• Point de vue: Albus Potter

    1er septembre 2017

      Onze heures avaient sonné, et c'est en jetant un panache de fumée que le Poudlard Express se mit en route en emmenant les trois cent élèves à la célèbre école de magie Poudlard. Albus Severus Potter, après un dernier signe à ses parents, se résigna à suivre sa cousine rousse qui le pressait de l'aider à chercher d'un compartiment vide. Car en cette année 2017, le fils cadet Potter faisait sa première entrée à l'école des sorciers en compagnie de sa chère cousine et meilleure amie, Rose Weasley. Il était inutile de préciser à quel point le jeune garçon appréhendait ce moment. Taquiné par son frère aîné, James Sirius Potter, Albus craignait de décevoir ses parents en tombant dans une maison autre que celle des lions bien que son père, Harry Potter, lui ait rassurés qu'elles valent tout autant qu'elles sont. 

    Finalement, ils se trouvèrent un compartiment occupé seulement par un garçon de leur âge sûrement, qui s’amusait avec sa chouette des neiges. Il avait les cheveux d'un blond cendré et des yeux verts marron et un sourire accueillant ornait son visage qui apaisa immédiatement la tension intérieur du brun.  

    " Bonjour, est-ce que les places sont libres, s'il te plaît ?" demanda poliment Rose Weasley sans pénétrer dans le cabinet.

    " Oui, je suis seul, je vous en prie, prenez place" , accueillit aimablement le garçon. " Je m'appelle Wyatt Devon, enchanté" , se présenta-t-il une fois les cousins installés. 

    " Rose Weasley ", répondit la rousse en s'installant en face de son futur camarade.

    Albus Potter ", sourit le brun en serrant la main que le blond lui présentait. 

    Ce dernier sourit sans rien ajouter. Cela surprit légèrement les deux arrivants, il était à préciser qu'en général quand leur famille se présentait ou prononçait seulement leurs noms ça créait un évènement titanesque, les gens s'empressaient de serrer la main des adultes ou faisaient des courbettes ce qui gênaient assez leurs parents -ou les agaçaient au choix-. Au fil du temps, ils ont fini par comprendre que leur nom était célèbre d'une manière très héroïque, visiblement Harry Potter aurait sauvé le monde de la magie plus jeune avec l'aide des Weasley -bien évidemment- et la population sorcière leur est à ce jour toujours très reconnaissant. Étant modeste, son père ne lui a pas dit plus que ça et sa mère a suivi l'exemple, bien qu'elle était célèbre pour d'autre raison encore. Bref, tout ça pour dire que si vous êtes descendant de cette société qui a été menacé, vous êtes obligé de connaître les illustres noms de Potter-Weasley et être plus ou moins admiratif. Ce garçon était peut-être un né-moldu? Oh, après tout, ce n'est pas ça qui va les empêcher de le trouver sympathique, les Potter-Weasley sont réputés pour être ouverte d'esprit et très tolérant -surtout concernant les moldu pour Arthur Weasley-. Albus en était à ces réflexions quand la porte s'ouvrit sur son frère. 

    " Hey, je vois que vous vous êtes déjà fait un ami ", s'exclama James en souriant largement à l'inconnu. 

    " Wyatt Devon, enchanté, se présenta-t-il à nouveau toujours en souriant.

    James Potter, de même. " 

    " Ah, vous devez être le frère d'Albus, j'imagine. "

    Gagné, et je te serai vraiment reconnaissant si tu t’occupais de lui durant le trajet, ça m’enlèverait un sacré poids. " 

    " Ce n’est pas comme si tu te préoccupais vraiment de moi ", marmonna le dit frère dans sa barbe inexistante.

    " Rho, tu m’en veux encore pour ce que je t’ai dit plus tôt ? Il ne faut pas t’en faire, je suis sûr que tu t’épanouiras qu’importe la maison où tu seras réparti. "

    " Hum, ce n’est pas comme si j’avais besoin que tu me réconfortes ! " S’exclama le brun, gêné par ce soudain élan de fraternité.

    Ce dernier ne répliqua rien, se contentant de rire avant de refermer la porte laissant les trois petits nouveaux entre eux. Après l’acte inhabituel de son frère, Albus en fut plus que déstabilisé et s’apprêtait à se murer dans une profonde méditation, mais c’était sans compter sur le blond, qui semblait à présent d’humeur bavarde.

    " Tu es inquiet pour la répartition ?

    " Euh… ", ne sachant que réponde, étant dans tous les cas assez ridicule, le garçon laissa échapper son hésitation.

    " Tu ne devrais pas pourtant, tu sais bien qu’oncle Harry ne va rien te faire ", rassure sa cousine d’une voix nonchalante.

    " Toi, par contre, tu devrais t’inquiéter un peu plus, non ? Je te rappelle qu’oncle Ron…" 

    " Mon père plaisantait, tu y as vraiment cru ? " Morigéna la rousse.

    " Mais tu n’as pas peur de le décevoir ? "

    " Ma mère me dire que ce n’est pas grave, ça me suffit. "

    " Et puis, on ne peut pas toujours satisfaire les adultes, nous sommes ce que nous sommes et pas ce qu’ils veulent qu’on soit. "

    Avant que le petit brun n’ait répliqué quoi que ce soit à sa cousine, il se tourne vers l’auteur de cette parole…très sage. Albus regarda Wyatt avec de gros yeux.

    " Bienvenu à Serdaigle ", plaisanta Rose.

    " C’est philosophique ce que tu dis, mais peux-tu en faire autant ? " Rétorqua Al.

    Le sourire du blond s’élargit.

    " Ça, tu n’as qu’à le découvrir. " 

    Le regard vert s’illumina, il observait maintenant l’autre garçon d’un tout nouvel œil. Il ressentait une chaleur indescriptible, pas du tout insupportable, très agréable même, comme s’il désirait en savoir plus sur lui et son intellectuel ainsi que sa malice. Cependant une chose lui titillait l’esprit.

    " Mais dis-moi, tu n’es pas d’ici, si ? " 

    " Tout juste. En fait, je suis né américain mais ma mère était élève à Poudlard, alors elle a insisté à ce que je m’y inscrive, comme quoi je vivrai les meilleurs années scolaires de ma vie. "

    Je suis sûre qu’elle a raison. " 

    " Mais si ce n’est pas toi qui a voulu, ça veut dire que tu ne suis pas la philosophie que tu viens d’énoncer ", insista Albus.

    Wyatt le considéra un instant, sans se départir de son sourire, tandis que la rousse décocha un coup de coude dans les côtes de son meilleur ami, qui l’ignora superbement, étant trop concentré sur son interlocuteur. Qui répondit sans se démonter.

    " Certes, mais cette décision ne m’appartenait pas, j’y vais uniquement pour devenir quelqu’un, comme quoi : "l'homme n'est rien d'autre que ce qu'il fait". "

    Un léger silence s’installa seulement troublé par le cahotement de la locomotive en marche. Les deux garçons se dévisageaient sans vergogne, la fille était impressionnée par les connaissances de son condisciple, qu’elle espérait sincèrement le retrouver dans la même maison. Finalement l’atmosphère se détendit avec le sourire du brun.

    " Elle est de qui cette phrase ? " 

    " Jean-Paul Sartre, philosophe français " , énonça Wyatt. " Et sinon, pourquoi crains-tu autant de décevoir ton père ? " détourna-t-il.

    Albus marqua un temps d’hésitation. Devrait-il se confier avec quelqu’un qu’il vient à peine de faire connaissance ? Mais il semblait être différent des autres, il ne risque pas de le juger, du moins il l’espérait. Il ne souhaitait sincèrement pas se tromper sur son compte alors qu’il commençait tout juste à sympathiser.

    " On m’a toujours dit que je ressemble beaucoup à mon père. Que j’ai ses si beaux yeux verts, ses cheveux noirs indomptables et parfois même son caractère calme et maîtrisé, alors tout le monde pense que je deviendrai comme lui, un second sauveur. Pourtant je ne le ressemble en rien, je ne porte pas de lunettes, je ne sais pas voler sur un balai parce que j’ai peur du vide et en plus, contrairement à mon père, j’aime les potions. "

    Il avait conscience qu’il disait des choses sans queue ni tête et peut-être qu’on ne le comprendrait pas, sauf peut-être Rose à qui il en avait touché quelque mot, mais cela faisait du bien d’en dire plus sur ses sentiments. Et encore plus en entendant les mots de celui qui va devenir son meilleur ami.

    " Mais l’opinion des autres importe peu, non ? Ce n’est pourtant pas eux qui sont le fils d’Harry Potter, qui vivent avec le Héros, ils ne le connaissent pas, toi non plus, ils ne savent pas qui tu es en réalité, n’est-ce pas ? Ce ne sont que des quolibets, des bêtises, parce qu’ils sont jaloux. "

    Peu à peu que les mots l’atteignaient, Al se sentait plus léger, comme si ces derniers réagissaient tels des calmants, ou une libération.

    " Ils n’ont pas ton intelligence, ni ta patience, ils n’ont pas ta famille et n’auront pas la chance de l’avoir, car tu es unique, tu es le fils de ton père, le trésor de tes parents et eux, ils t’aiment qu’importe ce que tu es, non ? " 

    Un sourire finit par fleurir sur les lèvres du brun, qui en est presque ému. À côté, sa cousine le contempla avec un tendre sourire. L’ambiance se changea quand le chat de Rose miaula, tous les regards se convergèrent vers lui, qui devint silencieux.

    " Comment s’appelle-t-il ? " S’enquit Wyatt, par politesse surement.

    " Pattenrond, c’était le chat de ma mère, il est mi-fréreur, mi-chat. " 

    " Les fléreurs ne sont-ils pas capable de repérer avec certitude les personnes au comportement suspect ou peu fréquentables ? Souhaite-il nous prévenir de quelque chose ? " 

    Ce quelque chose semblait visiblement très près, puisque les miaulements reprenaient avec plus de force. Juste après, la porte s’ouvrit et trois regards sceptiques se posèrent à l’entrée, où se tenaient deux élèves qui semblaient plus âgés que James, déjà en uniforme avec la robe de sorcière pour plus d’effet. D’après la couleur de leur cravate, ils appartiennent à deux maisons différentes : Gryffondor et Poufsouffle.

    " Oui ? " Demanda poliment Wyatt, alors qu’il était clairement méfiant.

    Un des deux collégiens, un blond aux yeux noirs, lui sourit férocement, tandis que l’autre, un brun aux yeux douteusement jaunes, s’adossa à la chambranle de la porte avec un air narquois sur le visage.

    " Oh, rien, on voulait juste vérifier si vous n’avez pas de problème. " 

    " Mais vous n’êtes pas préfets, si ? " demanda Rose, suspicieuse à leur propos.

    " Non, mais on a droit de nous intéresser à nos petits nouveaux, non ? " Rétorqua le blond, avec un sourire défiant.

    " Maintenant que vous nous avez vus, vous nous voulez autre chose ? " Intervint Albus en gardant une expression neutre.

    " Non, non, on va continuer à faire l’inspection, bonne journée les gosses." 

    S’en allant sans demander leur reste, ils ne prirent même la peine de refermer la porte derrière eux. Et avant de les quitter, le blond posa son regard avec insistance sur le front du brun, s’attendait-il à trouver la cicatrice de son père ici ?

    " Trop louches, ces gars " , commenta-t-il simplement.

    " C’est sûr qu’ils n’ont pas l’air nets " , approuva une fille de leur âge en s’approchant à son tour de leur porte, " ils sont passés dans tous les compartiments des premières années au peigne fin en jetant des critiques à droite à gauche, ils ne vous ont rien dit à vous ? "

    " Non, mais mon petit doigt me dit que ça a avoir avec toi, Potter. " 

    Rose avait fait exprès de l’appeler par son nom pour planer le doute sur les intentions des deux casaniers. Et en effet, la compréhension s’installa instantanément entre eux.

    " Oh, alors c’est toi le fils Potter qui entre cette année ? Ma mère a dit que s’il fallait choisir entre les deux fils, vaut mieux opter pour toi parce que tu ressembles plus à ton père, mais moi je trouve que ton frère est plus cool. " 

    Ça, c’est dit. Albus aimait les gens honnêtes, mais des fois comme maintenant, ça fait un peu mal. Il est juste fixé sur le fait qu’il n’y aura jamais rien entre eux. Pas qu’elle soit laide, hein, elle était même pas mal, ses cheveux auburn ondulés qui s’arrêtent à ses épaules et ses yeux bleus océans lui promettent une bonne réputation pour les années à venir, mais si elle préférait les hommes plus âgé et délibéré, c’est son libre choix. S’il y avait bien une chose qui différencie les deux frères, c’est que l’un est plus affranchi que l’autre est plus conservateur.

    " Au fait, je suis Chloé Rivers " , se présenta la nouvelle avec un sourire malicieux.

    Et visiblement ce n’est pas une mauvaise personne, puisque Pattenrond ne lui prête aucune attention. Après des présentations rapides, les quatre enfants restent silencieux. Comme elle ne semblait pas vouloir partir, en tant que gentil homme, Wyatt demanda :

    " Tu es seule ? Tu souhaites t’installer ? " 

    " Oh non, c’est bon, je vais retourner à ma place, on se verra plus tard " , salut-elle en fermant la porte.

    Au final, on ne savait toujours pas ce qu’il venait de se passer, mais ce ne devait pas être si important. Le délaissant de côté, les trois enfants admirèrent le paysage qui défilait sous leurs yeux. Alors que la vue paisible laissait doucement place à des plaines et collines, des végétations sauvages se faisaient plus nombreuses et montagnardes et c’est là que la porte s’ouvrit encore une fois, mais cette fois-ci personne n’est venue leur déranger, ce n’était que la vieille sorcière poussant le chariot de friandises. Sentant soudain un petit creux, les cousins se firent une belle provision de sucrerie de tous les goûts. Le blond, un peu plus retenu, se contenta de quelque paquet de chocogrenouille.

    Le reste du trajet se passa tranquillement, entre les divertissements qu’ils avaient emmené –tels les échecs sorciers, la bataille explosive et quelque lecture-, ils alternaient entre discutions et jeux, après avoir épuisé tous les activités, ils essayèrent les dragées surprises de Bertie Crochu, obtenant multiple résultat tout plus hilarant les uns que les autres. Plus tard, quand le soleil débutait sa descente, une préfète gryffondor vint les prévenir qu’il était temps de se changer. S’exécutant chacun dans leur coin, ils attendirent patiemment l’arrivé.

    Le train ralentit constamment pour finalement s’arrêter, dans les wagons, on entendait les élèves s’affairer, sortir des compartiments et chahuter dans les couloirs. Les trois amis sortirent à leur tour en laissant leurs bagages qui se verront transporter magiquement dans leur dortoir. Une fois à l’air libre, les deux cousins aperçurent une grande et large silhouette au milieu du quai. Rubeus Hagrid leur fit signe en les reconnaissant et demanda aux premières années de le suivre tandis que le reste des élèves plus âgés allaient dans une autre direction. Ils empruntèrent un petit chemin raide qui parut long pour certain et quand enfin ils débouchèrent sur une rive, ils virent une dizaine de barque accosté sur la rive.

    " Quatre par barque, les enfants " , précise le demi-géant en montant dans une avec les cousins et le blond.

    Alors que des groupes se formaient et s’installaient, les barques se mirent en mouvement, direction le château sur la rive d’en face. Le trajet fut rapide et les embarcations en bois s’amerrirent à l’appontement, les élèves descendirent et suivirent à nouveau l’homme pour arriver devant l’école. Celui-ci grimpa les marches et donna trois coups brefs et forts aux grandes portes, qui s’ouvrirent sur un homme. Alors qu’Hagrid les confiait au professeur Londubat, celui-ci regardait les élèves avec gentillesse. Il les conduisit à l’intérieur jusqu’au grand hall, face à la porte menant à la grande salle.

    Une fois les élèves tous attentif, il leur expliqua ce qui allait se passer :

    " Derrière cette porte se trouve la grande salle où vous assisterez à la cérémonie de la répartition en tant qu’acteur. Elle déterminera votre maison, qui est aux nombres de quatre : Griffondor, Poufsouffle, Serdaigle et Serpentard. Elle deviendra votre seconde famille et à chacun de votre bonne réponse vous ferez gagner des points à celui-ci, mais au contraire tout acte répréhensible lui en fera perdre. Vous avez compris ? Alors suivez-moi. "

    Neville Lonbubat ouvrit les deux battants en bois et s’avança dans la pièce, directement suivi par les  enthousiastes élèves de première année. Le groupe traversa le long des grandes tables entre les Poufsouffle et Serdaigle tout en étant émerveillé par les lieux y compris par le plafond magique, Albus entendit des chuchotements sur son passage et se sentit un peu mal, mais en voyant le regard encourageant de Wyatt, il reprit constance et avança le dos et regard droit. Quand ils s’arrêtèrent devant la table des professeurs, où régnait en son centre la place de la directrice Pomona Chourave, anciennement directrice des jaunes et noirs, on se calma peu à peu.

    Juste devant, il y avait un petit tabouret où une étrange forme était posé, qui en regardant de plus près ressemblait de plus en plus à un chapeau. C’est évidemment le choixpeau magique qui avait pour mission de les envoyer dans la maison qui les convenait. Figé et un peu anxieux, Albus entendit son prénom derrière lui, n’osant pas se retourner, il resta planté à sa place. Puis reconnaissant une voix en particulier parmi d’autre, il glissa son regard vers la table rouge et or, son frère lui faisait de grandes signes de main, assis à côté de son meilleur ami, Lucas Dixon, qui était amusé par le comportement de son ami. Il parvint à lui faire un faible sourire, dont il ignorait s’il était vu, et fut rejoint par Wyatt qui lui souriait toujours aussi largement.

    Alors qu’il commençait à se demander ce qu’ils attendaient, il jeta des regards un peu partout et remarqua une chinoise ou asiatique brune se diriger vers une blonde aux yeux bleus. Il fut particulièrement fasciné par la couleur marron, caramel ou noisette qu’il ne parvenait pas à distinguer correctement des yeux de la brune. Sans qu’il le remarque, une partie du choixpeau se sépara de sorte à avoir une « bouche » pour chanter, une voix grave en sortit :

    " Gloire aux quatre grands sorciers 

    Qui ont créer cette endroit majestueux 

    Laissant ressortir des mages fiers 

    Tout en faisant d'eux des talentueux 

     

    Il y eut des temps sombres 

    Mais pas autant que de paix 

    Car voulant sortir de l'ombre
    Ils deviennent des guerriers

    C'était quatre sorciers aux idées différents
    Griffondor privilégia les courageux
    Poufsouffle les loyeux et patients
    Serdaigle aimait l'intellect et les curieux
    Serpentard représentait à lui un digne roublard

    Ils n'étaient certes pas d'accord sur certaine enseigne
    Mais ils restent la même
    Tous sorciers voulant apprendre Et étudier
    Ensemble et pour l'éternité "

    La chanson finit, dont il retint juste le dernier vers qui l'a marqué, son regard n’ayant toujours pas quitté la chinoise et son ami ne manqua pas de le noter.

    " Ben, alors Alby, tu es déjà subjugué ? "

    " « Alby » ? "

    N’ayant pas davantage de temps pour être scandalisé du surnom inhabituel que lui attribua son ami, il entendit le professeur Londubat, qui était aussi son parrain, se racler la gorge, son attention fut entièrement tourné vers lui.

    " Je vais maintenant vous appeler et vous viendrez vous installer et vous couvrir du choixpeau pour connaître votre maison " , il prit une respiration pour la longue liste :" Boa-Cameron, Lolie." 

    Une fillette au regard enjoué s’avança. Ses longs cheveux auburn pourpre volaient derrière elle à chacun de ses pas sautillant. Même son regard gris était très éloquent. Elle fut envoyée à gryffondor.

    La liste continua, Wyatt est envoyé à Serdaigle, une fille du nom de Harley Dubois qu’il avait eu l’occasion de voir via leur père - et qu’il trouvait un peu étrange (après tout, qui a sa crise d’ado sitôt ? Comme le témoigne sa coupe de cheveux. À moins qu’elle ait un an de plus ce qui amène une autre question : était-il possible de refaire la première année ?) fut envoyé à Griffondor accueillie bruyamment par James et son ami ; chaleureusement par Fred Weasley II ainsi que les jumelles Molly II et Lucy Weasley. Les deux filles qu’il avait remarquées étaient séparées. La blonde, Clara, a été envoyé à Poufsouffle, que son cousin Dominique Weasley accueilli avec enthousiasme, et son amie l’asiatique, Claire (et dont il ignore toujours l’origine –le nom n’ayant pas suffit), à Serdaigle, grandement applaudi par la préfète-en-chef et sa grande cousine Victoire Weasley et de ses cousins Roxanne Weasley, plus âgé que lui d’un an, et Louis Weasley, aîné de deux ans. Scorpius Malfoy, dont il se souvint du nom car son oncle a demandé à sa fille de le battre dans tous les matières, est envoyé –sans surprise, bien que le choixpeau a pris son temps- à Serpentard. Soudain, son stress lui revint d’un coup, et s’il était séparé de Wyatt, pourrait-il encore lui parler ? Et pire, s’il n’était pas avec Rose ? Un peu nauséeux, il sursauta quand son prénom fut appelé.

    " Potter, Albus ! " 

    Tremblant, il s’approcha du chapeau magique en faisant fi des murmures de la grande salle, il la saisit, s’installa et se coiffa. Sa dernière vision avant de plonger dans l’obscurité du large couvre-chef fut les deux regards qu’il en avait besoin, James et Wyatt lui souriaient et semblaient aussi impliqués que lui.

    " Voyons, un Potter… alors, qu’avons-nous ? De l’intelligence, du savoir et de la sagesse que des qualités pour n’être envoyé uniquement là-bas. Tu es bien différents des deux autres, va, mon enfant, je suis sûr que tu t’ouvriras mieux qu’ailleurs à SERDAIGLE ! "

    La table de celle-ci éclata en applaudissement, suivit par celle des autres avec plus de soutenu. Tout content, il ôta le choixpeau de sa tête et rejoint son ami à la table des bleus et bronze, mais ce qui lui réchauffa plus le cœur fut l’enthousiasme de son frère qui applaudissait plus fort que personne, il avait maintenant bien compris de qui le choixpeau désignait en disant les « deux autres ». Il lui envoya un sourire reconnaissant. Il s’assit à côté de son ami et envoya une tape à son cousin Louis Weasley, du même âge que son frère mais dans sa maison, en saluant au passage ses deux cousines à cette table, puis se concentra sur le reste de la répartition. Après lui, encore deux furent envoyer dans sa maison, dont sa cousine qu’il accueilli joyeusement.

    Le diner débuta après la cérémonie.

    Après un copieux repas, où il apprit à connaître ses camarades de classe et un rappel du règlement intérieur, ils furent libérés et renvoyés dans leur dortoir. Ayant d’abord à passer par la salle commune, ils suivirent les préfets qui les dirigeaient à l’étage, à la tour des Serdaigle. Là, se rassembla les premières années devant la porte, les autres étant déjà entrés. Les deux préfets se mirent face au heurtoir tout en évitant de barrer la vue aux petits et la voix doux et mélodieuse de l’aigle questionna :

    « Qu’est-ce qui nuit à l’Homme ? »

    Les préfets eurent un temps de réflexion pendant que les huit premières années réfléchissaient aussi à une réponse dans leur coin. Finalement, la préfète Juliana Higgs répondit :

    " Le désir, tout comme le non-désir. " 

    « Bonne réponse. »

    La porte s’ouvrit et les nouveaux semblaient émerveillés aussi bien pour la réponse que pour la salle qu’ils pénétrèrent. Circulaire avec de confortables fauteuils et une bibliothèque aux livres intrigants, c’était une caverne d’Ali baba et l’idée qu’ils allaient loger ici pendant sept ans avait de quoi réjouir ces petits enfants désireux de connaissance.

    Passant devant la table basse où est disposé des emplois du temps de tous les années, ils prirent chacun un polycopié de la leur avant de se diriger dans leur dortoir près de la statue de marbre de la fondatrice Rowena Serdaigle. Montant dans leur touret où abritent les dortoirs, Albus ouvrit la porte de la chambre des garçons et découvrit leur petit palace. Cinq lits à baldaquins recouverts d'édredons de soie bleu azur étaient disposé en forme de cercle, chacun ayant un bureau et une armoire sur chaque côté de celui-ci. Leur malle et cage de leur animal de compagnie posé dans un coin près de la porte, chacun se saisit du sien avant d’hésiter dans la direction à prendre.

    " Vous avez des choix en particulier pour le lit ? " Demanda Emil Stewart dont le cousin du même nom était envoyé à Serpentard.

    Albus l’observa discrètement, il avait les cheveux auburn dont les mèches de devant encadraient un visage mince et fin, ses yeux sombres semblaient noirs. Il se souvint que durant le repas, il discutait seulement avec l’asiatique Claire, il avait d’ailleurs un fort accent qu’il se garda bien de le faire remarquer.

    " Qu’importe, ils sont tous pareils pour moi " , répondit Alfred Jeskar dans une position décontracté.

    Albus se dit qu’il n’était que ça. Blond-roux aux yeux bleus, détendu et blagueur, Alfred, dont le diminutif était pareil au sien, lui donnait une impression de joie sans-joie, lui-même ne comprenait ce sentiment mitigé.

    " Je prendrais celle qui est la plus éloigné de la porte, si possible " , ennonça Elias Nott en se dirigeant vers le dit lit.

    Il doit être de la famille à Malfoy, se dit Albus pour la première fois qu’il l’a vu. Blond, très pâle, aux yeux caramels, presque ambrés, Nott était silencieux tout au long du repas et semblait souvent dans la lune, Albus n’a pas d’autre avis si ce n’est qu’il lui trouvait une ressemblance, niveau comportement bien sûr.

    " Albus et moi allons prendre deux lits côte à côte " , déclara son meilleur ami.

    Wyatt Devon s’empara de son bras d’une main et de sa malle avec sa cage à chouette -sans celui-ci par contre- de l’autre et les traîna jusqu’aux deux lits près de la porte de la salle de bain. Alfred et Emil se regardèrent et haussèrent les épaules ensemble en se servant des lits restants. Le premier près la porte, le second à ses côtés.

    Et enfin, Albus Potter, résident du dortoir de première année masculin composé de cinq élèves sur huit, parmi trente élèves. Plus nombreux que les Griffondors et Poufsouffles, au même nombre que les Serpentard, Albus se sentit très fier d’être à Serdaigle.

     

    Cher papa, maman et LILY,

          Je vous écris en ce premier jour à Poudlard pour vous saluer après dix heures de séparation, bientôt onze. Et comme vous me l’avez décrit, l’école est magnifique ! Surtout le plafond de la grande salle, juste époustouflant !

    D’ailleurs notre salle commune est dans une même ambiance, le dôme au-dessus de nous a des étoiles peintes qui se reflètent sur le sol de moquette bleu, les fenêtres sont en forme d’arcade et la vue donne sur les montagnes, notre dortoir est spacieuse et douillet, qu’est-ce que je vais bien dormir dans mon lit à baldaquin bleu. Eh oui, vous l’avez compris, j’ai été envoyé à Serdaigle !

    J’en suis encore tout émoustillé, c’est vraiment élégant et si accueillant ! Et le heurtoir qui garde l’entrée de la tour, qu’est-ce que c’était impressionnant. Et si sage. La démonstration des préfets me rend encore plus admiratif pour les élèves de niveau supérieur, vais-je pouvoir communiquer avec tous ces gens à l’intelligence si exceptionnelle ?

    Mes camarades de chambres sont très aimables, je me suis déjà fait un ami, il s’appelle Wyatt Devon, on a fait connaissance dans le train avec Rose, qui est bien sûr avec moi à Serdaigle, oncle Ron doit en être fier !

    Papa, maman, Lily, vous ne pouvez pas savoir à quel point de je suis heureux de me trouver ici !

    Je vous embrasse,

    Votre fils, Albus.

     


  • Point de vue : Claire Lyu

    Fin août – 1 er septembre

    « Poudlard, c'est sensationnel! »  

    C'est ce que me disait mon père quand je reçois la lettre de l'école justement.

    J'ai étudié dans une école élémentaire sorcière,  je n'avais donc aucune crainte de ne pas être accepté. Par ailleurs, j'ajoute sans prétention que je connais toute une panoplie de sort grâce aux grimoires qui remplissent notre bibliothèque, qu'elle soit d'origine anglaise ou chinoise.

    Oh, voilà que je néglige le plus important !

    Je me présente: je suis Claire Lyu, 10 ans bientôt 11, et sorcière jusqu'aux bouts des doigts, car officiellement élève de l'illustre école de magie que j'ai nommé Poudlard!

    Mon père travaillant au ministère de la magie, dans le département de la coopération magique international, s'est pris un jour de congé pour m'emmener sur le chemin de traverse afin d’acheter tout ce dont j'avais besoin pour mon séjour à l'internat. Ma mère devait aussi nous accompagné mais il eut un problème au département des jeux et sports magiques et n'a pas pu se libérer. Ce n'est pas grave, elle m'a promis de passer la soirée ensemble, ça compensera.

    La ruelle commerçante entièrement sorcière était sans surprise bondée. Après tout, nous sommes à une semaine de la dite rentrée. Tenant ma main pour éviter de me perdre dans cette mer de population tout aussi pressée -ou pas- de terminer les emplettes, papa m'entraîne dans la foule à la recherche des magasins pouvant nous satisfaire.

    Obtenant mes uniformes, mes manuels scolaires et le reste de fourniture,  il ne me reste que la baguette et on aura terminé. Nous nous dirigeons tranquillement vers la dernière boutique comme une libération. 

    Papa ouvre la porte et me laisse entrer en première tel un gentleman. Je lui souris avant de me sentir intimidée par le lieu assez ancien. Il y a des boîtes à chaque étagère, parfois vieux, d'autres tout nouveaux. Mon regard s'arrête sur le comptoir au fond, elle me semble vide et poussiéreux, aussitôt après avoir pensé ça un homme surgit derrière la porte ouverte. Inutile d'ajouter que je sursaute violemment, tandis que mon père me tient par l'épaule tout en saluant le fabriquant et vendeur de baguette, monsieur Ollivander.

    « Bien le bonjour, chers clients. Une baguette pour la petite, c’est cela ? Approche donc, mon enfant, dis-moi de quel main écris-tu ? »

    « De la droite, monsieur », je réponds précipitamment, mal à l’aise face à cette homme.

    Je le vois hocher la tête et sans signal ni rien, un mètre, plume et parchemin lévite jusqu’à nous et s’affairent autour de moi. Le mètre mesure absolument tout, y compris les endroits inutile, que va-t-il faire avec la taille de mon cou, des trous de mes narines et de mes…oreilles ?

    « As-tu déjà pratiqué de la magie sans baguette ? »

    « Euh, si par la force de la volonté on a pu provoquer un phénomène magique et que le résultat est celle voulu est ce que vous désignez alors, oui. »

    Je me souviens du jour de mes six ans où j’ai voulu attrapé le livre de sortilège élémentaire qui était placé de façon inatteignable pour moi et dont j’ai usé de toute ma volonté pour faire léviter l’ouvrage à moi, mais qui bien évidemment ne fut pas la seule à finir sa course au-dessus de mon crâne, je me rappelle parfaitement à quel point j’ai pleuré à m’en rompre les cordes vocales. Ce fut l’un de mes pires et embarrassant et fier souvenirs. Comme je ne reçois pas de réponse, j'ai cru qu'il avait encore acquiescé en silence, seulement quand je me tourne à nouveau vers lui, il n'est plus à sa place, mais un peu plus loin en farfouillant un de ses étagères rempli de boîte de baguette. Je me tourne vers mon père, qui me rend un regard compatissant avec un sourire amusé –ah oui ? C’est comme ça ?

    Quand monsieur Ollivander revient vers moi, ses matériaux prennent congé et me laissent enfin tranquille. Il me tend une boîte ouverte, dont il extrait prudemment une baguette.

    « Bois d’Hêtre avec un crin de licorne, mesure 23 centimètres 50, flexible. »

    Je la saisi et avant que je n’ai le temps de le mouvoir, l’homme me le reprend en secouant la tête, il part le ranger pour en rechercher un autre. Comme je me sens assez mal de le laisser bouger seul, je le suis sous le sourire amusé de mon paternel. Dès que j'arrive à son niveau, il se tourne immédiatement vers moi, le regard un peu fou et me tend une baguette sombre.

    « Bois de Noyer avec une plume de phénix, 28 centimètres, rigide. Essaye-la. »

    Je le tournoie sans force mais tout de suite après une pile de boîte dégringole de leur tour avec un bruit d’explosion. Je me fige avant de tendre doucement la baguette au vendeur, comme si elle risquait de créer de nouveaux dommages. Il l’a range sans faire attention aux dégâts que j’ai causé et cherche à nouveau. Et c’est à ce moment-là, quand il s’arrête dans son mouvement qu’un nœud se forme dans mon estomac. J’ignore pourquoi mais je suis tendue.

    « Je crois que je sais ce qu’il te faut, me dit-il de dos et baissé puis sortant de sous l’étagère, il me tend une baguette : Manœuvrez-le. »

    Je me sais stresser, car dans ce cas-là mes membres sont tous sans exceptions crispés, je viens cependant de trouver celle d’Ollivander, lui nous vouvoie. Prenant une respiration profonde, je l’empoigne avec mille précautions et sens une chaleur indescriptible m’envahir. En prenant de l’assurance je serre mon poing et fends l’air à l’aide de la baguette : un jet lumineux bleu et jaune en jaillit. Super ! Si encore on les mélangeait, ça donnerai du vert, mais ça ne s’est pas fait -dommage. Aussi excitée que je le suis, le gérant et vendeur s’exclame :

    « Bien, bois d’aulne avec un ventricule de cœur de Dragon, 31 centimètre 25 et légèrement élastique. C’est parfait, jeune fille ! »

    Je règle joyeusement mon achat et sors de la boutique avec mon père. Et voilà ! On en a terminé pour aujourd’hui, papa nous ramène donc à la maison en transplanant. Encore ce fichu tournis qui me prend dès que j’utilise ce moyen de déplacement. Pendant que je récupère dans la salle de bain du rez-de-chaussée, mon père dépose mes affaires dans ma chambre à l’étage. Une fois calmée, je vais dans ma chambre ranger mes affaires en attendant le retour de ma mère, elle ne risque pas de tarder, elle ne fait jamais d’heure supplémentaire. En effet, elle arrive avant le diner et on passe une très bonne soirée. Les sujets sont principalement tournés autour de la prestigieuse école que je vais intégrer. Qu’est-ce que j’ai hâte, maintenant !

    Je passe la semaine qui suit en lisant tous mes manuels scolaires, et que c’est passionnant ! Je suis si impatiente d’en apprendre davantage !

    Et le jour J arrive. Je me suis levée très tôt pour le coup, car ma mère commence également tôt ce jour-là, alors avant qu’elle ne s’en aille et qu’elle ne me revoit que trois mois plus tard, je veux qu’on se fasse un gros câlin avant de se quitter. Mon père se lève à son tour, il commence sa journée un peu plus tard, mais n’aura pas le temps de me faire un signe du quai à l’heure du départ. Tant pis, le principal c’est qu’il m’accompagne et qu’il me donne lui aussi un câlin. Toujours en transplanant, on apparaît sur la plateforme de la voie 9 ¾ une demi-heure avant que la locomotive rouge flambant ne l’élance dans sa course folle en direction de la gare de pré-au-lard. Partout autour de nous se joue des scènes de séparation, d’au revoir et autre. Des couples, des familles s’embrassent une dernière fois tout en prodiguant des consignes et conseils pour le trimestre ou l’année à venir. Je prends fortement mon père dans mes bras et le libère dans un souffle tremblant. Oh là, je commence à stresser ! Donnant des dernières recommandations, il me laisse monter dans le train en m’aidant à traîner ma malle –assez lourde pour une petite fille de onze ans même pas- dans le wagon.

    Bon, eh bien, trouvons-nous un compartiment ! Avec des premiers années, si possible ! À ce qu’il paraît c’est dans le Poudlard express qu’on fait de formidable rencontre, tel nos premiers amis, émois ou ennemis. Alors, je veux que ce soit parfait ! Inspirant longuement, j’ouvre la porte du premier compartiment et la referme aussitôt. D’accord. Je sais que ce jour, à ce lieu, est un point de rendez-vous entre amis qui ne se sont pas revu pendant deux mois, je veux bien aussi que des couples se retrouvent et font ce qu’ils veulent faire mais j’ignorais que c’était aussi un endroit de débauche ! Et franchement, fermer la porte –magiquement ou non- ne leur ai pas venu à l’esprit ? Mes pauvres yeux qui se sont fait attaqué, quoi !

    Très bien, on reprend. Ce n’est pas ce petit problème qui va gâcher mon trajet –qui n’a même commencé, je précise-, j’inspire à nouveau tout en souhaitant intérieurement que ce n’est pas encore un couple ou des deuxièmes années et plus et ouvre la porte doucement. Deux garçons s’y trouvent, ils ont l’air d’avoir mon âge –premier bon point- et semblent concentré sur leur occupation qu’ils ne me remarquent pas –premier mauvais point. Un des deux finit par lever sa tête comme je ne parlais pas et me regarde dans les yeux –deuxième bon point- mais ne semble pas disposé à m’adresser la parole –deuxième mauvais point.

    « Bonjour, est-ce qu’il y a encore des places libres, s’il vous plait ? » Je demande un peu intimidée malgré moi par le regard onyx de mon interlocuteur.

    Il hoche la tête sans rien dire, et retourne à son ouvrage, qui me semble être un livre animé de ce que j’en vois–troisième mauvais point. Eh ben, ça ne va pas être facile de sociabiliser avec des asociaux. Je ne peux pas leur forcer de sympathiser avec moi non plus ! Que faire ? C’est raté pour changer de compartiment, je risque de paraître très malpoli, mais ce n’est pas très divertissant de rester dans mon coin durant le trajet qui risque d’être très long. Alors que je suis plongé dans mes pensées, donc aussi silencieuses que ces deux garçons, la porte s’ouvre sur une fille blonde aux yeux indigo avec un large sourire. Elle tient une cage à hibou et semble un peu essoufflée.

    « Salut, les places sont encore dispo, please ? » questionne-t-elle.

    Je me tourne vers les deux garçons, qui en regardant mieux ont des visages semblables, car le compartiment ne m’appartient pas, moi-même je suis une « invité », ces derniers haussent les épaules. Je me tourne vers la nouvelle venue.

    « Oui, je t’en prie ! » je réponds joyeusement, contente de trouver une échappatoire à ce qui semble être une ambiance lourde.

    Son sourire s’élargit encore plus, si c’est possible, et elle s’installe au bout de la banquette, en face de moi et à côté de la porte en jetant d’ailleurs un coup d’œil à la fente avant de la fermer, et pose sa cage à la place du milieu. Hm, j’espère que cela ne va pas créer des camps, étant moi-même à un bout de banquette -ma valise prenant de la place et dont je ne parviendrai pas la hisser seul dans les filets à bagage et que je n’ose pas demander de l’aide, elle se trouve devant la place du milieu-. En gros, ça fait fille d’un côté et garçon de l’autre, et on ne s’est pas encore présenté, hein !

    « Clara Castaglione, enchantée » se présente-elle, lit-elle dans mes pensées ?

    Les garçons relèvent leur regard vers elle et la sondent. Surprise par cette soudaine présentation, je me reprends et me dévoile aussi.

    « Claire Lyu… » Je n’ai le temps de finir que le train s’ébranle et se met en mouvement.

    Cette fois-ci leur regard se pose sur moi. Ils restent au début silencieux, on n’entend plus les secousses de l’engin, puis celui qui m’a répondu par un signe de tête se dévoue :

    « Ionise Stewart, ravi » dit-il sans laisser transparaître son ravissement.

    « Emil Stewart » enchaîne l’autre, il ajoute aussi rapidement  « Et avant que vous ne vous posez la question, non, nous ne sommes pas jumeau, mais bien cousins. Voilà, c’est dit. »

    Sans savoir quoi dire, je me contente d’hocher la tête. Mais loin d’être démontée, Clara commente :

    « Alors ce sont vos pères qui sont jumeaux, ce n’est pas possible autrement. »

    « Tout à fait, d’ailleurs nos mères sont également jumelles. »

    Surprenant, c’est la première fois que je découvre ce genre de chose. Tellement impressionnant que la blonde en siffle d’ébahissement. C’est tout de même assez incroyable, une telle histoire. Même leur ton est incroyable, ils ont un fort accent, on dirait ceux du nord.

    « Dites-moi les garçons, vous êtes des nordiques ? » Je ne peux m’empêcher de poser la question, curieuse de nature.

    Trois paires d’yeux convergent vers moi. Je sens mes joues rougir, j’ai dit quelque chose de mal ? Emil pousse un soupir en délaissant son livre.

    « Ça s’entend tant que ça ? J’étais pourtant sûr de passer inaperçu… »

    « Maintenant que tu le fais remarquer, c’est vrai que ça me fait penser à une langue scandinave. »

    « C’est du danois, plus exactement », déclare platement Ionise, las.

    « Ah ouais, c’est pas à côté, ça »

    « Vous ne semblez pas plus anglaises que nous, il me semble » détourne Ionise, ne souhaitant surement pas attarder sur leur nationalité.

    « Ah oui ? » s’étonne Clara. « J’aurai compris pour la petite chinoise, mais pourquoi moi aussi ? Je n’ai pas d’accent qui me trahit. »

    Les deux cousins s’échangent un regard, durant un laps de temps je perçois une lueur amusé, avant de se retourner vers la blonde qui observe la scène avec un air diverti.

    « Premièrement, le nom que tu as décliné n’a rien de british. » commence Emil.

    « Ta chouette est un effraie, et ils sont originaires du sud… » Continue Ionise.

    « Quand tu parles, tu as un dialecte méridional, infime mais ça se repère avec de l’attention » Reprend le premier.

    « Ce qui signifie que ton origine doit être un pays latino-romain. » termine Io.

    Un silence accueille les faits énoncés par les deux garçons. Clara ne dit rien, un sourire ourle finalement ses lèvres. Elle dit d’une vois tranquille :

    « Vous vous vengez parce qu’on a remarqué votre accent ? »

    « Bah, il est inutile d’avoir une longue introspection pour Claire, on sait et affirme que c’est une chinoise », lâche Emil, comme une évidence.

    « Il n’y a pas grand-chose à ajouter, si ce n’est qu’elle est assez observatrice », complète son cousin.

    « Comme vous » j’ajoute d’une petite voix.

    Ils s’échangent un sourire triomphant.

    « Nous sommes ce qu’on appelle des fan de mystère »

    « Les résoudre, c’est tout ce qu’on souhaite. »

    Voilà qui expliquerait un peu les choses, leur livre doit traiter un cas similaire, une sorte d’enquête interactive.

    « Ah ouais, bah moi, j’en ai une pour vous » déclare malicieusement Clara.

    On se tourne tous vers elle, bien que moins perspicace, j’en suis toute aussi friande d’énigme. Ayant tout notre attention, la blonde continue.

    « Dans un couloir désert dont les murs sont occupés de portes fermées, un paquet est posé au beau milieu du sol tapissé. Au bout du couloir, une personne approche de « la scène du crime », et juste à ce moment une des nombreuses portes s’ouvre et tombe sur le colis. A votre avis, que va-t-il se passer ? »

    Combien de chance il y a, pour que pile à la fin de sa question, un bruit sourd détonne dans le couloir ? Vraiment aucune, non ? Pourtant, c’est qui est arrivé à l’instant, dans le Poudlard Express. Des bruits de paniques s’élèvent, on commence à se déplacer pour faire je ne sais quoi, et par la porte que Clara à laisser entrouverte -mais vraiment un peu- j’entends une voix paniquée :

    « Non, Pandore, reviens ! »

    Un silence de plombe s’installe dans notre compartiment, en attendant la fin des agissements. Une fois fait, Ionise lâche un soupir, comme s’il s’est retenu de respirer, et dit d’une voix soupçonneux :

    « Je ne connais pas la réponse, mais je crois connaître l’auteur de « ce crime »… »

    « C’est toi » Nos trois voix semblent fusionner en un.

    Clara se contente de sourire, ou plutôt de l’élargir. Elle ferme complètement la porte, son aveu ne vient pas, attend-elle réellement à ce qu’on trouve la réponse ?

    « Comment as-tu fais ça ? » Ne pouvant plus de patienter, Emil demande.

    Sans rien dire, Clara pointe sa cage du doigt. Sa chouette effraie hulule joyeusement en battant de l’aile. Et c’est là qu’on le voit. Des pétards, des dizaines de pâtes à péter des étoiles filantes qui ne cessent qu’au bout de dix minutes intenses qu’on croirait infini. Et là, j’en vois plus de la moitié des paquets sont ouverts l’autre moitié encore fermé repose sous la chouette, dans la cage. Elle aurait donc utilisé ces fameux pétards, une dernière invention de Weasley, farces pour sorciers facétieux, pour provoquer le branle-bas de l’autre côté de la porte et les aurait activé à l’aide de la collision des deux personnes qu’elle a désigné dans sa « devinette », et ça a engendré ce gros tintamarre. Bravo, c’était bien joué, je comprends maintenant pourquoi elle a jeté un coup d’œil à la porte au début, elle tenait à vérifier si tout était bien, le couloir vidé et le paquet bien en place.

    « Bien joué », complimente Ionise, et pendant un moment j’ai cru voir le même sourire que Clara.

    « Il a aussi du mérite ta chouette pour avoir été si complice, comment il s’appelle d’ailleurs ? » demande Emil.

    « Owl » répond laconiquement Clara, sans départir son rictus.

    C’est pour le moins original.

    « C’est ce qu’on appelle ne pas se casser la tête » commente comiquement Emil.

    « Ouais bon, pourquoi s’entêter à lui en trouver un, alors qu’il s’en fout pas mal que je l’appelle par son prénom ou nom »

    Ce n’est pas faux et c’est ce qui nous convainc d’en rire. L’atmosphère se détend instantanément. Le reste du trajet, les garçons décident de la passer en discutant avec nous, après tout, leur livre, ils le termineront quand ils auront du temps libre pendant le trimestre. Durant la traversée de l’Angleterre en Ecosse, on parle de nos origines, le pourquoi être ici et de notre famille. C’est comme ça que j’apprends que Clara est sorcière de son père et moldue de sa mère infirmière –métier équivalent à un médicomage-, les deux italiens. Les garçons ont leur parents jumeaux, sorciers eux quatre, mais ont des connaissances moldu. Moi, mes parents sont sorciers et travaillent tous deux au ministère –comme celui de Clara, ils peuvent se rencontrer, qui sait-, mais je ne connais malheureusement rien de ce qui est non-magique. Alors que le paysage des collines et plaines laissent place à un décor plus sauvage, on frappe à la porte, qui s’ouvre sur la sorcière à chariot. Heureusement que l’incident des pétards aux pâtes étoilés est passée depuis longtemps, sinon la dame aurait du mal à traverser notre wagon. On décide de nous approvisionner chacun un genre de friandise pour les partager ensemble : Clara s’occupe des dragées surprise de Bertie Crochue ; Emil des baguettes réglisses (qui n’ont curieusement pas le gout de réglisse) ; Ionise des fondants du chaudron (miam) et prend encore quatre patacitrouilles et moi je m’occupe des chocogrenouilles, beaucoup de chocogrenouilles –il est important de préciser. Et jusqu’à ce qu’on arrive à Poudlard, on passe le temps qu’il reste à apprécier leur saveur, surtout des dragées, on ne sait jamais sur lequel tomber. Je ne vous dirai pas sur quoi je suis tombée. Vous ne voulez pas savoir.

     

    Il y a une pente. Je regarde autour de moi en faisant attention où je marche, même l’éclairage n’est pas en notre faveur. A tâtons, j’enjambe le sol irrégulier et peste mentalement. Fichu tradition ou les premières années doivent traverser le lac de Poudlard au lieu des diligences, fichu trajet qui a tellement duré qu’il fait nuit noir –pas encore mais bon- quand on arrive au château et fichu géant qui n’est pas capable de nous attendre, parce que justement c’est un géant et que ses pas sont géants –je me répète ? Non, absolument pas.

    « Oh, Claire, tu rêvasses ? »

    Je me tourne vers l’origine de la voix qui m’apostrophe. Elle est juste à côté et appartient à Harley Dubois. Par un concours de circonstance, je me suis retrouvé à faire le chemin jusqu’à la rive du lac avec elle. En sortant du train, j’ai perdu mes premiers amis de vue, j’ai par contre trouvé un chat assez gambadeur au nom de Pandore –ou une chatte, oui, c’est sûrement ça- et dont la propriétaire –Harley- en a plus que marre. Et comme je l’avais en quelque sorte apprivoiser –apparemment il est câlin avec tous les inconnus-, on a sympathisé et j’ai dû garder son animal pour tout le long du chemin jusqu’aux embarcations.

    « Bon, tu viens ? Faut monter dans les barques », me précise-t-elle.

    Harley n’est pas quelqu’un de facile, elle se plaint beaucoup et a une crise d’ado prématurée, je ne crois pas que ce soit ses parents qui lui ont demandé de faire une coupe à la punk, cependant elle n’est pas méchante ni insultante ce qui rend sa présence encore supportable. Je n’ai rien contre elle, et puis, c’est toujours un plaisir de faire de nouvelle rencontre. Par ailleurs, elle m’est d’une main secourable en me guidant à une barque, je suis un peu épuisée et juste très à l’ouest, là. Elle choisit une barque du fond, puisque les autres semblent déjà remplis, qui accueille déjà une personne. Sans nous en offusquer, on s’installe côte à côté et face à la nouvelle tête, qui est pour le moins insolite. Je rappelle qu’il fait déjà sombre, la couleur des cheveux du garçon n’arrange pas ma vision qui n’arrive pas à les différencier du ciel nocturne, par ailleurs sa peau est une grande contraste : pâle et translucide, il n’est pas malade j’espère, cette hypothèse est néanmoins appuyé par le dernier détail : ses lunettes. Teinté, il a un problème de vue en plus de peau ? Le pauvre.

    Je suis encore fasciné par son apparence atypique que je ne remarque pas que la barque s’est mis en mouvement seul, et qu’on arrive déjà au rive d’en face, devant le château de Poudlard. Et c’est, waouh ! Somptueux, majestueux et autre qualificatif laudatif que vous voulez, mais que c’est beau ! C’est très grand, avec ses tours, ses briques si anciennes et si authentiques.

    Sans se préoccuper de nos états d’âme, le demi-géant se dirige vers la grande porte et frappe trois coups sonores. Les deux battants s’ouvrent et en contraste avec ces derniers, un homme de taille moyenne –très petit à côté, et, nous première années, sommes minuscules à côté- nous reçoit avec un doux sourire.

    « Sont tous là, Neville » affirme le grand homme d’une voix bourru.

    « Merci, Hagrid, laisse-moi m’occuper du reste. » déclare gentiment l’homme.

    Le dénommé Hagrid entre dans le château sans oublier de faire un dernier signe à un petit groupe hétéronome, composé d’une rousse, d’un brun et un blond.

    « Bonsoir, je suis le professeur LONDUBAT, j’enseigne la botanique, maintenant suivez-moi à l’intérieur. »

    Il nous conduit jusqu'au grand hall, on voit le début des grands escaliers et on s’arrête devant une seconde grande porte, face à quatre grands sabliers –il y a trop de « grand » ? Bah, ce n’est pas de ma faute si Poudlard fait tout en grand !- qui contiennent des rubis, des diamants, des saphirs ou des émeraudes.

    « Derrière cette porte se trouve la grande salle (et tiens, encore un) où vous assisterez la cérémonie de la répartition en tant qu’acteur. Elle déterminera votre maison, qui est aux nombres de quatre : Griffondor, Poufsouffle, Serdaigle et Serpentard. Elle deviendra votre seconde famille, à chacun de votre bonne réponse vous ferez gagner des points à celui-ci, mais au contraire tout acte répréhensible lui en fera perdre. Vous avez compris ? Alors suivez-moi. »

    Il ouvre alors la porte et traverse l’immense pièce sans plus se retourner, ou vérifier qu’on le suit bien. Pas la peine, il sait qu’on va le faire, mais en prenant tout notre temps. Le ciel, non, le plafond, enfin… qu’est-ce que c’est merveilleux ! C’est exactement le temps qu’on a quitté pour l’intérieur, sombre étoilé. Et les bougies qui flottent ! De quel sort ont-ils été charmés ? Va-t-on l’étudier ? Ah, j’ai si hâte. Il y a quatre longues tables alignées l’un contre l’autre, dont les places sont entièrement remplies, sauf en bout de table, là où on se trouve le plus près de la table des professeurs. Celle-ci est centré sur une sorcière vêtue de jaune et au sourire bienveillant. Juste devant elle –et de la table, bien sûr- se trouve un tabouret où dessus est posé un chapeau à la mine triste, rapiécé et quelque peu brûlé, il a eu meilleurs temps.

    Regardant du côté des élèves, et surtout de ceux qui m’entourent, je vois Clara qui reste un peu à l’écart et la rejoins.

    « Tu es stressée ? »Je lui chuchote, je l’avoue l’être un peu.

    « Non, si je m’inquiète pour ce genre de futilité, je n’irai pas loin »

    Moi, je vais finir par croire que rien ne pourra t’angoisser. Sans m’en rendre compte, le chapeau –qui est en fait le choixpeau- s’est ouvert en une bouche et se met à chanter. Alors qu’elle s’achève, un slave d’applaudissement retentit. Le professeur Neville LONDUBAT se racle la gorge pour attirer à nouveau notre attention et nous explique qu’il va procéder à la répartition.

    La première élève est envoyée à Gryffondor. Elle a un sourire et un visage adorable, ils ont déjà leur mascotte.

    Le deuxième élève est le premier à être à Poufsouffle. Il a un regard endormi et semble vouloir s’écrouler aussitôt assis à sa table.

    Clara est la première à aller à Poufsouffle –quatrième de la liste. Et semble satisfaite de ce choix…peau –ok, elle était pourrie mais personne n’est parfait.

    La cinquième élève est envoyée à Serpentard. Je n’ose croiser son regard bleu perçant, c’est assez déstabilisant.

    Le premier à être envoyé à Serdaigle est un garçon au sourire ravageur, il va faire des malheurs dans trois ans –ou l’année prochaine.

    Dix élèves encore passent et mon tour arrive. Le professeur m’appelle, et gardant digne, je m’avance vers le tabouret et saisis le choixpeau. Avant que ma vue sois recouverte, je vois le sourire encourageant de Clara à la table des jaunes.

    « Eh bien, eh bien, la connaissance n’est pas ce qui te manque, mais il semblerait que ce soit un désir insatiable, tu veux toujours découvrir plus. Et il y’en a de l’imagination dedans, mon enfant, je ne vois qu’un choix possible : Serdaigle ! »

    La table en question éclate en applaudissement, ne pensant pas être si bien reçu et que ça me ferai si plaisir que j’en rougis, je reste silencieuse jusqu’à la fin de la répartition. À la fin, quatre autres nous rejoignent, dont Albus Potter, fils d’un célèbre Harry Potter, cousin de Rose Weasley –même maison- et meilleur ami du beau gosse Wyatt Devon. Moi, je reste avec Emil que j'ai sympathisé dans le train. À la table des enseignants, la directrice se lève :

    « Maintenant que la cérémonie de répartition est terminée, mangeons jusqu’à plus fin, bon appétit ! »

    Aussitôt, la nourriture apparait sur la table, et il y a de nombreux plat, peuplant tout le long, différent met tout aussi délicieux les uns que les autres. J’en profite de ce moment pour faire connaissance avec mes camarades, y compris de chambrée, après tout on va la partager sept ans ensemble. Alice est sans aucun doute la fille la plus timide que je n’ai jamais rencontré, il semble qu’elle peut rougir de tous les teintes à intervalles réguliers, surprenant. Rose est une fille très sympathique, son côté rationnel est surement ce qui fait son charme, je nous vois déjà bien échanger notre science. Chez les garçons, en dehors d’Emil, installé à mes côtés, ils sont tous aussi sympathiques. Wyatt est non seulement beau physiquement, mais aussi beau parleur –le comble pour un petit ami-, Albus est plus réservé –moins qu’Alice, je crois que personne ne pourrait la battre dessus- mais a des sujets tout aussi intéressants, Alfred est un joyeux luron qui ne manque pas partager sa bonne humeur à la moindre occasion et Elias semble très rêveur. Sur trente élèves, nous sommes huit à être envoyés à Serdaigle :

    Boa-Cameron, Lolie (Gryffondor) 

    Boot, Kenneth (Poufsouffle)

    Carmichael, Sean (Poufsouffle) 

    Castaglione, Clara (Poufsouffle)

    Cavallone, Laura Manuella (Serpentard)

    Cavacanti, Elise (Gryffondor)

    Davison, Célia Wendy (Poufsouffle) 

    Devon, Wyatt (Serdaigle)

    DucSiron, Adrian (Gryffondor) 

    Dubois, Harley (Gryffondor)

    Entwhistle, Kylian (Serpentard) 

    Finnigan, Tobias (Serpentard) 

    Goldstein, Matthew (Gryffondor) 

    Goyle, Stefan (Poufsouffle) 

    Heartfilia, Alice (Serdaigle) 

    Hopkins, John (Poufsouffle) 

    Jeskar, Alfred (Serdaigle)

    Lyu, Claire (Serdaigle)

    Macmillan, Julius (Gryffondor)

    Malfoy, Scorpius Hyperion (Serpentard)

    Malone, Animera (Serpentard)

    Moon star, Luxchana (Poufsouffle)

    Nott, Élias (Serdaigle)

    Potter, Albus Severus (Serdaigle)

    Rivers, Chloé (Serpentard)

    Smith, Ruben (Gryffondor) 

    Steward, Emil (Serdaigle) 

    Steward, Ionas (Serpentard)

    Weasley, Rose (Serdaigle)

    Zabini, Tyler (Serpentard)

     

    La directrice, dont la robe jaune est devenue moulante entre-temps qu’elle a ingurgité le fabuleux repas de rentrée, tinte son verre :

    « Avant que vous ne retournez dans vos dortoirs (ou le découvrir), je vous rappelle le règlement intérieur. La forêt interdite ne porte pas son nom pour rien, alors si vous préférez dormir sur vos deux oreilles (ou un seul sur le côté) je vous conseille de ne pas vous y aventurer. Il est possible d’user de la magie dans le couloir, mais évitez d’en abuser ou déranger le concierge Arsène Horgs. Ceci dit, je vous souhaite une bonne nuit et bienvenue à Poudlard pour les nouveaux » Son message finit, tous les préfets –maison confondue- commencent à regrouper les premières dans un coin avant de guider jusqu’à notre salle commune.

    Il y avait dans la tour de Serdaigle un heurtoir en forme d’aigle qui garde la porte d’entrée à la salle commune. Pour y accéder, elle nous donne une énigme et si nous ne répondons pas correctement, on risque de passer la nuit dehors, alors il faut y réfléchir à deux fois avant de répondre. La salle commune est un endroit très élégant, les couleurs bleus y sont dominants et l’ambiance est apaisante. On sent une sérénité dans ce haut lieu chaleureux.

    Mais pour l’instant : dodo. Nous expliquant où se trouvait le dortoir des filles et des garçons, les préfets prennent congé en récupérant leur emploi du temps au passage, on en fait de même et dirigeons vers la chambrée qui nous est attribuée.

    Heureusement que nous ne sommes que trois, il est plus facile de déterminer les lits qu’on souhaite avoir. Le chat de Rose étant posé tranquillement sur le lit du fond, la rousse a déjà son lit. Alice n’est pas difficile et me laisse choisir, j’opte alors pour le lit à côté des sanitaires, plus de confort matin et soir. Je me change alors en pyjama (ensemble aux motifs floral avec en prime des chaussons en forme de lapin) et leur souhaite bonne nuit, qu’elle me réponde aussitôt.

    Me couchant sur le lit douillet et m’enveloppant d’édredon en soie bleu azur, je sombre dans le sommeil, bercée par le son relaxant du souffle du vent.

    C’est ainsi que s’achève ma première journée à l’école de la magie Poudlard.