•  Action ET Vérité

    Mars - Avril

     

     « Et c’était vraiment super ! On avait vu des pubs and go et les tenanciers sont très sympas, on nous a même présenté certains coins que des jeunes comme nous pouvaient aller et c’était vraiment un chouette bon plan ! »

    Chloé soupira intérieurement, depuis qu’elle était de retour, son amie Claire n’arrêtait pas de lui conter tout ce qu’elle a vécu du côté moldu. À chaque fois avant le cours d’arithmancie, durant l’intercours, ou à la fin, l’accaparant pour quelque temps avant d’aller dîner. Et bien sûr qu’à elle, puisque les deux autres avaient participé au voyage, alors elles avaient déjà partagé des choses.

    « C’était trop cool ! En plus, il y avait des magasins trop bien ! Il y avait un qui vendait des mangas, tu sais les bandes dessinées japonais que Clara adore, elle s’en prit plein avec leur version dessin animé pour télévision et propose qu’on s’en visionne durant les grandes vacances ! Bien sûr, elle n’était pas la seule à en profiter, les magasins de japonisation font fureur là-bas et, Et ! »

    Vu comment elle insistait sur le mot, l’auburn se douta qu’elle allait annoncer quelque chose qui la touchait particulièrement et dont il lui fallait communiquer de tout urgence ou elle risquait d’exploser ou imploser, au choix.

    «  J’ai aussi trouvé mon bonheur ! C’est une boutique de vêtement japonais –tu t’en doutes-, eh bien, ils vendaient des robes qui sont trop belles ! Clara m’a dit que c’est un style chez les japonais qu’ils appellent lolita et il y a plusieurs déviants ! Par exemple, sweet lolita ou gothic lolita et elles sont trop belles ! »

    Le fait qu’elle répétait quelque chose était signe qu’elle insistait mais vraiment sur le fait, quoi, donc à ne pas prendre à la légère.

    « Je voulais en prendre une mais je n’avais plus assez, alors je me suis contentée d’acheter quelque tissu afin d’en faire moi-même sur mon uniforme, pour l’instant j’en suis au volant de la jupe… »

    « Ah, les filles, c’est bon, je crois qu’elle arrive », les appela Wyatt.

    Mais l’interruption ne sembla pas trop déranger Claire qui continua sur sa lancée de conteuse en profitant de l’heure qu’ils étaient.

    « Ah au fait, je t’ai déjà dit qu’à cet heure-ci, certain moldu ont ce qu’ils appellent la tea time ? » en oubliant son récit de plus tôt.

    Son amie aurait bien voulu lui répliquer que oui, elle lui avait déjà raconté ce fait et que même si elle ne l’avait pas fait, bah, elle la connaissait cette coutume parce que par salazar (non, vaut mieux pas en fait), elle avait un frère cracmol qui buvait tout le temps du thé à cette heure-ci.

    « Leur thé sont vraiment succulent ! » Dans un rire jaune, Chloé se mit à compter le nombre de fois qu’elle a dit vraiment pour seulement aujourd’hui, elle en était à huit « C’est juste délicieux, surtout L’Earl Grey, une pure merveille ! Ou encore le Darjeeling ! J’en ai beaucoup pris –c’est en partie là qu’est partie toute la monnaie- pour qu’on puisse en savourer après les cours, il faut vraiment que je te les fasse gouter ! » Ah, neuf.

    Dans un coin de sa tête, Chloé se dit dans un râle que si Claire était toujours comme ça après une découverte, elle aurait vraiment préféré qu’elle n’en sache rien, surtout que maintenant elle lui rabâcherait tout le temps. Tout le temps.

    « Ah, non, fausse alerte, vous pouvez continuer à discuter », intervint Wyatt.

    Chloé lui envoya une œillade noir car bien évidemment que Claire allait continuer à monologuer. Parce que ça faisait déjà un bon moment qu’elle n’avait plus le droit de donner ne serait-ce qu’un avis tellement le flot ininterrompu de parole de son amie l’étourdissait. Le blond lui fit un sourire.

    « Moi, je n’ai jamais goûté au thé britannique, tu m’en proposeras ? » Demanda l’autre en intervenant à nouveau vers la chinoise.

    « Bien sûr ! J’espère que tu apprécies la bergamote parce que j’en ai tout un tas ! » Accepta jovialement cette dernière, heureuse de partager sa découverte.

    « J’aime tout ce qui concerne la culture anglaise, ne t’inquiète donc pas. »

    « Enfin, Wyatt, ce n’est pas très gentlemen de ta part de t’incruster ainsi dans une conversation. »

    Albus intervint dans la conversation en trouvant que son meilleur ami était un peu trop envahissant. Le fait qu’ils n’étaient pas tous regroupés alors qu’ils suivent la même option était dû à l’absence de l’enseignante qui avait beaucoup de retard. Alors chacun était un peu dans son coin et les deux membres de Némésis étaient un peu à l’écart pour « discuter » du séjour. En fait, Chloé ne voulait juste pas leur imposer ce ramassis de détail sans fin. Mais vu le comportement un peu trop familier de l’américain –ah, ces brutes-, elle aurait pu laisser la chinoise lui assommer d’anecdotes.

    « Et surtout d’en profiter, malotru », maugréa assez fortement Chloé. Bien qu’elle regretterait sur le champ.

    « Au contraire, Wyatt n’a rien d’un malpoli. » S’incrusta Rose.

    « Oui mais, tu as vu comment il entre dans la conversation en exigeant des biens sans pour autant les mériter ? » Admonesta Albus.

    « Oh, en parlant de mérite, Albus, tu veux bien me rendre un service ? »

    Celui-ci s’étonna de cette demande. Tellement qu’il eut un mouvement de recul en voyant la brune s’approcher un peu de trop.

    « Oui, bien sûr, il ne peut rien te refuser. »

    À vrai dire, il avait beaucoup de sous-entendu dans la phrase de Wyatt, mais seule Chloé et Rose en comprirent les véritables sens. 

    « Euh, mais avant tout, ça dépend de quel de….euh, demande. »

    « Vraiment ? En fait, je voudrai comme tu l’as si bien fait pour le costume de l’année dernière –que je n’ai pas su en profiter, d’ailleurs- en faire de même pour une robe mais dans le style lolita. »

    Voyant son regard rempli d’espoir, il ne put qu’accepter. Et puis comme l’avait dit Wyatt, il ne pouvait rien la refuser, surtout pas avec ces yeux.

    « B-bien sûr. »

    « Tu vois, je te l’avais dit. » Rit son meilleur ami.

    « Super, merci beaucoup ! Je t’inviterai à boire du thé ensemble en échange ! On se fera des tea times party ! Ce sera super, tu vas voir. »

    « Oh oui, je suis sûr qu’il s’y plairait. Surtout profitez-en bien ensemble»

    Encore un sous-entendu que son meilleur ami saisit également. Il lui envoya un coup de coude réprobateur.

    « Wyatt ! » sifflèrent les cousins, un peu mal à l’aise.

    Malgré le fait qu’elle ne comprit pas très bien le carambolage, Claire leur sourit en les invitant également, faisant retomber un peu l’excitation de l’instant. Albus reçu successivement un rire moqueur de son meilleur ami et un regard compatissant de sa meilleure amie, avant d’encaisser aussi un regard entendu de l’amie de la cause.

    « Même toi, tu t’y mets ? » s’indigna-t-il à voix basse.

    Pour toute réponse, Chloé secoua lestement la tête avant de lui envoyer un sourire narquois.

    « En tout cas, il est étrange que le prof ne soit pas encore là. »

    Se tournant vers la provenance de la voix, ils virent Emil assis au sol et déjà en train de sortir un parchemin et faire ce qu’il avait l’habitude depuis quelque temps, c’est-à-dire d’y jeter des sorts.

    « Ah, et Emil, je ne t’ai pas raconté ! Je sais comment se nomme ce que tu es en train de faire ! Ce sont des visual novel et dans la boutique de japonais, ils en vendaient aussi ! »

    « Et laisse-moi deviner, tu n’as pas pu en acheter pour me prouver tes dires parce que tu as tout dépensé ailleurs », conclut son meilleur ami.

    « Oui… », Répondit-elle lentement, comme voulant retarder cette vérité « Mais c’est vraiment vrai (Soupir de Chloé qui était à la fois soulagée que son amie ait trouvé une autre victime mais qu’elle recommençait avec son vocabulaire limité), c’était des sortes de boîtiers ou on jouait avec des manettes. C’est trop cool, on avait plusieurs choix qui influençaient notre jeu, que ce soit d’horreur, de séduction ou encore d’enquête ! »

    « Pardon ? »

    Si au début le brun écoutait d’une oreille distraite le récit de son amie, il fut cependant très surpris qu’on avait aussi son genre de prédilection. Il ignorait malheureusement qu’il y’en a vraiment beaucoup.

    « Oui, oui, des enquêtes ! Criminel par un détective, inspecteur, voir même un spectre ! »

    « Je te demande pardon ?! » Se crispa le jeune homme, très remonté dû au fait, qu’il n’était pas si en avance que ça, finalement.

    « Et c’était vraiment super ! » Et l’autre qui en rajoutait.

    Mu d’un désir de vengeance malsaine, Emil reprit la parole dans l’idée de rendre son amie jalouse ou tout du moins très embarrassée.

    « Eh bien, tu sais quoi, tu n’es pas la seule à t’être bien amusé durant cette semaine », déclara-t-il avec dédain.

    Il vit la chinoise soulever les sourcils, surprise du changement de sujet.

    « En effet, notre côté était aussi divertissant. On a eu une semaine chargé d’émotion », répliqua une voix avec beaucoup de fierté et de froideur.

    Et alors tous les regards se dirigèrent alors vers le propriétaire des mots, qui fier de son effet, ne leur fit qu’un sourire supérieur. Scorpius Malefoy, car c’était lui, les toisa le menton levé de sa position avachi contre le mur. C’est pourquoi personne ne fut réellement impressionné.

    « Ah bon ? Et qu’avez-vous fait ? »

    « Quoi ? C’est tout l’effet que ça te donne ? » S’offusqua presque Scor.

    « Bah, tu sais, tu as dernièrement un peu perdu de ta crédibilité, Hypérion », lui déclara Albus.

    « Excuse-moi ? Comment ça, j’ai perdu de ma crédibilité ?

    « Et oui, on a eu des activité super génial. » Interrompit Emil.

    Voyant qu’il employait aussi des termes aussi extraordinaires, Claire eut une moue sceptique.

    « Par exemple ? » Sollicita-t-elle.

    « Eh bien, les professeurs en ont eu pour leur grade », dit Alice.

    Alors si même Alice intervenait aussi, délaissant sa conversation de banalité avec Luxchana, c’était qu’il y avait vraiment eu quelque chose –ou parce que les banalités c’étaient, bah, banals-, néanmoins ce qu’elle venait de dire n’était pas alléchant au point de rendre jalouse sa camarade.

    « Mais non, Alice, ce n’est pas comme ça qu’il faut faire », corrigea Wyatt « Il faut dire ce qu’il y a de pertinent. »

    « S’il y’en a », coupa Claire.

    « Il y’en a », répliqua Wyatt en souriant « comme l’a dit Alice, les profs en ont vu de toutes les couleurs, comme madame Kurt qui a manqué de manger des scarabées colorés ! »

    L’ignorante ouvrit alors la bouche, sans pouvoir émettre un son. Elle se tourna vers Albus, car elle savait qu’il était doué aux métamorphoses –car il ne pouvait que s’agir d’un sort de métamorphose-, celui-ci lui sourit gentiment, affirmant les faits sans dire qui en était l’auteur.

    « Ou encore du fait qu’on a eu une déclaration en grande pompe de Kenneth à Kurt », dit Rose.

    « Ou de Ruben Smith à Mimi », se mêla Chloé, amusée.

    « Ou peut-être es-tu intéressé de savoir qu’on a même vu Entwhistle pleurer », renchérit Malfoy, qui ne voulait pas lâcher.

    « Quoi ?! Vous avez fait ça ? » Et dans sa tête ça disait : Entwhistle comme Kylian ? Comme le ténébreux qui n'ôte jamais ses lunettes ? Comme le gars que j'ai insinué être vampire ? (Oups, non, oubliez le dernier)

    Au rire satisfait qu’elle reçut, elle comprit bien qu’ils ne blaguaient pas, même s’ils étaient en surnombre, ils n’auraient pas pu s’entretenir avant et se mettre d’accord. Son humeur fut d'un coup moins enjoué, comme si on l’avait balancé un seau d’eau froide. Si elle avait bien observé leur expression, elle aurait vu comme les mines de Chloé et Emil étaient particulièrement réjoui, car la vengeance était un plat qui se mangeait froid, et là, elle n’a plus rien de l’entrain du début.

    Mais d’un coup, sa bonne humeur reprit le dessus. Un moment, ils craignirent qu’elle ne se remette à leur parler de ce qu’elle a vécu de bien pour changer l’atmosphère qui avait un peu chuter, mais furent surpris que ce ne soit pas le cas. Et finalement, ils auraient peut-être préféré ça.

    « Et si on jouait un jeu ? »

    « Quoi comme jeu ? » Demanda Emil, méfiant.

    « Bah ce que vous avez jouez. Parce qu’il s’agit bien d’un jeu, hein ? »

    « Ah non, on ne rejoue pas à la roulette. »

    « De tout façon, on l’a pas. »

    " Attends, la roulette comme le jeu où tu as dû te couper les cheveux ? bien sûr que non, on ne joue pas à ça ! "

    " T'en es encore là-dessus ? Qu'est-ce que t'es tenace ! "

    " Mais ses cheveux, quoi ! C'est super important, c'est comme un deuxième visage et vous l'avez obligé à couper ! "

    " C'est un peu comme si vous l'a défigurez ", rajouta Scorpius, narquois.

    " Oui, voilà ! " Cracha-t-elle avant de cacher sa tête derrière ses mains, Emil lui caressa lentement le dos. 

    " Attends, ça veut dire que je suis moche, là, c'est ça ? " 

    « Oh, alors action ou vérité ? » 

    Exprès ou non, le fait que sa camarade l'ait ignoré donna une soudaine envie de pleurer, Wyatt vint la réconforter avec son beau visage et ses belles paroles : " Mais non, t'es jolie comme un cœur ! " De façon un peu lointaine, on entendit le ricanement de Scorpius. 

    " Attends, tu veux quand même jouer ? T'es bornée ! " Tempêta son ami qui dégagea violemment sa main. 

    « Euh, non, très peu pour moi » refusa Albus

    « Oh, pourquoi pas. C’est sympas ensemble », l’incita Claire.

    « J- je n’ai pas participé durant le voyage. »

    « Heureusement, tu as évité d'être victime de ces gages idiots », sauf qu'il a bien été victime « là, c'est différent, tu peux choisir entre une action ou une vérité. Allé, profitons ensemble. S’il te plait. »

    Encore le regard. Il voulut le détourner pour ne pas accepter, mais il perdit la bataille. Il soupira défaitiste.

    « Bon, d’accord. »

    « Super ! Donc, tout le monde est d’accord, jouons le temps que le prof arrive. »

    « Mais je propose quand même qu’on fasse action et vérité pour donner plus de piment. » Intervint Luxchana « Parce que je suis sûre que certains vont faire les fines bouches et ne choisir que vérité ou action. Tandis que là, on impose une action et pose une question, ainsi chacun serait bien sur un pied d’égalité. »

    « Quoi ? Eh non... »

    « Du calme Al, t’inquiète on ne te demande rien de grave. »

    Scorpius sourit machiavéliquement.

    « Oh non, Hypérion… »

    « Bah quoi faut que je reprenne l’image puisque tu as dit que je l’ai visiblement perdu… » Répondit celui-ci avec flegme.

    « Bon alors je propose que chacun donne une action et pose une question à chaque tour et recevra en retour une action et question », reprit aussitôt Rose en voyant son cousin sur le point de répliquer.

    « Ce qui nous fait deux tours chacun. »

    « OK, alors on commence comment ? »

    « Par ordre alphabétique, ce sera plus sympas, non ? »

    « Ben, on n’a pas forcément envie de demander quelque chose à la personne qui nous suit. »

    « Dans ce cas, pour le premier tour, on fait comme ça, mais pour le deuxième chacun choisit sa v…euh, celui ou celle qu’il veut interroger. »

    « Non, il est plus intéressant si on choisissait quelqu’un de sexe opposé pour les deux tours, mais pour la première, faisons à l’ordre alphabétique et pour la deuxième au choix », insista Luxchana.

    « Eh bien, tu sembles drôlement impliquée », remarqua Alice.

    L’unique Poufsouffle lui fit un magnifique sourire. Albus fit la moue, par contre.

    « Mais pourquoi forcément du sexe opposé ? »

    « C’est plus drôle », répondit tout simplement la jaune.

    Les trois filles de Serdaigle haussèrent leur sourcil, tandis que Chloé s’en contenta d’une seule, beaucoup plus élégant.

    « Ben, dis donc, je ne te pensais pas comme ça », commenta Wyatt.

    « Et surtout, tu pourras demander tout ce que tu veux savoir de la personne » déclara alors Claire, Wyatt et Rose eurent un sourire ironique tandis qu’Albus eut quelque rougeur, sans plus y prêter attention, elle demanda, enjouée : « Bon, alors, on commence ? » Avant de brusquement s’arrêter. Elle se tourna lentement dans le coin, hésita avant de finalement demandé : « Tu veux aussi jouer, Matthew ? » Un peu gênée, parce qu’elle n’avait encore jamais eu affaire à lui, personnellement.

    Ce dernier regarda longuement le groupe. Il était installé à terre et contre le mur d’une alcôve qui se trouve dans ce couloir. Un instant, ceux-là appréhendèrent sa réponse, serait-ce encore un de ses longs pavés avant qu’on ne comprenne l’essentiel, que certains (pour ne pas dire tous. Non, ils n’étaient pas ainsi) espèrent une réponse négative. Mais contre toute attente (et espoir), le rouge accepta.

    « Cool, ben…d- dans ce cas, tu n’as qu’à commencer ! »

    Il eut des écarquillements des yeux à l’entente de cette proposition, mais personne ne put protester que le concerné prononça son premier mot de l’heure.

    « Heartfilia Alice… »

    « O-oui ? »

    Elle n’avait pas fait exprès d’avoir un mouvement de recul, non, vraiment, elle a juste été surprise d’être la première v…euh, à avoir été choisi.

    « Pourquoi tu lui a proposé de passer en premier ? » Lui reprocha Chloé.

     « Ben, je craignais qu’il allait encore prendre beaucoup –trop- de temps à faire un choix –comme il en a fait pour répondre- alors je me suis dit autant en terminé rapidement », lui répondit Claire. 

    « Piètre excuse, il y a tout intérêt à ce que ça ne nous retombe pas dessus. »

    « En plus, ça ne respectent même pas les règles de ce qu’on s’est imposé, il est où l’ordre alphabétique, dans tout ça ? » Cracha à son tour Rose, à mi-voix.

    « Ce n’est pas bien grave, les filles, suivons plutôt le jeu », calma Wyatt.

    « Bien sûr, tout pour tes beaux yeux », parodia Claire.

    « Comme ceux d’Albus, non ? » Insinua Rose, taquine.

    Mais n’ayant pas compris le sous-entendu comme on a pu le constater durant le voyage, Claire répondit avec un sourire en regardant le brun.

    « Oh oui, ils sont magnifiques ! »

    Ce qui eut don de faire rougir l’intéressé sous l’œil amusé de ses amis.

    « J’aimerai savoir… » Résonna à nouveau la voix du gryffondor mais tellement lentement que cela fit soupirer d’impatience Scorpius, discrètement bien sûr, il sait se tenir ; et de soulagement Alice qui n’aura pas à faire une action saugrenue « Si tu as un problème lors des pleines lunes. »

    Silence. Alice eut à nouveau un mouvement de recul, enfin plus de redressement. Les autres clignèrent leurs paupières, hébétés.

    « Oh là, si déjà la question est comme ça, je n'ose même pas imaginer l'action qu'il imposera à la prochaine », chuchota Wyatt.

    Les filles se raidirent. Oui, alors, que se passerait-il pour la prochaine victime ?

    « Alors, toujours fière de lui avoir demandé d’être premier ? » Siffla Chloé.

    « De lui avoir demandé tout court, non ? » Intervient doucement Albus.

    « Bon, ça suffit, elle lui a proposé, il a accepté, maintenant il est joueur jusqu’à la fin, point », tonna Luxchana. Mais dans ses yeux, une lueur amusée brillait.

    « Euh…pou…qu’est-ce que tu veux dire par là ? » Demanda néanmoins Alice.

    Son interlocuteur prit un long moment avant de répondre, comme à son habitude, toutefois la bleue prit son mal en patience.

    « Oui, mais si tu ne nie pas, c’est que ça veut bien dire oui ? » Fit Emil.

    Matthew se tourna alors vers le bleu, toujours assis par terre et sur son parchemin, avant de se tourner à nouveau vers Alice qui n‘avait pas encore répondu. Il soupira en comprenant qu’elle n’allait pas le faire s’il ne le faisait pas aussi, bien qu’en vrai elle devait être la seule à le faire.

    « Comme tu as les yeux vairons, je me demandais si ça a des conséquences avec l’astre qui nous est la plus proche. »

    Et voilà que les réponses à la rallonge reprenaient. Priant fortement que la bleue réponde sans trop s’y attarder, chacun se firent la remarque que la question n’était pas si stupide. Il était clair qu’il n’était pas courant de voir ce genre d’yeux. Surtout deux nuances de bleus.

    « Oui, mais dans ce cas-là, ce serait plutôt en rapport avec l’eau que la lune. Pas comme dans ton cas. »

    Quand on disait que dernièrement Scorpius Malefoy a perdu de sa crédibilité, même si en vrai, son commentaire n’était en rien ridicule.

    « Ah, non. Enfin, je n’ai constaté aucune différence. »

    « Moi si, à chaque pleine lune je rêve que tu te fais pousser les cheveux. »

    Tous les regards convergèrent vers la chinoise, certaine montrant parfois leur exaspération, comme son amie qui en soupira même.

    « Oui, mais ça, cela ne concerne que toi », lui rétorqua son meilleur ami.

    Ouais, on s’en fiche, qu’aurait voulu dire l’auburn mais se retint en voyant la moue bien visible de son amie. Laissons-là un peu de répit après l’affront qu’elle vient de recevoir. D’ailleurs, elle dit, pour changer de sujet :

    « Bon, vas-y, Alice, à ton tour. »

    La brune sembla se réveiller d’un rêve en sursautant un peu avant d’hésiter sur sa v…son choix. L’illumination se fit au bout d’un moment.

    « Wyatt, je t’impose de démontrer à notre amie Claire qu’on s’est bien amusé pendant qu’elle faisait connaissance avec son nouveau monde. »

    Celui-ci le regarda avec surprise, tandis que Claire remarqua une chose.

    « Ah, bah, tiens, comme ça, après c’est au tour de Wyatt et la partie prendra une tournure plus organisé, contente ? » dit-elle en se tournant vers Rose.

    « C’est tout ce que tu remarques ? Alors que tu es aussi concernée. »

    Sa camarade haussa les épaules avant de retourner vers le duo.

    « Montre-lui ce que tu as fait, dès leur départ. » Aucune réaction, Alice insista « Chante. »

    Pendant que Claire commençait à s’extasier, une couleur carmin monta aux joues du blond. Il hésita un instant.

    « M- mais… je… je n’ai pas les matériaux et…je…la chanson… »

    Il était de plus en plus gêné, ce qui le rendait affreusement adorable aux yeux des filles. Cependant la personne qui lui prit en pitié ne fut pas celle attendu.

    « Tiens, prends ça pour la chanson. »  Mais pas l’aide attendue non plus.

    L’américain se tourna vers son condisciple Stewart qui lui tendait un casque dont le fil était relié à un magipod. Il lui jeta un regard embarrassé.

    « Allez vas-y, Devon, puisque tu voulais tant lui faire croire qu’on s’est bien amusé. » Si même Scorpius Malefoy s’y mettait.

    « Mais c’est bien le cas, non ? » Voulu s’assurer le blond, troublé.

    « A toi de lui prouver », lui répondit Malefoy avec un sourire narquois.

    Toujours un peu rouge, Wyatt mis le casque prêté par Emil qui lui mit une chanson moldu via l’appareil électrogique.

    « Vas-y, Wy, envoie nous de la bonne ! » Encouragea Rose.

    « Techniquement faut le dire à Stewart » Corrigea Chloé.

    « Chut, appréciez l’instant ! » Intima Claire. Après tout, c’est plus ou moins pour elle, ce concert improvisé, même si elle en déjà eu un durant le séjour.

    « Euh…en fait, il me faut un temps de concentration pour euh…connaitre la chanson », leur informa-t-il, un peu trop stressé. Ou trop tout court.

    « Pas de problème, prends ton temps ! » Lui rassura la chinoise, excitée.

    « En fait, il ne devrait pas y avoir de problème puisqu’il le connait déjà le morceau », dit Emil, sourcil haussé.

    « Mais chut! »

    « Oh, c’est bon, il n’a pas encore commencé ! » s’irrita Luxchana.

    « Mais il se concentre, alors chut ! »

    Alice sourit, amusée. Elle s’assit près de la porte de leur salle de cours. À ses côtés, Luxchana fit de même. Et alors, chacun commença à s’installer de leur place debout, après tout, le temps qu’il se sent prêt, ils peuvent très bien se mettre à l’aise. Pendant que Rose s’installait à côté de son cousin, que celui-ci prit place entre la rousse et l’auburn même si aurait peut-être préférée quelqu’un d’autre, qui justement s’installa près de son meilleur ami. Emil rejoignit Claire pour ne pas empiéter l’espace d’intimité que Wyatt avait besoin. Matthew resta dans son coin, mais comme il dérangeait personne, on ne dit rien.

    Le joueur des Faucons non-enchaînés marchait tout le long du couloir en passant le morceau qu’il aura à chanter dans ses écouteurs. Quelque fois, on pouvait le surprendre répéter les paroles à voix basse. C’était un spectacle assez inédit, car on ne l’avait jamais vu aussi concentré. Même quand il s’agissait des cours, il était très tranquille –car il savait qu’il pouvait réussir-, ou d’un match de Quidditch –car entre coéquipier, ils se comptaient les uns sur les autres, ce n’était la faute de personne s’ils perdaient-. Là, il était juste à fond. Et puis, durant la semaine de défis, personne n’avait pu le voir pendant qu’il se préparait.

    Finalement, il vint enfin sur « scène ». Un peu plus de temps que prévu, on  s’inquiétait de temps en temps en guettant la venue de le prof. Mais rien. À nouveau l’attention fut sur la future star. Celui-ci était debout au milieu du couloir –pas le choix-, les paupières clos sous la concentration, il se répéta les derniers paroles dans sa tête le temps de l’introduction de la musique avant que les premiers paroles ne se fassent entendre du casque. 22 secondes. Et il chanta.

    C’était comme s’il hypnotisait tout son public, chacun de ses paroles touchaient le plus profond d’eux. Et le fait qu’il était tellement à fond dans son rôle y était aussi pour grand. C’était comme si plus rien n’importait, juste sa chanson.

    « Waouh… » Laissa échapper Claire.

    Puis elle entonna le refrain avec lui.

    « A Superhero / A Superhero / A Superhero /Anybody could be a superhero. »

    Peu à peu, sa voix se tut et le silence accueilli la fin de la chanson. Il ouvrit ses paupières pour son public totalement subjugué. Avant qu’un applaudissement n'éclate. Claire l’acclamait, vite suivi par Rose qui entraîna le reste. Même Scorpius l’applaudit poliment, Matthew avait les paupières clos, appréciant le reste de chanson qui lui restait à l’esprit. Wyatt leur sourit de toutes ses dents.

    « Wow, c’est trop super ! » La chinoise applaudit encore un peu, après tout elle n’avait jamais assisté à ça, elle « Aussi bien qu’Ulysse pendant son concert. » Ou si. Luxchana secoua la tête, incrédule.

    « Attends, quand tu dis Ulysse… »

    « Oui, je parle d’Ulysse Bancroft, le poursuiveur des Frelons. Il a aussi chanté une chanson moldu, Hurricane, sur la place de Leicester. »

    D’un coup, Wyatt se trouva bien ridicule à côté.

    « Tu étais trop cool, Wyatt ! Eux, s’en sont sortis avec des instruments et cela faisait plus dans l’ambiance mais toi, rien qu’avec ton casque, tu as réussi à nous mettre dans la musique ! »

    « Oui, et la première fois, il avait la musique avec et surtout il était habillé. »

    « Wow, j’imagine sans mal. Et après ça, ta côte de popularité a grimpé en flèche, non ? » Charria la brune aux longs cheveux (parce qu’il y a aux courts cheveux et un brun. Ah et une autre asiatique aux longs cheveux bruns. Bon, c’est Claire.)

    « Oh oui, même qu’il en a reçu des chocolats et des déclarations d’amour de ses fans, qui sont tous féminines, bien sûr et venant d’élève bien plus âgée. »

    « Bravo ! » La félicita-t-elle tandis que les joues du garçon se colorent à nouveau de rouge. Criarde.

    C'est drôle mais on pourrait presque dire que les poursuiveurs avaient d'autre voie sur scène qu'être sportif. Et en ce qui concernait Scorpius Malfoy ? En tout cas, il était certain que s'il savait chanter cela aurait plu à une personne en particulier. 

    « O-oui, bon, p-passons… Euh Claire ! »

    Cette dernière sourit largement en constatant les rougeurs prononcées, ainsi que son malaise, si mignon ! Elle ne s’en inquiéta même pas de la demande à suivre.

    « Euh…je voudrai savoir si durant le voyage tu as eu des moments gênants ? »

    Si son visage s’était illuminé à la mention du séjour, les joues de Claire s’enflammèrent bien vite, se souvenant très bien de certaines scènes. Rivalisant précédemment son questionneur. Ce qui ne manqua pas d’intriguer fortement ses camarades. Elle baissa la tête, incapable de croiser leur regard. Avec difficulté, elle répondit :

    « O-o-o-o-o- oui… »

    La plupart eurent une expression particulièrement suspicieuse quant au soudain bégaiement plus que trahissant de la chinoise. Mais bon, comme il s’agissait d’une vérité, et donc de répondre à une seule question, ils n’eurent pas de réponse. Wyatt s’assit aussi, un peu déçu de ne pas en savoir plus. Ce fut toute rouge, qu’elle énonça le nom de sa victime. (Oui, vengeance.)

    « Scorpius… Euh… (Le temps qu’elle se reprenne, elle s’éventa le visage avec ses mains) Je voudrai, hem, que tu participes avec tes amis à la fête de départ à la fin de l'année. Je veux dire, avec les filles et beaucoup d’autre élève, on a l’intention de préparer une fête pour de départ à la retraite du professeur Flitwick –qu’on a bien sûr demandé l’autorisation à la directrice- et il serait plus sympas si tout le monde y contribuait. Tu…tu vois ? »

    Il hocha lentement la tête en réponse.

    « Donc, il s’agit d’une action à long terme ? » Elle acquiesça « Okay, je ne vois pas de problème. Non plus avec les gars, ‘ne doivent pas être très compliqué à convaincre. »

    « Bon, tant mieux, alors. » La couleur de ses joues reprit une teinte plus normale.

    Le serpentard se tourna alors vers la porte.

    « Moonstar Luxchana », dit-il « Une question : Comment as-tu réussi à t’entendre avec Malone ? »

    Trois secondes. Ce fut le temps pour que l’info parvienne au cerveau de Luxchana avant qu’elle ne se redresse pour jeter un étrange regard au blond platine. Elle pencha sa tête sur le côté, dubitative, mais elle ne demanda rien.

    « Ani est quelqu’un de très organisé. Elle a aussi des conversations très intéressantes, ne vous fiez pas aux apparences », leur sourit-elle.

    Chloé et Claire s’échangèrent un regard. Elles connaissaient un peu la demoiselle, organisée, oui –surtout pour lister-, conversation intéressante –peut-être, en tout cas blagueuse et sibylline-. Elles frissonnèrent un peu.

    « Bon, alors Albus. » Ce dernier tressaillit. Faites que ce soit une question. Faites que… « Je voudrai savoir ce que tu avais écrit pour que Pr Londubat te regarde comme ça ? » Ah, une action, c’était pas mal, aussi.

    Le brun regarda son interrogatrice dans les yeux avant de les détourner. Il se sent bien, là, il le prenait calmement. Avant de se souvenir de ce qu’il avait écrit. Il rougit brusquement, faisant presque sursauter ses voisins. Ce qu’il avait écrit, c’est…c’est…

    « … » Il prononça quelque chose de si inintelligible que même Rose n’entendit rien, même si elle savait de quoi ça parlait. Elle eut un sourire.

    « …Pardon ? » Demanda Chloé, l’autre voisine.

    « Si même Rivers n’a pas entendu, c’est que tu dois vraiment faire un effort, Severus », se moqua Hyperion.

    L’autre lui jeta un regard contrit. Mais peu à peu, la rougeur le quittait.

    « …Un poème… »

    Un ange passa. Wyatt se redressa un peu pour s’approcher de son meilleur ami. Il lui ébouriffa les cheveux déjà bien désordonnés.

    « Je te félicite pour ton courage », lui chuchota-t-il. 

    Albus protesta, mais il fut vite recouvert par la déclaration de Claire.

    « Oh, c’est trop mignon ! » Sa rougeur lui revint aussitôt « Et quel genre ? »

    Ses lèvres bougèrent sans qu’un mot ne soit prononcé. Il bredouilla des « euh » à longueur sans pouvoir faire une phrase.

    « Ce n’était pas demandé, ça. Il peut ne pas répondre », dit enfin Emil.

    Potter hocha alors la tête avec force, incapable de parler.

    « Donc, à ton tour. »

    Il toussota pour reprendre contenance.

    « Hum… » Réfléchit-il « Chloé », finit-il par décider au bout d’un moment et se tournant vers sa voisine. « Comment as-tu fait pour rendre la bolet en état ? »

    La désignée haussa les sourcils, alors comme ça il n'avait pas été mis au courant par son oncle ? Se souvenant à nouveau de la "blague" qu'elle avait fait à son professeur, un sourire fleurit ses lèvres. Évidemment, qu'il a su qu'il avait eu un incident avec la plante de son oncle, tout le monde avait été choqué de voir leur professeur réagir ainsi, mais bon, ce dernier a peut-être préféré ne pas se faire ridiculiser encore plus en racontant que ce n'était qu'une farce (et qu'il s'était fait avoir). 

    « Eh bien, c'est très simple, j'ai juste conseillé au professeur Londubat de prodiguer un peu du philtre d'altération que j'ai créé. Et il pouvait ainsi retrouver la forme originel » 

    « Oh, ce même filtre que tu m'as passé ? » Réagit Rose. 

    Alors que Chloé acquiesçait, Claire se réveilla également. 

    « Quoi ? Celui même où tu as voulu m'arnaquer en lui rendant ses cheveux alors que vous l'avez obligé à tout couper ? »

    « Eh, Claire, à force, ça devient pénible. Oublie ça, ça va repousser. »

    « Et arrête de la regarder comme ça, elle n'est pas mourante », soupira Emil en lui ébouriffant les cheveux. 

    « Peut-être pas elle, mais ses cheveux, si ! Et j'ai aussi mal en songeant ! »

    « Bah n'y songe pas ! Qui t'y oblige ?! »

    « Conscience professionnel. »

    « Ça va les chevilles ? Bref, ne détournez pas le jeu, c'est à mon tour. Donc, Emil, je veux savoir ce qui a de si bien dans les polars que tu vénères. »

    « Je ne les vénère pas, mais ce sont des vrais chefs d’œuvres. As-tu au moins essayé d'en lire un ? C'est ingénieux, tous les plans et stratégies ont été pensés à l'avance. Il y a un fil conducteur, des liens qui se tissent, des pistes qui nous dirigent à tout sorte d'indice et une fois que tu connais la vérité, tu as l'impression de découvrir le monde ! C'est vraiment une expérience. »

    « D'accord, merci », répondit simplement Chloé sous ce discours très engageant et convainquant. 

    « Waoh, Emil, j'ignorais que tu avais des talents d'orateur... » Haleta Claire.

    Ce dernier se tourna vers elle et lui fit un sourire indulgent, l'air de vouloir dire "il y a tant que chose que tu ignores encore de moi" qui la vexa. 

    « Bien, Rose Weasley, ma question est : quel est ton avis sur les tatouages sorciers ? » Il sourit en entendant le hoquet surprise de la chinoise. 

    « Les... tatouages sorciers ? » Fit lentement Rose, aussi surprise que les autres « eh bien, je pense qu'ils cachent un message derrière et que c'est encore plus indélébile que des cicatrices. »

    « Et puis comme c'est mouvant, il vaut mieux prévoir vivre ta vie soit seul soit avec un sorcier, parce que les moldu même s'ils sont avancés vont se douter d'un truc pas net. » Commenta Wyatt avec un large sourire. 

    « Bien, je vous remercie de vos impressions », fit-il en ignorant le regard éberlué de son amie. 

    Même si Rose restait aussi un peu décontenancée, elle se reprit en comprenant que c'était à son tour de passer. Elle s'éclaircit la gorge et se tourna vers sa gauche, là où un blond s'est imposé entre son cousin est lui.

    « Wyatt, préfères-tu la vie anglaise ou la vie américaine ? »

    Ce dernier parut réfléchir sérieusement sur la question. Alors d'un côté, il a vécu ses onze premières années en Floride, où il s'est fait ses premiers amis, où se trouve sa maison, où il eut ses premiers rêves d'avenir, cependant c'était ici qu'il a fait ses premiers pas en magie, ce monde qu'avait appartenu sa mère, qu'il s'est fait des amis qui pouvaient le comprendre et avec qui ils partageaient des aventures, c'était ici qu'il pouvait s'amuser comme maintenant. Avec un sourire, il donna sa réponse. 

    « La vie des sorciers anglais est vraiment plus stimulant ! » 

    Derechef, il ébouriffa les cheveux de son meilleur ami pour accompagner ces mots d'un geste affectueux, si ce dernier râla, ce n'était que pour la forme car le sourire sincère démentit tous ses objections. Pour une étrange raison, Rose eut un sourire satisfait et quelque rougeur sur les joues (de plaisir ?).

    « OK, alors à mon tour, et la dernière », déclara-t-il en inspirant un coup. Il prit un moment pour analyser le meilleur choix à faire (puisqu'il devait imposer une action à une fille) avant de se décider, sourire innocent aux lèvres. « Alice. » La demoiselle tressaillit, elle eut bien raison. « Je veux que tu ôtes les lunettes de Matthew ! »

    Le temps sembla se figer. Soudain le cerveau d’Alice se contusionna, pourquoi est-ce que son camarade lui demandait de faire ça ? Est-ce qu’il vient de trop réfléchir et a pété un câble comme ils le disent si bien de leur côté moldu ? Pourtant même s’il était blond, il n'était pas stupide, il le prouvait bien avec tous ses connaissances ! Alors pourquoi lui a-t-il demandé ça ?? Ainsi en était les pensées de la née-moldu, avant qu’elle ne se tourne vers le blond qu’elle doit…

    Impassible. On pouvait presque le confondre à Tyler. Presque, parce qu’il n’était pas noir et parce que c’était un gryffondor, déjà. Alice se tourna vers l’autre blond qui était le responsable de son état.

    « Pourquoi je dois faire ça ? »

    « Eh, tu m’as obligé à chanter ! » répliqua Wyatt.

    « Bah, ça t’a plu au moins ! »

    « Dis-toi que tu verras à quoi il ressemble sans ses lunettes », chuchota Luxchana plus ou moins discrètement.

    Alice hésita, il était vrai que personne de leur promotion n’avait encore vu le visage à découvert de Goldstein, encore moins celui d’Entwhistle bien que pour ce dernier les témoins ont préféré se taire, et même Lolie qui était la plus proche de ce phénomène qu’était son ami et dont elle seule parvenait à comprendre ne préférait pas parler de ce problème de vue. Bon, aller, de toute façon elle ne pouvait pas demander une autre action alors… elle ne pouvait pas, n’est-ce pas ?

    « Euh… bon, sans rancune. »

    La brune tendit ses mains vers les branches des lunettes d’aviateur du blond. Si celui-ci ne réagit pas, ses yeux pourtant laissaient un intense message qu’Alice préféra ne pas s’y attarder. Autant en terminer rapidement avec cette corvée.

    « Voilà. » Souffla-t-elle, pendant que les filles la félicitaient mentalement, elle a été bien courageuse de s’approcher d’un gars qui vous regardait avec un regard si ambré (stéréotype du problème de poil, quand tu nous tiens) « Bon, maintenant ma question est… pour Matthew, pourquoi portes-tu tout le temps tes lunettes ? » Enchaîna-t-elle aussi rapidement.

    Et là, ce fut tous ceux présents qui pensèrent qu’elle était décidément bien courageuse d’un coup. Mais quand le concerné ouvrit la bouche, ils espérèrent de tout leur cœur que l’ambré n’allait pas encore faire un de ses longues phrases et le résultat leur prirent au dépourvu.

    « Attends, tu te poses vraiment la question ? Je ne sais pas, d’habitude ce n’est pas vous les né-moldu qui nous parle de ces héros qui doivent cacher leur véritable identité sous un quelconque accessoire ? Genre, je ne te rappelle pas Clark Kent qui dès qu’il enlève ses lunettes devient superman ? »

    Mais en soi, cela restait un grand pavé.

    «  Ne serais-tu pas un peu trop présomptueux pour te comparer à un héros ? Je savais que vous les gryffondors avaient ce genre de tendance à l’extraversion, mais là ça dépasse clairement l’entendement », lâcha Scorpius, glaçant encore plus l’ambiance après le silence médusé.

    « Oh, la ferme blondie », claqua aussitôt l’autre blond avec un rictus moqueur.

    « Que… Bondie ? » S’étrangla l’insurgé à moitié. « Tu parles de toi, là ? »

    « Absolument pas, je n’ai pas des cheveux de barbie comme toi, moi. »

    « Tu veux dire blond très platine ? Plus que le cendré, alors ? » Intervint Wyatt.

    « Tout à fait, mais tu es aussi très blond, tu seras barbie n°2. »

    « Que-quoi ? Mais non ! Je ne suis pas barbie ! Je suis un gars, n’est-ce pas Al ? » Pleurnicha presque Wyatt en s’accrochant au bras de son ami.

    « C’est sûr que tu donnes l’exemple même de la virilité, là », se moqua Rose.

    Tandis qu’Alice riait sous cape, Claire joua à nouveau de son esprit curieux.

    « Tu as un dédoublement de personnalité ? » 

    Il se tourna brusquement vers elle, le regard un peu dément accompagné d’un sourire sardonique aux lèvres, qui les fit frémir et effrayant la chinoise qui manqua de broyer le bras de son voisin, Emil (non, pas Chloé).

    « Tout juste, ma petite ! Est-ce que tu veux vérifier laquelle te fait le plus peur ? Je peux faire preuve de beaucoup d’imagination quand on m’y incite et là tu viens d’éveiller mon intérêt. Tu me demandes si je souffre d’un trouble dissociatif de l’identité ? Peut-être bien oui, mais à ton avis lequel est le vrai ? Puisque je vous ai parlé d’un accessoire qui masque le vrai visage, on peut dire que ces lunettes pourri contiennent la véritable personnalité, non ? Non ?! »

    « Oui et d’ailleurs, tu devrais les remettre ! » Tenta Alice de calmer le jeu et reposant les lunettes sur le nez de Goldstein.

    Elle galéra un peu à renouer le lien pour l’attacher, mais finit par y arriver, tandis que l’autre tremblait de peur. Derechef, le calme revint autour de Matthew –double personnalité sadique- qui fait des phrases longues d’ouf, qu’importe l’individualité d’ailleurs.

    « Oui, donc, je disais que ce genre d’action où il faut dérober des affaires aux autres est vraiment puérile et juste affreux pour la victime qui ne saura pas comment la récupérer en cas de problème. »

    « Tout à fait d’accord, même si j’étais pratiquement sûr que tu ne disais rien. Bref, de toute façon il faut que tu donnes, à ton tour, une action. »

    « C’est un bourgeon qui produit des guérisses, faisant le bonheur des créateurs, leur journée se résume à une prose calmante et apaisante qui rend leur capacité de contrôle au plus haut point. Ils sont réputés pour être croyants et altruistes et on peut compter sur leur aide et progression sur des choses lésée. »

    Comme de coutume lorsque Matthew Goldstein avait fini de parler, son auditeur garda le silence le temps d’assimiler tous les informations qu’il venait de leur exposer, mais pensaient sérieusement que ce mec manquait une case pour atteinte à la normalité des sorciers, ou des moldu. Quoiqu’on pouvait étendre jusqu’aux êtres vivants en général –Lolie n’était pas vraiment considérée comme vivant puisqu’elle planait autant que son confrère-. Bref, ils n’avaient pas saisit.

    « Hein ? Je n’ai pas compris. »Lâcha finalement Claire en résumant leur pensée commune. On pouvait décemment dire qu’elle avait semble-t-il oublié l’incident de tantôt, parce que les deux personnalités étaient dissociable et ne lui fesaient donc pas les même effets. Mais lorsqu’elle rencontra les yeux dorés sauvages encerclés de lunettes –à moitié affaissées-, elle se colla un peu plus à son voisin, allant presque à se fondre en lui pour ne plus avoir affaire à nouveau à ces billes d’or. Tout disparu quand ces derniers se tournèrent vers sa questionneuse.

    « Bref, je disais que je te désignai Moon star. » Ou à côté.

    « Ah… ok », sursauta la sri lankaise, mais faisant soupiré la chinoise. Puis elle se mit intérieurement à décrypter le message codé de son condisciple avant de se dire que cela pouvait plus ou moins correspondre.

    Les bourgeons, devenant des plantes qui produisent des épices, supputent l’image gangétique. Leur calme légendaire qui fait d’eux les premiers à savoir maitrisé parfaitement bien leur chakra. Et puis bon, la population moldu est connue pour être croyant d’un dieu, qui fit naitre le mouvement bouddhiste. Tordu, mais tout à fait le genre d’un blond dérangé, hum ? Elle fut ramenée à la réalité par le gage imposé de celui-ci.

    « Donc, je veux que tu te perce en hélix. » avant de vite se soustraire à nouveau.

    « J’ignorai que tu connaissais ce genre de terme », fit Alice pour aider sa camarade à se reprendre.

    « Eh bien, maintenant tu le sais », répondit l’autre distraitement.

    « Désolée, mais comme tu viens de le dire plutôt, ma religion est contre ce genre de procédé. Au pire tu peux me demander de me percer au nez, mais il n’y a pas moyen que je le fasse sur un endroit que mes croyances jugent inapte. »

    « …Je vois, je m’excuse d’avoir demandé une telle chose. Alors, dans ce cas-là, ça ne te dérange pas de te percer sur le nez du côté droit ? »

    « Je peux en effet demander l’autorisation à mes parents, mais cela peut probablement se faire. »

    « Bon, en bien, c’est réglé. »

    La conversation s’arrêta là, clôturant une conversation civilisé et sensé avec Matthew –le leur, celui à la double personnalité-, stupéfiant leur spectateur. Ils venaient de remarquer que c’était aussi la première fois que le blond ne faisait pas des pavés pour répondre. Néanmoins avant qu’ils ne puissent creuser davantage, Luxchana se tourna vers son voisin isolé.

    « Malefoy, je voudrai que tu te teignes en violet. »

    Cela eut pour mérite de faire froncer les sourcils au concerné.

    « Et pourquoi je le devrai ?»

    « Tu l’as bien fait pour leur retour », répondit alors la sri.

    « C’est par la force des choses ! À mon insu, tu ne crois que je me suis fait assez avoir comme ça ? Et pourquoi en violet ? »

    « C’est la couleur préféré de Clara. »

    « En quoi c‘est censé altérer mon avis ? » S’interdit le blond.

    « Ah, mais je croyais qu’en vous cherchant tout le temps des poux, vous… » Elle n’eut pas le temps de terminer qu’elle se fit violemment coupé.

    « Oh là, je t’arrête direct, c’est elle qui me cherche et je ne suis pas intéressé ! »

    « Pourquoi réfuter avec tant d’animosité ? » intervint Albus avec candeur.

    « C’est le déni », lâche Rose, comme une évidence.

    « La ferme, Weasley », siffla l’intéressé, sans perdre de sa superbe.

    « Bref, fais-le, c’est ton action », imposa finalement Luxchana, ennuyée.

    « Sinon quoi ? » Défia le blond, pour l’instant.

    « Il n’y a pas de sinon, tout le monde exécute et répond. » S’ajouta Chloé et Alice approuve de la tête avec force.

    « Mais ce ne sont pas les règles d’action ou vérité », insista Scorpius.

    « Certainement, mais nous jouons à action ET vérité », lança Luxchana comme explication avec un large sourire ce qui dissuada temporairement l’autre de continuer la joute verbale.

    « …ce n’est pas comme si j’avais de quoi me les teindre », rengorgea Sco en voyant une nouvelle échappatoire. 

    « Tu sous-estimes le pouvoir des inventeurs, Malefoy ! » S’exclama d’un coup Chloé, entraînée par toutes ces réjouissances. « Tout leur charme réside dans le fait qu’ils apportent tout sur eux, n’est-ce pas Emil ? »

    Le dit Malefoy regarda alors le garçon avec de gros yeux exorbités, l’air de vouloir dire « si tu sors cette teinture, je te jure que je te le ferai payer », et à vrai dire même si le dit inventeur n’avait pas d’avis là-dessus quand son regard tomba sur celui de sa voisine, les yeux autant ouverts mais qui brillaient avec force en disant « dis que tu l’as, dis que tu l’as sur toi ! ». Comme il ne bougeait pas tout de suite, on cru qu’il n’allait pas céder aussi facilement qu’Albus, cependant le geste qu’il fit après avoir pris sa décision ne déchanta qu’un.

    « Voui ! T’es le meilleur, Emil ! » S’époumona Claire en saisissant le pot de toutes ses forces d’extravagante. « À qui l’honneur ? »

    À la vue de son regard illuminé, ils avaient tous compris qu’elle voulait être cette personne, mais presque personne n’eut le courage de lui faire comprendre que non, elle ne pourra le faire, car de un : Scorpius était vraiment de mauvais humeur et deux : il ne voulait pas qu’en plus on lui touchait aux cheveux.

    « Qui se dévoue ? » fit doucement Albus.

    « Pourquoi pas toi ? Ça te fera un bon entrainement lorsque vous serez ensemble », taquina son meilleur ami, une fois de plus.

    « Wyatt, ce n’est pas le moment ! » fustigea son ami, rouge.

    « Laisse-moi faire. Malefoy, puisque tu ne t’es pas gêné pour te moquer de ma coupe garçonne, je vais te montrer que j’ai un très grand sens de l’esthétique. »

    « Ne songe même pas à poser ne serait-ce qu’un seul de tes doigts sur moi », menaça hargneusement le pauvre animal traqué.

    « Techniquement celle qui devrait le faire serait Moon star, car c’est elle qui a imposé cette action », s’immisça également Chloé.

    « Oh, je ne tiens pas tant que ça à me faire maudire, cependant je veux bien laisser la place à Claire, qui est bien enthousiaste », répondit Lux.

    « Et qui se fiche bien des conséquences », marmonna Alice et compléta sa pensée avec un franc « tu n’aurais pas dû dire ça. »

    « Donc, c’est oui, je peux ? » Sautilla presque la chinoise.

    Elle n’attendit même pas la réponse et fondit sur sa proie qui ne put malheureusement (ou heureusement) pas s’en échapper. Ses cheveux, sa belle chevelure blonde platine presque blanc, furent alors assaillit par deux mains bien vulgaires aux yeux du propriétaire. Il était dans ses méandres en train de se lamenter sur son sort, pleurant sur le résultat qui ne pourrait qu’être désastreuse que sa tortionnaire annonça la fin. Il craignit le pire mais…

    Ce n’était pas si horrible que ça. Alice lui tendit un miroir de poche qu’il saisit sans la remercier sous le regard réprobateur de Rose avant de se contempler sous toutes les coutures. Ça va, le gel de ses cheveux –héritage de père, à ne pas marcher dessus- avait disparu, ses merveilleuses boucles blondes étaient donc tous raides et tombantes avec au bout ce qui étaient teints en violet. En soi, il n’était pas si mal à regarder, voire même très beau à admirer, mais ça personne ne le dirai. Même s’ils se doutaient que le principal n’allait pas à le faire.

    « Eh, ça me va bien, au final. »

    Et voilà. Au moins, ils pouvaient se dire que ça faisait plaisir à une.

    « On dirait un de ses personnages des comics que lit Alice et ses amis », commenta sobrement Rose désignant là des mangas.

    « Enfin, ça te va aussi bien que l’autre fois. D’ailleurs, les couleurs étaient beaucoup plus en lien avec tes sentiments, non ? »

    Brusquement, Hyperion se tourna vers Severus, sur le point de cracher quelque chose de vraiment méchant mais finalement il eut un sourire goguenard. Qui ne présageait rien de bon pour son « ami », cependant.

    « Ah, mais c’est à mon tour de donner un gage, il me semble ? » Le terme action serait plus juste, toutefois personne n’osa dire le contraire surtout en voyant la lueur démente dans ses pupilles « alors, je voudrai, Lyu, que tu fasses la même chose que tu avais faite avec Potter l’année dernière. Vous voyez ? »

    « Hein ? » laissèrent échapper les deux protagonistes.

    Avant de vite virer au rouge en voyant parfaitement ce que le blond voulait dire.

    « M-mais…, tu… du coup, ça fait une action pour deux, là ! » se récria Albus.

    L’autre était bien trop occupée à se culpabiliser. Surtout qu’en jour de semaine, elle était forcément en uniforme réglementaire et donc, en jupe. Comme la dernière fois, mais il n’y avait pas de collant, là. Bonne chose ou pas ?

    (Si ç’avait été Albus de répondre, il aurait hurlé qu’avec ou sans collant, s’habiller avec des vêtements de fille n’est pas une bonne chose pour lui, or si ç’avait été Scorpius, celui-ci aurait blâmé les lois féminines, il faut toujours bien se couvrir même si on n’était plus en hiver, quoiqu’on ne pouvait pas dire qu’il faisait chaud en Ecosse, même en mars.)

    « Bah, tant pis », esquiva le détenteur du problème.

    « Bon, maintenant tu sauras ce qui t’attends si tu cherches Malefoy de trop près », réconforta Wyatt, amusé.

    Ce qui arracha un grognement frustré de son ami.

    Quelque instant plus tard, revint vers le groupe une-un brun aux yeux marrons, avec la chemise boutonnée jusqu’en haut, ne laissant même pas entrevoir le cou, le pantalon pour la saison, donc assez chaud, qui lui paraissait un peu long, rendant encore plus petite qu’elle ne l’était. À ce moment-là, elle pensa que son condisciple avait bien grandit, une fois dans ses vêtements quotidien. D’un certain point de vue, cela la charmait, elle se surprit même à humer l’odeur de la chemise. Si des rougeurs sont apparues sur ses joues, ce n’était pas dû au fait de s’être vêtu de la sorte mais bien de s’être imprégné d’un parfum mâle rendant son comportement pour le moins perverse.

    Les spectateurs attendirent que l’autre transformation apparaisse, mais pendant que Claire s’installait en tailleur à sa place à côté de ses deux meilleurs amis, aucune touffe brune ne fit présence.

    « Je crois qu’il ne va pas se présenter », chuchota Luxchana.

    « Sev ! Tu n’as pas le droit ! » Se plaignit Hyperion.

    « Bien sûr que si ! Je te rappelle que tu ne donnais l’action qu'à Claire et que…je ne suis qu’un bonus dont je ne te donnerai pas le plaisir de jouir ! »

    Même sans le voir, on sentait le rouge dans sa voix. Du moins, était-ce le cas pour ses deux best, qui se sourirent. Après tout, il était dans les habits de la fille qui le faisait réagir étrangement.

    « Pf, de toute façon je suis sûr que tes vêtements te vont autant que tes sentiments », parodia-t-il en reprenant les termes du brun.

    Et s’il n’eut pas l’occasion de voir le visage rouge qu’il espérait, il pouvait au moins se rabattre sur celui qui était présent. Et il ne fut pas déçu. Alors que tout le monde s’attendait à ce qu’elle réponde d’un sourire, chacun eut la surprise de découvrir une teinte vermillon sur ses joues, rivalisant celui d’Albus dans ses jours d’humiliation intense. Encore une fois, Wyatt et Rose s’échangèrent un sourire, et encore plus large que la dernière fois.

    « Aller, Claire, c’est à ton tour », lui rappela gentiment le blond cendré.

    « Ah ! Oui, alors…hum…Albus, tu écris souvent des poèmes ? »

    Il eut d’abord un silence là où elle l’avait laissé, avant qu’une déglutition ne leur vienne. Il avait complétement oublié ce détail-là ! Avec tout ce qui vient de se passer, il ne pensait pas qu’il aurait encore à subir, mais bon, maintenant il apprendrait qu’un malheur ne vient jamais seul.

    « Oui… »

    Rien que ce simple souffle suffit à faire chauffer le système nerveux de la questionneuse, ce qui ne manqua pas de faire sourire les filles.

    « Albus est un romantique dans l’âme », expliqua Rose.

    Et même si elle avait pensé à dire que c’était mignon, elle fut devancée par son cousin, qui interrompit tout songe avec sa délicieuse voix.

    « Rose, aide-moi au lieu de raconter n’importe quoi ! »

    La rousse fut bien tentée de refuser et le laisser ainsi, mais elle comprit bien vite que ceci était son action. Alors avec flegme et dextérité, elle saisit sa baguette et le tournoya avec élégance en prononçant un sort de métamorphose. Puis elle balança sans plus de ménagement un tissu, anciennement plume, sur son cousin qui s’est caché dans un coin.

    « Bon, alors, je n’ai pas d’autre choix que demander à Emil de… me donner un de tes créations. Il me semble qu’avec tout ça, tu as bien fini par en terminer un, n’est-ce pas ? » Dit-elle avec connivence.

    Ne voyant pas d’objection, l’inventeur tendit le parchemin ensorcelé, et sans plus perdre de temps, Rose débuta la partie. Enfin, Emil se tourna vers Chloé.

    « Comme l’a si bien fait remarquer ma camarade, je n’ai d’autre choix que te demander de… me dessiner un motif de tatouage. »

    Derechef, sa meilleure amie le regarda avec de gros yeux ahuris, ne s’y attendant absolument pas et surtout étant perdue par une telle demande. Comptait-il vraiment se faire…marquer ? Par un dessin mouvant, s’il vous plait ! Elle n’eut toutefois pas l’occasion de se pencher davantage sur la question que son amie chez les verts se saisit d’une plume et d’un parchemin pour se mettre au travail. Mais ce n’était pas pour autant que l’ambiance était calme, les autres n’allaient tout de même pas rester sagement à attendre qu’elle ait fini de dessiner, alors ils accueillirent l’éclat avec un certain entrain, excepté Rose qui était encore peu dans son jeu. Quand elle releva la tête, elle manqua de s’étouffer de rire. Al, Albus Severus, Albi, son cousin, Aly, vêtu de l’uniforme féminin, criait dans tous les tons de sa voix –notamment aigu- à son ami de le- la lâcher (!). Car Wyatt s’était, dans l’inattention du groupe, faufilé auprès de l’aiglon/l’aiglette pour l’emprisonner dans ses bras de fer et l’exposer à la vue de tous. Et presque tout le public sourit à ce spectacle, presque parce que Matthew ne faisait que regarder d’un air à lui avec les lunettes d’aviateurs toujours de travers, Scorpius d’un air narquois et Claire un peu embarrassée.

    Bientôt la scène changea à nouveau avec Chloé, qui lui sauva un peu la mise, déclarant qu’elle avait terminé sa mission. Elle tendit son travail à son commandeur qui admira l’œuvre avec satisfaction. Il s’agissait d’une toile d’araignée assez réaliste avec son propriétaire plus petit. Alice fut la première à commenter, ayant la fibre artistique.

    « Oh, c’est… »

    « Pas artistique, je sais, je n’ai pas ton talent. » Mais elle fut vite coupée par une remarque plutôt acerbe de Chloé.

    « J’allais dire intéressant comme concept », compléta Alice, vexée qu’on puisse penser ainsi d’elle.

    Chloé eut un sourire, avant de se figer. Sans qu’ils ne s’y attendent, la sonnerie de fin retentit, leur annonçant la fin des cours pour cette journée.

    « Eh, mais… » Bégaya Rose.

    « Oui, je crois que tout le monde pense pareil. On vient de perdre une heure à rien faire », termina Scorpius en reniflant.

    « À rien faire ? Tu es sérieux ? Et qu’est-ce que j’ai dans les bras à ton avis ? »

    « Un Albus, qui n’a visiblement pas rien fait », répondit Luxchana en riant.

    Suivi par les autres filles. Chloé se reprit la première.

    « D’ailleurs, voici ma demande : Va donc reprendre ton apparence normal. »

    Il ne se le fit pas dire deux fois. Sur le chemin pour le grand hall, avant que chacun ne rejoigne son activité avant de diner, Chloé se tourna vers Albus.

    « Tu te doutes bien que je n’ai pas fait ceci sans rien en échange. »

    Ce qui manqua de faire trébucher le brun. Il la regarda avec de gros yeux, prêt à s’offusquer avant de se rendre compte à qui il parlait, une serpentard. Avec désespoir, il soupira et acquiesça. Les plaisanteries allant bon train, personne ne remarqua que la porte d’une salle désaffectée s’ouvrit et ils ne virent que trop tard quand une main vint happer la pauvre Alice.

    « Bwahaha ! Je t’ai fait peur, hein ! » S’exclama une voix grave et bruyante.

    Elle était complètement tétanisée, le cou enfermé par un bras puissant. Peu à peu, son visage tourna au même bleu que leur couleur. Une voix intervint de derrière.

    « Bon, on a compris, Adrian, tu peux relâcher Alice, elle risque de s’étouffer », lui conseilla Harley, inquiète pour sa camarade.

    « Ah, oups, désolé, Al, je ne pensais pas que j’y étais allé si fort », s’excusa-t-il mais pour les mauvaises-langues, ils auraient juré qu’il insinuait qu’il avait une grande force.

    « Oh, wow, Malefoy, tu t’essaie à la teinture ? » Commenta une autre voix, de l’intérieur.

    Ils reconnurent Tobias, qui vinrent lui aussi les saluer. Son condisciple lui répondit d’un son méprisant, comme s’il n’avait pas à répondre.

    « Qu’est-ce que vous faisiez ? »

    « Des…entraînements. Ah, d’ailleurs, tiens, c’est pour toi. » Répondit Tobie en tendant un colis vers le blond-violet.

    Une étrange boule de poil se jeta brutalement sur Scorpio, qui n’ayant pas vu venir, réagit avec un train de retard, tellement que quand il prit tous les détails en compte, il tenait dans ses bras un être vivant qui lui tirait les cheveux comme hypnotisé là-dessus. Pour cause, les iris de l’animal étaient de cette même couleur, un beau améthyste et dont son pelage était si clair qu’on aurait cru à une chevelure blonde. Les deux Némésis en furent ébahi et la brune donna un coup à son amie qui lui rendit bien. Elles jetèrent alors un regard vers leur troisième membre qui acquiesça.

    « Wāh ! C’est quoi ça ? » S’écria Scor.

    « Bon, comme tu n’as pas l’air de savoir, il s’agit d’un singe. Tu sais les primates qu’on dit que l’homme en est le descendant, et puis tu as devant toi une race en particulier, qu’on appelle un saïmiri », lui répondit Rose calmement et avec un peu de condescendance. Ou beaucoup selon le point de vue.

    Elle reçut un regard très noir, plus noir que le charbon, plus noire que l’abîme, bref, plus noir que tout !

    « C’est ta punition pour m’avoir demandé de faire une chose pareille », en rajouta Albus, sûr de lui et un peu rancunier.

    « …Et alors ? Même avec un singe, j’ai la classe. »

    « Le pire, c’est qu’il a raison… » Chuchota Claire aussi bas qu’elle peut à côté.

    « Comment ça pire ? » Lui reprit Malefoy.

    « J’ai rien dit… » Abdiqua la chinoise, reculant même d’un pas.

    « Non, tu l’as murmuré, c’est différent. » Rétorqua sarcastiquement Sco.

    « Ben oui, c’est pour ça qu’on a beaucoup de vocabulaire… » Répliqua l’autre.

    Scorpius leva les yeux au plafond, exaspéré, mais l’effet fut moindre avec deux petits bras poilus autour de son cou.

    « Est-ce que vous pouvez récupérer… ? » Il n’eut même pas la force de continuer sa phrase, quand il sentit la tête du primate dans son cou.

    « Et si tu t’en occupais ? Elle semble être déjà épris… je veux dire, pris d’affection pour toi », s’exprima Luxchana. Comme Clara, aurait-elle ajouté si elle était assez courageuse.

    « Et puis quoi encore ? Ôtez-moi ce… cette imbécile de moi ! »

    « Et comment ? Tu veux qu’on te l’arrache de force avec tes cheveux avec ? Je croyais que tu y tenais ? » Nargua Harley.

    « Oh, si jamais elle te les arrache vraiment, tu peux me laisser réarranger ça ? » Demanda Claire avec un enthousiasme naïf.

    Scorpius se contenta de les regarder avec de gros yeux en secouant la tête de droite à gauche : « Non mais, ça ne va pas ? Vous êtes malades, ma parole ! »

    Et il s’enfuit à toute jambe en emportant le précieux bagage. Et dont il aura un sacré frayeur s’il connaissait la vérité.

    « Dites-moi les gars, ce saïmiri… » Débuta Rose.

    « Oui », lui répondirent les deux blonds et la châtain.

    Il sembla que Wyatt lâcha un sanglot.

    « En trois mois », grommela-t-il d’une voix rauque.

    « Je ne pensais pas qu’elle était sérieuse quand elle disait qu’elle apprenait vite. C’est carrément du talent, là », commenta à son tour Albus.

    « Oh, c’est bon, n’enfonce pas la baguette », grogna alors Tobias et Wyatt pour des raisons connu d’eux seuls.

    Plus tard cependant, la conversation tourna sur le fait qu’ils n’avaient pas eu cours, et qu’ils se sont bien amusés car Harley savait maintenant utilisé son piercing en a profiter pour les écouter, Adrian eut une moue coupable et très vite les filles en sont venues à la conclusion que c’était de sa faute, encore. Quant à savoir comment, c’était encore une autre question.

    Le lendemain matin, le petit singe avait disparu et à la surprise générale, Scorpius vint vers Claire pour accepter la proposition. Non seulement le colorant de ses cheveux n’était pas partie, mais en plus, toute la lisseur était partie à cause des mains baladeuse dudit singe.

             À Poudlard, durant les vacances de pâques comme les vacances de Noël, il y avait un événement, bien que peu en sache car pratiquement personne ne restait. Cependant cette année, pour deux semaines, l’école de sorcier accueillait près du deux tiers de ses élèves, soit seize fois plus que d’habitude. La raison ? Citée plus haut, une petite communauté avait dans l’idée de préparer une énorme fête pour la fin de l’année, mais pour cela il fallait s’organiser, projeter et durant les cours, ce n’était pas possible et le faire à distance trop compliqué. Alors quoi de mieux que se retrouver durant cette courte période ? Cependant, toujours dit plus haut, un événement avait été programmé, la journée de pâques. Et la veille, les filles de troisième ont toutes été convié à parler médicale avec l’infirmière. Car profitant de ce fait, aucune n’était rentrée, même pas Cavallone. Et cette entrevue ne se termina par dans la bonne humeur pour certaines.

    Toutes avaient été songeuses, mais le lendemain tout fut oublié, grâce aux idées lumineuses que les professeurs ont travaillé ensemble pour faire plaisir aux élèves. Une chasse aux œufs aux chocolats, et ce même pour les plus âgés.

    « Chers élèves, cette année, bon nombre de professeur ont contribué pour la chasse aux chocolats. Vous êtes libres de participer seul ou en groupe, le jeu débute dans la salle de sortilège au troisième, amusez-vous bien ! » notifia joyeusement la directrice Pomona.

    « Poudlard entier connu alors une grande vague de chasse…d’œufs en chocolat ! » Soudain, Elise, qui avait pris exprès une voix rauque, se sentit très seule, comme personne ne semblait avoir compris sa référence « Quoi ? Vous n’avez pas compris ? »

    Son regard interloqué coula vers une Claire (qui s’était arrêté en l’entendant) inaffectée, une Harley imperturbable, une Chloé impassible qui avança sans faire attention à elles, une Luxchana embarrassée par son regard écarquillé, et une Lolie…

    « Tous sur les œufs en choco !! »

    Lolie et son cri de guerre, et son renard fétiche sorti. Irrécupérable.

    « Mais si, on connait ! Qui ne connait pas One piece, s’il vous plait ? » S’exclama Clara en revenant en arrière, car les filles étaient trop lentes.

    « Bah, visiblement tous ceux qui ont été élevé loin des télévisions », s’incrusta Rose en soupirant.

    Clara et Elise s’échangèrent un regard en entendant le rire de Célia et s’exaspérèrent, c’était une des choses qu’elles regrettaient en entrant dans le monde sorcier, devoir se séparer de la culture moldu, pourtant si riche.

    « Et pourtant, c’est bien une de ces séries animés qui a bien eu son succès », s’immisça Wyatt, tentant de remonter le niveau.

    « Laisse tomber, il vaut mieux qu’on reste entre connaisseur », rit Adrian.

    « Ah non, il ne faut pas les laisser dans l’inconscience, je vais vous initier, hein Claire ? » Se décida Clara en songeant à utiliser la tablette M.

    « Euh…oui, si tu insistes », fit doucement celle-ci.

    C’est surtout qu’elle va t’obliger, pensèrent tous les autres, mais personne n’eut le courage de lui dire en face et de vive voix avec sa bouille candide, crédible surtout, amies, bon…. Enfin, c’était surtout un soulagement pour les gars qui voyaient bien que les filles avaient retrouvé les poils de bêtes. Et comment.

    « Bonjour, piochez votre énigme, résolvez-la et accéder à la scène suivante jusqu’à la finale », énonça lentement le professeur Flitwick, mais avec un large sourire, même en voyant son élève à problème.

    « Papier noire, nuit blanche, ciment aride, terre solide »

    « Ok. » Adrian partit bouder dans son coin en voyant que personne ne voulait le suivre, surtout avec une énigme si ardue. Ça commençait bien !

    « J’abrite des créatures que vous ne pouvez communiquer avec

    Je suis aussi large que peuplé

    Et une fois en moi, je vous glacerai le sang »

    « Oh, c’est facile, c’est… ! » On couvrit rapidement la bouche de Clara en la trainant plus loin après avoir salué leur professeur.

    « Attends, mais tu ne vas pas donner la réponse à tout le monde non plus ! » Lui apostropha Harley.

    « Déjà qu’on est super nombreux », ajouta Chloé en se tournant vers le reste du groupe qui avait entendu l’énigme.

    Et elles avaient de la chance, car il s’agissait des bleus qui étaient férus de mystères et surtout toujours apte pour les résoudre. Avec aussi quelque outsider, mais bon, tant qu’ils servent. Au centre, autour de l’urne à énigme, un autre groupe avait pioché. Le reste de leur camarade lurent la note de vive voix.

    « Je conserve relique et mémoire

    Je suis symbole de neutralité

    Je suis chacun de vous »

    « Je sais, c’est la salle d’histoire ! » S’écria Lolie en brandissant sa peluche de renard comme pour appuyer ses dires.

    « Eux, par contre ne se sont pas gênés », s’amusa Albus.

    « Bof, tu la connais, non ? » soupira Rose.

    « Aller, on y go ! » s’exclama Wyatt.

    Les filles se regardèrent, à croire que c’était eux qui avait élucidé leur énigme, même si en soi il n’était pas difficile et que les aigles le résoudraient vite, ce n’était pas une raison pour leur piquer la place. Bref, leur petit –grand- groupe  se dirigea vers ce lieu peuplé de créature impossible à communiquer et qui nous glacerait le sang une fois à l’intérieur, qu’on a nommé… le lac !

    « Quoi ? Je pensais que c’était la forêt interdite ! » S’exclama Clara, déçue.

    « Surtout cache ta joie de ne pas y être », ironisa Sean avec amusement.

    « Mais pourquoi ça ne le serait pas ? » Insista la blonde en ignorant délibérément son camarade trop moqueur.

    « Eh bien, la première ligne disait ‘créature qu’on ne peut communiquer’ et sauf si tu parles la langue aquatique, tu ne peux parler avec les êtres de l’eau », débuta Rose en cherchant la suite de l’énigme.

    « Dans la forêt interdite non plus, nous ne pouvons discuter avec les créatures qui s’y trouve, tu ne vas pas me faire croire que tu peux avoir une conversation civiliser –ou dialogue tout court- avec un loup-garou, surtout lors d’une nuit de pleine lune ? » targua Clara.

    « À t’entendre, on croirait que tu as déjà expérimenté ça », commenta Luxchana.

    Son condisciple de chambre ne répondit pas, mais ses trois meilleures amies virent bien le regard lumineux de la blonde qu’elle promettant une chose semblable dans le futur.

    « Peut-être pas, mais je te rappelle que parmi ces créatures se trouvent aussi des centaures, des acromentules et Graup -et même si on peut avoir une discussion civilisé, comme tu dis, ce ne sera pas plus de cinq minutes car ils voudront soit nous chasser soit nous manger ou les deux pour le dernier- on arrive tout de même à se comprendre, parlant le même langage, qui est l’anglais », continua Al.

    « Or, les selkies, les strangulots et le calmar ne parviennent tout simplement pas à comprendre ce qu’ils pensent être du baragouinage », compléta Wyatt. « Et les êtres de l’eau peuplent le lac entier, tandis que la forêt n’est qu’en partie. »

    « Bien sûr, pour la dernière ligne, on pouvait également le saisir dans le sens figuré, car les créatures de la forêt ont de quoi effrayer, cependant dans le sens propre, on se retrouvera gelé –qu’importe le temps- une fois dans l’immensité du grand lac », acheva Claire, intelligemment.

    Devant elle, Rose lâcha un son appréciateur par l’analyse de sa camarade de chambre, Albus et Wyatt se tournèrent vers elle avec un large sourire, tandis que ses meilleures amies la regardaient avec doute.

    « Quoi ? Arrêtez de me regarder comme ça ! Je sais bien que je ne vaux pas le trio de bronze mais j’appartiens toujours à cette maison ! » Se défendit-elle.

    « Et c’est une très bonne explication que vous nous avez fourni ! » Applaudit une voix grave.

    Se tournant vers la voix, le trio eut un énorme sourire, aussi gros que l’arrivant.

    « Hagrid ! » Celui-ci leur rendit le sourire.

    « Bien joué, les enfants. Tenez, c’est moi qui fournis la suite de l’énigme et vos observations n’ont fait que me confirmer votre mérite ! »

    Accompagnant sa parole, il tendit un parchemin à la rousse, qui saisit avec empressement pour résoudre d’autre devinette.

    « J’abrite des êtres vivants plus ou moins nocifs

    Je me retrouve aussi sous les animaux de proie

    Mais surtout quand j’entre en action, j’étouffe »

    « Facile ! C’est… » Commença Harley.

    « Héhé, oui, c’est là où se trouve le petit Nev-… »

    « Mais non, Hagrid ! Pourquoi tu l’as dit ? J’allais le faire ! » S’écria Rose.

    « Mais oui, pourquoi ? Pour une fois que je l’avais aussi trouvé du premier coup ! » Geignit Claire.

    « Il n’y a pas de quoi être fière », chuchota Chloé à son amie.

    Sous le coup de la surprise, Wyatt et Albus s’éloignèrent d’un pas des filles. Ça y’est, voilà que leur comportement étrange reprenait.

    « Bref, ce sont les serres, hein ? » À cette voix, les poils de Rose et Clara s’hérissèrent, mais pas pour la même raison.

    La première par dégout que la voix traînante lui donnait, la seconde pour l’excitation que cette voix lui procurait, elle se tourna vivement vers le propriétaire et manqua de lui sauter dessus, s’ils n’étaient pas en public.

    « Salut, Hyperion, tu participes aussi ? » salua gaiment Al.

    « Tout à fait, et nous allons entrer en jeu dans votre groupe. »

    « Pourquoi, pas assez intelligent pour réfléchir par vous-mêmes ? »

    Rose se retenait pour ne pas dire « idiots » et devenir vulgaire en présence du quatuor que formait la bande de Malefoy, Zabini, Nott et Goyle, mais cela ne l’empêchait pas d’être venimeuse et leur proférer des méchancetés grâce à la magie des mots. Scorpius haussa un sourcil élégant, mais ce fut Tyler qui répondit.

    « Les serres pour les aigles, hiboux et autres, d’où animaux de proie et de chasses, l’action de serrer pour étouffer, ce qui revient au premier vers qui décrit le rôle des serres de Poudlard, car enfermant bien des êtres vivants, les plantes, qui peuvent nous être à la fois très bénin, mais aussi dangereux si mal entrepris. Ça te suffit où tu en veux plus ? »

    « Oui, ben, je savais aussi et j’aurai fait la même chose, en mieux… »

    « Ne te fâche pas, Rose, je suis désolé, je n’aurai pas dû parler, mais je voulais vous donner un indice », intervint le professeur de soin aux créatures magiques.

    « C’était plus une réponse qu’une piste en plus », nota Elias avec légèreté.

    « Bref, et si on continuait le chemin ? » Fit Tobias en sentant qu’un nouveau débat n’allait pas tarder à s’ouvrir « avec les gars, bien sûr », ajouta-t-il en jetant un regard équivoque à Rose.

    « Pourquoi tu me regardes comme si j’étais la seule à m’y opposer ? »

    « Peut-être parce que c’est le cas ? » rit Luxchana.

    Sans lui répondre, car ce serait lui donner raison, Rose couru la première vers les dits lieux, suivi par ses acolytes et les Némésis, ainsi que Sean Carmichael le quatuor fut vers les derniers, en plus de Luxchana qui remis correctement son piercing du nez. Le blond platine le remarqua et lui demanda.

    « Ça va, cela ne t’est pas trop encombrant ? »

    Comprenant qu’il demandait si son nouveau accessoire ne lui avait pas causé de problème, l’asiatique répondit d’un sourire.

    « Non, non, je l’ai fait la semaine dernière lors de la sortie à Pré-au-lard après l’autorisation de mes parents, fournis en fin mars, j’ai juste attendu l’occasion. »

    « J’ignorai qu’il y avait un magasin de perçage au village », commenta distraitement Stefan.

    « Idem, il y a, en fait, beaucoup de nouveau magasin qui s’implante, et ils sont tous très impressionnants. »

    « Je pense qu’on devrait arrêter de parler des sorties du week-end, car une ne peut malheureusement pas en profiter… » Intervint Sean, altruiste.

    En effet, en voyant le dos tremblant de Claire, il se rappela –assez tardivement- que la pauvre n’a plus droit à ces sorties jusqu’à la fin de la scolarité de 2020, ratant ainsi plusieurs nouveaux innovations qui se faisait récemment.

    « Non, mais ne vous préoccupez pas de moi, il vaut autant pour vous que pour moi de faire comme si rien n’était », répondit-elle, le sanglot dans la voix.

    « Vraiment ? Dans ce cas, dernièrement il y a un atelier d’art qui a ouvert les portes, et des adhérents ce n’est pas ce qui en manquent, mais ce qui attire vraiment sont les œuvres exposés. Et dommage pour certains, mais tous les semaines, ils en changent, pourtant ça vaut le coup d’œil », et Tyler apprécia –bien caché, hein- que sa sournoiserie ait autant d’impact sur la chinoise. Jusqu’à ce qu’il reçoit une tape sur le bras.

    « Non, mais tu arrêtes, ho ? C’est vraiment bas et mesquin, ce que tu fais. Un peu de respect pour les gens », sermonna Luxchana.

    Elle eut même le cran de lui jeter un regard sévère. Si Tyler avait bien des fois reçu des regards noirs, voire de haine, c’était bien la première fois qu’il se faisait « gronder ». Rose Weasley lui avait crié dessus pour ses mots abjects et sans état d’âme, mais Luxchana Moon Star avait complètement agi différemment, elle lui a fait la morale comme à un autre, et même expliquer les choses gentiment. Elle ne l’a pas classé d’office comme un monstre sans cœur qui aimait faire du mal aux autres avec des phrases cinglantes, elle a été sensible et était allé le remettre dans le droit chemin, comme si c’était un gars normal, mais qui a fauté. Et quelque part, cela lui faisait du bien, il ressentit une chaleur quelque part au creux de son torse, sans déterminer que c’était de son cœur qu’il s’agissait.

    Si les autres ont été plus surpris par le geste audacieux de Lux, même Elias et Stefan étaient admiratifs, Scorpius regardait plus son ami étant son meilleur et il avait été médusé d’y lire autant de sentiment passer à travers son regard, partant de l’étonnement jusqu’à la reconnaissance, il se surprit même être lui aussi enthousiaste par l’exploit inconscient de Moon Star. Clara observait de son côté son blond préféré et avait bien remarqué comme celui-ci examinait minutieusement son ami Tyler, alors elle aussi comprit à quel point la prouesse de Lux avait été impressionnante et quand son regard croisant celui du poursuiveur, elle lui fit un énorme sourire. Pour une raison ou une autre, il rougit. Fort heureusement, elle avait détourné la tête pour se concentrer sur le chemin, mais lui se fustigea d’avoir réagi ainsi, il avait juste été pris de court à dévisager son ami et avait l’impression d’être découvert. Il soupira et se dit que décidément, ces poufsouffles étaient douée pour chambouler les émotions des serpentards avant de se concentrer à nouveau sur la conversation qui a repris.

    « Ç’a dut faire plaisir à ton copain », par Clara, bien entendu.

    « Oh oui, il a adoré », répondit Lux en citant son petit-ami avec adoration.

    « En tout cas, je te trouve bien changer depuis que tu sors avec », fit Harley.

    « Oh non, j’ai toujours été comme ça », répliqua Luxchana.

    « Eh ben, tu cachais bien ton jeu », termina Chloé. Claire rit et approuva.

    Ils arrivèrent finalement à la serre n°4, ayant la porte ouverte. Ils tombèrent directement sur leur professeur de botanique, Neville Londubat qui taillait une plante en les attendant.

    « Oh, bonjour, je m’attendais bien à votre arrivé, mais pas autant…. »

    « Concours de circonstance », dit Rose en ne voulant pas s’étendre.

    Comprenant, il lui tendit un parchemin dont les inscriptions ne fut plus que les seuls importances de la rousse.

    « Je transforme, guéri et tue

    Je suis petit et on me sous-estime

    Mais je suis praticable et souvent essentiel »

    « Déjà, il fait sans aucun doute que c’est une arme », commença Sean.

    « Et que c’est petit et qu’on le sous-estime, une arme vivante, dans le genre elfe de maison ? » hasarda Tobie.

    À la surprise de tous, ils entendirent un rire qui se voulait discret, et Tobias fut bien vexé de découvrir qu’il s’agissait du professeur Londubat.

    « Pourquoi vous vous moquez ? C’est légitime de penser ça, non ? » S’indigna-t-il.

    « Ne faites pas attention à moi, continuez votre introspection », sourit l’adulte.

    « C’est plus facile à dire qu’à faire, laisse-nous nous concentrer », intima son filleul. Car ils n’étaient plus en période scolaire, alors il avait bien le droit d’être familier. Ici, il s’agissait plus d’un parent que d’un responsable. Oui, enfin… vous avez compris l’idée.

    « Il est plus logique de se dire qu’il s’agit d’un objet qu’on pratique et qui nous est essentiel, donc… » Fit pensivement Elias.

    « Comme les plantes qu’on utilise en botanique ? » Coupa Tobias, sournois.

    « Hey ! » S’indigna Neville.

    « Ça, c’était mesquin », souffla Rose.

    « La rancune vient du plaisir de se venger, une envie de voir son adversaire se tordre de douleur », énonça doctement Luxchana « et la vengeance est un sous genre de la colère, qui est un des 7 péchés capitaux, ce qui veut dire que Tobias, tu es en bon chemin pour être pécheur. »

    « Pourquoi c’est moi que vous accablez comme ça ? J’étais censé être la victime qui se faisait moquer par un adulte ! »

    « Quand on est sage, on apprend à se taire », fit Rose « Ah, mais non, suis-je bête, tu n’en es pas un. »

    « Haha, très drôle, Weasley », ricana sarcastiquement Scorpius « c’était tellement hilarant que j’ai failli m’étouffer de rire. » 

    « T’as redoublé combien de fois à l’école du rire ? » lâcha Tyler à la suite.

    Tandis que Rose fusillait les deux garçons et semblait sur le point de répliquer quelque chose de cinglant, Clara était de son côté totalement disposée à secourir un Malefoy sur le point de s’étouffer, à moins que ce soit elle qui va en être responsable de son futur état.

    « Après réflexion, ce qu’a dit Tobie n’est pas totalement faux. »

    « Hey ! » S’indigna à nouveau le prof. Enfin pas aujourd’hui, mais bon.

    « Oh ! Si même sa meilleure élève dit ça… » Commenta Wyatt.

    Car il s’agissait bien d’Harley qui avait prononcé les mots tueuses.

    « Non mais, écoutez ce que j’ai à dire jusqu’aux bout. »

    « Ben, oui, qui dit plante, dit ingrédient… » Se réveilla Claire.

    « C’est tout ce que vous pensez de mes plantes ? »

    « Chut, ne l’interrompt pas ! »

    On entendit Wyatt et Rose rire sous cape de leur ami.

    « Qui dit ingrédient, dit Potion », continua cependant Chloé avec évidence.

    « Donc la salle de potion pour la production, aussi appelé les cachots », développa Harley.

    « Et donc les sous-sols, tu ne pouvais pas en venir à ça directement ? » Siffla Clara en relâchant son ami Malefoy. Qui était rouge, soit dit en passant.

    « C’est pour donner l’effet qu’on peut nous aussi parler par énigme ! » Plaisanta Claire en donnant des tapes à ses amies.

    « Mais la réponse correcte est qu’on devrait juste trouver notre directeur de maison », renifla Malefoy après s’être rhabiller correctement.

    « Hum, si tu veux », répondit évasivement Rose avec un signe de main, comme si ce n’était pas important.

    Si elle savait à quel point elle regretterait son indifférence.

    « Fuir l’envoutement, traquer le vide, gommer la vie

    Rien ne se perd, rien ne se crée, tout se transforme »

    « Hein ? » Fit stupidement Stefan.

    « Mauvaise réponse », répondit le professeur Malone.

    « Quoi ? » Continua Luxchana, tombant des nues.

    « Toujours mauvaise », reprit l’adulte ténébreux sans état d’âme.

    Les Serdaigles –excluant Claire- semblaient sur le point de s’insurger, mais un chuchotement vers leur gauche leur en dissuada.

    « Laissez, il est comme ça depuis le début du jeu », sourit gentiment John.

    « Mon papa refuse de changer de disque tant que personne n’aura trouvé la bonne réponse. » Sifflota Animera en jetant un coup d’œil à son paternel.

    « Ça n’a pas l’air de te déranger », remarqua Tyler en arqua un sourcil.

    « De tout façon il me passera un paquet à la fin, alors… »

    « Je vois, dans tous les cas, tu gagnes », comprit Scorpius, narquois.

    Malone leur répondit d’un simple rire, qui se voulait innocent. Mais ils étaient bien embêtés. Au début, en voyant leur professeur au milieu du couloir entouré d’élève, ils pensaient qu’ils avaient eu de la chance à ne pas chercher où se trouvait la dernière énigme et ils étaient plus heureux en voyant les paquets d’œuf emballés qu’il gardait vaillamment dans son dos, seulement la devinette se révélait ardu.

    « Raah, en plus, on a galéré pour venir jusqu’ici », geignit une voix bien connu.

    Ils virent alors le second groupe qui était allé vers la salle d’histoire.

    « Ah, vous y êtes aussi arrivés », commenta Luxchana

    « Vous êtes passés par où ? » leur demanda Sean.

    Ses amis pensaient que cela ne leur avancerait en rien de connaitre leur parcours, seulement ils ne dirent rien car de toute façon ils n’avaient pas de quoi trouver la réponse à l’énigme, ou devinette.

    « Bah, comme vous l’a si bien informé Lolie, nous sommes passé par la salle d’histoire », commença Célia.

    « Ensuite le papa de John a été si sympa qu’il nous a donné la réponse de l’énigme suivant qui était : Je ne suis là que si on me cherche /Dès qu’on me trouve, je n’existe plus », enchaîna Ruben en soupirant.

    La remarque fit sourciller le fils à son papa, mais son meilleur ami le dissuada de commenter. Adrian voulu poursuivre, sourire aux lèvres.

    « Mais c’est facile, c’est l’énigme », fit Rose avec évidence.

    Le blond le regarda d’un air blasé et presque larmoyant d’avoir été coupé dans son élan, Julius prit le relai, le reproche dans la voix.

    « Mais ce n’est pas de notre faute si tous les fana d’énigme n’était pas avec nous. »

    Si cela étonna le premier groupe, Adrian se chargea de les dérider, toujours triste.

    « Alice et Alfred ne voulaient pas participer. »

    Et Emil, ainsi que son cousin Ionise, étaient rentré chez eux pour les vacances de pâques, ne pouvant donc pas participé à la chasse.

    « Bref, nous sommes allés dans le seul endroit qui donnait des énigmes en temps normal, la tour des Serdaigle… » Continua Elise.

    « Mais ensuite, grâce à la maladresse de Célia on a raté l’énigme du heurtoir », bouda Lolie.

    « Seulement il se trouvait aussi que ce n’était pas la vraie énigme. »

    « Bien sûr que si ! »

    « Non sinon, le prof ne serait pas intervenu ! »

    « Ben, il est justement intervenu parce qu’il avait remarqué qu’on était dans une impasse et nous a donc dépanné ! »

    « Ignorons ces deux-là, mais comme elles l’ont dit, le professeur Stranger est venu nous donner la dernière énigme pour parvenir ici : Je suis considéré comme une prison /Je suis froid et solitaire/Je brasse la gloire et l’échec/

    Mais je suis avant tout maître… »

    « …De la mort ! »

    « Hum ph, une réponse typique gryffondor, ça », conclut Malefoy.

    Il reçut pour ça tous les regards noirs des lions mais n’en fit pas grand cas.

    « Ah bon, je dirai une réponse typique Lolienne », s’incrusta Harley, qui ne s’est pas senti visé par l’insulte.

    « Eh, je proteste ! »

    Alors qu’elle allait ajouter des gestes pour appuyer ses dires, elle reçut une main au-dessus de son crâne, l’incitant à se calmer. Cela fit frissonner et reculer Claire en reconnaissant Matthew Goldstein. Sa seconde personnalité était un souvenir encore récent. Pour changer les idées, elle s’exclama :

    « Euh, et si on réfléchissait à nouveau à cette énigme-là ? Quoi, déjà ? »

    Si tous les autres lui répondirent d’un regard perdu, Kenneth dit soudainement :

    « Attends, je l’ai noté…Enfin, ma plume à papote, surtout. »

    Alors il lui tendit un parchemin où deux lignes étaient tracées.

    « Attends, tu l’avais depuis le début ? » S’hébéta Luxchana.

    « Pourquoi tu ne l’as pas montré plutôt alors qu’on se faisait rejetait ? » s’indigna aussi Sean.

    « Parce que vous ne me l’avez pas demandé », haussa les épaules, le rusé.

    « Tu plaisantes ? On galérait à comprendre et toi, tu ne t’immisçais même pas pour nous reprendre ? Ah bah, bonjour la loyauté ! Moi, je vous aurais donné le moindre indice qui aurait pu nous faire avancer » S’insurgea Stefan.

    « Du calme, Steph’. On ne lui en veut pas », soupira Elias.

    « Mais moi, je lui en veux ! Il nous a fait mariner, là ! »

    Il était à la limite de l’hyperventilation et pour ne rien arranger, Clara continuait à lui insinuer les pires scénarii sous le regard indigné de Scorpius qui vint vite défendre son ami. Chloé soupira en prenant le parchemin.

    « Bon, finissons-en vite avec ce truc. Fuir l’envoutement, traquer le vide, gommer la vie

    /Rien ne se perd, rien ne se crée, tout se transforme »

    Elle fronça les sourcils comme la découvrant à nouveau. La dernière phrase lui disait vaguement quelque chose, son amie fut plus rapide.

    « Moi, je sais ! C’est la loi de la physique ! » S’écria Claire et s’avançant.

    Il eut un silence et ses camarades crurent qu’elle s’était trompée et qu’elle allait alors pleurer dans les bras d’une de ses meilleures amie, à défaut de son meilleur ami absent, mais comme le silence s’allongeait, ils se prirent à espérer. Sauf Ani.

    « Bonne réponse, bravo petite », répondit enfin l’homme d’apparence austère.

    Il fut même d’humeur à lui ébouriffer les cheveux avant de lui tendre un paquet de chocolat. Juste assez pour son groupe de départ, en ajoutant les quatre.

    « Bon, bah, on n’a plus qu’à espérer être aussi chanceux », soupira Elise.

    « Plaisir appauvri, plaire à tout prix, saisir l’insaisissable

    Atteindre la lumière au fond d’une mine, saisir le temps »

     

    « Mais c’est quoi, ça ? Ça ne veut rien dire ! » Hurla Adrian de frustration.

    Contre toute attente, le potioniste ne lui répondit pas d’une réponse brève pour lui signifier sa réponse correcte ou non, mais d’une phrase qui resta longtemps dans leur esprit perturbé.

    « Je n’ai jamais dit que c’était logique, c’est vous qui en étiez persuadés. »

    Là, ils étaient bien menés par le bout du nez et sa fille ne se cacha pas pour en rire. De même que le groupe ayant enfin parvenu à leur fin. Les pauvres. Après que chacun ait eu son chocolat, tous décidèrent de s’aventurer à l’air libre. Même s’il ne faisait pas chaud, il y avait du soleil, alors autant en profiter. Et puis, dans le parc se déroulait un tout autre programme dirigé par la directrice et l’infirmière Londubat.

    « Une piñata ! » S’exclama joyeusement Clara en sautillant.

    « Aucune idée de ce que c’est mais allons voir ! » lui répondit Stefan.

    « Moi, je sais ! Il s’agit en fait… » Fit Claire, tout excitée à l’idée d’expliquer quelque chose.

    « De ça ! Pas la peine d’expliquer ! » Lui coupa Chloé en désignant le grand œuf de pâque suspendu à un arbre, pas le saule cogneur rassurez-vous.

    « Mais… » Gémit l’autre, toute triste.

    « Oh, tu vas pleurer ? Dans les bras de qui ? » Nargua Clara.

    Lui fusillant du regard, elle chercha réconfort chez la seule amie restante en se réfugiant dans ses bras. Bien heureux lui en prit car l’étreinte était tout bonnement moelleux et réconfortant, parce qu’Harley était la seule du quatuor à avoir une poussée de croissance. Et question taille, elle pouvait facilement dépasser quelque garçon de la promotion, par exemple Albus, Alfred et Emil (oui, des aigles) ensuite elle arrivait pratiquement à la même taille que Stefan, Scor ou Wyatt, mais ne parvenait pas à se mesurer à Tyler, Adrian ou Ruben.

    Mais bon, pour une fille, mesurer presque un mètre soixante-dix est déjà un exploit, bien qu’Elise et Ani ne sont pas loin non plus. Et d’après le jeu qui se déroulait sous leurs yeux, on avait besoin de la taille…et de la force.

    « Oh, mais ce n’est pas Clément, là ? »

    « Si », affirma Clara « et il galère grave, c’est ça, quand on n’a pas de force. Pourtant c’est juste sous ses yeux. »

    « Mais tu vois bien qu’il les a bandé », soupira Rose des bêtises de la blonde.

    « Oh, mais non, il a encore changé de direction, l’imbécile ! À droite ! » Lui hurla-t-elle alors qu’elle se trouvait encore à 150 mètres, faisant du coup sursauter autour d’elle au lieu du visé.

    « Tu pourrais éviter de nous déchirer les tympans ? » siffla Scorpius en se massant le lobe.

    « Ah mais là, il est parti trop loin ! Plus à gauche ! » Porta Luxchana.

    « Mais non, tu te trompes, pour lui, c’est bien la droite ! À ta droite, Godage ! » Affermit Sean.

    « Ça ne sert à rien, il faut lui tenir par les mains sinon il n’y parviendra jamais », consolida Stefan.

    « Mais arrêtez, pourquoi vous dites ça ? Il est de votre maison, non ? »

    « Ouais, mais trop balourd. »

    « Et il ne sait rien faire, la preuve. Faites changer de participant, ça fait pitié ! »

    « Trop mesquin et ça se dit patient ? » railla Tyler.

    Finalement les organisatrices changèrent bien le joueur pour plus d’action. Ulysse Bancroft fut choisi.

    « Ouais, Ulysse ! Il est toujours mieux que l’autre », ricana Steph.

    « Et surtout, c’est un joueur », approuva Lux, suffisante.

    « Et alors ? Il n’est que poursuiveur, comme s’il pouvait battre un batteur au niveau de la force », provoqua Clara, orgueilleuse.

    « Eh bien, vas-y montre-nous si tu es si douée », lui défia Sean.

    « Parfaitement, après lui… »

    « Ah, plus la peine », déclara sobrement Wyatt.

    En effet, Ulysse le beau, le bon, a frappé dans la cible dès le premier essai. De l’œuf en carton tombait des confettis, des petits carrés de chocolats, caramels et autres douceurs.

    « En tout cas, poursuiveur ou batteur, rien ne vaut la force d’un sportif. »

    « Surtout d’un joueur », pouffa Lux avant de rejoindre son joueur.

    « Ou il a fait ça juste pour impressionner quelqu’un », marmonna Scorpius.

    « C’est forcément ça », maugréa Clara en toisant son aîné donner un œuf à son rival, Malcom Elton.

    Les deux blonds s’échangèrent un regard dont eux seuls en comprirent le sous-entendu.

    « En tout cas, c’était sympa comme animation ! Et si on faisait un truc pareil pour la fête de départ ? » S'exclama Stefan. 

    Et soudain, l’ambiance devint moins conviviale. Tyler fusilla même son ami du regard, avoir mis sa participation dans un tel projet sans son avis.

    « Genre, quoi ? Tu ne veux tout de même pas qu’on lui fasse une pi- je ne sais pas quoi ? », Cracha le noir.

    « Non, pas ça, mais par exemple la chasse aux trésors que les professeurs nous ont concocté, on peut aussi en faire une à notre sauce pour le mener jusqu’à la salle des fêtes, histoire de bien l’amuser avant de l’émouvoir. »

    « Une chasse avec des énigmes ? Comme aller d’un point A à un point B après avoir résolu C ? » Proposa Tobias.

    « C’est une idée, et puis comme il est directeur des serdaigles, alors il a forcément grande connaissance des problèmes/devinettes », enchérit Rose.

    « On aura qu’à peaufiner tout ça directement après les examens en demandant bien sûr à ce que cela puisse se faire le lendemain. Cela ne va pas prendre trop de temps, disons la matinée, puis on lui fait la fête de départ. »

    « Ça peut se discuter. Mais il faut d’abord penser au trajet qu’on va lui faire prendre. Quel parcours doit-il faire pour lui prendre assez de temps jusqu’à la Grande salle, sans qu’il songe à passer devant, bien sûr », songea Elias.

    « Il faudra mettre des questions pièges, ajouter des passages, quitte à le faire tourner plusieurs fois au même endroit. En tout cas, cela doit lui prendre assez de temps », ajouta Chloé.

    « Mais cela doit surtout l’amuser, je vous rappelle que c’était ça le but. »

    Ils continuèrent à parler du projet jusqu’à la fin des vacances, sollicitant aussi les avis de leur camarade, collaborant aussi. Leur plan prit plus de forme avec les nombreux avis récoltés et bientôt, ils avaient tout trouvé, ne restait plus qu’à mettre en œuvre. Et ça, on pouvait compter sur cette promotion dont les élèves semblaient particulièrement proches, maisons confondues.