• Point de vue : Chloé Rivers

    Fin octobre - 31 Octobre

    Je ne suis pas une adepte de magie noir. Je sais que c’est ce que vous pensez de nous, les élèves envoyés à Serpentard. La maison qui engendre des sorciers qui tournent mal. La maison qui connaissait un grand rayon sur la magie interdite. Ou autre bêtise dans le genre, mais je vais vous prouver le contraire. Mes camarades ne sont pas des galeux. Bon, pas tous. Après tout, il y a bien… Ionise qui est quelqu’un de très investit dans ce qu’il fait (non, mauvaise exemple –il l’est juste un peu trop), Kylian, qui n’est pas très bavard et dont le physique est plus qu’original (bon, pas très bonne non plus) ou Tobias (mouais, c’est plus un renégat qu’un vrai Serpentard).

    … Moi, mon prénom c’est Chloé Rivers. Mes parents se nomment Oliver Rivers, journaliste de son état, et Angela Fawley, qui se revendique en tant que sang-pur, c’est aussi pour cette raison qu’elle ne parle jamais de mon frère. David Rivers est né trois ans avant moi, mais il n’a jamais montré un quelconque signe magique et a encore moins reçu la lettre de Poudlard, ce qui lui a fait de lui la honte de la famille. Malgré tout, je pense que ma mère l’aime au fond d’elle, après tout, elle a tout fait pour qu’il puisse vivre dans un environnement stable et avoir des études stables –à moins que ce ne soit parce qu’elle voulait éviter qu’il le crie sur tous les toits ? Pour cela, je préfère être considérer sang-mêlé plutôt que pur, je ne souhaite pas effacer mon frère de l’arbre généalogique uniquement pour cette raison.

    Si je suis tout à fait honnête, je pense aussi que les né-moldu sont de plus en plus envahissant. Je n’irai pas à dire  que leur sang sont impurs, mais il est vrai qu’étant issu d’une famille non sorcier, il est vraiment suspicieux qu’eux aussi montrent des signes, comme par magie. Alors cela voudrait dire que nous autres sorciers, le sommes également juste parce que le premier des mages s’est un jour réveillé avec des pouvoirs surnaturels ? Cette théorie me parait vraiment absurde. Nous ne sommes donc pas bien différents de ces « sang-de-bourbe ».

    D’ailleurs, nous travaillons souvent avec eux en cours de défense avec le professeur STRANGER qui aimaient les travails d’équipes entre maison ou inter maison. Ce qui était assez facile avec les bleus, c’est que nous étions huit de chaque côté, il nous suffisait donc de se diviser en quatre –si vous savez compter quand on appliqué la racine carré 16, ça fait 4 (ne soyez pas surpris que j’arrive les maths, tout ça je le dois à Dave).

    Tout d’abord, l’amitié de Potter et Finnigan m’avait un peu surprise, puis finalement j’ai trouvé cela juste. Après tout, Tobias n’était pas très accepté vis-à-vis de ses condisciples verts –dont j’en fais partie- et Albus sortait vraiment du lot de sa famille. Accompagné de ses meilleurs amis –Rose et Wyatt- ils forment le premier groupe en sympathisant rapidement.

    Ensuite, il y a Stewart et son cousin, qui sont inséparables quand l’occasion leur en donne, qui font équipe avec une chinoise et de Kylian Entwhistle.

    Puis, sans surprise le groupe de Malfoy, Zabini et Nott se forment en plus d’Animera Malone, la fille du professeur de potion –c’est mon père qui me la dit.

    Enfin, il y a mon équipe, composé de Laura Cavallone et des deux né-moldu : Alfred Jeskar et sa camarade Alice Heartfilia –ha ha, deux Al.

    Le sort du jour était le maléfice de répulsion. Oh, on ne l’utilise pas contre nous, vous vous en doutez mais bien sur des botruc que le prof nous en a disposé un à chaque groupe.

    Tobias et Wyatt manient Lashlabask avec perfection, Weasley a un peu de mal mais réussi mieux que son cousin qui se fait attaquer mainte fois avant de se faire secourir par ses partenaires.

    Ionise et Emil s’amusent comme des fous, tandis que la petite Claire a bien du mal à viser, bien que ses sorts soient très bien prononcés, ses coéquipiers se retrouvent par conséquent avec des boursouflures un peu partout sur le corps. Made in la douée en sortilège, ce qui n’était cependant pas le cas pour viser surtout quand il s’agit d’objet en mouvement. Kylian n’a pu monter ce qu’il valait et en est celui qui est le plus touché. Cela se voyait surtout au niveau du visage, à tel point qu’on pourrait les confondre en suçon. Elle se répand en excuse pour tout le reste du cours, sous les moqueries des cousins.

    Les trois amis se débrouillent bien, entre eux évidement, car Malone semble jouer aussi solo qu’eux dans le groupe fermé.

    De notre côté, on se défendait bien. Cavallone devait être celle qui se débrouillait la mieux. Et puis, elle est observatrice, ce qui veut dire qu’elle retient bien, ce qui veut dire qu’elle pratique bien et ce qui veut aussi dire qu’elle a de bon résultat. Bref, tout un enchaînement de réaction pour dire que c’est une bonne élève. Et ce fut à l’issue de ce cours qu’Al –oui, il s’est procuré ce diminutif, c’est officiel- nous propose une idée pour la fin de la semaine à venir.

    « Et si on se déguisait pour Halloween ? »

    Tous les regards sans exception se tournent vers lui. Il y’en avait de tous les sentiments possibles. J’y décèle de la surprise, de la suspicion et même de la méfiance. Tyler Zabini est le premier à parler, avec son visage impassible, à moins que c’est parce qu’il ressentait les trois sentiments en même temps et qu’il préférait n’en montré aucun ? Hum…affaire à suivre.

    « Pourquoi faire ? Nous sommes des sorciers, ça ne te suffit pas ? »

    « Bah, de ce que j’ai entendu parler, on ne change pas spécialement de vêtement –qui se compose de l’uniforme bleu standard- alors que c’est tout de même un jour de fête où on se déguise pour s’amuser » argumente Jeskar.

    « Et aussi le jour de la mort de mes grands-parents », marmonna Potter entre les dents. Et il a dû avoir une pensée pour son pauvre père qui devait être toujours aussi amer à ce jour pour avoir une mine si sombre.

    « Ça, ce n’est qu’une coutume moldue », évoque Tyler.

    « Bah, en même temps si tu prends en compte avec qui tu parles » ajoute Malfoy.

    A cette critique, nombre de sourcil se froncent –à l’exception de ceux qui le pensent et de Cavallone qui se contente d’observer- et contre toute attente, c’est la timide Alice qui réplique –doucement, bien sûr, faut pas trop lui en demander :

    « Cela n’a rien à voir avec les coutumes, moldue ou non, c’est juste un plaisir qu’on s’adonne une fois par an »

    « Eh bien, dans ce cas-là, on n’a pas les mêmes divertissements –encore heureux. »

    La dernière remarque de Scorpius fait instinctivement baissée la tête d’Heartfilia. La crainte ressortant clairement de ses yeux.

    « Et puis, ce n’est pas comme si vous pouviez surprendre qui que ce soit avec vos déguisement, le fait même que vous soyez ici est choquant »

    « La ferme, Zabini. » la voix de Rose siffle.

    Et ce n’est pas la seule à être dans cet état. Le reste des Serdaigle sont tous indignés, en ôtant Nott qui a recommencé à rêvasser (maintenant je vais le soupçonner de ne le faire qu’uniquement dans des cas extrêmes comme celui-ci), Alfred qui a la mâchoire crispé et Alice dont le visage se farde de rouge –j’imagine, comme qu’elle avait la tête baissé. Tobias a toujours les sourcils froncés et Ionise a maintenant un regard dégoûté pour son camarade. Même Kylian semblait mécontent avec son visage fermé –ah, mais il est toujours comme ça.

    Tyler tourne lentement son regard vers la rousse, qui ne sourcille pas. Ils se défient un moment du regard, puis il finit par détourner sans exprimer une quelconque émotion –pour changer- et s’en va en compagnie de Malfoy qui ne leur jette pas un regard de plus, il traîne son cousin en chemin.

    Waouh, je crois que c’est la première confrontation qu’on a depuis le début de l’année et comme par hasard ça comprend les Serpentards, après il ne faut pas s’étonner qu’on a mauvaise réputation. Pourtant on ne pense pas tous comme ça. Bon, après cela doit être à cause de la légendaire « lâcheté » des serpents, car même s’il y a bien un marginal parmi nous, il n’osera pas le dire.

    Même après le départ des trois amis, l’ambiance reste pesante, le reste de ma maison commence à vaquer à leur occupation. C’est-à-dire qu’Io demande à son cousin de se rejoindre pour être dans un endroit plus calme afin de faire leur « truc », que Laura doit aussi partir quelque part pour faire son truc, qu’Animera va surement rejoindre son père pour un truc et que Kylian doit aller faire une chose –ouf, on a changé de registre- et Finnigan doit répondre la missile de ses parents –ah, enfin une indication claire. Bref, il ne restait plus que les bleus, et ne voyant pas mon utilité, j’amorce le mouvement de les quitter également en faisant un signe à ceux qui remarquent encore ma présence. Pas énormément, seul Potter me rend mon salutation, car Devon a déjà attirer l’attention sur lui, je les laisse entre eux.

    « Il est sympas ton idée, et puis je suis sûr qu’il y a des costumes qui peuvent fasciner les gens ! »

    Alfred se détend, il lui répond aussi enthousiaste :

    « Ouais, j’ai l’intention de venir en Frankenstein. Et toi, Alice ? Tu vas participer ? »

    « Euh… mais je n’ai aucune idée de comment me vêtir… »

    « On cherchera ensemble, à plusieurs ce sera plus facile d’en trouver ! » La voix sifflante de Rose était un souvenir si marquant que je ne l’ai pas reconnu tout de suite. « Et toi, Claire ? »

    « Oh, ce n’est pas trop mon truc (mazette, encore ce mot !) », décline gentiment la chinoise. « Et Albus, tu vas participer ? »

    Ouh là, elle ne doit pas connaitre l’histoire tragique de sa famille, elle. Cependant je ne suis pas au bout de mes peines avec ces aigles.

    « Hum, j’ai songé de venir habiller comme Sherlock Holmes »

    « Oh ho ! On va avoir un deuxième accro aux mystères ! » Plaisante Wyatt.

    Le groupe éclate de rire et peu à peu que je m’éloigne, ce son si doux se perd dans les couloirs.

             Je crois que le mot est passé pour tout le monde. En ce samedi soir, la fête d’halloween bat son plein. La majorité des déguisés sont –excusez-moi le préjugé- des nés-moldus ou des sang-mêlé. Ils sont par ailleurs en minorité, même la participation de tout le clan Weasley n’a pas réussi à remplir les rangs, ceux qui ont refusé ont prétexté comme Claire que ce n’était pas ce qu’ils préfèrent ou qu’ils préféraient observer au lieu de se faire observer.

    Alfred a fini par opter le costume de la mauvaise imitation de loup-garou, portant seulement un serre-tête avec des oreilles de loup et une queue touffu. Ses habits se définissent en tas de fourrure sombre. Albus n’a, de son côté, pas changer d’avis, il est venu vêtu d’un long manteau beige à carreau, une petite cape de la même couleur par-dessus et une casquette toujours de la même couleur. Il a même ramené les accessoires du célèbre détective, muni d’une loupe, qu’il s’amuse à scruter les autres à travers le verre convergent, et d’une pipe, qu’il fait semblant de savoir l’utiliser. Il s’amuse avec sa cousine qui s’est costumée en Arachné, vêtue d’un ensemble tout noir qui lui serrait le corps et que dès qu’elle lève les bras, des fils d’araignées se déployaient. Assez réaliste, d’ailleurs. La petite Alice est venue déguisée en une poupée Dolly. D’une démarche robotique, elle a le corps marqué de petites coutures et le visage peint, très réaliste, encore une fois. Ils ne sont pas envoyé à Serdaigle pour rien, qu’est-ce qu’ils sont inventifs. Le dernier, Wyatt, est déguisé en comte Dracula…blond.

    « Oh, je pensais plutôt que ce serait Kylian qui allait venir comme ça »

    Celui-ci regarde Claire d’un œil torve, du moins j’imagine, à travers ses verres teintés.

    « Oh non, je ne veux rien sous-entendre, c’est juste que…euh… »

    Elle tente en vain de s’expliquer. Pff, Claire a claire –ah ah- ment une arrière-pensée. Bon prince, Entwhistle la laisse tranquille, elle finit tout rouge.

    Bon, je disais que Devon arrive avec son superbe costume noir et une chemise blanche tâchée de sang –faux, j’espère pour lui- et des canines qu’il peine à bien maintenir. Ce qui donne un côté comique, et qui fait tomber le côté ténébreux du vampire. Pour ne pas être laissé en reste, Adrian DucSiron, un pénible Gryffondor et né-moldu de surcroit, est venu habiller d’un costume de pirate. D’un haut avec des manches dont il flotte à l’intérieur, d’un pantalon noir toujours aussi large pour lui et des bottes longues. Il porte aussi un bandeau sur les cheveux –pour maintenir cette touffe blonde frissonnante-, un cache-œil avec le dessin d’une tête de mort et une épée en plastique –il a bien intérêt. Bref, même déguisé faut qu’il garde son air de petit prétentieux qu’on a envie d’éclater. Il y a aussi le gars très louche, même sans se déguiser. Non, rectification, même déguisé, il est aussi suspecte qu’en temps normal, car il est aussi costumé, ou du moins habillé singulièrement. Matthew Goldstein est un cyclope –enfin déguisé. Il a collé du papier blanc –ou une couleur proche de celle de sa peau et dont il peut voir à travers- sur les deux verres de ses lunettes d’aviateur –même les montures y ont eu droit à la coloration-, et le dessin d’un œil fait vulgairement –au moins il y participe.

    « Aa !! »

    Je me tourne comme tous les convives vers la grande porte menant à la grande salle. Harley Dubois, une Gryffondor sans déguisement, se tient dans l’encadrement de la porte et porte une main sur le cœur. En face d’elle, il y a…

    « La dame blanche ! »

    En effet, Lolie au double nom porte bien le nom de son costume. Le teint blafard, la perruque blanche, et la robe immaculée ne laissent aucun doute sur son identité. Elle sourit à son condisciple, fière d’avoir réussi sa mission : faire peur aux gens –ou les surprendre, vu que tout le monde a connaissance maintenant. Son rôle accompli, elle entre dans la grande salle pour diner. J’ajoute que ce doit être la seule sang-pur costumée.

    Chez nous, seul Finnigan a bien voulu se mettre au jeu. Il s’habille d’un polo blanc à rayure bleu et les bretelles de sa salopette pendent sur ses jambes. Il arrive tout de go et plante son faux couteau dans le ventre du premier venu. Caractérisant parfaitement son personnage, Jack l’éventreur. Son secret ? Il a utilisé l’illusion d’une lame alors qu’il n’y avait rien sur le poignet. C’est pour cela que personne ne ressentait de douleur, ou sentait tout court.

    De ce qui est de la famille Weasley, il faut savoir que James Potter est vraiment trop mignon dans son costume de diablotin, qui le définit très bien. Et à chaque fois qu’il se frotte les mains, en laissant échapper un rire machiavélique, les cornes dans ses cheveux –parce la chevelure indomptable des Potter n’est pas un mythe- s’illuminent et sa fine queue rouge toute pointue s’agitent comme pour un vrai. Il y a ensuite Victoire Weasley, qui a troqué ses beaux cheveux blonds en une  dizaine de serpents mouvants. J’ignore quel sort elle a utilisé, mais ils semblent très réels, même une fois qu’on s’approche d’elle. Par ailleurs, on évite de le faire, car son statut ainsi que ces bêtes nous l’empêche, Médusa risquent de nous pétrifier. Mais c’est inutile de le préciser, même en temps normal, Victoire Weasley arrive à stupéfier ses prétendants rien qu’en les regardant. Il y a deux qui sont en Tweedledum et Tweedledee, les jumeaux d’Alice au pays des merveilles de L. CARROLL. Je ne vous ferai pas l’affront de vous dire qui sont déguisées ainsi sauf les jumelles –oups, je l’ai dit.

    Un est venu en clown, d’autres encore possèdent divers costumes, c’était « fascinant » à voir comme l’a assuré Wyatt.

    Les conversations vont bon train et le repas est succulent. Des friandises font leur chemin de main en main et les chansons passent à travers le magico-phone. La soirée dure jusqu’à 23 heures pour les premiers et deuxième années, les promotions au-delà peuvent rester jusqu’à plus tard –n'ayant pas d'heure précis. Plus personne ne voulait retourner dans leur chambre pour être seul –à moins d’avoir été puni-, mais quand l’heure 11 sonne, on fut bien obligé.

    Bien sûr, il y’en avait qui voulait frauder, par exemple se cacher sous la table –je ne dirai pas qui- ou se dissimuler dans tout sorte d’endroit pour échapper à l’extinction de feux. Mais quand ils sont rattrapés par le concierge, certain ont bien regretté. Arsène HORGS était certes moins mauvais que Argus Rusard –car il a bien voulu qu’on use de la magie dans les couloirs, mais que cela n’ait pas de travail en plus pour lui, il devait utiliser un fort moyen de pression aux élèves non respectueux- mais peut devenir pire si on lui cherche des choux. Il ne vous menace pas seulement de vous coller jusqu’à pas d’heure avant de vous renvoyer dans votre dortoir, mais il ajoute aussi des petites anecdotes visiblement très choquants puisque chacun de ses victimes cessent toute activité et fuient rien qu’en le voyant. Je ne fais pas partie de ces derniers, je vous rassure, mais rien qu’en voir une démonstration suffit à vous faire tenir à carreau.

    Sortant des toilettes, je me dirige vers le rez-de-chaussée pour retourner dans la salle commune des serpents, parce que c’est peut-être froid et sombre là-bas mais ce n’est pas comparable à l’endroit où je me trouve. Il parait qu’il y a un fantôme dans les toilettes de fille. Je ne dis pas que j’ai peur, mais d’après les rumeurs elle est particulièrement horrible, alors je me méfie.

    Et puis, franchement marché seul dans ce long couloir sombre –toutes les torches se sont éteintes pour n’en laisser qu’un allumé à chaque dix pas- ayant pour seul son, l’écho de marche, il y a de quoi faire frissonner. Je presse le pas.

    Soudain, j’entends un gémissement. Ou quelque chose de semblable, je n’ai cependant aucune envie d’attendre pour le découvrir. J’accélère encore et vois la lumière de la lune qui est projetés à travers la grande fenêtre en face des escaliers mobiles. Je lâche un soupire et…

    Une tête apparait.

    « Ah ! Qu’est-ce que tu fais là ! » J’hurle sans pouvoir me retenir.

    C’est une fille de mon âge, je crois. Elle arque un sourcil en soulevant l’autre, suspicieuse. Ses cheveux ne sont pas très longs et seul un côté est volumineux. En réfléchissant bien, je la reconnais, c’est Harley Dubois.

    « Je peux très bien te retourner la question, Rivers. Les dortoirs des Serpentard se trouvent au sous-sol que je sache. » Elle réplique.

    « J- je m’y dirigeait justement, jusqu’à ce que tu apparaisses… »

    « En te faisant sursauter comme si tu avais vu un fantôme », elle complète. « Oh, mais suis-je bête, des fantômes ce n’est pas ce qui en manque dans ce château… Bon, disons une banshee »

    J’entends comme de la moquerie, c’est quoi son problème ?

    « Bien, si tu m’excuses, je dois y aller. »

    Je la dépasse sans me retourner mais je l’entends me suivre.

    « De toute façon, je dois aussi passé par là. » Elle se justifie.

    Je ne lui prête pas plus attention, et marche plutôt rapidement vers les dits escaliers. Je vois le tournant avant d’atteindre les escaliers. Je contourne le mur sans regarder, à l’aveuglette, car trop soulagée d’enfin être parvenu à un endroit normalement rempli et quelque peu familier. Mais je me suis réjouie trop vite. Je rentre dans quelque chose.

    « Hie !! »

    Quoi encore ? Je lève mon regard et tombe sur…Claire, accompagné d’une Poufsouffle.

    « Quoi, pourquoi tu cries ? »

    Blonde aux yeux bleus, la Poufsouffle –heureusement qu’ici, il y a plus de lumière que dans le couloir. Ça y’est ça me dit quelque chose, Clara Castaglione, je crois. L’inconsciente qui a fait une blague/farce –tout ce que vous voulez- à Scorpius. Malfoy, je rappelle.

    « Rien, j’ai rencontré d’autre en escapade nocturne. » Explique Claire.

    « T’en a de bonne, toi. Et vous, qu’est-ce que vous faites encore dehors à cette heure avancée de la nuit ? » Rétorque Harley –elle veut avoir le dernier mot.

    Clara et Claire s’échangent un regard. L’une est narquoise, l’autre à la fois exaspérée et amusée –drôle de mélange-.

    « Pas grand-chose, évitez juste le quatrième étage »

    « Ça ne risque pas, je suis beaucoup plus bas »

    « Oh, cool, on va faire le chemin ensemble »

    Tandis que je soupire en récoltant ces deux nouvelles recrues –j’ai l’impression que ça augmente de plus en plus, c’est quoi la prochaine fois ? Trois harpies ?, je pose les pieds dans les premières marches des escaliers versatiles. Heureusement que je le dis, puisqu’ils bougent direct une fois que toutes les quatre dessus et bien cramponnées.

    « Zut, il va nous faire quoi, là ? » jure Dubois.

    L’escalier pivote dans un sens en particulier. Et change même de direction. Il va vers le haut, dans un couloir inconnu.

    « Bon, au moins ce n’est pas la quatrième », se détend Clara.

    « Oui, mais c’est l’étage où se trouvent les toilettes de Mimi » Claire la rappelle.

    Ah oui, mince. Mimi geignarde, le fantôme des toilettes de filles au deuxième, comment ai-je pu l’oublier ?

    « On fait quoi, on monte ? »

    Je n’ai pas remarqué que c’était ma voix qui avait parlé. Sans qu’elles puissent me répondre, l’escalier bouge à nouveau, et monte encore vers le haut.

    « Bon, vite, bouge », presse Clara « Sinon, on va se retrouver au quatrième. »

    Je fais comme elle me le dit et accoure jusque dans le couloir du deuxième en ignorant ce que je vais y faire. Le couloir est sombre, pire que celle que j’ai quitté. Là, il n’y a aucune lumière pour nous diriger. On n’a pourtant pas le choix, le palier s’est barré. Ce n’est pas vrai, pourquoi il faut que ça m’arrive à moi ?

    « Et si nous avançons ? On trouvera peut-être des escaliers à l’autre bout. »

    « Moins capricieux que ceux-là, tu veux dire ? »

    « Ça serait bien, oui »

    « Trêve de blablas, avançons » Harley claque la langue, visiblement agacée.

    Alors on l’a suit, elle, la courageuse Gryffondor qui nous guidera à la sortie. Elle est bien obligée si elle veut aussi retourner dans son dortoir.

    Au bout d’un moment, on aperçoit un sillon de lumière. Déchargée, on se dit qu’on allait demander des indications pour rentrer plus vite. Mais avant, ce qu’on entend nous glace le sang.

    « JE SAVAIS QUE TU NE SERVAIS A RIEN ! J’AURAI DU TE SUPPRIMER DES QUE JE LE POUVAIS, ESPECE DE SALE SERPENTARD !!! »

    Je me fige sur place.

    Quelle ignominie. Étant moi-même dans la dite maison, je me sens assez mal. On entend un froissement derrière nous. A mes côtés, on déglutit, d’un mouvement, on se tourne.

    La face transparente de Mimi nous apparait, elle sourit largement.

    « Bou »

    La voix de l’autre côté de la porte reprend.

    « QUI ? QUI EST LÀ ? MONTREZ-VOUS !! »

    Il s’est cru dans un film de série policière ou quoi ? Des pas s’approchent. Sans attendre notre restes, on prend les jambes à nos cous.

    Derrière moi, j’entends la porte qui grince en s’ouvrant, la personne scrute les alentours, noirs j’imagine, avant de direct claquer la porte.

    Il ne nous a pas vus.

    On cherche à reprendre nos souffles. Après avoir dévalées l’escalier, on s’adosse ou s’affale au sol du grand hall, toutes essoufflées. Quelle frayeur. Je crois qu’elles pensent pareilles, leur visage semblent toute crispé et leur souffle erratique.

    Mais on n’a pas le temps de se poser.

    « Qui est encore debout ? Vous cherchez vraiment à être punit ? » La voix sèche d’Arsène résonne dans le grand hall.

    Ses pas s’approchent de nous. On se regarde une dernière fois, avant de se quitter en courant chacun de nos côtés, comme si nos vies en dépendaient. Ce qui était un peu le cas.

    Mes jambes me portent sans que je ne les sente. Je fini par atteindre le mur où je donne le mot de passe et accède enfin le quartier familier. Sans m’occuper s’il y a des gens ou pas dans la salle commune, je me dirige vers le dortoir et sans plus de cérémonie, m’écroule dans mon lit à baldaquin.

    Bon dieu, quel soirée mouvementé ! Je n’ai cessé de courir à droite, à gauche. Et que de panique. Mon cœur n’en supporte plus.

    Bon, au moins, j’ai fait mon sport de la semaine.

     


  •  Sale Serpentard !

    Novembre

                    « JE SAVAIS QUE TU NE SERVAIS A RIEN ! J’AURAI DU TE SUPPRIMER DES QUE JE LE POUVAIS, ESPECE DE SALE SERPENTARD !!! »

    Avec peine, Harley Dubois s’extirpa de son lit douillet. Elle avait passé une mauvaise nuit. Ce qui s’était passé la veille lui est revenu durant son sommeil, qui causa plusieurs fois des réveils en sursaut. Ses rêves mettant en scène une tête au teint translucide et au faciès horrible –merci Mimi pour cette vision affreuse-, une porte entrouverte qui laisse entrapercevoir l’obscurité de l’autre côté avant qu’une main surgit de l’entrebâillement pour la happé ou des escaliers personnifié qui avaient des formes biscornu et qui bougeaient à chaque fois qu’on essayait d’y poser un pied. Un léger traumatisme, quoi.

    Elle avait toujours le souvenir de la voix grave et dangereuse dans sa tête –légèrement modifiée, cela dit- et redoutait maintenant de parcourir les couloirs pour quelque raison que ce soit.

    Elle se leva finalement de son lit en soupirant lourdement pour se diriger vers la salle de bain. Elle n’avait même pas eu le temps de prendre une douche tellement la course –non, les courses- l’avai(en) t fatigué. Sur le chemin, elle remarqua un drap blanc dépassé du lit de Lolie, bien que ses rideaux soient fermés, Harley pouvait imaginer à quel point ce devait être le bordel à l’intérieur. Et puis, elle se rappela de sa terreur, s’étant fait surprendre par la « dame blanche ». Ensuite, le reste des souvenirs de son aventure nocturne lui revint. Ce fut en frissonnant qu’elle pressa le pas vers le sanitaire.

     

    « JE SAVAIS QUE TU NE SERVAIS A RIEN ! J’AURAI DU TE SUPPRIMER DES QUE JE LE POUVAIS, ESPECE DE SALE SERPENTARD !!! »

    Ce fut avec cette phrase en tête que Claire Lyu se réveilla, ou du moins sortit de son état comateux de bonne heure en ce dimanche matin, Non, franchement, quelle soirée. Elle a trafiqué, couru et eu des frayeurs plusieurs fois en l’espace de seulement une heure, quelque minute à peine tout au plus.

    En ouvrant les rideaux bleus autour de son lit à baldaquin, elle tomba sur une citrouille. Il y a un visage aux traits durs grossièrement sculpté. La figure de Jack o’ lantern trônait au centre de son bureau, un petit cadeau de ses parents à ce jour de fête qu’ils passaient séparément. Poussant un soupire, elle se dit que c’était déjà le lendemain de la veillée de Toussaint. En tout cas, en plaisantant elle se dit qu’elle en aura eu de l’effroi, cette année et elle ignorait si c’était une bonne chose.

    « Tu ne sembles pas de très bonne humeur, un cauchemar ? » s’inquiéta Rose en la scrutant avec attention.

    Claire sortit de ses pensées et se tourna vers sa camarade surprise. Elles se dévisagèrent toutes les deux un long moment, sans que l’une ne prenne la parole. Cela dura jusqu’à ce qu’Alice émergea à son tour.

    « Il y a un problème ? » s’étonna à son tour.

    Cette fois-ci le regard des deux filles examina la brunette qui les avait interrompus. Alice se sentit embarrassée sous cette soudaine centralisation, elle rougit et baissa la tête.

    « Hein ? Non, il n’y a rien, je suis juste un peu fatiguée… » Finit par répondre Claire en se rendant compte de ce qu’elle faisait.

    « Oui, faut dire que tu étais rentrée bien tard, hier soir. » nota la rousse.

    « Ah, oui… » Affirma la chinoise sans en dire plus.

    « Tu t’es bien amusée avec Clara ? » demanda innocemment Alice.

    Cependant, Claire y vit comme une question piège. En bafouillant, elle alla se préparer et quitta ses camarades, qui restèrent perplexes.

    Quand elle finit par descendre dans la grande salle, elle tomba sur le fantôme de sa maison, la Dame Grise, qu’elle salua poliment. Et puis, elle rencontra son amie Clara, avant d’entrée dans la salle à manger. Celle-ci lui fit un signe et lui chuchota quelque chose.

    « T’as réussi à dormir ? Pas moi. Même la surprise au quatrième n’a pas réussi à me faire changer d’idée »

    Et puis, elle se souvint, c’est vrai que si elle n’avait pas participé à la blague de Clara de mettre des pétards de pâte étoilé au quatrième, peut-être qu’elle n’aurait pas eu cette aventure. D’ailleurs, elle n’a même pas su ce qui s’est passé. M’enfin, ce qui est fait est fait. Inutile d’avoir des remords, comme dirait si bien la blonde.

     

    « JE SAVAIS QUE TU NE SERVAIS A RIEN ! J’AURAI DU TE SUPPRIMER DES QUE JE LE POUVAIS, ESPECE DE SALE SERPENTARD !!! »

    Rabattant sa couette, Chloé poussa ce qui se rapprochait le plus d’un grognement –indigne d’une jeune fille dans la fleur de l’âge. Marre, elle n’avait plus que cette foutue phrase dans la tête, et pas seulement, au début elle ne faisait que l’entendre en boucle avec de différente intonation, maintenant elle l’assimilait même à une créature curieuse qui n’avait pas de forme tangible, histoire de la faire frémir un peu plus. Et bientôt, elle allait ajouter à qui c’était adressé. Comme elle a été partiellement traumatisée, il était fort possible, qu’elle en soit la première victime. Après tout, c’est une Serpentard.

    Puis, le déclic. Certes, il s’agissait ici d’un vert, mais on ne savait pas qui. Cela pourrait être n’importe qui, de ses camarades de chambre jusqu’à la maison entière. L’auburn sortit sa tête de son lit à baldaquin en traversant la fente de ses rideaux en entendant le coassement de Todd.

    C’est l’animal de compagnie de Laura Cavallone, qui ne le sortait jamais de sa chambre, même pas de son terrarium d’ailleurs –en aurait-elle honte ? Dans ce cas, pourquoi l’avait-elle ? Ses pensées se dirigèrent alors ce qui lui préoccupé le plus avant l’interruption de ce batracien, et si c’était Laura ? Elle n’a pas grand ennemi, puisqu’elle ne parlait pratiquement jamais aux autres, mais elle ne semblait non plus être très appréciée par ses camarades, la trouvant très étrange à observer les gens longuement –vraiment trop long- et détourner sans rien dire. Les analysait-elle ? Qu’en faisait-elle de ces informations, alors ? Préparait-elle des plans machiavéliques les mettant en scène ? Bon sang, qu’avait-elle donc dans sa fichue caboche ?

    Passant à l’autre cas avant de totalement perdre ses raisons, Chloé respira longuement avant d’entrer en introspection, se doutant que ce ne serait pas aussi facile que la première. Animera Malone est la fille unique –à moins qu’elle aussi ait un/e frère/sœur cracmol, hasard, je vous dirai- du froid professeur  de Potion, qui n’est souriant qu’en rencontrant un élève doué pour sa matière. Elle n’avait non plus un grand cercle d’amitié –voire pas du tout, sans vouloir être vexante-, mais non plus des ennemis –une fille sans problème en somme- si ce n’est les autres qui la trouvent trop sûr d’elle –peut-être pour son statut- et trop froide –pour une fille de son âge. Elle ne côtoyait pas grand monde, et il semblerait qu’encore moins des élèves de son année, maison confondue.

    Tournant maintenant ses réflexions du côté des garçons, le passage de l’incident avec les Serdaigle lui revint aussi rapidement qu’un éclair qui s’abattait. Hem, elle mit de côté les deux profils un peu trop pro sang-pur. Malfoy et Zabini ne sont pas loin d’être en tête de liste en tant que cible, mais ce serait fort étonnant qu’ils se laissent faire. Par ailleurs, ils ne restaient qu’entre eux, leur petit groupe qui se composait aussi d’un Serdaigle et d’un Poufsouffle. Ce dernier, étant un fait assez surprenant, mais bon, à partir du moment qu’un de leur n’était pas chez les rouge, ça devrait aller.

    Ionise Stewart n’était pas non plus ce qui semble être quelqu’un qui se fait remarquer, il faisait d’ailleurs tout pour ne pas l’être, et ne restait qu’avec son cousin ou le duo bleu et jaune que formait Castaglione et Lyu. Sinon, il se montrait social quand on s’adressait à lui, mais une fois plongé dans un de ces livres, il n’entendra plus rien de ce qui l’entoure. Passionné pour le mystère, son image est assez tordue.

    Pas pire que Kylian Entwhistle, bien sûr. Pâle –concurrençant Malfoy-, silencieux –rivalisant Laura et Ani- et songeur –pire que les rêvasseurs de leur année, tel Elias, Matthew (dans un sens) et Albus (eh oui, on en revient aux bleus, faut dire que c’est quand même leur rôle). Style vestimentaire qui sautent aux yeux –comme Matthew (encore)-, col noué jusqu’au haut du cou, lunettes teintés (moins pire que les aviateurs de Goldstein) et cheveux en batailles (et noir de jais comme Albus, hum…) qui lui cachent la vue. Il y avait de quoi être pris pour cible de menace. Mais bon, aller jusqu’à dire « te supprimer » juste pour sa façon d’habiller, ça va un peu loin.

    Le dernier : Tobias Finnigan. En procédant par élimination, c’est le choix le plus probable. De un, il dérangeait tous les règles de bonnes séances avec sa manière nonchalante pour les verts, de deux, il semblerait tout faire pour foutre leur image en l’air, de trois, c’est un farceur invétéré, de quatre, cela crée quelque tensions au sein de son entourage pour ses faits qui étaient loin d’en plaire à plus d’un –si on excluait les autres facétieux. Alors forcément, on pencherait notre jugement sur lui. Ce ne peut être QUE ce « sale » Serpentard dont on signalait. De plus, à l’annonce de sa maison, sa mère lui avait envoyé une lettre rouge pour l’admonesté un bon coup. Ah, d’ailleurs, et si c’était une beuglante qu’elles avaient entendu ? Finnigan se serait réfugié dans un coin reculé pour éviter de se faire moquer à l’ouverture de cette lettre incendiaire. Ce n’était pas une hypothèse à écarter, non ?

    Enfin, ce n’était pas comme ça que l’affaire allait avancer. Même si elle trouvait qui était la cible, il n’y avait aucun indice sur le scélérat. Etait-ce un adulte ? Un étudiant du second cycle ? Un personnel (pas Arsène, Chloé se souvenait très bien que celui-ci était en bas lors des faits, puisqu’après elle la fuit), de la famille (l’idée de la beuglante ne la quittait plus) ? L’esprit confus, la jeune fille en oublia même le timbre de la voix. Était-ce celui d’un homme ou d’une femme ? Était-elle ténor ou basse? Soprano ou alto ?

    Malheureusement toutes ces questions resteront sans réponses. Sauf si elle réagissait. Une enquête allait s’ouvrir.

      Alors que les quatre filles avaient l’esprit en confusion à cause du problème de « sale Serpentard », d’autre en avait aussi contre eux. James Potter dévalait les marches de la tour des Gryffondor pour la grande salle en compagnie de son meilleur ami, Lucas Dixon, et il était d’humeur noire. Maugréant dans sa barbe, même son ami châtain avait du mal à saisir ses ronchonnements, les seuls qu’il put entendre concernaient leur maison ennemie.

    « Je suis sûr que ce sont ces Serpentard qui ont fait le coup »

    « Ça, tu n’en sais rien. Tu n’as aucune preuve. »

    « J’en trouverai. D’ailleurs, ça m’étonne qu’ils pouvaient obtenir ce genre de truc »

    « Tu sais, les marchandises de ton oncle sont pour tout public, ils se vendent à tout le monde. Oui, même aux Serpentard » approuva Lucas en voyant son ami prêt à répliquer.

    « Mais franchement, c’est immature de mettre des pétards de pâtes étoilés au milieu de ce couloir ! ‘Ont rien à faire ! »

    Lucas se retint de pouffer de rire tout en se souvenant que la veille, James avait eu une idée de ce genre. C’était sûrement le destin qui leur donnait un signe en leur demandant d’arrêter un peu les bêtises.

    « Bon, viens, on se venge. C’est tout ce qu’ils méritent ces sales petits Serpentard »

    Bon, visiblement le message n’était pas passé dans la grosse tête fière de James Sirius Potter, qui pense avoir toujours raison. Et bon, il n’avait pas tort, là. Ces petits Serpentard vont payer pour l’affront qu’ils les ont fait subir. Ils en avaient eu du mal à se dépêtrer de ces étoiles filantes et tapageuses au milieu de ce couloir au quatrième. Franchement, ils vont voir ce qu’ils vont voir !

     

    Pendant les jours qui suivirent, rien d’extraordinaire ne se reproduisit. Excepté le fait que le duo James/Lucas avait fait grand en ensorcelant les canalisations des cachots des serpents. Un sort s’enclenchait dès qu’il voyait un uniforme vert passé et des dizaines de billes puantes explosaient à leurs figures. Heureusement, que ces élèves n’étaient pas dans leur maison pour rien, ils usèrent mainte ruse pour contourner cette farce puéril et absolument barbare.

    Bah oui, quoi. Qu’avaient-ils fait de mal à part être d’honnête serpentard (c’est ce qu’on appelle un oxymore) ? D’autre répliqueront que c’est justement pour cette raison (on comptera à l’intérieur et en premier rang James et son fidèle Lucas) et certain diront que c’est parce qu’ils avaient fait quelque chose qui le mérite (là encore, en premier rang le duo –sont partout ces deux-là). Ce qui amènent à une autre question : Et en quel honore ? Là, on leur répondra…  Bref, toute une histoire sans intérêt. Pour Chloé, bien sûr.

    Son affaire n’avait pas beaucoup avancé, elle n’avait pas assez de piste pour mener à bien son étude et ne pouvait se permettre de demander de l’aide aux autres, parce qu’elle ne souhaitait pas revivre cet instant en racontant tout, de un, et de deux parce qu’elle avait une fierté de tout faire toute seule. Cependant, elle avait maintenant une petite idée de qui pourrait bien être le truand. Oh non, elle ne soupçonnait pas James Potter ou son ami, non ils n’ont pas assez de voix (bien qu’elle ne s’en rappelait toujours pas) et n’était pas assez mature pour proférer ce genre de chose, mais plutôt quelqu’un de leur genre, qui serait capable de bien pire que leur petit manigance, allant même à trafiquer dans le dos des principaux acteurs. Elle n’avait pas encore de nom, mais ça n’allait pas tarder. Patience.

             Les choses bougèrent en un soir, où elle s’y attendait le moins. Un mercredi soir, dans la tour d’Astronomie, les élèves de la première année avait le cours éponyme. Ils repéraient les astres demandés alors que le temps commençait à se rafraîchir. Pratiquement personne n’était concentré, ce qui n’était en réalité pas très différent des autres demi-heures de cours, n’étant pas féru de cosmologie, si on excepte une qui était bien concentrée.

    « Ah, mars et vénus se croisent. Cela signifie qu’il y aura des rencontres le lendemain. » S’exclama Claire Lyu, toute excités.

    « Très bonne observation mademoiselle Lyu. Continuez ainsi, vous donnez de  l’intérêt au cours au contraire de vos camarades qui ne semblent pas du tout s’y intéressé. » Trancha la professeure Sinistra.

    D’autres, trop concentrés sur ce qu’ils faisaient, n’ont semblé pas avoir entendu ces propos vexants ou faisant semblant de ne pas être touché comme ceux qui font aussi semblant. ‘Fin, m’avez compris.

    Dix minutes plus tard, le cours s’acheva alors que la prédiction prenait forme. Jeudi, Chloé Rivers s’était décidée : Même si elle avait encore très peur, elle devait le faire. C’est pour le bien de son enquête et résoudre cette histoire vandale au plus vite ne sera que meilleur. Ce soir, après les cours, elle retournera sur les lieux du crime.

    Dommage qu’à ce jour, elle terminait les cours assez tard –avec défense en compagnie des bleus, et qu’en cette période de l’année, il commençait déjà à faire sombre et froid dans les couloirs, ce dont les autres élèves en profitaient pour retourner dans les dortoirs/salle commune pour piquer un somme/faire leur devoir. Elle accouru aussitôt vers l’endroit maintenant crainte, ses pas résonnait derrière elle comme cette nuit-là, il faisait frais et sombre comme cette fois-là et les escaliers mobiles étaient aussi capricieux que la dernière fois. Comble de l’appréhension, il y avait un ombre, encore. Et c’était encore elle.

    « Mais… qu’est-ce que… » Dirent-elle à l’unisson.

    La rouge et la verte restèrent à s’examiner. En bas des escaliers apparurent également celles qu’on « attendait ». La paire jaune et bleu les rejoignit au milieu de l’escalier. Qui bougea. Jusqu’au troisième. Pour refaire la scène.:

    « Bon vite, bougez ! » Clara s’écria et elles s’exécutèrent inconsciemment. « Je ne voulais pas me retrouver comme la nuit dernière », s’expliquait-elle.

    Trois paires de yeux blasées se posèrent sur elle, dont elle en fit fi.

    « Et maintenant, qu’est-ce que vous faites ici ? » demanda Claire, en reprenant son souffle.

    Seul le silence lui répondit. Les deux premières évitèrent de croiser son regard, tandis que son ami lui renvoya un sourire moqueur.

    « Bah, en fait, je me suis dit que… et si on révisait l’histoire ensemble ? Je ne comprends franchement rien avec ce vieux fantôme ! » Détourna Harley.

    Etrangement, cela marcha. Les trois filles opinèrent et profitant qu’elles soient au troisième pour aller dans la salle d’histoire de la magie. Au début, elles ignoraient comment réagir l’une face à l’autre. Elles étaient toutes les quatre tracassées par l’évènement du 31 octobre –non, pas la première chute de Voldemort- et la tournure que la situation a pris n’était pas pour arrangé. Étant réuni pour une seule raison.

    « Euh… » Commença Harley, puis en se morigénant de manquer de vocabulaire, elle enchaîna  « On peut reprendre sur le dernier cours ? Je crois qu’il avait demandé de faire quelque chose là-dessus »

    « Ah, ça, aucune idée. Je n’en ai pas le souvenir, du moins » répondit aussitôt Clara en se déclinant.

    « En même temps ce n’est pas comme si tu suivais le cours »

    « Mais personne n’écoute. Pas même toi » répliqua Chloé à l’adresse de Claire.

    Celle-ci ne répondit rien, tandis que les filles l’a regardèrent étonnées, s’attendant surement qu’elle rétorque. Alors même la Serdaigle n’arrivait pas à suivre et noter ce que dit la voix soporifique du fantôme ?

    « Donc, pas d’aide possible ? »

    « Bah, si tu veux, je peux te faire un résumé du cours que j’ai compris… »

    « J’imagine que c’est toujours mieux que rien. »

    Et contre toute attente, ce fut très attractif. L’air de rien, la chinoise n’a pas été envoyé chez les bleus par erreur, elle usa de plusieurs activité pour rendre son explication à la fois enrichissante et divertissante.

    « Et puis, c’est comme ça que la guerre sanglante des Gobelins et Sorciers fut achevé ! Intéressant, non ? »

    « Plus que le cours de BINNS, ça, c’est sûr » approuva Clara.

    La remarque fut opinée par les deux autres. Satisfaite, Claire se réinstalla (car oui, entre temps, elle s’est levé pour les explications) et recommença à feuilleter les pages du manuel, en quête d’un autre cours à éclaircir.

    Tandis qu’elles se mettaient à produire des parchemins encrés de leurs observations, Harley finit par soupirer et s’exclamer :

    « Mais tout de même, c’est vraiment galère l’histoire. Comment va-t-on faire pour nos buses ? »

    « Bah, peut-être qu’on pourrait refaire des cours en parallèle pour réviser ce qu’on n’a pas compris en cours avec quelqu’un de plus spécialisé pour enseigner » suggéra Chloé en jetant un coup d’œil à Claire, sous entendant qu’elle pourrait avoir le rôle d’enseignante.

    « Moi, je n’arrive toujours pas à comprendre comment vous faîtes pour réussir à ne pas vous endormir » répliqua Clara en s’étirant.

    « Je peux presque t’assurer que je ne fais que ça… »

    « Surtout les bleus, là » continua Clara, n’ayant pas entendu la remarque.

    « Bah, c’est qu’ils ont la volonté de vouloir comprendre ce cours qui devrait être vraiment passionnant, s’il était enseigné par un personnel de qualité. »

    « Faut pas trop en demander non plus », marmonna Chloé.

    Clara poussa un soupir en pensant à quelque chose. Les trois autres étaient à nouveau concentrées sur leur travail.

    « Ça me fait rappeler qu’Alice aussi avait fait la remarque. Elle était grave déprimée, même. »

    « Oui, elle m’a raconté que dans son école moldu, on ne parlait qu’en bien de cette matière, mais qu’une fois ici, elle fut lourdement déçue. » nota Claire sans relever la tête.

    Dommage, elle rata le sourire ironique de la blonde.

    « Mais qu’est-ce qu’elle est sérieuse cette fille… »

    Puis un autre sourire remplaça le premier. Une idée (tordue) lui vint.

    « Il faut vraiment que je fasse quelque chose pour la décoincer. »

    « Ah non, je t’interdis de lui faire une de tes blagues douteuses ! » réalisa Claire en la toisant avec de gros yeux.

    « Roh, c’est bon, ce n’est pas comme si je lui crêpais le chignon… » Se défendit la Poufsouffle.

    « Alice n’a pas de chignon. »

    « Hein ? Mais de quoi tu causes ? » S’étonna Clara.

    « Ben, elle ne peut pas avoir de chignon, vu qu’elle a les cheveux courts » Se justifia Claire, un peu mal à l’aise, elle sentait la bêtise pas loin.

    « Mais… tu ne sais pas… » S’ahurit Clara.

    « Lui crêper le chignon, expression moldu qui veut dire embêter quelqu’un, la plupart du temps dans un dessein en particulier. Ici, passer outre le balai dans le cul d’HEARTFILIA » renseigna Harley en regardant mauvais la blonde.

    « Le balai… »

    « Également une expression moldu, qui désigne les personnes coincés » s’empressa d’ajouter Chloé ayant le regard neutre à cette histoire.

    « Ah… »

    Clara poussa un soupir à fendre l’âme.

    « Bon, ça va, de toute façon je prendrai l’option étude de moldu » se défendit Claire en comprenant d’où venait l’exaspération de son amie : à elle, ce n’était pas la première fois qu’elle lui faisait le coup.

    « Oui, dans deux ans. Et pendant ce temps, qui est-ce qui doit supporter ces questions idiotes ? »

    « Elles n’ont rien d’idiotes ! Je cherche juste des connaissances »

    « Ah, ça, pour sûr que tu fais des connaissances. Tu n’es doué qu’à ça »

    La brune fit la moue et se mura dans un silence temporaire. Rompu par la même que la première.

    « N’empêche, il y’en a bien un à qui ça arrange, ces cours assommants. »

    Un petit silence accueillit la remarque. Chacune spéculant sur l’élève en question, ou se soupçonnant soi-même (n’est-ce pas Harley ?).

    « Ah, tu veux parler de BOOT ?  Il est vraiment pas croyable, celui-là. Pourtant il a les capacités d’avoir un niveau élevé. »

    « D’ailleurs il est aussi très malin. Il utilise des moyens imparables pour résoudre un problème au plus vite, comme ça il en est débarrassé. Je me demande ce qu’il fait à Poufsouffle, il aurait très bien eu sa place à…»

    « Mais c’est un paresseux » riposta aussitôt Chloé.

    « C’est un préjugé auquel on assigne à ces pauvres jaunes, non ? » releva Harley, toujours intolérante envers les discriminations, digne Gryffondor.

    « Absolument pas, je dis juste qu’il n’a aucune ambition pour se trouver à Serpentard, c’est bien ce que tu voulais dire, non, Castaglione ? »

    « Hum, oui. Mais tu sais, tu peux m’appeler Clara. Ça fait trop bizarre que quelqu’un de mon âge m’appelle par mon nom… »

    « Et puis, tu sais Chloé, les gens ne sont pas forcément classé selon leur aptitudes. Je veux dire… il y a bien Tobias Finnigan qui a été envoyé à Serpentard, mais qui ne semble pas aussi posé que ses, euh, que toi ou les autres de ta maison », raisonna Claire.

    Celle-ci se tourna vers la brune et la sonda du regard, avant de méditer un moment ses paroles.

    « Je te l’accorde, mais il ne faut pas oublier que le choixpeau ne se trompe jamais. S’il n’a pas été envoyé chez nous, c’est que ce n’était pas pour lui. »

    « Parce que c’était un endroit trop dangereux pour un gars pacifique comme lui ? » rétorqua Clara, narquoise.

    Seulement cela suscita bien plus que ça, et elle le comprit trop tard. L’ambiance devint tout à coup pesant et plus aucune ne prononça un mot. Le souvenir qui appuyait cette remarque était encore trop récent et fort, elles ne parvinrent pas à le détourner et se fermèrent dans un silence de plomb. Il ne subsistait plus que le grattement des plumes et dire qu’elles allaient se séparer là-dessus.

    « Mais sincèrement, ça ne vous intrigue pas cette histoire ? » Chloé Rivers releva la tête et la jugea une nouvelle fois, qui se reprit « Non, enfin, je suis sûr que tu dois te sentir concerné, mais cette histoire est tout de même étrange, non ? »

    « Pour ne pas dire grave. » Compléta Harley  « C’est ce que tu veux dire ? Tu penses qu’il peut y avoir des risques si on ne fait pas quelque chose ? »

    « Eh bien, dans ce cas-là pourquoi ne pas le rapporter aux professeurs ? Il sauront mieux agir que nous »

    « Pour leur dire quoi ? Qu’on a trainé un peu trop tard dans la nuit et qu’on a été témoin de… quoi ? D’une menace ? » Claqua la Gryffondor.

    « Pas sûr qu’ils vont nous croire, surtout après un mois sans nouvelle » cette fois-ci ce fut la voix de la Poufsouffle qui argumenta.

    « De toute façon, ça ne vous concerne pas » Rappela la Serpentard, sceptique.

    « Peut-être mais ce n’est pas pour autant que cela ne nous intéresse pas. J’aimerai savoir si la situation est délicate et si cet individu barbare ne devrait pas être maitrisé » se justifia la Serdaigle en toute franchise.

    « Et pour cela, il suffit de retourner sur les lieux. Vous y en avez aussi pensé, non ? » Défia Clara, avec un sourire provocant.

    Son amie répondit au sourire, s'étant toutes les deux préparés à l’aventure. Bien que silencieuses, les deux autres ne pouvaient qu’admettre, elles y méditaient. C’est là qu’un accord commun se fit. Elles agiront ensemble pour résoudre ce mystère qui les hante depuis des semaines.

    Chloé sourit à la tournure qu’avaient prise les évènements et puis elle se souvint. Il était le lendemain de la prophétie de Claire. Il eut bien une rencontre, la leur.