• Chapitre 1

    Point de vue : Claire Lyu

    Fin août – 1 er septembre

    « Poudlard, c'est sensationnel! »  

    C'est ce que me disait mon père quand je reçois la lettre de l'école justement.

    J'ai étudié dans une école élémentaire sorcière,  je n'avais donc aucune crainte de ne pas être accepté. Par ailleurs, j'ajoute sans prétention que je connais toute une panoplie de sort grâce aux grimoires qui remplissent notre bibliothèque, qu'elle soit d'origine anglaise ou chinoise.

    Oh, voilà que je néglige le plus important !

    Je me présente: je suis Claire Lyu, 10 ans bientôt 11, et sorcière jusqu'aux bouts des doigts, car officiellement élève de l'illustre école de magie que j'ai nommé Poudlard!

    Mon père travaillant au ministère de la magie, dans le département de la coopération magique international, s'est pris un jour de congé pour m'emmener sur le chemin de traverse afin d’acheter tout ce dont j'avais besoin pour mon séjour à l'internat. Ma mère devait aussi nous accompagné mais il eut un problème au département des jeux et sports magiques et n'a pas pu se libérer. Ce n'est pas grave, elle m'a promis de passer la soirée ensemble, ça compensera.

    La ruelle commerçante entièrement sorcière était sans surprise bondée. Après tout, nous sommes à une semaine de la dite rentrée. Tenant ma main pour éviter de me perdre dans cette mer de population tout aussi pressée -ou pas- de terminer les emplettes, papa m'entraîne dans la foule à la recherche des magasins pouvant nous satisfaire.

    Obtenant mes uniformes, mes manuels scolaires et le reste de fourniture,  il ne me reste que la baguette et on aura terminé. Nous nous dirigeons tranquillement vers la dernière boutique comme une libération. 

    Papa ouvre la porte et me laisse entrer en première tel un gentleman. Je lui souris avant de me sentir intimidée par le lieu assez ancien. Il y a des boîtes à chaque étagère, parfois vieux, d'autres tout nouveaux. Mon regard s'arrête sur le comptoir au fond, elle me semble vide et poussiéreux, aussitôt après avoir pensé ça un homme surgit derrière la porte ouverte. Inutile d'ajouter que je sursaute violemment, tandis que mon père me tient par l'épaule tout en saluant le fabriquant et vendeur de baguette, monsieur Ollivander.

    « Bien le bonjour, chers clients. Une baguette pour la petite, c’est cela ? Approche donc, mon enfant, dis-moi de quel main écris-tu ? »

    « De la droite, monsieur », je réponds précipitamment, mal à l’aise face à cette homme.

    Je le vois hocher la tête et sans signal ni rien, un mètre, plume et parchemin lévite jusqu’à nous et s’affairent autour de moi. Le mètre mesure absolument tout, y compris les endroits inutile, que va-t-il faire avec la taille de mon cou, des trous de mes narines et de mes…oreilles ?

    « As-tu déjà pratiqué de la magie sans baguette ? »

    « Euh, si par la force de la volonté on a pu provoquer un phénomène magique et que le résultat est celle voulu est ce que vous désignez alors, oui. »

    Je me souviens du jour de mes six ans où j’ai voulu attrapé le livre de sortilège élémentaire qui était placé de façon inatteignable pour moi et dont j’ai usé de toute ma volonté pour faire léviter l’ouvrage à moi, mais qui bien évidemment ne fut pas la seule à finir sa course au-dessus de mon crâne, je me rappelle parfaitement à quel point j’ai pleuré à m’en rompre les cordes vocales. Ce fut l’un de mes pires et embarrassant et fier souvenirs. Comme je ne reçois pas de réponse, j'ai cru qu'il avait encore acquiescé en silence, seulement quand je me tourne à nouveau vers lui, il n'est plus à sa place, mais un peu plus loin en farfouillant un de ses étagères rempli de boîte de baguette. Je me tourne vers mon père, qui me rend un regard compatissant avec un sourire amusé –ah oui ? C’est comme ça ?

    Quand monsieur Ollivander revient vers moi, ses matériaux prennent congé et me laissent enfin tranquille. Il me tend une boîte ouverte, dont il extrait prudemment une baguette.

    « Bois d’Hêtre avec un crin de licorne, mesure 23 centimètres 50, flexible. »

    Je la saisi et avant que je n’ai le temps de le mouvoir, l’homme me le reprend en secouant la tête, il part le ranger pour en rechercher un autre. Comme je me sens assez mal de le laisser bouger seul, je le suis sous le sourire amusé de mon paternel. Dès que j'arrive à son niveau, il se tourne immédiatement vers moi, le regard un peu fou et me tend une baguette sombre.

    « Bois de Noyer avec une plume de phénix, 28 centimètres, rigide. Essaye-la. »

    Je le tournoie sans force mais tout de suite après une pile de boîte dégringole de leur tour avec un bruit d’explosion. Je me fige avant de tendre doucement la baguette au vendeur, comme si elle risquait de créer de nouveaux dommages. Il l’a range sans faire attention aux dégâts que j’ai causé et cherche à nouveau. Et c’est à ce moment-là, quand il s’arrête dans son mouvement qu’un nœud se forme dans mon estomac. J’ignore pourquoi mais je suis tendue.

    « Je crois que je sais ce qu’il te faut, me dit-il de dos et baissé puis sortant de sous l’étagère, il me tend une baguette : Manœuvrez-le. »

    Je me sais stresser, car dans ce cas-là mes membres sont tous sans exceptions crispés, je viens cependant de trouver celle d’Ollivander, lui nous vouvoie. Prenant une respiration profonde, je l’empoigne avec mille précautions et sens une chaleur indescriptible m’envahir. En prenant de l’assurance je serre mon poing et fends l’air à l’aide de la baguette : un jet lumineux bleu et jaune en jaillit. Super ! Si encore on les mélangeait, ça donnerai du vert, mais ça ne s’est pas fait -dommage. Aussi excitée que je le suis, le gérant et vendeur s’exclame :

    « Bien, bois d’aulne avec un ventricule de cœur de Dragon, 31 centimètre 25 et légèrement élastique. C’est parfait, jeune fille ! »

    Je règle joyeusement mon achat et sors de la boutique avec mon père. Et voilà ! On en a terminé pour aujourd’hui, papa nous ramène donc à la maison en transplanant. Encore ce fichu tournis qui me prend dès que j’utilise ce moyen de déplacement. Pendant que je récupère dans la salle de bain du rez-de-chaussée, mon père dépose mes affaires dans ma chambre à l’étage. Une fois calmée, je vais dans ma chambre ranger mes affaires en attendant le retour de ma mère, elle ne risque pas de tarder, elle ne fait jamais d’heure supplémentaire. En effet, elle arrive avant le diner et on passe une très bonne soirée. Les sujets sont principalement tournés autour de la prestigieuse école que je vais intégrer. Qu’est-ce que j’ai hâte, maintenant !

    Je passe la semaine qui suit en lisant tous mes manuels scolaires, et que c’est passionnant ! Je suis si impatiente d’en apprendre davantage !

    Et le jour J arrive. Je me suis levée très tôt pour le coup, car ma mère commence également tôt ce jour-là, alors avant qu’elle ne s’en aille et qu’elle ne me revoit que trois mois plus tard, je veux qu’on se fasse un gros câlin avant de se quitter. Mon père se lève à son tour, il commence sa journée un peu plus tard, mais n’aura pas le temps de me faire un signe du quai à l’heure du départ. Tant pis, le principal c’est qu’il m’accompagne et qu’il me donne lui aussi un câlin. Toujours en transplanant, on apparaît sur la plateforme de la voie 9 ¾ une demi-heure avant que la locomotive rouge flambant ne l’élance dans sa course folle en direction de la gare de pré-au-lard. Partout autour de nous se joue des scènes de séparation, d’au revoir et autre. Des couples, des familles s’embrassent une dernière fois tout en prodiguant des consignes et conseils pour le trimestre ou l’année à venir. Je prends fortement mon père dans mes bras et le libère dans un souffle tremblant. Oh là, je commence à stresser ! Donnant des dernières recommandations, il me laisse monter dans le train en m’aidant à traîner ma malle –assez lourde pour une petite fille de onze ans même pas- dans le wagon.

    Bon, eh bien, trouvons-nous un compartiment ! Avec des premiers années, si possible ! À ce qu’il paraît c’est dans le Poudlard express qu’on fait de formidable rencontre, tel nos premiers amis, émois ou ennemis. Alors, je veux que ce soit parfait ! Inspirant longuement, j’ouvre la porte du premier compartiment et la referme aussitôt. D’accord. Je sais que ce jour, à ce lieu, est un point de rendez-vous entre amis qui ne se sont pas revu pendant deux mois, je veux bien aussi que des couples se retrouvent et font ce qu’ils veulent faire mais j’ignorais que c’était aussi un endroit de débauche ! Et franchement, fermer la porte –magiquement ou non- ne leur ai pas venu à l’esprit ? Mes pauvres yeux qui se sont fait attaqué, quoi !

    Très bien, on reprend. Ce n’est pas ce petit problème qui va gâcher mon trajet –qui n’a même commencé, je précise-, j’inspire à nouveau tout en souhaitant intérieurement que ce n’est pas encore un couple ou des deuxièmes années et plus et ouvre la porte doucement. Deux garçons s’y trouvent, ils ont l’air d’avoir mon âge –premier bon point- et semblent concentré sur leur occupation qu’ils ne me remarquent pas –premier mauvais point. Un des deux finit par lever sa tête comme je ne parlais pas et me regarde dans les yeux –deuxième bon point- mais ne semble pas disposé à m’adresser la parole –deuxième mauvais point.

    « Bonjour, est-ce qu’il y a encore des places libres, s’il vous plait ? » Je demande un peu intimidée malgré moi par le regard onyx de mon interlocuteur.

    Il hoche la tête sans rien dire, et retourne à son ouvrage, qui me semble être un livre animé de ce que j’en vois–troisième mauvais point. Eh ben, ça ne va pas être facile de sociabiliser avec des asociaux. Je ne peux pas leur forcer de sympathiser avec moi non plus ! Que faire ? C’est raté pour changer de compartiment, je risque de paraître très malpoli, mais ce n’est pas très divertissant de rester dans mon coin durant le trajet qui risque d’être très long. Alors que je suis plongé dans mes pensées, donc aussi silencieuses que ces deux garçons, la porte s’ouvre sur une fille blonde aux yeux indigo avec un large sourire. Elle tient une cage à hibou et semble un peu essoufflée.

    « Salut, les places sont encore dispo, please ? » questionne-t-elle.

    Je me tourne vers les deux garçons, qui en regardant mieux ont des visages semblables, car le compartiment ne m’appartient pas, moi-même je suis une « invité », ces derniers haussent les épaules. Je me tourne vers la nouvelle venue.

    « Oui, je t’en prie ! » je réponds joyeusement, contente de trouver une échappatoire à ce qui semble être une ambiance lourde.

    Son sourire s’élargit encore plus, si c’est possible, et elle s’installe au bout de la banquette, en face de moi et à côté de la porte en jetant d’ailleurs un coup d’œil à la fente avant de la fermer, et pose sa cage à la place du milieu. Hm, j’espère que cela ne va pas créer des camps, étant moi-même à un bout de banquette -ma valise prenant de la place et dont je ne parviendrai pas la hisser seul dans les filets à bagage et que je n’ose pas demander de l’aide, elle se trouve devant la place du milieu-. En gros, ça fait fille d’un côté et garçon de l’autre, et on ne s’est pas encore présenté, hein !

    « Clara Castaglione, enchantée » se présente-elle, lit-elle dans mes pensées ?

    Les garçons relèvent leur regard vers elle et la sondent. Surprise par cette soudaine présentation, je me reprends et me dévoile aussi.

    « Claire Lyu… » Je n’ai le temps de finir que le train s’ébranle et se met en mouvement.

    Cette fois-ci leur regard se pose sur moi. Ils restent au début silencieux, on n’entend plus les secousses de l’engin, puis celui qui m’a répondu par un signe de tête se dévoue :

    « Ionise Stewart, ravi » dit-il sans laisser transparaître son ravissement.

    « Emil Stewart » enchaîne l’autre, il ajoute aussi rapidement  « Et avant que vous ne vous posez la question, non, nous ne sommes pas jumeau, mais bien cousins. Voilà, c’est dit. »

    Sans savoir quoi dire, je me contente d’hocher la tête. Mais loin d’être démontée, Clara commente :

    « Alors ce sont vos pères qui sont jumeaux, ce n’est pas possible autrement. »

    « Tout à fait, d’ailleurs nos mères sont également jumelles. »

    Surprenant, c’est la première fois que je découvre ce genre de chose. Tellement impressionnant que la blonde en siffle d’ébahissement. C’est tout de même assez incroyable, une telle histoire. Même leur ton est incroyable, ils ont un fort accent, on dirait ceux du nord.

    « Dites-moi les garçons, vous êtes des nordiques ? » Je ne peux m’empêcher de poser la question, curieuse de nature.

    Trois paires d’yeux convergent vers moi. Je sens mes joues rougir, j’ai dit quelque chose de mal ? Emil pousse un soupir en délaissant son livre.

    « Ça s’entend tant que ça ? J’étais pourtant sûr de passer inaperçu… »

    « Maintenant que tu le fais remarquer, c’est vrai que ça me fait penser à une langue scandinave. »

    « C’est du danois, plus exactement », déclare platement Ionise, las.

    « Ah ouais, c’est pas à côté, ça »

    « Vous ne semblez pas plus anglaises que nous, il me semble » détourne Ionise, ne souhaitant surement pas attarder sur leur nationalité.

    « Ah oui ? » s’étonne Clara. « J’aurai compris pour la petite chinoise, mais pourquoi moi aussi ? Je n’ai pas d’accent qui me trahit. »

    Les deux cousins s’échangent un regard, durant un laps de temps je perçois une lueur amusé, avant de se retourner vers la blonde qui observe la scène avec un air diverti.

    « Premièrement, le nom que tu as décliné n’a rien de british. » commence Emil.

    « Ta chouette est un effraie, et ils sont originaires du sud… » Continue Ionise.

    « Quand tu parles, tu as un dialecte méridional, infime mais ça se repère avec de l’attention » Reprend le premier.

    « Ce qui signifie que ton origine doit être un pays latino-romain. » termine Io.

    Un silence accueille les faits énoncés par les deux garçons. Clara ne dit rien, un sourire ourle finalement ses lèvres. Elle dit d’une vois tranquille :

    « Vous vous vengez parce qu’on a remarqué votre accent ? »

    « Bah, il est inutile d’avoir une longue introspection pour Claire, on sait et affirme que c’est une chinoise », lâche Emil, comme une évidence.

    « Il n’y a pas grand-chose à ajouter, si ce n’est qu’elle est assez observatrice », complète son cousin.

    « Comme vous » j’ajoute d’une petite voix.

    Ils s’échangent un sourire triomphant.

    « Nous sommes ce qu’on appelle des fan de mystère »

    « Les résoudre, c’est tout ce qu’on souhaite. »

    Voilà qui expliquerait un peu les choses, leur livre doit traiter un cas similaire, une sorte d’enquête interactive.

    « Ah ouais, bah moi, j’en ai une pour vous » déclare malicieusement Clara.

    On se tourne tous vers elle, bien que moins perspicace, j’en suis toute aussi friande d’énigme. Ayant tout notre attention, la blonde continue.

    « Dans un couloir désert dont les murs sont occupés de portes fermées, un paquet est posé au beau milieu du sol tapissé. Au bout du couloir, une personne approche de « la scène du crime », et juste à ce moment une des nombreuses portes s’ouvre et tombe sur le colis. A votre avis, que va-t-il se passer ? »

    Combien de chance il y a, pour que pile à la fin de sa question, un bruit sourd détonne dans le couloir ? Vraiment aucune, non ? Pourtant, c’est qui est arrivé à l’instant, dans le Poudlard Express. Des bruits de paniques s’élèvent, on commence à se déplacer pour faire je ne sais quoi, et par la porte que Clara à laisser entrouverte -mais vraiment un peu- j’entends une voix paniquée :

    « Non, Pandore, reviens ! »

    Un silence de plombe s’installe dans notre compartiment, en attendant la fin des agissements. Une fois fait, Ionise lâche un soupir, comme s’il s’est retenu de respirer, et dit d’une voix soupçonneux :

    « Je ne connais pas la réponse, mais je crois connaître l’auteur de « ce crime »… »

    « C’est toi » Nos trois voix semblent fusionner en un.

    Clara se contente de sourire, ou plutôt de l’élargir. Elle ferme complètement la porte, son aveu ne vient pas, attend-elle réellement à ce qu’on trouve la réponse ?

    « Comment as-tu fais ça ? » Ne pouvant plus de patienter, Emil demande.

    Sans rien dire, Clara pointe sa cage du doigt. Sa chouette effraie hulule joyeusement en battant de l’aile. Et c’est là qu’on le voit. Des pétards, des dizaines de pâtes à péter des étoiles filantes qui ne cessent qu’au bout de dix minutes intenses qu’on croirait infini. Et là, j’en vois plus de la moitié des paquets sont ouverts l’autre moitié encore fermé repose sous la chouette, dans la cage. Elle aurait donc utilisé ces fameux pétards, une dernière invention de Weasley, farces pour sorciers facétieux, pour provoquer le branle-bas de l’autre côté de la porte et les aurait activé à l’aide de la collision des deux personnes qu’elle a désigné dans sa « devinette », et ça a engendré ce gros tintamarre. Bravo, c’était bien joué, je comprends maintenant pourquoi elle a jeté un coup d’œil à la porte au début, elle tenait à vérifier si tout était bien, le couloir vidé et le paquet bien en place.

    « Bien joué », complimente Ionise, et pendant un moment j’ai cru voir le même sourire que Clara.

    « Il a aussi du mérite ta chouette pour avoir été si complice, comment il s’appelle d’ailleurs ? » demande Emil.

    « Owl » répond laconiquement Clara, sans départir son rictus.

    C’est pour le moins original.

    « C’est ce qu’on appelle ne pas se casser la tête » commente comiquement Emil.

    « Ouais bon, pourquoi s’entêter à lui en trouver un, alors qu’il s’en fout pas mal que je l’appelle par son prénom ou nom »

    Ce n’est pas faux et c’est ce qui nous convainc d’en rire. L’atmosphère se détend instantanément. Le reste du trajet, les garçons décident de la passer en discutant avec nous, après tout, leur livre, ils le termineront quand ils auront du temps libre pendant le trimestre. Durant la traversée de l’Angleterre en Ecosse, on parle de nos origines, le pourquoi être ici et de notre famille. C’est comme ça que j’apprends que Clara est sorcière de son père et moldue de sa mère infirmière –métier équivalent à un médicomage-, les deux italiens. Les garçons ont leur parents jumeaux, sorciers eux quatre, mais ont des connaissances moldu. Moi, mes parents sont sorciers et travaillent tous deux au ministère –comme celui de Clara, ils peuvent se rencontrer, qui sait-, mais je ne connais malheureusement rien de ce qui est non-magique. Alors que le paysage des collines et plaines laissent place à un décor plus sauvage, on frappe à la porte, qui s’ouvre sur la sorcière à chariot. Heureusement que l’incident des pétards aux pâtes étoilés est passée depuis longtemps, sinon la dame aurait du mal à traverser notre wagon. On décide de nous approvisionner chacun un genre de friandise pour les partager ensemble : Clara s’occupe des dragées surprise de Bertie Crochue ; Emil des baguettes réglisses (qui n’ont curieusement pas le gout de réglisse) ; Ionise des fondants du chaudron (miam) et prend encore quatre patacitrouilles et moi je m’occupe des chocogrenouilles, beaucoup de chocogrenouilles –il est important de préciser. Et jusqu’à ce qu’on arrive à Poudlard, on passe le temps qu’il reste à apprécier leur saveur, surtout des dragées, on ne sait jamais sur lequel tomber. Je ne vous dirai pas sur quoi je suis tombée. Vous ne voulez pas savoir.

     

    Il y a une pente. Je regarde autour de moi en faisant attention où je marche, même l’éclairage n’est pas en notre faveur. A tâtons, j’enjambe le sol irrégulier et peste mentalement. Fichu tradition ou les premières années doivent traverser le lac de Poudlard au lieu des diligences, fichu trajet qui a tellement duré qu’il fait nuit noir –pas encore mais bon- quand on arrive au château et fichu géant qui n’est pas capable de nous attendre, parce que justement c’est un géant et que ses pas sont géants –je me répète ? Non, absolument pas.

    « Oh, Claire, tu rêvasses ? »

    Je me tourne vers l’origine de la voix qui m’apostrophe. Elle est juste à côté et appartient à Harley Dubois. Par un concours de circonstance, je me suis retrouvé à faire le chemin jusqu’à la rive du lac avec elle. En sortant du train, j’ai perdu mes premiers amis de vue, j’ai par contre trouvé un chat assez gambadeur au nom de Pandore –ou une chatte, oui, c’est sûrement ça- et dont la propriétaire –Harley- en a plus que marre. Et comme je l’avais en quelque sorte apprivoiser –apparemment il est câlin avec tous les inconnus-, on a sympathisé et j’ai dû garder son animal pour tout le long du chemin jusqu’aux embarcations.

    « Bon, tu viens ? Faut monter dans les barques », me précise-t-elle.

    Harley n’est pas quelqu’un de facile, elle se plaint beaucoup et a une crise d’ado prématurée, je ne crois pas que ce soit ses parents qui lui ont demandé de faire une coupe à la punk, cependant elle n’est pas méchante ni insultante ce qui rend sa présence encore supportable. Je n’ai rien contre elle, et puis, c’est toujours un plaisir de faire de nouvelle rencontre. Par ailleurs, elle m’est d’une main secourable en me guidant à une barque, je suis un peu épuisée et juste très à l’ouest, là. Elle choisit une barque du fond, puisque les autres semblent déjà remplis, qui accueille déjà une personne. Sans nous en offusquer, on s’installe côte à côté et face à la nouvelle tête, qui est pour le moins insolite. Je rappelle qu’il fait déjà sombre, la couleur des cheveux du garçon n’arrange pas ma vision qui n’arrive pas à les différencier du ciel nocturne, par ailleurs sa peau est une grande contraste : pâle et translucide, il n’est pas malade j’espère, cette hypothèse est néanmoins appuyé par le dernier détail : ses lunettes. Teinté, il a un problème de vue en plus de peau ? Le pauvre.

    Je suis encore fasciné par son apparence atypique que je ne remarque pas que la barque s’est mis en mouvement seul, et qu’on arrive déjà au rive d’en face, devant le château de Poudlard. Et c’est, waouh ! Somptueux, majestueux et autre qualificatif laudatif que vous voulez, mais que c’est beau ! C’est très grand, avec ses tours, ses briques si anciennes et si authentiques.

    Sans se préoccuper de nos états d’âme, le demi-géant se dirige vers la grande porte et frappe trois coups sonores. Les deux battants s’ouvrent et en contraste avec ces derniers, un homme de taille moyenne –très petit à côté, et, nous première années, sommes minuscules à côté- nous reçoit avec un doux sourire.

    « Sont tous là, Neville » affirme le grand homme d’une voix bourru.

    « Merci, Hagrid, laisse-moi m’occuper du reste. » déclare gentiment l’homme.

    Le dénommé Hagrid entre dans le château sans oublier de faire un dernier signe à un petit groupe hétéronome, composé d’une rousse, d’un brun et un blond.

    « Bonsoir, je suis le professeur LONDUBAT, j’enseigne la botanique, maintenant suivez-moi à l’intérieur. »

    Il nous conduit jusqu'au grand hall, on voit le début des grands escaliers et on s’arrête devant une seconde grande porte, face à quatre grands sabliers –il y a trop de « grand » ? Bah, ce n’est pas de ma faute si Poudlard fait tout en grand !- qui contiennent des rubis, des diamants, des saphirs ou des émeraudes.

    « Derrière cette porte se trouve la grande salle (et tiens, encore un) où vous assisterez la cérémonie de la répartition en tant qu’acteur. Elle déterminera votre maison, qui est aux nombres de quatre : Griffondor, Poufsouffle, Serdaigle et Serpentard. Elle deviendra votre seconde famille, à chacun de votre bonne réponse vous ferez gagner des points à celui-ci, mais au contraire tout acte répréhensible lui en fera perdre. Vous avez compris ? Alors suivez-moi. »

    Il ouvre alors la porte et traverse l’immense pièce sans plus se retourner, ou vérifier qu’on le suit bien. Pas la peine, il sait qu’on va le faire, mais en prenant tout notre temps. Le ciel, non, le plafond, enfin… qu’est-ce que c’est merveilleux ! C’est exactement le temps qu’on a quitté pour l’intérieur, sombre étoilé. Et les bougies qui flottent ! De quel sort ont-ils été charmés ? Va-t-on l’étudier ? Ah, j’ai si hâte. Il y a quatre longues tables alignées l’un contre l’autre, dont les places sont entièrement remplies, sauf en bout de table, là où on se trouve le plus près de la table des professeurs. Celle-ci est centré sur une sorcière vêtue de jaune et au sourire bienveillant. Juste devant elle –et de la table, bien sûr- se trouve un tabouret où dessus est posé un chapeau à la mine triste, rapiécé et quelque peu brûlé, il a eu meilleurs temps.

    Regardant du côté des élèves, et surtout de ceux qui m’entourent, je vois Clara qui reste un peu à l’écart et la rejoins.

    « Tu es stressée ? »Je lui chuchote, je l’avoue l’être un peu.

    « Non, si je m’inquiète pour ce genre de futilité, je n’irai pas loin »

    Moi, je vais finir par croire que rien ne pourra t’angoisser. Sans m’en rendre compte, le chapeau –qui est en fait le choixpeau- s’est ouvert en une bouche et se met à chanter. Alors qu’elle s’achève, un slave d’applaudissement retentit. Le professeur Neville LONDUBAT se racle la gorge pour attirer à nouveau notre attention et nous explique qu’il va procéder à la répartition.

    La première élève est envoyée à Gryffondor. Elle a un sourire et un visage adorable, ils ont déjà leur mascotte.

    Le deuxième élève est le premier à être à Poufsouffle. Il a un regard endormi et semble vouloir s’écrouler aussitôt assis à sa table.

    Clara est la première à aller à Poufsouffle –quatrième de la liste. Et semble satisfaite de ce choix…peau –ok, elle était pourrie mais personne n’est parfait.

    La cinquième élève est envoyée à Serpentard. Je n’ose croiser son regard bleu perçant, c’est assez déstabilisant.

    Le premier à être envoyé à Serdaigle est un garçon au sourire ravageur, il va faire des malheurs dans trois ans –ou l’année prochaine.

    Dix élèves encore passent et mon tour arrive. Le professeur m’appelle, et gardant digne, je m’avance vers le tabouret et saisis le choixpeau. Avant que ma vue sois recouverte, je vois le sourire encourageant de Clara à la table des jaunes.

    « Eh bien, eh bien, la connaissance n’est pas ce qui te manque, mais il semblerait que ce soit un désir insatiable, tu veux toujours découvrir plus. Et il y’en a de l’imagination dedans, mon enfant, je ne vois qu’un choix possible : Serdaigle ! »

    La table en question éclate en applaudissement, ne pensant pas être si bien reçu et que ça me ferai si plaisir que j’en rougis, je reste silencieuse jusqu’à la fin de la répartition. À la fin, quatre autres nous rejoignent, dont Albus Potter, fils d’un célèbre Harry Potter, cousin de Rose Weasley –même maison- et meilleur ami du beau gosse Wyatt Devon. Moi, je reste avec Emil que j'ai sympathisé dans le train. À la table des enseignants, la directrice se lève :

    « Maintenant que la cérémonie de répartition est terminée, mangeons jusqu’à plus fin, bon appétit ! »

    Aussitôt, la nourriture apparait sur la table, et il y a de nombreux plat, peuplant tout le long, différent met tout aussi délicieux les uns que les autres. J’en profite de ce moment pour faire connaissance avec mes camarades, y compris de chambrée, après tout on va la partager sept ans ensemble. Alice est sans aucun doute la fille la plus timide que je n’ai jamais rencontré, il semble qu’elle peut rougir de tous les teintes à intervalles réguliers, surprenant. Rose est une fille très sympathique, son côté rationnel est surement ce qui fait son charme, je nous vois déjà bien échanger notre science. Chez les garçons, en dehors d’Emil, installé à mes côtés, ils sont tous aussi sympathiques. Wyatt est non seulement beau physiquement, mais aussi beau parleur –le comble pour un petit ami-, Albus est plus réservé –moins qu’Alice, je crois que personne ne pourrait la battre dessus- mais a des sujets tout aussi intéressants, Alfred est un joyeux luron qui ne manque pas partager sa bonne humeur à la moindre occasion et Elias semble très rêveur. Sur trente élèves, nous sommes huit à être envoyés à Serdaigle :

    Boa-Cameron, Lolie (Gryffondor) 

    Boot, Kenneth (Poufsouffle)

    Carmichael, Sean (Poufsouffle) 

    Castaglione, Clara (Poufsouffle)

    Cavallone, Laura Manuella (Serpentard)

    Cavacanti, Elise (Gryffondor)

    Davison, Célia Wendy (Poufsouffle) 

    Devon, Wyatt (Serdaigle)

    DucSiron, Adrian (Gryffondor) 

    Dubois, Harley (Gryffondor)

    Entwhistle, Kylian (Serpentard) 

    Finnigan, Tobias (Serpentard) 

    Goldstein, Matthew (Gryffondor) 

    Goyle, Stefan (Poufsouffle) 

    Heartfilia, Alice (Serdaigle) 

    Hopkins, John (Poufsouffle) 

    Jeskar, Alfred (Serdaigle)

    Lyu, Claire (Serdaigle)

    Macmillan, Julius (Gryffondor)

    Malfoy, Scorpius Hyperion (Serpentard)

    Malone, Animera (Serpentard)

    Moon star, Luxchana (Poufsouffle)

    Nott, Élias (Serdaigle)

    Potter, Albus Severus (Serdaigle)

    Rivers, Chloé (Serpentard)

    Smith, Ruben (Gryffondor) 

    Steward, Emil (Serdaigle) 

    Steward, Ionas (Serpentard)

    Weasley, Rose (Serdaigle)

    Zabini, Tyler (Serpentard)

     

    La directrice, dont la robe jaune est devenue moulante entre-temps qu’elle a ingurgité le fabuleux repas de rentrée, tinte son verre :

    « Avant que vous ne retournez dans vos dortoirs (ou le découvrir), je vous rappelle le règlement intérieur. La forêt interdite ne porte pas son nom pour rien, alors si vous préférez dormir sur vos deux oreilles (ou un seul sur le côté) je vous conseille de ne pas vous y aventurer. Il est possible d’user de la magie dans le couloir, mais évitez d’en abuser ou déranger le concierge Arsène Horgs. Ceci dit, je vous souhaite une bonne nuit et bienvenue à Poudlard pour les nouveaux » Son message finit, tous les préfets –maison confondue- commencent à regrouper les premières dans un coin avant de guider jusqu’à notre salle commune.

    Il y avait dans la tour de Serdaigle un heurtoir en forme d’aigle qui garde la porte d’entrée à la salle commune. Pour y accéder, elle nous donne une énigme et si nous ne répondons pas correctement, on risque de passer la nuit dehors, alors il faut y réfléchir à deux fois avant de répondre. La salle commune est un endroit très élégant, les couleurs bleus y sont dominants et l’ambiance est apaisante. On sent une sérénité dans ce haut lieu chaleureux.

    Mais pour l’instant : dodo. Nous expliquant où se trouvait le dortoir des filles et des garçons, les préfets prennent congé en récupérant leur emploi du temps au passage, on en fait de même et dirigeons vers la chambrée qui nous est attribuée.

    Heureusement que nous ne sommes que trois, il est plus facile de déterminer les lits qu’on souhaite avoir. Le chat de Rose étant posé tranquillement sur le lit du fond, la rousse a déjà son lit. Alice n’est pas difficile et me laisse choisir, j’opte alors pour le lit à côté des sanitaires, plus de confort matin et soir. Je me change alors en pyjama (ensemble aux motifs floral avec en prime des chaussons en forme de lapin) et leur souhaite bonne nuit, qu’elle me réponde aussitôt.

    Me couchant sur le lit douillet et m’enveloppant d’édredon en soie bleu azur, je sombre dans le sommeil, bercée par le son relaxant du souffle du vent.

    C’est ainsi que s’achève ma première journée à l’école de la magie Poudlard.