• La benjamine Potter

    Octobre

                    La première sortie à Pré-au-Lard se déroula le premier samedi du mois. Tous les élèves au-delà de la troisième année et celle-ci étaient tous impatients de l’évènement à venir. Prévoyaient déjà où aller et programmant les coins à visiter ou établissant les dépenses à faire dans les shop prévue à cette effet. Tous, sauf ceux qui n’ont pas été autorisé à participer, parce que leur parent ne voulaient pas ou parce qu’ils n’ont pas eu le droit. Hein, Albus ?

    « On te ramènera des friandises de Honeydukes, promis ! »

    Mais le sourire de son meilleur ami Wyatt ne fit qu’accentuer un peu plus son humeur maussade. Sa cousine Rose tenta de rattraper le coup.

    « Mais non, Albus n’est pas comme ça, il faut plutôt penser à lui ramener des choses qui lui serviront, comme de nouveaux plumes. »

    " Tenter " seulement. Le brun lui envoya un regard torve. Son frère finit par s’incruster à la conversation en passant ses bras autour des épaules des deux compatriotes de son cadet.

    « Tu es sûr que tu ne veux pas venir ? Je connais un très bon passage secret, Al »

    James avait fait exprès d’user ce surnom car juste à côté se trouvait Alfred Jeskar, qui ne peut non plus les rejoindre car ses parents n’avaient pas signé son autorisation. Cependant, on ignorait si leur ami avait bien demandé à ses tuteurs. Rose sembla scandalisée de la proposition de son cousin plus âgé, toujours aussi immature à ce qu’elle voit, mais ne dit rien étant donné que la proposition était pour son cousin du même âge. Celui-ci ne répondit rien, il était même hésitant quant à la démarche à prendre. Et la rousse s’inquiéta un peu, il n’allait tout de même pas frauder ? Heureusement, elle n’eut pas à découvrir une de ses faces sombres qu’un ange gardien apparu.

    Louis Weasley, cinquième année et préfet des Serdaigle, avait bien l’apparence d’un ange, ses cheveux blonds ondulés et mi long se sont envolés un bref moment pendant qu’il les rejoignait et ses yeux bleus océans étincelèrent à son sourire. Il les interrompu au bon moment pour presser ceux qui allait sortir. C’est ce qui fit décider Albus.

    « Non, je ne préfère pas. Et puis, je peux rester avec Alfred, comme ça. »

    « Et surtout, tu as encore des choses à faire », lui rappela Louis en ayant connaissance de sa punition.

    Albus grimaça, s’en souvenant. Il était consigné, mais pas pour autant libre. En réponse, Louis lui ébouriffa les cheveux.

    « Ne sois pas triste, tout se terminera en 2020 » sourit-il.

    « Ouais, on te ramènera de quoi te distraire pour un certain temps. »

    James lui ébouriffa aussi les cheveux, mais avec plus de force que son cousin chez les bleus, Wyatt envoya une tape à la main aux deux Al et Rose un câlin avant de les laisser. Les garçons restèrent sur place tandis qu’ils voyaient défiler les expéditeurs. Du coin de l’œil, il vit un quatuor passer.

    « Je penserai à te ramènerai un souvenir », promit Elias.

    Albus lui fit un sourire. Scorpius tourna son attention vers lui, avant qu’un sourire moqueur ne s’y affiche. Tiens, depuis une conversation de l’an passé, il a une bonne idée pour ce qui est de lui ramener un souvenir. Quelque chose en rapport avec un bas. Noir. Hem. On n’en dira rien de plus.

    Les deux Al observèrent leur camarade se diriger en file pour prendre la diligence –tiré par des Sombrals mais vu par peu de gens, voire pas du tout- qui les mènerait à l’entrée de Poudlard, celui qui séparait le château du village sorcier Pré-au-lard.

    Ils virent les Révolutionnaires monter dans une calèche en compagnie des cousins Stewart. Rose et Wyatt en compagnie de Tobias et de John, Kenneth et Sean, on savait que quatre d’entre eux partagent un secret. Alice choisit la compagnie de Lolie, étant donné que les seuls personnes avec qui elle traînait étaient tous occupés –soit indisponible, soit déjà entourée-, qui restait avec Matthew, emmenant du coup à eux le reste des gryffondor de leur année, soit Ruben, Adrian et Julius. Bref, la Serdaigle était la bête noire. Mais d’un autre point de vue, ce serait plutôt Lolie question origine, puisque c’est une française. Oui, enfin, on chipote, là. Donc, sans en douter, les quatre rejetons des Serpentards de l’année d’Harry Potter, qu’on nommera Goyle, Malefoy, Nott et Zabini restèrent entre eux, ne laissant aucun intrus dépasser leur cercle de sécurité, ou autre bêtise. James en compagnie de ses deux meilleurs amis Abby et Lucas, dont la première semblent être devenue plus que ça, vu leur main enlacé, et autres camarades. Albus repéra d'autres membres de sa famille dans ce flot d’élève.

    Cependant, ce fut avec colère qu’il vit un visage qui lui inspirait du dégoût. Lui qui en était la conséquence de son confinement dans le château. Mark Ludvian grimpa dans une calèche avec nonchalance, suivi par son compatriote Corentin Williams. Si la plupart se sont tournés à son passage, les Weasley se contentèrent de faire comme s’il n’avait pas existé, car si le sixième arrivait à attirer de l’attention c’était parce qu’il abordait toujours la fameuse trace formé par la pieuvre du cadet Potter.

    Néanmoins, le garçon se consola en se disant que son départ ne pourrait qu’être un bien pour le répit de sa sœur. Par contre, il ne pouvait se permettre de vérifier si Lily était bien en sécurité, car si par malheur des camarades voyaient ceci, ils verront tout de suite que la petite était surprotégée, et ça, c’était bien la dernière chose que la benjamine souhaitait. Le cadet se résigna de confier cette tâche à son cousin Hugo, qui allait profiter de cette journée pour bien passer du temps avec sa cousine, ayant raté la dernière fois.

    Alfred finit par souffler un coup et proposa une partie d’échec sorcier à son ami avant qu’on ne lui confia une quelconque tâche. Acceptant avec joie, les garçons s’éloignèrent de la grande porte, pour rejoindre la chaleur de la grande salle.

               Dans la longue allée de Pré-au-lard, les élèves de Poudlard ont été lâchés par les professeurs surveillants qui leur donnèrent rendez-vous à 17 heures. Libres pour l’après-midi, le troupeau se sépara en plusieurs groupes qui allèrent chacun vaquer à leur occupation. Évidemment, on vit une très grande clientèle dans le haut lieu qu’était Les Trois Balais. Aussi les filles, accompagnés des deux garçons, avaient jugé bon d’y aller plus tard. Beaucoup plus tard, après tout, ils avaient du temps. Mais après, ils avaient un peu du mal à se départager, une voulait d’abord aller dans la boutique qui avait pris la place de Zonko, magasin de farce et attrape –on devine l’identité-, une autre à Honeydukes pour faire un plein de sucrerie –bien qu’aussi rempli que le célèbre établissement-, et une voulait longer d’abord la ruelle pour tout visiter par la fin. Finalement, on décida de choisir le dernier option. Ils passèrent un bon moment dans la boutique Derviche et Bang, au bout de l’allée qui vendait et réparait des objets magiques. Les deux Serdaigle prirent beaucoup plus de plaisir que les quatre autres. Finalement, quand ils voulurent s’en aller, les filles décidèrent de se séparer des garçons, car Emil avait encore des choses à y faire, et leur demandant de se rejoindre à trois heures dans la brasserie. Quand les quatre filles furent à nouveau à l’air libre, deux d’entre elles furent à nouveau tentés de faire aventure solitaire. C’était que l’enseigne du nouveau était assez attrayant. Mais on ne devait pas se laisser détourner.

    « Oh, et si on passait par cette ruelle ? »

    « C’était sur le chemin, de toute façon », répondit Chloé.

    Elles se dirigèrent alors vers la ruelle de gauche, où il ne semblait pas y avoir grand monde. Les passants et clients restaient plus dans la ruelle principale ou pour une raison encore inconnu –et qui vaut mieux rester- dans la galerie d’en face, car au bout, il leur semblait avoir vu quelque chose de rose. Trop rose. Bref, le passage qu’elle avait emprunté était désert, et s’arrêtant au bout, elles comprirent la raison. Il y avait là une tête tranchée d’un sanglier dont le sang gouttait sur une nappe où il était posé. Enfin, c’était ce que montrait l’enseigne.

    « C’est vachement flippant », commenta simplement Harley.

    « Euh…attrayant », déclara Clara après une longue hésitation.

    « Tu veux dire repoussant », la reprit Chloé, dédaigneusement.

    « Allons, il ne faut pas s’arrêter sur les apparences… C’est surement…Aa ! »

    « Quoi ? Quoi ? »

    « J’ai vu quelque chose remuer de l’autre côté de la vitre et… »

    « Ok, très bien, je vous laisse vous débrouiller ! » Lâcha Clara en les plantant.

    Les filles se jetèrent un regard avant de prendre la fuite sur les pas de la blonde. Beaucoup plus rapidement qu’elles ne l’auraient voulu. À l’intérieur de l’auberge, quatre élèves de l’école de magie s’y trouvaient. Une jeune fille rousse se tourna vers son camarade brun, qui riait.

    « Qu’ y-a-t’il, Sean ? »

    « Oh, rien, je me disais juste qu’il aurait été sympas de nettoyer un peu la vitre, mais il semblerait que j’ai effrayé certain passant(es). »

    Et il se remit à rire doucement sous le regard interrogateur de Rose, tandis que Wyatt et Tobias trouvait soudainement le garçon beaucoup plus intéressant avec cette esprit de petit blagueur. La vérité était que Sean Carmichael avait récemment trouvé une passion pour ce qui était de faire quelque frayeur à ces révolutionnaires, comme elles se le plaisaient à se faire appeler. Il adorait les faire prendre la fuite.

    Une fois sortie de l’allée sombre et avoir rattrapé leur amie, elles se jetèrent sur cette dernière et cherchèrent de quoi la faire réagir.

    « Eh bah, vive la loyauté ! »

    « Après ça se dit Poufsouffle, et fier, et blablas… »

    « Oh, ça va, nous ne sommes pas les seuls à l’être, tout le monde l’est, c’est juste qu’on nous colle cette image dessus comme les Gryffondor courageux… »

    « Ou les serpentard lâcheurs », termina malignement Chloé.

    « Non, ça, par contre, vous l’êtes vraiment », dit Claire. Chloé arqua un sourcil.

    « On vous dit ça parce que c’est aussi dû au fait que vous n’avez pas d’autre qualité », ajouta Harley.

    « Bah, vas-y, dis que nous sommes aussi des cancres ! »

    « …Ce n’est pas ce que j’ai dit. »

    Clara se tourna violemment vers les deux en retraite.

    « Je préfère ne pas me mêler à cette histoire. »

    « Et après, on se demande pourquoi on vous dit lâches ! C’est sûr que la loyauté ce n’est pas pour vous. »

    « Euh ! Et si on allait à Scribenpenne ? » Calma Claire.

    Pensant que la solution la plus sage serait d’apaiser la tension montante, Claire tenta une tactique de détournement. Qui marcha à moitié, Clara la fusilla tout de même du regard tandis qu’Harley lui jetait un regard exaspéré, seule Chloé parut amusée de cette réponse comme on pouvait s’y attendre de la bleue. Au final, on s’y consentit puisque dans tous les cas, elles devaient le faire ce tour de l’allée commerçante. La shop était juste en face de la ruelle qu’elles venaient de quitter. C’était un établissement assez vieux –existant déjà au siècle dernier ou plus encore-, l’enseigne représentait une plume et le nom Magasin de plume Scribenpenne.

    En faisant un tour rapidement, elles purent vite comprendre qu’il existait divers plumes, exotiques ou non, et ses parchemins, colorés ou non. Elles décidèrent de prendre chacune une plume à papote de la couleur de leur maison –sous insistance de Claire- et Chloé eut une lubie en prenant un paquet de parchemin de couleur vert parfumé à la menthe. Les trois autres ne la quittèrent pas du regard pendant un long moment et durant le tour chez Gaichiffon, elles guettèrent le moindre de ses faits et gestes. Allant jusqu’à retenir leur souffle dès que la verte s’approchait un peu de trop d’un article qui la rendait suspicieuse. 

    « J’espère que tu ne vas pas avoir une autre fantaisie et t’acheter ces chaussettes qui te font des carreaux à la plante des pieds », finit par dire Harley, moqueuse.

    Chloé fut bien tentée de lui renvoyer que cela lui irait mieux, mais s’en abstint car son regard finit par s’arrêter sur un article qui retint son attention. Un slip kaki dont le tissu pouvait s’allonger à volonté. Elle alla le payer à la caisse. À cette acquisition, ses comparses préférèrent ne plus prêter attention aux emplettes de la Serpentard sinon bonnes pour une migraine et ne plus en ressortir. Pour se changer les idées, Clara les emmena avec précipitation dans la boutique voisine. La nouvelle ouverte il y a moins d’une dizaine d’année. Collexion.

    « Euh, ils ont voulu faire un mélange avec connexion ? » Plaisanta Harley.

    Si elle savait comme elle avait raison. Clara se tourna vivement vers elle, un sourire ravi aux lèvres.

    « Tu peux pas savoir comme tu as juste ! Son nom complet est Collexion Connection, la collection de connexion ! »

    « Oui, je crois qu’on a compris », rabroua Claire qui n’avait pas compris.

    « Non, tu ne saisis pas l’intégrité de l’info ! Je suis en entrain de te dire que ce bazar vend des connections moldu modifié magiquement ! »

    « Quoi, t’es sérieuse ? » S’enthousiasma la chinoise.

    « Mais oui, c’est pour ça que cette endroit est aussi connu que Weasley, farces pour sorciers facétieux ! C’est dans le même registre et aussi émoustillant ! »

    « Je me demande s’ils n’ont pas de collaboration… » Murmura Chloé.

    Sa remarque n’était pas relevé comme ça, au hasard, car son regard avait rivé sur un article qui lui rappelait vaguement une chose semblable dans la boutique de farce et attrape à Londres. Une broche métamorphose. Comme le patch méta, l’artefact avait le don de se métamorphoser en une forme souhaité, mais pas besoin de baguette et de formule, il suffit qu’elle ait un impact pour que la transformation, ordonné plus tôt, se fasse, d’après la notice. L’objet pouvait se mettre sur le vêtement et les cheveux –qui seront une très bonne blague-.

    « Où c’est peut-être mon génie qui inspire des mains créateurs, très bonnes, d’ailleurs », osa Clara, pompeuse.

    « Farceurs, plutôt », rétorqua Chloé.

    « Et puis, ce n’est pas parce que certain article ont des ressemblances qu’il y a forcément un lien à faire, bien qu’oncle Georges apprécie la technologie moldu ses inventions ne sont pas très portés dessus », répliqua une voix derrière.

    Chloé se tourna au son de sa voix. Qu’elle reconnut parmi mille. James Potter.

    « Ah, autant pour moi. »

    L’auburn resta droite comme un i face à l’étudiant plus âgé. Ses amies eurent un sourire amusé à ce réflexe, elles savaient bien que la verte du groupe réagissait toujours étrangement en présence de l’aîné Potter, mais elles ignoraient s’il s’agissait d’amour. En tout cas, il y avait de l’admiration sans aucun doute.

    « James ? » héla une voix féminine.

    Le susnommé se retourna. C’était Abigaël Thomas, officiellement petite-amie de James, qui s’approchait. Le brun lui sourit. Et Chloé n’en fut nullement touchée par cette preuve d’amour dégoulinant, elle remarqua juste un détail.

    « Tu portais des appareils dentaires ? » S’étonna-t-elle.

    Comprenant que c’était à lui qu’elle s'adressait, James eut un sourire encore plus grand, laissant apercevoir qu’effectivement il avait un fil de fer sur les dents.

    « Attends, je vais faire une démonstration. »

    Les filles ne comprit pas où est-ce qu’il voulait en venir, jusqu’à ce qu’elles virent qu’il semblait y avoir de la manœuvre buccale quand elles virent que le jeune homme bougeait la langue comme s’il le passait sous un molaire. Il se tourna alors vers Claire, qui affichait un visage curieux des bleus.

    « 你会买一些物品给我弟吗 ? »*

    La chinoise ouvrit grand les yeux, avant qu’un sourire n’illumine son visage.

    « C’est grâce à cette appareil que tu peux me parler en chinois ? »

    « Rah, ce qui est moins fun avec les Serdaigle, c’est que vous comprenez tout du premier coup ! » Se plaignit James avec un sourire.

    Car il s’agissait là bien de la langue maternelle de l’asiatique, qui n’en apprécia que plus le commentaire, en anglais. Abby s’est enfin approchée du groupe en se dégageant de la foule de client, et donna un coup de coude au bras de son petit-ami qui rit de sa phrase, exaspérée mais aussi amusée.

    « Ah ouais ? Et comment ça marche ? » S’exclama Clara.

    « L’appareil dentucteur a l’apparence d’un appareil dentaire moldu normal, mais il a eu une modification de disposition. Elle ne sert pas à déplacer les dents pour les arranger –car les sorciers ont tous des belles dents (il leur fit un sourire éclatant)- mais plus d’une couverture qui permet de traduire une phrase dans la langue qu’on veut », expliqua James avec altruisme.

    « Ah, d’ailleurs, il y’en a qui a été élu belle dentition cinq fois de suite il y a vingt ans », commenta simplement Harley.

    « Oh, ne m’en parle pas, et dire qu’il sortait de notre maison », soupira Claire.

    « Quoi, tu as honte ? » Nargua Chloé. Gilderoy Lockhart était tout de même un sacré numéro.

    Son amie n’eut pas le temps de répondre –de toute façon rien de pertinent- que son autre amie blonde clama :

    « Oh, dis une phrase en italien pour voir ! »

    Le cinquième eut alors à nouveau le même manœuvre que tantôt et dit :

    « Provare Stamberga Strillante. »**

    Et si aucune des filles n’en comprirent un mot, Clara éclata de rire, les faisant sursauter. Elles se tournèrent vers leur amie, tandis qu’Abby regardait James avec de gros yeux.

    « Qu’est-ce qu’il y a de drôle ? »

    « Oh, rien, c’est juste que j’ai trouvé ça amusant qu’il parle en italien ! »

    S’échangeant un regard, elles éclatèrent tous de rire, faisant hausser les épaules du concerné. Effectivement, avoir les accents était une chose mais les intonations étaient assez comiques venant d’un anglais comme Potter.

    « Bon, t’inquiète, je vais faire comme tu as dit ! » Répondit Clara.

    « Moi aussi, je vais faire un tour », fit de même Claire.

    Ils se séparèrent dans les rayons et Chloé se tourna une dernière fois vers le couple pour entendre un reproche de la part de la fille qui se plaignait que Lucas [Dixon, meilleur ami de Potter] le cherchait. En s’enfonçant dans la grotte au trésor, les filles en furent vraiment éblouies par toutes ces artefacts magiquement moldu. Surtout Claire, on l’entendit pousser de petites exclamations à chaque babiole. On en eut d’abord droit à cause des lentilles Vision. Bon, le nom est naze, mais ce n’est pas ça qui compte. Les paires de lentilles couleurs qui, une fois mis, donnaient au porteur l’effet d’avoir les paupières ouverts, alors que ce n’étaient que ces vers de contacts qui transparaissait à travers la chair.

    « Il faut que je les achète, ils vont trop me servir en cours de métamorphose. »

    Pour la théorie. Eh oui, qu’est-ce que vous avez cru ? Pas en histoire, personne ne ferait une chose pareille au professeur Hopkins. Trop sympas, la-çui.

    « Moi, je pense que ça servirait surtout pour Alice », commenta Clara.

    « Ah oui, tu veux parler de ses yeux vairons ? » s’Assura Claire « Mais ça ferait trop bizarre quand elle aura les paupières baissés, il n’y aura qu’un œil ouvert. »

    Se disant, elles se mirent à se l’imaginait dans la tête. Ç’aurait été hilarant.

    « J’ai entendu. »

    « Ouah ! » Cria Claire.

    Elle sauta sur le côté en entendant la voix de la concernée qui lui soufflait à l’oreille. En effet, Alice Heartfilia était dans la même boutique et même rayon tant qu’on y est. Par ailleurs, si elle était qualifiée de discrète, c’était un don qui lui servait beaucoup comme elle arrivait à se faufiler n’importe où sans qu’on ne la remarque. Pour faire peur à ses camarades.

    Après leur avoir expliqué qu’elle avait perdu son groupe composé de Gryffondor, « pas étonnant » pensèrent les filles, la Serdaigle suivit le quatuor pour le reste de la visite. En restant aussi silencieuse qu’elle était capable.

     « Tiens, mais qu’est-ce que c’est ? »

    « Ça, tu le sais assurément, on en voit tous les jours en botanique ! »

    « Oui, je sais que c’est un pot de fleur, mais quelle sont ses spécialités ? »

    « Bah, faut lire la notice, dans ce cas », les admonesta Chloé.

    Ce n’était pas croyable comme elle traînait avec des pas doués. Elle retourna le pot, qui soit dit en passant était doux comme de la laine au touché, cela lui rappela une chose : elle en avait déjà eu affaire à ça. Puis en lisant, elle s’en souvint. En se tournant vers la bleue, elle le brandit sous son nez et demanda :

    « Dis quelque chose. »

    « Euh…lentilles de contact », bredouilla Claire, surprise.

    Chloé pointa sa baguette sur un pétale et un son en sortit.

    « Euh, lentilles de contact », répéta une voix douce.

    « Oh, je sais, c’est un fleur mécanique qui marche avec des piles ! »

    « A l’origine, on s’en servait pour qu’il chante des chansons aux gosses, mais là il servirait plus d’un perroquet », compléta Chloé.

    « Très utile pour les révisions », marmonna Harley.

    On passa au boomerang qui servait de projectile, quand on l’envoyait à un certain endroit, et à l’aide d’une mini manette, on le maniait de sorte qu’un des deux pâles pouvaient lâcher des potions sans se faire soupçonner. Ou des plantes/ ingrédients. Il eut des stylos ou crayon qui changeait de couleur quand on leur énonçait, de montre moldu à propriété charme de bouclier. De pince capture à distance, de tube de peinture aux mêmes effets que le boomerang, de pipette absorbeur d’ingrédient ou plante. Bref, tout sorte d’objet du quotidien pour les moldu qui ont à présent des usages magiques.

    Ensuite, il eut des produits électro quelque chose. Ménager par exemple, un aspirateur qui avait la même fonction que la pipette, mais agissait sur des objets plus volumineux. Cela marchait comme un vrai aspirateur, mais bien sûr comme deux d’entre elles ignoraient totalement ce que c’était que cela, les deux autres expliquèrent. C’est un appareil de la taille d’une caisse –bien sûr, on pouvait modifier sa taille magiquement, il le faut même- et quand on appuyait un bouton, le tuyau absorbait l’objet visé et gardait la chose jusqu’à ce qu’on l’ouvre, cela servait comme d’une malle qu’on utiliserait pour se faire « inaperçu » par les moldu. Il y a aussi des électroniques, qui s’usaient normalement avec de l’électricité et/ou des piles de batterie. Par exemple un magipod, ceci est un iPod qui diffuse de la musique avec des écouteurs, on pouvait aussi choisir le morceau que l’on souhaitait en énonçant le titre ; ou de la tablette M, tactile et reconnaissance vocale, c’est l’équivalent d’une plume à papote sur un parchemin, mais là c’était un drôle de plastique tout plat avec un écran qui affichait de temps en temps l’heure ou autre ; ou encore des portables doubles comme des miroirs à double sens, seulement les propriétaires ne pourront se voir qu’une partie du visage, le truc serait surtout d’utiliser la voix ; un robot télécommandé commandé à distance, vendu avec une paire de lunettes de soleil pour voir l’itinéraire de la machine, très bon pour surveillé et enregistrer des conversations douteuses. Aussi penser à changer de marionnette, si besoin.

    Puis on passa sur divers autre gadget, comme de la pâte d’amande non-comestible –sinon intoxication- maniable et métamorphosable en projectile.

    « Ah, je me souviens d’avoir fait un coup pareil avec de la magie accidentelle. »

    Puis on se demanda si c’était vraiment un accident, mais à la vue du sourire rêveur de Clara, les filles eurent vite leur réponse.

    Elles survolèrent les masques modifiants les traits du porteur. Il suffisait d’étaler de la crème taupe sur toute la surface du visage et attendre trois minutes afin que la métamorphose se fasse. Mais cela ne dure qu’une heure. Enfin selon la couche posée. C’est un objet de quoi faire rougir les métamorphomages. Elles finirent par arriver à l’article le plus populaire de Collexion Connection.

    « Oh, c’est ça ! Il nous faut ça pour offrir à ceux qui ne peuvent pas venir ! »

    Les filles avaient tous les regards rivés dessus. Le doigt de Claire ne dérangea même pas leur vision. L’article final, une maquette de la même dimension qu’un plateau d’échec, ou peu plus long, un peu plus volumineux avec plusieurs pièces de mesure miniaturisé des établissements. C’était la représentation parfaite du célèbre village sorcier Pré-au-lard. Et le comble, c’était qu’il était aussi composé d’animation, on pouvait de temps en temps voir les patrons sortirent de leur magasin et qui faisaient signe ou sortaient des paroles plus ou moins intelligibles.

    « C’est vrai, ça fera un très beau souvenir », admit Harley.

    « Mais ce n’est pas donné », remarqua Chloé.

    « On s’en serait douté, c’est tout de même un ouvrage de haute qualité. »

    « On cotise ? » Proposa timidement Claire.

    Silence. Harley pesait le pour et le contre. Chloé semblait aussi hésitante, après tout qu’y gagnait-elle ? Et Clara était encore dans un autre dilemme.

    « Moi, ça ne me dérange pas, mais je voudrais aussi me payer ces mines ensorcelés, ça peut être vachement cool si on pouvait aussi métamorphoser. »

    Seule Alice restait silencieuse car elle calculait tout ce qu’elles pouvaient mettre.

    « Même si on donne chacun du notre, je pense qu’on n’aura toujours pas assez », dit doucement Alice.

     « Et puis, avec notre budget, ce sera juste pour le reste », ajouta Harley.

     « Ça veut dire non ? »

    On ne lui répondit pas tout de suite. Alors qu’elles restaient encore silencieusement, voire religieusement, devant la reproduction miniaturisée du bourg, on les interpela de derrière.

    « Qu’est-ce que vous faites plantés là, les filles ? »

    Tobias Finnigan envoya une tape à Clara qui la regarda longuement sans rien dire. Les autres guettaient plutôt l’arrivé du reste de la bande où il manquait seulement Albus, dont on parlait. Et de l’autre Al.

    « Qu’est-ce qu’il y a ? On dirait que vous avez assisté à un enterrement. »

    La blague de Wyatt ne leur parvint pas comme il souhaitait. La mine de Claire pâlit, tandis qu’Harley se refrognait et que Clara se mordillait la lèvre inférieur, Chloé ne semblait pas désapprouver le terme et Alice eut l’air peiné. Seul Sean eut envie de rire pour plus tôt, avec l’incident de la vitre dans la Tête du sanglier.

    « Le mot est absolument bien choisi. »

    « Quoi ? Vous allez enterrer qui ? » S’étonna Rose.

    « Et surtout où dans ce village ? » Ajouta Tobie.

    « Bah, en fait, c’est le village qu’on va enterrer. »

    « Quoi ? » Quatre paires d’yeux se posèrent sur les cinq filles.

    « Vous voyez cette maquette, on avait eu l’idée de l’acheter pour l’offrir à ceux qui n’ont pas eu la chance de venir au village. Seulement, on n’avait pas assez.»

    « Alors, c’est un peu comme si on l’enterrait… »

    Le nouveau quatuor se pencha à leur tour pour voir la représentation du village. Fascinés par cette composition, ils trouvèrent eux aussi l’idée bonne.

    « On cotise, alors ? » Proposa Wyatt.

    « C’est ce que j’avais dit », marmonna Claire.

    « Tais-toi, on n’était pas assez », lui répondit Harley sur le même ton.

    Ils passèrent alors à l’achat et le gérant eut un sourire amusé en voyant l’assemblement d’élève qui donnait chacun un peu de sa possession. Au moment du reçu, il leur donna aussi une carte qui leur permettait indemnité, si fidélité. À la moldu. Les enfants, souriants, quittèrent l’échoppe, satisfaits de leur emplette. Entendant le gong sonnant trois fois, ils se dirigèrent alors vers l’établissement de rassemblement et de détente pour se poser et boire un coup. Les trois balais étaient étrangement moins rempli, mais tout de même un peu, tout juste pour qu’ils puissent tous se poser ensemble à une table. Heureusement, les cousins Stewart avaient la bonne idée de s’installer au fond à une grande table ronde. Les neuf troisièmes années s’y dirigèrent et se placèrent soit sur les chaises déjà présents soit en récupérèrent un peu ailleurs.

    En les voyant arriver comme un gang qui allait soutirer des places, les danois eurent le réflexe de se décaler au coin pour plus de confort d’installation. Ils étaient donc posés ainsi : Ionise, Emil, Claire, Harley, Chloé, Clara, Tobias, Wyatt, Rose, Sean et Alice. On aurait presque pu dire que c’était un regroupement comme on pouvait en voir au château –le souvenir d’un jeu se déroulant un certain février 2019 ressurgit-, mais il manquait Albus et le Poufsouffle était encore tout nouveau. Ils commandèrent leur boisson à madame Rosmerta, la gérante qui bien qu’âgée restait une charmante dame, la bièraubeurre revenant le plus. Pendant la consommation, les deux ignorants remarquèrent bien une chose.

    « C’est quoi, ce gros paquet ? »

    Un sourire leur fleurir sur les lèvres, comme s’ils n’attendaient que cette instant.

    « Un cadeau qu’on a payé ensemble. »

    « Ah, je vois, un cadeau commun. »

    Les garçons s’échangèrent un regard en se souriant.

    « Bon, quand vous aurez fini… »

    « On ira à la confiserie Honeydukes ! On n’a pas eu le temps d’y passer. »

    « Oui, pourquoi pas. Ensuite ? » Haussa Emil, indifférent des choix des filles.

    « À la cabane hurlante ! C’est une véritable attraction, là-bas ! »

    « Et après, vous voulez aller autre part ? »

    « Non, on aura tout visité, je crois. »

    Sauf la Tête du sanglier, mais ça, c’était un secret. Confiant Sean inconsciemment, qui en riait bien derrière sa choppe. Après il y avait aussi Chez madame Pieddodu, mais ça, personne ne le saura.

    A 17 heures, Neville Londubat et Filius Flitwick vinrent au point de rendez-vous pour rechercher les élèves. On dut attendre un peu pour que tout le monde soit présent –et ils étaient beaucoup-, puis le groupe se mirent en chemin pour retourner dans leur foyer de l’année. Quand tout le monde fut introduit dans l’école, il eut encore des divisions, où les plus âgés préfèrent le parc et les plus jeunes l’intérieur. Le groupe de troisième se décida d’emmener leur colis dans la tour des Serdaigle, où les receveurs appartenaient de cette maison. Cependant, il n’y avait personne. Claire se dévoua pour chercher les deux AL.

    Quand elle descendit dans la grande salle qui a cette heure-ci devrait être vide, le repas du soir n’étant que dans une heure, largement de quoi s’occuper, elle rencontra sur le chemin les jumeaux Scamander.

    « Qu’est-ce que vous faîtes ? »

    « On teste la mine enchanté que nous a offert Clara… » Répondit le premier.

    « Elle nous a dit que cela nous aiderai pour nos inventions », compléta l’autre.

    « Ah, oui, je vois », fit doucement la chinoise et intérieurement elle fit le lien avec tantôt « Bon, amusez-vous bien ! »

    Tandis qui lui souriaient, elle vit par-dessus son épaule que la mine consistait un disque noir posé à même le sol, ayant un bouton et que s’ils y mettaient une pression quelque chose d’étrange et translucide apparaissait. Elle ne s’en préoccupa pas plus et arriva dans la grande salle. Visiblement, c’était rempli même le week-end, les gens préféraient se regrouper dans un endroit spacieux avec des échos, plutôt qu’au calme dans la bibliothèque. Sur une des quatre longues tables, au bout de celle-ci, étaient attablés deux garçons jouant à l’échec sorcier. Un roux et un brun, tous deux concentré sur la partie. Claire s’approcha de ses deux camarades qu’elle recherchait, mais avant qu’elle ne puisse les interpeler, quelqu’un la devança par derrière.

     « J’ai failli dire que vue de loin on aurait pu vous prendre pour deux des trios d’or, Ron et Harry aussi avaient l’habitude de jouer ensemble au échec. »

    Albus et Alfred relevèrent la tête et virent leur professeur de botanique Neville. Ce dernier leur sourit tendrement.

    « Mais ce n’est pas possible puisqu’Harry avait des lunettes et Ron était plus roux que toi, Al. »

    Ils eurent des sourires complices avant que l’enseignant ne les laisse pour s’occuper. C’est là que les garçons la virent. Leur camarade fut d’abord discrète, ne voulant pas trop attirer l’attention sur elle et leur demanda s’ils en avaient pour longtemps. Haussant les épaules en se disant qu’ils ne termineraient probablement pas la partie dans ce château, ils décidèrent d’en rester là. Lançant un sortilège de rangement, les pièces ainsi que le plateau s’abandonnèrent dans les bras d’Albus et les garçons suivirent la jeune fille qui les mena dans la tour des aigles. Sur le chemin, Claire leur demanda ce qu’il avait voulu dire par ne pas pouvoir terminer la partie.

    « Il nous était impossible de faire une partie en entier. D’abord, il eut l’arrivé d’un message –on se demande pourquoi à cette instant- demander l’état d’Albus, puis on lui demanda d’accomplir une tâche de métamorphose, et après on a dû affaire à la bande de première année qui faisait beaucoup de bruit. »

    « Heureusement que Lily n’en faisait pas partie », dit seulement l’intéressé.

    « Ah ok », répondit alors simplement la fille.

    Le reste du trajet se fit en silence jusqu’à ce qu’ils rencontrèrent –à nouveau pour Claire et les garçons qui se sont vus toute la journée- les jumeaux. Les saluant rapidement, ils les dépassèrent. Arrivant devant le heurtoir en forme d’aigle, celle-ci sorti d’une voix douce l’énigme à leur venu :

    « Qu'est ce qui est absurde dans la vie ? »

    Les trois bleus eurent un temps de réflexion, chacun cogitant une réponse.

    « Nous naissons pour mourir. »

    « Bonne analyse. »

    La porte s’ouvrit, laissant passer les trois nouveaux venus. Qui furent accueilli par un groupe hétérogène. Chacun allant de son commentaire, Albus remarqua bien qu’ils n’étaient pas tous de sa maison, mais qui s’y sont infiltrés pour il ne savait quelle raison. Il passa néanmoins outre, en voulant savoir pourquoi les avoir rassemblé. Tout d’abord, ils leur proposèrent les friandises qu’ils avaient acquie à Honeydukes, ils prirent quelque temps pour déguster les différents saveurs et douceurs des friandises. Et puis on passa à l’ouverture des cadeaux, même s’il ne s’agissait pas d’un quelconque évènement, enfin si, la première sortie à Pré-au-lard. Comme promis, Rose lui avait offert une plume aux ailes majestueux appartenant à un faucon de Scribenpenne. Elle lui jeta un regard entendu et ils se comprirent d’un sourire. Tobias lui avait pris des moufles à trois doigts de Gaichiffon, dont il se marra pendant deux bonnes minutes et Wyatt lui dit qu’il l’avait envoyé dans l’après-midi. Les deux AL eurent un éclair de compréhension en jetant un regard superbe au blond cendré, qui leur fit son plus beau sourire. Elias lui offrit un livre de sort. Littéralement, c’était un bouquin qui, dès qu’on ouvrait une page, pouvait intercepter un sort ou en lancer. Il les remercia tous du fond du cœur d’avoir pensé à lui. Mais ce n’était pas encore fini, les Révolutionnaires étaient encore à côté à trépigner.

    « Tiens, ça, c’est la part de tout le monde pour vous deux ! »

    Alors les deux diminutifs identiques déballèrent le paquet en furent tout simplement envoûtés. Un long chemin traversait le village en deux, où se bâtissaient plusieurs établissements avec leur enseigne dont on pouvait mieux distingué en pointant la baguette dessus. Quelque fois, s’ils attendaient assez longtemps, ils pouvaient voir des personnages sortir de ces boutiques et alors ils supposèrent qu’il s’agissait des gérants.

    « Ici, comme tu l’as compris, c’est la cabane hurlante avec les cris qui en ressortent, évidemment tout entrée est condamnée ; Les Trois balais avec madame Rosmerta qui vient saluer sa clientèle de temps en temps ; le bureau de poste que Wyatt connait bien, allez savoir comment ; Honeydukes avec toutes les sortes de friandises qu’on a pu quérir dans nos moyens ; Collexion Connection où on a acheté la maquette ; Gaichiffon que Tobias a passé un bon moment en cherchant tout ce qui a pu l’amuser ; Scribenpenne où j’ai pu te prendre ta plume ; Derviche et Bang qui vendait des antiquités et réparait aussi des objets et la Tête du sanglier où –attention- j’ai pu vous prendre ces bouteilles de Bièraubeurre ! Aller, régalez-vous ! »

    Remerciant sa cousine et camarade rousse, les deux se servirent de leur carafe de la fameuse boisson appréciée de la population sorcière.

    « Ah, on peut emporter de la bièraubeurre ? » S’étonna Claire.

    « Oui, à condition qu’on amène nous-mêmes nos bouteilles, je ne veux pas être malpoli mais les verres de là-bas ne sont pas, comment dire…, très propres. »

    « C’est surtout l’établissement en lui-même qui n’est pas propre », fronça Chloé.

    « Certes, mais ça reste un pub comme Les Trois balais… »

    « Vous n’y êtes pas allé, les filles ? » Demanda Tobias, les taquinant.

    Il eut comme un froid. Les filles ne purent croiser aucun de leur regard.

    « Oh, on n'a pas eu l’occasion… »

    Et heureusement Sean Carmichael n’était pas dans l’assemblé mais dans sa salle commune à lui, sinon il leur aurait ri au nez, se moquant de leur petite nature.

    « Et cette boutique ? »

    On tourna tous le regard vers le doigt pointé d’Alfred. La dernière boutique que Rose avait volontairement omise. Dans la ruelle à côté de Scribenpenne, même comme ça, on pouvait supposer la couleur rose qui en ressortait.

    « Oh… tu ne veux pas savoir… »

    Derechef, les filles fuirent les regards alors que les garçons émettaient des ricanements. Alfred et Albus s’échangèrent un regard perdu avant de se tourner vers Alice, qui était restée silencieuse, pour changer. Celle-ci eut aussi une réaction inattendue, elle esquiva leur question en détournant, verte. Puis des rires éclatèrent en se rendant compte que leur comportement était ridicule. Ils restèrent à contempler la petite représentation encore un moment avant que finalement, le groupe descende pour aller dîner.

    On amena alors la découverte dans le dortoir des garçons, dont la jolie reproduction trônera sur la table de chevet d’Alfred.

             Quelque jour plus tard fut l’évènement macabre. Dans la journée du 31 Octobre, une nouvelle sortie à Pré-au-lard était organisée en laissant encore les premières, deuxièmes et années plus hauts non-autorisés à sortir dans le château. Au moins, ils pouvaient se consoler en disant qu’ils auraient plus de temps pour préparer leur costume pour le soir. Non ? La veille de Toussaint de 2019, il eut encore des élèves extravertis qui vinrent à la soirée déguisés.

    Les deux seuls troisièmes années à la même diminutif s’étaient mis d’accord pour se déguiser pareillement. Ils ne savaient pas encore en quoi, mais ils finiraient bien par trouver à force d’essai… magique, évidemment. Ils étaient dans une école de magie que diable, autant en utiliser ! Surtout quand c’était illimité. Ils avaient décidé de s’inspirer de tous les matières enseignés.

    Alors dans un premier temps, sous l’assistance du professeur Malone, les garçons avaient essayé de faire des filtres de couleur, pour coloré les cheveux ou une partie du corps, voir faire du liquide du solide et coller sur le déguisement, ce qui donne l’effet de quelque chose de gluant qui dégouline… berk. Puis, ils étaient partis voir le professeur Londubat –cette fois-ci, c’était Sylvie Kurt et Wayne Hopkins qui se chargeaient d’accompagner les élèves- de leur en parler de quelle plante qui pourrait bien aller à ce jour, Neville leur conseillèrent de prendre un Mimbulus Mimbletonia, sa plante fétiche, et d’en avoir un morceau sur eux, comme ça, dès que quelqu’un leur touche de l’empestine leur serait projeté, ce qui était en soi une perspective assez répugnant et donc traumatisant. Trouvant l’idée attrayante, les garçons s’en procurèrent une petite réserve avant de retourner dans leur quartier, qui était leur salle de commune. Car à leur grand dam, ils n’avaient pas vraiment l’esprit aventureux pour aller se chercher une base secrète dans le château. Ils prirent alors d’ancien costume et décidèrent de leur jeter quelque sort pour avoir des changements, un peu déchiré, un peu large, un peu décousu ou encore un peu désordonné. Ils s’essayèrent même à la métamorphose même si en vrai, Albus faisait un peu tout, étant le féru.

    Voyant à quel point le jeu de son cousin semblait amusant, Hugo eut envie de les rejoindre et amena Maxime à participer. Ils n’étaient pas de grande utilité question pratique, mais en ce qui concernait théorie, ce n’étaient pas des idées qui leur manquaient ! D’ailleurs, une grande partie des inspirations de costumes venaient d’eux. Puis, voyant qu’il manquait des avis féminins –et surtout de la présence- les deux premières années allèrent chercher leur amies. Plus tard, ils se rejoignirent dans la grande salle où avec l’esprit critique de Lily et Louise, les garçons allèrent encore plus loin. Il eut encore plus d’échange d’idée, d’autres élèves ont également participé, voir même demandé des commandes –gratuits-.

    Il y avait de tout, des lambeaux de zombies, des capes monstrueuses de vampires, des cornes chimériques, tout une hybridation de créature. Par exemple, se trouvait là une création à la métamorphose de trois têtes de canidés -cerbère. Puis, trouvant qu’il n’avait pas fait grand-chose, Alfred eut l’idée de faire des dessins –un domaine où il se débrouillait mieux que son ami- qu’il ensorcela sur des costumes pour avoir de l’animation. On pouvait alors voir des déguisements au premier abord plus ou moins vierge avant qu’un étrange emblème se déplace sur l’habit comme pour surprendre les spectateurs. Cela avait plus des airs d’une robe à l’apparence originale, alors certains critiqueurs avaient demandé à ce que la robe ait aussi des effets, comme se déchirer d’un coup pour faire apparaitre des dents fourchus. Dans le genre gentil-méchant.

    À la fin de la journée, avant que les autres ne reviennent, les costumes furent distribués à tous ceux qui avaient participé à la création, donnant des idées ou parfois donnant un coup de main –même si pour certain, on a dû les reprendre. Ils en avaient fait tellement qu’il en restait encore une bonne vingtaine. Ils en feront une distribution dans la salle commune.

    Quand ils se dirigèrent au sommet de la tour des Serdaigle, ils rencontrèrent les jumeaux Scamander. Lysander demandait à son frère de lui filer un coup de main pour chercher un Kirby bleu et Lorcan lui répondait qu’il n’était plus possible d’en trouver à cette heure-ci, alors il valait mieux se contenter d’un Rab le ronge. Al et Al s’arrêtèrent un moment en s’échangeant un regard. Ils ne se dirent rien, juste un regard entendu. Ces deux-là, pas de problème, ils se trouveront un costume au moment venu, pour l’instant il ne fallait pas les importuner dans leur chasse à… on ignorait quoi, mais on les encourageait.

    Finalement, tout leur costume finirent par s’envoler en un clin d’œil, pourtant il y’en avait près de vingt. Bref, ils filèrent comme des petits pains chauds. Des membres de sa famille –sa principale clientèle- vinrent les féliciter de leurs beaux travails. Louis, ayant opté pour un robe dessiné et métamorphosable car passionné de dessin et d’art, fut impressionné par les coups de plume du roux et proposa à Alfred de passer dans le club d’art et musique, dont les séances se déroulaient le jeudi de midi trente à une heure. Roxanne fut très contente de son costume de Lamia/alligator et autre créature mythique, avec les cornes lunaires qui allaient avec. Dominique, le plus âgé des Weasley mit en avant les cheveux roux caractéristiques –teintures de philtre- et prit un costume d’un hunter avec pour arme ceux de Wolverine, il félicita les aptitudes des garçons en passant. Fred avait déjà son costume d’elfe des bois, comme accessoire il avait un arc et un carquois, mais il ne dit pas non au masque d’Hannibal modifié à la Hollow d’un bouquin nommé Bleach –dixit Maxime, un fan des travaux des bd japonais. Lucy et Molly furent enchantées de savoir que leur cousin et son ami avait pensé à faire des costumes semblables mais tout aussi différents. Les jumelles de The Shinning, robes tâchés de sang, à la couleur semblable et aux effets tordants. Pour son frère, Albus écouta les recommandations de Louise et Lily, qui ayant vu un thriller fantastique Van Helsing, et fit les costumes comme les filles lui avaient décrites. C’était donc avec la panoplie de Gabriel Van Helsing et d’Anna Valérius qu’il accueillit James et Abby.

    « Et tu fais tout ça gratuitement ? » Demanda Abigaël.

    Acquiesçant, le cadet sentit la pique de l’aîné qui n’allait pas tarder.

    « Ha, tu n’as vraiment aucun sens des affaires, mon pauvre », soupira James en secouant la tête de droite à gauche. Néanmoins, il prit les costumes et lui envoya une tape dans l’épaule pour le remercier.

    « C’est vrai, c’était gentil de ta part de t’être autant investit », dit Rose.

    Elle avait déjà son costume de zombie comtesse. La rousse leur emprunta cependant du colorant vert pour en passer sur un tiers de son visage, la rendant plus réaliste. Sa robe avait des traces de griffures qui faisaient que quand elle marchait il y avait des tissus qui voletaient derrière elle.

    « On avait rien d’autre à faire », haussa-t-il les épaules.

    Tobias leur avait demandé une grande compresse. Enfin, un costume de pansement et il se piquerait d’un –faux- seringue. Wyatt en voyant le costume de Dark Vador –modifié, il envoie de l’empestine dès qu’on le touche- fut indigné.

    « Attends, tu ne vas tout de même pas me filer ça ! Ça risque de cacher mes beaux cheveux ! »

    « Encore un peu et je te confondrai avec Narcisse, d’ailleurs, c’est plutôt une bonne idée, non ? » Plaisanta Rose.

    Les garçons la regardèrent un peu étrangement, elle toussota et leur tourna dos.

    « Bien sûr que non, je t’en ai gardé un spécialement, comme je savais que tu n’étais pas du genre à penser préparer ce genre de chose.» Répondit Albus.

    Il lui tendit des vêtements blancs pliés. Quand il prit par le haut pour le déplié, Wyatt resta sans voix. Il se tourna lentement vers son meilleur ami, s’assurant qu’il ne rêvait pas. Le brun lui sourit angéliquement.

    « Ah, bah, ça te va bien aussi », commenta Rose.

    « Tu n’étais pas en train de bouder, toi ? » Lui demanda-t-il après un silence.

    « Rho, sois pas mauvais joueur, il t’ira très bien ce costume d’ange ! »

    En effet, ce qu’Albus avait eu comme idée pour Wyatt fut un costume évangélique. Ou presque. Grâce à sa chevelure cendrée, la robe blanc immaculée comme un drap lui irait parfaitement. De plus, quand il le revêtait, des ailes se déployaient dans son dos. Mais si on ne tenterait ne serait-ce qu’une approche, ces derniers prenaient feu et partaient en cendre, comme un ange déchu. Par contre, en attendant un peu, les plumes des ailes renaissaient de leur cendre, tel un phénix. Ça ferait vachement bien, non ?

    « Et puis, ça met en valeur tes cheveux, que demander de plus ? »

    Albus n’attendit pas la réponse et se dirigea vers une silhouette qu’il avait vu entrer dans la salle commune. Il fallait qu’il parle avec Elias Nott.

    « Elias, rend-moi un service et donne-ça à Hyperion, s’il te plait. »

    Depuis qu’Albus s’était plus ou moins rapproché de Scorpius Malefoy, il eut comme un accord tacite entre les deux garçons. Au lieu de s’appeler par leur prénom usuel comme le faisait tout le monde, entre eux, ils s’appelaient par leur deuxième nom, bien souvent oublié. Et puis, ils étaient proches, maintenant. Enfin assez pour qu’il lui fasse un cadeau en dehors de son anniversaire –en plein été-. Elias regarda un moment le paquet tendu par le brun et jeta un coup d’œil par-dessus son épaule. Le reste du groupe avait le regard rivé vers eux, et se postaient devant une table où s’étaler encore quelque costume –Dark Vador. Le sang-pur comprit rapidement et écarquilla des yeux.

    « Non, je ne crois pas que ça va lui plaire », secoua Elias avec ahuri.

    « Si, si, j’insiste, c’est pour lui remercier de…ce qu’il m’a ramené… »

    De Pré-au-lard, il n’eut pas besoin de terminer sa phrase que les deux garçons étaient sur la même longueur d’onde. Eh oui, Scorpius Hyperion tenait toujours parole, même si en vrai, il ne lui avait rien promis. Mais s'étant dit pour lui-même, il accomplit son objectif. Albus reçu donc son présent le lendemain de la première sortie par colis matinal. Il eut le rouge au joue en découvrant un bas bleu marine dans le paquet, sans signature ni message, mais la vue du sourire amusé de Scorpius lui convainquit sur l’expéditeur. Vraiment, Albus n’était pas un garçon rancunier, seulement il voulait tout de même montrer que ce « cadeau » lui avait fait quelque chose, et qu’il n’oubliait pas.

    « Et puis, tu n’as rien à craindre, ce n’est pas quelque chose de ridicule. »

    Haussant les sourcils, Elias voulait s’en assurer parce qu’il ne voulait pas recevoir le courroux de son cousin car il aura été complice.

    « Enfin, je crois. »

    Le blond eut l’air craintif. Le brun se força de sourire.

    « Aller, ne t’inquiète pas s’il ne veut pas le mettre, il te suffit de l’ouvrir et le poser tout près de lui. »

    Elias le regarda de façon incrédule. Albus cessa de sourire et tendit un autre tas.

    « Bon, tiens, pour remercier de m’aider. »

    Il lui fourra les deux paquets dans les bras sans attendre de réponse, car c’était vrai quoi, ce n’était rien d’embarrassant ! Enfin, il croit. Bref, il ne voyait pas pourquoi il se prenait la tête, alors qu’il avait encore d’autre chat à fouetter. Hem, non, pas Cheshire. Il voulait juste dire que son costume à lui sera un chat. Oui, Alfred et lui s’étaient finalement mis d’accord là-dessus, ils iront costumer en chat. Un habit qui leur collait à la peau pour n’en faire qu’une, avec une capuche dont les oreilles pendant, une queue au bout et des gants pour en faire des pâtes à coussinets. Ils seront adorables.

    En s’approchant de sa bande, il vit que le dernier costume de leur invention avait été pris. Par Alice, il lui envoya un regard surpris, dont elle répondit d’un sourire avec les joues rouges. Puis il se mit à penser à ce qu’avaient finalement pris Hugo et Lily et leur ami. Hugo était en Cavalier sans tête, parce qu’il était petit et que donc, il pouvait se faire passer pour ne pas avoir de tête. Hem. Maxime était en Kenpachi Zaraki. Parce qu’oui, apparemment les cosplay sont aussi des costumes –il y a le même radical, alors…- et puis ce personnage, il faisait peur. Bref, Lily et Louise étaient en monsieur et madame Patate. Juste la tête, ce qui avait de quoi être effroyable, non ?

    Et il se souvint. Il lui restait encore un déguisement. Il la prit discrètement, car en fait, même Alfred n’en savait rien, et prétexta se rappeler d’une chose et d’aller l’accomplir d’urgence, il les laissa sans attendre de réponse. Dévalant les escaliers magiques jusqu’à la grande salle, il chercha sa cible du regard, ne la trouva pas et partit ailleurs. Rapidement et sans perdre de temps. Pour une étrange raison, il se dirigea vers le deuxième étage de l’aile ouest. C’était un peu comme leur « repère ». Il la trouva, en compagnie de ses amis. En discussion.

    « Écoutes, il faut que t’arrêtes de te voiler la face ! Regarde un peu les autres ! »

    C’était Harley, elle semblait exaspérée et s’adressait à Claire. Qui ne bronchait pas. La chinoise avait les bras croisés et faisait face à ses trois amies. Les cousins Stewart étaient à l’écart, adossés à une porte –surement un ancien repère inusable- et semblaient aussi très ennuyés.

    « Je ne changerai pas d’avis, on s’était mis d’accord. »

    « Théoriquement, on a dit oui à l’unanime pour le porte à porte, ce que je trouve absolument stupide puisque je doute que quelqu’un resterait dans ses quartiers alors que la fête bat son plein ! » Répondit Chloé, elle aussi sur les nerfs.

    « Eh ! Bah, fallait donner cette argument quand je l’ai proposé ! » Clara se sentit visée et ne trouva qu’un piètre argument.

    « Oui, mais qu’est-ce que tu es bornée », répondit Harley « Bref, ce n’était pas le sujet, Claire, on ne peut pas mettre ces… costumes ! »

    « Et pourquoi pas ? Ça reste des costumes comme tu les appelles ! »  Réagit aussi Claire « Et le principe d’Halloween, c’est de se costumer. »

    « Non, le principe est de se déguiser en des créatures effrayants, même si c’est partie en live dernièrement », renchérit Clara.

    « Oh, ça, c’est sûr, ce que tu m’avais offert l’année dernière était absolument effrayant ! » Ironisa la bleue.

    « Oui, ben, pour l’heure, là, ton truc est absolument pas effrayant ! »

    « Ridicule, même ! Je suis sûr que si on a un cours sur les épouvantards, rien qu’en imaginant ça, je réussirai mon riddikulus ! »

    On se tourna tous vers la blonde, avec un étrange regard.

    « Oh, c’est bon, je voulais juste détendre l’atmosphère », rajouta Clara.

    « Oui, bah, pas tout de suite. Écoutez les filles, je ne comprends même pas pourquoi vous désaprouvez autant la chose, on sera juste représentante de nos maison, c’est plutôt une fière tâche, non ? »

    Albus vit que dans le coin, les garçons n’étaient pas si d’accord avec les paroles de leur camarade. Les filles étaient, de leur côté, hésitantes.

    « Mais, c’est franchement …burlesque », lâcha finalement Harley

    « Vous ne pouvez pas dire ça sans les avoir essayer… »

    Mais c’est qu’elle insistait ! Clara soupira, exaspérée, Harley inspira, prête à ressortir un argument, mais ce fut Chloé qui fut plus rapide.

    « Bon, écoute, Lyu, on ne va pas passer toute la fin d’après-midi sur ça ! J’ai faim, j’ai passé une après-midi à faire le tour des boutiques pour te faire plaisir et là, j’ai juste envie de terminer tranquillement cette soirée, mais visiblement, elle s’annonce longue, alors tu vas me faire plaisir et… »

    Connaissant son tic à revenir sur les noms quand quelque chose n’allait pas, Albus intervint en voyant que Claire commençait à avoir des difficultés.

    « Euh, dites les filles… »

    « Quoi ? » S’écria la verte, furieuse qu’on ait pu la couper.

    Et alors quatre têtes, en plus des deux derrières, se tournèrent vers lui, contrariés. Il sursauta. Zut, lui qui voulait juste calmer le jeu, ne fit qu’envenimer.

    « C’est pour ça qu’il ne faut jamais interrompre une dispute entre filles, parce que quand elles sont furieuses, c’est pires que des monstres. Moi, je dis qu’elles devraient simplement y aller en colère et… »

    Emil cessa de parler en voyant qu’à présent les regards furieux étaient braqués sur lui. Ou derrière. Comme pour vérifier, il se tourna. Personne. Dommage.

    « Ce n’était pas très malin, ça », lui murmura Ionise, quand il fut retourné.

    « La ferme », lui répliqua son cousin sur le même ton. Et les filles s’y désintéressèrent. Elles inspirèrent et se tournèrent vers le nouvel arrivant.

    « Euh, oui, qu’est-ce que tu veux, Albus ? » reprirent-elles contenance.

    « Euh… en fait, je… j’ai fait un costume en plus, et… » Bégaya-t-il.

    « Qu’est-ce que tu veux ? » Lui coupa court Chloé.

    « Je voulais te le donner, Claire, pour te remercier de ce que tu as fait. »

    Même si en réalité, elle n’avait aucune idée de quelle action il s’agissait pour mériter ça, Claire cligna des yeux, surprise.

    « Euh…c’est très gentil de ta part, mais… euh, ce n’était pas la peine, parce que nous avons déjà préparé nos costumes et qu’on les porterait pour tout à l’heure, j’y veillerai », ajouta la chinoise à l’attention de ses amies.

    Il eut des soupirs qui, bien qu’enragés, semblaient néanmoins résignés. Ouf, elle avait fini par gagner. Comme les autres fois, à force d’insister. Albus en fut quelque peu déçu. À vrai dire s’il en avait traficoté un costume en plus, spécialement pour sa camarade c’était en quelque sorte pour expier sa faute de ne pas lui être venu en aide, alors qu’elle-même s’était déplacée pour faire bouger les choses entre Lily et lui. Il voulait enlever un peu de sa culpabilité et là, c’est un peu comme si elle refusait de le pardonner. Même si en vrai, il n’avait pas à se sentir mal.

    « Et qu’est-ce que c’est que ce costume ? » Demanda Clara, par curiosité.

    Pour toute réponse, il déplia le vêtement et les montra. C’était une robe couleur bleu cosmos, car c’était bien de ça qu’il s’agissait. L’univers était présenté sur l’habit. Il y avait les astres de l’univers et surtout le mouvement des planètes.

    « Ah oui, il en a fait un spécialement pour toi, à tous tes goûts », commenta Chloé, fascinée par le travail de précision.

    « Sur mesure ? » tenta Harley.

    « La taille s’adapte en fonction du porteur », informa Albus.

    Tandis que les filles acquiesçaient, impressionnées, Emil eut la bonne idée d’ajouter son commentaire.

    « Ça, c’est bien penser ! Parce qu’avec les filles, tu dois faire attention aux cadeaux, et quand il s’agit de vêtement, faut faire gaffe à la taille sinon, elles te font la fête. Bah, quoi, on m’a toujours dit que quand tu veux offrir un cadeau, pense à ce que toi, tu veux », crut-il bon d’ajouter en voyant leur regard.

    « Eh bien, j’imagine que tu sais ce qui reste à faire. Tu n’as qu’à porter ce que je t’ai donné, puisque tu n’as pas pu le faire », susurra Claire.

    « …Très bien, ça ne me dérange pas. Heureusement que j’ai bon goût. »

    Chuchotant la dernière partie et donc entendu seulement par son cousin, Ionise ricana. Attirant les foudres de Claire.

    « Il en vaut de même pour toi, Io. »

    Le Serpentard ouvrit la bouche, pris au dépourvu. Il entendit le rire de son cousin et le fusilla du regard, voulant dire « tout ça, c’est de ta faute ».

    « Mais, j’aurais l’air ridicule… »

    « Ah, mais arrêtez avec ce mot ! » S’agaça la brune « Non, nous ne serons pas ridicules, nous serons mignons ! »

    « Ha ! Eh bien, dans ce cas, laisse-moi te dire que nous avons une différente conception du mot mignon », rétorqua Chloé.

    Se tournant vers son amie, puis vers Albus –qui manqua d’avoir un mouvement de recul- et saisit la robe bleu pour le tendre sous le nez de la verte.

    « Eh bien, ça, c’est mignon, non ? »

    « Non, c’est beau. »

    « Nuance », ajouta Harley.

    Clara ricana et Claire eut un cri de frustration. Ses amies la désespéraient.

    « Hum…il y a un problème avec vos costumes ? » Demanda doucement Albus.

    Claire ouvrit la bouche, prête à rétorquer oui ou non, mais s’arrêta au beau milieu. Elle se tourna pour regarder ses amies, qui la fusillèrent du regard.

    « Non, aucune, parce que j’ai pris soin de les acheter pour elles. Oui, vous avez l’obligation morale de faire ce que je vous demande puisque je vous ai offert un voyage. » Alors, c’était ça, son argument ?

    En tout cas, ça marchait. Plus aucun de ses amis ne réfutèrent, même si ce qu’ils disaient était plus acceptables que la chinoise. Quoique qualifier les costumes qu’elle leur fournisse de ridicule n’est non plus un argument valable. Albus décida de battre en retraite, il fit un pas en arrière.

    « Bon, bah, je vais vous laisser. On se revoit tout à l’heure. »

    Alors que les autres se mettaient en mouvement, Claire resta et brandit la robe.

    « Ah, attends, Albus… »

    « Garde-là », la devançait-il « ça me fait plaisir de te l’offrir ! »

    « Euh, bon, d’accord, merci ! »

    Ils se sourirent une dernière fois pour la soirée et prirent un chemin différent. Dans son dos, Albus l’entendit presser ses amis et une porte se referma sur leur voix. Il se dirigea vers sa salle commune, en espérant que l’énigme ne sera pas trop ardu afin qu’il puisse récupérer ses affaires et se changer. Finalement, avant qu’il ne puisse atteindre l’entrée, il fut happé par un ange. Wyatt, vêtu de son costume, lui sauta dessus en vérifiant si ses ailes de costumes pouvaient lui permettre de voler. Visiblement non, fort heureusement, son ami était en bas des escaliers, car ceux qui l’accompagnaient avaient eu une peur bleu -sans jeu de mot-. Alfred les rejoignit en lui tendant son déguisement. Rose lui fit un sourire en désignant ses côtés et il fut surpris –agréablement, peut-être pas- de l’apparence d’Alice. Tout de noir, masqué, on ne pouvait plus la reconnaitre. Ils descendirent à la grande salle, où la fête n’allait pas tarder à commencer.

    La bonne ambiance régnait dans le lieu de rassemblement. Albus s’installa à la table des bleus où une bonne partie était costumé –grâce à ses bons soins- et fut amusé de voir que Hyperion était bien vêtu comme il l’avait voulu, en costume trois pièces moldu. Tel un gentleman, avec un haut de forme, car il avait tout de même un peu honte. Elias le suivait avec un cache-œil, qui lui dessinait aussi une partie de son visage, ce qui donnait l’impression que c’étaient des tatouages. Mais ils étaient graves classes. Ils s’étaient tournés vers lui à son entrée et fut surpris de voir que Scorpius lui renvoya un sourire. Mais il eut du mal à l’interpréter. Il passa un peu outre et son regard s’attarda sur Lily. Bon, cela semblait calmé et il espérait que cela perdure.

    Il aurait dû se taire.

    Durant tout le repas, il remarqua bien une chose. Si finalement, Emil et Ionise avaient fini par apparaitre dans leur costume pyjama made in Claire, forcément, de panda –même si on le confondit à un pingouin où le bleu manqua de piquer une crise- et de…koala. Ok, tu m’étonnes qu’il trouve ça ridicule. Ionise ne prit même pas la peine de s’installer à sa table, de peur de se faire lyncher. Et puis, peu à peu, il dut bien remarquer leur absence. Les Révolutionnaires n’étaient pas apparues de toute la soirée. Et les cousins qui ne veulent rien expliquer.

              De leur côté, les filles avaient tenu à faire du porte à porte, même si elles devaient rater le repas. Non, rectification, elles ont tenu à faire le tour du château pour justement rater le repas et éviter de se couvrir de honte. Parce que comme dit plutôt, leur tenu était « ridicule ». Elles étaient toutes habillées d’un ensemble d’un pyjama une pièce. Mais si, vous savez ces fameux kigurumi qui font fureur chez nos confrères –ou moldu- japonais. Oui, la même chose que l’année dernière. Mais pour le quatuor. En leur animal représentant.

    Clara Castaglione, Poufsouffle farceuse, s’est vu attifée d’un pyjama noir avec une queue pendouillante et s’est recouverte le visage de la capuche à tête zébré de blanc et noir, comportant des yeux assez réaliste, animé magiquement, et deux oreilles bichromies. Un blaireau, quoi. Harley Dubois, Gryffondor meneuse, était accoutrée d’un jaune lion. Mais vraiment vif, quoi. Sa queue, jaune, était courte au bout orange et son chaperon en tête du roi des animaux, jaune, avait une crinière orange, des yeux aussi animés par magie et des babines blanches. Claire Lyu, la Serdaigle instigatrice et créative, était habillé d’un aigle bleu. Quand elle montrait ses bras, sous les manches déployaient des ailes et sa coiffe était dessinée deux yeux noirs avec un bec jaune, elle avait aussi mis des pantoufle en forme de serre pour entrer davantage dans son rôle. La dernière fut celle qui devait probablement avoir le plus honte de son costume. Chloé Rivers, Fière stratège de Serpentard, était affublée d’une pièce entièrement verte et blanche sur le ventre, pareil pour son dessous de bras. Dont la manche se finissait d’ailleurs par des moufles en forme de tête de serpent. Inutile d’ajouter qu’il est en est de même pour le couvre-chef qui est aussi de cette forme, bien sûr les yeux étaient comme les autres insufflés de vie par magie et semblaient avoir une fonction aussi dangereuse que ceux du basilic. Pas autant que ceux de la propriétaire, par contre. Il y avait aussi un bout de tissu rose qui en ressortait, la langue du reptile qui retombait devant les yeux de Chloé. Ce qui rendait le regard noir de la verte encore plus menaçante.

    Elles auraient pu être mignonnes, vraiment. Mais comme l’a dit Chloé, tout dépendait de la conception du mignon de la personne.

    « Moi, je trouve qu’on a l’air plus ridicule qu’… »

    Chloé Rivers n’eut pas le temps de terminer sa phrase qu’elle reçut un coup sur la tête. Elle toucha l’endroit endolori et regarda Claire avec des yeux ronds.

    « Mais t’es malade ! »

    « Non, je donne juste un blâme à celle qui prononcera encore ce mot. »

    « Dans ce cas, on a l’air des bouffons ? »

    Claire Lyu se tourna vers Harley et lui foutu aussi un coup sur le crâne.

    « Bien tenté, mais ça reste péjorative. Et ce soir, c’est banni. »

    « Mais aie ! Ça fait mal ton truc… Attends, c’est un éventail ? »

    « Comme tu peux le voir, et pas n’importe lequel, celui-là a des propriétés magique mais Claire, tu pourrais éviter la tête ? On a déjà assez de neurone grillé, pas la peine d’en ajouter », morigéna Clara, encore épargnée.

    « Non, parce que comme ça, je serai la seule à être assez lucide au moment venu »

    « J’espère pour toi que tu plaisantes », menaça Chloé en s’approchant.

    « Fais gaffe, j’ai mon arme à porter de bras. Et d’après Clara, il est magique. »

    « Bah oui, qu’est-ce que tu as cru ? Tu n’es pas la seule à offrir des cadeaux ensorcelés », pompa la blonde.

    « Tu m’excuses, mais permets-moi le bénéfice du doute avec celui de l’année précédente », répliqua la brune en s’éloignant de l’auburn.

    « Oui, bah, ils le sont de temps en temps. »

    « Et moi, tout le temps. »

    « Ça veut dire que le piercing que tu m’a offert est magique ? » Comprit le châtain. La réalisation semblait l’horrifié.

    « …Tu verras quand tu te le sera percée. »

    « Je ne vais pas me percer juste parce que tu me provoques. »

    « Pourtant il est de votre nature de réagir au quart de tour », marmonna Clara.

    « Mais c’est toi qui m’en a demandé une. Et aux lèvres, en plus. »

    « Zone érogène, sale punk », remarqua Chloé.

    « Tu as un problème avec mon look ? » Se tourna Harley, lentement.

    « Aussi impérieuse qu’une lionne », commenta Clara, ce qui fit rire Claire.

    « …Tu devrais dans ce cas garder tes cheveux longs. Le rasé sur le côté, c’était sympas au début, mais comme ça a poussé, c’est mieux si tu les égalais. »

    « C’est vrai, d’ailleurs, je ne comprends pas pourquoi tu as fait ça alors que tes cheveux sont bien lisses, contrairement au notre », réprima Claire.

    « Les tiens ne sont pas non plus broussailleux », répondit Harley.

    « Non, mais ils sont volumineux, ce qui les rends ébouriffés », dit Clara.

    Bref, elles étaient arrivées au deuxième. Le deuxième étage. Celui qui leur avait fait des peurs bleues il y a deux ans, jour pour jour. Serrant la hanse de leur panier de citrouille à l’effigie de Jack o’lantern, elles se jetèrent un regard. Aller, soyons solidaires pour traverser ce couloir qui leur donnait tout de même un peu de frisson à l’aspect lugubre. Décoré pour l’occasion.

    « Bon, qui se dévoue ? » Demanda Claire une fois au bout du couloir.

    Elle fut poussée en avant par trois mains. Bon, pour la solidarité, on reverra. Elles ne le sont qu’en situation de force majeure. Inspirant un bon coup, à la fois pour s’encourager et de résignation, Claire brandit finalement la main et toqua.

    Elles n’attendirent en vrai qu’une demie-minutes qu’elles jugèrent assez pour retourner sur leur pas. Évidemment, Roger Malone, professeur de potion, ne devait pas être dans ses quartiers à cette heure-ci. Il était surement à la table des professeurs en train de profiter de la soirée. C’est pourquoi, les filles étaient sur le point de faire un autre couloir que la porte s’ouvrit. Un grincement lourd se fit entendre, il eut de l’air glacé qui s’en émanait et l’atmosphère fut d’un coup pesant. Déglutissant d’un coup, les filles se tournèrent lentement. Et fut bien tenté de crier à s’en rompre les cordes vocales, car ce qui se trouvait derrière la porte était l’une des choses les plus terrifiants qu’elles aient jamais vu.

    D’une taille environnant les deux mètres, une silhouette sombre se tenait au seuil de la porte. Vêtu d’un tissu noir et déchiré, un liquide d’obscure origine en gouttait. En remontant, ce n’était pas un visage qu’elles rencontrèrent mais juste les ténèbres qui s’en étaient attaquée jusque sous les yeux. D’un rouge sanglant. Voldemort de retour ! Elles ouvrirent la bouche mais au lieu d’hurler au meurtre, elles agirent comme elles avaient fait deux ans auparavant. Fuir. Aussi loin que possible. Et vite !

    Seulement, à peine quelque pas, les filles se sentirent attiré par derrière. Elles retournèrent à leur point de départ. C’est-à-dire face à cette… effroyable apparence. Ce dernier se pencha au-dessus d’elles, qu’il était grand.

    « Que faisiez-vous ? » Une voix guttural en sortit de la… créature.

    N’osant pas faire un geste pour tenter de s’échapper, les quatre peluches humaines restèrent figées de raideur.

    « Un…un bonbon ou un sort ? » Bégaya la petite Claire.

    Toute petite face à son opposant. Qui eut un rire.

    « Mauvaise réponse. Et si je choisissais un sort ? Sur vous ? »

    Effrayées, elles ne purent réagir que l’homme se redressa en levant un doigt en bois. Une baguette. Il leur pointa dessus et…

    « Ça suffit, papa. Tu les as assez effrayés, tu ne crois pas ? »

    Et tout s’arrêta. L’ambiance funéraire de la fin proche, le son strident qui battait à mesure de leur cœur qui allait exploser à force ou encore de l’apparence monstrueuse de leur professeur. Car à l’aide de la lumière allumée de la torche de la salle privée, le système fut découvert.

    « Qu’est-ce que tu racontes ? Je ne suis pas si effrayant, n’est-ce pas les filles ? »

    En regardant mieux, il avait raison. La robe qu’elles avaient cru déchiré et sombre était en fait verte et un peu troué, ce qui avait rendu le nez et la bouche invisible était juste un cache-nez noir et les iris rouges étaient simplement des lentilles visions. Et puis le professeur Malone avait toujours les cheveux en désordre. Un peu.

    « N’est-ce pas, les filles ? » répéta Roger en insistant.

    Surprises d’être reprises, elles acquiescèrent vivement. L’adulte fut satisfait, tandis qu’Animera Malone, déguisée en gobelin avec les oreilles et le nez pointus, soupira en secouant la tête. Remarquant qu’elles avaient un panier de récolte, leur camarade comprit et parti chercher ce dont elles avaient besoin. À son départ, le père se retourna vers les filles, qui frissonnèrent.

    « Dites donc, je peux savoir à quoi vous jouiez ? Pourquoi est-ce qu’à chaque fois que vous me voyez, vous vous mettez soit à crier soit à fuir ? Heureusement que j’ai eu le réflexe de vous ramener sinon vous aurez encore détalé. »

    Bien que Chloé n’avait aucun souvenir d’avoir crié, elle eut honte de savoir que son directeur de maison avait compris qu’elles se mettaient à le fuir à sa vue. Un jour d’Halloween, bien sûr. Cependant, elle put comprendre que son professeur avait dû user un informulé pour les « ramener » comme il le disait.

    « Tenez, les filles. Voici, de quoi vous gaver », revint Ani en leurs donnants deux sachets de friandise, bien pleine.

    « N’en consommez pas trop la nuit », leur conseilla l’homme.

    « Oui, merci. Euh, vous n’allez pas au repas ? » Demanda Claire.

    « Oh, non, on a une affaire père-fille à régler », répondit l’adulte en jetant un coup d’œil à sa fille qui en fit de même.

    Acquiesçant, les filles s’apprêtèrent à tourner les talons qu’Ani les retint.

    « Ah, vous feriez mieux de les rejoindre, sinon vous aurez affaire à quelque chose d’horrible. »

    Les filles regardèrent leur camarade avec de gros yeux, mais celle-ci se contenta de leur sourire jovialement.

    « Aller, passez une mauvaise soirée avec tout plein d’affreux cauchemars. »

    Le pire devait être que cela venait de la fille et du père. Quand la porte referma derrière elle, un silence plombant les accueillit.

    « Pff, n’importe quoi, ce n’est pas comme s’il pouvait y avoir de pire que ce qu’on a vu dans ce château. On sait bien que les fantômes font aussi des fêtes entre eux, qui n’ont rien d’horrible. » C’était un peu comme si Clara se rassurait.

    « Ouais, notre fantôme Quasi sans tête en fait un », approuva Harley.

    « Les filles, Malone a l’option divination », leur informa Chloé.

    Un silence reçut cette déclaration.

    « Et…et alors ? La divination ne marche que si on y croit », répliqua Claire.

    Elle voulut ajouter que ce n’était pas leur cas, mais un bruit l’arrêta. Les filles s’arrêtèrent de marcher, à l’affut. Au début, il n’eut rien. Littéralement, car elles ne voyaient plus grand-chose avec le peu de clarté qu’il y avait. Finalement il eut un bruit de choc. Quelque chose leur est rentrée dedans.

    « Aah ! » Cria Claire.

    « Quoi ? Il y a quoi ? » S’inquiétèrent les trois autres.

    Il n’eut pas de réponse. À la place, elles virent une forme dans les bras de la chinoise. Petite, rousse et tremblante. Lily Potter s’est jeté dans les bras de leur amie. Elle avait les paupières serrées et entourait ses bras de toutes ses forces la taille de Claire. Qui manqua de s’étouffer. Mais ses amies ne firent rien pour l’aider. Trop occuper à réceptionner un félin qui sauta dans les bras de Clara.

    « Oh, trop mignon ! Tu es perdu ? »

    « C’est la première fois que je vois un manx, est-ce qu’il appartient vraiment à quelqu’un de Poudlard ? » Chloé était dubitative.

    En effet, le chat en question était roux aux yeux marron et il lui manquait bien une queue. Il se contorsionna au commentaire de la verte.

    « Forcément, ça m’étonnerait qu’il ait pu accéder ainsi au château, et crois-moi, je m’y connais en félin », renseigna Harley en songeant à Pandore qu’elle avait presque oublié l’existence. Oui, ben, Ruben s’en occupait très bien et les jumeaux aussi.

    Lily aussi, d’ailleurs qu’a-t-elle ? Elle ne semblait pas vouloir lâcher Claire, qui avait un peu de mal, étant dans une position inconfortable avec le panier rempli.

    « Qu’est-ce qu’il y a, Lily ? Tu es aussi perdue ? »

    La première année lui répondit d’un regard profond. Étrangement sombre. Puis elle eut un sourire. Attendries, les filles auraient presque pu fondre. Mais ce n’était pas le cas du chat. Et même s’il n’était pas humain, et ne pouvaient donc pas comprendre ce genre de sentiment, il avait néanmoins un regard anormalement humain. Qui exprimait comme de la méfiance. Mais personne ne le vit, car leur attention était à présent toutes tournée vers la scène qui se déroula sous leurs yeux ébahis.

    Ce fut très rapide, Claire se sentit soudainement plus libre mais aussi beaucoup trop légère à la main. Cependant elle ne put pas confirmer cette sensation, qu’elles furent plonger dans les ténèbres. Il eut un vide, aussi bien du côté de la brune que la blonde. Quand un peu de lumière leur revint, tout avait disparu. Lily, le manx et les bonbons.

    « Non, les bonbons ! »

    « Oh, c’est pas vrai ! Tu ne vas pas me dire qu’on a fait tout ça pour rien ? »

    « On s’est accoutré comme des clowns pour faire un porte à porte qui avait une chance sur dix d’être réussi et là, on n'a plus rien ? »

    « Tout s’est planté. On aurait dû prendre part au repas comme l’a dit l’autre. »

    Eh oui, elles étaient beaucoup plus scandalisées sur le fait que leur bulletin ait disparu que les deux autres points. N’allez pas croire qu’elles soient sans cœur, seulement elles savaient qu’il n’y avait rien à craindre, Lily s’était sauvé elle-même et les chats sont des créatures gambadeurs et débrouillardes, alors…

    Bref, il n’y avait pas de quoi s’inquiéter, sauf pour ces sachets de sucreries dont elles n’ont pas pu en savourer. Même pas un, pas malin, ça. Triste, même. Dépriment. Dégoutant. Et désolant. 

    « Euh…il y a quelqu’un ? »

    La voix provenait du bout du couloir, vers le palier menant aux escaliers. Les filles relevèrent leur tête pour connaître l’identité du nouveau. Seulement, au même moment, pour une obscure raison, un éclair éclata. Et par la fenêtre, la lumière filtra rapidement à l’intérieur pour éclairer les filles à contre-jour. Ce qui donnait un effet dévastateur. L’éclairage nuit toute leur crédibilité. L’autre ne put voir que leur mine déconfite et…déguisement.

     « Ouah ! Les esprits des animaux de maison se sont réincarnés ! Horrible ! »

    Et aussitôt, le peu de lumière disparu. Mais cela se fit jusqu’au bout du couloir. Il n’eut plus aucune illumination dans le corridor. L’ambiance fut encore plus inquiétante. Était-ce l’œuvre de ce nouvel arrivant ? Mais pourquoi est-ce que les filles avaient l’impression de reconnaitre la voix ? Et qui titillait leur nerf ? Comme si elles le côtoyaient tous les jours. Qu’il y avait une pointe d’agacement à sa présence. Une voix nasillarde et prétentieuse. Des Rouges, d’un blond, d’un né-moldu. Adrian ?

            De son côté, le manx roux poursuivait l’enfant roux. Enfin pas si roux. Et pas si féminin. Car si on regardait bien, en fait la présente copie de Lily Potter portait un uniforme de garçon, et 5 fois plus ample pour elle. Et cette personne courait très vite. Tellement que même le félin perdit sa trace.

    S’arrêtant au beau milieu d’un couloir, dont elle ignorait laquelle, la créature regarda à droite à gauche avant de s’agiter et changer de forme. Le pelage roux laissa place à une chevelure rousse, vêtue d’une robe longue et noble de comtesse. Un sourire bienheureux paru sur les lèvres de l’enfant, car il était bien sympa de se métamorphoser en animal à volonté, mais il était un peu difficile de se situer, n’étant plus à une taille habituel et ayant affaire à une dimension encore inconnu. En tout cas, pour ce qui était de reconnaitre les gens, elle n’eut aucun mal –les Révolutionnaire étaient si faciles à identifier, toujours aussi originales-. Aussi, Rose Weasley, troisième année récemment reconnu en tant qu’animagus, était sûr que la fille rousse qu’elle traquait n’était en rien sa cousine. Car Lily Potter était remontée plus tôt dans sa salle commune et endormie dans son lit chaud.

    Mais alors de qui pouvait-il bien s’agir ? Et surtout qui était assez détraqué pour prendre l’apparence d’une petite fille ?

     

     

    Traduction :

    *Vas-tu acheter quelque chose pour mon petit frère ? (ch)

    **Faites un tour à la cabane hurlante. (ita)