• Le jeu

    Janvier

                Le jour de la reprise des cours, pratiquement tous les élèves de l’école de la magie étaient impatients d’y revenir. Pour le cours d’histoire qui plus est, car ils avaient tous hâtes de revoir ce nouveau professeur à l’enseignement si différent du précédent et beaucoup plus stimulant. Et surtout de lui montrer leur devoir qu’ils ont tous énormément investit et fait avec le plus grand sérieux.

    Wayne Hopkins, le nouveau professeur d’Histoire de la magie depuis au moins près de l’ouverture de Poudlard et accessoirement père d’un de ses élèves, est justement en train de l’observé par la fenêtre de la salle des professeurs qui s’ouvrait sur la cour intérieur.

    « Du café ? » Lui demanda une voix. Roger Malone.

    « Je veux bien, merci », accepta-t-il en souriant.

    En sirotant la liqueur de caféine, Hopkins ne quitte pas son fils des yeux. Ce dernier était assis sur un banc et discutait –ou monologuait- avec son camarade de maison, et cela ne semblait pas le toucher que l’autre ne l’écoutait que d’une oreille distraite –surement savait-il que ce n’était en réalité pas le cas. Il eut un tendre sourire en songeant que sa femme aurait bien voulu le voir ainsi.

    « Qu’est-ce que le temps passe vite, ils sont déjà en deuxième année. » Il parlait là à la fois de son enfant et du sien.

    « En effet, et beaucoup plus de problème en vue. »

    « Oh, moi ça va, il ne me cause pas de problème, voire pas du tout. »

    « Chanceux, je savais que j’aurai dû attendre jusqu’à avoir un garçon. »

    L’autre eut un rire. Puis son regard quitta les silhouettes des enfants pour embrasser la pièce. Un soupir s’échappa de ses lèvres.

    « Qu’est-ce que ça me rend nostalgique d’être ici. Et dire qu’il y avait vingt ans, on l’avait quitté pour d’autre horizon, au final on revient ici. »

    « Dans cette salle surtout, je ne m’imaginais pas pouvoir y fouler un pied. »

    « En tant qu’élève, on était tous plus ou moins intimidé par l’aspect austère qui y régnait, mais une fois adulte, on oublie cette sensation pour celle un peu plus libre, y compris en tant que professeur. »

    Un silence apaisant accueillit cette vérité.

    « Mais quand même, ces enfants qu’on enseigne en sachent vraiment si peu, comme s’ils n’avaient pas la volonté d’aller chercher d’eux-mêmes. »

    « Et le nombre de connaissance qui leur sont si limités, on dirait qu’ils ont une vision qui sont restreints uniquement dans le périmètre du château. »

    « En parlant de connaissance, très peu veulent avoir ou en avait dans mon cours, je me demande ce qu’ils veulent faire plus tard, si l’art des brassages de potion ne les intéresse que si peu. »

    « Mais si tu ne fais pas non plus d’effort, ils ne vont pas non plus se bouger d’eux-mêmes. »

    « Ah, mais il le faut. On ne va pas toujours leur tenir la main et les guider. Même une deuxième année a compris alors que les autres n’en prennent réellement conscience qu’au passage des Buses de fin d’année. »

    « …J’imagine que tu parles du jeune Potter. »

    « Il est aussi doué que son père était ignorant. »

    « Dans mon cours aussi, il est très intéressé. Il suit et participe comme beaucoup d’autre. Il réussit là où son père avait du mal. »

    « Mais il reste un être doué autant que son père l’avait été. »

    « Ce sont des Potter, dont on parle. »

    Et justement le concerné avait aussi attiré l’attention de son fils. Il était passé devant leur deux camarade en compagnie de sa bande avec une carte dans la main, ce qui  attisa l’attention du duo, enfin un seul seulement.

    « Que faites-vous ? » leur demanda John Hopkins.

    « On cherche les filles. Depuis qu’elles n’ont plus besoin de se retrouver pour des cours sup d’histoire, on les voit plus trop agir », s’expliqua Tobias.

    « Et il y a un problème avec ça ? » s’étonna le jaune.

    « Non, c’est plutôt inquiétant. Comme si autre chose se préparait », avoua Rose.

    « Vous parlez comme si elles complotaient quelque chose », s’exprima Kenneth.

    « Mais c’est bien le cas, non ? Elles ne sont pas les modèles d’élève studieux. »

    « Enfin, Rose, on les cherche pas pour ça », détendit Albus en lisant la carte.

    « Pourquoi, alors ? » s’enquit à la fois Rose et les deux Poufsouffles.

    « Bah, c’est surtout qu’on s’ennuie et que tout le monde sait qu’elles ont plus d’un tour dans leur sac pour nous sortir de cette finitude. »

    « Pitié, Wyatt, ne commence pas à employer des termes qui nous sont inconnus », se plaignit Tobias.

    « Bref, on aimerait bien passé un bon moment en ce week-end si calme. Car on sait tous que la monotonie finit par nous tuer. »

    « D’où l’expression à mourir d’ennui qu’on a eu la preuve avec les cours d’histoire », ajoute Albus sans quitter son plan du regard.

    « Ah, mais ça c’est parce que les plus grands ont une sortie à… »

    « Chut ! Ne dis pas le mot magique ! » L’intimèrent le quatuor.

    « Essaie de comprendre, on n’y a pas le droit, nous ! Alors on s’occupe comme on peut ! » Accabla Tobias en se prenant les cheveux.

    « Evite de t’arracher les cheveux, les blonds sont rares. »

    Six paires d’yeux surpris se tournèrent vers la source de la voix. Alfred Jeskar accompagné d’Alice Heartfilia les observaient avec amusement et curiosité. Ils s’approchèrent du groupe nonchalamment.

    « Qu’est-ce que vous faîtes ? »

    Le quatuor s’échangea un regard amusé.

    « Ça fait la deuxième fois qu’on nous pose cette question », commenta Rose.

    « Vous avez si peu à faire pour vous occuper de nos affaires ? » Plaisanta Wyatt.

    « Tout juste, on ne peut pas faire grand-chose, cette année. »

    Tobias émit un ricanement en regardant John.

    « Lui au moins à su faire preuve de subtilité. »

    « De toute façon, vous, les ser… »

    « Attention à ce que tu vas dire », prévint le Serpentard en devinant la suite.

    « …Daigle et pentard avaient pratiquement l’esprit plus futé que nous. »

    On lui accorda des sourires indulgents avant que la seule paire de regard vert émeraude retourne à sa lecture de carte.

    « Tu cherches qui ? »

    Albus se tourna vers la petite voix qui s’adressait à lui. Alice la regardait avec de gros yeux innocents. Ne souhaitant probablement pas la corrompre, il tente d’éloigner l’artefact facétieux et ingénieux de son grand-père que son grand frère a bien voulu le prêter en ce jour, car de 1) il était dehors et n’avait donc pas besoin et de 2) il pouvait au moins lui laisser ça, sachant à quel point il devait s’ennuyait avec ses amis dans le château vide sans leur noble présence. Cependant, au dernier moment il y jeta un coup d’œil, ce qui lui permit d’avoir la réponse qu’il cherchait.

    « Ah, ça y’est, je les ai trouvé ! »

    « Où ça ? » s’enquit Tobias avec empressement.

    « Au deuxième étage, dans la partie ouest ! » Indiqua Albus Potter en pointant la direction, on croirait affaire à un chef d’expédition en plus des autres qui accoururent aussitôt avoir entendu l’endroit.

    « Mais qui donc ? » Alfred et Alice semblaient vraiment perdus.

    « Hum, si vous ne voulez pas passer pour des mauvais personnes, je vous conseille de ne pas nous suivre », dit seulement la rousse en les laissant.

    « Quoi, vous allez commettre un meurtre ? » Paniqua Alice.

    « Non, je dirais plutôt que c’est un geste pour le bien… »

    « Rose, enfin ! Ce ne sont pas des criminelles ! » Défendit son cousin.

    Soudain Alfred comprit et l’aventure le tenta, qu’il le proposa même à Alice pour détendre et s’amuser un peu.

    Bien que son amie soupçonne que c’était surtout pour la deuxième raison que le roux courait derrière le troupeau, elle consentit elle aussi à suivre leur pas, se doutant qu’il devait s’agir des filles. D’elles.

    « Non. »

    Son interlocutrice le regarda un moment sans parler, un peu ébahie par la réponse si catégorique de son ami. Elle cligna des yeux comme pour être sûr qu’elle n’avait pas halluciné, quand elle se rendit compte que ce n’était effectivement pas le cas, elle tenta une moue pour l’attendrir.

    « Tu n’es pas sympas. »

    « Oui. »

    Elle le regarda encore une fois sans réagir tout de suite. Cette fois-ci désarçonnée par la réponse aussi rapide et affirmative. Ses lèvres se tordirent vers le bas et tremblèrent, on aurait pu croire qu’elle était sur le point d’éclater en sanglot.

    « Arrête un peu d’être si franc, Emil. Tu vas finir par la faire pleurer. »

    « Et c’est bien la dernière chose que tu souhaites, n’est-ce pas ? »

    Se tournant vers les deux moralisatrices, Emil Stewart poussa un soupire en constatant qu’effectivement il était peut-être allé un peu loin avec Claire Lyu. Enfin, ce devait surtout être à cause des regards noirs de Clara Castaglione et d’Harley Dubois. Il se tourna à nouveau vers la chinoise.

    « Désolé, je n’aurai pas dû être si direct. »

    La jeune fille leva son regard vers lui, une lueur d’espoir y brilla.

    « Mais c’est toujours non. »

    Qui s’éteint bien vite. Elle fit la moue, mais pas pour le convaincre, elle était vraiment contrariée. Claire jeta un regard de secours vers ses amies, qui se contentèrent d’hausser les épaules. Chloé les rejoignit en traversant la porte qui menait à leur base secrète, qu’elles partageaient dernièrement avec les cousins. Elle referma la porte derrière elle et demanda un résultat.

    « Il ne veut toujours pas. »

    « … Ça, c’est parce que tu ne sais pas être persuasive. J’ai déjà dit, qu’avec les garçons faut savoir les appâter. »

    « Eh, je suis toujours là », rappela le dit garçon, qui fut ignoré.

    « Elle l’a fait, les larmes avaient failli couler. »

    « Il ne suffit pas d’un faillit, il faut que ça soit le cas. »

    « Oui, bon, c’est trop tard », lâcha Harley.

    « Et surtout que j’ai entendu… »

    Des pas. Il y avait tout près d’eux plusieurs tapotements contre le sol. C’est assez pénible, car ce n’était pas régulier et pour ne rien arranger, cela s’approchait. Et plus ça devenait bruyant, plus les filles perdirent patiences, elles se tournèrent d’un mouvement vers le côté chahuteur et eurent une grosse surprise. Il y avait un tiers de leur camarade qui accourait vers eux. Les cinq deuxièmes années, eurent un mouvement de recul en constatant que justement, les huit autres élèves s’arrêtaient devant eux.

    « On vous a trouvé ! »

    Ils haussèrent tous soit un sourcil soit les deux pour montrer leur surprise.

    « On ne se cachait pas spécialement de vous », rétorqua Chloé.

    Le ton plus sec que prévu attira la curiosité, déjà grande, des huit nouveaux arrivants. Chloé Rivers était juste mécontente qu’Emil n’ait pas accepté.

    « Peut-être pas, mais nous on vous a cherché. »

    Harley fronça les sourcils.

    « Et c’est censé tout expliquer ? »

    Alors qu’un des huit -on ne sait plus lequel- allait répondre, la porte où les cinq se postaient devant s’ouvrit par l’intérieur –encore heureux, sinon ça allait cogner Chloé qui était déjà de mauvaise humeur, ce qui ne va bien sûr pas arranger- pour laisser sortir Ionise Stewart. En voyant les autres, il referma bien vite la porte sans vouloir paraître suspect. Mais ce fut raté.

    « Que cachez-vous derrière cette porte ? » demanda Rose, soupçonneuse.

    « Rien qui puisse vous concerner », répondit Harley, ennuyée qu’ils insistent.

    « Pourtant, vous avez refermé la porte dès que vous nous avez vu. »

    « Je ne cherchais pas particulièrement à cacher quoique ce soit. »

    On lui jeta tous un regard sceptique. Même son cousin.

    « Laisse tomber, t’as été grillé », lâcha Clara, moqueuse.

    « C’est de votre faute, je me laisse trop influencer par votre imprudence. »

    « Ce n’est pas bien de rejeter la faute sur les autres », commenta John.

    On se tourna alors tous vers lui.

    « Toi, on t’a pas sonné. »

    « Vous n’avez pas répondu. »

    Les deux répliques furent balancées en même temps. Emil et Wyatt se regardèrent en chien de faïence tandis qu’Hopkins pleurait son sort. On le rejetait. 

    « Pourquoi tant de haine ? »

    « C’est vrai, pourquoi est-ce si tendu ? Claire, il y a quelque chose que vous ne souhaitez pas en parler ? Il vous suffit de le dire », tenta Alice de détendre.

    « Non, il n’y a pas de quoi en faire un plat. » Elle reçut un coup de soude au bras. « C’est juste qu’il y a notre base secrète derrière cette porte. Aie. »

    Elle reçut un coup à la hanche de son amie Clara. Claire lui jeta un regard d’incompréhension en se massant l’endroit endolori.

    « Qui n’est plus si secret, maintenant », susurra Tobias.

    « En effet », Clara fusilla son amie du regard.

    « De toute façon, ils l’auraient fini par découvrir à force d’insister. »

    « Exact, alors laissez-nous tout simplement voir ce qu’il y a. »

    « Rah, mais au diable la curiosité des bleus ! » grogna Harley, la seule rouge.

    « Tu sais que tu es en minorité, la rouge ? On pourrait très bien te faire clouer le bec », plaisanta Tobias.

    « Je ne le permettrai pas » défendit Claire en s’approchant de son amie.

    « Tu sais que vous restez toujours si peu nombreux ? » Commenta Kenneth.

    « Dois-je vous rappeler que j’excelle en sortilège ? »

    « Mais oui, tu n’as qu’à les menacer de leur lancer un sort pour les faire fuir ! » réalisa Clara à haute voix. Il fallait vraiment qu’elle arrive à contrôler ces élans.

    La chinoise regarda l’italienne assez sérieusement. Une atmosphère ridicule les entourerait presque.

    « Mais ils sont trop nombreux. »

    « Et puis, je peux me débrouiller seule », se dégagea la Gryffondor.

    « Mais c’est surtout que tu ne sais pas viser », termina Alfred.

    Blessé, Claire alla se vautrer dans un coin pour pleurer un bon coup.

    « Vous êtes trop méchant », qualifia Emil en les regardant tour à tour.

    « C’est toi qui ose dire ça, alors que tu as manqué de la faire pleurer ? »

    « Tu as osé faire pleurer une fille ? » S’offusqua son cousin.

    « C’est juste qu’elle était trop insistante. » Emil leva les yeux au ciel.

    « Et tu aurais dû accepter, l’histoire se serait arrêté ici. »

    La remarque amère de Chloé fit douter l’assemblé.

    « Mais elle ne l'est pas. Allez-vous nous dire oui ou non ce que vous cachez maintenant que c’est découvert ? » La voix d’Albus était tranchante.

    Les filles s’échangèrent un regard consterné et surpris, ne s’attendant pas à une telle autorité et froideur. Elles s’envoyèrent des messages télépathiques dans ce laps de temps, qui semblait déterminé si oui ou non elles allaient leur montrer leur partie intime qu’elles avaient su préserver jusqu’à l’arrivé de ces importuns, elles désignaient aussi bien les huit que les deux cousins.

    « Ah non, je ne déplacerai plus rien, c’est trop éreintant. »

    Qui étaient aussi agaçants que les nouveaux. Les filles le fusillèrent du regard. Et dire qu’elles étaient elle aussi venu à cette conclusion. 

    « C’est pas vrai comme vous pouvez être irritants, aujourd’hui », soupira Chloé en passant une main sur le front, lasse.

    Les deux cousins levèrent leurs yeux en l’air en souriant nonchalamment.

    « Bon, allez-y, entrez puisque vous souhaitez tant piétiner notre intimité. »

    Les trois autres filles se jetèrent des regards en haussant les épaules avant de suivre la verte, les huit nouveaux suivirent alors le mouvement et découvrirent alors leur « intimité ». C’était une ancienne salle de classe, visiblement défectueuse, même si elles avaient installé des meubles personnels, en fait, c’est surtout parce qu’il y avait des meubles personnels qu’on pouvait considérer cette pièce comme inutilisable, si ce n’est de façon clandestine. Car il s’agit bien de ça. Tous les rideaux encore en état étaient tirés, laissant donc filtrer que peu de lumière, pour cette raison elles ont –ou ils en ajoutant les deux cousins, qui avaient participé à l’installation- amené une bougie, allumée et posée au milieu de six poufs. Les Stewart s’assirent sur les deux contre le mur, Rivers sur une qu’elle a pris soin d’éloigner des autres –pour son espace vital et intime-, et puis, Harley et Clara qui firent de même pour élargir le cercle tandis que Claire ajoutait des cousins en forme circulaire pour les nouveaux. Elle leur sourit navré.

    « Désolée, je n’ai que ça à vous proposer. »

    « Non, c’est nous, on aurait pas dû s’inviter. »

    « Tout à fait », tranchèrent les trois autres filles.

    Il eut des sourires figés, alors que Kenneth était le premier à s’affaler sur son cousin, les autres suivirent.

    « Vous étiez en train de faire quoi ? »

    « Tu ne devines pas ? La bougie, le cercle, le manque de lumière… » Énuméra Chloé d’un air sombre en fixant un coin vide de la salle.

    « On était en train d’invoquer Satan. » Conclut Clara.

    « Et Emil devait être notre sacrifice », ajouta Harley.

    « Sérieusement ? » Alfred était interloqué.

    « Bien sûr que non, bien qu’il a été mauvais garçon pour avoir fait pleurer une fille, il ne mérite pas un tel sort », défendit Ionise.

    « Mais je ne l’ai pas fait pleurer », marmonna Emil.

    « C’est qui Satan ? » demanda justement celle-ci.

    Il y eu un soupire à fendre l’âme, tandis qu’une était sur le point d’hyper ventiler.

    Alors que les deux né-moldu se chargeaient des explications, Harley consentit de dire la vérité.

    « On était sur le point de faire un jeu. »

    « Jusqu’à ce qu’on ait un problème technique », insinua Chloé en fixant Emil.

    « Et qu’on a décidé de tourner tout ça à un sacrifice humain », termina Clara.

    « On avait dit non », claqua Ionise.

    Il eut des rires –principalement féminin- dans l’assemblé.

    « C’est quoi le jeu ? » demanda Wyatt.

    Ceux qui savaient se tournèrent vers Clara, parce qu’ils ne connaissaient pas totalement le jeu et les autres en firent de même pour savoir.

    « Ah, vous ne voudrez pas jouer ? » S’exclama cette dernière.

    « Mais oui, plus on est, mieux on rit ! » Approuva Claire une fois avoir saisi le principe de Satan. C’était un être maléfique chez la croyance moldu, c’est aussi la représentation du dirigent de l’enfer, nota Claire dans un carnet –oui, elle en est venue à ce point- avant de le ranger dans un sac en forme de panda.

    « Mais c’est quoi, déjà ? » Voulu savoir Rose, douteuse.

    « Qui ? Avec qui ? Quoi ? Où ? »

    Il eut des sourcils levé ou écarquillement d’yeux.

    « Quoi, avec autant de joueur ? » s’étonna John.

    « Emil ne joue pas. Puisqu’il a refusé tout à l’heure », dirent Chloé et Claire.

    « Qu’est-ce que vous êtes rancunière, les filles », souffla ce dernier.

    « Moi non plus, je suis trop fatigué après le remue-ménage », fit le cousin, par empathie ou juste flemmardise.

    « Tu es fatigué à ton âge ? » s’ahurit Claire.

    « Je suis fatigué si je veux, d’accord ? » Il la fixait avec menace.

    La chinoise leva les mains en signe d’innocence et d’abandon.

    « Bon, nous sommes donc 12 joueurs », déclara Chloé.

    « Ah, mais vous n’avez qu’à faire les arbitres ! » s’enthousiasma Clara.

    Les garçons se regardèrent avant d’acquiescer, pas le choix avec les regards noir de Chloé et insistant de Claire.

    « Comment on procède alors ? » Demanda Tobias.

    « A-t-on besoin de matériaux ? » Ajouta aussitôt Albus.

    « Oui, mais ne vous inquiétez pas, on s’est déjà occupé de tout ça. »

    Se disant, Claire récupère son sac en panda en ouvrant par le derrière pour éviter de blesser l’animal (cela dit, en tant que peluche, il ne risque franchement rien –dans sa dignité on va dire), avant de sortir des rouleaux de parchemins et même des plumes (une bonne dizaine).

    « Eh ben, vous avez tout prévue. Vous comptiez demander au reste de la population de Poudlard d’y participer ? »

    « On comptait, oui », affirma Chloé.

    « Mais une personne dont le rôle lui avait été confié a refusé de faire son travail », renseigna Harley en voyant la surprise des autres.

    « Du coup, on allait se contenter de faire une rétrospective entre nous, dans le chaud… » Informa Clara en saisissant une plume.

    « Jusqu’à votre arrivé, prompt », s’exprima Claire à son tour.

    Les huit nouveaux arrivants eurent la présence d’esprit de paraître gêné. Comme Clara était celle qui connaissait bien le jeu, en plus de tous ceux qui s’y connaissaient aussi aux divertissements moldu, elle se racla la gorge pour attirer l’attention de l’assistance afin de leur expliquer les règles du jeu.

    « Bien, c’est très simple. Les règles sont les suivantes :

    • Chaque joueur doit écrire sur un bout de parchemin le nom de son voisin
    • Chaque joueur doit désigner une victime sur un bout de parchemin, que cette dernière soit présente dans la pièce ou non
    • Chaque joueur doit indiquer une action sur un bout de parchemin, qui soit dans la limite du possible et qu’il n’y ait pas d’acte de violence
    • Chaque joueur doit donner un lieu où l’action doit se dérouler »

    Le reste des joueurs acquiescèrent en signe de consentement. Ils s’apprêtaient justement à exécuter ce qui leur était demandé que l’auto-proclamée chef reprit :

    « Comme nous avons des arbitres, autant qu’ils servent à quelque chose. Avant que ces bouts de parchemins ne soient mélangés entre eux pour une pioche encore plus divertissant, les cousins –Stewart, bien sûr », ajouta Clara en voyant Rose et Albus s’échanger un regard « vérifieront dans un premier temps que ce qui est inscrit sur les parchemins soient faisables. Par exemple, les actes demandés et les victimes désignés. Et puis dans les lieux que vous imposerez, il faut la présence d’un des arbitres pour valider l’acte. »

    Il eut à nouveau des hochements de tête. Comme elle ne semblait vouloir ajouter rien d’autre, les autres se mirent en mouvement ou tracer des lettres sur les quatre bouts qui leur étaient donnés.

    « Ah, on aimerait juste ajouter une chose : L’arbitre qui énonce l’action doit être celui qui la valide, ainsi il n’y aurait pas de fraude. »

    « Très bien, ça me semble juste. Et puisque tout est d’accord, commençons ! »

    Et alors, ils inscrivirent. Il eut des moues songeuses, perplexes et pensives quant à ce qu’ils comptaient mettre sur papier. Certains étaient en plein dilemme pour se décider de tous les idées qu’ils ont en tête, tandis que d’autre se demandait si tel action est autorisé ou non. Le débat intérieur dura pas moins d’un tiers d’heure. Quand ce fut fini, Emil et Ionise leur demandèrent de plier leur parchemin en quatre et d’y inscrire la catégorie dont ils se trouvent et de les placer de sorte à avoir quatre tas distinctes. Avant que le jeu puisse réellement débuter, les danois procédèrent à la vérification, qui était en soi assez pénible –non, mais franchement déplié des bouts en quatre et surtout qu’il y avait des esprits pervers ici, il y’en a qui avait plié en huit !- puisqu’au final ils devaient les plié pour les déplier à nouveau afin d’annoncer les actions.

    Certains demande leur firent rires et avec les écritures, ils purent deviner à peu près qui avait exigé quoi à qui et où. Pour que le jeu soit vraiment équitable, ils placèrent chaque tas dans une petite corbeille, comme ça ils pouvaient mélanger facilement les papiers et piocher vraiment d’un simple hasard.

    Ionise Stewart fut le premier à tirer.

    « Clara et Tobias doivent lire un chapitre [du livre d’Emil] dans un coin. »

    Ecrit par Kenneth, désigné par Albus, demandé par Alice et imposé par Tobias. C’était le premier acte. Les deux concerné se regardèrent, surpris. Eh ben, pour un premier passage, et surement la dernière, c’était vraiment banal.

    « Bon, Emil, tu as entendu, on a besoin de ton livre. »

    « Hum », concéda ce dernier « Ah, mais laissez-moi juste vous proposer le chapitre en question. » Il tourna les pages pour la trouver.

    Quand il leur tendit, Io jeta un coup d’œil rapide. Il reconnaissait aussi ce passage, se remémorant de ce qui s’y passait, il se demandait pourquoi son cousin leur avait conseillé ceci justement.

    Et il comprit. Pendant que les deux farceurs lisaient les phrases du livre, il eut des exclamations sous les découvertes qu’ils faisaient bien que ce soit en cours de lecture et sous les émotions bien trop présentes dans ces passages. Et à la fin, des rires. Une fois leur lecture finie, les deux blonds revinrent vers le groupe en ayant des sourires sardoniques aux visages.

    « Merci pour ce moment, Emil. Je sens que je vais refaire ce truc. »

    Le sourire de Clara ne présageait rien de bon, mais celui amusé de Tobias semblait plus ou moins rassurer dans la crainte des autres. Ionise rendit l’ouvrage à son propriétaire en lui adressant un sourire entendu.

    « J’ai particulièrement apprécié la fin. Ce doit être vachement tentant de faire de même, non ? » Insinua Tobias.

    « Un peu, mon neveu ! » Répliqua sournoisement Clara.

    Ils s’échangèrent alors un regard de psychopathe, qui laissait deviner leur intention…diabolique. Un peu inquiet de ce soudain retournement de situation, Claire jeta un coup d’œil à la couverture du livre de son ami qui était à l’origine de ce changement. Derrière les volets d’Eleonore Cannone. Faudrait qu’elle fasse des recherches là-dessus à l’occasion. Mais cela risquait d’être difficile car c’était en effet un livre moldu, dont Alice en avait connaissance puisqu’elle avait proposé.

     Justement elle essayait de se souvenir de l’intrigue pendant qu’Emil tira la prochaine action.

    « Rose doit se travestir avec Alice devant les autres. »

    Silence. Inscrit par Chloé, désignée par Alfred, demandé par Tobias et imposé par Alice même. Vert, bleu, vert, bleu, ha, ha. Non, ce n’est pas drôle. Pas du tout, même ! Ce n’était pas un sujet à plaisanter ! Comment ça devant les autres ?

    « Et comment ça se travestir ? Elles doivent se déguiser en quoi ? »

    C’était Wyatt avec sa remarque pertinente qui sort les autres de leur léthargie. Emil, l'arbitre s'exprima: 

     « Bon, vous allez juste échanger vos vêtements et faire en sorte d’avoir la même coupe de cheveux. Et même si ça va être difficile, faites un truc approximative », s‘empressa-t-il d’ajouter en voyant que les filles allaient protester. « Et aussi n’oubliez aucun détail, car je ne voudrai pas vérifier que vous l’avez bien fait. Et vous non plus, n’est-ce pas ? »

    Purement rhétorique. Les autres commencent à se tourner pour éviter de se faire passer pour des voyeurs.

    « Ah, mais non. Il faut que ce soit devant nous », réagit John.

    Les filles le regardèrent avec de gros yeux. Et les garçons aussi, en fait.

    « N’y voyez là aucun arrière-pensée ! Ce que je veux dire c’est ce qui est demandé, alors il nous suffit juste qu’on couvre nos regards, pour euh…voilà, quoi ! » Le poufsouffle était maintenant très embarrassé.

    « Ah, ouais, pas bête », souffla Albus, parce qu’il ne voulait vraiment pas qu’on fasse du tort à sa cousine en la laissant s’exhiber devant les autres.

    Finalement retournant à l’endroit, les dix autres participants en plus des deux arbitres cherchèrent de quoi se couvrirent les yeux pendant que les deux actrices notaient ce qu’elles avaient à s’échanger. Le haut, le bas, les chaussures, les accessoires sur la tête (heureusement pour Rose, Alice avait toujours les cheveux libres, étant très courts, mais au contraire, Alice doit maintenant faire quelque chose avec les deux élastiques de sa camarade) et les objets portables (sac, livre et tutti quanti…).

    Le changement se passa de manière assez auditive qui attisait la curiosité. Entre éclat de rire et soupire, elles parvinrent à leur fin. Rose avait fini avec les cheveux roux libres et donc en broussailles car trop indomptables et les vêtements d’Alice, cette dernière avait réussi à nouer deux couettes avec ses courts cheveux bruns qui n’étaient pas du tout visible de face. Jugeant qu’il pouvait leur faire confiance Emil valida la séquence.

     Ionise tira les prochain.

    « Chloé et Kenneth doivent faire une farce sous la table. »

    « Faire une farce… » Commença Claire.

    « Sous la table », termina John, bouche bée.

    « On parie combien que c’est Tobias ou Clara qui l’a inscrit ? »

    « Non, ce n’est pas moi », déclarèrent les deux en concert.

    « Ah, bah, mettons que j’ai rien dit… »

    « Heureusement qu’il ne faut pas se laisser tenter. »

    « Bon, j’ai l’impression qu’on s’éloigne du sujet. »

    « Mais non, on sait déjà ce qu’on va faire, faut juste qu’on ait les matériaux. Comme c’est une surprise, on ne peut vous demander de l’aide. »

    « Techniquement, c’est plus une farce qu’une surprise. »

    On balaya cette remarque d’une main avant qu’ils se concertent pour entreprendre les mesures nécessaires de ce que leur « blague » encoure. Finalement, ils se placèrent sous une table près de l’entrée de la porte, suivie de l’arbitre qui a pour mission de les surveiller. Leur magouille dura un quart d’heure ou seul leur chuchotement n’étaient possibles à distinguer et encore, impossible d’y comprendre un sens.

    Au bout d’un moment où ce ne fut plus que le silence qui régna, les autres patientant, un peu curieux de ce qu’ils vont découvrir, les deux comploteurs ressortirent de leur « cachette » d’un pas nonchalant avant de s’installer à nouveau à leur place. Ionise les suivit d’un pas encore plus décontracté, mais tout aussi confiant et surtout avec seul un sourire qu’aurait un complice.

    « Alors ? »

    « C’est fait », dit-il tout simplement.

    « C’est sûr ? »

    « Pas d’inquiétude, je trouve qu’ils ont fait forts, mais bon… »

    Les autres se sont regardés avec curiosité en s’interrogeant sur ce qu’ils avaient concocté et surtout comment allaient-ils le découvrir, puisque concrètement dans le gage, rien ne leur demandait de le mettre action.  

    Quand les deux blagueurs se sont installés à leur place, les autres se sont résolus à se dire qu’ils finiront bien par découvrir la farce au moment venu. Bah, oui, faut bien qu’ils aient fait cela pour être vu. Enfin, ils l'espèraient que ce soit le cas.

    Emil se leva pour tirer la suite.

    « Alice et…Emil, embrassé sur la joue, derrière la porte »

    A chaque bout cité, car trop perturbé d’avoir lu son prénom pour faire une phrase, sa cadence s’allongeait. Mais qui a bien pu mettre son prénom dans le tas ? Enfin, il se doutait un  peu de l’identité du coupable, il ne pouvait s’agir que d’une personne, mais la tournure que ça a prise avec le reste des inscriptions était tout de même une étrange coïncidence. Non mais franchement, recevoir un geste pareil d’une fille dans un tel concept, il n’y a rien de glorieux. La dite fille était dans un état lamentable, elle avait perdu toute couleur semblant pouvoir rivaliser avec son camarade Scorpius Malefoy, pourquoi avait-elle toujours les pires actions à faire ? Déjà se « travestir » devant les autres –l’ironie était surement que c’était imposé par elle-même- et maintenant…ça.

    « Bon, du coup j’imagine qu’on doit faire une exception à la règle sur le fait que l’arbitre qui lit doit valider », dit Claire pour rompre le silence médusé.

    On se tourna vers elle, Harley à ses côtés lâcha :

    « Sans pitié, toi. »

    « Bah, il faut bien avancer les choses ! »  Se justifia la chinoise.

    « Elle n’a pas tort, on ne va pas rester là à se regarder dans le blanc des yeux juste parce qu’une action vous parait insensé »,  rallia Chloé.

    « Ou vicieux », ajouta Kenneth.

    L’argument fit tout même de l’effet, bien que ce ne soit que des haussements d’épaule ou des hochements de tête assez mous.

    « Bon, il serait temps de bouger. »

    « Mais pourquoi tant d’empressement ? » Souffla Alfred, d’une petite voix.

    « À moins que ce soit toi… » Commença Rose en plissant des yeux vers la brune.

    « Mais non, je ne donnerai pas un gage pareil ! »

    « Pourtant ça ne t’a pas gêné de me désigner », asséna Emil, irrité.

    Claire se tritura les doigts, gênée d’être découverte, avant de relever la tête et dire d’une voix qui se voulait sûre.

    « On avait dit les victimes qu’on voulait. »

    « Et toi, tu te devais de me mêler à tout ça, hein ! »

    « Je ne vois pas pourquoi tu ne pourrais pas t’amuser toi aussi ! »

    « Bon, la scène de ménage, ce n’est pas maintenant, attendez votre tour. »

    La voix d’Ionise coupa court au début de dispute entre les deux amis, la pique envoyée fit au moins pouffer une, Rose se couvrit la bouche, embarrassée.

    « Et vous deux, bougez-vous ! On n’a pas la journée ! Enfin, si, mais non ! »

    Poussant les deux –condamnés à morts- vers la sortie –en enfer-, l’arbitre les suivait derrière avec une mine un peu impatiente.

    « Surtout les surveille bien », taquina Wyatt.

    « Comme ça, tu passeras pour un vrai voyeur », se moqua Tobias.

    Mais cela fit sourire au serpent tout comme l’envoyeur, blague Serpentard ? Tandis que de son côté, la Serdaigle aux yeux vairons entrechoqua à peine la table que les trois, sur le pas de la porte, ne se fassent assaillir par une bande de boursoufflet sur les nerfs. Si au début ça a bien surpris certains, les autres rirent de bon cœur en comprenant quelle était la farce plus tôt. Sur cet entracte Alice et Ionise calmèrent les bestioles et sortirent de la salle, Emil envoya un regard noir à celle qu’il devait tout ça.

    « Tu ne paie rien pour attendre », le menaça-t-il.

    « Tant mieux, ça me fera des économies. »

    Mais la porte fut claquée avant que l’autre n’aie entendu la riposte, ceux qui ont pu tournèrent un regard affligé à la détentrice.

    « Franchement, Claire, il y a des fois où tu devrais apprendre à te taire. »

    La réplique acerbe de son amie vexa profondément la chinoise qui cacha son visage derrière ses mains et se mura dans un silence pour le court instant qu’a duré le baiser. Io revint en étant encore plus satisfait que précédemment, Alice s’installa sur son coussin en se cachant du mieux qu’elle peut son visage –mission compliqué vu qu’elle n’a pas assez de cheveux, voilà pourquoi les filles les garde longue !- et Emil fusilla Claire –déjà assez mal à l’aise- avant de saisir un bout de parchemin une main enragé.

    « Comme j’ai raté mon tour, je me permet de reprendre une énoncé. »

    « Je crois plutôt que c’est parce qu’il a l’âme assez sadique pour appliquer une sentence après ce qu’il a reçu », commenta Clara, amusé par la réaction puérile.

    « Je le comprends, il vient de se prendre en traitre, alors il veut faire payer, espérons pour lui que ce soit sur la bonne personne », dit simplement Harley.

    « Mais tu savais que la vengeance est un plat qui se mange froid ? Il serait plus sage de te calmer pour riposter, non ? » Conseilla John.

    « Le plus sage ne serait pas de passer outre et continuer de vivre en paix ? » Intervint Kenneth, intrigué par les événements et donc pas du tout sommeil.

    « Ah ouais, aussi », laissa échapper Clara qui fit rire Claire. Pas pour longtemps.

    Le concerné qui avait fini par déplier le bout de parchemin –cette fois-ci c’était pire, on l’a plié en 16 ! Puis se souvenant que c’étaient aux arbitres de se charger du deuxième pliage, il se rendit compte que cela venait de lui ce qui lui calma les nerfs et lui fit un peu rire- et son rire devint sadique.

    « Ah, tiens, ça va être marrant ! Claire ! » La concernée déglutit « et Albus doivent échanger de vêtement » Que…« dans le placard. »

    « Pardon ?! » S’exclama vivement le désigné. Sa camarade était trop choquée.

    « Déjà, échangé de vêtement avec une fille, c’était limite », nota Wyatt.

    Elle était en jupe et collant.

    « Mais si en plus il faut que ce soit dans un placard », compléta Kenneth.

    Le dit placard était aussi large qu’une table, pour une place.

    « Curieuse équation, je me demande ce qu’on va obtenir ! » acheva Tobie.

    « Quelque chose de très hilarant si tu veux mon avis », interpréta Chloé en voyant les expressions diverses de ses deux camarades.

    Toute couleur leur avait quitté. Ils étaient tous les deux atterrés par la mission qui les attendait et louchèrent l’armoire imposé. Il était miteux.  

    « Bah, aller, Claire, active-toi, faut qu’on avance ! » clama Emil, sarcastique.

    La jeune fille lui tourna un visage livide.

    « Je ne suis pas la seule à devoir se presser. »

    « Oui, mais tu es la seule en qui j’en veux. »

    Poussant un soupire de résignation, Claire se leva avant de se figer.

    « Mais tu fais comment pour vérifier ? » Elle désigna la taille du coffre.

    Il y’eut un silence –le même pour ce qui concernait sa première tâche à Emil- avant qu’un rire ne le rompit. Tobias.

    « C’est fou que depuis le début, tu ne dégotes que des cas comme ça ! »

    « C’est le karma, » répondit Clara avec évidence.

    « Ça expliquerait pourquoi sa deuxième tâche était de recevoir une récompense, j’espère que ça ne va pas être pareil pour ton prochain ! » Railla Kenneth.

    Mais Emil le prit au sérieux et frissonna, puis se retournant vers Claire, il dit :

    « On va faire comme tout à l’heure, vous vous échangez tout sans rien oublier. Bon, maintenant, tous les deux à l’intérieur. »

    « N’en profite pas, Al ! » Rit Tobie.

    « Bien sûr que non ! » rebiffa Albus, scandalisé.

    « Et surtout vous échangez bien tout ! C’est-à-dire haut, bas, chaussette ! »

    « Quoi ? Aussi ? »

    « De toute façon, tu as un collant, toi. C’est obligé.»

    « Ah, et puisqu’on y est, les chaussures aussi ! »

    « Mais et si on n’a pas les mêmes pointures ? » Interrompit Al.

    … Bon, on oublie les chaussures. Mais il faudra le t-shirt, le pull –nous sommes en janvier, il fait encore frisquet, celui qui n’a pas mis va se les geler-, le pant… euh, bas et les accessoires.

    « Au moins, tu peux t’estimer heureux que Claire ne porte pas de chouchou ! Tu t’imagines avec deux couettes ? » Nargua Wyatt.

    Les autres éclatèrent de rires en se l’imaginant. Certains se sont tournés vers Alice, qui elle par contre, a dû subir cette épreuve.

    La mort dans l’âme, les deux bleus se dirigèrent vers l’endroit imposé. Bon prince, Albus laissa entrer Claire en première avant de s’y engouffrer à son tour, Emil s’occupa de refermer la porte du placard et resta à côté pour la garder. Il se colla également juste à côté, pour arbitrer, mais les autres voyaient autre chose.

    « Je crois que durant ce jeu, Emil s’est découvert un esprit sadique », chuchota Clara assez audible pour que l’intéressé entende.

    Celui-ci esquissa un sourire amusé, tandis que d’autre du groupe riait.

    « Il l’était déjà, c’est juste qu’il le cachait super bien », admit Ionise.

    Les filles rirent sincèrement. Et en écho avec leur amusement, un rire étouffé se fit entendre du placard, puis un coup porté sur le bois. Ils doivent s’activer comme ils peuvent à l’intérieur, en même temps, c’est sacrément exigu. Au bout d’un moment où ils n’entendirent plus que des sons étouffés venant de la fille et des coups contre le bois de l’« antre » -qu’ils supposaient venir du garçon, vu que sa tenue risquait d’être fort difficile à enfiler-, la porte s’ouvrit.

    Emil écarta les deux petits battants et sourit en voyant la première à sortir, Claire. Elle était vêtu d’un pull vert émeraude –les fameux pulls tricotés par Molly Weasley pour ses rejetons en guise de cadeau de Noël, visiblement elle n’a pas perdu la main- avec un grand A marron brodé au centre. La couleur jurait affreusement sur l’asiatique, dont seuls les yeux marrons pourraient coller. Ensuite, elle avait enfilé le pantalon gris qui permettait des mouvements amples, elle s’y déplaçait avec légèreté dedans, et puis les chaussettes bien blanches de son camarade. En somme, elle était tombée sur des vêtements assez sympas. Pour une fille d’un garçon, parce que l’inverse ce n’était pas tout à fait ça.

    Elle eut soudainement honte de la manière dont elle s’est accoutrée pile à ce jour. Albus finit par s’extraire de sa cachette, car c’était bien le cas, ça lui permettait de se réfugier dans ce cocon où il pouvait garder en soi encore un peu de dignité. Il n’en voulait pas à son amie –de s’être habillé comme ça, toutes les filles le sont, mais franchement porter une jupe en hiver-, mais plutôt à son karma. Pourquoi ça n’arrivait qu’à lui ? Il était affublé du pull blanc avec pour motif un lapin avec d’énorme yeux offert par Chloé à l’anniversaire de son amie et qui tient très chaud. Jusqu’ici tout va bien. C’est après qu’on va rire. Son bas était équipé d’une jupe violette qui lui allait jusqu’au genou –en vrai un peu au-dessus sinon ça abîmait la couture- et d’un collant épais noir –qu’il a surement mal enfilé vu qu’il était à l’envers- et puis il avait ses baskets. Drôle d’assemblage et qui le rendait ridicule…ment mignon. Surtout dû au fait de la rougeur qui s’attaquait à ses joues recouverts par ses longues mèches noires.

    « Waouh, maintenant, tu mérites bien de te nommer Albi ! »

    Le concerné fusilla son ami regard, qui était maintenant écroulé de rire. Les autres aussi étaient plus ou moins en train de se marrer, les filles avaient plus un avis mitigé entre l’admiration et l’hilarité. Seule Claire était désolée. Elle se cachait le visage, incapable de croiser son regard, semblant prête à pleurer au vu de ses tremblements –à moins qu’elle se moque ?-. D'humeur moins massacrante et surtout bien amusé, Emil valida finalement l’action, Albus poussa un soupir de soulagement en se dirigeant vers son coussin, tandis que Claire avait des difficultés à s’avancer jusqu’à son pouf, les joues rouges.

    Après s’être bidonner un coup, Ionise se leva pour piocher les victimes suivants.

    « Wyatt et Albus doivent faire une scène de ménage dans les airs »

    Derechef, Potter s’exclama violemment. Il a était désigné deux fois comme victime ? Mais qui le détestait tant ici ? Ou à moins, n’était-ce que l’œuvre de ses amis blagueurs ? Tobias ? Wyatt ? Ou Rose ? Enfin, le plus important était principalement ce qu’on lui demandait, dans les airs, quoi !

    « Non, mais, qui a mis une chose pareille ? »

    Non, mais, qui va admettre ? Surtout que ce n’est pas si infaisable. Bah oui, les arbitres l’ont vérifié, non ? On peut techniquement bien le réaliser. Si on le veut bien, évidemment. Non, en fait, ils sont obligés.

    « Et puis, là, on se trouve mieux dans l’ambiance avec l’accoutrement d’Albi ! Vous imaginez faire une scène de ménage en étant deux gars ? » Tempéra Tobie.

    « Mais Albus est un gars », contredit Rose.

    « Oui, enfin, je veux dire, sans voir son visage, on se ferait avoir, non ? »

    Les filles se tournèrent tous vers le concerné qui s’était déjà levé aux côtés de son ami et le regardèrent de haut en bas, par derrière.

    « Hem, en effet. »

    Le travesti laissa échapper un sanglot en tremblant de tout son corps.

    « Ah, mais on fait comment pour être « dans les airs » ? » Demanda Wyatt en frottant le dos son meilleur ami pour le réconforter.

    « En vous suspendant avec un sort ? » Hasarda Alfred.

    On le regarda tous avec ébahissement.

    « Non, mais tu ne penses pas qu’on l’a assez fait pleurer ? » Sermonna Harley.

    Alfred se cacha comme le faisait plus tôt Claire, et qui en fait le fait toujours, Alice tenta de la réconforter.

    « Bah, en prenant des balais, non ? » suggéra John.

    « Et les vôtre pendant qu’on y est, puisque vous êtes autorisé à en amener », précisa Clara en sachant parfaitement qu’ils les ont, tous les deux.

    « Quoi, vous allez le chercher, là ? » S’étonna Tobias.

    Claire vit Albus protester -mais vous avez vu comment il s’est vêtu ?- et réagit pour sauver l’honneur de son camarade assez honteux.

    « Mais autant utiliser l’accio, pourquoi se tracasser quand on peut utiliser la magie ? » fit Kenneth avant que Claire n’ait pu dire quoi que ce soit.

    « C’est pourquoi les suspendre par lévitation n’était pas une mauvais idée », marmonna Alfred. Seule Alice entendit et sourit.

    « Tu vois, je t’avais dit qu’il est super pour faciliter les choses », chuchota Clara à son amie Chloé.

    « C’est bien la preuve que c’est un paresseux », répliqua la verte. Harley rit.

    « Je me propose de te l’amener ! » s’exclama Claire auprès d’Albus/Albi.

    « Mais on ne l’a pas encore apprit ce sort, non ? » songea Alice.

    « N’oublie pas à qui tu t’adresses, je suis en avance en sortilège. »

    « En ce cas-là, moi aussi » Rose se sentit en concurrence « Le Swift Flash, c’est ça ? » Demanda-t-elle à l’adresse de Wyatt. Il confirma.

    « Et l’éclair de feu, n’est-ce pas ? » Alby lui confirma de la tête. « Ils sont placés dans des espaces ouvertes, j’espère ? »

    Réfléchissant rapidement, les garçons affirmèrent. Les filles se mirent en place.

    « Accio Eclair de feu ! »

    « Accio Swift Flash ! »

    Deux conjurations en même temps, qui arrivera le plus vite ? Bien qu’amies et camarades de chambrée, les deux filles sont aussi en constant rivalité en ce qui concerne cette discipline qu’elles excellent toutes les deux. Patientant environ une demie minute, le groupe entendit les balais fusés jusqu’à eux. L’éclair de feu fut la première en vue, mais ne voulant perdre ainsi, Rose força le balai et qui lui fonça dessus. Avant que la manche ne la touche, Wyatt saisit le bout de bois avant et remercia Rose pour son aide. De son côté, Albus fit de même.

    « Je te le dois bien, après… » Avisant sa tenue, elle rougit « …Tout. »

    Le brun eut un sourire contrit en récupérant son balai de course hérité par son père. Au début, James aurait bien voulu l’avoir car il disait que ce balai restait tout de même performant bien des années écoulées. Mais comme à cette époque il était trop jeune pour avoir son propre balai, Harry Potter avait refusé à son fils ainé, et quand ce dernier pouvait l’obtenir, il a préféré en choisir une plus performante, l’Etoile Foudroyant. Aussi quand il fut en âge d’obtenir le sien après s’être convaincu qu’il pouvait lui aussi voler et qu’il adorait ça, il eut ce dernier.

    Enfourchant leur balai, Wyatt et Albus décolèrent et planèrent dans les airs, jugeant que c’était assez haut et commencèrent une scène de ménage. Rien n’a été précisé quant à le faire devant les autres et dans la salle, mais ils n’allaient pas le faire dehors, y compris pour Albus. Au début, ce qui devait être qu’une impro devint presqu’une vraie scène de querelle. Il ne fallait pas agacer un travesti forcé ! Et Wyatt en fait les frais, bien qu’il ne voulait pas de mal.

    Riant un bon coup, Emil se leva pour la suite.

    « Albus et Scorpius doivent faire un concours de vol sur le terrain »

    « Encore ? Mais vous avez quoi contre moi ? »

    « Non, cette fois-ci, tu es celui qui doit le faire. C’est Scorpius la victime. »

    La réponse sage de Rose cloua le bec à son cousin, qui resta atterré.

    « C’était ma victime ! Et ma demande ! Vous êtes sûr d’avoir bien mélangé ? »

    Clara, évidemment. Il n’y avait qu’elle pour choisir Scorpio.

    « C’est le hasard » répondit Kenneth, vraiment distrait par la tournure.

    « Qui fait bien des choses abjecte ! C’est la troisième fois que j’ai un truc aussi embrassant à surveiller ! » Emil s'insurge sur ce prétendu hasard.

    « Et moi, qu’est-ce que je peux dire, alors ? » S’offusqua Albus.

    « C’est le karma », répondirent les autres à l’unisson.

    Cette évidence, bien qui ne plut pas aux deux concernés, fut accueilli avec satisfaction par les douze autres, sur la même longueur d’onde.

    « Bon, maintenant, t’es obligé de sortir pour trouver ton partenaire de jeu. »

    « De gage », rétorquèrent les plus sadiques.

    « De vol », renchérit hargneusement Clara.

    « Oh, c’est bon, tu joueras contre lui le mois prochain », relativisa Chloé.

    « C’est long, à ton avis pourquoi j’ai mis ça. »

    « Mais il y avait combien de chance pour que tu tombes dessus ? » dit Claire.

    « Et que Malefoy accepte de jouer contre toi », nargua Harley.

    Vexée, la blonde donna un coup de pied au châtain qui l’évita habilement.

    « Bon, allons chercher où se trouve notre victime », s’exclama John.

    « Vous êtes sûrs que ce n’est pas Albus, la victime ? » plaisanta Kenneth.

    Il tirait une tête d’enterrement en sachant ce qui lui attendait, sortir en jupe, dans le parc de l’école, de quoi se couvrir de honte. Les autres l’observèrent.

    « Bref, elle est où la carte des maraudeurs ! » S’écria Wyatt.

    « Et après on me dit sans pitié », marmonna Claire.

    « Bah, c’est le cas, puisque tu nous a influencé », contredit Ionise.

    La chinoise lui envoya un regard mauvais, tandis que Chloé répliquait :

    « Bah, vous êtes trop influençables, dans ce cas. »

    Voyant qu’on s’éloignait encore du sujet, Rose les ramena à l’ordre.

    « C’est Albus qui a la carte. »

    Les regards convergèrent tous vers celui-ci, qui ne réagit pas.

    « J’espère que tu ne comptes pas fuir, Albi… » Dit doucement Wyatt.

    « Bien sûr que non, et arrête de m’appeler comme ça ! »

    « Bah, oui, faut l’appeler Al ! » affirma Tobias.

    « Hum ? » répondit l’autre Al.

    « Oh là, tu viens de te réveiller, toi. » Commenta l’Al « La carte est dans la poche de mon jean », indiqua-t-il.

    Il eut un moment de silence avant qu’on ne se rende compte de quelle poche il parlait. Parce que si on avait bonne mémoire, il est actuellement en jupe.

    « Ah, oui. », s’éveilla Claire en farfouillant les poches du pantalon-jean avant de sortir un vieux parchemin. « Et euh, comment on l’ouvre ? »

    Rose pointa sa baguette sur le parchemin et prononça « Je jure solennellement que mes intentions sont mauvaises » sous le regard surpris de ses camarades. Puis sous le regard émerveillé des ignorants, des traits s’y traçaient. Le regard de Clara s’illumina d’intérêt en comprenant de quoi il s’agissait.

    « Je te déconseille de faire quelque chose de stupide comme le subtiliser, James te fera la fête », avisa Rose.

    « Moi ? Mais je n’ai pas ce genre d’arrière-pensée, voyons », nia Clara avec le regard trop innocent.

    « Pff, c’est surtout que James ne te fait pas peur », pouffa Harley.

    La blonde eut un sourire sardonique avant de plonger son regard, comme les autres, sur le plan qui s’étalait sous leurs yeux. Ils recherchaient activement le nom d’un certain blond platine et le trouvèrent à l’extérieur du château en compagnie de trois autre personnes, un vert, jaune et bleu, pour changer.

    « Bon, allons le rejoindre. Toi, d’abord Albus ! » Déclara joyeusement Wyatt.

    « En jupette ? » demanda Rose.

    « Il n’a pas le choix », condamna Kenneth.

    « Tiens, Albus, prends mon manteau et ta carte pour te guider », tendit Claire.

    Le manteau en question était long, assez pour cacher aux yeux des autres que le garçon portait une jupe. On pourrait dire qu’elle se serait bien rattrapée de sa bêtise d’être vêtu d’une jupe mais on pouvait voir qu’il portait des collants, alors, c’est un peu râté pour rattraper le coup. S’emmitouflant dans le caban, il respira longuement en suivant le nom de Malefoy qui se dirigeait aussi vers le terrain.

    « Bon, quand faut y aller, faut y… »

    « Et mais, tu dois aussi porter le sac ! » Coupa Alfred dans son élan.

    Il avait remarqué que Claire l’enfilait que le déclic se fit, ça fait aussi partie des vêtements. En parti. Harley observait le garçon porter les deux lanières à ses épaules, qu’une remarque lui vint, comme ses trois autres amies.

    « Eh, mais tu as portés tous nos cadeau », s’adressa-t-elle à Claire.

    « Ah ouais, tu aurais quand même pu porter le mien aussi ! » Approuva Clara « Après tout, un kigurumi squelette est moins pire qu’une jupe collant… »

    Albus lui envoyant un regard méchant, qui était juste trop adorable.

    « C’est trop tard, pour regretter. »

    « Oui, et en plus, si elle aurait fait, elle n’aurait pas pu porter mon pull », répliqua Chloé, bon sens.

    « C’est surtout que le pyjama ne tient pas chaud en cette saison. »

    « Là, on peut y aller ? » s’impatienta Kenneth.

    Albus acquiesça et sortit de la salle en premier avec la carte dans la main et le sac sur le dos –en plus des vêtements qui ne lui appartiennent pas-. Les garçons le suivirent, avec le sourire moqueur. Rose, tout derrière, eut une révélation.

    « Eh, mais en fait, le gage ne donne pas du tout de précision pour le temps… »

    Elle ne put terminer sa phrase qu’elle fut happé par deux bras, non, trois, bras.

    « Mais chut ! Quand tu n’as rien à dire, tais-toi ! » Lui intima Clara.

    « Voyons, Weasley, je pensais que tu avais plus d’humour que ça », souffla Chloé, l’air déçue.

    Harley se contenta de secouer la tête, exaspérée. La rousse les regarda, choquée.

    « Mais vous êtes de grands sadiques ! »

    « Mais non, regarde, même Heartfilia trouve ça drôle », s’enquit Harley.

    Alice s’arrêta directe de rire, rouge. Voyant que toutes les filles ne seraient pas de son camp, Claire trop concentrée à s’accabler, Rose soupira de désespoir et finit par suivre silencieusement l’étrange groupe qu’ils forment. Surtout quand Alfred se mit à chanter pendant qu’ils arpentaient les couloirs.

    « Allons-y, let-s go ! C’est partie les amis! Où allons-nous? »

    Comme le rythme semblait connu par ceux qui connaissaient les dessins animés, les sangs mêlés craignirent le pire.

    « Sur le terrain ! » Eh bah, si, c’était bien ça.

    « Arrête ça ! On a passé l’âge ! » Claqua Rose d’une voix suraigu.

    « Mais pire, heureusement que notre carte ne fait pas le même coup. »

    Aussitôt dit, aussitôt fait. Clara aurait dû se taire.

    « Si tu dois aller quelque part, je te guiderai, tu peux me croire, je suis la carte… » Entonna Alfred, de bonne humeur.

    « Mais putain, arrête ! »

    « Et t’imagines que le sac fait pareil ? »

    Les sangs mêlés se tournèrent vers Alice (Mais, Alice ?), choqués.

    « Sac à dos, sac à dos, c’est moi qui suis à l’école… » Entama le né-moldu.

    « Mais arrête, quoi, puisqu’on te le demande », trancha Chloé, froide.

    « …bourré de truc et de bricole », continua plus bas Alfred avant de se taire.

    « Bah, je les trouve sympas, ces chansons », intervint Claire.

    « Oh, toi, qui ne connais rien au moldu, ferme-là ! » envoya Clara.

    « Mais… »

    « Oh, ça suffit, derrière ! Pas croyable comme vous pouvez être plus bruyantes que des écoliers », invectiva Emil en se tournant.

    Alors que Claire rentrait sa tête dans ses épaules en s’excusant, Chloé s’insurgea en disant que c’est une insulte. Devant, les garçons se sont tournés, amusés.

    « D’habitude, ce sont les garçons qui sont bruyants », remarqua John.

    « Faut croire que celles-ci sont très bavardes », commenta simplement Kenneth.

    « Mais c’est Alfred ! » dirent trois filles sur six. 50/50.

    « C’est ça, rejeter la faute sur les autres », railla Ionise.

    Les filles l’avada kedravèrent du regard. Mais c’était impossible, aucune ne lançait des éclairs verts, Albus aurait peut-être réussi. Quoique, il avait bien à plusieurs reprise fusiller son meilleur ami, qui est toujours vivant, non ? Bon, finalement personne n’a réussi cet exploit. Le tiers de la seconde promotion longèrent encore quelque couloir en riant. Alors qu’ils descendaient dans le grand hall, ils croisèrent les jumeaux Scamander qui riaient entre eux. Ceux de leur maison les saluèrent poliment en passant devant eux, ils répondirent aussi amicalement mais on voyait bien dans leur regard qu’ils avaient remarqué.

    Si bien qu’ils les ont suivis à l’extérieur. Bien qu’il fasse frais, il y avait beaucoup d’élève dehors, surtout de leur promotion, dont ils croisèrent une bonne partie qui s’est tous retourné sur le chemin d’Albus. Ils repérèrent le quatuor sous un arbre nu en train de s’occuper comme il pouvait, c’est-à-dire que Stefan arrachaient des touffes d’herbes, Elias lisait un gros ouvrage, Tylor s’assoupissait contre le tronc –ce qui n’était pas plus mauvais- et Scorpius…

    Les observait s’approcher. Il fronça les sourcils en constatant leur nombre et surtout la présence d’une personne –voire deux- en particulier. Et s’inquiéta un peu à la vue du sourire qu’elle affichait. Mais heureusement, Clara ne s’avança pas vers leur groupe, elle resta à l’écart avec le reste et marchèrent plus loin. Seuls deux bleus se sont approchés, dont Potter. Qui vint lui parler. Elias s’arrêta dans sa lecture en souriant à son camarade. Cela sembla lui donner un peu contenance, faut dire qu’il semblait assez mal, de se jeter ainsi sur un terrain inconnu, même accompagné de Stewart –l’autre, pas celui de sa maison noble-. Il se tritura le manteau avant de réaliser quelque chose, rougir en lâchant le pan de manteau et finalement le regarder dans les yeux.

    « Euh, Malefoy, j’ai une requête à te faire… »

    Scorpius haussa un sourcil aristocratique, ce qui rendit Albus plus mal à l’aise. Il serrait et desserrait les poings, comme pour se rassurer. A côté, il sentit son cousin fermer son livre en marquant la page, tandis qu’Emil restait de marbre.

    « Est-ce que…hum, tu voudrais bien faire un concours de vol avec moi ? »

    Jetant un coup d’œil à son éclair de feu, Malefoy n’avait pas baissé son sourcil levé. Même perplexe, il gardait une certaine classe. Stefan observait la scène d’un œil critique avant de jeter un coup d’œil vers le groupe derrière. Par ailleurs, il remarqua aussi deux visages identiques qui les épiaient. Comme Scorpius Malefoy ne répondait pas et qu’il en avait marre d’attendre et qu’il n’avait franchement pas que ça à faire, Emil s’incrusta.

    « Tu veux bien lui rendre cette faveur ? Sinon, il va pleurer. »

    Haussant cette fois-ci les deux sourcils, le blond platine regarda Emil Stewart avec surprise avant de retourner à nouveau vers Albus. Son inspection lui prouva que le brun allait, non pas pleurer, mais rougir jusqu’à concurrencer avec une tomate mûre. Il finit par accepter, peut-être attendri par la gêne de Potter, peut-être juste curieux de savoir à quoi cela rime. Mais surtout il était intrigué par l’étrange tissu que portait le brun, noir et qui collait à la peau. Bizarre. Enfin, ça ne le regardait pas, Potter s’habillait comme bon lui semblait, même le sac en forme de panda ne le dérangeait pas. Enfin… un peu quand même.

    Alors qu’il se levait en se disant qu’il avait déjà vu le bas quelque part, le reste de sa bande en fit de même, Elias avait définitivement abandonné sa lecture et avait l’attention entièrement sur son ami/camarade –Scorpius le soupçonnait d’avoir déjà trouvé ce qui lui intriguait-, Stefan alla réveiller Tylor –au grand dam d’Albus-. Ils suivirent alors les deux garçons qui les menèrent au terrain de Quidditch. A son –plus- grand malheur, la blonde et sa bande s’y dirigeaient aussi. Du coup, durant le temps du trajet, elle prit soin de lui en ne cessant de le taquiner à propos de leur match prochainement. Oh, qu’elle avait hâte.

    La troupe –qui comptait plus de la moitié de la promotion- arrivèrent au grand stade, ceux qui ne participait pas au concoursen fait, il ne comprenait pas le principe, comment allaient-ils procédé ?- se dirigèrent vers les gradins et s’installèrent au premier rang. Alors qu’Albus Potter ôtait son sac –est-ce vraiment le sien ?- pour le passer à Emil Stewart, Scorpius se dirigea vers la réserve où on entreposait les balais pour récupérer le sien.

    « Tiens, tu le gardes ici, ton balai ? »

    Scorpius arqua un sourcil en jetant un coup d’œil méfiant à Albus.

    « Je ne suis pas matérialiste, et je ne vois pas ce que les autres pourraient en faire de piquer mon balai puisqu’on est dans un même château. »

    « Ah ouais, pas faux », souffla Emil en portant le sac en panda. « Bon, alors, il vous suffit juste de faire le tour du terrain et le premier qui réussit doit traverser le but, c’est clair ? »

    Acquiesçant des deux côtés, les deux garçons enfourchèrent leur manche.

    « Tu ne veux pas enlever aussi ta veste ? Elle ne va pas te gêner ? »

    Emil eut un ricanement et Albus rougit en secouant violemment la tête.

    « Non, euh…je te remercie pour ta sollicitude, mais ça me va. »

    Haussant imperceptiblement les épaules, ils attendirent le signal de Stewart, qui le donna et les deux garçons prirent aussitôt de l’altitude pour boucler le tour. Dans le feu de l’action, les pans du caban d’Albus se soulevèrent, ainsi que ce qui se trouvait en dessous. Plus bas, Emil eut un rire, tandis que dans les gradins, on put tout voir. Zabini fut le premier à réagir, sans aucune expression sur le visage, comme d’hab.

    « Je rêve ou il porte une jupe ? »

    A côté, il entendit des rires étouffés des camarades de celui qu’il désignait. Non, il ne rêvait pas, Albus Potter porte bien une jupe sous son manteau –est-ce le sien, d’ailleurs ?-, Elias tout comme Stefan pouvait l’attester.

    « Bon, au moins, aujourd’hui, j’ai appris quelque chose avec ce jeu »

    C’était Castaglione qui parlait, elle avait un large sourire qu’elle avait probablement du mal à dissimuler au vu des soubresauts de ses lèvres.

    « Quoi ? Qu’il ne faut jamais porter de jupe ? » Demanda John Hopkins, le fils du nouveau professeur d’Histoire, les épaules tremblant de rire.

    « Au contraire, il faudra toujours en porter si nous jouions avec des gars ! »

    La phrase de fin ne laissa plus aucun doute. Il en déduisit que le pauvre avait été forcé de se vêtir ainsi à cause d’un gage et que ses camarades se moquaient à ses dépens. De l’autre côté du gradin, il vit une silhouette qui tremblait, mais quelque chose lui disait que ce n’était pas à cause du rire. Quand son attention fut à nouveau sur le terrain, il vit que son ami avait gagné la partie, bien que Potter se débrouille bien. En jupe, cela va sans dire. Il n’aurait plus jamais la même image.

    « Bon, bah, voilà, on clôt cette belle course et nous te remercions pour ta coopération Malefoy, passe une bonne journée », souhaita Emil.

    « C’était un bon match, Severus, mais la prochaine fois, j’apprécierai que tu sois dans de meilleur condition…vestimentaire », critiqua Scorpius.

    Albus hochait la tête silencieusement pour cacher à la fois les rougeurs de ses joues et quelque chose sous son caban, qu’aucun des quatre gars ne diraient rien dessus. Bons princes. Ou ils ne voulaient juste pas s’en mêler. Et malgré l’extrême gêne, le brun était tout de même heureux d’avoir trouvé une certaine complicité avec le blond comme il avait pu percevoir l’année passée.

    En tout cas, ils se quittèrent sur ces entrefaites. Mais en quittant le terrain, ils ont bien vu qu’il y avait eu des spectateurs en plus. Les jumeaux blonds leur sourirent gentiment. Albus en rougit encore plus. Les filles gloussèrent –bien qu’une était sacrément gênée- et les garçons eurent un rire moqueur.

    Arrivant près du lac, Ionise s’arrêta brutalement, attirant l’attention du groupe –et du quatuor par la même occasion en plus des jumeaux- il sortit quatre bouts de parchemins pliés en plus des paniers empilés l’un sur les autres pour éviter de perdre ceux qui y étaient.

    « Comme la course a pris du temps, je me suis permis de piocher pour la suite et j’ai obtenu : Tobias et Ruben doivent se maquiller près du lac »

    Malefoy et Zabini se raidirent à la dernière partie de phrase. Mais c’est quoi, ce… Ne souhaitant pas s’attarder trop dans les détails de ce…, les deux Serpentards quittèrent le groupe, tandis que les deux autres membres restèrent, intrigués de découvrir la suite.

    Tobias Finnigan, le Serpentard renégat, s’enthousiasma par ailleurs du gage obtenu, ce qui surprit et rendit perplexe les quatre nouveaux spectateurs. Harley Dubois, la seule Gryffondor du lot –même en ajoutant les nouveaux, à croire qu’on les apprécie vraiment que moyennement- eut un rire en entendant le gage, enfin l’apparition d’un autre rouge, elle commençait à se sentir seule, à vrai dire.

    Ils trouvèrent facilement la victime étant donné qu’ils –enfin Io- s’étaient arrêtés exprès, installé près du lac en compagnie des autres rouges, Ruben Smith était vêtu d’un manteau gris à fourrure et d’un pantalon marron qui semblait tenir chaud, il avait aussi une écharpe à rayure des couleurs de sa maison. Dans l’ensemble, il était très bien. Mais cela va-t-il durer ?

    La vue des autres griffons ne dérangea absolument pas le serpent qui les rejoignit. On pourrait croire qu’il se jetait dans la fosse au lion, littéralement, mais le vert savait très exactement ce qu’il devait faire. Aussi il ne fut nullement ébranlé lorsque Julius Macmillan sourcilla en le voyant arrivé ou que Ruben le regardait avec méfiance, à cause de son sourire surement, bien qu’il fut agréablement surpris qu’Adrian DucSiron l’ait rendu, mais après coup, il se dit qu’il devait l’adresser à quelqu’un derrière lui, où se trouvait le groupe qui l’attendait. À deux né-moldu comme lui, peut-être.

    « Hi, Ruben, t’aurais du temps à m’accorder ? »

    « Ça dépend ce que tu veux faire », répondit prudemment l’auburn.

     « Une séance maquillage, ça te tente ? »

    Trois gros pairs de yeux se sont posés sur le lunetteux, tandis que celui-ci sentait encore une bonne quinzaine -voire dix-septain- derrière. Soudain une tête apparu derrière le dos de Julius. Une fille à la chevelure rose-violet brune posa son menton sur l’épaule de Macmillan.

    « Hein ? Quoi ? Quoi ? J’ai entendu maquillage. Ah, coucou, Alice, ça va ? Pourquoi tu as deux couettes, hein, dis, dis ? » Babilla Lolie Boa-Cameron.

    Derrière, Tobias entendit un soupir auditif qu’il devina appartenir à Harley. Il avait connaissance des dévalorisations qu’avait son amie à propos de ses camarades de maison, c’est pour ça que ça ne la dérangeait pas d’être la seule rouge dans la bande –bien qu’elle restait de temps de temps avec Ruben, le seul qui parvint également à supporter son fort caractère-, et en souriait.

    « Qu’est-ce que tu veux dire par là ? » La voix de Ruben lui fit revenir.

    Il ne répondit tout d’abord rien, pouvant remarquer qu’il avait quatre paires de regards sur lui, tous avec une écharpe de la maison rouge et or. Cela lui fit rire et il leur dit juste le strict nécessaire.

    « C’est un gage, et il me faut ton aide. »

    Durant l’explication, il avait tourné les yeux rapidement vers le groupe qui s’entassait derrière lui –dont la plupart se sont installés sur l’herbe, sauf pour un qui était assez difficile, nous le reconnaissons tous, pauvre Albi- et Ruben put immédiatement faire le lien. S’il est concerné, c’est à cause d’Harley. Sans qu’il ne remarque, Lolie avait quitté cette bande de macho qui ne voulait pas la répondre et accouru vers son amie Serdaigle. Les garçons les virent discuté.

    « Bon, R. A. S. , Ru ! Tu peux faire ce qu’il te demande ! C’est sans danger et garantit 100% rigolade ! » Rassura (?) Lolie.

    N’étant pas encore convaincu, Ruben fit une grimace perplexe en jetant un regard sur le lac avant de se retourner vers son camarade de la maison rivale.

    « Je veux bien le faire à une condition », imposa-t-il, Tobias était très attentif. « Harley doit aussi participer. »

    Tobias ouvrit de gros yeux, Adrian et Julius s’amusèrent de son expression tandis que Ruben gardait son sérieux sans le quitter des yeux. Le vert accepta.

    « Harley, j’ai besoin de toi. Il faut que tu le fasses avec nous. »

    « Quoi ? Mais pourquoi ? » S’exclama Harley, surprise.

    « Il te soupçonne d’être la coupable de sa présence dans ce jeu », supposa Tobie.

    « Ah, il m’a grillé ? » Il ne répondit rien et elle abdiqua.

    « Lolie, tu pourrais nous soutirer une boîte de maquillage, s’il te plait ? »

    « D’accord, mais tu me laisseras te maquiller ? »

    …Pas trop le choix visiblement, il ne pouvait se permettre de perdre encore du temps et ne saura pas où chercher ailleurs –c’est surtout qu’on le regarderait bizarrement. Il accepta et vit Harley froncé du nez, contrariée.

    « Tu t’es laissée convaincre rapidement », s’étonna Ruben en les voyant arrivés.

    « Je voulais qu’on en finisse vite et puis on se les caille, ici. »

    « Si tu étais restée depuis le matin, tu ne dirais pas ça. »

    « Oui, bah, tu sais, y a des gens frileux, pas comme certains. »

    Son ami n’eut pas le temps de répliquer qu’ils furent assaillit par deux chats. Pandore et Pandora se jetèrent sur le garçon installé près du lac. À aucun moment Pandore n’a songé à venir auprès de sa maitresse, qui ne souffrait pas de ce manque d’affection. Chez les spectateurs, il crut entendre deux exclamations à la vue des félins. Lolie arriva la seconde suivante avec dans ses mains le butin de toutes les filles –oui, enfin…-.

    « Alors, tu veux qu’on commence par quoi ? Le mascara ? Le fard à paupière ? Le crayon, peut-être ? » S’excita la française en ouvrant le coffret.

    « Je te fais confiance », déclara joyeusement Tobias.

    « Ah han, un serpentard qui fait confiance à un gryffondor, fais gaffe mon vieux ! Elle peut devenir une vraie peste »

    « Tu veux dire qu’elle l’est tout le temps », maugréa Harley.

    « Eh, non, c’est faux, et puis je ne te ferai jamais ça (télé)Tobie ! »

    Personne ne comprit le jeu de mot, n’étant pas spécialiste des dessins animés, seul Adrian rit. Les autres en conclurent qu’il s’agissait d’un truc moldu. Lolie se saisit alors du pinceau à maquillage et appliqua du rose pour les paupières du vert. Ruben et Harley regardèrent le contenu d’un œil méfiant comme si un calamar pouvait y surgir. La surface de l’eau fut déchirée par un tentacule qui voulut prendre l’air. Oups, ils feraient mieux de faire attention à ce qu’ils… pensent. ( ?)

    « A toi, l’honneur, Har », offrit Ruben.

    « Pourquoi les garçons ne deviennent gentleman que dans ce genre de situation ? » grinça la punk.

    Elle prit un crayon et alors qu’on croyait qu’elle allait se l’appliquer elle le tendit à son ami, qui fut bien contraint à le saisir et s’y l’appliquer. Mais il rata dès la fois où le bout de bois manqua de l’éborgner.

    « Aie ! Mais c’est une arme meurtrière! Comment vous faites, les filles ? »

    « Aucune idée, je ne l’ai jamais fait », Harley haussa les épaules en appliquant du rouge à lèvre.

    Son ami regarda ce qu’elle faisait et puis sans savoir pourquoi sa main bascula jusqu’à son coude qui exécuta une pression sur le visage ce qui fit déraper son maquillage…de beaucoup. La jeune fille s’est retrouvée avec une trace de cinq centimètres en dehors de ses lèvres, ce qui donnait l’impression que ces derniers se sont étrangement allongés sur le côté gauche seulement. Paniquant au sujet de ce qui a pu provoquer son geste incontrôlé, Ruben regarda tout autour de lui. Les chats. Ceux-ci se sont bien amusés à manier le bras de leur occupant de leur patte qui causa l’incident de la maîtresse d’un des félin, qui s’en amusa.

    « À quoi tu joues ? » détacha Harley chaque syllabe, menaçante.

    « Ce n’est pas moi, ce sont les chats qui… »

    Sans lui laisser le temps de terminer sa phrase, Harley prit son bâton de rose à lèvres et traça un trait quelconque sur le visage de son interlocuteur. Résultat, Ruben se ramassa ce qui ressemblait à une cicatrice sur la joue gauche. Il ne réagit pas tout de suite, mais les félins le sentirent et s’éloignèrent.

    « T’es jalouse parce que mon visage est beaucoup plus immaculé que la tienne que tu as cherché à la remplir ? T’inquiète, le tien va aussi être garni », promit-il.

    Cela dit, il prit un pinceau de fard à paupière et trempa de poudre violette avant de farder la joue droite de son amie. On dirait qu’elle avait un bleu à la joue droite. Voyant qu’il y avait une certaine tension de leur côté, Adrian et Julius les entourèrent. Mais ils furent arrivés au mauvais moment. Dubois marqua le front pâle de Smith d’un long trait vertical.

    « Eh ben », lâcha Julius.

    « Ça m’a l’air amusant, moi aussi je veux jouer ! »

    Ainsi deux nouveaux concurrents « maquilleurs » entrèrent en lice. Adrian força Ju –comme il appelait- à saisir d’un tube de rouge à lèvre en le menaçant que s’il refusait il le farderait de fond de teint. Une bataille sans pitié s'en suivit. Tandis que juste à côté, une séance de maquillage professionnel s’y déroulait. Le gros contraste que cela créait. Le groupe d’observateur le remarquaient bien, même s’il y avait deux occupés avec les chats qui se sont sauvés. Lysander et Lorcan câlinaient chacun un chat avec tout l’amour qu’il pouvait donner sous les roucoulements de certaine fille. Ce spectacle si tendre cessa avec les éclats de rires près du lac. Les quatre qui se sont engagés dans une guerre sans merci se sont quelque peu calmés et constataient les dégâts qu’ils ont causés de leurs mains sales. Ruben avait perdu le peu de peau « immaculé » qu’il se vantait plus tôt, Harley ressemblait à une femme battue, Adrian avait du rouge près de tous les orifices visibles comme s’il avait implosé d’une maladie quelconque et Julius, le pire, était devenu un fantôme tâché de point vert, qui coulaient, des pustules ? –Finalement, Adrian avait mis sa menace en exécution en fardant son ami-.

    Ils redoublèrent de rire en constatant que les deux calmes d’à côté ont aussi terminé leur œuvre –enfin Lolie surtout, Tobias s’est contenté de fermer les yeux et attendre-, Tobias était d’ailleurs transformé ! On avait usé d’une couleur discrète pour le fard à paupière, les cils s’en sont retrouvés plus longs grâce au mascara et une petite touche de baume à lèvres rose, et il avait ôté ses lunettes. Lolie, d’habitude si souriante, s’est scandalisée à la vue des produits utilisés à la moitié. Et manqua de faire une attaque en voyant leur tête. Tobias sourit juste.

    De leur côté, les spectateurs étaient silencieux.

    « Hum, techniquement l’épreuve est réussie, puisque Tobias s’est bien maquillé près du lac, Ruben et Harley compte pour des bonus », nota Emil.

    « Mouais, et puis je ne suis pas sûr qu’on peut appeler ça du maquillage, chez ces gosses », commenta Ionise en rangeant les parchemins inutiles autre part.

    « Ah, c’est gagné ! Yes, we did it ! »

    « Alfred ! » Crièrent en même temps les exaspérés.

    « Bon, d’accord, je me tais, mais il n’empêche qu’ils sont drôles, non ? »

    « On dirait côté maquillage et côté peinture », plaisanta Kenneth.

    « Je comprends maintenant l’expression pot de peinture ! » s’exclama John.

    Le groupe éclata de rire, même Elias et Stefan laissèrent échapper un rire. Mais il y’en avait qui manquait à l’appel. Les trois filles du quatuor ne semblaient pas aussi emballées par la blague.

    « Je croyais qu’elle n’arrivait pas à s’entendre avec les membres de sa maison »

    « Elle n’a jamais été aussi joyeuse avec nous. »

    Chloé et Claire semblaient assez contrariées. Disons qu’elles n’appréciaient pas ce qui venait de se passer sous leurs yeux.

    « J’aurai bien voulu participer aussi, moi. »

    Et voilà que Clara s’y mettait aussi. Etait-ce parce que…

    « Vous êtes jalouses ? »

    Pas de réponse. Les autres en conclurent une chose : « Qui ne dit mot, cons… »

    « Eh, Tobias, tu es canon comme ça ! Reste sans lunettes ! » S’écria la blonde.

    Jolie diversion, Clara ! Se dirent les deux autres. Tobias se tourna lentement.

    « Merci, c’est gentil, mais je ne vois pas grand-chose sans mes lunettes. Tu peux me les rendre, Lolie ? »

    « Bien sûr », mentit cette dernière en cachant les verres dans sa poche.

    « Ouais, tout le monde s’est fait beau aujourd’hui, n’est-ce pas Albus ? »

    Bien qu’il ait vu la manœuvre douteuse de sa camarade, Ruben préféra ignorer et se concentrer sur le brun. Avec le maquillage/peinture sur la figure, Albus aurait très bien pu rire de lui, mais il rougit fortement en comprenant le sous-entendu. Et Claire reprit son visage torturé de la fille désolée.

    « Ah oui, c’est vraiment une curieuse façon de se vêtir en cette saison », s’incrusta Lorcan en cajolant Pandora, le chat au même nom que sa grand-mère.

    Claire se tassa encore plus à sa place. Lysander le remarqua bien et donna un coup à sa moitié lui intimant de se taire tout en caressant Pandore.

    « Mais ce n’est pas grave, qu’importe comment tu t’habille, Bubus reste Bubus ! » consola (?) Lolie.

    « Ah, il m’avait manqué ce surnom », chuchota Wyatt au concerné.

    « Pas moi ! Et je ne demandais pas spécialement à… »

    « Ne t’inquiète pas, tu restes notre Bubus adoré même traves-… »

    « Arrête ! » S’enfuit le dit Bubus en courant vers le château les oreilles bouchés.

    « Eh, attends ! Tu as oublié ton balai ! » Poursuivit Wyatt.

    Rose prit la suite et le reste de la bande suivit en laissant les spectateurs hors du coup, car ils retournaient à la base secrète des filles –c’est à préciser- pour continuer le jeu. Chloé se leva et prit aussitôt la course, de même pour le deux autres, et bien que Claire était encore embarrassée elle suivit du mieux qu’elle put. Harley se leva aussi vite et saluèrent les garçons –sans se laver le visage.

    « Attends, c’est quoi le jeu ? » Demanda Ruben.

    « Qui ? Avec qui ? Quoi ? Où ? » Répondit la châtain en atteignant le château.

    « Si tu veux, on rejouera ensemble à l’occasion », proposa Tobias. « Bon, Lolie, tu me rends mes lunettes ? »

    « Euh, bah, tu sais je peux t’aider en te guidant. Ce serait du gâchis de porter ces (horribles) montures sur mon (beau) maquillage. »

    « J’ai tout entendu Lol… »

    « Hein, quoi ? J’ai entendu maquillage ! » Coupa Célia Davison en accourant.

    Mais tout le monde connaissait la maladresse de cette dernière alors ils ne furent pas étonné de la voir se vautrer sur de l’herbe. Cependant, ce qu’ils n’avaient pas prévu fut que sa chute soit une glissade qui entraina les trois garçons encore assis. Quatre élèves furent projetés dans le lac dans un splash sonore. Les six spectateurs encore présents retinrent leur souffle –même Nott et Goyle. La minute s’écoula, alors que la panique leur étreignait le cœur, trois têtes immergèrent en prenant une longue aspiration. Avant d’éclater de rire.

    « Ha ! C’est froid ! » Rit Ruben en se plaignant.

    Célia rit un peu en battant pieds et mains pour parvenir à la rive et sortir de cette eau glacée, par crainte aussi. Heureusement que Smith l’a aidé à se hisser à la surface, sinon elle risquait d’y passer. Par contre, il y a une personne qui tarde.

    « Putain, ça caille ! Je vais crever ! » Se révéla Adrian en sortant sa tête de l’eau.

    « Bah, sors alors! » répliqua Julius en riant lui aussi.

    « Au moins vous avez été lavé, je vous rappelle qu’Harley est partie le visage barbouillé », minauda Lolie en gloussant.

    Les six près du lac éclatèrent de rire en imaginant la punk en train de parcourir les couloirs à ce moment et les personnes qu’elle rencontrerait.

    « Alerte ! SOS femme battue ! »

    Les rires redoublèrent encore plus fort. Avant qu’un éternuement leur coupe. Mêmes les chats ont compris qu’il valait mieux rester dans les bras protecteurs de leur admirateur, qu’on a appelé Lysander & Lorcan Scamander, qu'un de leur maître. 

    Après avoir escaladé deux étages sur ces escaliers capricieux, Albus finit par s’arrêter au milieu du couloir. Penché en avant, il avait les mains sur les genoux et tenta de retrouver une respiration plus constante. Il entendit des pas s’approcher et vit du coin de l’œil, ses camarades apparaître au coin du couloir, tous plus ou moins épuisé comme lui d’avoir fait leur sport de la journée.

    « Bon, puisqu’on est dans le couloir, je propose qu’on continue ici », suggéra Emil en reprenant une respiration régulière.

    « Il nous manque des joueurs », remarqua Rose, surmenée.

    « Bah, ce n’est pas très grave… ils n’ont plus grand rôle… on peut continuer… » S’exprima Ionise, exténué.

    « Eh, ne m’enterrez pas vivante ! » Clama la voix d’Harley.

    Ils tournèrent tous pour voir la punk et sa peinture sur visage de plus près. Mais Claire poussa un cri. Son amie lui fit une sacrée peur. En effet, non seulement le maquillage-barbouillage était en soi pas très beau, si en plus elle transpirait à cause de la course, ça n’avait pas arrangé son apparence.

    « Quoi ? J’ai quelque chose sur le visage ? »

    On la regarda tous avec de gros yeux. Se rendait-elle compte de ce qu’elle disait ?

    « Ah non, ne répondez pas, je crois connaître la réponse », reprit-elle aussitôt « Bon ! Pas la peine de me regarder comme ça, continuons ! »

    Bien qu’ils aient encore du mal à la quitter du regard, ils furent bien obligés en entendant la voix d’Emil qui énonçait la suite.

    « Alfred et Mimi doivent dessiner dans l’eau. »

    « Insensible », lui murmura Claire en s’approchant.

    « Bah, je n’y peux rien si elle le demande, je ne vais non plus retarder le jeu. »

    « Et surtout que ça tombe pile poil », renchérit Ionise « Qui dit Mimi, dit toilette et qui dit WC, dit… »

    « Lavabo, et donc eau ! » S’exclama Alfred.

    « Bon, tu dois venir pour… te débarbouiller », recommanda Chloé.

    « Tu as de la chance, nous sommes justement tout près des toilettes du deuxième étage où se trouve habituellement Mimi -geignard- », rassura Rose.

    « Mais comment on fait dessiner sur l’eau ? » Demanda Clara, sincèrement perplexe, en se mettant en route.

    « Ah, moi, je sais ! C’est une technique venant de chine, il nous faut de l’encre et du fiel de bœuf ! Tu dois tremper ton pinceau d’abord dans l’encre puis déposer une goutte sur la surface de l’eau, ensuite faire la même manœuvre avec le fiel de bœuf. Il faut faire  plusieurs fois en n’oubliant surtout pas d’alterner, d’accord Alfred ? » Expliqua joyeusement Claire.

    « Hum…OK ! » répondit aussi jovialement son camarade.

    « C’est bien sympas tout ça, mais où pourrons-nous dégoter du fiel de bœuf ? Encore l’encre et un pinceau on pourrait les obtenir avec un accio, mais…ça ? »

    « Oh, je pense qu’il faut aller demander aux elfes de maisons, ils pourront nous aider ! » Répondit la chinoise, intelligiblement.

    « Quoi ? Mais faut redescendre et remonter deux, non, trois étages ! » Se scandalisa Clara en prenant soin de bien préciser le chemin à parcourir.

    « Ah, ne comptez pas sur moi pour bouger », déclina Harley.

    « Je suis trop éreintée pour cette trotte », répliqua aussitôt Chloé.

    « Moi, je m’occupe de l’encre », repartit Rose en esquivant.

    « Et du pinceau », ajouta Alice.

    Voyant que les filles n’allaient pas du tout se déplacer, et encore moins les garçons qui ne voulaient pas se manifester, Claire se résigna.

    « Ça va, je vais le faire, puisque de toute façon l’idée me revient et puis courir un peu plus un peu moins… »

    « Est-ce que tu es en train de nous faire culpabiliser ? » Hasarda Albus.

    « Quoi ? Non, absolument pas ! » Détala rapidement Claire en voyant sa victime.

    « Tu lui as fait peur, Albi chou », commenta Wyatt.

     « Quoi, mais qu’est-ce j’ai fait ? » S’étonna le brun en voyant la silhouette s’éloignait dans le sens opposé.

    Les autres le regardèrent de haut en bas, avant que certain esquisse un sourire.

    « Toi, rien, mais elle… »

    Comprenant l’insinuation, Albus fit mine de poursuivre son meilleur ami. Ils arrivèrent ainsi les premiers sur les lieux. Accédant à la pièce de sanitaire inutilisée, Harley se dirigea sans s’arrêter vers le lavabo pour se rincer le visage. Les autres restèrent un peu en retrait observant l’endroit dans tous les recoins. Albus prit son courage à deux mains et s’avança aussi vers la fontaine pour vérifier la présence d’une certaine gravure en forme de serpent.

    Mais avant d’avoir pu la trouver, il poussa un cri qui n’avait rien de viril.

    « Ça colle tellement bien avec ton apparence », taquina Wyatt, secouant la tête.

    Son ami lui renvoya un regard meurtrier en se couvrant la bouche, tentant d’effacer le son qui en est sorti. À cause de la silhouette translucide qui est apparu derrière les murs qui formaient la fontaine. Mimi flotta devant lui.

    « Toi, tu es le fils d’Harry », dit le fantôme féminin d’une voix mielleuse.

    « Toi, tu es en manque d’ami », répliqua Harley en se nettoyant le visage.

    « M’étonnerait même qu’elle en ait eu un jour », rétorqua Chloé.

    « Tiens, tu nous fais plus ton entrée fracassant avec ton « bouh » ? »

    Harley lui jeta un regard d’avertissement en se souvenant de ce qui s’est passé la dernière fois que la blonde ait raillé le spectre en même temps que celle-ci tourna brusquement la tête vers le reste des invités.

    « Oh, je ne vous avais pas vu. Que me vaut cet honneur ? »

    « Pas un bon vent », marmonna Wyatt. Il reçut un coup de coude de Rose.

    « Bonjour, Mimi, nous sommes ici pour passer un bon moment avec toi », débuta aimablement Alfred. « La vérité, c’est qu’on a besoin de ton aide. »

    « Le mien, vraiment ? Comment… ? » S’étonna Mimi, émue.

    Alors qu’il s’apprêtait probablement à déblatérer une bêtise incohérent, il fut sauvé in extremis par l’arrivé inopiné de Claire, avec un boite rond en verre dans la main. Rose en profita pour conjurer un encrier rempli ainsi qu’un pinceau.

    « Ça y’est, j’ai du fiel de bœuf ! Avec en prime quelqu’un en plus ! »

    Elle traina le bras de Tobias pour l’amener dans le sillage des autres. Il entra, suivie de Lolie qui s’écarta en sentant un pot d’encre fuser derrière. Tandis qu’on posait les matériaux sur le lavabo pour préparer l’expérience à venir, Emil s’approcha du groupe pour vérifier si l’épreuve va être réussi, Albus recula jusqu’à s'approcher de Tobias et de Lolie.

    « Ben, alors, tu as tardé », asticota Albus.

    « Et tu es venu sans te démaquillé », taquina Wyatt.

    « Ben, c’est mon œuvre, il n’avait pas intérêt », répliqua Lolie.

    « Tellement qu’elle a caché mes lunettes ! Ah, au fait, il faut que je vous raconte ! » S’excita-t-il « Une fois que tu t’es enfui en courant, il y a eu un accident et les autres gryffi barbouillé sont tombés dans le lac en plus d’une fille –je ne sais plus trop qui, tu sais la miss catastrophe- et évidemment, même une fois sortie de cet enfer glacé, ils pouvaient s’attendre à tomber malade. Alors gentils comme nous sommes, les avons accompagné à l’infirmerie et même si miss Londubat avait été contrarié de voir quatre élèves trempés jusqu’aux os, elle les soigna en leur faisant ingurgité une potion ! Et c’est là, le plus drôle ! Dès l’instant où ils l’ont bu, de la fumée se sont échappé de leur oreille ! Et c’était trop marrant parce qu’on avait l’impression de voir un train qui va débuter un périple en laissant échapper de la vapeur » Débita Tobie.

    Le petit groupe éclate de rire en s’imaginant la scène. Et surtout Lolie, qui se souvint que pour voir cette scène avec des yeux abîmés comme les siens, Tobias avait dû se rapprocher énormément de Célia, qui rougit en plus de la fumée qui sortait de ses oreilles. Là, on croirait affaire à un personnage de manga qui réagissait de la sorte quand il rougissait aussi fortement, sous l’embarra.

    « Comme le Poudlard Express, quoi », se marra Wyatt.

    « Ouais, voilà ! » approuva le serpentard « Mais, au fait, pourquoi tu sembles si éloigner ? » s’interrogea-t-il en regardant… le vide.

    « Ha, ha ! Ça, c’est surement parce que tu es dans la mauvaise direction ! »

    Albus le retourna face à lui en riant. Malgré son sourire, Tobias était contrarié.

    « Merci, bon, Lolie, ça t’a convaincu de me rendre mes lunettes ? »

    « Euh…je les cherche », mentit encore cette dernière.

    Elle saisit les dits lorgnettes et les rangea dans une boîte spéciale avant de la ranger dans sa poche de manteau, tout ça en silence et sous le regard atterré d’Alice, mais amusé des garçons.

    « Vous venez voir, ce qu’ils ont fait ? » Proposa la timide à la place de le dire.

    Ils s’avancèrent vers le troupeau qui s’est formé autour du lavabo avec Mimi suspendu au-dessus du groupe. Alfred a parfaitement bien rempli sa mission, il réussit à dessiner sur l’eau grâce au conseil prodigué par Claire qui regardait le résultat avec joie. Le bémol était l’autre contrainte : « Dessiner avec Mimi ».

    « Vas y Mimi, prends le pinceau et dessine avec Alfred », nargua Clara.

    L’ectoplasme fit ce qu’on lui demandait, malgré la raillerie et en effet, elle ne put pas l’accomplir. Alors que sa main tentait de saisir le bout de bois, celle-ci ne fit que traverser ce qui servait de main à l’inconsistance de la défunte.

    …Mais au moins, le pinceau avait touché la surface dessiné de l’eau, alors on pouvait être clément et valider le gage assez irréalisable en soi. Après tout, Alfred avait fait l’effort de faire quelque chose d’assez compliquer et surtout que Claire a dû suer du parcours effectué, quoique elle ne semble pas si fatiguée, comment fait-elle ? Bref !

    « En même temps, elle était ardue cette demande, dans l’eau, quoi », se carra Io.

    « Oui, bah, les arbitres, pourquoi ne pas l’avoir signalé ? » Défia Harley.

    « Ce n’était pas ça, le plus difficile dans cette épreuve, mais plutôt la victime choisie », contra John avec esprit.

    « Bah, on ne pouvait pas savoir la tournure que cela prendrait », discuta Chloé.

    « Et là, on répliquera le hasard !» parodia Kenneth, ce qui fit rire les filles.

    « Juste, je me demande sincèrement ce qu’un fantôme peut faire, après tout, il est déjà… » Commença Tobias.

    Le maquillé s’arrêta en entendant des reniflements, les autres se sont tournés vers le coin de la pièce tandis qu’il tournait sur lui-même. Mimi pleurait.

    « Oh non, Mimi, ne pleure pas, tu sais, tu peux très bien faire autre chose pour nous aider…comme… » Tenta Alfred de la consoler.

    « L’occasion se présente plus rapidement que prévu, la prochaine épreuve est : Harley et Peeves doivent chanter une chanson moldu devant la Grosse Dame »

    On se tourna tous vers la source de la voix, Emil, bien que Tobias hésite avec son cousin –mais il fit bien de ne rien dire-. Il tenait des bouts de parchemins.

    « Ah bah, toi, tu pioches déjà la suivante, hein ? » Fit Harley.

    « Alors qu’on s‘envoyait des arguments de notre côté », les décrivit John.

    « Et surtout, c’était au tour d’Ionise », se froissa Claire.

    « Io a bien eut un tour de plus que moi, je me rattrape, c’est mon droit, non ? »

    « Oui, mais du coup, après tu devras à nouveau arbitrer », nota Rose.

    « Et ? Il clôtura la partie comme il a débuté, il devrait être content ! »

    « Eh, je n’ai rien dit, moi », se défendit son cousin.

    « Bref, tout ça ne dit pas en quoi Mimi va nous être utile », rappela Alfred.

    « Eh ben, il est à fond sur elle, il s’est vraiment lié d’amitié ? » chuchota Chloé.

    Sa voisine, Claire, eut un rire. Clara répondit avant que les arbitres ne le fassent.

    « Ben oui, elle nous aidera à trouver Peeves, ce qui est une mission hautement important, pas vrai ? »

    Les autres acquiescèrent, jugeant cela tout à fait adapté. Mimi retrouva de l’aplomb en comprenant qu’il n’y avait qu’elle qui pouvait le faire. Elle se mit en route et les élèves la suivirent.

    « Heureusement que tu t’es lavée, t’imagines chanter avec le maquillage d’une femme battue ? » Fit Kenneth.

    Il eut des rires pendant leur course à la suite du fantôme. Harley grimaça.

    « Mais au fait, c’est quoi comme chanson moldu ? » Réalisa Wyatt.

    « Ah, j’ai une proposition ! » S’enquit aussitôt Clara en se mettant entre les deux juges et leur chuchoter une chose.

    Ionise eut un sourire amusé « Tu es sûr de ne pas vouloir échanger avec moi ? »

    « Je garde, de toute façon, même si c’est embarrassant, vous allez rester avec moi », trancha Emil.

    « Faudrait penser à noter les paroles, je ne suis pas sûr qu’elle connaisse. »

    « C’est fait ! » Déclara aussitôt la blonde en tenant le pinceau et un parchemin.

    Bien sûr qu’ils avaient récupéré leur affaire, ils n’allaient pas laisser le pot d’encre et de fiel de bœuf dans les toilettes des filles inutilisé du deuxième. Finalement ils s’arrêtèrent au septième, où se trouvait justement l’entrée de la salle commune des Gryffondor et donc le tableau de la grosse dame. Peeves était en train de balancer des bombabouse du haut des marches, heureusement qu’ils étaient jeunes et agiles pour éviter de s’en prendre.

    « Merci, Mimi, à une prochaine ! » Salua gaiement Alfred.

    Alors que de ce côté, c’était des adieu tout sympas, à côté se déroulait des salutations… tout aussi sympas mais d’une autre façon.

    « Eh, Peeves, mon ami ! Ça va bien ? » S’écria Clara.

    « Clara ! Ma petite Castagnette », répondit affectueusement l’esprit frappeur « Que deviens-tu ma grande ? »

    « Une véritable petite diablesse, si tu veux la vérité, d’ailleurs, j’ai une grande mission à te confier : Chante une chanson moldu à la Grosse Dame »

    « Oh ho, et pourquoi donc ? »

    « Ça ne t’a jamais intrigué ce qu’elle devient une fois qu’elle est face à une chanson qu’elle ne parviendra pas à chanter alors qu’elle se dit meilleure ? Tu n’as pas envie de voir comment elle va craquer ?»

    Un large sourire apparu sur le visage du fantôme farceur qui se frotta les mains.

    « Intéressant, en effet, quelle chanson ? »

    Clara lui tendit le parchemin où elle avait inscrit les paroles de la comptine avant de le récupérer pour Harley. Elle précisa par ailleurs qu’il aura un duo, la rouge. Ne trouvant pas cela entravant, Peeves flotta jusqu’au tableau désigné où Harley le rejoignit. Elle jeta un coup d’œil à son auditeur/spectateur avant de respirer un coup. En face, la grosse dame attendait le mot de passe. Mais voyant qu’il y avait des intrus, elle restait sur ses gardes, pensant qu’une de ses élèves se fait harceler, ce sera au contraire son cas. Harley ouvrit la bouche en même temps que l’esprit et ils entamèrent ensemble le chant.

    « Une souris verte, qui courait dans l’herbe, je l’attrape par sa queue, je la montre à ces messieurs, ces messieurs me disent… »

    Au début, en les entendant chanter –faux- elle voulut leur montrer de quoi elle était capable, mais plus les vers s’enchaînait moins elle comprenait.

    « …Escargot tout chaud ! »

    « C’est n’importe quoi, vous venez de déchirer mes tympans ! » se plaignit-elle.

    « Ce n’est pas grave, comme ça, vous ne casserez plus les nôtre », répliqua calmement et mielleusement Lolie.

    « Oh, toi, petite sotte, ne parles pas si tu ne connais rien au chant d’artiste ! Tu n’es bon qu’à te maquiller pour te faire jolie ! » Morigéna l’obèse.

    « En tout cas, ça marche puisque je le suis plus que vous », releva la fille.

    « Allez-vous en ! » Hurla le tableau, au bord de la crise de nerf.

    Ils ne se firent pas priés. Ils détalèrent comme des lapins en ricanant et s’arrêtèrent au bord des marches, jugeant qu’ils seront tranquilles –ayant laissé tomber Peeves qui resta embêter la peinture mouvante-, ils ne s’installèrent pas sur les marches –de peur que l’escalier ne se mette à bouger- mais au sol juste en face pour continuer le jeu. Emil piocha une dernière fois, il avait donc le choix avec une des deux bouts de parchemins dans chacun des paniers. Au final, il eut :

    « Kenneth et Arsène doivent faire la course dans le couloir »

    Si au début, ils prirent cette avant-dernière mission avec calme, des éclats de rires rompirent bientôt ce calme –avant la tempête.

    « Non, franchement à votre avis qui va gagner ? » Se marra d’avance Tobie.

    « Tu te poses encore la question, toi ? » Répondit Wyatt.

    « Je ne vois pas pourquoi, vous doutez », sermonna John « Arsène, bien sûr ! »

    « C’est ça, riez pendant que vous avez le temps, vous allez bientôt être atterrés », promit Kenneth, un brin vexé.

    « Oh là, la, il est furax, chut ! » Se bidonna Clara.

    Exaspéré, Kenneth Boot, Poufsouffle futé ou paresseux, leur tourna la tête.

    « Très mature, bon, sinon, il se trouve où ce cher concierge ? » Demanda Rose en se tournant vers son cousin, pour la carte.

    « Il est au quatrième, tour nord », indiqua Albus, sourire aux lèvres.

    Ils s’y dirigèrent d’un pas tranquille, pour citation de Tobias où il manqua un coup de coude : « Préserver les forces de monsieur. » Pendant ce temps Albus referma la carte des Maraudeurs en disant : « Méfait accompli ». L’encre du plan finit par disparaitre peu à peu et le parchemin se referma pour redevenir un vieux bout de parchemin. Arrivé à destination, le désir fut de plus en plus tentant, jusqu’à ce qu’ils craquent tous en riant. Surtout à la vue du surveillant. Emil expliqua que s’il arrivait à s’échapper de la traque de l’adulte, alors il aura réussi. Car il n’osait pas demander la participation de l’autre. Alors Kenneth complota un plan pour que d’un : Arsène doit le poursuivre et de deux : tenter de s’en défaire. Mais le résultat fut sans équivoque. Arsène Horgs gagna la course haute la main, sans qu’il sache de quoi cela consistait, il devait juste attraper ce garnement qui courait comme un dératé sur le sol qu’il a pris soin de nettoyer.

    Ce fut harassé qu’il revint vers le groupe qui s’apprêtait à énoncer la dernière épreuve. Ionise déplia les quatre parchemins, les plaça et les lu :

    « John et Kenneth doivent prendre une photo du groupe dans la salle commune »

    « Oh, Kenneth passe trois fois, aussi, tiens, tu vois que tu n’étais pas le seul à être désigné plusieurs fois ! » Rassura Alfred.

    Ravi, Albus sourit de ne pas être le seul « chanceux », mais déchanta vite.

    « Non, c’est juste que quelqu’un s’est cru intelligent de se désigner lui-même victime », dit énigmatiquement Ionise.

    On se tourna alors tous vers la personne mentionné. Essoufflé, Kenneth faisait bien peine à voir, il ne valait mieux pas le taquiner ou se moquer tout de suite.

    « Bon, en tout cas, je suis bien content d’enfin passer et que la mission en soi n’est pas bien compliqué. D’ailleurs, elle tombe même parfaitement bien. J’ai justement ramené un appareil photo des vacances ! » Réagit John.

    « Eh oui, ça te fera de bon souvenir de cette année. Le jeu d’enfer qu’on a pu faire avec les révolutionnaires en 2019 : Qui ? Avec Qui ? Quoi ? Où ? » Extrapola Tobias à grand renfort de gestes de mains. Les filles comprenant qu’on les désignait, haussèrent les sourcils.

    « Les révolutionnaires ? » dirent-elles d’une même voix.

    « C’est le cas, non ? Vous avez bien changé le personnel de Poudlard en ayant même fait des recherches pour un remplaçant » John sourit en comprenant l’allusion à son père.

    « Et vous venez d’introduire un nouveau sort de jeu qui est vraiment divertissant ! » Complimenta Wyatt.

    « Arrête, tu vas nous faire rougir » Et à la surprise de certains, on vit effectivement de petite rougeur apparaitre sur les visages des quatre filles.

    « Bon, ce n’est pas tout, mais il faudra penser à la faire cette dernière objectif avant la fin », attira Kenneth, repris contenance.

    « Oh, ça sonne comme un adieu », commenta John.

    « Pour aujourd’hui, car on le refera, bien sûr », promit Tobias.

    Des sourires fleurirent sur les visages juvéniles.

    Pour s’introduire dans la salle commune des blaireaux, ces derniers ont insisté à ce que leur moyen d’accès ne soit pas vu par les autres membres ne faisant pas parti de la maison. Pas que ce soit un manque de confiance –si, un peu, mais bon- mais plutôt qu’ils voulaient préserver ce côté mystérieux. Kenneth, Clara et John guidèrent leurs amis et compagnons de jeu dans leur antre chaleureux.

    Pendant que les curieux faisaient un peu le tour de la salle commune avec des yeux intrigués, John remonta dans sa chambre pour amener l’appareil. Il s’avérait que c’était un polaroid moldu, ce qui était très étrange aux yeux de Claire, qui n’arrivait pas à croire que les images ne bougeraient pas une fois la photo prise. John allait de toute façon la prouver. Kenneth les demanda de s’installer au centre de la salle en faisant deux rangs –étant treize avec Lolie, oui, elle est venue parce qu’elle gardait toujours la paire de lunette de Tobias en otage-. Albus demanda à être derrière, honteux de sa tenue, Claire se porta volontaire pour se placer devant lui –afin que cela donne un effet avec sa tête et ses vêtements séparés-. Wyatt, solidaire, se plaça du côté droit de son ami, Rose du côté gauche. A droite de Wyatt se trouvait Tobias -qui ne savaient pas très bien où regarder-, Lolie s’installa juste à côté pour lui indiquer l’objectif. Encore à côté se trouvait Alice et Alfred. Du coup, au premier rang se trouvait –citant à partir de Claire- Clara, Harley, Chloé, Ionise et Emil.

    Prêt, John leur prévint que le petit oiseau allait sortir. Jusqu’à ce qu’on lui indique, Claire cru réellement qu’un volatil allait sortir, mais il n’en fut rien. Elle regarda longuement la photo qui en sorti directement de l’appareil, trop ébahie et fascinée. Et comme on lui avait expliqué, leur représentation photographique ne bougèrent pas. On dut la convaincre de la lâcher du regard.

    Ensuite pour bien clore le jeu, Lolie se proposa de prendre encore un cliché du groupe qui a participé au jeu –n’étant qu’une spectatrice-. Alice se décala alors pour se placer à côté de Tobias, le soutenant si besoin, et John et Kenneth se placèrent juste à côté, derrière les cousins Stewart.

    Et cheese ! Encore un cliché qui sortit de l’appareil sous l’œil ébahi de Claire.

    Sur une note de fin, certains retournèrent dans la « base secrète » plus si secrète des filles, pour soit se changer –hem, on parle ici notamment de deux duo- soit pour récupérer des choses ou juste fermer la salle.

    Ce fut une journée bien chargé, qui au début s’avérait être ennuyante. Finalement, ces deuxièmes années savaient maintenant où se diriger quand l’ennui leur prendrait à nouveau.

    N’est-ce pas les Révolutionnaires ?

     

    Clara

    Wyatt

    Harley

    Tobias

    Alice

    John

    Scorpius

    Albus

    Ruben

    Peeves

    Kenneth

    Arsène

    Concours de vol

    Chanter moldu

    Faire une farce

    Travestir

    Lire un chapitre

    Se maquiller

    Sur le terrain

    Derrière la porte

    Devant de la grosse dame

    Dans un coin

    Devant les autres

    Dans les airs

    Alfred

    Claire

    Albus

    Chloé

    Rose

    Kenneth

    Alice

    Emil

    Tobias

    Mimi

    Albus

    Kenneth

    S’embrasser sur la joue

    Faire la course

    Dessiner

    Echanger de vêtement

    Scène de ménage

    Prendre une photo

    Dans le placard

    Dans l’eau

    Dans le couloir

    Près du lac

    Sous la table

    Dans la salle commune