• Point de vue : Chloe 

     Le complot

    Novembre

                On débute notre plan trois semaines plus tard.

    Ce fut avec l’arrivé d’Olive en ce matin de novembre que j’ai pu mettre en forme ce qui était pour nous qu’un projet. J’avais reçu une lettre de mon père –journaliste de son état, je rappelle- qui m’assura d’une chose. Ce fut avec ça que tout un programme se conçu. Bien, plus qu’à mettre tout ceci en exécution.

    Mais avant d’aller confirmer l’ouverture de notre dessein aux filles, j’allais devoir aller vérifier quelque chose avec Hopkins.

    Je le trouve devant la salle de métamorphose, me faisant faire un détour, étant donné que j’ai cours dans les cachots. Il discute –ou monologuait- avec Kenneth Boot. Sans faire attention de leur sujet de conversation, je me plante devant lui.

    « Hopkins, j’aimerai te parler », je l’adresse de but en blanc.

    Il me regarde, surpris, sans trop savoir quoi faire. Et je précise.

    « En privée, s’il te plaît »

    Il jette un regard perdu à Boot, qui lui rend un curieux avant de se retourner vers moi. Il acquiesce et me suit dans un coin, pas trop éloigné de la salle de classe.

     

    Bon, ça y’est, une chose de réglé ! Maintenant, il ne me reste plus qu’à tout expliquer aux filles. Je me dirige au cachot, toute légère, tandis que de son côté, j’imagine qu’Hopkins est assez confus par ce que je viens de lui dire. J’espère qu’il va bien faire tout ce que je lui ai demandé. Je hais perdre du temps et surtout quand il se passe quelque chose dont je n’ai pas prévu.

    Le mercredi à 11 heures, après trois heures intenses d’Histoire. Claire a de nouveau repris les fonctions de Binns, et résume de façon détaillé le cours qu’on vient de suivre, sans suivre –si on est honnête-. Je ne leur ai pas encore parlé de ce que j’ai prévu, parce que pour l’instant, j’avoue avoir d’autre priorité.

    Je jette un regard à l’assemblé qui l’écoute attentivement, donnant un grand changement par rapport aux heures précédentes. Et depuis le premier cours, où elle a voulu jouer la sainte qui descend du ciel, le nombre de ses auditeurs a quelque peu augmenté. Il y avait bien sur les même que les principaux –bien que je doute sérieusement du besoin de la présence d’Heartfilia ici-, d’autre se sont ajouté. Il y avait d’abord l’autre quatuor en dehors de nous quatre, qui se compose de trois serdaigles et un serpentard, de trois garçons et une fille. Je parle bien sûr de la bande de trio de bronze qui compose Potter junior et sa clique de meilleurs amis, Devon, Weasley et Finnigan. Évidemment la couleur dominant devient le bleu, puisque pratiquement toute leur maison est présente. Puis, il y a aussi eu Boot et Hopkins qui y ont fait un passage éclair, semblant avoir à peu près compris les enjeux. De mon côté, je préfère rester à étudier seule dans mon coin. Réussissant à mieux assimiler les informations en étant seule avec une voix en fond. Et aujourd’hui j’en profite aussi pour méditer sur le match de Quidditch qui va se dérouler dans trois jours, ce samedi.

    Ce sera mon premier match, les Serpentard joueront contre les Gryffondor. Je jouerai face à James Potter. Et je n’ai pas l’intention de me laisser faire, qu’importe qu’il soit beau ou pas. En fait, si, il y a quand même un problème. J’espère que je n’aurais aucun mal à me concentrer.

    Il est 10heures 30 quand le début du match est annoncé, alors que les gradins se remplissent de spectateurs, les joueurs des deux équipes se préparent dans les vestiaires à leur utilisation. Étant la seule joueuse –depuis de bonne dizaine de génération, sans vouloirs me vanter-, le capitaine Urquhart s’adresse à moi avant de débuter un discours d’encouragement.

    « Rivers, si je t’ai choisi lors de la sélection, c’est bien parce que j’ai jugé que tu avais un bon niveau pour ton poste, bien qu’il faut aussi admettre que les autres n’avaient pas du tout un niveau acceptable, alors ne nous déçois pas et montre-nous, à tous les personnes présents, de quoi tu es capable, d’accord ? »

    J’acquiesce gravement et il se tourne vers les poursuiveurs.

    « De votre côté, je veux que vous rétamiez ces gryffy. Même discours pour toi Elton ! Je ne veux voir aucun souaffle traverser nos buts, clair ? »

    Les quatre garçons désignés hochent la tête. Malefoy avait l’expression particulièrement grave, comme si ce match lui importait plus que la prunelle de ses yeux, doit-il prouver quelque chose au cours de cette partie ? Timothée Urquhart se tourne vers son congénère et brandit la batte.

    « Et nous, on va les bombarder ! Bien, on y va ! »

    C’était le signal de départ. On se dirige vers l’entrée du stade.

    Alors qu’on enfourche notre balai pour atteindre le centre du stade, ce dernier éclate en acclamation. Eh ben, je dois avouer que ça donne tout autre chose que de se faire applaudir lors de notre répartition ou de gagner à la coupe des quatre maisons. Là, c’est vraiment… waouh !

    « Les capitaines, serrez-vous la main », demanda l’arbitre.

    Urquhart lança un regard de défie à Elvis Lawrence, qui lui rendit bien, oubliant de peu leur échange de poigne. Madame Bibine souffla dans son sifflet et les deux attrapeurs, c’est-à-dire James Potter et moi, s’élevons en premier dans les airs, tandis que les autres nous suivent un peu après. Et dès que la balle est lancée, le combat s’engage.

    « Et c’est Malefoy des Serpentard qui se saisit du souaffle en premier ! Il fonce tout de suite vers les buts adverses ! » Commente Lucy Weasley.

    « Mais ah ! Que voyons-nous ? Ne serait-ce pas Fred Weasley et Luca Dixon qui arrivent ensemble pour le lui reprendre ? Et c’est ce qui se passe ! But ! Gryffondor ouvre le score ! » Enchaîne Molly Weasley, surexcitée.

    Je me désintéresse de ce qui se passe sur le terrain et me concentre sur les alentours à la recherche de ce petit point doré que représente le vif d’or. Pendant mon inspection, je vois les filles qui sont vêtu de différent habit vert, allant de l’écharpe de notre maison –où sont-elles allées le dégoté ?- au cape de notre couleur caractéristique, pour prouver leur encouragement en ma faveur. Cependant ce qui me fait sourire ce n’est pas le fait qu’Harley Dubois soit venu neutre -car elle ne pouvait se permettre de telle liberté avec l’équipe de sa maison qui joue en face- avec seulement un drapeau rouge et vert –ce qui prêtait à confusion- mais plutôt les multiplette qu’a ramené Claire et qui visionnait le moindre fait et action des joueurs. Ironie puisqu’elle a franchement une peur bleue de ce sport qui met en avant le jeu d’altitude –étant bon sorcier-. Je me souviens qu’elle ne s’en était pas séparé un moment lors des sélections de chaque équipe –où j’ai pu être témoin, parce que les deux derniers c’était un peu difficile à affirmer-, serait-elle en train de mettre en profit ?

    « Dommage ! Malefoy perd encore une fois le souaffle à cause du cognard envoyé par notre jeune batteuse Elise Cavacanti ! »

    « Cette fille a une forte affinité avec le cognard qu’elle mène au bout de sa batte ! Elle empêche tous les autres joueurs que son équipe de bien mener leur tactique en leur envoyant cognard sur cognard ! » Molly louangeait les rouges.

    «  Fred récupère le souaffle et se dirige vers les buts adverses ! Mais oh ! Les batteurs de l’autre équipe ne se laissent pas non plus faire ! Ils contrattaquent en envoyant aussi un cognard tout près de notre poursuiveur ! » Réagit Lucy.

    « Mais heureusement –ou malheureusement pour d’autre-, nos batteurs sont aussi actifs ! Ils renvoient le gêneur d’un coup ! Cependant dans l’altercation, notre poursuiveur roux a perdu son butin ! » Dramatisa l’autre.

    Mon regard tombe à nouveau sur le terrain plus bas, cette fois-ci Malefoy agit avec ses deux autres coéquipiers après avoir récupéré le souaffle en plein vol, ils font la technique du faucon plutôt bien, d’ailleurs. Urquhart protège le trio tout autour. Mais à côté, j’entends un ricanement. James Potter semble beaucoup s’amuser sur ce qui s’y passe. Le score est de 60-10 en faveur des rouges.

    Je monte encore plus haut avec mon nimbus 2300 en parcourant l’assistance du regard. Le vent de novembre souffle en me mordant la peau. Mes cheveux se rebellent et voltigent un peu partout derrière moi, mais j’aime cette sensation. J’ai l’impression d’être libre et le fait que je sois sur un balai me le confirme. Sur le côté j’entends un petit vrombissement. Je me tourne pour apercevoir un point doré. Le vif d’or. Sans perdre de temps, je fonce dans sa direction. Mais je ne suis pas la seule à avoir ce réflexe. James Potter l’avait aussi bien senti que moi, à croire qu’il a vraiment un don pour le trouver cet artefact.

    « Oh ho, mais que voyons-nous plus haut ? Ne serait-ce pas le vif d’or ? »

    « Et il a été déjà aperçue par les deux attrapeurs qui lui vole après en se livrant un combat acharné ! » S’excitait Molly en s’emparant du micro de sa sœur.

    « Sur le terrain se déroule un tout autre combat ! Serpentard viennent de marquer un nouveau point ! Nous en sommes de 90 à 70 en faveur des verts ! Ces derniers ont bien rattrapé leur point de retard ! » S’exclame la voix de Lucy.

    « Dans les alentours du terrain, nos deux joueurs favoris sont toujours à la poursuite de leur butin désiré ! Lequel va-t-il s’en emparer ? La toute jeune Rivers des fiers Serpentard ou le fabuleux James des méritants Gryffondor ? »

    La voix des commentatrices se fait de moins en moins distinguée à mes oreilles, à présent trop concentrée sur ma traque. Je suis sur les ailes de cette petite boule si libre. Pour l’instant, car il ne le serait bientôt plus en ayant deux prédateurs aguerris –sans vouloir se vanter- à ses trousses, alors il fait bien d’en profiter au maximum. James et moi volons à la même vitesse bien que nos balais soient différent, lui ayant l’étoile foudroyant –l’héritier de l’éclair de feu, d’ailleurs ça m’étonne qui ne l’ait pas reçu en succession-. Je sens nos coudes se frôler par moment, certaines fois, nos mains s’effleuraient. Oui, je sais que ce n’est pas vraiment le moment de penser à ça, mais là, dans cette course-poursuite collé à lui, je n’ai pas vraiment d’autre alternatif. Ah si, la vif d’or, devant, sous mes yeux, à quelque mètre ou centimètre –je n’arrive plus à juger. La clameur du stade plus bas me le rappelle, et enclenche à nouveau ma détermination. D’une main, je me serre fortement à mon balai et de l’autre, je tends encore un peu plus mon bras pour atteindre au but. Plus bas, il y a de l’ambiance. Les spectateurs sont aussi excités que les joueurs et les voix des jumelles ne m’atteignent plus.

    Je ne suis plus qu’à quelque centimètre.

    Mais James Potter aussi. Et un peu plus, aussi. Mon balai fait un drôle de mouvement qui m’éloigne du but et je vois le vif se faire attraper par un autre que moi. Quand son poing, plus grand que le mien, se renferme sur ce vif si convoité, je me rends compte à quel point je suis encore loin de son niveau. Et que ma main, plus petite et plus menue, prendrait encore du temps pour réussir à accéder le même rang que Potter.

    « Le match s’achève avec la capture du vif d’or par James Potter ! »

    « Cependant, l’équipe ayant obtenue plus de point est bien Serpentard ! Applaudissons-les bien fort pour leur formidable prestation ! » Les gradins éclate en effet en ovation, sous la surprise de l’équipe triomphante.

    Mais ce n’était pas le moment de me sentir si triste, on doit saluer dignement la fin de cette première rencontre, qui ne m’a en rien déçu, pas même le résultat. Tous les joueurs atterrissent pratiquement au même moment et se regroupent tous au centre du stade toujours aussi ambiancé. Et tandis que les spectateurs commençaient à affluer vers le château, nous, joueurs, nous dirigeons aux vestiaires. Avant, James Potter vient me parler.

    « C’est un bon match, Rivers. »

    Il me tend la main que je serre avec enthousiasme. J’ai perdu, mais au moins, j’ai gagné la sympathie du garçon que je souhaitais côtoyer. Un bien pour un mal. Et puis, j’ai pu vérifier ma théorie. Quelle grande main, il avait !

    Avant qu’on ne se sépare, parce que les garçons doivent se changer, Urquhart nous retient rapidement pour un discours apologique.

    « Avant tout, je veux vous dire une chose : Vous avez bien joué ! J’ai bien apprécié ta prestation Rivers, dommage qu’au dernier moment le cognard t’a empêché de prendre le butin, mais au moins, vous avez bien rattrapé les points, les gars. Bon travail aussi, Elton, je suis bien fier de vous avoir choisi, et vous félicite pour vos efforts ! Maintenant rompez ! »

    En sortant du stade, je vois les filles m’attendre à la sortie. Elles discutent tranquillement entre elles et je m’y dirige d’un pas léger. Toutefois avant de les atteindre, deux grandes silhouettes me barrent le chemin. Ce sont deux élèves plus âgés, dont un blond qui appartient à la maison rivale et un brun de la maison jaune –qui est même venu avec ses couleurs bien qu’elle ne jouait pas aujourd’hui-. Le premier que je reconnais avoir déjà remarqué dès le premier jour de la rentrée, c’était lui qui avait ouvert la porte de notre compartiment pour dévisager Kylian Entwhistle -car ce dernier avait une grande ressemblance avec son camarade de classe, Albus Potter-, Je crois qu’il s’appelle Mark quelque chose et qu’il a trois ans de plus que nous. Un de plus que James, donc.

    « Ne crois pas avoir gagné. Cette année, on va aussi remporter la coupe et vous allez pleurer, surtout toi petite. »

    Il part aussitôt avoir dit ça. Et ça s’appelle un brave. Le mec n’a même pas eu le courage de me le dire à haute voix et en plus il prend aussitôt la fuite après m’avoir proférer ce début de menace. Tu ne pourrais pas assumer et te rendre digne d’être de ta maison, non ? Alors que je pousse un soupir, exaspéré par le comportement puéril et borné des rouges, on passe à côté de moi –encore-.

    « Tu as bien joué, Rivers. » Elise Cavacanti m’adresse un hochement de tête.

    Je l’observe me devancer sans rien dire, un peu surprise. Il fallait avouer que je ne l’ai encore jamais vu adressé à quelqu’un sauf si c’est l’autre qui débutait la conversation. Puis en prenant en compte de ce qu’elle vient de me dire, je comprends mieux. Le cognard de la dernière seconde, c’était son œuvre et c’est ce qui m’a empêché de gagner. Alors que tous les autres étaient concentrés sur le terrain plus bas pour connaître les agissements de leur balle, Elise avait eu le temps et pris la peine de m’envoyer le cognard pour éviter notre victoire. Eh ben, chapeau, quelle bravoure et bon jugement elle a.

    C’est donc avec l’esprit plus serein que je rejoins finalement les filles. Et surtout en ayant des idées plus joyeuses à leur annoncer. Puisque nous avons tous les éléments nécessaires, il ne reste plus qu'à mettre le plan en acte.

    Mission : Changer le déroulement de la matière la plus ennuyante de Poudlard

    Pour se faire : 1) faire partir le fantôme Binns

                            2) trouver un professeur plus apte en remplacement

    Etant donné que j’ai déjà préparé le terrain de la deuxième condition, il suffit aux filles de faire la première. Et pour cela, je compte sur Claire pour faire naître une idée merveilleuse puisque c’était la sienne.

    Pour les jours à venir, on a informé à ceux qui suivaient les cours de rattrapage en histoire qu’il n’y en aurait plus et qu’ils comprendront pourquoi le mercredi. J’ai souvent vu les filles ensemble en train de débattre sur le sujet à aborder avec le vieux fantôme pour une conversation qui mènera jusqu’à son départ. Mais comme je ne veux pas être trop lié avec ça, j’ai gardé mes distances pour les trois jours qui restaient avant le moment fatidique.

    Le mercredi matin, pour la première heure de cours, il y a un silence quasi-religieux dans la salle d’histoire, comme si tout le monde savait ce qui allait se passer. Même ceux qui ne doivent être au courant de rien. Mais c’était plutôt difficile, vu qu’on n’agit pas du tout comme d’habitude. Premièrement, nous ne nous sommes pas installés côte à côté ce qui rend perplexe plus d’un –je les soupçonne qu’ils nous soupçonnent qu’on est encore en froid comme l’année précédente-, ensuite nous sommes restées aussi calme que l’atmosphère puisse l’être avant la tempête et puis ceux qui avaient suivi un peu notre but se doutent bien qu’une chose importante allait se produire.

    Et en effet, cette chose arrive. Comme ça, sans prévenir, dans la personne de Claire. Tout d’un coup, elle lève la main alors que le professeur annonçait qu’on allait reprendre le cours précédent qu’on avait laissé –si encore quelqu’un avait suivi-. Binns se tourne vers elle, assise au premier rang à droite, à côté d’Alfred, et la prie de s’exprimer.

     « Professeur, pardonnez mon importunité, mais je ne peux plus me taire. J’aimerai vous parler de votre façon d’étudier. »

    Et alors toute l’attention se porte sur elle.

    C’est comme un signal, Clara au deuxième rang assise à côté de Tobias regarde plus Binns que notre amie, Harley au dernier rang à côté de la porte observe la scène un peu à l’écart, et j’en fais de même au cinquième rang près de la fenêtre.

    « Vous qui êtes professeur d’Histoire, vous nous dites que vous ne vous occupez uniquement des faits de l’histoire, si je ne me trompe pas, alors pouvez-vous nous dire ce qu’il en est exactement des relations sorciers et gobelins ? »

    « Mademoiselle, si vous avez bien suivi mes cours, vous aurez compris qu’aujourd’hui et ce depuis de longue année, il n’est pas possible aux sorciers et aux gobelins d’avoir une quelconque relation si ce n’est de gageur et créancier. Je vous rappelle qu’ils nous ont tout de même causé de sacré ennui au cours des derniers siècles avec deux révoltes particulièrement sanglante. Et surtout qu’ils n’ont pas pris parti lors de la seconde Grande Guerre contre Voldemort. »

    Imperceptiblement, je vois Albus Potter se tendre à la mention de la dernière anecdote. Il n’a probablement jamais pu digérer que son père ait joué un rôle central. Claire reste silencieuse un moment, analysant ce qu’elle vient d’entendre. Et alors qu’on croit que l’affaire est close, elle reprend de plus belle.

    « En ce cas-là, pouvez-vous m’instruire leur statut dans le monde sorcier ? »

    « Pour nous autres sorciers, ils sont considérés comme des êtres inférieurs ou de subordonnés qui ne s’occupent qu'à l’or qu’ils forgent. Par exemple les gobelins par chez nous sont des banquiers, ils ne peuvent qu’avoir le rôle de négociateur et sont donc mal vu par nous autres, il est même dit que l’ancien ministre Fudge projetait de retirer ce contrôle aux gobelins. »

    « Pourquoi donc ? Il me semble pourtant que les gobelins sont avant tout des êtres –peut-être inférieurs comme vous le dites- doté d’une grande intelligence, puisque ce sont les créateurs et forgerons de l’argent sorciers. Et puis s’ils sont financiers dans notre communauté et que ce n’est non pas, nous, les sorciers qui endossons ce rôle, c’est bien parce qu’ils bien plus intelligents que nous, non ? »

    « Certes, néanmoins, les faits sont qu’avant que leur intelligence ne soit vu, ce sont leur aptitude de penser que les sorciers jugent avant tout », rétorqua le professeur, las. Eh bien, ne serait-ce pas un résultat concluant ?

    « Ah, parlons-en de leur façons de penser. Vous avez dit plus tôt que ces êtres ont mené des guerres sanglantes au cours des derniers siècles, mais tout ça pour quel raison ? C’est au sujet de leur liberté, si ma mémoire est bonne. Or, une revendication n’est demandée uniquement si les demandeurs sont disposés de pensées intelligentes, la preuve en est que les gobelins le sont bien, non ? »

    « Là n’est pas la question mademoiselle. Dois-je vous rappeler qu’ils n’ont pas de loi ni de magie valable pour être désigné en tant qu’être intelligent ? »

    Claire pousse un soupir en secouant la tête de droite à gauche, exaspéré par la réponse répétitif du mort. Les autres l’a regardent avec de gros yeux, ébahi par le culot qu’elle fait preuve, sauf nous trois qui savons à peu près ce qui va s’ensuivre et de Jeskar, à côté de la pertinente qui semble figé depuis le début. Je crois que même Zabini a haussé les sourcils.

    « Vous ne semblez pas comprendre, professeur. S’il leur faut juste une loi et une magie égale aux nôtre pour être appelé et vu comme un être doté d’intelligence alors les elfes de maison le seront tous, et j’ajoute que nous en avons près d’une bonne centaine qui sont payés depuis la réforme et révolte d’un en particulier fin du 20ème siècle, ce qui prouve qu’ils sont eux aussi bien plus intelligents qu’on veut bien le croire. Par ailleurs, les gobelins sont non seulement doté d’intelligence, mais en plus d’un jugement hors norme puisqu’ils prêtent de l’argent tout comme ils le forgent en plus des ouvrages en métaux. Ils ont pour ainsi dire un large contrôle sur l’économie magique étant donné leur métier. » 

    « Je pense que nous nous éloignons du sujet. »

    « Je pense qu’au contraire », riposte la chinoise aussitôt « nous en sommes bien au cœur d’un débat qu’aucun sorcier n’a encore jamais soulevé. Pourquoi vous êtes-vous tous convaincus que les gobelins ou tous autres êtres en dehors des humains ne peuvent être aussi intelligents, si ce n’est plus que nous ? Après tout, ce sont les faits. D’ailleurs pour note de fin, ils ont la banque la mieux gardée. »

    Le fait –ha ha-, qu’elle insiste sur les « faits » sous-entend bien des choses. Elle entend par là que contrairement à ce qu’il voulait nous faire croire -et qu’il persiste par ailleurs-, ce fantôme ne traite pas seulement de fait, vrai il y a un temps, mais juste des histoires qui maintenant apparaissent comme de la propagande. Certes, les gobelins sont des créatures et sont vus comme inférieurs, mis au même niveau que les elfes, mais c’est une grande erreur, après tout, ils sont beaucoup plus intelligent et doué que nous, la preuve s’y trouve avec toutes les argenteries que nous voyons. Aussi, les elfes de maisons sont alors aussi forts qu’eux, toutefois ces derniers ont bien trop peur de s’émanciper.

    « J’ai ici, la preuve des faits de la discussion qui a lieu. »

    On se tourne tous vers la source de la voix, qui appartient à une blonde. Clara aborde un sourire mystérieux en balança un journal sur sa double table. Tobias la regarde aussi sceptique que le reste de la classe et ne sait plus comment réagir en voyant la masse de papier sous ses yeux. Il finit par le saisir et le parcourir rapidement du regard. À la fin, son expression est encore plus surprise.

    « Eh bien, qu’y est-il inscrit dessus, monsieur ? » demanda impatiemment Binns.

    « Sauf votre respect, professeur, sur l’article que je viens de lire y est retracé tout ce que les gobelins ont traversé. Et bien que cela traite effectivement de tous ce que vous nous avez enseignés en cours (qu’il n’a pas vraiment écouté), ici est détaillé le cours de leur vie qui me semble hautement préjudiciable. Est-ce vrai que ce sont les sorciers qui ont débuté les hostilités vis-à-vis de la population gobelin en prétendant que des créatures comme eux ne sont bons qu’à servir les hommes ? » Lisait-il un passage avec incrédulité.

    Binns ne répondit pas tout de suite. Le silence qui s’ensuit est si douteux à tel point que dans la classe s’élève à présent un début de tintamarre qui s’offusque de cette vérité. Falsifié. Forcément, cela vient de Clara. Le journal qu’elle a dégoté appartient bien à une vrai édition en publication, il y avait aussi bien des articles concernant notre sujet, seulement il y a certain information qu’elle a elle-même pris soin d’inventé et d’ajouter. Mais le tout est si finement mené qu’on ait l’impression de bien avoir affaire à un vrai article qui traite ce sujet grave. C’est le digne œuvre d’un traquenard.

    « Et à l’intérieur sont des faits vrais. Pas des mythes ou légendes, c’est l’histoire avec un grand H avec des faits réelles. »

    Toujours pas de réponse. Weasley en est mortifiée, et dire qu’elle ait pu suivre des cours d’histoire fausse avec tant de sérieux alors que la réalité est bien plus cruelle. Claire jette un regard à Clara qui acquiesce de la tête, leur mission à elle deux est finie. Au tour d’Harley.

    « Le rôle d’un professeur d’histoire est bien de parler de fait réelle, n’est-ce pas professeur ? Si tel est le cas, pourquoi n’avons-nous pas étudié la vérité mais plutôt un détournement qui avantagerait une partie mais pas une autre ? À quoi bon parler d’Histoire de la Magie, si le prof en lui-même ne veut rien avoir affaire avec les faits qui sont présents sous les yeux ? »

    « Surtout que la légende de la Chambre des Secrets n’en est pas une, comme vous le prétendez, mais bien un fait réel », je remarque innocemment.

    « Peut-on encore parler de professeur dans ce cas-là, Cuthbert Binns ? Vous ne pensez pas que vous n’avez plus rien à faire dans ce rôle-là ? Monsieur ? »

    C’est le mot de trop. Binns, pas professeur, ni monsieur puisqu’il n’est pas vivant et passe enfin à trépas. Il embrasse la salle au-dessus de nos têtes pour ne pas voir nos visages avant de lâcher ces mots. Les derniers. Enfin, si on peut ça les derniers mots d’un mort…

    « Ah, alors c’était donc ça la réalité. »

    Il disparait alors dans un coup de vent comme s’il venait de fuir devant nous. A l’instant son fantôme était là, mais maintenant plus rien. Il n’est pas passé par un mur, non. Il n’a pas non plus délogé la salle, mais du château. Il a définitivement trépassé. Cuthbert Binns n’est plus. Ni corps, ni esprit.

    Plus rien. Nous sommes seuls dans cette salle de classe qui nous parait plus mortel que la mort d’un prof.

    Nous nous sommes débarrassés de celui-ci. Nous, quatre deuxièmes années, quatre amies de différente maison. Uni par un but commun.