventivité. Les jumeaux se concertèrent du regard.

    « Prouver quel genre de thèse ? » Lui questionna finalement Lys.

    Claire sautilla, elle était déjà sur de sa réponse. Dans son dos, Emil soupira.

    « Si nous pouvons, via la magie, faire des cheveux une arme. »

    Massive de guerre et surtout, les faire pousser.

    Les deuxièmes années s’échangèrent à nouveau un regard avant que le premier ne se tourna à nouveau vers la brune et ne réponde avec un sourire. Lys dit :

    « Ça a l’air sympas, je veux t’aider dans cette démarche ! »

    Parfait ! En plus d’être blond (sans insulte), il était bouclé, le meilleur cobaye… euh, associé qu’elle puisse avoir ! Elle s’imaginait déjà tout ce qu’elle pouvait faire. Déjà, lui faire pousser ses bouclettes qui lui semblent tout doux au touché, puis lui faire porter jusqu’aux épaules, voire aux hanches et en catogan et puis, et puis (!) le coiffer comme bon lui semblait ! (Enfin dans la limite de ce que lui imposerait finalement le concerné, le pauvre bout de chou, quoi.)

    Derrière, sa promotion plaignait un peu ce pauvre petit qui ne savait pas dans quoi il s’était embarqué. Mais dans leur coin, un trio se mit à rire en songeant que c’était exactement le genre de conversation qui irriterait un certain blond de serpentard. Ah, ces aigles !