• Chapitre 4

    Point de vue : Chloé Rivers

    Fin octobre - 31 Octobre

    Je ne suis pas une adepte de magie noir. Je sais que c’est ce que vous pensez de nous, les élèves envoyés à Serpentard. La maison qui engendre des sorciers qui tournent mal. La maison qui connaissait un grand rayon sur la magie interdite. Ou autre bêtise dans le genre, mais je vais vous prouver le contraire. Mes camarades ne sont pas des galeux. Bon, pas tous. Après tout, il y a bien… Ionise qui est quelqu’un de très investit dans ce qu’il fait (non, mauvaise exemple –il l’est juste un peu trop), Kylian, qui n’est pas très bavard et dont le physique est plus qu’original (bon, pas très bonne non plus) ou Tobias (mouais, c’est plus un renégat qu’un vrai Serpentard).

    … Moi, mon prénom c’est Chloé Rivers. Mes parents se nomment Oliver Rivers, journaliste de son état, et Angela Fawley, qui se revendique en tant que sang-pur, c’est aussi pour cette raison qu’elle ne parle jamais de mon frère. David Rivers est né trois ans avant moi, mais il n’a jamais montré un quelconque signe magique et a encore moins reçu la lettre de Poudlard, ce qui lui a fait de lui la honte de la famille. Malgré tout, je pense que ma mère l’aime au fond d’elle, après tout, elle a tout fait pour qu’il puisse vivre dans un environnement stable et avoir des études stables –à moins que ce ne soit parce qu’elle voulait éviter qu’il le crie sur tous les toits ? Pour cela, je préfère être considérer sang-mêlé plutôt que pur, je ne souhaite pas effacer mon frère de l’arbre généalogique uniquement pour cette raison.

    Si je suis tout à fait honnête, je pense aussi que les né-moldu sont de plus en plus envahissant. Je n’irai pas à dire  que leur sang sont impurs, mais il est vrai qu’étant issu d’une famille non sorcier, il est vraiment suspicieux qu’eux aussi montrent des signes, comme par magie. Alors cela voudrait dire que nous autres sorciers, le sommes également juste parce que le premier des mages s’est un jour réveillé avec des pouvoirs surnaturels ? Cette théorie me parait vraiment absurde. Nous ne sommes donc pas bien différents de ces « sang-de-bourbe ».

    D’ailleurs, nous travaillons souvent avec eux en cours de défense avec le professeur STRANGER qui aimaient les travails d’équipes entre maison ou inter maison. Ce qui était assez facile avec les bleus, c’est que nous étions huit de chaque côté, il nous suffisait donc de se diviser en quatre –si vous savez compter quand on appliqué la racine carré 16, ça fait 4 (ne soyez pas surpris que j’arrive les maths, tout ça je le dois à Dave).

    Tout d’abord, l’amitié de Potter et Finnigan m’avait un peu surprise, puis finalement j’ai trouvé cela juste. Après tout, Tobias n’était pas très accepté vis-à-vis de ses condisciples verts –dont j’en fais partie- et Albus sortait vraiment du lot de sa famille. Accompagné de ses meilleurs amis –Rose et Wyatt- ils forment le premier groupe en sympathisant rapidement.

    Ensuite, il y a Stewart et son cousin, qui sont inséparables quand l’occasion leur en donne, qui font équipe avec une chinoise et de Kylian Entwhistle.

    Puis, sans surprise le groupe de Malfoy, Zabini et Nott se forment en plus d’Animera Malone, la fille du professeur de potion –c’est mon père qui me la dit.

    Enfin, il y a mon équipe, composé de Laura Cavallone et des deux né-moldu : Alfred Jeskar et sa camarade Alice Heartfilia –ha ha, deux Al.

    Le sort du jour était le maléfice de répulsion. Oh, on ne l’utilise pas contre nous, vous vous en doutez mais bien sur des botruc que le prof nous en a disposé un à chaque groupe.

    Tobias et Wyatt manient Lashlabask avec perfection, Weasley a un peu de mal mais réussi mieux que son cousin qui se fait attaquer mainte fois avant de se faire secourir par ses partenaires.

    Ionise et Emil s’amusent comme des fous, tandis que la petite Claire a bien du mal à viser, bien que ses sorts soient très bien prononcés, ses coéquipiers se retrouvent par conséquent avec des boursouflures un peu partout sur le corps. Made in la douée en sortilège, ce qui n’était cependant pas le cas pour viser surtout quand il s’agit d’objet en mouvement. Kylian n’a pu monter ce qu’il valait et en est celui qui est le plus touché. Cela se voyait surtout au niveau du visage, à tel point qu’on pourrait les confondre en suçon. Elle se répand en excuse pour tout le reste du cours, sous les moqueries des cousins.

    Les trois amis se débrouillent bien, entre eux évidement, car Malone semble jouer aussi solo qu’eux dans le groupe fermé.

    De notre côté, on se défendait bien. Cavallone devait être celle qui se débrouillait la mieux. Et puis, elle est observatrice, ce qui veut dire qu’elle retient bien, ce qui veut dire qu’elle pratique bien et ce qui veut aussi dire qu’elle a de bon résultat. Bref, tout un enchaînement de réaction pour dire que c’est une bonne élève. Et ce fut à l’issue de ce cours qu’Al –oui, il s’est procuré ce diminutif, c’est officiel- nous propose une idée pour la fin de la semaine à venir.

    « Et si on se déguisait pour Halloween ? »

    Tous les regards sans exception se tournent vers lui. Il y’en avait de tous les sentiments possibles. J’y décèle de la surprise, de la suspicion et même de la méfiance. Tyler Zabini est le premier à parler, avec son visage impassible, à moins que c’est parce qu’il ressentait les trois sentiments en même temps et qu’il préférait n’en montré aucun ? Hum…affaire à suivre.

    « Pourquoi faire ? Nous sommes des sorciers, ça ne te suffit pas ? »

    « Bah, de ce que j’ai entendu parler, on ne change pas spécialement de vêtement –qui se compose de l’uniforme bleu standard- alors que c’est tout de même un jour de fête où on se déguise pour s’amuser » argumente Jeskar.

    « Et aussi le jour de la mort de mes grands-parents », marmonna Potter entre les dents. Et il a dû avoir une pensée pour son pauvre père qui devait être toujours aussi amer à ce jour pour avoir une mine si sombre.

    « Ça, ce n’est qu’une coutume moldue », évoque Tyler.

    « Bah, en même temps si tu prends en compte avec qui tu parles » ajoute Malfoy.

    A cette critique, nombre de sourcil se froncent –à l’exception de ceux qui le pensent et de Cavallone qui se contente d’observer- et contre toute attente, c’est la timide Alice qui réplique –doucement, bien sûr, faut pas trop lui en demander :

    « Cela n’a rien à voir avec les coutumes, moldue ou non, c’est juste un plaisir qu’on s’adonne une fois par an »

    « Eh bien, dans ce cas-là, on n’a pas les mêmes divertissements –encore heureux. »

    La dernière remarque de Scorpius fait instinctivement baissée la tête d’Heartfilia. La crainte ressortant clairement de ses yeux.

    « Et puis, ce n’est pas comme si vous pouviez surprendre qui que ce soit avec vos déguisement, le fait même que vous soyez ici est choquant »

    « La ferme, Zabini. » la voix de Rose siffle.

    Et ce n’est pas la seule à être dans cet état. Le reste des Serdaigle sont tous indignés, en ôtant Nott qui a recommencé à rêvasser (maintenant je vais le soupçonner de ne le faire qu’uniquement dans des cas extrêmes comme celui-ci), Alfred qui a la mâchoire crispé et Alice dont le visage se farde de rouge –j’imagine, comme qu’elle avait la tête baissé. Tobias a toujours les sourcils froncés et Ionise a maintenant un regard dégoûté pour son camarade. Même Kylian semblait mécontent avec son visage fermé –ah, mais il est toujours comme ça.

    Tyler tourne lentement son regard vers la rousse, qui ne sourcille pas. Ils se défient un moment du regard, puis il finit par détourner sans exprimer une quelconque émotion –pour changer- et s’en va en compagnie de Malfoy qui ne leur jette pas un regard de plus, il traîne son cousin en chemin.

    Waouh, je crois que c’est la première confrontation qu’on a depuis le début de l’année et comme par hasard ça comprend les Serpentards, après il ne faut pas s’étonner qu’on a mauvaise réputation. Pourtant on ne pense pas tous comme ça. Bon, après cela doit être à cause de la légendaire « lâcheté » des serpents, car même s’il y a bien un marginal parmi nous, il n’osera pas le dire.

    Même après le départ des trois amis, l’ambiance reste pesante, le reste de ma maison commence à vaquer à leur occupation. C’est-à-dire qu’Io demande à son cousin de se rejoindre pour être dans un endroit plus calme afin de faire leur « truc », que Laura doit aussi partir quelque part pour faire son truc, qu’Animera va surement rejoindre son père pour un truc et que Kylian doit aller faire une chose –ouf, on a changé de registre- et Finnigan doit répondre la missile de ses parents –ah, enfin une indication claire. Bref, il ne restait plus que les bleus, et ne voyant pas mon utilité, j’amorce le mouvement de les quitter également en faisant un signe à ceux qui remarquent encore ma présence. Pas énormément, seul Potter me rend mon salutation, car Devon a déjà attirer l’attention sur lui, je les laisse entre eux.

    « Il est sympas ton idée, et puis je suis sûr qu’il y a des costumes qui peuvent fasciner les gens ! »

    Alfred se détend, il lui répond aussi enthousiaste :

    « Ouais, j’ai l’intention de venir en Frankenstein. Et toi, Alice ? Tu vas participer ? »

    « Euh… mais je n’ai aucune idée de comment me vêtir… »

    « On cherchera ensemble, à plusieurs ce sera plus facile d’en trouver ! » La voix sifflante de Rose était un souvenir si marquant que je ne l’ai pas reconnu tout de suite. « Et toi, Claire ? »

    « Oh, ce n’est pas trop mon truc (mazette, encore ce mot !) », décline gentiment la chinoise. « Et Albus, tu vas participer ? »

    Ouh là, elle ne doit pas connaitre l’histoire tragique de sa famille, elle. Cependant je ne suis pas au bout de mes peines avec ces aigles.

    « Hum, j’ai songé de venir habiller comme Sherlock Holmes »

    « Oh ho ! On va avoir un deuxième accro aux mystères ! » Plaisante Wyatt.

    Le groupe éclate de rire et peu à peu que je m’éloigne, ce son si doux se perd dans les couloirs.

             Je crois que le mot est passé pour tout le monde. En ce samedi soir, la fête d’halloween bat son plein. La majorité des déguisés sont –excusez-moi le préjugé- des nés-moldus ou des sang-mêlé. Ils sont par ailleurs en minorité, même la participation de tout le clan Weasley n’a pas réussi à remplir les rangs, ceux qui ont refusé ont prétexté comme Claire que ce n’était pas ce qu’ils préfèrent ou qu’ils préféraient observer au lieu de se faire observer.

    Alfred a fini par opter le costume de la mauvaise imitation de loup-garou, portant seulement un serre-tête avec des oreilles de loup et une queue touffu. Ses habits se définissent en tas de fourrure sombre. Albus n’a, de son côté, pas changer d’avis, il est venu vêtu d’un long manteau beige à carreau, une petite cape de la même couleur par-dessus et une casquette toujours de la même couleur. Il a même ramené les accessoires du célèbre détective, muni d’une loupe, qu’il s’amuse à scruter les autres à travers le verre convergent, et d’une pipe, qu’il fait semblant de savoir l’utiliser. Il s’amuse avec sa cousine qui s’est costumée en Arachné, vêtue d’un ensemble tout noir qui lui serrait le corps et que dès qu’elle lève les bras, des fils d’araignées se déployaient. Assez réaliste, d’ailleurs. La petite Alice est venue déguisée en une poupée Dolly. D’une démarche robotique, elle a le corps marqué de petites coutures et le visage peint, très réaliste, encore une fois. Ils ne sont pas envoyé à Serdaigle pour rien, qu’est-ce qu’ils sont inventifs. Le dernier, Wyatt, est déguisé en comte Dracula…blond.

    « Oh, je pensais plutôt que ce serait Kylian qui allait venir comme ça »

    Celui-ci regarde Claire d’un œil torve, du moins j’imagine, à travers ses verres teintés.

    « Oh non, je ne veux rien sous-entendre, c’est juste que…euh… »

    Elle tente en vain de s’expliquer. Pff, Claire a claire –ah ah- ment une arrière-pensée. Bon prince, Entwhistle la laisse tranquille, elle finit tout rouge.

    Bon, je disais que Devon arrive avec son superbe costume noir et une chemise blanche tâchée de sang –faux, j’espère pour lui- et des canines qu’il peine à bien maintenir. Ce qui donne un côté comique, et qui fait tomber le côté ténébreux du vampire. Pour ne pas être laissé en reste, Adrian DucSiron, un pénible Gryffondor et né-moldu de surcroit, est venu habiller d’un costume de pirate. D’un haut avec des manches dont il flotte à l’intérieur, d’un pantalon noir toujours aussi large pour lui et des bottes longues. Il porte aussi un bandeau sur les cheveux –pour maintenir cette touffe blonde frissonnante-, un cache-œil avec le dessin d’une tête de mort et une épée en plastique –il a bien intérêt. Bref, même déguisé faut qu’il garde son air de petit prétentieux qu’on a envie d’éclater. Il y a aussi le gars très louche, même sans se déguiser. Non, rectification, même déguisé, il est aussi suspecte qu’en temps normal, car il est aussi costumé, ou du moins habillé singulièrement. Matthew Goldstein est un cyclope –enfin déguisé. Il a collé du papier blanc –ou une couleur proche de celle de sa peau et dont il peut voir à travers- sur les deux verres de ses lunettes d’aviateur –même les montures y ont eu droit à la coloration-, et le dessin d’un œil fait vulgairement –au moins il y participe.

    « Aa !! »

    Je me tourne comme tous les convives vers la grande porte menant à la grande salle. Harley Dubois, une Gryffondor sans déguisement, se tient dans l’encadrement de la porte et porte une main sur le cœur. En face d’elle, il y a…

    « La dame blanche ! »

    En effet, Lolie au double nom porte bien le nom de son costume. Le teint blafard, la perruque blanche, et la robe immaculée ne laissent aucun doute sur son identité. Elle sourit à son condisciple, fière d’avoir réussi sa mission : faire peur aux gens –ou les surprendre, vu que tout le monde a connaissance maintenant. Son rôle accompli, elle entre dans la grande salle pour diner. J’ajoute que ce doit être la seule sang-pur costumée.

    Chez nous, seul Finnigan a bien voulu se mettre au jeu. Il s’habille d’un polo blanc à rayure bleu et les bretelles de sa salopette pendent sur ses jambes. Il arrive tout de go et plante son faux couteau dans le ventre du premier venu. Caractérisant parfaitement son personnage, Jack l’éventreur. Son secret ? Il a utilisé l’illusion d’une lame alors qu’il n’y avait rien sur le poignet. C’est pour cela que personne ne ressentait de douleur, ou sentait tout court.

    De ce qui est de la famille Weasley, il faut savoir que James Potter est vraiment trop mignon dans son costume de diablotin, qui le définit très bien. Et à chaque fois qu’il se frotte les mains, en laissant échapper un rire machiavélique, les cornes dans ses cheveux –parce la chevelure indomptable des Potter n’est pas un mythe- s’illuminent et sa fine queue rouge toute pointue s’agitent comme pour un vrai. Il y a ensuite Victoire Weasley, qui a troqué ses beaux cheveux blonds en une  dizaine de serpents mouvants. J’ignore quel sort elle a utilisé, mais ils semblent très réels, même une fois qu’on s’approche d’elle. Par ailleurs, on évite de le faire, car son statut ainsi que ces bêtes nous l’empêche, Médusa risquent de nous pétrifier. Mais c’est inutile de le préciser, même en temps normal, Victoire Weasley arrive à stupéfier ses prétendants rien qu’en les regardant. Il y a deux qui sont en Tweedledum et Tweedledee, les jumeaux d’Alice au pays des merveilles de L. CARROLL. Je ne vous ferai pas l’affront de vous dire qui sont déguisées ainsi sauf les jumelles –oups, je l’ai dit.

    Un est venu en clown, d’autres encore possèdent divers costumes, c’était « fascinant » à voir comme l’a assuré Wyatt.

    Les conversations vont bon train et le repas est succulent. Des friandises font leur chemin de main en main et les chansons passent à travers le magico-phone. La soirée dure jusqu’à 23 heures pour les premiers et deuxième années, les promotions au-delà peuvent rester jusqu’à plus tard –n'ayant pas d'heure précis. Plus personne ne voulait retourner dans leur chambre pour être seul –à moins d’avoir été puni-, mais quand l’heure 11 sonne, on fut bien obligé.

    Bien sûr, il y’en avait qui voulait frauder, par exemple se cacher sous la table –je ne dirai pas qui- ou se dissimuler dans tout sorte d’endroit pour échapper à l’extinction de feux. Mais quand ils sont rattrapés par le concierge, certain ont bien regretté. Arsène HORGS était certes moins mauvais que Argus Rusard –car il a bien voulu qu’on use de la magie dans les couloirs, mais que cela n’ait pas de travail en plus pour lui, il devait utiliser un fort moyen de pression aux élèves non respectueux- mais peut devenir pire si on lui cherche des choux. Il ne vous menace pas seulement de vous coller jusqu’à pas d’heure avant de vous renvoyer dans votre dortoir, mais il ajoute aussi des petites anecdotes visiblement très choquants puisque chacun de ses victimes cessent toute activité et fuient rien qu’en le voyant. Je ne fais pas partie de ces derniers, je vous rassure, mais rien qu’en voir une démonstration suffit à vous faire tenir à carreau.

    Sortant des toilettes, je me dirige vers le rez-de-chaussée pour retourner dans la salle commune des serpents, parce que c’est peut-être froid et sombre là-bas mais ce n’est pas comparable à l’endroit où je me trouve. Il parait qu’il y a un fantôme dans les toilettes de fille. Je ne dis pas que j’ai peur, mais d’après les rumeurs elle est particulièrement horrible, alors je me méfie.

    Et puis, franchement marché seul dans ce long couloir sombre –toutes les torches se sont éteintes pour n’en laisser qu’un allumé à chaque dix pas- ayant pour seul son, l’écho de marche, il y a de quoi faire frissonner. Je presse le pas.

    Soudain, j’entends un gémissement. Ou quelque chose de semblable, je n’ai cependant aucune envie d’attendre pour le découvrir. J’accélère encore et vois la lumière de la lune qui est projetés à travers la grande fenêtre en face des escaliers mobiles. Je lâche un soupire et…

    Une tête apparait.

    « Ah ! Qu’est-ce que tu fais là ! » J’hurle sans pouvoir me retenir.

    C’est une fille de mon âge, je crois. Elle arque un sourcil en soulevant l’autre, suspicieuse. Ses cheveux ne sont pas très longs et seul un côté est volumineux. En réfléchissant bien, je la reconnais, c’est Harley Dubois.

    « Je peux très bien te retourner la question, Rivers. Les dortoirs des Serpentard se trouvent au sous-sol que je sache. » Elle réplique.

    « J- je m’y dirigeait justement, jusqu’à ce que tu apparaisses… »

    « En te faisant sursauter comme si tu avais vu un fantôme », elle complète. « Oh, mais suis-je bête, des fantômes ce n’est pas ce qui en manque dans ce château… Bon, disons une banshee »

    J’entends comme de la moquerie, c’est quoi son problème ?

    « Bien, si tu m’excuses, je dois y aller. »

    Je la dépasse sans me retourner mais je l’entends me suivre.

    « De toute façon, je dois aussi passé par là. » Elle se justifie.

    Je ne lui prête pas plus attention, et marche plutôt rapidement vers les dits escaliers. Je vois le tournant avant d’atteindre les escaliers. Je contourne le mur sans regarder, à l’aveuglette, car trop soulagée d’enfin être parvenu à un endroit normalement rempli et quelque peu familier. Mais je me suis réjouie trop vite. Je rentre dans quelque chose.

    « Hie !! »

    Quoi encore ? Je lève mon regard et tombe sur…Claire, accompagné d’une Poufsouffle.

    « Quoi, pourquoi tu cries ? »

    Blonde aux yeux bleus, la Poufsouffle –heureusement qu’ici, il y a plus de lumière que dans le couloir. Ça y’est ça me dit quelque chose, Clara Castaglione, je crois. L’inconsciente qui a fait une blague/farce –tout ce que vous voulez- à Scorpius. Malfoy, je rappelle.

    « Rien, j’ai rencontré d’autre en escapade nocturne. » Explique Claire.

    « T’en a de bonne, toi. Et vous, qu’est-ce que vous faites encore dehors à cette heure avancée de la nuit ? » Rétorque Harley –elle veut avoir le dernier mot.

    Clara et Claire s’échangent un regard. L’une est narquoise, l’autre à la fois exaspérée et amusée –drôle de mélange-.

    « Pas grand-chose, évitez juste le quatrième étage »

    « Ça ne risque pas, je suis beaucoup plus bas »

    « Oh, cool, on va faire le chemin ensemble »

    Tandis que je soupire en récoltant ces deux nouvelles recrues –j’ai l’impression que ça augmente de plus en plus, c’est quoi la prochaine fois ? Trois harpies ?, je pose les pieds dans les premières marches des escaliers versatiles. Heureusement que je le dis, puisqu’ils bougent direct une fois que toutes les quatre dessus et bien cramponnées.

    « Zut, il va nous faire quoi, là ? » jure Dubois.

    L’escalier pivote dans un sens en particulier. Et change même de direction. Il va vers le haut, dans un couloir inconnu.

    « Bon, au moins ce n’est pas la quatrième », se détend Clara.

    « Oui, mais c’est l’étage où se trouvent les toilettes de Mimi » Claire la rappelle.

    Ah oui, mince. Mimi geignarde, le fantôme des toilettes de filles au deuxième, comment ai-je pu l’oublier ?

    « On fait quoi, on monte ? »

    Je n’ai pas remarqué que c’était ma voix qui avait parlé. Sans qu’elles puissent me répondre, l’escalier bouge à nouveau, et monte encore vers le haut.

    « Bon, vite, bouge », presse Clara « Sinon, on va se retrouver au quatrième. »

    Je fais comme elle me le dit et accoure jusque dans le couloir du deuxième en ignorant ce que je vais y faire. Le couloir est sombre, pire que celle que j’ai quitté. Là, il n’y a aucune lumière pour nous diriger. On n’a pourtant pas le choix, le palier s’est barré. Ce n’est pas vrai, pourquoi il faut que ça m’arrive à moi ?

    « Et si nous avançons ? On trouvera peut-être des escaliers à l’autre bout. »

    « Moins capricieux que ceux-là, tu veux dire ? »

    « Ça serait bien, oui »

    « Trêve de blablas, avançons » Harley claque la langue, visiblement agacée.

    Alors on l’a suit, elle, la courageuse Gryffondor qui nous guidera à la sortie. Elle est bien obligée si elle veut aussi retourner dans son dortoir.

    Au bout d’un moment, on aperçoit un sillon de lumière. Déchargée, on se dit qu’on allait demander des indications pour rentrer plus vite. Mais avant, ce qu’on entend nous glace le sang.

    « JE SAVAIS QUE TU NE SERVAIS A RIEN ! J’AURAI DU TE SUPPRIMER DES QUE JE LE POUVAIS, ESPECE DE SALE SERPENTARD !!! »

    Je me fige sur place.

    Quelle ignominie. Étant moi-même dans la dite maison, je me sens assez mal. On entend un froissement derrière nous. A mes côtés, on déglutit, d’un mouvement, on se tourne.

    La face transparente de Mimi nous apparait, elle sourit largement.

    « Bou »

    La voix de l’autre côté de la porte reprend.

    « QUI ? QUI EST LÀ ? MONTREZ-VOUS !! »

    Il s’est cru dans un film de série policière ou quoi ? Des pas s’approchent. Sans attendre notre restes, on prend les jambes à nos cous.

    Derrière moi, j’entends la porte qui grince en s’ouvrant, la personne scrute les alentours, noirs j’imagine, avant de direct claquer la porte.

    Il ne nous a pas vus.

    On cherche à reprendre nos souffles. Après avoir dévalées l’escalier, on s’adosse ou s’affale au sol du grand hall, toutes essoufflées. Quelle frayeur. Je crois qu’elles pensent pareilles, leur visage semblent toute crispé et leur souffle erratique.

    Mais on n’a pas le temps de se poser.

    « Qui est encore debout ? Vous cherchez vraiment à être punit ? » La voix sèche d’Arsène résonne dans le grand hall.

    Ses pas s’approchent de nous. On se regarde une dernière fois, avant de se quitter en courant chacun de nos côtés, comme si nos vies en dépendaient. Ce qui était un peu le cas.

    Mes jambes me portent sans que je ne les sente. Je fini par atteindre le mur où je donne le mot de passe et accède enfin le quartier familier. Sans m’occuper s’il y a des gens ou pas dans la salle commune, je me dirige vers le dortoir et sans plus de cérémonie, m’écroule dans mon lit à baldaquin.

    Bon dieu, quel soirée mouvementé ! Je n’ai cessé de courir à droite, à gauche. Et que de panique. Mon cœur n’en supporte plus.

    Bon, au moins, j’ai fait mon sport de la semaine.