• Point de vue : Claire Lyu 

    Mi-décembre – début-janvier

                Depuis que nous nous sommes données le mot de trouver ce qui se cache derrière cette histoire macabre, on se retrouve chaque vendredi soir –afin que ça ne compromette pas nos cours (car oui, on suit encore les cours en parallèle à ce péripétie improvisé, je rappelle que nous ne sommes des premières années)- et nous nous mettons au calme dans une salle inutilisée pour nous entraider sur nos devoirs et occasionnellement discuter sur notre affaire.

    Par ailleurs, on se parle aussi en dehors de cette petite bulle rien qu’à nous. Y compris en histoire où on a également élue notre seconde bulle. On s’installe toutes les quatre au fond de la salle, prenant deux colonnes de tables, et on complote pour la suite des évènements. Et je ne vous cache pas que cette soudaine amitié en a surpris plus d’un. Tout comme celle d’Albus et de Tobias. Mais en beaucoup plus d’impact, puisque cela compte les quatre maisons.

    Un mois s’est écoulé et toujours aucune nouvelle drame. Je devrai certes, en être contente, mais j’ignore quel est le sentiment qui m’oppresse, je ne me sens pas du tout rassurée. Comme si le danger nous guettait dans l’ombre.

    Et puis ce sont les vacances de Noël.

    Tout Poudlard est ébullition à l’approche des congés scolaires à passer en famille. La retrouver après trois mois de séparation était vraiment un bouffé d’air frais. Dans le propre comme dans le figuré. Dehors, le temps s’est considérablement rafraîchit et on voit de la givre apparaître sur tous les vitres de l’école (notre salle commune paraît encore plus féerique avec les fenêtres en arcades gelées), on a suspendu les cours d’Astronomie qui deviennent vraiment insupportable à suivre mais le souvenir le plus choquant étant néanmoins les cours de potions où l’on voit carrément nos souffles dès qu’on expire. De quoi refroidir les ardeurs (sans jeu de mot). Bref, le jour où le Pourdlard express vient nous chercher pour nous ramener à Londres arrive.

    « Bonnes vacances et bonnes fêtes, les filles ! » je souhaite à Rose et Alice.

    Elles me rendent mes vœux avant que je ne passe par l’embrassure de la porte et leur laisse à leur occupation avant de descendre. Dans la salle commune, je trouve Albus et son meilleur ami, beau gosse Wyatt, en train de parler sur un quelconque sujet pour passer le temps en attendant leur troisième membre, Rose Weasley. Je leur salue avec un petit signe de main, ne voulant pas trop les déranger et rejoints Alfred qui est sur le point de sortir. On dévale les marches sans un mot, je pense qu’entre nous tous, c’est le seul à ne pas se réjouir des semaines à venir. Sur le chemin je croise Harley avant qu’on ne rejoigne la grande salle pour notre dernier repas avant deux semaines.

    « On se rejoint dans le train ? »

    Je confirme en hochant la tête avec un large sourire.

    Pendant le repas mon regard croise celui de Clara et nous nous échangeons un sourire, nous comprenant. Puis on en fait de même avec Chloé qui est la seule du groupe à rester retenue entre nous. Je dois dire que son statut l’y oblige mais bon, elle n’a pas besoin d’être si carré avec nous, après tout nous partageons un secret. Et puis même mes parents ne m’imposent pas ça. Enfin, ils sont aussi immigrés alors on n’a pas notre mot à dire. Je ne suis d’ailleurs pas la seule, Emil observe mon manège sans rien dire mais son regard le fait très bien pour lui. Pour ses vacances, il retourne en Danemark avec sa famille et celle d’Io, ils rentrent cependant aussi tôt que moi, bien que ce ne soit que le lendemain. Pour faire bonne figure, je lui souris et retourne à mon repas. Du coin de l’œil je remarque qu’Elias Nott est attablé chez les verts et prend son repas en compagnie de son cousin et leur ami, Stefan les ayant rejoint. J’ai toujours un peu de mal avec lui, il n’est pas très bavard et le peu de fois qu’il ouvre la bouche c’est pour s’adresser à ses proches, nous mépriserait-il ?

    Comme promis, on se retrouve dans un compartiment pour nous. On a bien pris soin de fermer la porte afin que personne ne puisse nous déranger. Les autres se trouveront bien une place ailleurs. Après tout le train est loin d’être rempli même si la grande majorité des élèves rentrent tous durant cette période de l’année. Bref, ce ne sont pas nos problèmes. On commence à discuter.

    « Bien, nous sommes tous réuni ici en ce jour pour une raison : comme vous l’avez pu constater, nous retournons tous chez soi pour fêter Noël et la nouvelle année en famille, ce qui veut dire qu’on suspend momentanément nos recherches sur l’identité et de la cible, et du scélérat. Mais il est clair que l’on reprendra illico dès notre retour, dont une qui rentre bien avant nous tous. »

    Waouh, je n’imaginais pas voir Harley comme ça, elle qui d’habitude est du genre rabat-joie, en train de se plaindre et critiquer. Ça change beaucoup, ce doit être ses gènes de Gryffondor qui ressortent, son instinct de leader. Je remarque enfin que leur regard est tourné vers moi. En effet, je suis celle qui rentrera directement après le nouvel an, mes parents seront trop occupés pour s’occuper de moi. Et bien que j’aie une gouvernante, je ne voudrai pas prendre de son temps en ces jours de fête. J’hoche la tête.

    « Ne vous inquiétez pas, je tâterai le terrain à votre retour. »

    Comme pour me confirmer, les deux rapaces présents hululent à mes paroles. Owl, la chouette effraie de Clara bat même ses ailes semblant tout joyeux, tandis qu’Olive, le hibou aussi retenu que sa maitresse Chloé, se contente de me toiser.

    En réponse à leur affirmation, les filles sourient et on finit le trajet dans une ambiance bon enfant en profitant des friandises de la sorcière au chariot.

    À l'arrivée de la locomotive à la gare de Londres, tous les élèves sortent du train et partent rejoindre leur famille avec leur maigre affaire. Pour ma part, je prends le temps de saluer mes amies avant de descendre du wagon et chercher ma nounou du regard. Mais je ne la trouve pas, à la place mon père m’y attend.

    « Papa ! » j’accoure vers lui comme une gamine, remarque j’en suis une.

    « Bonjours ma puce, comment vas-tu ? » me répond mon père en me prenant dans ses bras.

    « Super bien depuis que je t’ai vu ! »

    « Tant mieux, ta mère a eu un petit empêchement, on va l’attendre à la maison, d’accord ? » il sourit tendrement en m’entraînant dans un coin de la plateforme pour transplaner.

    « Pas de problème, je suis déjà très contente que tu aies pu te libérer aujourd’hui ! »

    « Tu ne croyais tout de même pas qu’on allait te laisser seule en compagnie de Delphine alors que ça fait trois moi qu’on ne t’a plus vu »

    Je me tourne vers la source de la voix qui m’est si familière qu’un sourire m’orne le visage : « Maman ! »

    « Ah te voilà, on comptait te rejoindre à la maison. »

    « Et moi, j’ai cru vous rater ! Heureusement que le problème s’est vite réglé au département des sports », elle soupire puis me sourit et me prend la main droite, qui était libre « Bien, et si nous rentrons ? »

    C’est entouré des mains de mes parents qu’on rentre à la maison.

    « Alors, c’est comment Poudlard ? Est-ce si bien qu’on le dit ? Il y a vraiment des fantômes dans les couloirs ? As-tu eu peur ? Et comment c’est de les traverser ? Le plafond est-il vraiment magique dans la fameuse grande salle ? »

    « Ah, il y a quelqu’un qui a dévoré l’histoire de Poudlard pendant ton absence »

    La remarque de maman me fait sourire tout comme le flot de question de papa. Je prends bien soin de répondre avec la plus grande précision pour ne pas le laisser sur sa faim. Je lui parle de la Dame Grise, aussi nommée Helena Serdaigle, la fille de notre fondatrice, je décris les couloirs dont les murs sont remplis de tableau dont les sujets sont dotés de paroles et qu’il y a des armures dans certain. Et je détaille avec perfection le décor de la grande salle, vraiment la salle à ne pas rater si on va faire un tour à l’école.

    « Et les escaliers ? Sont-ils comme on le dit, capricieuse ? »

    Je repense à cette soirée qui a débuté à cause d’un de ces escaliers mouvants, qui nous a menés dans ce couloir, et qui est à l’origine de mon agacement sur une affaire dont je n’ai aucune chance de voir la solution à ce train. Je retourne mon attention sur mon père et lui répond avec un petit sourire.

    « Oui, très. Mais je crois que c’est aussi à eux que je me suis des amies exceptionnelles. »

    Ma réponse semble leur plaire, mes parents sourient, rassurés.

    Pour Noël, mes parents ont acheté un beau sapin qu’on a pris soin de le décorer ensemble de guirlandes scintillantes qui s’allument dès qu’une personne entre dans la pièce, de boules joyeuses qui entament des chants quand on leur demande gentiment et d'autres objets décoratifs tout aussi radieuses.

    En ce jour, on le fête entre famille, le réveillon seulement à nous trois, le lendemain pour la naissance, on la passe avec la famille du frère de mon père. Et c’est une ambiance vraiment joyeuse et le nombre de cadeau qu’on a sous le sapin est une perspective encore plus réjouissante. Je revoie des cousins qui n’étudient pas à Poudlard mais à Mahoutokoro, car les sorciers d’Asie n’ont qu’une seule école de magie et il se situe au Japon, dans les cieux. C’est vraiment un endroit fabuleux, autant que Poudlard ! J’ai eu l’occasion de le visiter durant les vacances d’été de mes neuf ans, quand mes parents sont retournés pour des visites familiales. Et j’aurai bien voulu étudier aux côtés des élèves chinois, coréens ou japonais ! Seul contrainte : l’altitude.

    Eh oui, ma phobie a tout gâché, mais bon, je ne me voyais pas non plus vivre loin de mes parents, ils ont traversé le continent sûrement pour une bonne raison pour ne pas vouloir rester. Alors ce n’était vraiment pas la peine de faire un caprice et souhaité retourner là-bas, quelles ingrate, je ferais.

    Bref, je passe une semaine en leur compagnie pendant les cinq jours où mes parents s’absentent pour le travail –ils n’allaient pas prendre un congé aussi long, ils l’ont donc coupé en deux parts. Et c’est vraiment amusant d’apprendre les enseignements que mes cousins ont au contraire de nous, élèves anglais. Par exemple, ils ont des cours de langue pour pouvoir s’apprendre à se communiquer, sinon les élèves resteraient entre nation, et l’apprentissage d’arts martiaux, pour savoir se défendre en dehors des cours de défense. Ils ont également des cours spéciaux qu’ils appellent des clubs sportif ou artistique, je crois que ce doit l’équivalent des options chez nous, seulement ils s’initient dès la première année. Et visiblement, ils sont très côté moldu. D’autre fois, ils me parlent de ce qu’ils font en dehors des cours et clubs, comme les blagues qu’ils font. Une fois, mon oncle m’a aussi raconté une anecdote de sa scolarité dont il était question d’un sortilège qui a beaucoup inspiré ses enfants.

    « Je t’assure, ça nous a été grave utile, au moins tu ne te feras pas repérer…»

    « Pour quoi donc ? »

    « Quand tu veux trafiquer… » Mon cousin se tait en reconnaissant la voix.

    Je me fige en entendant les pas qui se rapprochent. Mon père nous rejoint en ayant les poings sur les hanches.

    « Qu’est-ce que tu apprends à ma fille, sale voyou ? Et toi, alors ? Tu ne les surveilles pas en tant que tuteur ? » Ajoute mon père en s’adressant à mon oncle.

    « Mais je suis tout à fait responsable, tu n’as rien à me reprocher, ces enfants ne font que s’amuser, c’est de leur âge », nous défend son frère.

    « Et puis, ‘Pa, tu vas me faire croire que tu étais parfait à ton âge ? »

    Il s’apprête à donner une réponse immédiate mais en voyant l’expression de son cadet, il s’abstient. À la place, il se racle la gorge et nous demande d’aider les dames dans la cuisine. Super, le changement de sujet. Trop suspect, surtout.

    J’aurai au moins appris quelque chose, et je compte bien l’utiliser à la rentrée. On prépare le réveillon, le repas pour tout un régiment, les cartes de vœux à envoyer et autre. On passe la journée à s’amuser et manger. Ce sont vraiment des moments inoubliables. Le soir venu, on se réunit tous sur la terrasse et prépare des feux d’artifices. Le moment du décompte arrive. 5…4…3…2…1

    « Bonne année ! 新年快乐 ! » On s’échange les vœux d’une voix.

    C’est un brouhaha pas croyable ! Mais c’est fou comme on se marre.

             Bon, me voici de retour à Poudlard ! Seule. Ça fait tout de même un fort décalage. Et dire qu’il y a pas deux jours, j’étais avec ma famille en train fêter l’an, là je suis revenu sobre à l’école. Loin de dire que ce n’est pas amusant à l’école mais, avouez qu’une fois les festivités passés, il n’y a plus rien d’amusant de trainer dans les couloirs alors qu’il n’y a pas grand monde. Surtout quand les autres sont encore bien au chaud chez soi. Là, je plains particulièrement une personne de ma connaissance.

    « Oh, Alfred, tu ne t’es pas trop ennuyé seul ? » C’est en effet le seul de la promo qui est resté, du moins de notre maison.

    « Non, ça va. C’était très marrant, les décorations en cette période ! Je me suis amusé dans la neige ! »

    « Ah tant mieux. C’est vrai que c’est un peu dommage qu’il ait déjà fondu. »

    « Ouais, mais le temps reste tout même encore frais. »

    « Ça, c’est sûr. Et ce n’est pas dans les cachots qui vont te démentir. » Je plaisante, ce qui me fait penser à quelque chose. Mais pas sûr que ça va marcher -oh puis zut !-, qui ne tente rien, n’a rien. « Et euh, Al, juste par curiosité, il y  avait beaucoup qui sont restés ? »

    « Oh, non, une dizaine tout au plus, il y avait d’un peu toutes les maisons. Les jaunes et les verts étaient un peu plus nombreux. » Bingo.

    « Et il y avait qui chez les Serpentard ? »

    « Euh, je ne pourrai pas te dire leur nom, je ne les connaissais même pas de vue. En tout cas, ils doivent être des années supérieures. »

    « Je vois. »

    J’espère que je ne parais pas trop étrange. Je ne voudrai pas qu’il soupçonne quoi que ce soit. Je me demande si le malfaiteur à encore agis. Le lendemain, les Stewart reviennent aussi. Il reste une semaine encore de congé, je dois trouver quelque chose pour faire avancer notre affaire. Et si je demandais de l’aide aux cousins ? Sont férus, là-dessus, non ?

    « Dites, les garçons, en général comment un enquêteur résout une affaire ? Quel est le déclic qui l’y permet ? »

    « Hum, c’est assez difficile à répondre, tu nous demande un peu comment se termine l’affaire, là. »

    « Et puis chaque auteur de polar a de différent méthode pour mener ses recherches », poursuit Emil.

    « Mais si tu veux vraiment du classique, souvent les détectives retournent sur la scène du crime et y font un examen minutieux »

    « Après, il trouve des témoins ou suspect et peu à peu, il trouvera la réponse »

    « D’accord… Est-ce que je pourrai vous en emprunter un roman policier ? »

    « J’aimerai te répondre oui, mais j’ignore ta cadence de lecture et comme on en a ramené que des nouveaux… »

    « Dans ce cas, répondez-moi non, tout simplement. » je tranche, sidérée de leur addiction.

    « On pensera à toi, après en avoir fini le premier, promis. »

    Comme ils me l’ont conseillé, je retourne sur les lieux de forfait. Et je dois avouer qu’il est vrai qu’on y est plus retourné depuis l’incident. C’est sûr, la fois où on s’est retrouvé on était sur le point, mais comme ça s’est débouché sur une toute autre manière imprévue, on y a plus repensé. Je serai donc la première à y reposer les pieds. Je grimpe doucement les marches et arrivé dans le couloir, j’ai un moment d’hésitation. Et si jamais ça se reproduis alors que je suis seule ? Dois-je arrêter le truand ? Ou plutôt analyser et battre en retraite pour concrétiser un plan? Ou alors… quoi ? Je ne suis ni brave, ni débrouillard, j’ai juste de l’imagination et je ne crois sincèrement pas que ça va m’aider dans la situation. Ça risque même d’aggraver, puisque mes nerfs seront mis à rude épreuve et je pourrai très bien déformer la réalité. Pendant que je médite, l’escalier prend la décision pour moi, il prend ses marches en son centre et change de direction. Merci de me lâcher.

    Bon, pas le choix je dois avancer -à moins que j’attende à nouveau qu’il se retourne vers moi, ce qui est peu probable- et puis, j’ai promis aux filles de préparer le terrain, c’est le moment ou jamais.

    Je marche prudemment le long du couloir en faisant attention à ne pas faire de bruit. Je le trouve toujours aussi sombre bien que les torches s’allument sur mon chemin et puis l’absence de son ne me dit rien qui vaille. Et voilà, mon imagination reprend le galop. Je dois vraiment me calmer. J’arrive au bout, aucune lumière ne filtre au sol. Pas de porte à moitié ouverte/fermée. Evidemment, qu’est-ce que je croyais ? Que ce serait aussi simple ? D’ailleurs, j’ai oublié c’était quelle porte. Je ne vais tout de même pas les ouvrir une par une. Pourquoi pas. Je me tourne vers la droite tourne le poignet. Mauvais choix. Ce sont les toilettes condamnés de Mimi. Au moins, elle ne semble pas présente. Je me dirige vers les lavabos et admire les robinets. Il me semble que l’un d’eux il y’en a un où une gravure de serpent s’y trouve et d’après l’histoire de Poudlard ce serait la Chambre des Secret de Salazar Serpentard. Apparemment, ç’aurait été détruit à la fin de la grande guerre de l’école, mais rien n’est sûr. J’approche mon visage de la fontaine. Des gouttes secouent la surface lisse de l’eau et l’écho résonne dans le sanitaire.

    Je pousse un cri. Et recule violemment, je trébuche contre mon pied et m’écroule sur le sol humide. Je suis toute mouillée et tremblotante.

    « Oh, c’est bon, pas la peine de crier comme ça. Je ne suis pas si horrible. »

    Le fantôme qui hante les toilettes est là. Mimi a surgit du lavabo en me faisant une frayeur pas possible et me dit ne pas être horrible. Elle ne doit plus savoir ce qu’elle dit avec son regard de folle qui me toise de haut de son perchoir d’esprit.

    « A moins que c’est ce que tu penses… » Reprend-elle lentement.

    Sentant le danger, je trouve vite un terrain d’entente ou plat.

    « Dis, Mimi, tu te souviens de la nuit d’Halloween ? « 

    « La fois où je vous aies fait peur ? Comment pourrai-je oublier ? »

    « Mais euh, tu sais pourquoi on s’est enfui ? Il était assez tard et on a croisé…»

    « Moi, bien sûr. Pour une fois que je fais peur volontairement à quelqu’un »

    « Ai-je bien entendu ? Tu as dit ‘pour une fois’, Mimi Geignarde ? » Oh, ho, ça commence à craindre, là « Mais tu es toujours affreuse ! » Le poltergeist su nom de Peeves apparut d’un coup éclate de rire cruel tout aussi imprévu tandis que sa congénère éclate en sanglot, il se tourne vers moi. « N’ai-je pas raison ? »

    « Euh, j’ai à faire. Je vais vous laisser. » Et je détale sans demander mon reste.

    Bon dieu, qu’ils sont pénibles ces morts ! Ne peuvent même nous venir en aide alors qu’ils traversent les murs et peuvent donc tout savoir sans avoir à espionner ? –enfin, c’est de l’espionnage, mais bon…

    Alors que je peste contre ces esprits, sans prendre en compte où mes pas me mènent, j’arrive à la volière qui est sur le chemin de ma salle commune. J’ignore par quel Saint-Esprit on me demande d’aller ici, mais je vais en profiter pour demander des avis à mon oncle ou mes cousins. Que feraient-ils à ma place, en tant que blagueur ? Et j’en profiterai pour leur demander d’autre astuce.

    Tout à mes plans pour les jours à venir, j’arrive au sommet et la voix rugit.

    « Tu n’es pas possible ! Si tu continues je t’envoie à Azkaban ! Et je ferai en sorte qu’on ne te nourrisse pas pour laisser ton corps pourrir avec le temps ! »

    Je reste tétanisée sous ces insanités. La voix est toujours aussi abominable que dans mes souvenirs. Aussi gutturale qu’un alcoolique et aussi éraillé qu’elle soit cassé après avoir autant crié.

    « Et dire que tu n’es qu’en première année ! Pourquoi est-ce que tu ne peux être comme ce Serdaigle… »

    Ne m’attendant absolument à ce qu’il reprenne, je sursaute et sans pouvoir me contrôler, mes jambes bougent d’eux même, m’entraînant hors de ce couloir où je ne suis séparé que d’un mur de cet horrible personnage.

    La situation devient urgente, maintenant même quelqu’un de ma maison risque d’être touché par les menaces.

    Dans ma course affolée, j’en oublie même ce que je voulais envoyer à mon oncle, mais ce n’était pas plus mal, j’avais oublié de quoi rédiger pour la missive. Mais qu’est-ce que je comptais faire en ayant rien sur moi ?

     


  • Suspect n°1 : Tobias Finnigan

    Janvier 2018

                    Les filles s’échangèrent un regard. Alors, il aurait bougé pendant les vacances et ç’aurait empiré. À présent, ce n’est pas seulement les serpents, mais les aigles sont également visés, il faudrait alors doubler de vigilance. Seulement il y avait une chose qui dérangeait Chloé Rivers, elle toisa la fille devant elle.

    « Et tu n’as pas vu son visage ? »

    « Non, je suis désolée, mais je me suis enfuie avant d’y avoir pensé » La forme courbée de Claire secoua de droite à gauche.

    « Et sa voix, tu as identifié à quel catégorie, elle pouvait appartenir ? »

    « Eh bien, je suis juste sûre que ce doit être celui d’un homme ou pré… »

    Le fait qu’elle ne pouvait pas voir son visage était vraiment rageant, Chloé aurait voulu la regarder dans les yeux et lui faire cet affront.

    « Tu te fiches de moi ? Je ne comprends pas comme tu as pu rater cette occasion ! Il n’y avait même pas de porte cette fois-ci, tu m’explique un peu ce qui t’a retenu d’aller voir le visage de cet homme ou pré-homme, comme tu le dis ? » Chloé Rivers finit par exploser.

    « Ça va, calme-toi, ce n’est pas toi qui t’es retrouvé dans sa situation, ne la réprimande pas alors que tu n’étais surement pas capable d’en faire autant » la défendit Harley Dubois.

    « Et puis, elle ne fait pas partie de la maison des courageux. Tu te souviens que c’est toi-même qui as dit que le choixpeau ne se trompait jamais ? » Intervint Clara Castaglione, on ignore par contre si c’est un poids de défense ou d’appui.

    « Peut-être, mais c’est elle-même qui a dit qu’elle pouvait assurer ce poste, alors elle pourrait au moins prendre ses responsabilités ! »

    « Je, je suis désolée, mais j’étais tellement paniquée que je n’arrivai plus à avoir les idées claires… »

    Et ce n’était qu’après coup, qu’elle remarqua qu’elle était allée à la volière sans lettre à envoyer et celle-ci n’était même pas rédiger. Elle devait être sacrément perdue, pour faire autant les choses dans le désordre. Mais c’était aussi grâce à ça qu’elle avait pu assister à cette scène. La Serpentard soupira.

    « Bon, rappelle-moi quelles étaient ses paroles ? »

    « Hum, il l’a d’abord menacé de l’envoyer à Azkaban et il lui a même fait peur de ne pas nourrir le Serpentard M, puis il l’a comparé à un Serdaigle… »

    Elles l’appelaient le Serpentard Menacé, mais pour ne pas faire trop suspect si jamais on surprenait leur conversation, elles ont juste pris l’initial. À la fin du rappel, les filles avaient chacune une expression songeuse.

    « Hum, on pourrait supposer avec ça que le Serpentard M doit traîner avec un Serdaigle » Suggéra Clara, sans être convaincue.

    « Pas forcément, il est aussi possible que ce soit son rival et que le Serpentard M devrait prendre exemple sur le Serdaigle C » contredit Harley, C pour Comparé ou Cité.

    « Bon, alors admettons qu’ils se côtoient, ils sont donc camarades et le seul vert que je vois être plus ou moins en lien avec un bleu n’est autre que… » Commença Chloé en laissant la marge aux autres.

    « Finnigan. Non ? » Celle qui était incertaine c’était sans douter Claire, qui a perdu confiance depuis que la vert l’a fusillé du regard.

    Un silence accueil cette révélation. Certes, on aurait pu dire que c’était Scorpius Malfoy, après tout il était cousin avec un Serdaigle, mais dans ce cas, on pouvait aussi dire que c’était Zabini, étant leur proche ami. Cependant, les filles jugeaient que ces deux garçons ne se seront sûrement pas laissé marcher sur les pieds. Mais alors, on pouvait également se dire que la victime pouvait être différente pour les deux fois. Non, le scélérat avait laissé penser que c’était avec la même personne avec qui il s’adressait. Autre suspecté possible : Ionise Stewart, lui aussi cousin avec un bleu. Mais tous les deux restent toujours ensemble, l’un n’était jamais là sans l’autre –sauf si l’emploi les empêche vraiment- et puis ils étaient très ressemblant, pas besoin de ressembler à l’autre. Et ce, autant au comportement qu’au physique. Les autres, n’en parlons même pas, est-ce possible qu’ils aient une quelconque relation social mis à part les membres de leur famille ?

    « Très bien, vous savez quels sont les mesures à prendre ? »

    Les trois autres filles hochèrent la tête, connaissant chacune leur programme. Elles agiront dès demain, la reprise des cours.

             On commençait évidemment chez les verts, puisque soupçonné d’être la cible de lourde menace, Tobias Finnigan pouvait à tout moment craquer et finir par se confier, ainsi on saura qui est le coupable et s’il devait être jugé.

    Chloé fut donc la première à opérer, elle s’en occupait principalement avant et après les cours, lors des repas et des moments après le diner s’il ne partait à la belle étoile. Elle observait chacun de ses faits et gestes, jusqu’à ses moindres expressions, elle finit même par connaître tous ses mimiques. Il avait constamment un sourire espiègle aux lèvres et le regard malicieux. Quand il ne souriait pas, il avait l’expression douteusement neutre, ne révélant aucune émotion. Elle ignorait qu’il était capable d’un tel changement de façade, c’était la preuve qu’il avait bien sa place chez eux. Elle notait aussi qu’il ne traînait pas avec grand monde si ce n’est Albus et son unité. Bien qu’ils n’aient cours ensemble que le jeudi, ils leur arrivaient de se voir en dehors des heures de cours, lors des moments d’études où ils restent ensemble dans la bibliothèque, installés silencieusement à une table pour quatre et faire consciencieusement leur devoir. C’était un côté qu’elle n’aurait jamais connu si elle n’avait pris part de la mission qu’elles jugeaient être résolu.

             Harley fut la suivante, ayant cours les trois jours de début de semaine avec les serpents, il lui arrive de côtoyer le Tobie. En métamorphose par exemple, elle appréciait assez les remarques sarcastiques du vert pendant le supplice que leur imposait cette sorcière –euh…- vraiment horrible bonne femme de KURT. Par ailleurs, elle appréciait bien son caractère révoltant, qui se sentait toujours révulsé contre les discriminations. Et son esprit contradictoire lui donnait à la fois sa place chez les rouges et les verts.

    En botanique, il se mettait avec elle, parce que l’air de rien, ils étaient tous les deux assez mal vu dans leur maison, l’un pour sa marginalité et qui aimait aller contre les sens et l’autre pour son mauvais caractère et qui aimait être libre. Par ailleurs, il y avait aussi Goldstein qui faisait souvent équipe avec eux, car quand on lui demandait s’il voulait bien travailler en groupe, il faisait une tirade atrocement barbant dont on n’y trouvait même pas la réponse, ce qui était vraiment agaçant, même pour ces deux énergumènes.

    « Matt, pourrais-tu me passer le sécateur à tes côtés, s’il te plait? » finit par demander Tobias alors qu’il comptait bien se débrouiller seul pour éviter d’avoir une conversation forcé avec cet étrange garçon qui était son camarade de botanique et de métamorphose et aussi en histoire de la magie, mais dont il ne fait absolument pas attention au cours.

    Celui-ci le regarda un instant avant de diriger son regard vers l’outil que son condisciple désigne du menton. Il ouvrit la bouche. Aie.

    « Les métallurgies est une science sur les métaux qui existent en ce monde, on y trouve à l’intérieur… »

    « Il te demande juste de lui passer le sécateur, il n’a pas besoin de réponse alors passe-lui ce foutue métal, qu’on en finisse ! » coupa Harley en voyant l’air désespéré de Tobias, les deux mains occupé sur la plante. « S’il te plait » Se sentit-elle obligé d’ajouter en voyant le regard insistant de Matthew sur elle.

    Il resta encore un moment ainsi avant d’exécuter. Pour un peu, Tobie en aurait pleuré de soulagement, tellement l’atmosphère en est devenu pesant avec seulement une réponse agacée. Franchement, il doutait sincèrement de la réussite de son plan avec ce genre de personne comme acteur.

    Harley avait fini par en savoir un peu plus sur ce que prévoyait son ami –oui, elle pouvait à présent bien le considérer comme ça. C’était durant un cours avec le professeur Londubat, la consigne était de vérifier si tous les citrouilles qu’ils avaient semé l’année dernière avaient bien poussé, si c’était le cas, ils pouvaient alors les récupérer et dans le cas contraire, laisser le reste germer encore.

    « Je voulais que toutes maisons s’entendent bien, qu’il n’y ait plus de préjugés et que notre promotion soit la plus uni. Car même si j’ai étais envoyé dans la ‘pire’ maison que vous appelez, moi, je ne l’ai pas fait uniquement pour ‘emmerder’ mes parents, je les aime vraiment, ce sont des gens supers mais ils restent bloqué sur les préjugés d’ado et pensent que tous les serpents sont vils et tout le reste. Evidemment là, je ne peux pas totalement leur contredire -parce que franchement ils ne font vraiment aucun effort- alors je me suis dit qu’en étant vert et ami avec Potter, ça fera changer les mentalités. Mais ça n’a pas suffi. »

    Le discours laissa la jeune fille pantoise, elle n’aurait jamais imaginé qu’il pensait à ce genre de chose. Et se dit que franchement, il a vraiment bien fait d’être dans la maison où il se trouve, car il est ambitieux et elle était sûr qu’il réussira ce projet en usant de tous les moyens qui lui seront disposés.

    « Après en voyant comment vous vous entendez si bien toutes les quatre alors que vous êtes si différente, je me dis que ce n’est pas un projet si irréalisable. »

    Harley en resta dubitative sur cette conclusion, est-ce que par leur amitié, le rêve de Tobias prit de l’ampleur et il devint ainsi la cible pour ses idées ? Tristement, elle souhaita que ce ne soit pas lui. Il ne le méritait pas.

             Claire ne pouvait pas faire grand-chose dans sa situation. Elle n’était pas spécialement proche de Tobias, ne le parlait que dans de rare occasion : lorsque le trio de bronze restait à la fois avec elle et lui. Comma là, par exemple.

    Elle aimait leur séance d’étude pour faire ensemble leur devoir, partageant ainsi chacun leur point de vue. Ils étaient neuf, même deux tables n’auraient pas pu les caser, sauf s’ils se serrent. Il n’y aurait pas eu de problème si certains ne voulaient pas étudier mais ils étaient tous très sérieux, désireux de finir ces tâches que les enseignants leur ont confié. Alors, Albus, Rose, Wyatt et Tobias se mettent sur une table ; Claire, Emil et Ionise sur une autre à côté ; et Alfred et Alice à une table derrière ou devant.

    Dans ces moments, elle voyait à quel point le Serpentard était sérieux et studieux, façade dont elle ne s’y attendait pas, le voyant toujours aussi plaisantin en cours de défense avec le trio, mais en réalité ils pratiquaient très sérieusement sans omettre le divertissement dans ces moments éducatifs.

    « Eh, Claire, pourquoi as-tu écris ‘Ajouter 4 mesures de l'Ingrédient Standard dans le mortier’ pour la potion d’amnésie ? » demanda Emil, suspicieux.

    « Je ne sais pas. Pourquoi, ce n’est pas le cas ? » Se reconcentra la chinoise.

    « Et comment, je te rappelle que la recette est présente dans le manuel, lis-le :

    Il y a écrit 2 ou 4 ? » Se moqua Ionise.

    Elle acquiesça et corrigea son erreur. Décidément, la potion ce n’était pas pour elle, au pire elle aura la moyenne. Pour cette matière, elle le laissait aux garçons qui semblent se débrouiller mieux qu’elle. Elle passa ensuite sur ce qui lui était plus facile : les sortilèges, ça au moins elle était sûr d’avoir la note maximale.

    « Eh, dis Claire, aide-moi s’il te plaît, donne-moi de tes lumières… » Interpela Tobias doucement pour éviter de donner l’impression de chahuter.

    « Puisque tu es Claire. » acheva Wyatt avec un début sourire.

    « Ha ha », émit celle-ci. « Ça, tu vois, je le voyais plutôt sortir de Tobias »

    « Eh bien, la vérité est que je voulais en effet te la faire, mais j’ai jugé plus pratique si on était deux dans le coup. Tu n’es pas d’accord ? »

    « Tu me demandes ce que j’en pense du jeu de mot avec mon prénom ? » lui demanda-t-elle, ébahie.

    « Mais tu n’es pas obligée de répondre », s’empressa de répondre le Serpentard sentant la bêtise « Par contre, j’aimerai bien que tu m’aides en sortilège. »

    Elle affirma d’un hochement de tête. Des fois, elle ne comprenait pas ce que pensait son camarade, souvent blagueur, parfois sérieux, mais pensait que ce ne doit pas être quelqu’un de mauvais et qu’il ne devait pas être assez stupide pour se mettre dans un pétrin jusqu’au cou. Si exclu sa fabuleuse idée de s’être fait envoyé dans la maison ennemi de leur parent. Sérieusement, et si c’était la voix d’une beuglante qu’elle avait entendu ?

             Ce fut Clara qui s’occupa du reste. Pour une simple et bonne raison : c’était celle qui était la plus proche du soupçonné. En tant que partenaire de farce, s’entend. Dans leur cours en commun, en l’occurrence en potion et en sortilège, deux matières où il est vraiment facile de trouver tout sorte de moyens pour rendre le monde fou.

    Cela débuta avec le cours du professeur MALONE. Les consignes étant déjà rédigées sur le tableau, l’enseignant leur consigna de vite commencer la préparation par groupe de deux. Sans un mot, comme d’habitude. Clara et Tobias se mirent ensemble, cela aussi sans échanger un mot, c’était comme un accord tacite entre ces deux facétieux. Ils se soutenaient tous les deux dans ce cours froid ou seul les verts parvenaient à gratter des points, le prof s’étant enfermer dans un silence mutine et ne donnait donc des conseils ou remarques à personne. La plupart du temps, ils étaient tellement concentrés dans la recette de leur potion –Clara plus que tout- qu’ils ne peuvent rien faire d’autre qu’être débordé chacun de leur côté, mais il y avait des fois comme maintenant où ils avaient plus de facilité à concocter le traitement et qu’ils se permettaient des relâchements profitant de ces courtes pauses pour… comploter.

    Leur sujet était très large, cela allait de la prochaine blague à faire jusqu’au dernier potin. Ils leur arrivaient souvent de faire des élucubrations. Là, par exemple, Tobie parlait de la difficulté de son ami Albus Potter à voler sur un balai et dont il lui donnait des cours particulier sur le sommet de la tour d’astronomie. Cela ne semblait pas donner un résultat conséquent.

    « T’aurais dû le voir, il était devenu tout blanc rien qu’en voyant la centaine de mètre qui lui séparait d’en bas. Et Wyatt pour plaisanter à ajouter : « Et encore, ça, ce n’est que le début, si tu persistes à ne pas vouloir voler sur ce vieux balai, je ferai en sorte d’être très persuasif pour que celui-ci te laisse tomber une fois dans le vide ! » Il a failli en faire une syncope. »

    « Oh, la vache ! Je suis sûre que le balai se sera fait une plaisir de le laisser faire du parachutisme… » Railla la blonde.

    Ils se mirent à pouffer en imaginant la scène. Assise devant, Chloé Rivers leur jeta un regard d’avertissement. Que seule Clara en a saisi le deuxième sens, elle se calma un peu, sans pour autant oublier de plaisanter.

    « Il n’empêche que j’aurai en effet voulu le voir. »

    « Oh, mais tu peux venir. La prochaine séance se déroulera le mercredi prochain à 14 heures. »

    « Ouais, OK, dans la tour d’astronomie que tu as dit ? » Il acquiesça. « Je me demande quel tête il fera en voyant qu’il y aura des spectateurs »

    « Ce ne doit pas être trop différent des cours de vol. Il sera juste déprimé de savoir qu’on viendra le voir pour ses échecs. »

    « Ah ouais, la mine grise, hein. »

    Il esquissa un mouvement de la tête pour approuver.

    « Il montre quand même facilement ses sentiments. »

    Il émit un léger son d’acquiescement.

    « Et le nombre de couleur qui accompagne… »

    Tobias s’apprêtait à concéder ce fait, qu’il se stoppa net dans son mouvement. Aussi bien de consentement que pour l’ingrédient à ajouter dans le chaudron. Une idée lui traversa l’esprit. Il se tourna vers sa camarade avec un sourire narquois. Sans surprise, elle aussi. À la fin de l’heure, ils avaient tous les deux un rictus large sur tout leur visage, égalant celle du chat de Cheshire. Seule Chloé qui avait à peu près suivi l’échange comprit l’enjeu. Elle sentit une migraine poindre au bout de son nez.

    Qui se développa d’autant plus qu’elle avait encore un double cours, avec les bleus en question.

    « Hey, Al ! » Salua Tobias en apercevant la silhouette recherchée.

    Deux têtes se tournèrent vers lui, sortant tous les deux un « Hum ?». Ils se dévisagèrent avant de sourire simultanément.

    « Désolé, c’est pour toi », consentit Alfred Jeskar en donnant une tape à son homonyme, Albus Potter.

    Ce dernier fit un signe à son ami qui l’a appelé avant de retourner discuter avec ses meilleurs amis. Wyatt et Rose s’échangèrent un regard avant de se sourire mutuellement. Tobias était le seul à encore appeler son ami par le diminutif dont il était habitué jusqu’à son entrée à Poudlard. En effet, sachant qu’il n’était plus le seul dont le prénom commençait par un Al (Albus, Alfred, Alice –mais elle, on l’appellera par son prénom entier-, ça faisait beaucoup et d’autant plus dans une maison), alors il a été décidé par Wyatt que maintenant pour son protégé ce serait Alby (dont le concerné s’en contentait à présent, habitué par l’affection que lui offrait son ami) ou son prénom en entier, ce dont ses camarades pas très proches (ou polie) le faisait toujours (ou tout simplement par son nom). Tobias Finnigan s’approcha de ses amis, et alors que le Potter semblait bien content de retrouver son ami, il déchanta vite en voyant l’éclat trop joyeux du Serpentard, qu’avait-il derrière la tête ?

    Il eut sa réponse durant le cours. Tobias, sacré sacripant, eut vraiment la pire idée qu’il n’ait jamais pu avoir. Il le déconcentra pendant sa récitation du maléfice du jambencoton. Le sort fut lancé à travers la salle pendant qu’on entendait un couinement sortir de la bouche du lanceur. Tout le monde cessa de formuler les sorts à tout va et considéra l’auteur en même temps que le professeur STRANGER s’en approchait, sceptique.

    « Eh bien, monsieur Potter, que vous arrive-t-il ? »

    « Eh bien, c’est-à-dire que…euh… » Bredouilla Albus, pétrifié.

    De l’extérieur, on pouvait même le voir transpirer à grosse goutte. La scène pouvait être assez comique si on n’avait pas autant d'empathie pour l’incriminé. Ce qui n’était pas le cas de Tobias, en même c’était de sa faute.

    « C’est de ma faute, professeur. Je m’entraînai sur le maléfice avec Albus mais j’ai malheureusement fait un mauvais mouvement qui a perturbé mon camarade et ça l’a déstabilisé. Désolé pour le dérangement. »

    « Je vois », agréa l’homme puis se tournant vers Albus « Faites attention la prochaine fois et ne vous laissez pas ébranlé par votre adversaire, je vous rappelle que c’est le but de l’exercice. » intima-t-il.

    « O-oui, professeur. » répondit le brun, honteux.

    Une fois qu’Oracle retourna à ses affaires, alors qu’Albus s’attendait à ce que les autres reprenaient là où ils en étaient, il fusilla son ami du regard.

    « Qu’est-ce qui t’a pris de me déconcerter pendant mon sort ? Et pourquoi tu as sorti un mensonge aussi gros ? »

    « Oh, ce n’est pas grave, il m’a cru, c’est le principal », relativisa la blond.

    « Et ? Tu nous expliques pourquoi tu t’en sois pris à Albus ? Tu avais cette idée dès le début du cours, si je ne m’abuse du sourire que tu abordais », nota Wyatt.

    Le dit sourire revint. Elle allait d’une oreille à l’autre, et ça avait tendance à rendre le jeune Potter frissonnant, se doutant d’un complot à son encontre.

    « Vous n’avez pas remarqué qu’à chaque fois qu’Al réagit, son visage se colore ? Là, par exemple, il était devenu tout bleu, non ? »

    Un petit silence accueille la déclaration. On fixait Tobias étrangement. Claire jeta un regard à Chloé, d’où lui était venu cette idée saugrenue ? La serpentard secoua la tête, n’ayant aucune idée, du moins pas de concrètement. 

    « Bah, c’est un peu normal, il vient de se faire réprimander par le prof alors il y a de quoi en devenir bleu », finit par lâcher Emil.

    « Oui mais, et dans d’autre circonstance ? Est-ce que vous l’avez vu en Vol ? »

    « Oh, on a surtout remarqué qu’il était vraiment atroce en cette matière » nargua Zabini sans rien exprimer sur son visage.

    L’intéressé grimaça sans rien contredire. Il s’assombrit par la même occasion.

    « Voilà, regardez ! Il devient gris quand il est déprimé ! » S’exclama Tobias.

    « Ah, oui, je vois », réagit Ionise. « Et il est blanc dès qu’il se met à imaginer en train de voler, c’est ce que tu veux dire ? »

    « Exactement ! En voilà un qui observe ! » Complimenta son condisciple.

    « Oh, ce n’est pas difficile à rater, ça », marmonna Ionise. L’autre Stewart sourit.

    « Bah, il est juste très expressif, pas de quoi en faire un plat », dit Elias Nott.

    « Oui, mais ça ne vous dit pas d’en découvrir plus ? De voir quel autre couleur son visage peut prendre ? »

    « Hé, je ne suis pas un sujet de laboratoire ! » Contesta faiblement le concerné.

    Il n’était très franchement pas pour cette expérimentation dont il était l’objet. Seulement, il n’était visiblement pas le seul à devoir donner une réponse, en fait pour être tout à fait honnête, il n’avait pas vraiment son mot à dire. Comme les autres ne semblaient toujours pas décidés, Tobias lâcha une dernière raison, qui eut l’effet d’une bombe :

    « Je suis sûr que je pourrai te rendre jaune. »

    On entendit des pouffements un peu partout, mais personne ne s’est dénoncé.

    « Jaune ? Ce n’est pas les chinois, ça ? » S’étonna Kylian.

    Tous les regards convergèrent vers lui, car ce n’était pas courant qu’il prenne lui-même la parole, en temps normal il ne le faisait uniquement quand on le demandait, c’est-à-dire seulement en cours. Ici, on le regardait curieusement.

    « Eh, préjugé ! »

    Il eut un éclat de rire général. Même les moins loquaces eurent un sourire. Sauf Tyler, exception faite à ce surhomme. Mais si un œil observateur l’avait passé au scanneur, il aurait pu remarquer la lueur qui illumina brièvement son regard.

    « Je suis sûr qu’il se venge pour ce que j’ai dit à halloween », chuchota la chinoise à côté d’Alice, qui redoubla de rire en se souvenant de son lapsus.

    « Et tu fais bien de lui être venu en aide après l’avoir ridiculisé, tu t’es bien rachetée », jugea doucement Chloé, de l’autre côté.

    « Mais j’étais celle la plus à même à être à plaindre, tu as vu le regard qu’il m’a lancé ? » gémit Claire.

    « En même temps, il est un peu difficile de savoir où regarde-t-il derrière ses lunettes », intervint Rose avec un sourire moqueur.

    Claire fit la moue voyant que personne n’était de son côté, le groupe finit par se calmer. Et petit à petit, ils redevinrent sérieux.

    « Je te rejoins, c’est un défi à relever. J’ai bien envie de voir où est-ce que ça peut aller », adhéra la dernière personne qu’Albus s’attendait à entendre dire ça.

    « Dis donc, Wyatt, t’es censé me défendre ! » S’indigna l’Alby.

    « Oui, mais il a titillé ma curiosité ! Je t’avoue que j’ai bien hâte de voir quelle nuance tu peux prendre en dehors des couleurs froides, et s’il est vraiment possible que tu jaunisses ! »

    Il eut encore quelque rire bref, avant qu’ils ne reprennent le cours où ils l’avaient laissé. Albus bougonna mais oublia vite cette histoire en voyant que son amie le serpent ne tentait rien. Pour aujourd’hui.

    Le lendemain, le défi fut mis au courant par toute la promo. En cours de potion, Lolie, qui n’en était pas un as, posa une question forte étonnante à Potter.

    « Dis, Bubus, comment on fait une mixture onirique ? »

    « Euh… -Bubus ?- je ne sais pas… je n’étais pas au courant qu’il en existait » répondit-il tout de même, bien que fort désarçonné.

    « Bon, tant pis, merci. » Elle retourna dans sa mixture, qui n’a rien d’onirique.

    Albus échangea de gros yeux à son meilleur qui était aussi perplexe. À la fin de l’heure, Alice rejoignit Lolie, toutes les deux étant assez proche pour être considérer comme amies, et lui posa la question qui trottait dans la tête de tout le groupe. Mais ne voulant pas paraître trop incultes, ils se retinrent.

    « Pourquoi tu lui a posé cette question ? D’où ça vient cette mixture onirique ? »

    « Je n’en ai aucune idée, je voulais juste voir comme est-ce qu’il réagirait en entendant mon surnom », avoua la française.

    Ah, Ok. Derrière, toute la classe avait entendu la conversation et certain se sont même tournés vers le concerné pour voir s’il avait de nouveau expression. Ben, mince, non plus, il avait juste la mine grise –encore une déprime-. On se moquait de lui et apparemment, cette situation allait durer.

    Ce fut à la fin de la journée, qu’il eut enfin un progrès. Verte. Pas l’étendard des Serpentard, non, mais bien de la couleur qu’a pris le visage du jeune Potter. Cela vint des mots de Célia. C’était si innocent.

    « Ouah, il y a des araignées partout sur cette pelouse. »

    Il en lâcha son balai.

    « Des… araignées ? Où ça ? »

    « Je les ai vu carapaté près des murailles du château, ils étaient une bonne centaine, toute une colonie dont les pattes étaient vraiment attrayante… »

    « Madame ! Albus est tout vert ! » S’écria Alfred.

    « Vert ? » Pratiquement toutes les têtes se tournèrent pour voir le phénomène. Et en effet, Albus Potter était vert, de dégoût.

    « Alby, ne me dis pas que… tu as peur des araignées ? » Bredouilla Wyatt.

    « Ah bah, là, ça craint parce que le château en est rempli », informa Chloé.

    Pendant que Potter se mortifiait, Rose pouffa. Il le regarda, choqué.

    « Ne me dis pas que tu l’as médité ! »

    « Non, non, j’en serai bien incapable, ce serait trahir le secret de mon père », se défendit la rousse.

    « Ah bon ? Ron Weasley est arachnophobie? »

    Alors que Rose laissait échapper un « Oups » sonore, Albus ne parvenait pas à retrouver ses couleurs initiaux.

    « Bon, au moins, ça nous a permis de découvrir une nouvelle couleur », conclut Tobias, assez fier.

    « En tout cas ce stratagème n’a pas fonctionné uniquement sur lui » Emil désigna de son pouce le quatuor coloré. La bleue avait le visage vert.

    « Raah, la, la, vous avez peur du vide, des araignées, que des points en communs, vous deux, le bleus –‘tain, je fais des rimes » commenta Clara, pour plaisanter.

    « Mais ce n’est pas de ma faute ! M’enfin, avouez que c’est vraiment écœurant ! Ils ont huit pattes ! Quel énorme chiffre ! Et ils en font quoi avec, si ce n’est les agité de façon répugnant !? »

    « Eh bien, tu ne taris pas d’éloge à leur sujet », railla Harley.

    Tandis que Claire geignait comme une gamine difficile, Clara lui tapotait le dos et Chloé tentait lui rassurer :

    « Aller, relax, ils ne sont pas là –encore heureux. »

    « En fait, quand je disais qu’ils étaient sur les murs, ce sont ceux qui sont justes là… » Renseigna Célia.

    « Mais arrête ! » intima les filles.

    Trop tard, les deux Serdaigle se sont évanouis sous le coup de l’émotion.

    « Oh, je n’aurai pas dû le dire ? »

    « Evidemment que non ! Regarde un peu le résultat ! », Morigéna Harley.

    « Hm, mais c’était un peu couru d’avance avec les tremblements et le vert de leur teint », examina Chloé.

    « Mais zut, quoi ! Tu ne fais vraiment que gaffe sur gaffe ! Ce n’est pas toi qui va les traîner à l’infirmerie, quoi ! » Rabroua Clara, agacée.

    « Voyez le bon côté des choses, ils n’iront pas au cours supplémentaire qui leur sont imposés », minimisa Stefan.

    Sur ces mots, la fin des cours s’annonça. On amena les deux inconscients dans la salle blanche de l’infirmière. C’est un peu triste de finir la semaine ainsi, non ?

    Et le week-end n’en fut pas meilleur. Pas pour Albus. Depuis qu’il était devenu la cible de ses camarades de classes qui cherchaient un moyen pour le rendre jaune ou encore rouge, il n’avait plus un moment de répit. Et les membres de sa familles ont bien fini par le remarquer, puisque certain ont même tenté de tricher et leur demandaient des astuces. Comme avec James Potter.

    « S’il vous plaît, Ô grand James Potter, pouvez nous renseigner comment faire rougir votre frère ? » théâtralisa Kenneth sans trop s’investir.

    Mais cela déclencha une autre couleur.

    « Hé, Finnigan ! J’ai trouvé une nouvelle couleur ! » Accouru John Hopkins en voyant le duo de farceur. Il traînait Boot derrière lui.

    « Ah ouais, laquelle ? » S’enjoua le serpentard.

    « Le jaune ! » Voyant l’air effaré des deux garnements, il s’expliqua « Et je ne parle pas seulement de l’exploit de notre maison ! En fait, tout ça, on le doit à Kenneth –c’est pour ça que je vous l’ai amené-, il avait fait semblant de demander de l’aide à Potter –l’ainé, bien sûr-, mais manque de bol –ou pas, d’ailleurs- Potter –le cadet, cette fois-ci, celui qui est de notre promotion- passait à côté et en voyant que son frère allait nous dévoiler quelque chose, il virevolta et lança un ‘Ne dis rien James !’, avec le visage alarmé de jaune ! »

    Clara et Tobias s’échangèrent une tape dans la main sous le regard blasé de Kenneth et celui enjoué de John.

    « Une palette de couleurs, celui-là », dit simplement la Poufsouffle.

    « Raah, mais j’aurai trop voulu voir son visage ! » Se lésa le Serpentard.

    « Oh, ne vous inquiétez pas pour ça, Sean qui était à côté avec un appareil a pris soin de le mitrailler, il est en train de les développer, là. Vous allez voir à quel point, il est… »

    « Je n’étais pas jaune ! »S’exclama la voix du concerné.

    Les deux jaunes se tournèrent d’un mouvement. Eh ben, il les a carrément poursuivis. Faut croire que là, il en avait vraiment marre. Accompagné du reste de sa maison, car ils traînaient ensemble pour étudier, ils s’arrêtèrent près du groupe, essoufflés.

    « Ouais, et d’ailleurs, ça n’a pas du tout la même couleur que Claire », cru bon d’ajouter Emil en désignant la chinoise.

    « Hé, mais vous allez arrêter avec ça ? » s’offusqua Claire.

    « Pas de notre faute que tu sois jaune, hein. Et sans rancune » plaisanta Clara.

    « D’ailleurs, ça a fait un drôle de mélange le jaune et le vert », nota Rose.

    « C’était curieusement beige », ajouta Alfred.

    « Tu t’attendais à quoi ? Du bleu ? » S’irrita la désignée.

    « Bwahahaha, bah, ce serait le principe de la synthèse soustractive, non ? » Wyatt éclata de rire.

    « Hein ? Qu’est-ce que c’est ? » S’interrogea Claire en se calmant direct.

    « Eh bien, il en faut peu pour te changer les idées » sourit John.

    « Dès que ça concerne des découvertes, il est facile de l’amadouer » chuchota Emil comme s’il disait un secret.

    « Tout comme les polars pour toi » renvoya Clara, moqueuse.

    Le petit groupe éclate de rire sous la pique. Puis, alors que cela semblait se calmer, des pas s’approchèrent. Sean, en compagnie de Célia, brandit son appareil photo attaché autour de son cou d’une main et de l’autre mis en évidence les clichés.

    « C’est bon, j’ai les négatives ! »

    Alors que la bande s’excitaient pour les preuves en photographie, Albus s’apitoyait dans son coin, consolé par la main secourable –pas trop- de Rose.

     

    « Ok, défi relevé ! »

    Nous étions encore en fin de semaine, mais il semblerait que l’agitation de celle-ci était loin d’être achevé, et cela concernait toujours le brun. Pour la dernière épreuve, cherchons à le faire rougir ET vérifier s’il a des tâches de rousseurs qui en ressortent. Il faudrait faire preuve de tactique et de la minutie car, il était clair que maintenant, le petit pote Potter n’allait plus se laisser faire et s’est même décidé de se murer dans le silence. Pour ne pas faciliter la besogne.

    Ce n’est que quand les cours repris le lendemain, qu’il lâcha la garde. Dans le cours de son parrain. Oh non, cela n’avait rien à voir avec Neville LONDUBAT s’ils avaient pu réussir la dernière épreuve, car bien que très sympathique il n’aurait pas permis à ce qu’on fasse autre chose que de s’investir sérieusement dans ses cours, mais bien grâce à une blague de Clara. Qui n’avait pas forcément pour but de montrer la dernière couleur mais seulement pour son propre amusement et qui n’avait pas vraiment de victime en particulier.

    Sauf que cela toucha sur son amie. Comme par hasard.

    « Hie ! Vous avez vu ? La plante a bougé ! »

    « Mais oui, Claire, c’est un peu le principe en botanique », expliqua gentiment Rose, car elle doutait sérieusement de la mentalité de son amie.

    « Mais non, ce n’est pas ça ! La tige s’est ouverte et s’apprêtait à me mordre, elle n’est pas censée être inoffensif ? »

    « Tu es sûre que ce n’est pas ton imagination qui te joue des tours ? » demanda Emil, sans méchanceté.

    Dans l’assemblé, deux rires s’élevèrent. Alors qu’on considérait le visage de Potter sale de terre, celui-ci comprit qu’il a été déplacé et il eut confirmation en voyant le regard atterré de son condisciple. Clara riait encore dans sa manche. Il se surprit alors à faire la chose qu’il se l’interdisait : il rougit. La blonde se tut.

    Un « Oh, il a rougi ! » général s’éleva. Ce qui attira l’attention du professeur.

    « Eh bien, que vous arrive-t-il ? » demanda-t-il en les rejoignant.

    « Rien, professeur », répondirent les élèves à l’unisson, à l’exception de Claire toujours muette, et d’Albus toujours gêné.

    « Bon, alors ne traînez pas trop, la fin de l’heure est proche », conseilla Neville.

    « Oui, professeur », concordèrent encore une fois la totalité des élèves en omettant toujours les deux bleus.

    Une fois le départ du professeur fait, Clara claqua ses doigts.

    « Bingo ! Je savais que tu n’avais pas de tâche de rousseur ! Après tout, tu n’es pas roux! »

    « Ben, merci ! » s’exclamèrent deux voix avec l’uniforme bleu. Rose et Alfred se sourirent, se comprenant. Car même étant blond-roux, Alfred a des tâches de rousseurs dont il en était fier.

    « Sans rancune les gars ! Et Claire, tu vas bouder encore longtemps ? »

    « Et toi, tu vas avouer quand ? C’est toi, hein ? » Reprocha la chinoise.

    « N’essaie même plus le regard noir, tu le fais trop mal. Et oui, c’est bien de moi, j’ai mis ce qui semble être une potion pour faire vivre quelque chose. »

    « Du goutte vivifiant ? Comment as-tu obtenu une chose pareille ? » S’étonna Al.

    « Tobie », répondit-elle simplement.

    « Ah, mais… » Se rappela Stefan, « ce potion que tu as mis sur une plante, ce ne serait pas celle de la bolet ? » Voyant les visages sceptique de ses camarades, il s’expliqua « La bolet est une plante capricieuse qui est une composition pour la potion calmante, mais si elle est mal entretenu, ça peut avoir l’effet inverse. »

    « Et si je te dis que c’est exactement ça ? »

    « Bah, alors elle va finir par réagir et s’attaquer à tous ceux qui l’entoure en leur infusant de son fameux odeur paralysante », répondit Goyle, indifféremment.

    « Mais alors, faut prévenir le professeur LONDU… » Commença Rose.

    Sans pouvoir achever sa phrase, elle s’évanouit, ayant trop humé de somas. Les autres suivirent peu après. Quand le prof revint, il les retrouva tous allongé sur le sol dallé de la serre et la plante avait repris de son immobilité. Il les expédia tous à l’infirmerie. Sans chercher à savoir plus.

    « Qu’est-ce qui s’est passé ? » fut la première chose que lui dit Tobias en voyant Clara ouvrir les yeux.

    « J’ai mis de la Goutte vivifiante sur la Bolet. »

    « Mais, t’es bête ou quoi ? Je ne te l’ai pas passé pour que tu le mettes sur une plante, c’est grave dangereux, on sait jamais comment ils réagiront ! » Réprimanda le serpentard, à mi-voix, ne voulant pas se faire repérer.

    « Oui, bah, tu aurais pu le dire plus tôt. C’est trop tard maintenant. »

    « Non, mais tu te rends pas compte de la frayeur que tu nous as fait. Dès le bon matin, on apprend que quinze élèves ont manqué de ses faire empoisonné par du somas. Tu aurais très bien pu ne jamais te réveiller. »

    « Ouais, mais je suis là, t’inquiète pas. Et puis… j’ai gagné ! »

    La fixant d’abord sans rien dire, la lumière se fit dans son regard.

    « Ah ouais ? Et alors ? Comment tu as réussi ton coup ? »

    « Doucement, une question à la fois, alors : Oui. Bah, il n’a pas de tache de rousseur, et il est même mignon comme ça. Grâce à Claire, il a rougit après s’être rendu compte qu’il se moquait d’elle. »

    « Encore ? À croire qu’ils sont faits l’un pour l’autre. » Ils pouffèrent. « Alors, toujours Ok, pour mercredi ? »

    « Et comment, 14 heures à la tour d’astronomie ? »

    Tobias acquiesça, et leur sourire diabolique réapparut.

             Mercredi après-midi, au lieu de le consacré à des études ou des devoirs, Albus le passait au sommet de la tour d’astronomie pour apprendre à voler. En compagnie de ses deux amis, Wyatt et Tobias –Rosa ne voulant pas participer à une activité qui ne rapporte rien dans ses études, merci traîtresse-, il se persuadait que l’altitude ne lui faisait rien. Déjà, le balai lui accordait sa confiance –maigre, mais présente-, il lui suffirait alors de lui aussi faire confiance à la brosse et se laisser transporter dessus. Il était bien obligé de réussir sinon, Wyatt allait mettre sa menace à exécution et il ne voulait pas avoir une mort si ridicule.

    Inspirant un grand coup, il se remémora des instructions de ses amis, « Surtout ne t’imagine pas tomber, ça ne fera que confirmer tes craintes » et « Dis-toi, quand tu vois le paysage sous tes pieds, que tu les domines, tu n’as pas à t’inquiéter de la hauteur, puisque tu es au-dessus. » Honnêtement, il n’était pas sûr de comprendre ce que Wyatt voulait dire par là, mais il suivit tout de même ses conseils. Et il fit bien. Au début de ses cours supplémentaires de vol, en plus de ceux donné par madame Bibine, il ne parvenait qu’à voler d’un mètre au-dessus du sol –net progrès depuis cinq mois où il galérait à faire obéir le balai-, là il réussit à s’élever au-dessus de ses amis, qui l’encourageaient d’en bas et peu à peu qu’il s’élevait, il sentait le vent frais lui caressait la peau, sortant de l’habitable de la tour. Il entendit une porte s’ouvrir plus bas, mais il n’y fit plus attention. La vue qui s’offrait à lui était beaucoup plus distrayant. Et puis, il comprit ce qu’a voulu dire son meilleur ami, oui, il pouvait dire qu’il dominait. Il se mit alors à dessiner toute sorte de contour dans le ciel, se sentant libre.

    La porte de la salle d’astronomie s’ouvrit sur Clara, derrière suivit le reste.

    « Désolée du retard, j’ai eu du mal à les dégoter. »

    « Eh ben, pourquoi tu as ramené ta clique ? »

    « Pour le spectacle, voyons ! » Répondit Clara comme une évidence.

    « Si vous vous attendez de le voir échouer, c’est rater », prévint Wyatt.

    « Mais non, pourquoi est-ce qu’on penserait ça ? » Réfuta Chloé en fixant les cieux.

    « Et puis, il a l’air de se débrouiller. » Ajouta Harley.

    « Super bien, même ! » Complimenta Claire. « C’est le résultat depuis ? »

    « Cinq moi. Mais ce n’est qu’aujourd’hui qu’il parvient à faire des figures pareilles ! » Déclara fièrement Tobias.

    « Arf, et moi qui m’attendais à le voir galérer », lâcha la blonde en s’installant sur un pouf.

    « Dommage, il fallait venir plus tôt », nargua Wyatt. « Une fois, il était monté sur le balai mais dès qu’il avait quitté le sol de la tour et suspendu au-dessus du vide, il était prêt à redescendre du balai ! Heureusement qu’on l’a retenu sinon, il se serait retrouvé au pied de la tour, baignant dans son sang. »

    « Ouah, bonjour l’image mental », sifflota Harley.

    Ils rirent de bon cœur en attendant la descente de leur camarade. Qui vint plus tard, les cheveux encore plus ébouriffés que d’ordinaire, mais le visage rayonnant d’une joie encore inconnu.

    « Bravo, c’était très beau », félicita Chloé, en retraite.

    « Merci, mais le paysage vu d’en haut l’est d’autant plus ! Tu ne veux pas essayer, Claire ? » Proposa joyeusement le brun.

    « Non, merci », refusa immédiatement cette dernière.

    « …Ecoute, Potter, je veux bien comprendre que tu veux partager ta joie après cette superbe séance, mais il faut que tu comprennes que persuader Claire que voler dans les airs soit une activité super attrayant, t’aurais besoin de courage et de volonté », prévint l’italienne en baillant.

    « C’est vraiment, dommage ! Je t’apprendrai s’il le faut ! »

    Alors que la chinoise s’apprêtait à répondre, le Serpentard le devança :

    « Hey, tu oublies qui t’a enseigné ! » lui rappela à l’ordre.

    « Mais non, je ne vous remercierai jamais assez pour ce coup de main, les gars ! Vraiment, merci ! »

    « Je plaisantai, il est normal de s’entraider dans nos malheurs entre amis. »

    A cette phrase, les filles réagirent. Est-ce là un sous-entendu ? Cherchait-il en réalité de l’aide avec cette insinuation ? Devaient-elles réagirent ? Elles s’échangèrent un regard, finalement ce fut la Gryffondor qui s’avança.

    « Eh, Tobie ? Ça vaut aussi pour toi, hein ? Si tu avais des problèmes tu nous le diras ? » La questionna-t-elle en le regardant dans les yeux.

    « Bien sûr, je soutiendrai n’importe qui de vous tous. »

    « Même quand l’un d’entre nous se fait menacer », finit la rouge et or.

    « Bah, oui, enfin si quelqu’un est assez tordu pour menacer une première année » tenta le vert et argent de détendre l’atmosphère, qu’il jugeait pesant.

    « Oh, le sadique », plaisanta Wyatt, tandis qu’Albus observait la scène.

    « Oui, alors dis-moi ce que tu faisais le 3 janvier ? »

    « Tu lui fais un interrogatoire ? De quoi le soupçonnes-tu ? »

    « Chut, Wyatt ! » Intima Claire en fixant la scène, concentrée. Son condisciple jeta un regard interrogateur à son camarade, tout aussi perdu.

    « Euh, ben, chez moi. On était encore en vacance, que je sache. »

    « Et le soir d’halloween ? » Rajouta Chloé en enchaînant directement.

    « Directement retourné au dortoir dès qu’ils ont demandé aux premiers d’y aller, pas comme certain… »

    Il semblait qu’il désignait des personnes en particuliers, mais déjà les filles étaient dans un autre monde. Elles se jetèrent des regards perdus, se sont-elles trompées sur toute la ligne ?