• 5.

    - Tu as vraiment la même tête que Rei. 

    Ran nota l'absence de suffixe et trouva étrange qu'un camarade d'école soit plus familier avec son frère que ses parents ne l'étaient.

    - Nous sommes jumeaux, après tout ! 

    Elle s'empêcha de faire un signe de la victoire pour paraître mignonne, pressentant que ce genre d'environnement ne prêtait pas à ce genre de comportement. 

    Il envoya un léger sourire à sa sœur avant de partir se servir. Les deux autres eurent un court instant d'hésitation avant de le suivre sans un mot, mais Ran avait eu la sensation d'être passée sous microscope durant ce laps de temps. Le seul qui restait était aussi celui qui l'a abordé, c'était le plus grand du quatuor et possédait une mèche verte dans sa tignasse noir et long les coupes emo. Sûrement un signe pour le reconnaître parmi tous ces bruns, bien qu'il avait déjà sa taille pour le différencier.

    Sous le silence du groupe, il amena une chaise et se plaça en bout de table, s'installant de sorte à pouvoir voir Ran de face. Miwa se décala discrètement, intimidée par la présence à ses côtés.

    - Je suis Fujishima Shinji, mais tu peux m'appeler Shin-chan.

    - Shin...chan ?

    Le sourire en retour ne permettait pas d'autre interprétation.

    - Eh bien, tu peux m'appeler Ran...chan.

    Elle n'ajouta pas qu'elle préférait s'appeler ainsi plutôt que par un nom dont elle n'était pas habituée.

    - Tu ne vas pas te servir, Shin-chan ?

    - Je n'ai pas très faim. Autant profiter pour faire connaissance.

    - Pourquoi pas. Bon, alors, je suis de Kyoto. Mes passions sont le sport et le piano, j'aime bien cuisinier parce que j'aime bien manger. Mais rarement du sucré, car on me dit que ce n'est pas bon pour ma santé. Et je ne suis pas très douée académiquement.

    Voilà, les gens étaient prévenus, elle risquait de ne plus se trouver en classe B en fin de trimestre.

    - Intéressant. Je suis de Saitama, je suis fils unique, j'aime bien étudier, notamment la psychologie humaine. Je suppose que je suis physiquement doté, toutefois, je n'ai absolument aucune capacité musical n'arrivant pas à différencier une note de l'autre.

    - La musique n'est certainement pas donnée à tout le monde. Mais tu sais au moins que les musiciens ont une psychologie particulière.

    - Comme tout artiste, j'imagine.

    - Sûrement, je ne suis qu'une amatrice.

    - Pourtant, tu as participé à un concours de musique.

    Elle avait oublié cet événement, tiens.

    - Pour dire la vérité, je n'étais intéressée que par le prix du gagnant. Mais je n'ai eu que le prix d'honneur.

    Est-ce que cela voulait dire qu'elle n'était pas si douée au final ? Après, c'était aussi parce qu'elle s'était déchaînée sur les touches de piano comme le stress a dû lui faire perdre partiellement l'ouïe qu'elle ne le recouvrit que quand on lui remit son prix.

    - Le gagnant du concours est de notre école, tu sais.

    Quelle surprise.

    - Je ne savais pas.

    Surtout que cela signifiait que quelqu'un supposant vivre à Kanto ait participé un concours de talent au Kansai, vu que c'était à Osaka.

    - C'était un des gars qui était trop timide pour te saluer. Kishimoto Yuki.

    Ran hocha la tête comme si elle savait de qui on parlait. Shin élargit son sourire et désigna le concerné de sa main. Ran tourna la tête pour voir le concerné.

    - Celui qui porte les cheveux longs.

    Il avait aussi l'air plus fin et petit, ainsi assis avec les deux autres. Ses cheveux noirs était attachés en catogan et son aura était aussi plus sombre, érigeant facilement un mur pour se couper des autres. Le dernier membre de la classe S ou du Conseil des élèves était élancé et Ran pensait avoir vu quelque centimètres de plus que Rei. Il avait les cheveux coupés courts et des traits symétriques, attirant facilement le regard.

    - Et qui est le dernier membre du conseil des élèves ?

    Shin l'examina un moment avant de répondre, observant sa réaction.

    - Kujo Ryu. Il est un peu le visuel du groupe et son talent d'orateur n'est pas dit à la légère.

    La seule chose que Ran pensa au terme visuel fut les groupes de kpop et elle assimila aussitôt les quatre dans une image de boys band. Puis, se rappelant d'une intrigue de manga, elle se dit que le nom du groupe serait F4.

    - Vous êtes tous exceptionnels, alors.

    - Exceptionnellement riches, certainement. Car ne nous fourvoyons pas, nous avons ces titres spéciaux grâce à l'argent de nos parents. Nous ne sommes que l'image et la preuve de leur réussite et aussi une assurance que le système de Sakura Gakuen fonctionne.

    Ran ne savait pas quoi répondre à cette confession.

    Elle jeta un coup d'œil aux filles qui étaient plongées dans leur repas et se rappela qu'ils n'étaient pas seuls. Shin en fit de même, mais ne montra pas sa surprise ou alors ne les avait-il jamais oublié et observait aussi leur réaction du coin de l'œil.

    - Je suis sûre que tu es quelqu'un de phénoménal par toi-même, Shin-chan. La preuve, tu m'as remarqué pour moi.

    Il eut un court instant de surprise avant qu'il n'éclate d'un rire jovial, surprenant les filles et autres élèves à proximité.

    - Tu as raison, Ran-chan. Je suis ravi d'avoir fait ta connaissance, entendons nous bien.

    - Avec plaisir !

     

    Ran synchronisa ses pas à ceux de Miwa, rendant leur cadence assez rapide. Miyu et Kiyo ne les avaient pas suivi, prenant de leur temps, et Ran espérait qu'elles n'ont pas été repoussées par sa manifestation subite d'arrogance. Elle n'était pas particulièrement narcissique mais elle pensait vraiment qu'elle avait une personnalité singulière qu'on pourrait mettre sur le compte de son côté musical. Après tout, les musiciens, comme les artistes en général, étaient connus pour leur excentricité.

    - Ran-san. Si tu veux, je peux t'aider pour les cours.

    - Miwa-chan, c'est super gentil ! Mais même mon professeur particulier pense que je suis un cas perdu, alors ne te dérange pas pour moi, d'accord ?

    - Mais, c'est mon rôle de délégué d'aider mes camarades.

    - Je me doute et je suis sûre que tu fais aussi beaucoup d'autre chose, peut-être même que tu fais du tutorat, mais tu perdrais ton temps et ton énergie avec moi. Et je connais une technique infaillible pour survivre les contrôles, du par cœur !

    - Le mieux serait vraiment de comprendre.

    - Je te poserais des questions, alors ! Allons, ne fais pas cette tête et allons donc en cours de japonais !

    - Sciences sociales.

    C'était pareille pour Ran.

    Les jours suivantes se déroulèrent ainsi. Elle suivait les cours en emboîtant le pas de Miwa, avec occasionnellement la présence de Miyu et Kiyo, et elle prenait le repas en compagnie de Shin car les filles étaient bien trop inconfortables pour discuter en sa présence. Yamasaki Kouhei avait complètement disparu de son quotidien après sa mission première, dans le même style que Rei, et Ran se demanda si Rei n'était venu la chercher uniquement à la demande de leur mère comme l'avait fait sous-entendre son père.

    Leur concernant, Ran avait toujours la chance de rentrer en ayant sa mère pour l'accueillir et elles passaient alors un peu de temps pour discuter avant que sa mère l'aide avec ses devoirs, puis qu'elle continue son apprentissage supplémentaire du français avec Josh. Son père faisait au moins l'effort de la saluer lorsqu'ils se croisaient.

     

    Et puis, le premier samedi du mois arriva et elle dut rester plus longtemps pour rattraper ses retards en allemand.

    C'était une cause perdue, mais elle supposait qu'elle devait au moins connaître l'alphabet et quelque syllabe à retenir.

    Elle en pleurait presque quand elle fut enfin libérée par la professeure en charge, qui ne s'était pas retenue pour pleurer. Elle lui dit de quitter directement l'académie car il n'y avait plus personne à cette heure-ci et accouru vers les sanitaires les plus proches pour se refaire une beauté. Ran ne la plaignait pas, elle-même n'aurait pas supporté de devoir répéter plusieurs fois la même chose, mais elle n'y pouvait rien. Cela n'entrait pas.

    Elle se demanda si Rei était aussi déjà parti comme la professeure lui avait assuré et si elle devait lui envoyer un message pour connaître sa localisation et celle de Josh où si elle devait rentrer seule quand elle manqua de rentrer dans le torse d'un homme qui se trouvait encore dans l'enceinte de l'établissement. Elle s'arrêta juste avant qu'ils ne se touchent, pas certaine que l'autre apprécie sa proximité.

    Elle se félicita de son réflexe quand elle le reconnut pour être des F4. Non, enfin, conseil des élèves ou classe spéciale. Qu'elle a dorénavant nommé F4.

    Bien qu'elle n'était pas sûre si c'était Yuki ou Ryu. Qui était le prodige en musique, déjà ? Le visuel ou le ténébreux ? Yuki ou Ryu ?

    L'autre, en tout cas, la reconnu.

    - Tiens, qu'est-ce que tu fais encore ici ?

    - Je rattrape mes heures en allemand. Et j'attends Rei-kun.

    À force d'entendre ses parents l'appeler ainsi, elle s'y était mise aussi.

    - Rei ? Je crois qu'il doit être déjà parti.

    Ah. Bah, va falloir qu'elle rentre à pieds. Si encore elle connaissait la route. Elle aurait pu utiliser le GPS si elle se souvenait de l'adresse du manoir des Tsukihana aussi. Elle était sur le point d'appeler Haru pour lui demander du secours et à manger quand le membre du F4 reprit la parole.

    - Je peux te ramener chez toi, si tu veux ?

    - Oh, je ne veux pas déranger.

    Surtout qu'elle ne savait toujours pas son nom. Et Haru lui a assez bassiné comment ne pas suivre d'inconnu, quand bien même ils sont du même lycée. Académie.

    - Absolument pas. On pourrait même prendre le déjeuner en même temps si ça ne te dérange pas.

    Ran savait qu'elle ne devait pas céder à la tentation de la gourmandise, mais il était l'heure du repas de midi, pourquoi se priverait-elle si une connaissance de son frère l'invitait ?

    Aussi, elle ne fut que partiellement confuse quand elle dut s'accrocher à sa hanche alors qu'ils chevauchaient la moto du gars. Elle fit à peine attention à l'établissement devant lequel ils se stationnèrent et rendit le casque passager pour épousseter la robe de son uniforme.

    - Vous avez donc 16 ans.

    Il la regarda brièvement avant de ranger les deux casques dans le coffre de sa moto.

    - Tout à fait, je les ai eu en avril.

    - On a pratiquement un an d'écart !

    - Très certainement ! Dans le groupe, Rei est considéré comme le bébé, son anniversaire arrivant une semaine avant le mien !

    Et vu qu'elle partageait la même date, le 31 mars, le jeune homme devant elle devait fêter vers le 7, où après vu qu'il ne donnait pas de date. Il ne comptait d'ailleurs pas le faire comme son sourire n'était pas si sincère et il la guida promptement dans l'enceinte de l'établissement où ils allaient se restaurer.

    Le personnel le connaissait déjà et les dirigea à une table déjà prête. Le serveur eut même la superbe initiative de l'aider à s'attabler en poussant son siège avant de leur déposer les menus avec une telle aisance que Ran resta bouche bée à tant de professionnalisme. Avant qu'il ne les laisse pour faire leur choix tranquillement, il sortit un petit coffret, l'ouvrit et le posa en bout de table, puis disparu. Voyant la confusion visible sur le visage de Ran, son partenaire se pencha en avant pour donner une explication discrète.

    - C'est pour garder tous appareils électroniques hors de portée. Ce restaurant se targue d'être un espace de dégustation et échange en présentiel avant tout, tout ce qui est affaire passe après le repas.

    - C'est une bonne chose que je ne suis pas assez familière avec le mien pour y être si attachée.

    Elle était sur le point de le déposer dans la boîte précieuse qu'il le saisit, fit quelque manipulation avant de le déposer pour elle. Il fit le même manège avec le sien et ferma finalement le couvercle dans un clic. Quand il se mit à feuilleter le menu, Ran comprit que c'était le signal pour qu'elle en fasse de même.

    Son exploration aurait pu être courte en ne comprenant pas le nom sophistiqué des plats, mais elle s'attarda sur leurs prix exorbitants. Elle était sûre qu'elle pourrait aussi cuisiner ce genre de plat si on leur donnait des noms plus simples à retenir.

    - Excusez-moi... Je pense que je vais juste prendre ce que vous allez prendre.

    Comme ça, elle connaîtra ses goûts et pourrait dire s'ils étaient différentes des siennes qui venait d'un milieu différent. Les repas de l'académie étaient aussi très raffinés mais il n'y avait pas les noms étudiés qui allaient avec.

    Sans le remarquer, leur commande a été lancé et Ran comprit qu'ils étaient maintenant dans l'instant un peu gênante de la patience ou les connaissances ne font que se regarder dans le blanc des yeux, mais où les proches profiteraient pour s'échanger dans une ambiance chaleureuse. Ils étaient bien évidemment du premier cas.

    - Tu ne sais pas qui je suis, si ?

    - Mais si, vous faites partie des F4.

    Elle garda le visage de marbre même si le sien se détendait de surprise.

    - Qu'est-ce que cela signifie ?

    Ran dut racler sa mémoire pour se rappeler de la signification.

    - Ça vient d'un manga. C'est pour désigner un groupe d'élite qui sont supérieurs aux autres, intellectuellement et physiquement. Et j'ai remarqué que les membres du conseil des élèves correspondent parfaitement à ces critères.

    Peut-être pas supérieurs en taille, excluant Shinji, mais ils étaient tous bien plus attirants que les autres lycéens.

    - C'est flatteur et j'imagine que c'est plus court que Conseil des élèves ou classe S. Mais quelle est la signification exacte ?

    - Le F est pour Flower. Ça fait aussi une allitération avec le Four. Et même pour le Five, vu que le conseil peut être composé de cinq membres aussi.

    Haru aurait pu en être, si sa nouvelle famille était aisée. Et s'il était inscrit à Sakura Gakuen aussi, bien entendu.

    - Je vois. Et je m'appelle ?

    - Je n'ai pas osé demander une telle question, ne voulant pas être intrusive.

    Mensonge. Et elle n'a jamais été crédible en mensonge. Le sourire froid qu'elle reçu le disait aussi.

    - Et tu suis quelqu'un dont tu ne connais pas le prénom ?

    - Mais vous êtes l'ami de Rei, non ?

    - Ami est un grand mot.

    - Bon, bah, oui, vous pourrez certainement profiter de ce repas pour me faire disparaître.

    - Ce serait beaucoup de travail, non ?

    - Donc, vous n'avez pas de mauvaise intention ?

    - C'est vite dit, ça.

    Ran se tut, autant parce qu'elle ne trouvait plus de réplique que parce que les plats arrivaient. Elle examina rapidement le contenu, une espèce de viande coupée finement avec une sauce caramélisée et quelque plante pour décorer, mais attendit que son ravisseur se serve en premier avant de le faire.

    - Après, ce n'est pas comme si vous avez fait empoisonner mon plat, n'est-ce pas ?

    - Tu n'as aucune preuve.

    Surtout que les portables ont été enfermé dans le coffret, bien qu'elle ne savait non plus user de la fonction appareil photo.

    - Merci pour le repas.

    - Tu considères donc que c'est ton dernier ?

    En tout cas, le dernier qu'elle aura avec lui s'il continuait. Elle aurait dû envoyer un message d'au secours à Haru. Elle avala une bouchée, savourant le succulent saveur et se demandant si elle pourrait réellement le refaire elle-même avant de répondre honnêtement.

    - Je veux dire, je ne suis pas très douée pour ce qui est de planifier, et je doute que je peux vraiment m'échapper dans un endroit inconnu entouré de gens, je suis par conséquent entièrement à votre merci et vos collaborateurs si vous en avez, alors autant profiter avant que le vent tourne.

    - Tu es amusante.

    Maintenant, elle était son bouffon. Elle décida de continuer de manger en silence.

    - À part ton physique, tu es complètement différente de Rei.

    - Ce doit être à cause de la différence d'éducation et d'environnement en grandissant.

    - Cela y joue certainement mais il y a aussi le fait que Rei est quelqu'un qui fait tout son possible pour réussir. Il est quelqu'un de très acharné.

    - Vous êtes proches donc ?

    - On a été dans la même classe pendant trois ans. Et demi si on compte le conseil des élèves de cette année.

    - Donc, vous l'observez beaucoup ?

    - C'est une personnalité qu'il ne cachait pas.

    Pourquoi est-ce qu'il ne répondait jamais directement ? Que dissimulait-il ? Et que lui voulait-il, surtout ?

    - Et qu'est-ce que j'ai avoir là-dedans ?

    À ça, il se contenta de sourire mystérieusement et Ran désirait plus que tout connaître son nom à ce moment pour l'insulter intérieurement. En ce moment, elle ne faisait que gronder mentalement et elle se sentait ridicule.

    - Ran, te voilà !

    Voilà quelque chose de familier ! Elle se tourna pour voir Rei accourir dans son uniforme à travers le somptueux restaurant sans paraître déplacé. Elle et l'autre étaient aussi en uniforme mais ils étaient venus avec plus de naturel que Rei qui avait l'air paniqué.

    - Tiens donc, ainsi, tu t'es inquiété.

    Rei jeta un regard furibond à son camarade du conseil F4.

    - Kujo Ryu ! Je peux savoir à quoi tu joues ? M'envoyer un message anonyme menaçant. Quel genre de blague il s'agit ?

    - Quel type de menace ? Je croyais que vous l'aviez informé m'emmener déjeuner, Kujo-kun !

    Celui-ci lui envoya un regard amusé de voir qu'elle profitait de l'exclamation de son frère pour enfin avoir son identité. Ran ne s'en trouva absolument pas coupable.

    - J'ai envoyé une photo de toi que j'ai pris pendant que tu étais perdue dans tes pensées avec le message 'je détiens ta sœur' juste au moment où je scellais nos portables dans le coffre. C'est pourquoi tu n'arrivais pas à nous localiser. Mais bravo pour nous avoir tout de même trouvé.

    Loin de se délecter du compliment, Rei continuait de fusiller Kujo Ryu du regard.

    - Allons, ne sois pas si tendu, je ne comptais pas la blesser. Nous avons seulement pris un repas consistant dans un fameux restaurant.

    À ça, le serveur arriva et déverrouilla le coffre pour leur laisser récupérer leur bien. Ran le fit mais remarqua que son portable était éteint.

    - On a même eu un tête-à-tête des plus libérateurs. Je voulais simplement confirmer que tu tenais bien à ta sœur en testant aussi ta capacité de déduction.

    - Bien sûr que je m'inquiète pour elle, je suis le seul qui l'ai retrouvé !

    Que ce soit la première fois ou cette fois-ci.

    - Oh, mais tu n'en parlais même pas. Pas un mot lors de la première réunion du conseil après la confirmation de son transfert et tu ne lui adresses non plus la parole quand vous vous croisez à l'école.

    Ran comprenait la description de Shin maintenant. Kujo Ryu était en effet un orateur de génie qui séduisait son audience par sa parole et son physique majestueux.

    - Ceci ne te concerne pas.

    - Cela importe beaucoup ta sœur qui est trop polie pour te le demander.

    Surprise d'être si transparente, Ran rougit et tenta de se faire petite quand Rei se tourna vers elle pour confirmation.

    - Tu te doutes bien que c'est une histoire que l'on va régler entre nous, sans intervention externe.

    Son interlocuteur leva ses mains en reddition, l'air de dire qu'il avait fait sa part de travail. Ran prit ce signal pour se lever et repartir avec son frère.

    - Bien que je n'ai que moyennement apprécié d'avoir été manipulé, je dois admettre que le repas était vraiment excellent et que le chef mérite ses compliments. Bien sûr, Kujo-kun a droit à des remerciements pour m'avoir transporté et invité avec lui, donc, merci.

    - Pas de quoi, on peut se le refaire une prochaine fois si tu veux. Et je suppose que tu peux oublier tant de politesse entre nous après ça.

    - Merci de ta proposition, je prends note...Ryu-kun !

    Il les salua de la main et seule Ran lui répondit alors que Rei se dirigeait déjà vers la sortie, toujours d'humeur sombre.

    Quand ils pénétrèrent dans la voiture occidentale des Tsukihana, Ran put voir Josh être ouvertement soulagé de la revoir.

    - Ravi de voir que vous allez bien, mademoiselle. Vous nous avez fait une sacrée peur en disparaissant et ne répondant pas à votre téléphone.

    - Je m'excuse sincèrement ! Kujo Ryu, le camarade de Rei-kun, a voulu tester mon frère et a éteint mon portable pour qu'on ne puisse pas être pisté si j'ai bien compris, d'ailleurs j'arrive pas à le rallumer-

    Elle fut brièvement coupée par Rei qui alluma ledit portable d'un simple toucher sur le côté.

    - Oh, merci. Et puis, il a rangé les portables dans un coffret verrouillé en prétextant que c'est la politique du restaurant d'interdire les appareils électroniques une fois autour du repas.

    - Ce n'est pas un prétexte, c'était la vérité. C'est ce qui m'a guidé à vous chercher ici. Tu as disparu dans l'enceinte de l'académie et il n'y avait pas grand monde sauf le conseil des élèves et quelque professeurs. Or, personne ne t'a vu sortir par la porte principale, la moto de Kujo Ryu n'était plus là et il était l'heure du déjeuner. Il faisait aussi parti des rares personnes qui possèdent mes coordonnées et le fait que je ne pouvais pas tracer le numéro inconnu car il était éteint étaient des indices pour me diriger dans ce restaurant, qui est son favori.

    Bien que les deux garçons parlaient de manière froid et pas positives de l'un et l'autre, Ran remarquait qu'ils se connaissaient tout de même très bien.

    - Ce n'est pas un ami, alors ?

    - Je le supporte à peine.

    Rei avait surtout l'air de ne pas supporter grand monde.

    - Je m'excuse, monsieur. Si j'avais aussi fait attention lorsque monsieur Kujo avait quitté l'académie, j'aurai remarqué qu'il était accompagné, ce qui n'arrivait jamais.

    - Ce n'est pas de ta faute, Josh. Personne n'aurait pu pensé qu'il était si espiègle.

    - Si ça peut consoler, il ne m'a vraiment rien fait.

    - Il n'avait pas intérêt.

    Ran se tut en sentant qu'il n'était vraiment pas disposé à continuer à discuter. Peut-être que les seuls personnes qu'il parvenait à échanger cordialement étaient les résidents du manoir Tsukihana et visiblement, Ran n'en faisait pas partie, à ses yeux.

    - Il n'a pas l'air comme ça, mais il sait avoir ce qu'il veut et ce, quand il veut. C'est quelqu'un qui...pour être poli, est très souvent avec la gent féminine.

    Oh, alors, Rei était vraiment attaché à elle. Car, c'était un progrès qu'ils se parlent autant. Ils le devaient à Kujo Ryu comme celui-ci l'avait fait remarquer et Ran commençait à croire qu'il l'ait vraiment fait pour elle.

    - Bien que je dois admettre que c'était la première fois qu'il déjeunait avec une fille. Et qu'il propose même de recommencer.

    - Oh, wow, est-ce qu'il serait tombé sous mon charme ?

    Voilà qu'il reprenait de la distance en ne la répondant plus. Ran était sérieuse, toutefois. Ryu était allé jusqu'à la laisser derrière lui sur sa moto qu'il conduisait toujours sans accompagnement selon les termes de Josh, l'inviter à manger et même proposer une prochaine fois chose autant rare d'après Rei et tout ça, dans le but de l'aider voir que son frère se souciait d'elle. Il avait tout l'air d'être intéressée par elle, il l'avait même complimenté !

    En fait, n'était-ce pas un rencard juste là ?

     

    6.

    Haru n'était pas d'accord.

    Ses parents non plus d'ailleurs, après qu'elle leur ait conté où est-ce qu'elle avait disparu à midi au lieu de se restaurer dans le restaurant que son père y allait souvent pour conclure ses contrats. Ce n'était pas comme si c'était un secret, mais la mère des jumeaux avait prévu une petite surprise à la fin de cette première semaine pour un déjeuner familial.

    Pour le coup, la famille dut décaler leur programme de peu et le restaurant fut reporté pour le lendemain midi car le père avait un autre contrat à conclure.

    - Quel mauvaise blague alors qu'on vient de se retrouver, commenta Kanako après que Rei ait dit sa partie dont Ran ignorait tout.

    - Kujo, son père n'est-il pas Kujo Issei à la tête du groupe Kujo ? Continua Tsukihana Renji. Un homme vénal, celui-là.

    Personne de la tablée de ne lui répondit pensant tous à la même chose. Finalement, Ran fut celle qui ouvrit la bouche en première.

    - N'êtes-vous pas pareils ?

    Elle reçut autant de regard admirative que désapprobateur.

    - Il trompe aussi quotidiennement sa femme juste parce qu'il le peut.

    C'était certainement l'argument pour les différencier. Ran jeta tout de même un regard à sa mère pour confirmer qu'il a toujours été un mari fidèle. La réponse était positive.

    - Ça ne veut pas dire que Ryu-kun va devenir pareil. Vénal et infidèle, je veux dire.

    - En tout cas, le dernier point risque pas avec son refus de s'engager.

    Rei ne ratait pas une occasion de casser du sucre dans le dos de son camarade.

    - Peut-être pas, mais l'éducation, ou l'absence en l'occurrence, des parents influe grandement sur le comportement d'un enfant. S'il peut penser à ce genre de plan malicieux, il en a dû témoigner pas mal étant plus jeune.

    - C'est peut-être juste ce qu'il voit à la télévision, commenta la mère.

    Les deux s'échangèrent un regard avant de détourner, comme pressentant le début d'une dispute souvent eu. Ran le nota dans un coin de sa tête mais tourna rapidement son attention vers Rei, songeant que la description d'éducation plus tôt de son père correspondait aussi à son frère.

    Leurs parents étaient sûrement plus présents que les Kujo mais leur éducation quelque peu distant ont forgé le caractère taciturne de son frère, le rendant aussi unique.

    Car il y avait des plaintes dessus comme il existait des plaintes sur Ryu.

    En cours de multimédia, par exemple. Professeur Ogata avait ouvertement critiqué l'attitude de Rei qu'il qualifiait de hautain, arrogant et condescendant envers les honnêtes travailleurs juste parce qu'il venait d'une famille qui avait les moyens. Et qu'il était des plus heureux d'enseigner à Ran qui était plus humble et enthousiaste d'écouter ses leçons, même si ça prenait des heures.

    Pour le coup, c'était comme avec le portable. Ni les Tsukimori, ni Haru n'avaient jugé utile de lui apprendre la maitrise d'un ordinateur.

    Même si c'était attendu, il était tout de même inquiétant de voir que Ran ramait dans 6 matières sur 9. Elle n'était pas bon en calcul, faisant des maths un point faible, et les sciences qui en composaient devenait le second. Elle se débrouillait en matière verbal, donc le japonais était un point sûr et elle usait du par cœur avec les sciences sociales et l'anglais, mais comme elle n'avait jamais connu les trois nouvelles langues, elle était lente en allemand, mandarin et français. Sans parler de multimédia comme déclaré précédemment.

     

    Enfin, les cours n'étaient pas les seules soucis que Ran avait à se faire, car elle avait maintenant les élèves qui étaient difficiles avec elle.

    Après seulement une semaine à l'académie.

    Dans la classe même, personne ne lui adressait jamais la parole sauf Miwa qui faisait toujours de son mieux pour l'aider à étudier entre les cours et pour la diriger car elle n'avait pas encore retenu les salles de classe. Miyu et Kiyo pointaient leur nez de temps en temps et Ran pouvait aussi remarquer Yamazaki parfois parmi ses nombreux camarades aux cheveux bruns.

    Pourtant, ce lundi au déjeuner, des filles vinrent la voir et les entourèrent elle et Miwa, comme Shin n'avait pas l'air d'apparaître. Ce dont elles devaient être au courant et ont profité. Il n'y avait pas que des filles de leur classe B, mais aussi des filles plus âgées.

    - Tsukihana-san, commença une fille de leur classe.

    Ran hésita à répondre. Le nom sonnait encore bizarre à ses oreilles.

    - Reste silencieuse si tu veux, mais sache seulement que tu n'es pas spéciale, poursuivit une plus âgée au col à froufrou qui détonait avec son regard courroucé.

    Ce n'était pas ce que Haru lui disait. Et Haru disait toujours la vérité, même quand il était subjectif.

    - Tu es peut-être montée sur la moto de Ryu-san et mangé en tête à tête avec lui, cela ne signifie rien quant à ton statue. Tu n'es privilégiée que parce que tu es la sœur de Tsukihana-kun !

    Ran lança un regard incrédule à Miwa qui lui rendit. Aucune des deux ne savaient comment ces filles étaient au courant, et Miwa ne connaissait même pas les dernières nouvelles.

    - Regarde nous quand on te parle ! Sois respectueuse envers tes aînées ! Tonna une des plus âgées.

    Ran tourna alors un regard affligé sur la partie du groupe la plus bruyante, car elle n'avait pas les yeux partout contrairement à ce que ces filles croyaient.

    - Je serais respectueuse que pour celles qui me respectent ! Tu n'es personne pour moi à partir du moment que tu m'agresses.

    Haru avait toujours dit ça et bien que Ran ne l'avait jamais fait elle-même, elle se sentait fière de voir l'air encore plus indigné de ses ennemis. Miwa voyait que ce n'était aucunement une bonne chose, cependant.

    - Le toupet ! Tu te crois tout permise parce que tu es une Tsukihana mais tu n'es rien sans intellect, ce qui te manque crucialement ! Et tu saurais que tu ne vaux pas plus aux yeux de Ryu-san.

    - Qu'est-ce que vous en savez ? Vous êtes des fans délusionnées ou quoi ?

    Ran savait qu'elle n'était pas intellectuellement dotée mais ce n'était pas une raison pour l'abaisser à une moins que rien. Haru lui disait toujours qu'elle valait dans bien d'autre domaines, en commençant par l'endurance.

    - Quelle naïve ! Non, nous appartenons à Ryu-san comme il nous appartient à nous toutes ! Et tu te contentes de pareil ou on te lynche.

    - Vous êtes des ex, donc. Eh bien, vous saurez que ce mot n'a qu'une signification, que c'est du passé !

    - Ran-san, je ne pense pas que ce soit une bonne idée de-...

    Miwa n'eut pas fini que l'une des ex réagit comme attendu. Une première année, d'après le col chinois, aux cheveux blanchis saisit le théière et déversa le contenu sur Ran, faisant reculer les autres filles qui ne voulaient se faire éclabousser. Haletant d'être trempée d'un liquide encore chaud mais pas brûlant, Ran s'essuya au moins les yeux et récupéra le mouchoir que Miwa lui tendait en paniquant.

    - Eh ! On ne joue pas avec de la nourriture !

    - Petite sotte ! Tu vas voir ce que j'en fais de la nourriture à une vaurienne comme toi !

    Cette fois-ci, on saisit son assiette à moitié vide pour la renverser sur sa tête. Sa tête étant assez petite, l'assiette glissa et tomba sur le sol dans un silence glacial pendant que la sauce dégoulinait de ses long cheveux. Le mouchoir de Miwa devint rapidement inutile. Ran se releva de son siège en velours et nota avec soulagement que seul le dossier avait une tâche de thé mais aucune sauce en vue. Autour d'elle, les filles avaient mis assez de distance en préparant sa contre-attaque.

    - Bien plus que la nourriture, vous avez sali l'uniforme de l'académie et je doute que cela fasse plaisir à la principale.

    Ceci calma aussitôt les deux parties, même si personne n'aurait pu prévoir quelle aurait été la réaction de Ran. La concernée même l'ignorait, mais elle était bien contente que Yamazaki Kouhei reprenait son rôle de guide en intervenant en sa faveur.

    - Allons, Yamazaki-kun, on a tous vu que Tsukihana-san était maladroite et s'est renversée elle-même son plat dessus.

    - Et le thé ? C'est retrouvé tout seul sur le siège ?

    - Idem. Elle a soudainement saisit le pichet et s'est versée le contenu sur la tête, voulant nous effrayer alors qu'on a seulement voulu être considérée et lui dire quelque mot.

    - Je n'aurai jamais gâcher des aliments ainsi, grogna Ran en acceptant les soins de Miwa.

    - Et nous n'avez pas à être plusieurs pour transmettre un message. Attendez de voir ce que vous récoltez une fois que j'aurai fait mon rapport auprès de la principale. Pour l'heure, vous avez interdiction de vous approcher de Tsukihana-san.

    Puis, il l'emmena à l'infirmerie sous le silence du réfectoire. Ran espéra seulement que Miwa ait pensé à récupérer sa tablette et que les employés de la cuisine aient pu faire quelque chose pour le velours taché.

    - Il n'y a pas d'autre uniforme féminin dans l'immédiat et il faudra du temps pour en refaire une de ta taille. Tu peux au moins prendre mon haut de réserve mais je doute que le bas puisse t'aller, lui dit le fils de la principale de l'autre côté du rideau.

    - N'inquiète pas pour ça. Je porte un pantalon sous la robe.

    Il eut un court silence.

    - Je ne sais pas si j'ai envie de savoir.

    - C'est par mesure de sécurité. Je n'ai jamais été à l'aise en jupe et robe. Merci pour le haut, bien que cela soit pas mal large.

    - Pas assez pour te servir de tunique, malheureusement. Reste ici le temps que la pause soit finis et que je te trouve un bas.

    - Mais...

    - C'est pour ta sécurité. Personne n'est autorisé à entrer à l'infirmerie pendant la pause midi, sauf le personnel et moi qui suis inclus.

    - Ce n'est pas ça, je n'avais pas fini de manger.

    Il eut un autre silence.

    - Je te ramène des fruits avec le bas, ça ira ?

    Le voyant déjà irrité, Ran n'insista pas. Et puis, elle ne comptait certainement pas rater les cours de l'après-midi juste avec une telle démonstration d'intimidation.

    Rei, en tout cas, n'apprécia pas de voir qu'elle n'avait plus son uniforme et était encore moins heureux d'entendre l'explication.

    - Personne ne nous a informé ?

    Le fils Yamazaki eut l'air en rogne à ça.

    - Vous étiez en réunion trimestrielle avec la principale.

    - Et ne pensiez-vous pas que cette situation aurait été important d'être transmis à ce moment ?

    Rei avait l'air tellement en colère que Ran baissa la tête, comme si elle était celle en tord.

    - Tsukihana-kun, j'ose croire que Yamazaki-kun a fait ce qui lui a paru juste sur le moment et que nous nous en sortons plutôt bien au final.

    - Bien ? Répéta son frère avec un ton qu'on n'employait définitivement pas envers une principale d'école, ma sœur a été brûlé au premier degré. Vous avez intérêt à ce qu'elle n'ait pas de séquelle ou l'académie aura de fort conséquence. Le lynchage est un crime punie par la loi et je serai prêt à tout pour faire justice.

    Et il quitta le bureau de la principale en trainant Ran derrière lui. Sauf qu'il marchait bien trop vite pour les courtes jambes de Ran. Quand il le remarqua, il l'attendit un peu avant qu'ils n'entament ensemble leur descente des escaliers qui comportaient beaucoup trop de marche pour leur humeur.

    - Rei-kun, je pense que ce n'est vraiment pas si grave, le thé n'était plus si chaud quand il m'a été renversé dessus, et puis, les filles m'ont entouré de sorte à ce que personne extérieur du cercle ne pouvait rien voir sauf Miwa-chan, mais je pense qu'elles trouveront quelque chose pour faire taire son témoignage comme elles ont réussi à répliquer tout ce qu'a dit Yamazaki-kun. Franchement, tout ce qu'il y a déplorer serait mon uniforme et que je ne pourrai plus déjeuner dans le réfectoire sinon avoir le même scénario.

    - Pourquoi elles en sont venus à t'attaquer en groupe ?

    Ah, il ne va être content de la réponse. Ran se sentit un peu mal de tout rejeter sur le dos de Kujo Ryu qui n'était pas l'instigateur même du lynchage.

    - Encore lui ? C'est pourquoi il était plus désireux de faire la réunion trimestrielle que d'habitude, il devait s'en douter que ses filles réagiraient ainsi et voulait éviter de se faire impliquer. Toujours est-il, comment ces midinettes étaient au courant de votre proximité, il n'y avait plus personne à l'académie à ce moment là.

    En effet, la professeure d'allemand le lui a bien prévenu, sauf les F4 qui étaient apparemment encore dans l'enceinte de l'établissement et que Ryu l'ait trompé dessus.

    - Il y avait encore une fille à ce moment. Elle...venait de quitter Kujo-san juste avant et était présente pour prendre une photo de Ran-san derrière lui sur sa moto.

    Ran et son frère s'arrêtèrent d'un même mouvement au second étage où se trouvait Miwa qui avait l'air de les attendre.

    - Une fille de votre classe ? Rei se reprit.

    - Je...préfère garder cette information sous silence.

    - Que cela en soit ainsi. Et comment le reste fut au courant ? Elles se sont envoyées la photo dans un groupchat ?

    - C'est une possibilité. Je crois qu'elles se sont accordées pour partager Ryu-kun, enfin Kujo-kun, se corrigea Ran en regardant autour d'eux, des fois qu'il restait encore des élèves qui pouvaient témoigner tant de familiarité.

    - Bien que cette hypothèse soit la plus probable, la vérité est bien pire.

    Miwa sortit sa tablette et s'identifia, fit quelque manipulation avant de leur montrer l'écran. Il s'agissait d'une suite de photo de Ran et Kujo Ryu à côté de la moto du dernier, qui finissait sur les deux chevauchant l'engin dans leur uniforme avec une absence de distance. Il y avait un titre à l'article : Ryu-san vu avec la nouvelle dans une proximité anormale. Potentiel menace du Statu Quo ?

    - C'est l'intranet de l'académie ? Et c'est un sujet dans le forum public pour élèves ? À quoi est-ce qu'elle pensait ? Pesta Rei.

    - Peut-être qu'elle ne pensait pas. Je suis sûre que n'importe qui pèterait les plombs de voir son ex se tourner vers une nouvelle personne immédiatement après la fin de leur relation.

    - Si relation existait avant.

    Ran ne comprit pas la remarque de son frère.

    - Ran-san, je crois qu'il y a malentendu. Ces filles qui t'ont agressé ne sont pas des ex-petites-amies de Kujo-san comme tu en es convaincue, mais plutôt des ex partenaires charnelles. C'est...connu de tous que Kujo-san ne s'engage pas romantiquement et ces filles ont compris et se sont contentées en se soutenant mutuellement entre elles. Son comportement envers toi était une première, c'est pourquoi elles l'ont très mal pris et ton attitude dédaigneux n'a pas aidé.

    Elle se sentait encore plus spéciale, maintenant.

    - On ne peut rien faire pour leur sentiment mais j'aurai bien aimé quelque mot avec le créateur du forum pour permettre la diffusion immédiate de telle information. Nous ne sommes pas un lycée où ce genre de rumeur puérile est permise, résultant à du lynchage encore plus infantile.

    - Le professeur Ogata est encore dans la salle de multimédia, fournit serviablement Miwa.

    - Je te remercie Mashima-san.

    - Euh, mais tu ne risques rien de nous dire tout cas, Miwa-chan ?

    - Ce n'est pas grand chose et je trouve injuste ce qu'elles t'ont fait subir, je m'excuse de ne pas être de plus grande aide. Je ne vais jamais sur le forum des élèves car tout ce que j'ai besoin se trouve sur le réseau principal.

    - Ne sois pas ridicule, l'information est l'or comme dirait Haru !

    - Et je suis d'accord avec ton Haru, dit Rei avant d'ouvrir la porte de la salle de multimédia à la volée.

    Le professeur Ogata s'insurgea sans surprise d'une telle attitude mais sortit rapidement de ses gonds en voyant son élève honni. C'était un homme rond qui avait le visage bouffi et des cernes sous les yeux, à la vue de Rei qui s'avançait d'un air menaçant, ses joues s'embrasèrent et ses yeux s'agrandirent de colère.

    - Tsukihana ! Le garçon ! Pour qui tu te prends ? Tu viens encore critiquer avec ton air supérieur ?

    - Pour le coup, vous méritez vraiment la suivante.

    - Pfuh, comme tu as dit la dernière fois !

    - Et j'ai raison à chaque fois. Qu'est-ce qui vous a pris de coder la possibilité aux élèves de publier eux-mêmes ? Du à la création de ce forum pour élève, ces derniers publient des informations qui n'ont rien à voir avec leur cursus scolaire ou encore à l'évolution de l'académie. L'intranet de l'école doit servir à émuler l'intellectuel des élèves, pas de les distraire avec des idées externes !

    Professeur Ogata vérifia ces propos virulents tout en fulminant sur son ordinateur portable et nota que dans la rubrique forum pour élève, l'article avec l'image de Ran avait explosé son taux de visionnage avec plus de 500 messages qui continuaient d'affluer. Ce qui était à priori la seule catégorie de loisir était rapidement devenu un espace de partage d'information que les élèves utilisaient pour cracher de manière indigne pour de futurs héritiers qui allaient diriger le pays.

    - Eh bien, la principale voulait de quoi aider les élèves à souffler sur le net et au moins, ils ne surfaient pas sur ces réseaux sociaux qui vous grillaient les neurones.

    - Parce que vous pensez que ce n'est pas actuellement le cas grâce à ce forum libre service ?

    - Je ne contrôle pas leur pensée et avis, qui sait comment l'opinion des jeunes fonctionnent de nos jours.

    - Tout comme je ne peux contrôler vos sentiments envers moi. Mon travail au conseil des élèves consiste à user de l'informatique et je n'ai fait que constater un point faible dans votre codage. Ce qui est encore le cas, et je vous demanderai de régler ce soucis car ceci est de votre travail, professeur.

    Sans attendre la réponse, Rei quitta la pièce avec les deux filles à ses talons. Ran comprenait maintenant l'antipathie de l'homme envers son frère. Il a été très irrespectueux. Bien qu'elle ne pourrait parler car elle n'avait pas assisté à leur première échange.

    - Bon, un soucis de réglé. Pour ton uniforme, on ne peut que attendre que l'académie demande à l'entreprise de styliste de faire au plus vite et demander aux employés de mère de t'en confectionner un dans le temps. Quant au repas...

    - Je peux ramener un bento et manger dans une salle de classe ?

    Miwa rejeta l'idée d'un signe de tête en même temps que Rei le fit oralement.

    - Les salle de classe doivent rester intact. Cela inclut les odeurs qui peuvent y affluer et les uniformes de tout le monde ont été confectionnés spécialement pour contenir l'odeur corporel des élèves et professeurs. C'est pourquoi tout le monde mange dans le réfectoire. La seule option serait le bureau de la principale et dans une moindre mesure, l'infirmière et la salle du conseil.

    Ran n'allait tout de même pas manger tous les jours à l'infirmerie comme elle a été obligée de le faire ce midi.

    - Je suppose que tu pourrais déjeuner dans la salle du conseil des élèves. Il y a bien un réfrigérateur personnel, après tout.

    - On pourrait ? La reprit-elle d'une petite voix. Je prépare aussi ton repas ?

    L'absence de réponse aurait pu être parlante mais Rei hocha finalement la tête.

    - Je ne veux pas être rabat-joie, mais cela ne va-t-il pas empirer la situation si les autres comprennent que Ran-san irait déjeuner dans la pièce où se trouve Kujo-san même ?

    - Il sera ailleurs à ce moment et on mangera sur le balcon pour les montrer que les deux ne se trouvent pas au même endroit.

    - Tu peux aussi venir, Miwa-chan ! Proposa Ran.

    Là encore, l'absence de réponse de Rei était parlante, aussi, Miwa déclina pour montrer qu'elle n'avait rien à craindre des autres.

     

    Ainsi, à l'heure du déjeuner du lendemain, Ran accourut au dernier étage dans son uniforme de fortune et frappa à la porte du conseil des élèves.

    Kujo Ryu lui ouvrit.

    Les deux restèrent en plan face à l'autre. Avant que le jeune homme jeta un coup d'œil à son uniforme qui n'était pas conforme au règlement. C'était aussi le cas hier après-midi, mais cette fois-ci c'était volontaire et Ran se trouvait ainsi dans son haut au col chinois et un bas hakama que sa mère lui a choisi car Ran s'était plaint du pan de la robe.

    - Je suis désolé pour ce qui s'est passé hier et que ton uniforme soit endommagé.

    - Le remplaçant est meilleur ! Fut sa réponse.

    - Et si vous n'avez rien d'autre à vous dire, Kujo Ryu devrait aller prendre son repas au réfectoire comme tout le monde, leur arriva la voix de Rei.

    Kujo Ryu prit ceci comme un signal et les quitta avec un sourire amusé.

    Ran se permit d'entrer dans la pièce par la porte laissée ouverte. L'intérieur n'avait rien de spécial et ressemblait pas mal aux autre salle de classe, éclairée grâce aux larges fenêtre, avec seulement quelque meuble au fonctionnement personnel. Un sofa et un divan dans un coin, un ordinateur avec unité centrale et un autre portable trônant dans le centre, un réfrigérateur à côté d'un four micro-onde et d'une bouilloire dans un autre coin. Chacun possédait son coin aussi, mais les bureaux se trouvaient au centre, car c'était là que se trouvait les ordinateurs et tablettes qu'ils travaillaient avec.

    - Bon appétit et profite de la vue, Ran-chan, lui dit Shin en quittant aussi la pièce.

    Ran fut rejointe par son frère qui lui tendit leurs boîtes repas qu'il avait gardé avec lui car il se trouvait directement sur les lieux, au lieu de laisser Ran garder dans sa main car personne ne possédait de sac dans cette académie.

    - Allons directement sur le balcon pour éviter de déranger Kishimoto Yuki, qui doit finir son travail avant d'aller déjeuner.

    Et puis, il devait se montrer en public pour détruire les rumeurs.

    Le balcon était dans le même style que tout le dernier étage. Les murs et le toit étaient faits de verre pour avoir droit à une parfaite vue, il y avait une table ronde avec cinq chaises et des plantes grimpantes en plastiques pour compléter le décor.

    Ran nota que c'était la première fois qu'elle mangeait en tête à tête avec son frère et c'était bien plus inconfortable qu'avec Kujo Ryu. Elle voulait vraiment commencer une discussion mais craignait aussi qu'il lui disait de ne pas parler en mangeant, ce qui casserait encore plus l'ambiance. Alors elle mangea dans son coin tout en regrettant l'absence de Miwa ou encore de Shin, quand son regard parcourut l'ensemble de l'académie et elle se rendit compte qu'elle n'avait pas eu l'occasion de la parcourir de long et en large depuis qu'elle était élève ici.

    Elle décida de demander un plan du domaine.

     

    Le lendemain, Rei était celui qui n'avait pas fini sa part de travail et Ran dut déjeuner seule sur le balcon. Elle songea rater complètement le repas si cela signifiait être complètement seule pendant trente horrible minutes. Ainsi, elle pourrait faire quelque chose de plus utile comme découvrir l'académie et peut-être même taper la discute avec Josh, si elle le trouve en chemin.

     

    Son plan tomba à l'eau quand Shin la rejoignit le midi suivant. Elle l'accueillit avec joie mais critiqua sur le contenu de son déjeuner.

    - Tu n'as que des boissons ? Et c'est du lait au sirop en plus ?

    - C'est bon pour les os.

    - Mais tu dois faire plus attention à ton alimentation, Shin-chan ! Tu es encore en pleine croissance !

    - Je suis déjà très grand.

    - Je sais ! Pourquoi tu ne me donnerai pas un peu tes centimètres si tu n'es pas content ?! S'écria-t-elle, un peu hors d'elle.

    - Je le ferai si c'était possible, Ran-chan, la réconforta-t-il en lui tapotant les cheveux.

    - Je sais, tu es généreux comme ça, Shin-chan.

    C'était un bon changement après trois horribles midi.

     

    C'était le dernier jour de la semaine. Ran n'avait plus qu'un midi à passer sur le balcon et elle pourrait manger en famille pour le déjeuner hebdomadaire. Mais Ran trouvait que sa situation était de plus en plus injuste et elle refusait d'être celle qui devait se faire marcher dessus. Aussi, ce midi, elle parla de ce problème connu de tous à Shin et Rei qui étaient ses compagnons depuis.

    - Je ne veux pas me cacher pour toujours.

    - Ce n'est pas pour toujours, c'est juste le temps que cela se calme, que tu récupères ton uniforme qui ne va pas tarder et que tu puisses à nouveau étudier sans te faire agresser.

    - Et si elles ne se calment pas ? Je n'ai rien fait de mal, juste parler à un beau gars qui fait ce qu'il veut de sa vie sexuelle, pourquoi je devrai me limiter ?

    - Parce qu'il n'y a justement rien entre toi et ce beau gars ? Releva Shin.

    - Et si je voulais qu'il y ait quelque chose ? Je devrai me mettre à vivre cachée ? Ce que je fais en ce moment alors que je suis innocente ? Non, elles doivent comprendre que si jamais je finis avec ce beau gars, elles n'ont pas à intervenir et que c'est aussi le choix du beau gars.

    - Est-ce qu'on peut l'appeler par son nom et non par 'beau gars', ses chevilles vont finir par se tordre à force de s'enfler.

    Ils furent surpris de voir le dernier membre du conseil s'incruster dans leur conversation, mais reprirent assez vite en voyant que Kishimoto Yuki comptait juste manger sur le balcon, ce jour là.

    - Et tu veux faire comprendre ça à ces filles, qu'on pourrait qualifier de fan avide de Ryu ? Reprit Shin.

    - Parfaitement, je ne suis personne pour lui, comme elles le disent, pour l'instant. Mais je le vois tous les jours à l'heure du midi, et je pourrai même en venir à manger seule avec lui dans le futur puisqu'il me l'a proposé. Bien sûr, ça peut être des paroles en l'air mais vous qui êtes ses amis et moi qui suis votre amie, c'est une chance au dessus de 0%.

    Elle ignora la grimace de Rei et du prodige de musique au mot ami. Shin n'eut qu'un sourire léger mais ne semblait non plus y croire à ce terme.

    - Je m'étonne que tu t'y connais en probabilité, sans offense.

    - Pas prise parce que je suis mauvaise, je me souviens juste de ce terme car c'est toujours ce que Haru me dit tant qu'il n'y a pas de preuve que c'est désespéré. Vous savez tous que Ryu-kun ne fait pas de relation et n'emmène donc aucune fille sur sa moto pour un restaurant et qu'il a fait tout ceci avec moi, me mettant dans une position privilégiée. J'ai conscience que c'est grâce à mon statut de jumelle de Rei-kun et qu'il ne l'a fait que parce qu'il a été curieux, mais je suis une personne tout a fait aimable et il n'est pas dit que je ne finirai pas avec lui si on se fréquente. Ce qui n'est pas possible uniquement parce que ses "fans" nous l'empêche. Donc, je n'ai qu'à leur faire comprendre qu'elles n'y pourront rien.

    - Et comment ? Lâcha sèchement Rei qui se rendait compte qu'elle ne faisait que se répéter sans rien dire.

    - Je ne sais pas encore. Je pensais à les en parler, mais la dernière fois n'était pas un succès.

    - Surtout que de ce que j'ai compris, tu n'es pas très bonne en discours oral. Au contraire de Ryu.

    - Ça nous complètera. Sinon, j'ai aussi pensé à les mettre en compétition. Si on arrange cette histoire physiquement et qu'elles perdent de façon juste et honnête, elles doivent se retirer.

    - Je croyais qu'il n'y avait pas de "jouer équitablement" en amour ? Répliqua Shin.

    - Qui a parlé amour ? Riposta aussi vite Rei.

    - Oui, je ne parlais que de devenir ami avec Ryu-kun sans me faire lyncher injustement. Ce n'était pas comme si je les empêchais d'être amies avec lui.

    - Et je doute qu'il voudrait être ami avec elles.

    - Est-ce ainsi que tu te faisais des amis ? Une compétition pour atténuer les tensions ?

    - Non, j'avais un charme naturel et me faisais des ami facilement.

    Assez incroyable, personne n'était crédule.

    - J'étais pas brimée, en tout cas. Peut-être parce que j'avais toujours Haru avec moi. Bref, ce que je veux dire, c'est que j'ai remarqué qu'il n'y a pas de sport comme matière principale et je me demandais s'il ne serait pas injuste que je les défiais sur ce domaine si elles n'étaient pas bonnes, tout comme il serait injuste qu'elles me défient sur l'intellectuel.

    - Bien sûr qu'on s'y connait en sport, tu penses qu'on est juste des gosses de riche qui ne savent pas bouger le petit doigt ?

    Ran ne répondit pas, car elle savait reconnaitre une question rhétorique, surtout avec le ton sec du sarcasme.

    - On n'en pratique pas car c'est une nécessité comme les études. Et les matières communs ont tous été abordé au collège.

    - Eh bah, les gens transférés au lycée sont en super désavantage, non ?

    On la regarda avec les sourcils levés. Elle en était la preuve vivante.

    - Donc, vous êtes tous des nageurs certifiés ?

    - En effet. Mais organiser un concours de nage pour les faire taire doit d'abord inclure leur consentement et un endroit. Tu comptes emprunter la piscine du côté collège ?

    - Je m'occupe de leur participation et pour l'endroit, j'avais plus en tête d'emprunter la piscine de l'hôtel que la famille de Kiyo-chan possède. Enfin, une des hôtels, parce que sa famille travaille dans le domaine.

    - Sugisaki ? Le groupe est en effet connu pour leur management en hôtellerie et restaurant qu'ils travaillent étroitement avec les Matsumoto.

    - Et non, c'est différent du restaurant que Kujo t'a invité.

    Ran jeta un regard ahuri à son jumeau, surpris qu'il ait deviné le cours de ses pensées.

    - Ce n'est pas de la télépathie de jumeaux, il n'était que logique que tu penses ainsi après ce que t'ais expérimenté.

    - Est-ce que ça veut dire que la télépathie n'est que le savoir et l'observation ? Plaisanta Shin.

    - Qui sait ? Mais retournons au sujet principal, tu comptes faire ça quand ?

    - Ce samedi, enfin, le plus tôt pour en finir rapidement.

    - Cela m'a l'air d'être une idée stable, si l'endroit et les participants sont décidés, mais tu as aussi besoin de protection. Tu as eu de la chance que Yamazaki soit intervenu avant les choses dégénère.

    Rei lâcha un son de mépris qui questionnait sur les capacités du lycéen, mais ne commenta pas, pendant que Ran répondait avec autant de certitude, car elle y avait aussi réfléchi.

    - En fait, ça tombe bien que Kishimoto-kun soit présent. J'ai cru comprendre que tu gères l'ingénierie et étais le créateur de pas mal d'engin technologique. Dont le drone avec une caméra thermique. Je crois qu'il y a aussi la fonction de plan de localisation.

    - Je vois que Sugisaki-san t'a bien informé.

    - J'avais besoin de tous les informations possibles. Ma demande est donc la suivante : si tu pouvais me fournir une pour que je l'équipe à Josh que je vais demander de m'accompagner à l'hôtel, le samedi, demain, afin qu'il assure ma sécurité, mais depuis un autre endroit car les filles et moi seront accoutrées de tenu de nage et qu'il me semble qu'il nous était déconseillé de montrer plus de peau que ce que l'uniforme le permettait, ce qui était très peu.

    C'était dire que seul les manches étaient assez courts en saison estival et long en saison hivernal, alors que le bas était toujours assez long pour ne pas montrer inutilement la peau. Comme l'avait expliqué le fils Yamazaki, c'était pour que cela donnait une image royale des temps médiévaux.

    - Demain, c'est court, commenta Rei et Ran réalisa qu'elle n'avait pas parlé de tout ceci à son frère et que leur chauffeur ne semblait n'écouter que lui, mais je suis sûr que Josh t'accompagnera.

    Parfait, encore un autre point de réglé. Puis, en voyant le prodige de l'ingénieur déposer deux petites machines aussi grand qu'un portable avec une poignée et de rare bouton pour un et l'autre d'une toupie mais avec des hélices, elle fut satisfaite de voir que tout roulait dans son sens. Il y avait juste à assembler les dites participantes et Ran ne s'inquiétait pas, les filles lui voulaient tellement la peau qu'elles sauteraient sur l'occasion de le lui faire avec autorisation.

     

    - Pourquoi est-ce qu'on accepterait ?

    Bon, ce n'était pas la réponse qu'elle attendait. Son aînée ne devait pas apprécier d'obéir à une cadette et ne faisait ça que pour lui compliquer la tâche.

    - Qui dit que ce n'est pas un piège pour te débarrasser de nous ? Il n'y aurait personne pour le voir, continua la fille de première année qui avait les cheveux blanchis et qui lui a renversé le thé dessus.

    - Shiori ! S'insurgea Miyu. Ran-chan n'est pas comme toi qui attaque perfidement quand personne ne peut voir.

    Ladite Shiori envoya un regard noir à Miyu, comme si les deux se connaissaient personnellement. Ce qui était probablement le cas et Ran se demanda si Miyu avait été dans sa classe avant d'être envoyé en classe B.

    - Et puis, tu peux faire confiance pour l'endroit, il n'y a pas d'autre personne que nous, mais c'est assuré comme il s'agit d'un hôtel des Sugisaki, ajouta Kiyo.

    - Vous êtes amies, vous pouvez avoir monté le coup ensemble, répliqua une de leur camarade.

    Ran commençait à avoir la migraine de voir qu'elle avait autant d'ennemies.

    - Oui et on va cacher tous vos corps à seulement 4 personnes, opina Kiyo avec sarcasme.

    L'autre la prit sérieusement et Miyu donna un coup de coude à son amie pour avoir empiré la situation déjà pas de leur avantage.

    - Donc, ce que je comprends c'est que vous avez peur de perdre contre moi ? Après tout, je comprends, je suis clairement la favorite à ses yeux. Il doit aussi parler de moi à mon frère et à ce stade, il va même m'appeler sans suffixe comme le fait mon frère.

    Bien que le contraire ne soit pas le cas.

    - Tais toi, petite ignorante.

    - Petite, oui, vous le dites beaucoup. Vous êtes aussi jalouse de ce point parce que je suis à la taille parfaite pour une étreinte plus intime. D'ailleurs, il ne vous a jamais enlacé, n'est-ce pas ? Est-ce qu'il vous a touché plus que pour le rapport sexuel ? Non ? Eh bien, moi si.

    - C'est toi qui l'a enlacé ! De derrière seulement ! Pour prendre la moto !

    - Est-ce que vous êtes seulement allées à côté de sa moto ? Elle est magnifique, je suis montée dessus et mon poids et ma taille étaient parfaits derrière lui. Je pari que je vous défais toutes rien qu'avec mon physique que vous critiquez tellement.

    Et l'affaire était réglée.

    Elles s'étaient toutes accordées pour le rendez-vous du lendemain et que les perdantes acceptent qu'elles n'étaient pas du même niveau et ne chercheraient plus à s'impliquer dans l'histoire de l'autre.


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