• Le trésor de la famille Weasley

    Décembre

                    C’était seulement pour venger la petite Lily. Une attention noble, très noble pour Adrian, qui a toujours été un grand et beau garçon adulé. Et dernièrement, on pouvait même ajouter l’adjectif puissant, puisqu’il était. Mais vraiment, quoi. Seulement un peu trop.

    Et Chloé l’avait prévu. Elle avait bien compris la nature de ce garçon. De ce phénomène. Le septième du septième. Oui, le septième fils, celui qui est voué à faire de grand-chose, selon la légende sorcière. L’enfant élu. Et donc au grand pouvoir, dit aussi avec beaucoup de prédisposition. Par conséquent l’user avec parcimonie. Mais ce n’était pas ce qu’avait compris Adrian.

    « En plus, je t‘avais dit de ne pas les utiliser ! » Cria une voix féminine dans une salle de classe désaffectée, dont la porte était fermée avec soin.

    « Non, tu m’as dit de ne pas utiliser mes trois pouvoirs que j’avais, c’est-à-dire pyrokinésie, vol et super ouï, or j’ai utilisé un tout nouveau. »

    « Raah, mais je croyais que tu étais un prétentieux qui n’avait pas un sens de jugeote ! » S’apitoya la fille asiatique en se tapant le front.

     « Eh ! Alors c’est comme ça que vous me voyez ? » S’indigna son interlocuteur.

    « Parce que ce n’était pas le cas ? » Répliqua une des anglaises dans l’assemblée.

    « Et surtout que ton dernier pouvoir en a causé des dommages », ajouta l’autre.

    Voyant que les filles étaient toutes liguées contre lui, Adrian jugea bon de faire un repli stratégique en prévoyant la direction. Mais c’était trop tard.

    « Ah, et d’ailleurs, je t’assure que si quelqu’un connaissait la vérité en dehors de nous, je te jure que je t’arrache les yeux. » Cracha Claire, les dents serrées.

    « Tant de violence… » Chantonna une italienne.

    « Il y a de quoi, je trouve. Je me suis quand même fait sanctionner à sa place ! »

    En effet, la pauvre chinoise a, cette fois-ci, bien pris chère. Alors que pour une fois elle n’avait rien fait.

     

             Tout de suite après que la dernière acte de la vengeance pour Lily fut achevé, il eut aussitôt un charivari qui embruma encore un peu plus les émotions des concernés. Adrian semblait se rendre compte de ce qu’il venait de faire et paniquait intérieurement les yeux grands ouverts, tandis que sa camarade était restée figé sur place, pâle. Lily Potter, en quelque sorte la cause de tout ça, ne put rien faire d’autre que tourner de l’œil devant un spectacle aussi épouvantable. Elle pourra au moins se vanter auprès de ses parents qu’elle saura à présent ce qu’était des moignons. Quel exploit ! Clara et Harley qui s’était rapprochées de leur amie avaient à présent elles-aussi envie de faire de même, mais elles tinrent bon en préférant plutôt soutenir la chinoise, qui finit par avoir les jambes tremblantes. En écartant le coupable, bien évidemment. Tout de suite après, les élèves entendirent le son caractéristique des pas qui approchaient. Vite. Mais personne ne bougea. Pas plus quand ils virent l’infirmière Hannah Londubat accourir vers le troupeau qui était formé autour. Chloé eut marre –car c’était bien elle qui était allé chercher un semblant d’autorité- et fit décaler ce tas d’imbécile pas foutu de bouger leur petit popotin alors qu’ils étaient parfaitement conscients de la gravité de la situation. Quand finalement la médicomage parvint à accéder dans le cercle sa première réaction fut :

    « Par la coupe de Poufsouffle ! Mais qu’est-ce que vous avez fait ! Pauvre garçon ! Et l’autre aussi ! Bon, les enfants retournez à vos activités loin d’ici, je m’occupe de tout, aller, circulez ! Je demanderai tout de même à quelques-uns d’entre vous pour m’aider à transporter l’autre garçon qui a…euh, une pieuvre sur la tête » En disant cela, elle jeta un sort pour faire disparaitre la créature.

    « Bon, bah, pas Claire puisqu’elle a… » Commença Harley sans continuer.

    Elle hésita sur le verbe à employer mais l’infirmière blonde n’en fit pas grand cas, pendant ce temps, Chloé se dévoua pour transporter magiquement le sixième, après tout c’était de sa faute s’il était dans cet état, elle tenait juste à ajouter qu’elle ne regrettait aucunement. Après deux levicorpus, le reste des élèves qui sont restés malgré l’ordre de l’adulte –qui se composait évidemment des quatre filles plus connues sous le nom de Némésis (à partir de cet instant), d’un Gryffondor blond paralysé, et tout un clan roux et leur famille, pourquoi ? Vous verrez- suivirent l’infirmière jusqu’à l’infirmerie. Il ne resta plus personne dans le couloir (les jumeaux Scamander durent laisser leurs amis en suivant les consignes de l’infirmière, n’ayant à l’origine pas grand lien sur cette affaire, si ce n’est avoir prêté un coup de main), plus rien, même pas deux jambes, surtout pas, en fait.

    Devant l’infirmerie, il y avait étrangement beaucoup de monde, car derrière la porte blanche s’affairait une femme qui s’évertuait à soigner deux sixièmes années, dans des états assez mauvais. Et dire qu’il s’agissait d’un règlement de compte donné par des troisièmes années…bref ! Il y avait un grand troupeau, pas autant que celle qui entourait la scène de crime, mais un peu quand même, dont certains étaient installés sur les banquettes mises à disposition comme pour de vrais couloirs d’attentes, d’autre restaient adossé au mur, ou encore à faire les cent pas dans l’allée. Ça, par contre, c’était l’œuvre de seulement une personne, une fille, une troisième année, une chinoise, son prénom : Claire.

    « C’est bon, calme-toi, il ne va pas mourir…enfin… »

    « Là, c’était vraiment mal placé. »

    Et l’autre qui ne voulait plus s’arrêtait de faire des demi-tours à donner le tournis au plus fervent d’attraction à sensation. Même si la plupart des expressions étaient du genre soucieux -probablement pas pour les mêmes raisons-, seuls celui d’un blond ressortait. Pâle, verdâtre tout au plus, mais aussi silencieux.

    « Tu ne dis rien ? » Demanda Clara à Adrian.

    « Pas besoin, Claire stresse assez pour deux », rétorqua Chloé.

    « D’ailleurs, je ne vois pas pourquoi. Il ne récolte que ce qu’il sème. »

    Quelque regard se sont tourné vers James Potter, vautré dans le canapé qu’il a métamorphosé pour la forme –c’était une banquette sans dossier à l’origine, faut pas trop rêver non plus-, on se demande bien pourquoi  d’ailleurs. Puis il siffla un « Il le mérite » en ébouriffant les cheveux de sa sœur, réflexion faite, on comprend mieux sa présence ici. il était là pour rassurer sa sœur. Lily était d’ailleurs aussi soucieuse que la fille qui continuait les mille pas sans faire attention de ce qui a été dit.

    « Pas sûr qu’on soit tous d’accord », souffla Harley en la regardant justement.

    « Oui, mais ce qu’elle a fait, c’est vraiment …euh, violent. »

    La remarque de Rose rendit Claire encore plus anxieuse qu’elle ne l’était déjà, transformant ses mille pas en millions, et plus vert qu’Adrian n’aurait pu l’être

    « Je ne pense que ce soit très pertinent, Weasley. » toussota Chloé.

    « Oui, on n’avait pas besoin que tu nous rappelles quel genre de vengeance était le mieux », répliqua Albus dans un soupir.

    D’ailleurs, à ce souvenir, Rose profita pour lui jeter un regard noir.

    « Oui, parce que tu sais que c’était le tien le meilleurs », sifflota Wyatt.

    Son meilleur ami se tourna vers lui, l’air réprobateur et amusé à la fois.

    « Mais c’est vrai que tu as été ingénieux sur ton sort de métamorphose », confirma Chloé en songeant que elle avait dû user un patch méta.

    « Ouais, même pas eu besoin du patch de ton oncle, hein ! » approuva Clara.

    « Ben, quand on est doué pour la métamorphose… »

    La suspension de Wyatt signifiait beaucoup pour ses deux compères qui savaient de quoi il entendait par là –ah oui, la métamorphose…-, dont seules trois des Némésis remarquèrent, la quatrième étant encore plongée dans ses pensées.

    « Et puis, franchement, il n’y a pas de quoi s’inquiéter, c’est Hannah qui est en charge, une talentueuse médicomage », rassura Roxanne, assise.

    « Au risque de me répéter, c’était vio-lent. » Insista Rose.

     « Nous Aussi, on va se répéter, mais s’il te plait, chut. »

    « Ouais, chut, Rosie, sinon on va te chuter et tu sais ce que c’est les chutes. »

    À nouveau des regards se posèrent sur James, qui abordait un sourire entendu, seulement personne ne le partageait. On le regardait même avec des yeux grands ouverts, comme s’ils étaient choqués ou tout simplement exaspérés.

    « C’était tellement pas drôle que même Claire a oublié momentanément d’angoisser. » Remarque qui fit rougir la concernée.

    « …Au moins, je peux me vanter de cette exploit qu’aucune de vous n’y est parvenu », désigna James les amies de l’intéressée.

    « Tu vois le mur en face de toi, James ? Fonce dedans. »

    Et sans savoir pourquoi, le meilleur ami du concerné éclata de rire. Faisant sursauter ceux qui l’entouraient, Lucas frappait justement le mur en question, se tordant de rire. Et une fois n’était pas coutume, la chinoise qui avait encore moins saisit la blague de son amie blonde et en digne Serdaigle demanda :  

    « Pourquoi ça ? Il y a un système comme dans la gare de Kings Cross où il faut traverser le mur ? »

    Et le châtain en cinquième année rit encore plus fort. C’était tellement contagieux que même Abby s’y était mise, discrètement. Et même si tout le clan Weasley semblait aussi perdu que la bleue, ceux qui avaient compris ne semblaient pas vouloir les expliquer. Compté parmi eux bien sûr : Clara, la détentrice, Lucas, qui s’est écroulé de rire, Adrian, qui a repris des couleurs et abordait un sourire, Wyatt, aussi amusé que le châtain, et il y avait aussi Louise et Maxime qui se jetèrent un regard entendu. Étrangement, même Chloé n’en savait rien, car il devait bien s’agir d’un truc moldu, non ?

    « Ah oui, c’est vrai, les blagues moldu, ça ne marche avec les sorciers », Clara finit par lâcher « Faut vraiment que je pense à te donner un dictionnaire. »

    « Ça existe des dictionnaires pour des expressions ? » S’interrogea Adrian.

    « Ah, pas que je sache, mais je peux toujours chercher, on trouve de tout chez les moldu. Il y’en a des tellement fous. »

    « …Et pourquoi j’aurai besoin d’un dic… dissionnaire ? »

    « Déjà pour que tu arrêtes d’écorcher les mots qu’on te dit et ensuite, ce serait drôle de te voir avec. »

    Claire haussa les sourcils de suspicion. Wyatt eut un rire.

    « Ce serait en effet plus utile. Dis-moi, Claire, c’est quand ton anniversaire ? »

    « Euh, le 25 septembre. »

    « Bon, au moins, je sais quoi t’offrir à Noël. »

    « J’y sens comme de la moquerie », décela Harley, soupçonneuse.

    « Mais non, je trouve ça mignon, moi, tant de naïveté. »

    Claire rougit sous le compliment. Mignon, hein, pas naïve, quoique…

    « Tu trouves ça mignon, toi, une fille ignorante ? Ok, alors je ne comprendrai jamais les garçons », soupira Harley, exaspérée par tant de mystère au monde.

    Il eut des rires dans l’assistance. Bon, ça, c’était la partie bon enfant, les choses sérieuses arrivent…là. Alors que le groupe était détendu, riant à certaine blague et oubliant le pourquoi de leur présence devant l’infirmerie –surtout pour une qui a cessé momentanément de se triturer le moral-, la porte de celle-ci s’ouvrit. Les conversations stoppèrent immédiatement dans l’attente de voir qui allait en sortir. Pas un blond, en tout cas. Brun aux yeux jaunes, Corentin Williams s’arrêta sur le seuil de la porte en remarquant autant de monde qui semblait attendre quelque chose. Ce ne fut que quand, il passa une main gêné sur son cou qu’on le remarqua, les traces des tentacules laissées par la pieuvre métamorphosé par Chloé, on entendit un rire, étouffé rapidement par un toussotement. Le poufsouffle marqué jeta un regard noir au hasard, cela tomba sur Claire qui baissa la tête, honteuse. Il ajouta :

    « J’espère bien que tu culpabilises, il a une cicatrice à vie, maintenant. »

    Pas comme toi, pensa Chloé mais vit que son amie avait déjà recommencé à pâlir comme l’aurait voulu le coupable qui ne ressent toujours pas de regret de son côté, même Adrian se sentit mal en entendant le reproche. Il avait vraiment du culot d’incriminer plus petit que lui, il faut vraiment lui remettre en place une bonne fois pour toute. Ce fut le plus âgé des Weasley qui s’en chargea.

    « C’est plutôt à toi d’en ressentir. N’as-tu donc rien appris de cette leçon que les filles t’ont donné ? Réalises-tu que ton action était indigne de notre maison ? T’attaquer à plus jeune que soit est un acte barbare et méprisant, même les Serpentard ne s’abaisserait pas à faire ça (enfin, réflexion faite, il y a bien des gens qui le font, mais bon ce n’était pas la question!), alors il serait temps que tu grandisses et de cesser d’entacher la réputation de notre maison. »

    Un silence s’installa. Si parmi l’auditoire, c’était plus de la surprise qui s’y peignait sur leur visage car trop surprit par le discours du septième année Dominique Weasley, il y a bien une qui réagit différemment.

    « Waouh, ça, c’était la classe, capitaine ! » S’exclama Clara.

    Louise eut un sourire en approuvant qu’effectivement, le blond-roux ait agi comme un véritable exemple d’ordre, après tout elle-même était fier d’être dans sa maison Poufsouffle. Dominique, quant à lui, rougit.

    « Eh bien, Dom, pas habitué à recevoir des compliments ? » taquina Molly.

    « Mais non, c‘est juste que notre cher cousin est humble », rétorqua Lucy.

    « Maintenant, tu sais ce qu’il te reste à faire », enchaîna Fred, plus dur.

    Et alors tout le clan se tourna comme un homme vers le désigné, qui aurait presque eut un mouvement de recul s’il ne s’était pas rappelé où il se trouvait, sur le pas de la porte de l’infirmerie, dont la maîtresse des lieux guette son entrée. La tension était à son comble, on voyait l’attention concentré de tout le monde, qu’il soit concerné de près ou de loin. Surtout le petit Hugo, qui même si n’était pas plus grand que trois pommes, avait les traits encore plus dur que n’importe qui, son ami Maxime dans le même état. Après tout, il s’agissait de leur amie qu’ils côtoyaient sept jours sur sept et dont il voyait le visage triste qui leur enserrait le cœur 14 heures sur 24 (ben oui, ils ne sont pas de la même maison, ni du même dortoir…hem).

    Sur le coup, s’il n’avait pas reculé, il a au moins bien senti les sentiments négatifs qui lui étaient dirigés même s’il n’était qu’un complice, néanmoins perfide. Il fut bien tenté de répliquer que c’était à cause de ce genre de comportement vis-à-vis de la petite qu’on s’en prenait à elle, mais il n’en dit rien, après tout ils le verront bien d’eux-mêmes quand ils seront dans l’incapacité de la protéger, leur petite merveille. Et puis bon, il était peut-être aller un peu loin, il devait bien l’admettre, mais Mark avait dit qu’il savait quoi faire…alors, euh.

    « …Je m’excuse… »

    Ce n’était que d’un petit chuchotement, mais quelque part ils étaient soulagés, cela voulait dire que cette affaire allait trouver sa fin, même s’ils n’étaient qu’à mi-chemin en recevant les excuses du numéro 2. Cependant, c’était en bonne voie. Et c’est à ce moment que débarqua l’infirmière Hannah de derrière le poufsouffle Corentin, dont on oublia aussitôt la présence sous l’assaut de question que posa une étudiante –inutile de décliner son identité, hein ?-.

    « Alors est-ce qu’il va bien ? Il n’a pas perdu l’usage de ses jambes, n’est-ce pas ? Faut-il qu’on lui fasse une opération dans le genre rituel de sang avec celui de l’agresseur ? » Questionna Claire, sans s’arrêter.

    « Ouh là, c’est quoi ce dernier truc qu’elle a dit ? » Détacha Clara.

    « Un truc chinois, j’imagine », répondit seulement Harley, nullement surprise que son amie blonde ne remarque que cette partie du flot discontinu.

    « Eh, pas de préjugé », réagit Adrian, un peu congestionné.

    « Mais non, ce n’est pas notre genre », dit alors Chloé, sachant que ses amies montrent à leur façon leur inquiétude, avec détachement, tout comme elle.

    On aurait très bien pu être admiratif de la façon dont les filles parvenaient à se comprendre aussi facilement maintenant, tout comme il leur arrivait d’être couvreuse l’une envers l’autre, bien que ce n’était pas le cas actuellement. Hannah Londubat haussa les sourcils, probablement surprise par la dernière question également -après tout il n’a jamais été question d’échange de sang ou autre dans la médecine sorcière, sauf chez les sorciers chinois, bien sûr-.

    « Non, rassurez-vous il n’a rien (personne ne s’en préoccupait réellement, c’était juste une question de formalité), cependant il aura une cicatrice à vie (derrière, Corentin fit une grimace, l’air de vouloir dire : « Je vous l’avais dit ») et je dois avouer que je suis bien curieuse de savoir quel a été le procédé pour qu’il soit… hum, séparé de ses deux jambes ? »

    Les élèves avaient bien compris que l’hésitation sur l’état du Gryffondor signifiait que c’était vraiment un cas encore jamais vu. Et assez gore, faut avouer. Qui irait donc à penser à ce genre de sanction ? Sectionner deux membres du corps, tout de même. Et si tous les regards furent tournés vers la Serdaigle de troisième année, qui de dos avait petit mine, un rouge et or s’était senti vachement visé, car c’était bien lui le coupable. Bien que les Némésis étaient au courant de ce fait, aucune d’elles n’iraient le rapporter. Parce que si elles l’avaient voulu, elles l’auraient fait dès le moment où elles avaient eu connaissance de ses dons exceptionnels, mais au lieu de ça, elles gardèrent pour elles afin de tenter d’en trouver une explication, qui était assez dur à avaler. Bref, dans tous les cas, elles étaient complices. Alors, Claire supporta tant bien que mal les regards curieux et suspicieux qui se posaient sur elle, sans pouvoir y faire quelque chose, comme donner une réponse. Et comme un malheur n’arrive pas seul, elle reçut la cerise sur le gâteau. Une très amère.

    « Mademoiselle Lyu ? Je souhaiterai m’entretenir avec vous, veuillez me suivre, je vous prie », sollicita le professeur Flitwick en s’approchant de ses petits pas.

    La demoiselle en question tressaillit sous le ton sans joie de son professeur favori, ce dernier n’abordait pas son ton habituellement si jovial avec ses élèves. Ici, il était juste las et semblant très fatigué, pour ce qui vient de se passer, pour son vieil âge, pour tout ce qui concerne l’administration.

    « Euh, voulez-vous que je m’en occupe professeur ? » Intervint Louis, préfet des bleus, en voyant bien l’état de son directeur de maison.

    « Non, je vous remercie monsieur Weasley », déclina Flitwick « Cependant, il s’agit d’une affaire de la plus haute importance et il est de mon devoir d’en prendre les responsabilités et ce qui va avec. Mademoiselle Lyu. »

    Voyant qu’il n’y avait plus aucune alternative, le blond se résigna en voyant une de ses camarades suivre leur professeur la tête baissée et le regard implorant vers ses amies. Qui ne firent rien pour l’aider, juste l’observèrent. Il eut un silence fort gênant qui s'ensuivit. Même Corentin eut le bon sens de se taire, songeant qu’il aura prochainement le même résultat avec Neville Londubat. Ha, se faire punir par le mari de celle qui l’a soigné, tu parles d’une ironie.

    « Mérite-t-elle vraiment une sanction ? »

    On se tourna tous vers Louise Minden, la pauvre se ratatina sur place mais reçu un sourire reconnaissant de son amie Lily. Il eut encore un silence, Rose n’eut plus le courage nécessaire pour répliquer ce qu’elle avait martelé plus tôt (« c’était violent. »), se sentant bien trop mal pour son amie et camarade de chambrée. Hugo et Maxime s’échangèrent un regard.

    « Je pense que son acte ne peut rester impuni. »

    « Et puis toute chose doit être rendu, c’était bien ce qu’elles avaient voulu nous le démontrer, non ? »

    Leur réponse ne reçut pas exactement la réaction prévue. Ou plutôt, les réactions n’avaient pas prévu ces réponses. Bref. Leurs amies furent les premières à réagir.

    « La ferme, les voix de sagesse, on avait franchement pas besoin de ça, là. »

    « Vous aurez agi de la même manière à sa place », continua Louise.

    Sauf que ce n’était pas elle, marmonna Adrian. Se sentant décidément trop mal, et la culpabilité à son paroxysme, il finit par rejoindre celle qui a pris à sa place.

    « … » Laissant les autres béat.

    « Il a l’air d’être vachement impliqué, le gamin », remarqua Roxanne.

    « Tu n’es pas plus vieille » rétorqua son frère Fred.

    « Ah, ça, oui, il doit se sentir bien touché », commenta Clara.

    « Affreusement retourné, émotionnellement parlant », rajouta Harley.

    « Donc, vous êtes en train de me dire que cet enfant a fait quelque chose qui a dû causer un tort au sort de la demoiselle Lyu et que de là vient l’accident. »

    « Oui, admettons que c’est ça », déclara finalement Chloé.

    Après un silence collectif (encore. Rempli de blanc, dis donc), Louis soupira.

    « C’est plutôt triste que ça doit lui arriver maintenant, et dire que c’est la dernière année du professeur Flitwick. »

    « C’est sûr, elle doit se ronger les ongles, là », renchérit Roxanne.

    Après consultation visuelle, les filles en vinrent à une conclusion, rejoindre elles aussi leur amie et le professeur, et si possible donner leur version des faits pour éviter des incriminations injustes. Elles laissèrent le clan Weasley et leur proche en donnant des excuses tels « des choses à faire » ou encore « j’y vais seulement pour la voir pleurer, ce sera tout de même un spectacle inédit », dixit Chloé -faut pas se leurrer, les dignes Serpentard ne se dévoilent pas aux autres, enfin aussi facilement à des inconnus-. À leur départ, trois amis s’exprimèrent.

    « La chance d’avoir des amies si attentionnées », souffla Wyatt.

    « Oui, enfin, elles n’y sont allées que maintenant », soupira Rose.

    « Et après Adrian, je n’ai pas pigé le délire, là », maugréa James. Plus un autre.

    « J’espère que ça va aller pour elle… » Se contenta de chuchoter Albus.

    De leur côté, les filles parcouraient les couloirs en se remémorant où se situait le bureau du directeur des Serdaigle en espérant ne pas être arrivées trop tard. Une fois qu'elles ont trouvé, elles virent qu’Adrian était déjà devant la porte close, bon à vrai dire c’était grâce à lui qu’elles étaient arrivé à bon port, mais ça plutôt s’avada kedravriliser que de l’avouer. Elles ralentirent un peu leur pas en s’approchant avant de s’immobiliser, tout comme l’était déjà le blond, statufié. Elles furent un peu inquiètes –à leur façon, bien évidemment- et la porte s’ouvrit. Claire en ressortit mollement, avant de se figer devant eux. Elle agrandit ses yeux au fur et à mesure qu’elle se rendait compte que leur présence n’était pas un mirage mais bien réel. Ses lèvres tremblèrent et elle semblait être sur le point de craquer et d’éclater en sanglot, mais elle n’en fit rien.

    « Alors ? » Elles cédèrent à l’impatience.

    « Il a dit que je l’ai déçu. Que la magie n’a pas été enseigné pour qu’on s’attaque inopinément entre nous et que le pire c’est que c’était de sa matière que je me suis servie, qu’il sera juste énormément blessé à chaque fois qu’il me verra en utiliser dans son cours et…et…30… » points en moins.

    Elle ne put continuer sa phrase qu’elle se jeta dans les bras de sa première amie qui lui passait sous le bras : Harley, qui la réceptionna tant bien que mal avant de lui tapoter gentiment dans le dos. Bien que son attitude fût tout à fait compréhensible –décevoir son modèle donne tout de même un coup au cœur-, Chloé se doutait qu’elle n’avait pas tout dit, sentiment confirmé en voyant le visage du rouge, qui était blanc, là. Elle le tira à l’écart pour en parler.

    Aie. Plus de sortie jusqu’à la fin de l’année, corvée à faire pendant ces week-end et surtout la lettre au parent. Leur dire à quel point leur fille était devenu une délinquante en blessant intentionnellement (ou pas) ses camarades. Les pauvres vieux vont en faire une syncope en se persuadant dans un premier temps que ce devait être une erreur, avant de se rendre compte que non, ça leur était bien adressé et que donc leur fille n’était pas une modèle d’assiduité et qu’en plus elle est vicieuse en faisant du mal –joue-t-elle double jeu ?-, mais qu’en réalité ce n’était vraiment pas elle. Dans ce cas, c’était son entourage. Shit. Mais en vrai, ce qu’Adrian n’avait pas encore dit était qu’au début, Filius Flitwick allait priver son élève du séjour pour une punition plus approprié, afin qu’elle comprenne bien la gravité de son acte, mais comme il sentait que c’était vraiment trop pour elle, il décida d’intervenir. Il ne lui dit évidemment pas toute la vérité, mais admit sa part de responsabilité, donc il se retrouva avec un mois de colle mais la place de Claire pour son séjour maintenu. Avec 30points retirés.

    Plus tard, si Chloé n’avait rien trouvé pour éviter la missive administrative qu’était en train d’écrire Flitwick, elle réussit néanmoins à réconforter la petiote, en lui affirmant que si elle veut à nouveau regagner la confiance de l’adulte, il faut qu’elle persiste sur ses talents en lui montrant que du bien, pour sûr. Elles l’accompagnèrent jusqu’à sa tour en jugeant qu’il était préférable de tenir le garçon éloigné, attendirent que l’énigme se résoud avant de la laisser se reposer. Mais rien ne passa comme prévu. Déjà, il eut l’arrivé silencieuse mais soudaine d’Emil Stewart, le meilleur ami mâle et de la maison de Claire.

    « Tiens, pour te faire changer les idées », déclara-t-il au bout d’un moment de regard dans les blancs des yeux. Il lui tendit un rectangle volumineux.

    Au début, l’esprit encore embrumé, Claire avait d’abord songé à un livre, polar tant qu’on y est, cependant une fois qu’elle eut une explication, son expression devint plus illuminé et réjoui. Il s’agissait d’un paquet de parchemin retenu dans une pince et dont la première page ne possédant en tout et pour tout qu’un cadre.

    « Il s’agit de mon jeu dont je t’en ai parlé, un projet que j’ai un peu collaboré avec Io. Il te suffit de pointer la baguette en disant première mission ou second et alors le parchemin s’enchantera pour te tracer tout ce qu’il te faut. Ta première enquête toute droite sortie de mon imagination. »

    « Waouh, ça à l’air super sympa ! » S’exprima Rose en s’incrustant.

    « Ouais, et j’espère que tu n’as pas oublié que tu me dois aussi quelque chose », taquina Wyatt, en entrant aussi dans la conversation.

    « Euh…bien sûr que non, j’ai déjà préparé… » Hésita Claire en détournant.

    Non, elle n’avait pas oublié, c’est juste qu’elle était un peu occupé à autre chose dernièrement. Non, vraiment, d’ailleurs elle était sûre qu’elle avait déjà préparé ce qu’elle prévoyait sur un parchemin, caché dans le dortoir.

    « Tu n’es pas cool, Wyatt. Pourquoi faut-il que tu dois rappeler ce genre de désagrément à un moment pareil ? » Reprocha son meilleur ami, Albus.

    « Tu sais, Alby, même si quelqu’un est mal, il ne faut pas prendre cette personne en pitié, tu ne l’aideras pas. Il faut au contraire que tu l’aide à se relever ! Assommons les pauvres, comme dirait Baudelaire. »

    « …Ben, ça, c’est super pour la moral. » Lâcha stupidement Claire « Je vais aller dans la chambre et aller finaliser la préparation de ton cadeau de Noël. »

    « Cool. »

    Les quatre camarades suivirent le dos de la chinoise grimper les escaliers jusqu’à sa chambre et eurent presque pitié d’elle. Presque. Assommons les pauvres, mes amis, assommons-les s’ils ne sont pas capables de se bouger.

    « Qu’est-ce qu’elle a eu ? » Demanda Stewart après coup.

    « Elle a… vengé en quelque sorte Lily de persécution dont elle était victime et a reçu une punition pour être aller trop loin. »

    « Ah, oui, je vois et quels sont ses sanctions ? » Dit Emil en songeant que c’était parfaitement le genre de sa meilleure amie d’agir ainsi.

    « Privée de sortie à Pré-au-lard jusqu’à la fin de l’année, corvées à faire pendant ce temps et une lettre probablement incendiaire pour ses parents. »

    Les garçons regardent étrangement Rose.

    « J’ai mes sources », répliqua-t-elle tout simplement, sans plus d’explication.

    « Ah. Et c‘est quand que tu penses que le directeur va envoyer la lettre ? »

    « Pourquoi ? Tu veux l’intercepter ? » S’interrogea suspicieusement Emil.

    « Pas moi, mais je connais une rapace qui le peut », répliqua Potter.

    « Une Rapa… Sérieusement ? » Comprit Wyatt en réalisant ce que ça impliquait.

    Son meilleur ami eut juste un sourire avant qu’il ne lui confia une mission de l’ordre mondial -le leur, qui n’implique que leur petit plaisir- avant de se tourner vers sa cousine pour lui demander de surveiller leur camarade. En voyant ça, Emil se dit que ce garçon n’avait pas retenu la leçon que son ami blond venait d’inculquer. Assommer, Potter, faut les assommer, tu t’en souviens ?

    Dans le froid hivernal de décembre, les rapaces préféraient tous hiberner à la voilière quand personne ne venait les déranger pour envoyer un message –ils ne rechignaient pas leur boulot, mais bon, il n’y a pas que les humais qui craignent le froid-, excepté un oiseau de chasse qui restait droit sur le sommet d’un arbre de la forêt interdite, les yeux à l’aguet, traquant sa « proie ».

    Il le vit arriver de loin et tout se passa rapidement, sa cible ne se doutant de rien. L’aigle royal à la tête blanche montra ses serres et d’un mouvement décrocha la charge du grand-duc de l’école. Sans plus perdre de temps, il prit le chemin inverse et vola vite vers la tour ouest. En cherchant la fenêtre, il savoura cette sensation d’être en hauteur, cette enivrante domination de l’altitude sous l’air frais de décembre. Un peu trop frais, d’ailleurs, bon, elle se trouve où cette lucarne ? Il la trouva et la personne derrière aurait pu lui décocher un sourire s’il avait été humain. Mais il se contenta de foncer tout droit sous l’œil figé de la jeune fille. Claire était en train de composer la liste des choses à faire pour les vacances de Noël et il y’en avait beaucoup. Rose la surveillait du coin de l’œil sous le regard curieux d’Alice, qui resta néanmoins silencieuse, les trois filles auraient pu rester ainsi sans rien changer mais un son incongru s’éleva en dehors de la tour. Et l’arrivé en fracas d’un aigle royal par la fenêtre, qui aurait très bien pu se le prendre si la rousse n’avait pas eu le réflexe de l’ouvrir, chamboula le calme, Claire se leva immédiatement de sa table et Alice se redressa de son lit, tandis que Rose referma la fenêtre sous l’assaut du vent hivernal qui souffla leur rideau azur. Le rapace se posa immédiatement sur la table centrale que les filles avaient posée l’année dernière pour plus d’efficacité à se débarrasser de leurs affaires avant de dormir (fainéantise quand tu nous tiens !). Silence.

    « Oh, il est trop beau ! A qui appartient cette aigle royal ? De l’école, vous croyez ? » S’extasia Alice en s’approchant.

    Puis elle remarqua quelque chose d’accrocher à ses pattes et le saisit. C’est à ce moment-là que l’oiseau déploya ses ailes comme pour s’étirer, mais cela causa une terrible réaction. Claire poussa un cri en s’éloignant le plus possible.

    « Bah…quoi ? » S’étonna Rose.

    « C’est juste que…je n’ai pas beaucoup d’affinité avec ce genre de…euh, oiseau » Se disant, elle recula encore un peu pour se placer derrière la rousse « disons que…leur taille est impressionnante. »

    On la regardait avec curiosité, même le concerné semblait la regardait avec des gros yeux, c’est-à-dire plus que la moyenne, quoi. Puis une chose imprévue se passa : Pattenrond le chat à moitié fléreur de Rose sauta sur la table et se planta devant l’oiseau pour le scruter. Ça aurait pu s’arrêter ici, mais ce ne fut pas le cas (bien sûr que non, la vie serait trop monotone sinon), le chat roux sortit ses griffes et s’apprêtait à attaquer son compère (enfin…) créature, car il ne lui inspirait pas confiance. Sentant le danger, l’oiseau s’envola pour sauver sa vie mais du mauvais côté. Il voulait juste trouver de la sécurité sur l’épaule de la maitresse du chat, seulement c’était aussi ici que ce trouvait  l’asiatique qui craignait son espèce, celle-ci poussa à nouveau un cri avant de s’enfuir vers la salle commune. Un silence de plomb accueillit la réaction avant qu’Alice ne se reprenne pour prendre la suite de son amie.

    « Attends, Claire, la lettre est pour toi ! »

    Rose comprit alors immédiatement où cela allait mener et il lui fallait descendre aussi rejoindre les filles et le fameux courrier. Seulement pas sans le rapace, elle ne pouvait décemment pas laisser cette pauvre animal au griffe de Pattenrond qui voulait le faire dégager d’ici. Après avoir rassuré son chat qu’elle allait emmener l’aigle dehors, elle dévala les marches et vit qu’il n’y avait plus grand monde si ce n’était tous ceux de leur promotion. Wyatt et Elias les attendaient autour d’une table en discutant, Emil lisait au coin de l’âtre enflammé et Claire l’avait rejoint, ainsi qu’Alice qui devait donner la lettre à son amie. Les deux blonds se tournèrent vers elle en une pirouette comme attendant son signal, mais ce fut Alice qui la donna. Le brune aux yeux vairon tendit la lettre à la chinoise.

    « Ah bah, non, en fait, c’est pour tes parents…. »

    « Hum ? Comment ça ? »

    « Qu’est-ce que tu veux dire par là ? » Demanda Emil, incrédule.

    Pour toute réponse, Alice leur tendit l’enveloppe en parchemin où était inscrit d’une jolie écriture ronde le nom asiatique des Lyu et leur adresse, qui soit dit en passant se trouve près du Château Douvres, dans le comté du Kent. L’éclair de compréhension passa immédiatement dans les yeux des deux meilleurs amis, tandis qu’un cheminement de raisonnement s’effectuait chez Alice. Finalement, ils en vinrent à une conclusion : c’était la lettre que leur directeur de maison avait rédigé pour rapporter les faits répréhensibles de son élève et leur enfant. Emil en fut tout simplement ébahi de le voir après qu’Albus ait assuré qu’il pouvait l’intercepter. S’il savait comme il avait raison.

    « Et c’est cet aigle qui l’a amené ? »

    Il remarque du coin de l’œil que son amie avait tressaillit à cette mention, lui jetant un regard rapide, il observa Alice en attente d’une réponse.

    « En effet, c’est lui » Rose la devança en s’approchant du groupe.

    « Et c’est l’œuvre d’Albus ? »

    « En effet, c’est lui. »

    Emil fut un peu déconcerté par la répétition et cru un instant que le disque de sa camarade était rayé, tandis qu’Alice observait plus l’expression de Claire qui guettait les moindre faits et gestes du rapace. Surtout les ailes.

    « Tiens, d’ailleurs, je ne le vois pas », commenta subtilement Wyatt.

    « En effet, il… hum passe du temps avec Cheshire. »

    Dans son coin, Emil soupira de soulagement en constatant que Rose avait finalement changé de registre. De son côté, un inconnu réalisa son erreur. Eh bien oui, Albus –car c’était bien lui sous sa forme d’animagus- avait été tellement choqué par la répulsion dont sa camarade avait fait preuve face à sa transformation qu’il en avait oublié de reprendre son apparence habituel, ou n’en avait tout simplement plus la force. Bon, après, ils espéraient que Cheshire n’allait justement pas débarquer de la chambre pour démentir cette affirmation ou de nulle part ailleurs. Et ça valait aussi pour Alfred, qu’il ne sort pas de la chambre pour nier la présence d’Albus ou de dehors et proposer de le chercher. Allé, solidarité entre Al, il vous faut couvrir l’un l’autre.

    « Et toi, tu n’es même pas reconnaissante ? »

    « Hein ? De quoi ? »

    « Bah, je te signale que c’est grâce à lui si on a pu éviter que la missive incendiaire ne s’envoie chez toi. »

    « Ah, oui… mais encore faudrait-il qu’il soit là. »

    Cette remarque ainsi que celle de son meilleur ami (qui était plus un reproche) sembla le réveilla, il battit des ailes comme pour se préparer à s’envoler vers la chambre afin reprendre forme humaine et ainsi joindre à la conversation sans être surveillé en permanence par Claire comme un animal traqué (quoique, dans le sens exact, ce serait plutôt lui la proie), mais en voyant la chinoise reculée, craintive, il perdit rapidement de l’aplomb, oubliant sa mission.

    « Je ne vois pas pourquoi tu as autant peur de lui. »

    « Je n’ai rien contre ces rapaces en particulier, c’est juste que je n’ai pas grand affinité avec eux, à cause d’un traumatisme. »

    « Ah oui ? »

    « Oui, et pour que vous voyez bien le poids de ce j’appuie, je vais vous révéler d’où vient mon traumatisme de l’altitude. » Elle prit une inspiration et un air dramatique « Plus jeune, alors que je passais mes vacances dans la cité flottante de Mahoutokoro, je me suis amusée à monter sur le dos d’un phénix. Un jeune, au moins autant que moi. Bien sûr, à ce moment je n’étais pas craintive… »

    « Laisse-moi deviner la suite, vous étiez tellement jeunes et inconscients que vous n’aviez pas hésité à dépasser les limites de sécurités et comme il manquait d’expérience il t’a laissé tomber ? » Devina Wyatt avec évidence.

    « Oui, et on a dû me récupérer dans un lac d’une ville moldu ! Bien sûr, je ne peux en vouloir à Apollo, mais depuis j’ai peur du vide. »

    Bon, maintenant on savait quelle était sa première pire journée.

    « C’est d’une chute tellement classique –sans mauvais jeu de mot-, mais qu’est-ce que tu t’attendais ? Que ton Apollo allait te faire le tour du monde sur son petit dos ? » Claqua Elias, impassible.

    « J’étais une gamine ! » Se défendit Claire.

    « Mais les aigles ne sont pas des phénix », crut bon de remarquer Alice.

    « Je le sais bien, mais ces oiseaux ont des tailles si impressionnantes qu’il ne serait pas étonnant de les voir transporter des poids humains. »

    « Surtout que c’est tout à fait plausible », marmonna Rose, songeuse.

    Elle se tourna vers l’aigle en question, après tout c’était de son cousin métamorphosé qu’on parle là.

    « Ah, c’est pour ça que tu étais si inquiètes quand on devait descendre dans la ville moldu de ton pays, sur le dos d’un phénix ? » Réalisa Emil en se souvenant d’un épisode du séjour en Chine.

    « Oui, mais ça vaut aussi pour tous les animaux ailés… » Grimaça Claire.

    « Comme les cigognes ? »

    « Oh, mais eux ce sont les pires, ils lâchent des nourrissons carrément ! »

    « Bref, je ne suis pas là pour entendre cette anecdote, accélérons les choses. »

    « C’est-à-dire ? » S’étonna la chinoise.

    Sans répondre, Elias saisit la missive des mains d’Emil sans plus de cérémonie.

    « Plus poli, t’as pas ? »

    Sans en prendre grand cas du reproche, molle, Nott décacheta le courrier sans grand état d’âme, surprenant ses camarades qui ne s’y attendaient pas du tout.

    « Mais qu’est-ce que tu fais ? » S’affola la concernée de la lettre.

    Toujours sans répondre, Elias extrait le message administratif  et le parcourra silencieusement, et rapidement.

    « Hum, c’est tout de même bien raffiné tout ça… ah non, pas tant que ça. Ouh là, ça ne va même pas du tout. »

    « Hein ? Quoi ? Mais quoi ? » S’effaroucha l’autre.

    Elle commençait sérieusement à paniquer, est-ce que le mot était si violent que lui faisait croire son camarade ? Elle regarda tour à tout Emil et Alice, qui bien que cette dernière soit à côté du sang-pur, n’osait pas se pencher juste un peu pour apercevoir ne serait-ce qu’une phrase, après tout c’était une sang-impure et elle ne voudrait pas « salir » le garçon. Elias leva ses yeux presque caramel de la lettre pour les planter dans les marrons clairs de sa camarade. Un court instant, mais intense, qui finit de jouer avec les nerfs de la jeune fille.

    « Non, tu ferais mieux de ne pas le savoir », se secoua-t-il.

    Claire échangea un regard incrédule à son meilleur ami.

    « Ça, ça veut dire que ça va mal pour toi », dit-il, ne la rassurant en rien.

    « Mais c’est pour ça qu’on va modifier tout ça. »

    « Moi, plutôt », rectifia Elias qui s’installa en sortant ses affaires.

    « Elias va se charger de changer un peu du contenu en gardant l’essentiel afin que tes parents ne soient pas trop choqué et/ou déçu de lire la lettre, visiblement, incendiaire  qu’a écrit le professeur Flitwiwk. »

    Évidemment, c’était Rose qui se chargeait des explications pour éviter les incompréhensions, vivement approuvé par Albus avec son hochement de bec.

    « Et vous allez faire ça avec un sort ? »

    « Non, mais vous avez des pensées trop fermés ! Si on jetait un sort pour imiter l’écriture du prof, alors avec un de révélation on détectera vite la supercherie. Or, si on le faisait de façon manuscrite, rien n’en ressortira. »

    « La manière moldu, quoi », Emil avait dit ça principalement pour faire réagir Elias, comme une sorte de revanche, réussie puisque l’autre grimaça un peu.

    « Pourquoi vous faites ça pour moi ?

    « Ce n’est pas pour toi, c’est Albus qui me l’a demandé », dénia aussitôt Elias.

    « En fait, c’était surtout pour continuer dans la lancée que les Serdaigle de notre promotion était unis lors des moments durs comme ça. »

    « Oui, je me disais bien. »

    « Dis-toi que c’est une occasion pour certain de montrer leur talents. »

    Car si on se penchait juste un peu, on pouvait voir à quel point la calligraphie chez les sang-pur était importante. Elias Nott traçait avec grâce les lettres sur le parchemin, c’est à croire qu’ils ont été élevés pour écrire comme dans des anciens grimoires, mystique et authentique. Ils furent coupés dans leur admiration par l’ouverture de l’entrée de la salle commune. Quand ils se sont tous –sauf Elias, trop concentré dans sa tâche- tournés vers les nouveaux, ils auraient pu retourner pour contempler encore l’œuvre du blond platine, mais un détail avait attiré leur attention. Ce que Lysander Scamander tenait dans ses bras en pénétrant dans l’espace commune et calme. Lorcan se contentait de suivre son frère en tenant la patte du chat. Oui, un chat, mais pas n’importe lequel, Cheshire, l’animal de compagnie d’Albus depuis cette année, celui qui était censé passer du temps avec son maitre, qui lui était dévoué mais qui venait de le trahir sans en être conscient. Il miaula même sous ces traitements si agréables.

    « Euh…Cheshire n’était pas censé être avec Albus ? »

    « Je ne sais pas », répondit Lorcan « En tout cas, on ne l’a pas vu dans le hall. »

    « Et Cheshire était seul alors on a décidé de lui tenir…euh, raccompagner. »

    Le lapsus de Lysander aurait pu leur faire rire, mais là ils étaient trop absorbés sur le fait que le brun ne semblait pas avoir suivi les indications. Et à ce moment-là –pas pire qu’un autre -, il a fallu qu’Alfred descende des escaliers. Il se dirigea naturellement vers le groupe.

    « Qu’est-ce qui se passe ici ? »

    « Et toi, qu’est-ce que tu faisais seul dans le dortoir ? »

    « Il t’arrive souvent de répondre une question par une autre ? » Intervint Rose.

    « Tu viens aussi de poser une question », taquina Wyatt.

    « Bah, j’étais en train de m’assoupir à ne rien faire avant de réaliser qu’il serait bête de ne pas profiter du beau temps », rit Alfred de la remarque judicieuse.

    « Il ne fait pas spécialement beau », commenta Emil.

    « En même temps, en décembre », continua Claire « par contre, il neige. »

    Alors le regard de tous les enfants sages et imaginatifs de Serdaigle se tournèrent vers les vitres en arcades où dehors flottaient effectivement des flocons de neige. Ils restèrent un moment comme ça, même Elias et Albus.

    « Et qu’est-ce que vous faites ? » Demanda alors Lysander.

    Elias, l’attention à nouveau –enfin normalement- concentré à son ouvrage, leur répondit sans lever le regard vers eux.

    « Oh, demandez à Claire. Elle saura surement vous répondre. »

    Après tout, c’est pour elle, ajouta-t-il mentalement. Les jumeaux levèrent alors leur regard vers la chinoise, qui gigota, mal à l’aise. Comment dire ?

    « Euh, des trucs de troisième année… »

    « Ah ? » S’étonna Alfred qui n’était au courant de rien.

    « Je te voyais plus imaginative, d’habitude », commenta Emil.

    Alors que Claire le fusillait du regard pour lui remercier de son soutient, il eut un bruissement de plume et l’attention du groupe –sauf d’Elias- se tournèrent vers l’oiseau au plumage noir. Oups, mauvaise idée, lui qui voulait juste venir en aide à sa camarade, Albus ne fit qu’empirait son identité sous cette couverture pas très convaincante, il fut confirmé par le regard perçant de Lysander, tandis que Lorcan en était lassé et regardait plus l’œuvre d’Elias. Alors qu’il se demandait si ce qu’il a fait était totalement inutile, il vit le second jumeau se retourner vers le premier qui ne l’avait pas quitté du regard, avant de sourire.

    « Vous savez pour les animagus ? J’ai toujours aimé ceux qui pouvaient se transformer en oiseau, car ils ont alors plus de facilité à voler. »

    « Certes…mais pourquoi cette soudaine révélation ? » Hésita Rose.

    « Cette aigle royal est vraiment très beau, j’aimerai bien avoir une forme pareille si je parvenais à devenir animagus. »

    « Je vois, mais tu es au courant qu’il faut avoir de la patience et persévérance pour cette apprentissage rigoureux », prévint Wyatt.

    « Et surtout qu’on ne choisit pas notre forme… » Murmura Rose.

    « Bien sûr que Lys le sait, d’ailleurs il réussira rapidement, car c’est un génie », défendit Lorcan.

    « Merci, Lor, je suis sûr que tu peux en faire de même. »

    Si la conversation finit par partir dans une autre direction, pour le plus grand plaisir du trio de bronze, Emil avait de son côté bien remarqué que son amie avait le regard dans le vague, plus du tout avec eux. Combien il avait raison ! Claire était en train de se dire à quel point elle était d’esprit vif. Avoir deviné le subterfuge –bien que pas compliqué- lui remplit de fierté –enfin elle le sera entièrement une fois qu’Elias Nott aurait terminer de rédiger la lettre de substitution. Elle préféra ne rien montrer des révélations qu’elle a eu et profitant que Cheshire s’est échappé des bras des jumeaux, pour tourner autour de Rose où son maitre a semble-t-il élu domicile sur l’épaule de sa cousine, pour détourner l’attention générale qui était très suspicieux quant à savoir où se trouve leur camarade brun –juste à côté mes aigles (sans jeu de mot).

    « Viens, Cheshire, je crois que les aigles n’ont pas grand affinité avec les chats. » Sous-entendant qu’il leur était impossible de bien s’entendre, or le maitre s’amuse très bien avec le chat, donc impossible que ce soit lui sous cette apparence, n’est-ce pas ?

    Intérieurement, Rose la remercia d’avoir abandonné ses doutes sur ce qu’ils trafiquaient, car elle était tout près d’avoir trouvé une preuve de ce qu’ils cachent, leur bande d’ami et Sean. Même si elle n’était pas crédule et se doutait que sa camarade imaginative n’allait pas laisser tomber, après tout elle était aussi très déterminée. Wyatt, de son côté, était sûr que la chinoise en savait beaucoup plus qu’elle ne le devait, Sean leur avait une fois abordé le sujet, pas explicitement mais il avait laissé sous-entendre que leur projet –pour la plupart achevé. Non, on ne désigne pas de maillon faible, même si on sait très bien de qui il s’agit- n’était plus très secret. Et si les Révolutionnaires (ou Némésis) n’avaient pas encore agit, il savait qu’ils devaient rester en garde, même si en vrai ils n’ont pas vraiment de quoi s’inquiéter, ce n’est pas comme si elles allaient les rapporter. Quoiqu’il faut qu’ils songent à se déclarer –enfin, pas lui-.

    « Oh, il est trop mignon ! »

    Il fut tiré de ses pensées par le roucoulement de la chinoise, justement. Et même s’il n’avait pas suivi, il savait très bien de quoi elle parlait, même Elias avait deviné tellement c’était évident. Le charme de Cheshire avait aussi beaucoup fonctionné sur elle, comme pour la plupart des résidents, et il se faisait actuellement câliné de manière très…envahissant.

    « Arrête, tu vois bien que c’est parce que tu l’emprisonnes qu’il cherche à s’en échapper », déclara finalement Emil en voyant que Cheshire donnait un coup de patte sur le visage de son amie, qui n’en faisait pas grand cas.

    Et il fallait croire qu’elle s’en moquait pas mal puisqu’elle recommença ses assauts de câlins additionné de caresse. Au début, c’était sympas, mais là, ça devenait violent. À croire qu’elle ne sait pas se contrôler.

    Surtout quand l’émotion s’y mêlait –confère à plus tôt, où un certain gars avait perdu deux parties primordiales pour marcher, même si seule une poignée savait la vérité-, pourtant ce surplus d’affection avait tout de même réussi à toucher un. Le fait qu’elle recommençait encore et encore même si elle se faisait rejeter faisait partie de son caractère décidée qui n’abandonne pas facilement –même si en ce qui concernait le moral, c’était une autre histoire, elle se laisse quand même vite abattre-. Il ne savait comment mais, Albus l’a trouva adorable à ce moment et ne la quitta plus des yeux. Un regard bordé de tendresse, trop humain.

    *

    Nous revoici donc au moment présent. 

    « Bon, au moins, j’ai pu savoir qu’ils étaient bien animagus. »

    Adrian poussa un soupir de soulagement, Claire avait fini par trouver un bon point dans sa punition –qui n’en était plus trop une, après tout, il ne faut pas se douter de l’éducation des sang-pur, merci Elias-. Chloé pour sa part garda son expression fermé qui signifiait le doute.

    « Mais rien n’a été prouvé », insista-t-elle.

    « Mais il avait un regard atrocement sage ! »

    « Pourquoi atroce ? » s’étonna Harley.

    « Terriblement, si tu veux. Ce n’était pas de la sagesse intelligente comme le sont doté les hiboux ou chouettes qui nous servent de messagers, mais il avait un regard vraiment humain, comme s’il comprenait tout ce qu’on disait. »

    « Ce qui était probablement le cas, si ce que tu appuis est vrai », soutint Clara.

    « Et ça l’est, puisque je vous rappelle qu’on était tous présent sauf Albus qui était censé –d’après Rose- être avec Cheshire, or ce dernier a été retrouvé en compagnie des jumeaux et Alfred a confirmé être seul dans le dortoir. »

    « Et où pouvait-on trouvé Potter ? Sur l’épaule de sa cousine, bien sûr ! » Parodia Adrian, avec un air d’un dessin animé moldu.

    « Et j’ajoute aussi qu’il s’était retrouvé ici parce que Pattenrond, le chat à demi-fléreur de Rose- lui avait sauté dessus. Je ne dis pas qu’il ne doit pas l’apprécier, mais je vous informe qu’à ce moment on était dans le dortoir des filles, or les garçons n’ont pas le droit d’y accéder. »

    « Donc, il voulait comme le protéger d’un danger –imminent ou non- qu’il devait vite quitté l’endroit au protection magique », supposa Chloé.

    « Oui, mais en même temps, il devait aussi savoir que les garçons n’ont pas accès au coin féminin », dit Clara « ce qui en soit, rend son comportement un peu ambiguë, même s’il venait d’accomplir d’un acte très loyal. »

    « Ce doit être l’adrénaline, il n’avait pas songé à ce détail sur le moment. Il était surtout pressé de vite en terminé avec cette histoire et rendre la dette qu’il te devait », supputa Harley en ne considérant que l’acte qu’elle jugeait correct.

    « Et puis, on ne peut pas vraiment dire que c’est un fraude, après tout, tes parents ont quand même reçu la fameuse lettre », conclut Adrian.

    « Oui, enfin revenons à nos farfadets, on parlait de leur… »

    « Chut ! » Intima Harley à Claire en jetant le sort de guet sur la porte.

    Après un apparehomo, les cinq comploteurs virent une ombre bien étiré derrière la porte. Ce qui laissait supposé que sa présence ne fût pas récente et qu’il avait probablement entendu une bonne partie de la conversation. Ils attendirent un moment afin de savoir quel serait le comportement que l’autre allait adopter.

    Il frappa à la porte –au moins, il était poli-, les filles se concertèrent du regard –sans faire attention à Adrian parce que…parce que (pour une fois que c’est le garçon qu’on met sur le côté, vous n’allez pas vous plaindre !)-, devaient-elles lui ouvrir et faire comme si de rien n’était ou laisser croire qu’il n’y avait rien ni conversation qui s’est déroulé ? Au final, elles optèrent pour le premier choix, grand bien leur en fit car l’autre avait aussi la main sur le poignet.

    « Devon ! » S’étonna Harley, la main sur le poignet.

    « Wyatt. » Continua le blond cendré, tout sourire.

    « Pf, qu’est-ce que tu fais ici ? » Ricana Clara.

    « Je vous cherchais. J’ai une proposition à vous faire. »

    « Ouh la, doucement, qu’est-ce qui te fait dire qu’on a quelque chose à échanger avec toi ? » Se Reprit Chloé.

    « Je pense que ma camarade est plus à même de vous l’expliquer. »

    Il désignait bien sûr par-là Claire, qui regardait avec attention son sourire.

    « Tu veux parler de vos capacité d’animagus. » Aller, plus besoin de jouer à la comédie, après tout, il était évident qu’il avait entendu la fin.

    « Parfaitement. » Et Wyatt était loin d’être bête, il avait tout prévu « Je sais bien que vous n’allez pas le crier sur tous les toits, seulement ce n’est pas rassurant pour nous que vous commencez des recherches sur nous, cela risque d’attirer d’autre curieux. » Il jeta un regard à Adrian avant de lui sourire. « Je ne veux pas faire de marché ou acheter vos silences, ce n’est en vrai pas vraiment un secret puisqu’on compte bien se déclarer, seulement je pense qu’il serait plus juste de venir directement vers vous pour mettre les choses au clair. »

    « À vrai dire, on n’est pas si intéressées que ça », commença Chloé après un silence « On voulait juste avoir une confirmation. »

    « Et information si possible. Vous avez réussi en combien de temps ? »

    Wyatt sonda rapidement Clara du regard, elle, était bien intriguée, par contre.

    « Au bout de neuf mois, environ. On avait commencé l’année dernière pendant que vous complotiez le départ de Binns. Nous sommes cinq, seuls trois ont réussi pour l’instant et c’est Sean l’initiateur. »

    « Ah ouais ? » Sourit Clara, comme fière.

    « Oui, il se transforme en blaireau » Il remarqua l’éclair de compréhension chez les filles « Rose en manx noir et Albus –comme tu le sais- en aigle royal. »

    « Et toi ? En plus de l’autre ? » Demanda alors Claire, fébrile.

    « J’ai un peu honte de vous l’avouer, mais Tobias et moi n’avons pas encore trouvé nos animaux. »

    « En effet, il était évident que Finnigan soit aussi dans le coup. »

    « Bref, tout ça pour vous demander si cela vous intéresse ? »

    « Quoi ? » S’exclamèrent les cinq.

    « Oui, je vous invite à suivre le rigoureux apprentissage avec trois de nos spécialistes. Toi aussi, Adrian. Comme je ne peux pas garantir que vous n’allez pas enquêter sur nous, je voulais au moins que vous soyez aussi dans le secret, car il serait embêtant si tout le monde était au courant. »

    « Seulement, je n’ai rien à y gagner », rétorqua aussitôt Adrian.

    « Tu raisonnes comme un Serpentard. »

    « Ne m’insultes pas, merci. »

    « En es-tu sûr ? » le Gryffondor jette un regard incertain au Serdaigle blond  « Tu es sûr que tu n’as rien à cacher ? »

    « Tu veux dire que…. »

    « Je suis au courant, Claire n’est pas la seule fautive dans l’Incident, n’est-ce pas ? » Son sourire certain les défiait de le contredire.

    « Et tu n’as rien dit ? »

    « Vous ne semblez vous-même pas avoir envie de le faire. »

    « Oui, bon, qu’est-ce que tu sais des septièmes fils ? »

    « Pas grand-chose, mais je peux chercher dans la biblio de mon père. Il est friand de tout ce qui entoure les légendes. »

    « Surtout que les connaissances américaines nous aideront plus que ces anglais encore trop renfermés dans leur propres culture. »

    En gros, ils échangent des services pour cacher les compromis en dessous.

    « Et donc, ça vous tente ? » Insista Wyatt.

    « Non, merci », répondit catégoriquement Claire. Et il valait mieux ne pas revenir là-dessus, semble-t-il.

    « Je me vois aussi le devoir de décliner, la métamorphose, très peu pour moi », grimaça Harley. Rien qu’en cours, c’était compliqué alors en autodidacte…

    « Et puis franchement l’idée de vivre comme un animal est très peu engageante, je me sens très bien en tant qu’humaine », compléta Chloé.

    « Ben, c’est plutôt tentant je dois avouer, seulement j’ai déjà beaucoup à faire rien qu’avec mes nouveaux pouvoirs… » Se disant, Adrian jeta un regard à la verte qui lui rendit un regard d’avertissement.

    « Ah, mais vous n’êtes pas très coopératifs… » Soupira le blond.

    « Eh, mais je n’ai pas encore dit mon mot ! Je veux y être, moi ! »

    « Vraiment ? C’est cool, ça ! Et j’imagine que ta parole vaut pour quatre. »

    « Cinq dans ce cas-là. » Ajouta Adrian.

    « Bien sûr, nous sommes toujours en résonnances ! » S’exclama Clara.

    « Ouais, je vois que je ne suis plus trop compté, là… » Souffla Adrian.

    « Je veux bien que tu dises ça, mais là nous ne sommes pas d’accord. » Souffla Harley en levant les yeux au ciel.

    « Oh, mais aller, quoi ! C’est vachement sympas ce qu’ils font ! »

    « Tu trouves ça valorisant, toi, de te faire comparer à un animal ? » Question rhétorique, Chloé venait de donner l’excuse que franchement les animaux…

    « Mais ça peut être hyper cool comme don », releva Clara à grand renfort de geste avant de se tourner vers Claire –celle qui était censé mieux la comprendre  « tu t’imagines voler sans balai ? …Euh, non, ne réponds pas. »

    Visiblement ce n’était pas le cas de l’inverse. Claire lâcha un rire jaune en songeant à sa dernière mésaventure à propos de voler sans balai. Elle tourna un regard mauvais vers Adrian, qui déglutit en détournant.

    « Tu oublies à qui tu parles… » Commenta moqueusement Harley.

    « Et surtout oui, elle imagine ce que c’est que cela », acheva Chloé.

    « Ah, ce doit être un des conséquences de tes pouvoirs dévastateurs… » Devina consciencieusement Wyatt « Bon, sinon, Clara, je vais en parler aux autres et on te prévoit une séance d’initiation. »

    Sur cette promesse, le Serdaigle les quitta.

    « Tiens, au fait, lui il a su. Vas-tu mettre ta menace à exécution ? » Argua Clara.

    Elle aimait mettre l’hippogriffe en colère. Claire plissa des yeux en direction d’Adrian qui déglutit avec difficulté avant de vite se reprendre.

    « Oui, mais lui, c’est différent ! Il est trop perspicace ! »

    À vrai dire, il était plus observateur, mais rien ne fut répliqué qu’aussitôt, quelqu’un d’autre arriva. Entrant sans préavis dans la salle de classe.

    « Tiens, c’est Elise, maintenant… » Remarqua Harley.

    « Qu’est-ce qu’il y a ? » Demanda joyeusement Adrian, heureux qu’il puisse au moins se sentir un peu plus en terrain qu’il maîtrise.

    « Je viens voir les Némésis », répondit la batteuse rouge.

    Son camarade et coéquipier de Red Light perdit rapidement son entrain. Évidemment, ce n’était pas pour sa personne. Et puis en même temps, c’est lui qui était avec les filles et elles étaient demandées. Très.

    « Oh attends, comment tu nous as appelé ? »

    « Les Némésis. Après tout ce que vous avez fait, ça n’a plus trop des allures de révolutionnaires. Enfin sauf si vous avez agi ainsi pour renverser les conventions sociales, ce qui ne m’étonnerait pas de votre part, pour jouer des magical girl »

    « C’est quoi des magical girl ? » Demanda –devinez qui ?- Claire.

    Clara roula des yeux en soupirant pendant qu’Adrian ricanait de l’inculture de la sang-pur, Elise se contenta d’hausser les sourcils. Au moins, elle était sûr que ce n’était pas pour changer des réformes mais bien par vengeance personnelle.

    « Des magical girl sont un groupe de jeune fille dans la fleur de l’âge qui pour une raison ou une autre ont été choisi afin d’être doté de pouvoir surnaturel et sauver l’humanité de par leur intention pour le moins niais, l’amour. »

    Au vue du ton méprisant qu’Adrian avait emprunté pour l’explication, il était facile de deviner qu’il jugeait que ce n’était que des ramassis de bêtise.

     « Et il y a ça, chez les moldu ? » S’étonna Claire, qui ne réalisait pas le concept.

    « Oh oui, sorti en des milliers et centaine de dessin animé », continua Elise.

    « Et tu verras ce que ce sera un dessin animé pendant le séjour, Claire ! »

    Claire referma aussitôt sa bouche sous le coup de pression de son amie Clara, mais se reprit bien vite en entendant le commentaire qui suivit.

    « Même Harley qui ne sait pas se retient de poser des questions. »

    « Oui, mais c’est parce que je suis curieuse ! Enfin, je ne veux pas dire que vous ne l’êtes pas, mais avouez que vous n’avez pas la soif de connaissance… »

    « C’est juste qu’on ne s’intéresse pas à ce qui ne nous servira pas. »

    « C’est bien des raisonnements pour le moins ignorants. Surtout vous les Gryffondor, vous… »

    La fin de sa phrase se coinça dans sa gorge quand elle vit la tête brune et ébouriffé de James Potter apparaitre dans l’encadrement de la porte. Espérant qu’il n’ait rien entendu, en vain, elle détourna en sifflotant avec innocence.

    « Ah, je vous retrouve enfin ! Comme on n’a rien à faire, je demande un conseil de guerre pour le prochain match. Salut, les filles, (se tournant vers Claire :) ça va bien, toi, depuis que tu as appris ta sentence ? »

    Claire grimaça avec une telle salutation de l’aîné Potter.

    « Merci de le rappeler, comme si je ne souffrais pas assez » Mais en le voyant sourire narquoisement, elle comprit « Oh, le goujat, il se venge ! »

    Heureusement que la porte s’est fermée à ce moment-là, on ne dirait pas mais James était aussi perfide que ses rivaux verts. Elles ne surent donc pas ce que Élise leur voulait.

    En se trouvant seules, les filles ne purent s’empêcher de pousser un soupir de soulagement. Après tout, cela faisait du bien de n’être qu’entre elles, car dernièrement ce n’était plus trop possible. Déjà, il y avait Adrian et son problème de septième fils qui s’est déclaré et qu’elles se sont porté volontaire pour « l’aider », ensuite elles n’avaient pas de salle à elles à proprement parler. Les seules qu’elles en trouvent sont des salles désaffectées et poussiéreuses, en plus ça n’a rien de personnel puisqu’on entre comme dans un moulin, ce qui est probablement le cas vu qu’elles n’ont pas déclaré se l’être approprié. Donc, il était clair : il leur fallait absolument une base secrète, connu d’elles seules. Mais vraiment. C’est pourquoi elles se mirent en quête. Alors donc, elles commencèrent par joindre le premier étage –car elles s’y trouvent- en sautant la deuxième –ayant assez vu et par laquelle elles avaient eu une scolarité bien mouvementée-, seulement elles n’avaient pas fait deux pas que la Poufsouffle du quatuor s’arrêta brusquement.

    « Attendez, j’ai une idée ! Et si on se séparait pour trouver plus rapidement ? Bon, je prends ce palier et vous, les autres. On se retrouve dans une heure ! »

    Et elle fila à l’anglaise, laissant ses amies sur place tandis qu’elle courait vers une silhouette plus loin. Malefoy, bien sûr, qui d’autre pouvait encore faire ainsi réagir leur amie blonde qu’un blond ? (Pff, ça s’attire, franchement) les filles se regardèrent avec suspicion avant de pouffer et se dire, pourquoi pas, il y avait aussi du vrai dans son prétexte, alors elles se séparèrent en espérant atteindre leur objectif et que Scorpius ne soit pas trop malmené mentalement à la fin.

     « Raah, mais qu’est-ce que tu me veux ? » Scorpius souffla lourdement faisant voler sa mèche qui lui tombait sur le visage.

    « Mais rien, Scor, je veux juste passer un peu de bon temps avec toi. De toute façon, tu t'ennuies autant que moi, alors pourquoi pas visiter le château de fond en comble à la recherche de mont et merveille ? » Répliqua tranquillement et facétieusement Clara en ouvrant une porte à la volée.

    « Mais qui a dit que je n’ai rien à faire ? »

    Seulement l’autre ne fit pas attention de sa réplique en ouvrant une autre porte. Et c’était le même manège depuis au moins un quart d’heure. Le Serpentard marchait vite pour semer la bonde blaireau comme il la surnomme, mais elle s’accrochait en lui en parlant de tout et de rien et ouvrant une porte sur deux, à la recherche de quelque chose. De quoi ? Ce n’était pas son problème. Du moins, se le persuadait-il car il jetait de temps en temps aussi un coup d’œil qui n’échappait pas à sa partenaire. Ils arrivèrent finalement au bout du couloir, alors que Scorpius soupirait intérieurement, Clara ouvrit la dernière porte. Et eut un moment d’arrêt, car elle n’était pas vide. Deux garçon s’y trouvaient et ils ne discutaient pas du beau temps –même si un manteau de neige, c’est vraiment beau- mais semblaient se rechercher les amygdales de l’un l’autre.

    Scorpius ne trouvait non plus à réagir instinctivement, quand les deux garçons se tournèrent vers eux, son cerveau eut le déclic. Il referma aussi vite la porte que sa camarade avait ouverte, sans lui laisser le temps de s’excuser du dérangement.

    « Oh pardon… » La porte était clos devant elle « Mais… hein ? »

    Ce devait être un sacré choc, pas au point de la poireauter sur place, par contre. Clara reprit aussitôt du poil de la bête en lui emboitant le pas et le bombarda de question sans remarquer où ils se dirigeaient. Ils avaient emprunté un escalier mouvant que son flot de parole n’avait pas cessé « Dis, dis, c’est bien ce j’ai vu à l’instant ? Toi aussi, hein ? Ce n’était pas un mirage ? Ou une blague ? Ces gars, ils étaient vraiment… »

    « Oui, bon, oui, bravo !  Tu as deviné, ils étaient en train de se tripoter, mais ce n’est pas nouveau, non ? Les salles désaffectées sont faites pour se réunir en cachette et faire des choses qu’on ne fait pas habituellement ! »

    Scorpius était troublé, car il connaissait ces deux garçons, ils avaient deux ans de plus qu’eux, étaient dans deux maisons différentes, tous deux joueurs de Quidditch avec qui il avait joué contre et avec, Ulysse Bancroft et Malcom Elton, un Poufsouffle et un Serpentard. Ce n’était pas possible.

    « Eh oh, calme Scorpius, je ne dis pas qu’ils n’ont pas le droit, c’est juste que j’étais surprise. »

    Mais son interlocuteur était tellement sur les nerfs, qu’il n’entendit pas son prénom entier appelé par la blonde, ce qu’il lui avait demandé depuis leur rencontre. Il continua sur sa lancée, toujours animé d’une verve inattendue.

    « Et pourquoi ça ? Pourtant tu en as vu des choses, non ? Comme le fait que cet arrogant de Gryffy a fait à la petite lionne. »

    Clara devina qu’il parlait là de Mark Ludvian et Lily Potter. Et qu’il était plutôt remonté. Et s’il était…

    « Dis-moi, Sco (retour au surnom), tu es jaloux ? »

    Le dit Sco manqua de s’étrangler. Que…de quoi ? Lui, jaloux ? Mais, de qui ? Quoi ? Où ? Quand et comment ?

    « Tu te sentais délaissé parce que je ne m’occupais plus de toi, c’est ça ? C’est vrai que le problème de Lily Potter a pris beaucoup de temps, mais tu n’as pas à t’inquiéter, maintenant je suis tout à fait disponible et je vais me charger de combler le vide ! »

    Ne lui laissant pas le temps de renchérir quoi que ce soit, elle l’attrapa par le col et l’attira vers elle. Ses lèvres se posèrent sur la joue pâle du jeune homme, qui prit par surprise ne réagit pas tout de suite, encore une fois.

    Claire s’arrêta dans sa course sous le spectacle qui se déroulait sous ses yeux. Elle était venue faire son rapport et ne s’attendait pas à trouver la blonde au rez-de-chaussée –bien qu’elle ne saurait expliquer le pourquoi de sa présence ici-bas. Et fut assez surprise de voir ce qu’elle faisait. Son amie Clara embrassait son martyr Scorpius sur la joue. Quel était ce retournement de situation ? Et comment devait-elle réagir ? Les interrompre en prévenant sa présence –et donc témoin de cet scène- ou les laisser dans leur « bulle » ? Elle fut un peu trop absorbée et n’entendit pas le son caractéristique des pas qui se rapprochaient derrière elle. Quand le « couple » se sépara, on lui happa le cou.

    « Hey, qu’est-ce que tu fais ? » Elle reconnut la voix d’Adrian.

    « On cherche une salle pour qu’on ne soit pas déranger dans notre moment intime puis Clara a voulu qu’on se sépare pour être plus efficace mais en vrai elle voulait juste rejoindre Malefoy j’imaginais qu’ils allaient encore se chamailler mais là ils sont en train de se bécoter ! »

    Et tout ça dans une traite ! Elle ne reprit sa respiration qu’en se rendant compte ce qu’elle venait de faire. Ah bah, bravo, c’est sûr que c’est réussi si on dévoile tout au premier venu, pour ce qui était de l’intimité c’est à revoir. Mais le pire était qu’elle venait franchement de dire n’importe quoi. Comment pouvait-elle seulement affirmer que son amie s’adonnait à un tel comportement ?

    Même si en vrai, ce n’est pas très étonnant, elle avait toujours trouvé son envie de taquiner le blond excessif. Mais bon, après Clara faisait ce qu’elle voulait. D’ailleurs elle approchait, avec un large sourire et un regard embrumé. Était-ce encore une blague ou cette fois-ci était…spécial ? En tout cas, de son côté, Scorpius avait d’office mit ça sur le compte d’une farce. Aussi, il ne perdit pas de temps pour se venger. En lâchant un cri de guerre –qui comportait le nom de la blonde- il se saisit de sa baguette et la pointe sur…la neige.

    Mais ce que le trio d’en face ne s’attendait pas était qu’un boule de neige s’éleva pour se diriger vers eux. Bah, oui, il y a de la neige, autant en profiter. La balle gelé fut envoyé rapidement de leur direction, mais heureusement que certains avaient de bon réflexe. Clara se baissa immédiatement en sentant le danger, tandis qu’Adrian posa une main sur l’arrière crâne de la brune pour la ramener en avant, lui-même se baissa à cette occasion.

    Il eut un son mou qui signifiait que la boule de neige s’était bien écrasé sur une surface autre que le sol (ou mur), mais sur aucun des trois visés. Alors ils levèrent la tête en voulant se moquer du blond platine, seulement un terrible aura derrière eux l’en dissuadèrent. Ils se tournèrent lentement. Chloé Rivers se trouvait juste derrière eux. N’ayant pas prévue le coup, elle s’est pris le projectile en pleine face, maintenant elle avait le visage souillé de morceau de neige, mais aussi de goutte d’eau car ces derniers avaient fondu, sous la tension qu’elle dégageait.

    « Oh ho…oups ? »

    Le commentaire futile de Clara réveilla l’instinct meurtrière de son amie, elle releva la tête, les fusilla du regard, s’avança vers le fautif et lui pointa sa baguette sous le nez. Une gerbe glacée se répandit sur le visage de Scorpius.

    « Franchement, Malefoy, je ne te pensais pas si puéril, mais si c’est la guerre que tu veux, tu l’auras. » Se justifia-t-elle.

    Et alors, la guerre fut déclarée. Même si au début, ça ne concernait que deux personnes, trois après y avoir été mêlé involontairement, ceux qui les entouraient prirent gros. Notamment, Claire et Adrian, qui ne se laissèrent pas faire et se jetèrent corps et âme dans la bataille. Et cela prit encore plus d’ampleur. Au point d’ameuter les autres pensionnaires qui passaient par là. Si, si, c’est tout à fait plausible et surtout très simple, il suffit d’une boule perdue pour qu’ils se jettent à leur tour dans la bataille et par-là, on voulait parler des Weasley qui, à eux seuls avec leur connaissance, pouvaient rassembler la moitié du collège et si en plus sont dispatchés un peu partout réussissent facilement l’exploit de rameuter encore plus de participant en même pas 5 minutes. On voit là les merveilles que font les communications instantanées de Collexion Connection. S’engagea alors un affrontement de neige où chacun se décidait d’une stratégie.

    « Bon, alors, il faut vite trouver une stratégie avant qu’un des équipes adverses donne l’assaut », déclara Fred Weasley, le regard super sérieux d’un gars qui allait entrer en guerre. Presque.

    Il s’était autoproclamé chef  pour mener leur équipe à la victoire et les autres s’étaient naturellement concilier sur ce point. C’était le plus âgé et le plus apte à diriger un groupe ou se sont assemblés des malheureux inconnus qui n’avaient pas eu la chance de se choisir le groupe voulu. Eh oui, dans un sens, c’est l’équipe fourre-tout, où on retrouve un peu de toutes les personnalités qui ne s’accorde pas forcément.

    « Je propose qu’on se mettre d’accord sur un signal afin de changer de cibles quand on sera en difficulté », dit alors Lolie, tout aussi réfléchi.

    « C’est pas mal, mais je pense que le plus intelligent c’est d’avoir une réserve de missile illimité, donc fonctionné en deux groupes, une partie se charge de provisionner des boules de neiges et l’autre attaque et on peut procéder à des changements de poste si trop lassant », répliqua Ionise posément .

    « Voyons, il ne faut jamais partir pessimiste, je suggère à ce qu’on commence déjà par avoir un stock suffisant pour attaquer ensemble la cible souhaitée et de réapprovisionner quand il faudra », concorda Tobias.

    « Dans ce cas, autant bougé tout de suite, le temps coule au cas vous l’aurez oublié », pressa Adrian.

    « Doit-on aussi renforcé notre mur de protection ? » Demanda Célia.

    « Bien sûr que non, il faudrait montrer aux autres qu’on n’a pas peur d’eux et qu’on s’affaire pour ajouter du piment ! » S’exclama Peter (comment ça, qui ça ? Mais si, Peter O’Neill, celui qui harcelait Lily en dehors de Mark ! Oui, voilà, lui, le sale gosse de né-moldu) avec évidence (qu’est-ce qu’on disait).

    « Euh, pas sûr que les autres pensent pareil », marmonna John en regardant le petit rempart qui leur servait de « protection ». « D’ailleurs, les autres équipes en profite bien de ce fait… »

    Il y avait en effet trois autres équipes contre lequel l’équipe se défendait. Car il était évident qu’ils devaient se protéger plus qu’ils ne pourraient rendre les coups. Après tout, sur un classement fait à vue d’œil sur le meilleur groupe ils étaient…quatrième ? Et leur pourcentage de réussite était de… 2% ? Hem, donc quatre équipes, qu’on disait. On aurait pu croire qu’il s’agirait des quatre maisons, mais comme vous avez pu le constater plus haut, les équipes étaient plus ou moins diversifiées. Notamment une qui était assez bruyante.

    « Franchement, c’est du délire ! Qu’est-ce que vous faites dans mon équipe alors que vous étiez contre moi, il y a à peine un instant ! » S’écria la voix maintenant bien connu de Scorpius Malefoy qui criait sur Clara Castaglione, pour changer.

    « Mais c’est parce qu’on t’aime ! Et puis, avoue que tu ne peux pas gagner sans nous, parce que personne n’aurait voulu de toi », claqua joyeusement Clara.

    Ça avait le mérite d’être direct. Mais bon, venant de la blonde, pas étonnant.

    « Et seul contre trois équipes d’une vingtaine de membre, ce n’est pas simple à évincer, je suis sûre que même quelqu’un de mauvaise foi comme toi doit bien l’avouer », rajouta Chloé Rivers en modelant des missiles.

    Ça, c’était l’élément qu’il comprenait le moins, pourquoi a-t-elle choisi son parti puisqu’ils avaient justement débuté cette guérilla à cause d’un petit incident (qu’il a causé) dont ils étaient les acteurs principaux. Parce qu’elle était vachement furieuse d’avoir été atteinte.

    « Dis donc, Malefoy, au lieu de me regarder mauvaisement et si tu te bougeais un peu pour fournir des munitions ? » L’interpela Rivers.

    Poussant un soupir résigné pour tenter de saisir les pensées des filles, Scorpius se tourna néanmoins vers le reste de sons « équipe ».

    « D’accord pour les filles, mais je pourrai savoir pourquoi vous en êtes retrouvé là, vous ? » Ce n’était pas qu’il se considérait être le chef, mais franchement rien qu’à sa présence, ça ne donnait pas envie de s’y allier, non ? Non ?

    « Bah, c’était l’équipe qui nous correspondait le mieux », répondit Lorcan.

    « Disons que chez les autres, nous n’étions pas totalement libre de nos actions », compléta Lysander pour plus d’explication. Ou de questionnement.

    « Comment ça ? Ça veut dire que vous êtes plus là par manque de choix », traduit le Serpentard blond en regardant les jumeaux avec de gros yeux.

    « Si on veut », renchérit Lorcan, toujours aussi laconiquement.

    « Enfin, moi, c’est surtout pour me mesurer à ma future rivale. »

    La dite rivale se reconnut immédiatement. Il n’y avait pourtant aucun indice infiltré dans le message, mais il semblerait que des personnes de la même capacité soient sur la même longueur d’onde. Chloé cessa momentanément ses modelages sur la neige assemblée dans ses mains gantés et jaugea le blond du regard. Celui-ci lui rendit bien. Ils se défièrent longuement.

    « Ne compte pas sur moi pour lever le pied », lâcha la verte.

    « J’y compte bien, je serai déçu si ç’avait été le cas », rétorqua le bleu.

    « Eh bien, c’est que tu es bien confiant », remarqua le vert blond.

    « Mais c’est parce que je suis sûr de mon talent. »

    « Vraiment ? On vérifie ça tout de suite, si tu veux. »

    Et alors Chloé accéléra la cadence de ses créations de boules de neige, avec une nouvelle flamme illuminée. De son côté, Lysander Scamander était aussi animé d’une ferveur certaine pour le combat à venir en fit de même en saisissant le tas de neige.

    « Quoi, ils vont se battre pour savoir qui fait le plus de boules ? » S’interloqua Lucy Weasley.

    « Non, ils se mesurent pour connaître celui qui aura le plus de tir », informa Lor.

    « Ah, ben oui, c’est plus logique, ma Lulu », répondit vivement Molly.

    « Tu parles, toi aussi, tu te questionnais », répliqua sa jumelle.

    « Mais c’est parce qu’en tant que toute bonne reportrice, il nous faut questionner sur des questions que tout le monde se pose », se justifia l’autre rousse.

     « Mais c’est n’importe quoi, vous vous mesurez sur le lancer alors que vos postes sont ceux d’attrapeurs ! » S’exaspéra Luxchana. Scorpius se tourna vers elle, qui répondit comme si son instinct lui disait de s’en débarrasser « Je pense qu’en choisissant cette équipe, j’ai plus de chance d’emporter la victoire. »

    « Ah, voilà, quelqu’un de censé ! Pas comme un certain faux frère qui préfère choisir des inconnus au bataillon en abandonnant ses amis, hein Steph ! »

    Cachés derrière un gros mur de neige, une équipe bien serré mais rudement composé, s’évertuait à multiplier les boules de neiges et complotait. Jusqu’à ce qu’ils entendent la voix d’un sang-pur blond.

    « …Hein Steph ! Pour Elly, j’aurai encore compris –parce qu’il a quand même ses principes à défendre sa maison- mais toi, je ne pige pas comment tu as pu ne serait-ce qu’oser me laisser seul ! »

    Les dits Steph et Elly, se reconnaissant, eurent un soupir. Non mais franchement, depuis quand les Malefoy se mettaient ainsi en avant pour (se) ridiculiser ?

    « Désolé, Scor, mais sincèrement d’après mes calculs, cette équipe est le plus à même de remporter la victoire ! » Répondit-il à travers ses mains couvert de mitaines en forme de mégaphone pour porter sa voix. Un peu.  

    « Quel calcul ?! Tu sais compter même ?! » Invectiva son ami.

    « Eh ! Ce n’est pas parce que je n’ai pas pris l’option Arithmancie que je ne sais pas compter ! Au contraire, je suis très doué ! »

    Et voilà, ça part en règlement de compte… Le reste de l’équipe qui avait de grande chance de gagnée retourna à leur manigance sans plus faire attention aux deux sang-purs. À savoir : Roxanne, Louis et Hugo Weasley, Maxime Jefferson, Alfred, Alice et Al (ou les trois Al), Wyatt, Rose, Emil, Sean, Elly (euh…) Elias Nott, Stefan bien sûr (d’ailleurs il se demandait toujours comment son ami, et lui par la même occasion, a pu s’embarquer dans un accrochage pareille), Esther Jackson (une amie et coéquipière de Roxanne au poste de poursuiveur), Matthew et Kenneth, et donc tous ceux qui avait eu assez de jugeote pour savoir que c’était l’équipe la mieux partie pour réussir à abattre tous les autres grâce à leur sagacité –bien qu’on doute un peu des véritables raisons des deux derniers.

    Bon, ne reste plus qu’à présenter la dernière équipe ! Alors, il y avait évidemment James, Lucas, Abigaël, Dominique, Ruben, Elise, Lily, Louise et Claire, en gros, les sang-chaud, même si on peut se questionner sur la présence des deux dernières. Il y avait bien sûr aussi d’autre membres (qui ne sont pas très importants, je ne le vous cache pas) dont on passera leur nom sous silence. On remarquera qu’il manquait tout de même une à l’appelle, une Némésis, Harley n’était pas présente sur le champ de bataille. Pourquoi ? Ben, elle n’a tout simplement pas été mise au courant, et est sûrement encore à la recherche d’une salle tandis que les autres s’amusaient. Quelle vie injuste, hein ? Bon, bien sûr, ils ne sont pas en reste et conspire aussi de leur côté.

    « Donc, vous avez tous bien retenu ? » Demanda la voix autoritaire de James.

    Après une réunion de stratégie avec son équipe de Quidditch, il devait maintenant tenir une pour une bataille de boule de neige. Pas qu’il s’en plaigne, hein, il adore donner des directives et le meilleur serait que les autres le suivent.

    « Oui, on sépare en trois groupes et les bombarde de nos balles sans arrêt. »

    « Exact, mon cher », approuva fièrement James du résumé parfait de son meilleur ami Lucas « Et j’ajouterai aussi une chose… »

    Dans leur coin, Lily et Louise se dévisagèrent un instant un peu inquiètes, alors que Claire commençait à se demander pourquoi s’était-elle retrouvé dans cette équipe. Le meilleur choix aurait été celui du petit frère de leur meneur. Là-bas, au moins ç’aurait été plus sérieux, question ambiance, et un plan plus planifié. Elle détourna alors quelque peu du complot en jetant des regards aux alentours, vers l’équipe d’assaut de ses deux amies qui semblent énormément s’amusé ou celui d’Adrian qui s’affairait ou encore celui qui regroupait la grande majorité de ses camarades de maison, qui était vachement calme. Ils se faisaient discret, c’était ça leur tactique ? En tout cas, ça fonctionnait.

    Alors qu’elle était dans le vague, elle fut aussi surprise que les autres quand il s’avérait que c’était son équipe qui décida d’ouvrir les hostilités. Le bras de James brandissait une poignée de neige d’une portion bien généreuse, en espérant qu’il soit assez bon en tir, parce qu’apparemment d’après Luxchana Moonstar, il serait inconcevable qu’un joueur au poste d’attrapeur sache bien tirer alors que leur rôle était justement d’attraper. (Vive la logique) Donc, la main de James était en l’air, prêt à balancer son projectile glacé sur…

    Adelia Flint qui passait par là.

    Il eut un cri strident de la part de la victime, et la Serdaigle jeta des regards partout à la recherche du criminel, mais ne trouva qu’un tas d’élève séparé en quatre groupes distincts dans la cour intérieure du château, qui l’observaient à présent. Elle se fustigea mentalement, montrer ainsi une faiblesse contre une attaque, pourtant elle n’avait rien fait cette fois-ci. Sa seule erreur avait été de passer par le couloir pour rejoindre la grande salle. Et elle ne fut pas la seule. Il eut un autre cri pas loin. Plus fluette, plus déchirant (pauvre tympan des/u… malfaiteur/s). Au début, Adelia cru qu’il s’agissait de son amie Mathilde Warrington, une Poufsouffle, mais c’était pire : c’était une Serpentard, une première année, le rival attitré numéro trois de Lily, qu’on a nommé Eloïse Cornfoot. Sang-pur, méprisante vis-à-vis des célébrités, elle avait les Weasley à dos. Prouvé là tout de suite. Elle était elle aussi touchée d’une boule de neige perdue (on ignorera jusqu’à la fin la véracité de cette affirmation). Soudain, il eut une avalanche de ces projectiles neigeux. On ne savait qui avait donnait le signal ou si c’était purement et simplement une coïncidence que les quatre équipes se soient alliées pour attaquer ces pauvres filles sans défenses qui ne connaissaient ni d’Eve ni d‘Adam. Parfois, on dira « ce sont toujours les innocents qui en subissent le plus » et nous ne pouvons qu’être d’accord sans avoir besoin d’avoir pitié d’elles, après tout, elles ne sont pas totalement innocentes. Et vous savez de quoi on cause, là. Ce sont des pestes, des garces, des mégères, des chauves-souris, des arrogantes, des puristes, des snob, des… Bref, vous avez compris.

    Finalement, Claire se dit que son équipe n’était pas si mal, puisqu’elle comprit bien que c’était l’idée de James de s’attaquer à ces filles qu’il savait qu’elles allaient passé par là –officiellement, on ignore avec l’aide de quel moyen il put avoir ces informations, bien qu’on remarque le bout d’un vieux parchemin-, c’était une sorte de vengeance qu’il réservait pour ces pestes, ces garces, ces mégères, ces… bref, et puis, du coin de l’œil, elle avait aussi bien remarqué que quelques finauds s’étaient glissés dans leur rang, puisque profitant du bazar générale, certains ne balançaient leur boule de neige pas uniquement vers les filles, qui ont commencé une retraite –il était temps !-, mais aussi sur les équipes adverses. Ainsi à la fin de cette belligérance mener contre trois pauvres (hem) filles et autre passager, on pouvait constater qu’il n’y avait pas que le couloir découvert qui était maculé de neige, mais aussi les quartiers générales des trois autres groupes, qui étaient également à moitié effondré. Qu’on pouvait qualifier de pigeon –mais si, l’expression moldu pour parler des gens pas doués-. Mais ce n’était pas l’avis d’un.

    « Aha, quand j’avais dit que notre équipe était la plus apte à être considéré comme gagnant ! La preuve, nous sommes ceux qui avons conservé le plus de munition, tout en ayant visé juste ! » S’enorgueillit Stefan Goyle.

    « Tu rigoles, j’espère ! » Rétorqua aussitôt James « Vous voyez bien que vos défenses ont été démolit, donc vous ne vous êtes pas assez bien protéger car on vous a assaillit pendant que vous étiez occupé à visé ces pimbêches ! « 

    « Et qui peut prouver que tous vos boules ont bien atteint les filles ? Les paroles des joueurs ne sont pas confiantes ! » Riposta également Fred.

    « Donc, c’est nous les gagnants, puisqu’on vous a tous défait ! » Renchérit James.

    « Ne rêve pas Potter ! Tu n’es pas le seul à avoir songé cette tactique ! Si tu regardes bien autour de toi, tu remarqueras que tes remparts ont eux aussi prit un coup et tu as tout intérêt à ne pas faire la mauvaise langue en disant que c’est pour mieux guetter tes cibles », répliqua acerbement Scorpius.

    « C’était pour mieux visé nos proies », dit James avec un air neutre.

    Si on observait bien Scorpius Malefoy, on aurait pu vois une veine qui palpita violemment sur sa tempe, signe de contrariété, qui ne put empêcher Albus Severus Potter de pouffer derrière ses mains. Tandis que de son côté, Fred avait un sourire amusé. Esprit contradictoire quand tu nous tiens. Et son cousin en est passé maître dans la matière.

    « Eh bien, tu sais quoi, je vais te montrer, moi, ce que c’est de viser et vous allez voir si on a bien atteint nos cibles ! » Repartit Stefan en balançant une boule.

    Qui atteignit la pleine face de James qui n’avait pas vu le coup arriver. Un silence tendu légèrement installé fut vite balayé par le cri de guerre de ce dernier. C’est la (deuxième) guerre !

    Voyant que cela partait en ciboulette, la chinoise eut l’intelligence de faire un signe aux filles pour vite quitter le champ de bataille qui n’allait pas tarder à devenir un véritable champ de mine. Alors elles s’éclipsèrent incognito et en toute discrétion de ce grand foutoir. Enfin, pas tellement discret.

    « Ah, c’était bien amusant ! Je me sens toute légère ! » Déclara Claire en inspirant une grand bouffé d’air frais.

    Et ses deux amies savaient de quoi elle parlait. Voir son ennemi, Adelia, qui l’an passé n’a de cesse à l’asticoter se prendre une telle humiliation était pour elle comme de la purgation, de même pour Lily avec Eloïse.

    « Bon, allons rejoindre Harley, la pauvre doit se demander si elle a été abandonné », dirigea Clara.

    « Oh, je n’en suis pas si sûre », répondit énigmatiquement Chloé.

    Suivant la parole, son menton se releva en avant pour pointer une chose devant elles. Deux silhouettes au pied du grand escalier discutaient. Et la conversation semblait animée comme le garçon avait renfort de grand geste suggestif pendant que la fille, plus jeune et châtain, l’écoutait avec un sourire sur les lèvres.

    Soudain, Clara se figea, le garçon en face d’Harley avait les cheveux bouclés courts châtains et des yeux marrons foncés, elle le connaissait ce garçon ! Elle était tellement abasourdie qu’elle ne remarqua même pas qu’on les avait rejoints. Adrian, bien sûr, quand est-ce qu’allait-il les lâché ?

    « Eh, vous étiez partis comme des voleuses, les filles, il s’est passé quelque chose ? » Leur demanda-t-il.

    Pendant que Chloé et Claire lui tournaient un regard torve pour montrer leur mécontentement, Clara bougea comme si son corps s’était mécanisé en l’espace de quelque minute. Et son regard était ouvert comme deux balles de golf. Et c’est gros, juste pour préciser à quel point son choc est titanesque. Harley finit par les repérer et s’approcha afin de suivre leur conversation.

    « Qu’est-ce qui t’amènes encore ? » Soupira la verte. Personne ne remarqua l’état du jaune.

    « Je vous viens en aide », répondit-il en leur souriant « pour la recherche de la salle où vous serez intime », ajouta-t-il en les voyants perdus.

    « Quoi ? Tu lui as dit ? » S’indigna alors Harley vers la bleue en entendant la réponse du blond, loin d’être satisfaisant, il augmentait plutôt l’animosité.

    Cette dernière eut le bon sens de pâlir. Oui, elle avait dit par… inadvertance ? Elle se vouta en voulant se cacher sous terre. Chloé soupira d’exaspération. Et dire que ce sont ses amies, elles sont aussi irrécupérables l’une que l’autre.

    « Écoutes, DucSiron, je veux bien concevoir que tu veux être serviable, mais comme tu l’as dit toi-même, c’est une salle afin qu’on puisse être dans l’intimité. » Bien insister sur le dernier mot, ainsi même un borné saisira.

    « J’ai bien compris, mais vous savez que je sais garder un secret, non ? Je n’ai jamais rien dit concernant vos projets ou autre, alors ce n’est pas maintenant que je vais dénoncer votre petit coin, que je vous aurai aidé à trouver. »

    Visiblement non. Même avec une attaque frontal, le blond ne saisissait pas (pas étonnant, préjugé, je dis), ou ne voulait pas saisir. Fallait-il qu’elles le forcent à se l’enfoncer à coup de marteau ? (de l’action !) Et puis, en vrai, s’il n’avait rien dit, c’était parce qu’il était aussi concerné. Il s’agissait de ses pouvoirs, alors il n’allait pas le crier à toutes les cheminés. Les filles (sauf Clara, toujours médusée) se jetèrent un regard, elles n’avaient pas trop de choix, il n’allait de toute façon pas lâcher prise.

    « Bon, on en rediscutera, il faut qu’on aille d’abord reprendre de l’énergie », soupira Harley, lasse.

    Alors, ils se dirigèrent vers la Grande Salle. Les quatre en tête et Clara les suivit avec des mouvements hachurés tel un automate, ce que remarqua bien son amie brune –enfin !-.

    « Ça ne va pas, Clara ? »

    La blonde se tourna vers elle, mais ne lui répondit pas. A la place, elle saisit la manche d’Harley et tremblante elle lui demanda d’une voix chevrotante :

    « De quoi parlais-tu avec Ulysse ? »

    Eh oui, le garçon à l’instant était bien Ulysse Bancroft. Elève de cinquième année à Poufsouffle, joueur de Quidditch de l’équipe des Frelons au poste de poursuiveur, donc camarade et coéquipier de Clara.

    « Oh, rien d’intéressant. »

    Ce disant, elle grinça quelque peu des dents, ce qui ne passa pas inaperçu.

    « Vraiment ? Tu m’as l’air quelque peu contrariée », charia Claire.

    « Oh, mais ne serait-ce pas en réalité une déclaration ? » Continua Adrian.

    « Han, de guerre en ce qui te concerne », nargua Chloé.

    « Alors ? Alors ? Qu’en est-il en vrai ? » Pressa la bleue.

    « Vous délirez grave, dis donc. En fait, ça ne me concerne pas directement… »

    « Bon, alors ? » S’impatientèrent les autres.

    « Il voulait avoir un autographe de mon père, car Monsieur à réussit avec son équipe à remporter la coupe de la ligue. »

    « Quoi ? C’est tout ? » Ils semblèrent déçus. « Et il était excité juste pour ça ? »

    « Fais attention de ne pas dire ça devant les fans de Quidditch, ils vont te lyncher. Par ailleurs, c’est pour cette raison que même s’il me déclarait sa flamme, je ne serai pas enthousiaste : c’est un joueur. »

    « Et surtout que c’est impossible que ce soit une déclaration d’amour puisqu’il est gay !! »

    Ça y’est, ses nerfs avaient fini par craquer. Car elle avait réussi à reconnaitre un des deux garçons qui s’embrassaient. Maintenant que ses souvenirs lui étaient plus nets, c’était le même profil, la même stature et silhouette, même…euh, lèvres ? Bon, en tout cas, pour ce qui est de rester secret, c’est raté, vu comment le dernier mot gay était repris en écho. Les quatre autres la regardaient.

    « Qu’est-ce qui te prend ? » S’étonna Claire.

    « Ça ne va pas d’hurler comme ça, toi », siffla Chloé en se massant l’oreille.

    « Bah, ça ne vous surprend pas ? Même pas un tout petit peu ? »

    « Il fait ce qu’il veut. » Harley haussa les épaules, déjà désintéressée.

    « C’est sûr qu’on ne s’y attendait pas. Mais j’imagine que ce n’est pas pour rien qu’il préfère garder pour lui, après tout… » Adrian laissa sa phrase en suspend pendant qu’il posait sa main sur l’épaule de Claire, d’un geste nonchalant.

    Ou pas. La jeune fille ouvrit subitement la bouche, qui était clos, et se mit brusquement à dévoiler une vérité.

    « Les relations homosexuelles sont généralement mal vu, je ne le nie pas. C’est comme mon frère aîné, il avait un beau jour annoncé à nos parents et la famille qu’il avait une préférence pour la gente masculine avec un service trois pièces plutôt qu’une paire de sein. Et puis, je ne le revis plus du t… »

    Claire agita brutalement les bras en l’air comme pour se débarrasser d’une mouche. Une grosse. Elle se tut et fusilla le garçon du regard. Les filles la regardaient sans rien dire.

    « Tu avais un grand frère ? » Se douta Chloé.

    « Bien sûr que non ! Je me targue à chaque fois d’être l’enfant unique de mes parents ! Et puis, vous l’aurez su l’été dernier, non ? »

    « Certes… Donc, c’est toi. » La voix de Clara était menaçante en se tournant.

    Harley soupira et biaisa Adrian. « Encore un nouveau don ? »

    « Ça commence à en faire beaucoup, là. Va falloir songer à répertorier », marmonna Chloé.

    « Ouais et aussi on les nommera aussi. Genre : Lévitation (regard lourd de Claire), Super ouï, salamandre, persuasion ( ?) et… » Parodia Clara.

    « Sectionné ? » se moqua Harley. Pendant que Claire riait de salamandre.

    « Non, c’est hideux. Si on veut choisir des noms, autant prendre ceux qui s’ont classe. On n’a qu’à dire Coupage. »

    Intérieurement, ses amis rirent du nom suggéré, où imposé. Parce que celui-ci est meilleur, bien sûr. En riant, les cinq enfants rejoignirent la salle à manger.

             Une semaine plus tard, alors que les cours reprenaient calmement et que les vacances approchaient et que le match opposant Serdaigle contre Serpentard s’était soldé sur le vif attrapé par Lysander, mais remporté par Scorpius (donc le prochain match opposera Clara contre Scorpius, comme on se retrouve !), pour le dernier jour des derniers week-end avant une séparation de deux semaines, Adrian demanda les filles avec une excitation contenu. Difficilement.

    « Eh bien, qu’est-ce qu’il y a ? » S’agaça quelque peu Harley en suivant son camarade de maison, qui l’a bien soulé, depuis le matin.

    « J’espère que c’est quelque chose d’important, parce que je te rappelle qu’on n’a pas de temps libre », clama Chloé.

    « Et surtout que je viens d’écourter ma séance de recherche de soi-même version animal ! J’y étais presque, pourtant ! » Clara tapa des pieds en avançant.

    « Ça m’étonnerait », calma Claire « tu viens de commencer, je te signale. »

    « Oh, mais je progresse vite », répliqua Clara, fière et sûre.

    Son amie lui jeta un regard soupçonneux mais ne dit rien. Derrière en traînant des pieds, Harley claqua de la langue, elles n’avaient au moins pas eu à supporter la bonne humeur maladive (eh oui, d’habitude, c’est contagieux, mais là, c’est juste nauséeux) du blond. Qui d’ailleurs trépignait rien qu’en marchant. Elle eut soudain envie de lui foutre un coup à l’arrière du crâne, mais se retint.

    « Voilà, je voulais vous dire que j’ai trouvé votre salle ! » Pour ça.

    Il y avait de quoi attiser l’intention. Les filles étaient alors toutes entièrement concentrées sur le chemin que leur guidait leur guide (quoi de plus logique). Mais furent quelque peu déconcerté de le voir s’arrêter devant une armure. Elles jetèrent un regard à gauche, le couloir continuait encore mais il n’y avait plus de porte avant un bon bout de trajet, à droite, là d’où ils venaient et où les portes étaient plus nombreuses. En fait, il s’est arrêté pile à la séparation de la présence des portes. Mais il ne semblait pas se préoccuper de ça.

    Ils étaient au sixième étage de la tour nord, près de la tour de Gryffondor, quoi (tu m’étonnes que leur salle se trouve ici…). Il n’était pas bien difficile de reconnaitre le chemin, mais ce qu’elles devaient bien observé n’était pas l’emplacement des portes ou leur présence, mais plutôt des accessoires posés.

    Il n’y avait pas de tableau, donc leur base secrète (à cinq, malheureusement) n’était pas gardé par un figuré excentrique (ou non) avec un mot de passe (ou non). Pas de tapisserie non plus (toute façon, ce n’est pas comme si elles pouvaient contenir des choses… n’est-ce pas ?). Mais une armure, enfin deux plutôt. Cependant eux étaient postés face à celui qui semblaient plus rouillé et mal au point, l’épée avaient le fourreau à moitié brisé et dans l’ensemble de son aspect, rien n’inspirait à l’admiration que jadis il devait dégager. Déjà, Adrian se saisit la garde de l’arme, il le prit tellement délicatement que les filles crurent qu’il allait réveiller le tas de fer. Ce qui n’était pas impossible. C’est pourquoi les filles reculèrent. Aussi, le blond fut un peu surpris de les voir un trop éloignées de lui, il venait après tout d’ouvrir leur entrer.

    « Qu’est-ce que vous faites ? Vous ne vouliez plus voir votre cachette ? »

    Notre, aurait voulu répliquer amèrement Harley et telle une fière Gryffondor, elle s’avança la première en voyant que son camarade ouvrait la plaque centrale de l’équipement. Ce qui faisait que de profil, on voyait Adrian de dos, tenant le plaque de métal qui protégeait (longtemps avant) le tronc de l’homme (eh non, pas de femme), mais de face, on voyait tout autre chose. Les bras de l’armure étaient déposés tout le long de l’équipement et une tenait la vieille épée, le plaque central recouvrant le tronc était bien ouvert, mais celui du bas également.

    « Vas-y, entre », invita le blond.

    Les filles s’échangèrent un regard et Harley se dévoua. Elle pénétra dans l’armure. Et en fut ébahi. À l’intérieur de l’armure en fer, rien de ce qui entourait Harley n’aurait pu lui dire qu’elle s’y trouvait bien, car elle était dans une salle. Pas très grande, ni trop petite, pas sale ni sombre, juste coloré et meublé comme il faut. C’était calme, apaisant et charmant.

    « Oh, wow, et comment tu as trouvé ça ? » Demanda la voix de Claire.

    « Ben, je trainais dans les couloirs en me demandant à quoi peuvent bien servir les armure du château tout en me disant qu’il serait sympas si elles pouvaient abriter des cachettes et puis d’un coup, l’épée s’est mis à s’illuminer de manière aveuglante avant qu’elle ne se déplace et…j’ai trouvé ça. »

    « C’est incroyable ! On a l’impression que personne ne pourrait s’introduire dans cette espace totalement coupé du monde. »

    « En espérant que ce n’est pas hors du spatiotemporel », rechigna Chloé.

    « Oh, ne joue pas la rabat-joie, elle est trop cool, cette salle ! » Fit Clara.

    « Et encore, vous n’avez pas tout vu ! Regardez : pouf. »

    Et un pouf rond apparut sous leurs yeux, au milieu de la pièce. On aurait presque pu croire que c’était la Salle sur demande.

    « C’est trop génial », admira la Serdaigle.

    « Mortellement cool », approuva la Poufsouffle.

    Mais qu’elles le doivent cependant grâce à Adrian et donc le partager, ce qui ne résume pas trop le terme intimité, songea Chloé. Son regard tomba sur Harley, qui semblait avoir les mêmes pensées. Et puis, une fois avoir quitté leur salle à regret, car elles avaient tout de même des choses à faire, la Serpentard remarqua bien que l’armure avait repris sa posture initiale et quand elle avait tenté de déplacé un peu l’épée usée, celle-ci ne voulut pas bouger. Est-ce que cela signifiait qu’elles auraient besoin de la présence du blond pour à chaque fois parvenir à accéder à cet Eden ? Cette spéculation, qu’elle pourrait pratiquement considérer comme une constatation, lui arracha une moue pensive.

    Elle ne remarqua que tardivement que le garçon les avait laissé pour rejoindre un autre qu’il avait repéré dans les escaliers mouvants. Elles purent distinguer un bout de la conversation.

    « C’est bon, tu as fini par les laisser ou elles t’ont fait comprendre que tu n’avais pas de place dans ce groupe féminin ? » Railla Julius.

    Les filles ne virent le sourire ironique de Macmillan, car ils étaient en bas des marches, elles entendirent cependant la réplique de leur autre camarade rouge.

    « Très drôle, je voulais juste leur montré quelque chose. Sinon, on s’y met sur ce devoir de défense ? »

    « J’allai justement te le proposer, Sean n’attend plus que nous. »

    Et le reste du dialogue se perdit dans le loin. Ha, que Julius, Gryffondor qui voulait paraitre le plus sérieux, et Sean, le Poufsouffle le plus studieux, se sont mis ensemble pour un travail d’équipe ne les étonnait même pas. Comme qui dirait le dicton : Qui se ressemble, s’assemble (Adrian, par contre…enfin, on ne pouvait rien affirmer). Ah, en parlant de devoir, trois têtes se tournèrent vers une.

    « Et si on commençait nous aussi le devoir ? » Demandèrent-elles avec un sourire penaud.

    « Hum », répondit seulement Chloé, les bras croisés.

    Ben oui, le but premier était de se retrouver pour faire ce devoir de groupe que leur a demandé le professeur de Défense Contre les Forces du Mal, Oracle Stranger. Cela requérait beaucoup de temps, aussi il les laissa jusqu’à mercredi de la rentrée. Donc, ils devaient se voir durant la période de vacance, un peu comme un devoir maison, comme dirait les moldu, et traiter le sujet de la magie noir sous tous les coutures et si possibles ajouter un bonus s’ils en avaient connaissance.

    Pourquoi ne pas en profiter de ce fait et parler un peu du septième fils ?

    Par ailleurs, le fait de devoir se voir pendant les vacances de fêtes était aussi un sujet à consulter entre les membres d’une équipe, notamment celui de Potter. Albus Severus Potter marchait justement au côté d’un de ses partenaires, qui n’était nul autre que Wyatt Devon, ils discutaient sur les animagus, pourquoi le blond ne parvenait toujours pas sa transformation et même qu’il galérait encore à être sûr de la forme en lui. Bref, bien loin de l’agitation sur le sujet de dissertation à rendre. Jusqu’à…

    « Sev ! » L’interpela une voix derrière eux.

    Le dit Sev se tourna lentement vers la provenance de la voix. Elle appartenait à Elias Nott, un camarade de maison et un autre de ses partenaires. Mais pour l’instant, le brun était plus inquiet de savoir si l’autre blond avait entendu la conversation et son évaluation concernant la distance qui les séparait le rassura un peu. Il se doutait bien qu’il n’avait rien à craindre, mais par sureté…

    « Oui, El ? » Répondit-il.

    Il se fit la remarque que ses appellations avec les deux cousins étaient assez hors du commun. C’est-à-dire qu’il préférait se faire nommer par son deuxième prénom plutôt que la première, sûrement trop habitué. Scorpius l’appelait Severus et Elias Sev, à l’inverse il appelait aussi Hypérion le premier et El pour le second, qui faisait souvent penser à L, la lettre de l’alphabet.

    « Alors, c’est d’accord pour les vacances ? » Reprit L.

    Un sourire resplendissant apparu sur le visage du brun.

    « Tout à fait, mon père nous transplanera sur les abords de ta demeure, le lendemain des fêtes. » Sous entendant le 27 décembre.

     « Ha, vous avez la chance de pouvoir vous voir. De mon côté, je devrai passer les festivités seul dans mon coin en faisant des recherches toujours aussi isolé. »

    « Mais non, on se communiquera via les téléphones double sens », réconforta Albus en le pensant sincèrement.

    « Oui, mais ce sera différent. Vous serez ensemble à composer, pendant que je devrais faire les recherches, en Floride. »

    « Tu extrapoles, on ne sera pas toujours ensemble, et puis Hypérion pourra vraiment être présent ? » S’assura Sev.

    Donc leur groupe se composait de Potter, Nott, Malefoy et Devon. Bien que le dernier fera seul.

    « Affirmatif, Scorpius nous rejoindra aussi à ce moment-là », sourit le premier. « En compagnie d’oncle Draco qui viendra donner des souhaits. »

    « Monsieur Malefoy sera présent ? Oh, la, là ! Je me demande comment papa va réagir ! » S’excita Severus.

    « C’est sûr que ce sera un spectacle à voir ! Tu me montreras, hein ! »

    « Promis, si j’y pense. »

    Ah, maintenant, il avait bien hâte d’être vite en vacance pour arriver à cet instant.