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    La foudre éclate

    Décembre -31 Décembre 2021

    Wyatt repoussa doucement la main qui passait dans ses cheveux. Il aimait sa mère, tout comme son père, mais il préférerait qu'elle évite de trop toucher sa cuir chevelu, comme son père qui était plus réservé de le voir sain et sauf. Cependant en voyant les cheveux en bataille de Devon senior, il se sentit coupable de les avoir inquiéter.

    " Ça va ? " Souffla doucement sa mère.

    Il lui sourit tendrement. " Mais oui, je n'ai plus mal du tout. "

    Il voulait les rassurer et se rassurer après tout, ce n'était qu'une série de petit attaque pas très grave, n'est-ce pas ? Et puis, l'infirmière Londubat ainsi que son assistante Victoire Lupin vont le soigner... Non ?

    Comme s'ils avaient entendu ses craintes, ses parents s'échangèrent un regard avant que son père ne prenne la parole, la gorge légèrement noué.

    " Combien de temps la guérison va-t-elle prendre ? Est-ce qu'il pourra ... "

    Revenir chez nous, en Floride, pour ces vacances, aurait voulu terminer l'américain. Mais même sa condition de moldu lui fit comprendre que la situation était très grave. La plus jeune infirmière lui fit un doux sourire qui lui donna un peu confiance. Don de Velane, on l’a ou on ne l’a pas.

    " Ne vous inquiétez point madame et monsieur Devon, vous prenons en charge votre fils. Cependant je suis au regret de vous apprendre qu'il ne pourra pas quitter ce lit pour un certain temps. "

    Comprenant le sous-entendu, les deux adultes décidèrent de ne pas insister et restèrent encore un peu au chevet de leur enfant chéri.

    Au départ du couple, aucun des résidents sorciers ne perdit le sourire mais tous savaient à quel point l'ambiance ne prêtait pas à la bonne humeur. Ce qui n'avait pas été dit devant les parents du convalescent c'était qu'il y avait une raison à l'absence de mal et pas des plus réjouissantes. Si là où se trouvait l'entaille ne lui faisait plus rien, c'était aussi le cas de toute la partie basse de son corps. Il ne sentait plus du tous ses jambes. La blessure à l'aine était tout sauf bénin. Wyatt n'avait pas vu son agresseur, car celui-ci avait pris soin de l'aveugler dans sa douleur, mais ce dont il était sûr était que son désir de le faire souffrir était très grand. Tellement que la malédiction qu'il lui a jetée était d'une noirceur qui n'avait pas de nom. Une magie purement destructrice qui lui fit perdre toute sensation. Cette constations lui donna des frissons dans le dos.

    Il se calma un peu en sentant une chaleur sur son épaule, Victoire Lupin lui fit un sourire rassurant et il se sentit lui rendre. Un rictus ou grimace, cependant.

    " On trouvera une solution. Il y en a toujours une. "

    Et comme elle était douée depuis son début dans le château, son patient s'apaisa en lui accordant toute sa confiance.

     

    Les semaines passèrent et Wyatt reçut la visite de ses amis qui lui fournissaient les cours du jour (et même d'autre gens qu'il ne pensait pas connaître) et le nombre de blessés s'en retrouva croissant, ce qui l'inquiétait beaucoup surtout que maintenant deux préfets étaient mis hors d'état de nuire. Luxchana ne semblait pas avoir de problème mais elle n'avait toujours pas prononcé un mot et abordait des traits abattus à chaque instant comme si le poids du monde pesait sur elle. D’ailleurs dès qu’il s’était réveillé, elle s’était excusé platement comme si elle était la coupable. Or, c’était tout le contraire. Elle était aussi victime que lui car elle s’était fait pétrifier et dû assister à la séance de torture sans rien faire. Tout ce qu’elle put témoigner auprès du professeur Rowle qui les avait retrouvé une heure après l’attaque car ils n’étaient toujours pas reparu pour donner leur rapport fut une baguette suspendu dans le vide qui visait Wyatt déjà à terre.

    Ça n’avait rien d’une plaisanterie, c’était une embuscade parfaitement prémédité.

     

    Un soir, le rythme sembla se précipiter encore plus. La porte de l'infirmerie s'ouvrit brusquement et les nouveaux arrivants entrèrent précipitamment tout en tentant de rester silencieux. Raté, notre aiglon était attentif à chaque respiration -dont un était saccadé- et intonation- d'horrible convulsion qui accompagnait probablement la même personne qui avait du mal à respirer- qui s'élevaient. Étant donné que les rideaux ont été tirés il ne pouvait rien voir. Il se demandait de qui pouvait-il s'agir et si c'était encore une attaque. Cette affreuse hypothèse lui enserra le cœur.

    À force de chuchotement furieux, il entendait les voix distinctement et reconnu celui du frère de son meilleur ami : James. L'aîné Potter était partagé entre l'inquiétude pour la convalescente et la rage de vouloir poursuivre son assaillant. Après plusieurs minutes de bataille où l'infirmière Vic tentait de faire reprendre son cousin James tout en s'occupant d'Abby -l'ancienne préfète des Gryffondor et petite-amie du jeune bouleversé, Wyatt comprenait totalement ses sentiments mitigés- la porte s'ouvrit à nouveau et la personne ne prit cette fois-ci même pas la peine de parler moins fort.

    " James, écoutes-moi. Tu dois te calmer, respirer profondément et me raconter les faits. "

    Bien que la voix fût douce, une pointe d'autorité transperçait et encore une fois, Wyatt comprenait le changement brusque du septième année. James Potter ne pouvait qu'écouter les instructions de son père et directeur Harry Potter.

    Deux respirations profondes et pénibles plus tard, James parla, en essayant de rester le plus stoïque possible :

    " On venait de terminer le souper, tout le monde était déjà parti mais avec Abby et Lucas, on a traîné un peu dans la grande salle. Quand on était sur le point de rejoindre notre salle commune, on nous a attaqués ! Il devait s'être caché dans un coin et s'être enfuis directement... Je n'ai rien vu venir, c'était tellement rapide. Une bouteille qui contenait une potion... De je ne sais plus quelle couleur toucha Ab, Abby. Il y avait un peu fumée qui l'entourait mais elle l'avait aspiré et elle s'est écroulée...Lucas a pris la suite du salaud et j'ai ramené Abby avec Vic mais... Papa, tu n'as rien vu de suspect ? "

    Sa dernière phrase ne sonnait plus que comme une supplication et l'adulte ne voulait pas le faire plus de mal (tout comme il n'avait pas relevé l'insulte). Seulement, il ne pouvait non plus lui donner de faux espoirs, alors tout ce qu'il trouva bon de faire, fut de calmer encore et encore en lui disant d'attendre des nouvelles du préfet en chef. À ce moment, Wyatt ne pouvait que comprendre ce sentiment d'impuissance qui enchaînait James à l'inactivité alors que sa dulcinée souffrait et que son meilleur ami traquait le coupable et il se sentit tellement inutile. C'était son rôle à lui d'empêcher ces problèmes.

     

    Plus tard, beaucoup plus tard dans la nuit, alors que James a été renvoyé violemment par les deux gardiennes de la salle de soin et que le père de celui-ci devait prendre congé pour s'occuper de cette affaire de son côté, la porte s'ouvrit et la voix -un petit peu trop basse, peut-être- de son supérieur Lucas Dixon résonna.

    " Hum, je suis désolé, il m'a échappé par je ne sais quel subterfuge... "

    Un silence inconfortable accueillit cette annonce douloureuse. Mais le jeune homme reprit aussitôt.

    " Cependant, je pense avoir un remède... "

    La voix se tut et tout de suite, il entendit du mouvement. Cela prit un certain temps avant que le calme toujours aussi pesant ne revienne. Wyatt maudissait sa convalescence, il aimerait tellement pouvoir se mouvoir librement. Brusquement, le rideau autour de son lit s'écartèrent et le Gryffondor apparu sous ses yeux. Son visage était grave et il le regardait avec amertume. Il sentit que quelque chose clochait, pourquoi est-ce que les deux guérisseuses ne l'ont pas empêché de venir ? Il n'y avait pourtant plus aucun bruit de l'autre côté de la pièce, donc le problème Abigail Thomas était réglé, non ?

    " Est-ce que Abby va mieux ? "

    " Oui, elle récupère doucement... "

    Il avait l'air de vouloir ajouter quelque chose, mais s'abstint à la dernière minute.

    " Mais... ? " Insista le blond.

    Les traits de son vis-à-vis s'affaissèrent et une lueur de tristesse teinta son regard.

    " Il faut donner le change à tout, n'est-ce pas ? "

    " ... Quoi ? "

    Une lumière mauve s'illumina sur le côté, il eut juste le temps de reconnaître un caractère runique avant de sombrer dans un sommeil lourd.

     

    Depuis l'infirmisation (si, si, ça existe puisqu'ils n'ont pas d'hôpital sans le château) de son meilleur ami, Albus remarqua avec appréhension que les tentatives s'étaient multipliés et il était bien forcé de constater que les victimes étaient tous des sang-mêlé. Donc, le groupuscule pro-Nouvel Ordre, les Jeunesse Pur, avaient bien décidé de faire le ménage. Claire avait raison de se méfier, mais bon, le fait est qu'il n'y avait aucune preuve.

    C'est bien beau d'accuser les gens, mais on ne peut les condamner juste parce qu'on a des soupçons, sinon tout le monde serait coupable. De plus, il est encore plus difficile d'incriminer des experts qui ne laissent aucune trace derrière eux. Alors, elle est bien gentille d'énoncer ce genre de vérité mais elle usait elle aussi de la magie sans baguette -la moitié de leur promotion se souvenait encore des éclats de verre qui ont volé près d'eux -, et ça pourrait tout aussi bien être elle de ce qu'ils en savent -parce que accuser d'autre gens aussi véhément ne pouvait que paraître suspect-. Et puis avec la dernière attaque, les gens ne pouvaient même plus utiliser le coup des alibis.

     

    Cela s'est déroulé en plein jour, lors des changements de classe, la victime se trouvait être en dernière année : Clément Godage. Heureusement, plus de peur que de mal. Au beau milieu du couloir, une silhouette surgit pour brusquement sauter sur l'élève et il aurait sérieusement été amoché au vu des griffes que l'objet informe avait déployé si son torse n'avait pas brusquement luit d'un caractère runique qui érigea une barrière protectrice autour de lui et de son groupe. Violemment renvoyé, l'assaillant s'apprêtait à battre en retraite qu'il se sentit aussi brusquement figé. Sans lui laisser de répit (pas comme si lui leur en avait laissé), on le plaqua au sol et le prit en joue via une baguette magique.

    " Est-ce que tout va bien ? " Demanda la voix forte de la préfète en chef Isabella en s'approchant de la victime d'attentat et aussi camarade.

    Clément hocha partiellement la tête, trop choqué et concentré sur son traqueur coincé dans les mains de son ami Loïc. Qui le lâcha brutalement.

    " Ça ne sert rien, ce n'est pas lui le coupable ", déclara-t-il en se relevant.

    " Que veux-tu dire ? " S'étonna Ulysse.

    " Ceci ", répondit l'ancien préfet en saisissant un pan qu'avait le coupable " n'est rien d'autre qu'un pantin, le coupable l'a contrôlé à distance. Et quelque chose me dit qu'il doit être bien loin... "

    Si la dernière phrase fut chuchotée, tout ceux autour l'avait bien entendu. Ils regardèrent alors ce qui se trouvait dans la main du caraïbin qui n'était qu'un tas informe.

    " C'est une marionnette ? " Grimaça Isabella.

    " En quelque sorte. "

    " Et donc, on ne pourra jamais savoir qui a fait le coup ? Comment il s'est mis en mouvement ? "

    " Encore grâce à une potion ? "

    " Et pourquoi pas de métamorphose ? Des griffes lui sont sorties, il me semble. "

    " Déjà, c'est à se demander comment tu peux mettre en mouvement une marionnette métamorphosé, après il serait encore plus compliqué de trouver le coupable, sachant qu'une classe vient de sortir d'un cours de métamorphose. "

    " Qui te dit que la personne a utilisé sa baguette ? On a des preuves que dernièrement certain n'en ont plus besoin pour faire de la magie. "

    " Tu veux dire... C'est encore la signature de ces satanée Next ?! "

    Cet affolement ne fut que le début d'un brouhaha sans précédent où une vague de panique s'éleva à l'encontre des sorciers nés de moldu. Ces êtres qui se cachaient derrière le groupe Jeunesse Pure, lequel n'a de cesse à créer des embrouilles pas possibles, dont les cibles ne sont autre des sang-mêlé. La preuve, Clément était visé.

    Voyant que la situation lui échappait, la préfète en chef cria pour se faire entendre.

    " Eh oh là, on se calme ! Ne créez pas de fausse rumeur, nous n'avons aucune preuve ! "

    Cela amena un semblant de calme mais elle fut obligée de reprendre en voyant les visages peu convaincus et que quelque personne voulant la reprendre.

    " Et certes, c'est ce qu'on vous rabâche tout le temps dernièrement mais que pouvez-vous y faire ? On n'a rien réellement aucune indice de l'identité du coupable, ça se trouve c'est toi le petit sang-mêlé rancunier qui a voulu te venger pour je ne sais quel raison ! "

    Le dit mélangé fut tellement abasourdi qu'il ne trouva rien à répliquer.

    " Si c'est vraiment le cas, je te demande pardon ! Mais ne m'attaques plus à jet de marionnette, c'est vraiment trop laid et j'ai les yeux qui piquent ! "

    Le gamin voulu répliquer mais Isabelle le devança :

    " Bon, fini la parlotte ! Tout le monde va en classe ! "

    Le troupeau dans le couloir se dispersa peu à peu avant devenir des bruits coursent dû à la seconde sonnerie.

    " Au fait, c'était quoi ce truc runique ? Tu n'en fais pas pourtant ", demanda Loïc à son ami.

    " Une amulette de protection crée spécialement par notre ami le préfet en chef. "

    " Lucas ? " S'étonna Ulysse " il savait que... "

    " Non ", secoua Clément la tête " il me la donnée bien avant que tous ces attaques ne prennent une telle ampleur en disant que je devais faire attention parce que je pourrai être un cible potentiel. "

    " ... Tu es sang-mêlé ? " Comprit Isabella.

    Un pauvre sourire se dessina sur les lèvres du châtain

    " Je ne sais même plus si je peux m'en réjouir. "

    Ils durent accélérer car ils étaient plutôt en retard pour le cours de potion. Plus tard, les curieux de plus tôt remarquèrent que les professeurs avaient ramassé le corps inerte après que la gardienne d'ordre les ait prévenus. Pendant ce temps, la presque victime avait reçu la visite de l'homologue masculin de la gardienne qui avait échangé son amulette pour un nouveau. S'il comptait le faire sans un mot, il ne fallait pas compter sur son protégé.

    " Je ne peux pas garder les deux ? "

    " Non, comme la première est déjà usée, elle risque juste d'annuler les effets du nouveau. "

    " Tu le savais ? "

    À vrai dire, ça sonnait plus comme une confirmation que son vis-à-vis n'affirma pas. Lucas se contenta de mettre son porte-bonheur près de son ami. C’était donc un Next.

    " Est-ce que tu as conscience que ce que tu fais te rend suspect ? "

    " C'est un risque que je prends. "

    " C'est quoi ce bazar ? Tu n'es pas de mèche avec...les Jeunesse Pure, j'espère ? "

    Silence. Le regard bleu se détourna.

    " Je ne peux pas te le dire. "

    " ...Tu penses qu'avec une réponse pareille, je vais te faire confiance ? "

    Ses yeux parvinrent à croiser ceux de son interlocuteur.

    " À quel réponse t'attends-tu ? Lequel te ferait le plus plaisir ? Est-ce que tu t'attends à ce que je te rassure en disant que tous ceux que tu dois te douter sont des gens de confiance ? "

    Clément écarquilla les yeux, pour une fois il ne voulait plus correspondre à son prénom et se braquer comme il en avait le droit.

    " Tu ne l'es pas ? "

    Néanmoins sa nature revient au galop.

    " À toi de voir. "

    Il ne pouvait jamais prendre en grippe quelqu'un qu'il tenait trop longtemps, alors comme d'habitude, il va laisser tomber et faire confiance à son ami qui ne lui voulait aucun mal.

    Du moins, il l'espérait. Quand le moment arriverait, il se demandait s'il sera plus blessé par le fait de s'être fait avoir ou d'être trahi.

     

     

    Bref, après cet épisode, Albus décida de passer plus de temps avec Wyatt, ayant un pressentiment que les problèmes étaient loin d'être fini. Il n'avait pas tort, surtout que les conditions actuelles donnaient cette impression à tout le monde, qui se trouvait un peu à fleur bleu. Un soir où il était resté plus tard, pas longtemps après l'infirmisation de la petite amie de son frère et où Wyatt dut être extrêmement fatigué pour ne pas avoir ouvert les yeux, il entendit une conversation dont les voix ne lui étaient pas inconnues.

    " Ça ne peut plus continuer Harry, tu dois arrêter tout ça ! " Pressa la voix de Dean Thomas, père de la convalescente.

    " Je sais bien, Dean, mais je ne peux inculquer ainsi des élèves sans preuve ", répondit son père, en tentant de rester posé.

    " De quel preuve as-tu encore besoin ? Ma fille est alitée dans ce lit cadavérique depuis maintenant plus de 48 heures, Deux JOURS que je n'ai plus entendu sa voix, pourquoi ne mets-tu pas celui qui la mit dans cette état en détention ? "

    " Parce que tu ne peux pas mettre quelqu'un derrière les barreaux juste parce qu'il a fait quelque chose qui te semble suspect et puis ce dernier se trouve être son meilleur ami. Alors à moins qu'ils aient eu un grand différent, on attendra le témoignage de ta fille. "

    " Si encore elle se réveille ! Qu'est-ce qui te fait croire qu'elle a vu son agresseur ? Et d'après ce que j'ai entendu dire de la dernière tentative, vous n'avez plus aucune chance de trouver un coupable puisqu'il agit sur distance ! "

    " Rien ne prouve qu'il s'agit de la même personne. "

    " Ah, parce qu'il y en a plusieurs ? "

    Piégé dans ses propos, Harry prit plus de temps que nécessaire pour répondre.

    " On soupçonne une bande qui soutient les idéologies du Nouvel Ordre en être l'origine, mais on a aucune information sur eux. Et je t’arrête direct, on ne va pas enfermer chaque élève soupçonneux. Poudlard n'est pas une prison ! "

    " Mais c'est depuis peu devenu un lieu anarchiste où les plus privilégiés par la magie règnent ! Ma fille ne peut continuer à vivre dans une situation pareille ! "

    Albus sentit son cœur rater un battement. Son père semblait aussi mal réagir.

    " Qu'est-ce que tu veux dire ? "

    " Harry, tu dois t'en être rendu compte, non ? La septième année d'Abby est aussi catastrophique que la mienne. Et tu sais comment elle s'est terminée ? "

    Il savait surtout comment elle s'était déroulée, entre autre sa fuite en compagnie de Gobelins et autres sorciers fugitifs comme lui.

    " Et... Tu vas donc la retirer de Poudlard ? "

    " Je ne suis pas le seul à penser ça et tu vois très bien de qui je veux parler. "

    Le silence qui suivit fut particulièrement pénible à interpréter et pour Albus, cela signifiait quelque chose de grave.

    " Il te suffit juste de nous faire confiance, on trouvera l'antidote. "

    " Et laisser ma fille inconsciente à côté de ses tortionnaires ? Je ne peux pas faire ça et tu le sais très bien. "

    La situation était au point mort et il semblerait que les fiançailles entre James Potter et Abigail Thomas soient compromise si cela n'évoluait pas.

    Une seule solution s'imposait : protéger les cibles potentielles.

     

    " Cette situation est juste insupportable. Les sang-mêlé ont peur pour leur survie, du coup ils persécutent les next en disant que c'est leur faute, or tous ces derniers ne sont pas dans le coup car il n'y a que les Jeunesse Pur qu'il faut blâmer. Sauf que ! On ne sait pas du tout de qui c'est composé ! " Résuma Rose.

    Elle était sur les nerfs parce qu'avec tout ça, elle n'arrivait pas à poser des horaires pour les révisions. Ne perds pas le nord, la rousse.

    " Oh, il doit bien avoir une manière de connaître quelque nom... " Souffla Sean.

    Lui aussi se sentait lésé dans cette affaire. Il a quand même perdu un camarade, qui est toujours dans sa version bébé, et une collègue, qui semble avoir perdu l'usage de la parole. Du coup, John passait la moitié de son temps à l'infirmerie pour rassurer le bambin qui se ne sentait apaisé qu'en sa présence -on se demande pourquoi-, Celia était désemparée par l'attitude de la préfète, et même si Clara tentait de garder la bonne ambiance avec l'aide de Stefan, les Poufsouffle étaient quand même sacrément brisés.

    Albus jeta un coup d'œil pardessus son épaule pour observer un groupe qui discutaient dans le coin de la salle de classe. Enfin, discuter était un grand mot, seule Clara parlait et les autres Némésis écoutaient d'une oreille. Avec une pointe de regret, il se demandait si elles allaient encore réagir comme les années précédentes pour honorer leur nom, mais il tut bien rapidement le peu d'espoir en se rappelant de ce qui s'est passé l'an dernier : rien, si ce n'était un début de scission.

     

     

    Les conséquences négatives de cette atmosphère portait notamment sur les élève plus jeunes, qui sont beaucoup plus craintifs et donc plus vulnérables. Les sang-mêlé pleurent en désirant rentrer chez eux, sauf que les lettres de leurs parents ne sont pas plus rassurants car les sorciers accouplés à des moldus reçoivent des attaques sur leur lieu de travail, chez eux ou encore dans un coin tranquille qui n'est bien évidemment plus le cas, par conséquent ils vont aller se défouler sur les next de leur promotion -ne sont pas suicidaires-. Et comme même ceux qui ne sont pas concernés s'y mettent par peur d'être des dommages collatéraux, la direction se demande s'il faut avant tout vraiment protéger les dits sang-mêlé qui agissent comme des bourreaux ou les next qui peuvent très bien jouer la comédie et être des Jeunesse Pur ? Sauf que ce sont des premières et deuxièmes années, ils ne vont pas penser à la politique à leur âge, si ?

    " Eh, Blake ! Pourquoi tu continues de trainer avec ces fichus Next ? C'est bien un d'eux qui a voulu t'attaquer le mois précédent ! "

    Blake Dorent jeta un regard circulaire dans le couloir où il venait d'être interpellé, forçant son groupe à s'arrêter avec lui. Du coin de l'œil, il vit Annabelle grimacer.

    " Oui, mais c'est aussi grâce à ma demi-sœur que j'ai pu m'en sortir. "

    " Qui te dit que son cri n'était justement pas un signal ? "

    " Et qui te dit que mes assaillants sont bien des Next ? Ça pourrait être autre chose, comme un règlement de compte et il me semble que tu ne m'as jamais apprécié. "

    Vaincu, l'autre première année ne dit plus rien mais jeta quand même un regard méfiant voir menaçant envers les quatre Next qui traînaient avec le Poufsouffle. De force, qui sait ? Après tout, ils sont en surnombres.

    Blake n'était pas inquiet, il savait que ses amis n’allaient rien lui faire. Annabelle était une vraie glue à le choyer h14, Yannis était doux comme un agneau, Agnès ne le connaissait pas très bien mais leur relation était des plus amical et Jake... avait les contacts physiques en horreur à cause de son don, alors il serait très paradoxale qu'il veuille lui faire du mal. Quoiqu’il n’est pas à exclure les moyens à distance…

    De plus, grâce à Solange, il connaissait enfin la vérité sur son père. Isaac Knights, un sorcier de sang-pur, s'était épris de Kira Otra sans lui dire sa véritable identité. Après qu'ils aient décidé de vivre ensemble suite à l'annonce de la naissance de Blake, malgré le début de méfiance justifié de Kira, Isaac eut un accident et décéda en laissant ces deux êtres aimés derrière lui. Sans rien savoir de ce qui se passait, la femme enceinte de cinq mois reçu une décharge magique de bébé Blake, signalant le départ du sorcier mais aussi le transfert de l'héritage magique. Maintenant, c'était un peu compréhensible qu'on le traitait de voleur, puisque sous un certain point de vue, c'était presque le cas. Accessoirement, pourquoi l'acte héroïque de Kenneth en prenant la potion à sa place ? Parce que s'il avait vraiment été la victime de la potion empoisonné, il ne serait même pas en vie, sauf si on le mettait dans une couveuse pour embryon.

     

     

    Si chez les années inférieurs, c'était déjà un bordel -le leur-, au-dessus il y avait moins de frasques. Les trois nés de moldu répertoriés sont Maxime Jefferson, Louise Minden et Hector Aurora. Si le cas de deux premiers ont été résolus -un dhampire qui a du mal à contrôler sa faim, donc dogué à la perfusion, et une louve-garou aux capacités surhumaine plus ou moins maîtrisé par le transport permanent d'un nombre de poids improbable-, le dernier était le plus insaisissable. Hector était pour ainsi dire un véritable caméléon. À défaut d'être métamorphomagus, le don du petit était de se métamorphoser en tout animal à quatre pattes.

    Concernant Peter l'hermaphrodite ? Eh bien, il n'y avait pas de grande frasque jusqu'à l'Événement.

    Hector perdit le contrôle dans sa forme canin. Leur promotion était plutôt tolérant envers les Next, étant donné que les quatre concernés sont plutôt bien vus, ne créant pas d'histoire et certains s'amusaient même avec le don d'Hector, d'où sa transformation en husky. La race était très appréciée, attirant fille et garçon mais c'était aussi une boule de nerf quand il n'avait pas son maître. Comme il gardait sa conscience humaine ce n'était pas un problème, seulement après une remarque d'Eloïse Cornfoot, c'était comme si une rage folle l'avait possédé. Il perdit la maîtrise de ses actes et fondit sur la première personne. Ce fut un carnage, c'était comme s'il n'entendait plus rien, il griffait et mordait sa proie comme si c'était un ennemi. L'ennemi de son maître, d'un maître inexistant. Finalement, Louise intervint après avoir brisé ses chaînes. Elle plaqua la bête au sol et tenta de le soumettre par son aura lupin. Après quelque grognement, Hector-husky couina pitoyable, reconnaissant son nouveau maître en le loup de Louise, son instinct lui sommant d'obéir à son alpha. Le blessé fut rapidement expédié à l'infirmerie alors que le professeur responsable revenu après la pause les commanda de tous retourner à leur place sans faire de bruit. Les deux canidés furent interpelés peu après par le concierge qui vint les chercher.

    Le diagnostic fut une véritable surprise générale, mais aussi d'effroi cataclysmique. Les plaies de la victime du Next ne parvenaient à cicatriser et le moindre soin exercé est aussitôt repoussé, même la participation d'Adrian qui a accouru après avoir entendu le vacarme. Les soigneurs se sont résolus alors de laisser guérir à la moldu. Seulement le temps passant, ils furent bien obligés de remarquer qu'ils étaient en train de perdre le jeune souffrant. L’essence magique, en plus du sang, coagulait continûment de la morsure. Le constat manqua de causer une émeute : si au bout de quarante-huit heures une solution ne venait pas régler tout ça, ils risquaient fort de perdre un camarade.

    " Tout ça, c'est encore signé Jeunesse Pur ! " Cracha un troisième alors que les quatre Next attendaient devant l'infirmerie.

    " Qu'est-ce que tu insinues ? " Releva Hugo.

    " C'est pourtant simple, non ? Hector l'a attaqué, il perd du sang en plus de sa magie et c'est bien ce qui se passe dernièrement ! "

    " Sauf que tu oublies que les victimes étaient tous des sang-mêlé avant ça. "

    " Ben, j'en sais rien ! Ils ont décidé de changer de cible pour embrouiller encore plus les pistes ! "

    " Ce sont des sottises, Aurora n'a rien à voir avec cette bande d'attardé ", claqua sèchement Louise.

    " Tu es peut-être aussi dans le coup. Tu as réussi à le calmer, il est très probable que tu sois aussi commanditaire ", accusa-t-on.

    Lily ouvrit la bouche pour défendre son amie sauf qu'un grondement l'arrêta.

    " Et même si c'est le cas, tu vas m'arrêter peut-être ? " Répliqua dangereusement la louve-garou, crocs sortis.

    Le public trembla de terreur alors que l'ambre vint colorer les iris, Hector regardait la jeune fille d'un tout nouveau regard en retraite. Ils restèrent en apnée un moment avant que finalement des éclats de panique retentirent de la salle de soin. Visiblement, cela empirait.

    " N'y a-t-il aucun moyen de l'aider ? " Souffla Lily.

    Son amie la regarda tristement comme si elle en savait quelque chose. Mais Maxime le savait vraiment.

    " Il y a peut-être un moyen ", commença-t-il lentement.

    Tous les regards se dirigèrent vers lui, mais pour une raison obscur, seuls les Next purent entendre la suite de la conversation.

    " Quel est tel ? " Demanda immédiatement Hector.

    Même s'il n'était pas maître de ses actions, il avait sa part de responsabilité.

    " Eh bien, vous voyez, le don des Next est particulier pour chacun, mais s'il y a bien une chose qui nous relie c'est ce pouvoir qui coule en nous. Ça n'en a pas l'air, mais elle a des propriétés curatifs. Différent de ceux de Adrian DucSiron, mais on peut le guérir. "

    Il désigna la porte blanche du menton et les trois autres jetèrent un coup d'œil avant de revenir vers lui.

    " Mais ? "

    " Mais pour le soigner via notre don, il faudra lui céder celui-ci... Et notre magie. "

    Leur respiration se coupèrent alors même qu'il achevait sa phrase, couplé au silence déjà installé autour car les autres observaient, l'atmosphère s'alourdit considérablement.

    " Tu veux dire notre magie pour sa vie ? " Hoqueta Hector.

    " C'est de ce que j'ai compris à travers une discutions des dirigeants d'un Nouvel Ordre océanien et là-bas les Next sont appelés élus et sont honorés comme des dieux mais les déserteurs sont enfermés avant de devenir des moldu à nouveau et les dons qu'on leur a ôté sont à nouveau redistribués à d'autre moldu 'choisi' par la magie devenant ainsi de nouveau Elu/Next/Né de moldu. "

    " Vachement gore ton explication... " Lâcha Hector au bout d'un moment.

    " Donc, comme notre animorphe a dit, il faut que l'un de nous se sacrifie ? " Résuma Louise.

    " C'est l'idée, dites-vous au moins qu'on sauvera une vie sans donner cette tare à un autre. "

    " Dans ce cas, c'est vite dit, je me dévoue ", lâcha la jeune fille.

    " Attends ", le retint Hector " Tu n'as pas entendu ? Si tu lui cèdes ta magie, rien ne garantit que tu ne lui cèdes pas non plus ta lycanthropie ! "

    " ... Rien ne dit non plus que je céderais cette partie de moi. Je peux très bien juste perdre la mémoire. "

    " Et si ça tombe sur ton don ? Tu lui feras vraiment subir ça ? "

    " Et moi, pourquoi je devrai subir ça ? "

    L'ambiance devint encore plus tendue après cela, ce ne fut qu'au soupir résigné de Peter qui les sortit de ce pas.

    " Je vais aller le faire. "

    " ... Tu es sûr ? Il est possible que tu abandonnes aussi autre chose. " Rappela Maxime.

    " Bah, ça ne peut pas être pire que ma masculinité ! Franchement, je me demande quel est l'utilité de mon don ! À quoi peut servir l'hermaphrodisme ? Et si jamais ça lui arrive, je ne peux que lui souhaiter bon courage, si je ne perds pas ma mémoire d'ici là ! " Sourit-il.

    Puis, respirant un bon coup, il entra dans l'infirmerie. La bulle pour conversation intime entre next éclata et ils entendirent leurs camarades de promotion leur demander ce que le petit Pete allait faire. Quand personne ne leur répondit, et que Lily reçut un regard désolé de la part de Louise, elle hoqueta et sentit les larmes lui venir. Hugo, désemparé de la voir ainsi, s'apprêtait à la réconforter quand la porte devant laquelle ils stationnaient s'ouvrit sur Adrian qui regarda tristement les trois Next. Sans un mot, ils se comprirent.

    " Euh, il se passe quoi, là ? " Demanda le dernier Weasley.

    " Votre camarade Peter O'Neill s'est porté volontaire pour guérir le blessé. Il est hors de danger. "

    La tension disparut aussitôt les mots dits, mais la morosité des Next ainsi que les sanglots de Lily intrigua les plus observateurs.

    " Et... Qu'en est-il de Peter ? " Demanda Hugo d'une petite voix en soutenant sa cousine.

    Pas de réponse. Il n'en obtint pas plus quand l'infirmière vint leur annoncer la même chose. Plus tard, ils apprirent par un moyen ou un autre que finalement, leur camarade Peter O'Neill n'est plus des leurs.

    Et ce n'était que le début d'une série de démission.

     

    Pour ne rien arranger chez les 30 légendes, Kenneth est toujours sous sa forme première là où il ne savait pas pratiquer de la magie ni parler consciemment d’ailleurs, Wyatt est toujours en convalescence et faible, Luxchana muette et distante, Adrian se la jouait cavalier seul et ajouté à cela : Alfred fait une sérieuse dépression. Franchement, si la grande majorité des membres éminents sont eux-mêmes en pleine crise, cela ne va pas aller en mieux, cette histoire.

    Curieusement, il n’y avait rien chez les années supérieures. Les sang-mêlé de la sixième année n’avaient rien d’autre que des lettre de menaces, et encore dissimulés à la vue des autres. Quant aux dernières années, bon, on ne voulait pas être mauvaise langue mais en dehors de la tentative envers monsieur Clément Godage, c’était comme s’ils étaient dans un autre monde. Serait-ce dû au fait qu’il n’y ait qu’un seul Next ?

    Mystère.

     

    Tout le mois de décembre se déroula ainsi, des élèves furent attaqués, sang-mêlé ou né de moldu, car c'est soit l'un qui est ciblé soit l'autre qui est victime d'embuscade, et quand c’était trop tard, les élèves quittaient l’école et n’y réapparaissaient plus.

    Même les festivités approchants n'ont pas réussi à calmer les tensions, parce que bien évidemment personne ne savait si c'était plus sûr dans ou hors Poudlard, et malheureusement, tous les matchs de Quidditch de la saison ont été annulé pour cause de manque de membre actif.

     

    Un jour de vacance, alors que les Red Light s'entraînaient avec ardeur après avoir appris le rétablissement de la petite-amie du capitaine, une attaque survint.

    À vrai dire, l'équipe n'était même pas au complet, il y avait juste les deux batteurs, le capitaine attrapeur, un poursuiveur et un gardien. Pas vraiment de quoi faire une simulation mais au moins les défenseurs pouvaient se lâcher. Du coup, elle s'est donné à cœur joie la rousse. À tel point que plus rien n'avait d'importance tout autour. Ce fut ainsi qu’Elise fut prise pour cible.

    Alors qu’elle venait de renvoyer un cognard à son partenaire, un sort se dirigeait vers elle. La rousse l’évita de justesse, mais alors qu’elle se tournait pour voir qui avait lancé, elle ne put pas éviter le second éclair qui la toucha à la tête. Aussitôt, elle se sentit partir et perdit conscience. Même le cri de Lily ne la ramena pas et ralentit encore moins le balai en chute libre. Il ne fallut que l’intervention de James qui fonça la rattraper pour assurer sa sécurité. Mais rien n’était encore sûr, il fallait encore reconnaitre l’origine du sortilège reçu.

    Le capitaine renvoya les autres membres de l’équipe à leur occupation, car trop dangereux de continuer les entrainements dans ces conditions, ce dernier accouru à l’infirmerie accompagné de sa petite sœur. Quand il entra dans la chambre blanche en panique, l’image traitresse de la nuit où Abigail fut touchée lui revint. Il était vrai que ce genre de scène commençait à être fréquent. Ce qui n’était pas bon signe.

    Décidément, James Potter était bien parti pour être secouriste à ce train-là. Certes, la situation ne prêtait pas à l’amusement, mais c’était déjà la deuxième fois que Wyatt assistait à cela. Bon, à la différence que la dernière fois il faisait semblant de dormir dans son lit alors que là, il observait la scène dans son coin assis sur un fauteuil magique.

    Cependant, lui-même perdit le peu de maitrise qu’il s’était acquit depuis son séjour de convalescent forcé quand il reconnut la nouvelle victime. Elise. Une Gryffondor, une camarade de classe qu’il côtoyait tous les jours avant ça, une personne qu’il aurait pu sauver s’il n’était pas dans cet état !

    « Qu’est-ce qui lui est arrivé ? »

    « On ne sait pas. On s’entrainait sur le terrain, tout était normal mais tout d’un coup elle perdit connaissance et elle manqua de s’écraser si James ne l’avait pas rattrapé ! »

    Wyatt préféra s’éloigner de cet ambiance où jaillissaient à profusions les voix paniquées des infirmières faisant de leur mieux, mais dont il savait que c’était inutile, où la voix brisée de Lily qui risquait de craquer à n’importe quel moment de peur de perdre encore quelqu’un qu’elle connaissait et appréciait mais plus tout, il voulait fuir le regard hanté de James qui s’était gravé dans sa rétine. Potter aîné n’avait pas à se sentir coupable, tout était de leur faute aux Jeunesse Pur, dont il ne pouvait même pas les rechercher pour leur faire payer.

    « Wyatt, mais qu’est-ce que tu fais là ? »

    La surprise d’Albus lui fit sortir de ses pensées. Il remarqua qu’il s’était inconsciemment dirigé vers la cour intérieure du château où se trouvait la moitié de leur promotion resté au château.

    Personne ne pouvait décemment se permettre de passer des vacances alors qu’il y avait des victimes à l’école, même si certains arguaient que c’était pour se protéger des attentats. Et peut-être que les sang-mêlé aurait dû suivre ce conseil quand il voit que le nombre d’attaque n’a pas cessé.

    Il eut un hoquet de surprise dans l’assistance mais cela ne suffit pas à le ramener.

    « Qu’est-ce qu’il y a, Wye ? » Demanda doucement Rose en s‘approchant de lui.

    Quand il leva les yeux pour poser sur le visage inquiet de la rousse, il se demandait s’ils n’avaient pas senti que quelque chose de grave était arrivé. Il pensait avec utopisme que c’était peut-être le lien des 30 légendes qui agissait. Que chacun d’eux,pouvait pressentir lorsque l’un de leur promotion était en danger. Mais quand il sentit l’humidité sur ses joues, il comprit que ses camarades étaient surtout inquiets parce qu’il pleurait. Ce qui était une première de savoir que le si parfait américain montrait ses faiblesses.

    « Il y a eu une autre attaque… »

    Lui-même ne se reconnu pas en prononçant ces mots alors que l’assemblée montrait leur choc.

    « C’est pourquoi le visage défait d’Adrian avant qu’il ne parte », souffla John.

    « Qui est la victime ? » Demanda Stefan.

    Ils étaient tellement innocents…

    « Elise… »

    « Non… ! » Haleta Alfred.

    Mais personne ne l’entendit ou n’y fit attention alors que les autres soit accouraient à l’infirmerie soit restaient en état de choc. Mais ce qui fit le plus de mal à Albus était de voir son meilleur ami dans cet état.

    « Hey, ne fais pas cette tête, les infirmières vont prendre soin d’elle », lui chuchota-t-il.

    Mais le blond secoua la tête en laissant échapper encore quelque larme.

    « Ce n’est pas toujours le cas. Il se peut qu’elle soit gravement touchée… » Sanglota l’américain.

    « Ne sois pas si pessimiste, il y a toujours une solution, non ? » Fit Rose, incertaine.

    « Vous ne comprenez pas… Je suis moi-même inguérissable, mon cas est désespéré. »

    « M’enfin, ne dis pas ça », s’étrangla à moitié sa meilleure amie.

    « Qu’est-ce qui t’arrives, Wyatt ? Tu n’es jamais aussi négatif », s’inquiéta Alby.

    Encore une fois, le blond cendré secoua lentement la tête alors ses larmes souillaient encore et encore ses joues. Comme si vraiment quelque chose de grave se passait.

    « Je suis désolé. J’aurai dû vous le dire depuis le début, mais je ne voulais pas le croire. J’espérais aussi qu’un miracle allait se produire », pleura-t-il.

    Le public restant était suspendu à ses lèvres, attendant la sentence.

    « Nous dire quoi ? »

    La voix de Potter cadet ne fut qu’un souffle imperceptible. Qu’il retint lorsqu’il croisa le regard infiniment triste et mouillé de Devon.

    « Je ne suis plus un sorcier. »

    Une forte expiration s’entendit sur le côté, mais Albus n’était pas sûr qu’il s’agisse vraiment de sa cousine ou d’une autre de ses camarades. Lui ne parvenait juste pas à saisir le sens de la phrase. Ce n’était pas possible, n’est-ce pas ? Pas lui, pas Wyatt.

    « Co… Comment ça ? Plus sorcier ? Comment c’est possible ? »

    Le gémissement venait bien de son ami affligé, par contre.

    « Ma baguette ne réagit plus. Toute baguette choisit son maître, non ? Si je ne peux plus l'utiliser, c’est que je ne suis plus digne… parce que j’ai perdu ma magie… »

    « Mais… »

    La suite de la plainte ne fut jamais connu.

    « Et je ne peux même plus marcher. J’ai tout perdu, Al… je ne suis plus qu’un invalide et j’en peux plus de tout ça. »

    Quelque chose de vraiment grave.

     

    « Attends, où vas-tu ? »

    Luxchana se tourna brutalement vers le garçon qui le suivait depuis qu’elle avait quitté la cour intérieure suite à l’annonce mortifère de son condisciple. Tyler en profita pour atteindre son niveau et la détailler une fois plus près. Il avait bien vu que son crush avait très mal réagit à cette nouvelle. Il comprenait, même si ce n’était pas l’amitié entre lui et la lionne, il savait assez qu’elle n’était pas faible. Mais toujours était-il qu’elle était une victime potentielle au vu de son statut. Cependant, il ne comprenait pas trop la précipitation de la sri qui tremblait alors qu’elle accourait presque vers une direction qui n’était pas celle de l’infirmerie. Si elle voulait aller voir comment allait leur camarade, il aurait compris mais il ne voyait pas pour quoi elle se hâtait actuellement.

    « Je… je suis désolée, Zabini, mais j’ai à faire. Il faut… que j’aille régler une affaire personnelle », s’excusa-t-elle avant de prendre la distance.

    Tyler hésita longuement sur la décision à prendre. Pouvait-il vraiment la laisser gérer seule alors qu’elle semblait accablée par ses sentiments ? Mais quand il la vit disparaitre à l’angle d’un couloir, il abandonna toute tentative de poursuite. Et puis, elle avait dit ‘personnelle’.

    Mais peut-être qu’il aurait dû insister.

     

    « Ce n’est pas vrai… » Grinça Claire avant de ses mordre la lèvre inférieure.

    Elle faisait partie du public trop ébahi pour bouger, tout comme Emil qui était resté tout le temps avec elle, et bien que la suite de la conversation parue trop intime à son goût, elle ne put qu’être peinée par la tournure qu’ont prise les événements.

    Tout s’est accéléré en l’espace de deux petites semaines de vacance d’hiver ! Kenneth n’avait toujours pas retrouvé sa forme, Elise est maintenant touchée et Wyatt était totalement hors-jeu. Trois élèves sur les cinq sang-mêlé de leur promotion sont déjà dans le collimateur des Jeunesse Pur et il n’y avait rien à faire, car personne ne savait d’où les attaques provenaient ! Alors Claire angoissait, elle craignait pour ce qui allait arriver aux deux autres restantes. Heureusement que Celia était retournée chez elle et même si Clara arguait qu’elle se moquait bien que cette bande de C** la prenait pour cible, car elle les latterait avant même qu’ils ne puissent l’approcher, elle s’inquiétait toujours et encore.

    Surtout qu’au final, les méchants avaient bien l’avantage, là. Un sang-mêlé venait bien de démissionner après avoir perdu la magie qu’il aurait ‘volé’.

    Claire était attristée. Même si, dernièrement, elle n’était pas proche de Wyatt de par leur rivalité quelque peu puérile, elle n’avait pas d’inimitié pour le blond. Elle l’appréciait même plutôt en tant que personne et le voir fondre en larme alors qu’il leur annonçait qu’il allait les quitter lui serrait le cœur.

    Albus allait perdre son meilleur ami.

     

    Un peu avant midi, les parents Devon débarquèrent dans le hall du château. Les autres élèves ont été dirigés dans la grande salle afin de ne pas déranger la réunion familiale et le départ d’un élève. Seul restait le directeur et quelque élève de l’ancienne promotion de Wyatt.

    Aussitôt qu’elle vit son fils installé dans un fauteuil roulant moldu, Nathalie Devon se jeta sur son fils en pleurant.

    « Je suis désolée, Wyatt ! Je suis tellement désolée ! »

    Pourquoi s’excusait-elle ? De l’avoir fait naître en tant que sang-mêlé ? De l’avoir fait inscrire à Poudlard et donc subir une séparation de cette ampleur ? De quoi s’excusait-elle ?

    Toujours est-il que Wyatt ne put en supporter davantage et rendit l’étreinte de sa mère tout en versant des larmes de regret. Il n’eut pas la force de la réconforter, lui-même trop faible mais ayant surtout la gorge nouée. Bientôt il allait s’assécher à pleurer autant. Ce fut son père qui se chargea de les calmer avec des mots. Lui restait fort pour sa famille.

    À présent, la famille Devon accueillait un moldu de plus.

    Quand les parents se levèrent pour partir et que le directeur Potter s’excusait auprès d’eux de ne pas avoir été à la hauteur de ses devoirs, Wyatt se tourna une dernière fois vers ceux qui fut ses camarades. Il leur fit un signe, mais son regard s’accrochait à celui de son meilleur ami. Ils pensaient qu’il aurait eu droit à un moins un sourire, histoire de le rassurer, mais quand les lèvres se murent pour un message silencieux, personne ne s’attendit à ça.

    La grande porte se referma sur les trois silhouettes et le son sourd du claquement résonna en écho dans le silence du grand hall.

    Rose se tourna vers son cousin et l’appela prudemment. Mais celui-ci ne réagit pas, ni ne prononça mot. Tout ce qu’il avait en tête était le dernier mot que son ami lui avait adressé.

    « Adieu. »

     

    L’atmosphère durant les vacances de Noël ne fut jamais aussi morne –sauf peut-être celui de 1997-. Les élèves restants à l’école n’avaient pas grand appétit quand la rumeur d’une nouvelle attaque eut fait le tour, tous les baguettes avaient alors étaient consignés afin de découvrir qui aurait bien pu lancer le sort. Beaucoup étaient songeurs, d’autre inquiet et certains pleuraient pour une raison ou une autre. Lily, tout désignée, déplorait que les choses se passent ainsi alors qu’elle venait d’apprendre le départ de Wyatt.

    Absent, Albus ne toucha même pas à son repas. Il ne savait plus quoi en penser. Comment a-t-il pu être aussi aveugle ? Son ami souffrait seul dans son coin depuis son attaque et pendant tout ce temps, lui ne se préoccupait que de lui-même. Quel piètre ami il faisait alors que Wyatt l’avait toujours soutenu. Il fut écrasé par le remord en se disant qu’il ne méritait même pas son amitié alors que les derniers mots résonnaient perfidement dans sa tête. Il n’a aucun droit de le recontacter.

            

             Une heure s’était déjà écoulée depuis qu’il avait décidé de laisser Luxchana tranquille et celle-ci n’avait pas reparu depuis. Inquiet ou juste obsédé, Tyler décida de se mettre à sa recherche. Compréhensif, Stefan décida de l’accompagner. À plusieurs, ils auraient plus de résultat. C’était vraiment dommage qu’ils ne pouvaient pas utiliser leur baguette confisquée pour agir plus efficacement.

    Ce ne fut que quand l’après-midi fut bien entamé qu’ils eurent des avancés. Mais malheureusement pas des bonnes.

     

    « Tu le savais, n’est-ce pas ? »

    Cette fois-ci, Claire ne le parla pas en privée. Elle n'avait jamais cherché à le faire, contrairement à lui. Adrian lâcha un soupire alors que tous leurs camarades les observaient. Tous sauf Albus, qui ruminait.

    « Tu savais que Wyatt n’était plus un sorcier, Adrian. »

    Constatant cette fois-ci l’affirmation de la phrase, le blond resta pourtant très stoïque.

    « Pourquoi tu ne le dis pas ? »

    « Qu’est-ce que ça aurait changé ? Il s’était résigné sur son sort, il savait qu’il n’avait pas d’autre choix que de vivre comme un moldu. Il s’y était fait à l’idée qu’il n’était plus un sorcier. »

    « Depuis combien de temps ? » La voix sèche de Rose claqua dans l’air et son regard bleu électrique se fixa sur le septième fils.

    « Depuis qu’Abigail Thomas était guérie. »

    Les autres sourcillèrent, quel rapport ? Mais James eut une infime réaction. Il resta pourtant discret et cogita dans son coin.

    « Il faut que tu arrêtes d’agir tout seul Adrian. Partages-nous tes découverts. On a le droit de savoir. »

    « Ce n’est pas si facile… »

    « Pour qui ? »

    Ils ne surent jamais la réponse alors que pour la deuxième fois de la journée, les infirmières furent débordées par une nouvelle attaque. Et cette fois-ci, Adrian n’avait rien entendu. Mais la découverte de l’identité alarma le reste de la population estudiantine. Luxchana Moon Star. Une sang-pur.

    Plusieurs suppositions commencèrent à naître alors qu’on examinait l’élève. Devon et Moon Star n’étaient-ils pas les deux préfets attaqués à la fin du mois précédents et retrouvés par le professeur Rowle ? Pourquoi sont-ils tombés tous les deux aujourd’hui ? Est-ce que Moon Star allait elle aussi perdre sa magie ? Si oui, pourquoi ?

    Elle n’avait pas ‘volé’. Elle ‘méritait’ sa magie qu’elle a hérité de ses parents et puis elle avait la magie émérite.

    Dans toute cette agitation, personne ne remarqua le départ précipité d’un autre élève. Décidément ce n’était pas un bon jour.

    Et c’était loin d’être fini.

     

             Le lendemain, au matin du réveillon pour achever 2022, ce fut les 30 légendes qu’on acheva. On avait diagnostiqué un emprisonnement psychologique à l’asiatique, elle était enfermée dans son esprit par la force d’un don, forcément, mais encore fallait-il trouver lequel.

    Bien sûr, comme ces vacances étaient définitivement fichues, il fallait qu’on ajoute un autre facteur emmerdant dans le lot. Du même acabit ou presque.

    « Alfred a disparu ! » Déclara Alice tout de go.

    Ce qui surprit pas mal fut de savoir que c’était elle qui vint l’annoncer. Après tout, Albus et Emil étaient ses camarades de chambre, Elias et son cousin étant retournés chez eux pour passer les fêtes en famille. Mais en voyant le regard inquiet et surtout troublé de la meilleure amie, les autres surent que c’était grave. Plus que l’option d’un simple découchage à l’avant-veille du nouvel an, en tout cas.

    « As-tu cherché sur la carte des Maraudeurs de James ? » Demanda Rose.

    « Bien sûr, je ne vais pas avancer ce fait n’importe comment ! Il n’y est pas et j’ai cherché dans tous alentours des passages secrets qui sont par ailleurs rebouchés par les bons soins du directeur depuis que ces débiles de Jeunesse Pur sèment le désordre ! »

    « Ah. Bah, là, ça craint. »

    « Je crois que c’était ce qu’elle voulait nous dire dès le début. »

    « Mais comme tous les sorties sont condamnés et qu’il n’apparait toujours pas sur la carte, ça signifie une chose », déclara sombrement Clara.

    « Tu veux dire… » Commença Stefan.

    « Oui ! Notre ami Next doit s’être perdu dans la forêt ! »

    Pas très rassurant.

    « Et on va aller le chercher ! »

    Là, ça l'était encore moins.

    « Sans moi. »

    Trois personnes à l’unisson inattendu. Tyler Zabini parce qu’il veut probablement rester avec sa dulcinée inconsciente, ou plutôt l’observer dans son sommeil, Claire parce qu’elle n’avait franchement pas l’humeur et Emil par solidarité pour son amie, ou parce qu’il était aussi très lâcheur. Heureusement pour le dernier que son cousin n’était pas présent mais retourné à leur Danemark natal, il n‘aurait pas supporté son sourire narquois.

    « Bon, bah, il ne reste plus que nous 7 alors », se résigna Clara.

    Stefan, Alice, Ani, Adrian et même Albus, qui s’est ressaisit car trop inquiet pour son ami, acquiescèrent avec ferveur mais John hocha la tête avec moins d’ardeur. Comme sentant que la situation allait déraper.

    « C’est déjà assez pour une expédition dans un lieu interdit, je vous rappelle », soupira Rose.

    « D’ailleurs, tu vas nous accompagner, toi ? » S’étonna Ani.

    « Seulement à la lisière de la forêt pour faire le guet. Si vous vous absentez trop longtemps, on va soupçonner quelque chose. »

    « Je me charge de jeter des charmes afin de faire sentir votre présence », ajouta aussitôt la chinoise pour les rassurer.

    « Ok, alors on est parti ! » La blonde leva le poing en l’air en faisant voler sa queue de cheval. Dans sa salopette, elle avait vraiment l’air d’une aventureuse de petite bourgade perdu dans trou paumé. (Pléonasme quand tu nous tiens !)

    « Occupe-toi bien de Kennie », ajouta John avant de suivre le groupe.

     

             Malgré ce qu’a dit Clara, leur effectif restant pour ces vacances dépasse largement les autres congés scolaires toutes années confondues, ayant pour record 15 élèves sur 30 (les sept aventuriers plus Rose, Kenneth, Elise, Claire, Luxchana, Emil et Tyler). Même si presqu’un tiers est out, dont un a même démissionné. Quel accueil pour le retour de l’autre moitié de la promotion. 30 légendes, quelle blague.

    C’est ce que marmottait Rose alors qu’elle se séparait du groupe qui s’enfonçait dans les abysses de la célèbre forêt magique de Royaume-Unis.

    « On aurait peut-être dû ramener des sacs de couchage, des fois qu’on ne le retrouve pas avant la fin de la journée et qu’on doit camper ici », plaisanta Steph.

    « Ne racontes pas de bêtise ! On l’aurait trouvé avant ! » Brailla Alice.

    Ses compagnons d’opération secours sursautèrent au subit éclat mais personne ne fit un commentaire.

    « Désolé, je voulais juste détendre l’atmosphère. »

    L’autre ne lâcha qu’un soupire agacé, faisant passé le message qu’il ferait mieux de simplement se taire. Ils ne surent pas exactement combien de temps ils passèrent dans ces bois sombres à dépasser plusieurs longs troncs d’arbre aussi difformes les uns que les autres, mais le nombre de fois qu'ils ont trébuché sur des racines un peu trop volumineux et à sursauter au moindre bruit suspect les a rapidement épuisé, notamment les nerfs.

    Ils arrivèrent finalement à leur but dans un coin où le soleil avait perdu ses droits et n’était éclairé que par une lumière diffus qui provenait d’un endroit insoupçonnable. Ce fut la touffe roux pâle qui les rassura assez de l’identité de leur ami.

    « Alfred ! » Héla Alice en accourant.

    Mais sa course fut brutalement arrêtée quand elle vit les larmes sur ses joues. Aussi surpris d’un tel spectacle juste après le départ de son meilleur ami dans le même état, Albus décida de s’avancer prudemment.

    « Aller, viens, Al, tu nous as fait sacrément peur de découcher après tout ça. »

    « C’est justement parce qu’il se passe tout ça que je dois prendre de la distance », répondit son condisciple d’une voix douce, faisant fi de ses larmes.

    Tandis que six d’entre eux grimaçaient d’incompréhension, Alice gémit.

    « Alfred… ce n’est pas comme ça que tu vas arranger les choses… »

    « Ce n’est pas ce qui va m’empêcher de me sentir coupable… »

    « Pourquoi te sentirais-tu coupable ? Tu n’y es pour rien », lui dit Stefan.

    Le Serdaigle croisa son regard mouillé de larme à celui du Poufsouffle, ses sourcils s’arquèrent comme s’il mettait au défis son vis-à-vis de répéter ce qu’il affirmait et un pauvre sourire étirèrent ses lèvres.

    « C’est justement là tout le problème, j’y suis pour pratiquement tous ces attaques... »

    « Arrêtes donc ton mélodrame » Intervint Ani. « Tu vas nous faire croire que c’est toi la cause de tous ces attaques ? »

    « Je ne vais pas vous faire croire, je ne dis que la vérité. Je suis à l’origine de cette nouvelle ère de super sorcier que vous appelez Next. »

    « Ah oui, et comment ? Je te rappelle que Rei nous a dit que tout a commencé il y a 17 ans, et le premier Next que nous connaissons est Lucas, le préfet-en-chef, j’ai toujours trouvé ça bizarre qu’il soit si doué en cours », fit Clara.

    « Le fait qu’il soit si compétent n’est pas dû à son statut de Né de moldu, il est juste très habile », expliqua John.

    « Tu n’as que 15 ans, Al… » Souffla l’homonyme, mais il n’était plus si sûr.

    « Mais enfin, ouvrez les yeux ! Je suis né un 29 février ! Est-ce qu’il y en a seulement un de 29 en 2006 ? »

    Le silence plana au-dessus du groupe, enfin autant qu’un silence se pouvait dans une forêt où les feuillages s’agitaient sous le souffle du vent.

    « A-alors… tu es né…quand ? » Chuchota Adrian, incrédule.

    Alfred lâcha un rire jaune.

    « 2004, évidemment. Je suis l’enfant du couple Mikael et Charlotte Jeskar, né le 29 février 2004, sauf qu’on m’a déclaré mort-né causant le désespoir du couple et entraînant par la suite leur mort. Plus tard, il s’avéra que c’était une erreur du chirurgien en charge de l’accouchement par césarienne, le docteur Nathanaël Olsen. »

    Si certains ont voulu l’interrompre dans son discours, personne ne le fit. Déjà par respect pour ses sentiments et ensuite les larmes qui continuaient de couler ne les permettaient vraiment pas.

    « Pour je ne sais quel raison, mon corps se trouva entre les mains d’un organisation du nom de Nouvel Ordre. Ces derniers ignorant mon identité, mais m’ayant trouvé dans un hôpital moldu ont conclu que j’en étais un et comme de toute façon je n’avais plus aucune chance, ils se sont dit que ce devait être une bonne idée de m’utiliser comme premier cobaye. »

    Les larmes d’Alice ont fini par rejoindre ceux de son ami et coulaient tels deux flots portés par le courant.

    « Cobaye pour quoi ? »

    « L’expérience qui rendait les moldu sorciers, du moins le croyaient-ils. Seulement, ils ont fait une erreur, Charlotte Jeskar, Charlotte Schmidt de son nom de jeune fille, ma mère, était une sorcière, donc ils n’avaient absolument rien réussi quand ils ont détecté de la magie en moi et ont eu encore plus tort de me mettre sous la garde de cet incapable d’Olsen qui, comprenant son incompétence, décida de se changer de voie et se tourner vers la science en comprenant que j’étais le bébé qu’il avait tué ! »

    Il s’arrêta dans sa tirade pour reprendre le souffle et aussitôt poursuivre sous le regard ébahi de son auditoire qui en savait un peu plus de tout cet artifice et constatait avec horreur les dessous.

    « Vous rendez-vous seulement compte de l’ironie de cette histoire ? Tout ce que ce groupuscule défendait sur les Né de moldu et leur ramassis de bêtise était en réalité basé sur une erreur d’un stupide moldu même pas capable d’honorer son diplôme de médecin. Eux qui crachaient sur les sang-mêlé et les traitant de voleur ont tout simplement sauvé un des ceux-ci pour carrément le changer en cette armée de futur génération qu’ils croient pouvoir asservir. N’est-ce pas hilarant ? » Craqua-t-il en terminant dans un sanglot.

    En le voyant s’écrouler au sol alors qu’Alice accourait pour le porter réconfort, leurs camarades qui les observaient silencieusement se dirent intérieurement qu’en effet, cette histoire n’était pas facile et elle ne risquait pas de bien se terminer de ce qu’ils ont appris. Depuis le début, le Nouvel Ordre ainsi que les Jeunesse Pur se sont battus pour la cause contre laquelle ils dénigraient.

     

     

             Un peu après midi, alors que les pensionnaires restants ont fini de se sustenter, l’état d’Elise s’était aggravé sans que personne n’en sache rien. Comment auraient-ils pu alors qu’une main armée d’une baguette fit son apparition dans l’infirmerie alors que toutes personnes autres les convalescents étaient absentes ? Il s’agissait du même coupable que celui qui avait attaqué les deux préfets il y a un mois jour pour jour. Peut-être est-ce pour cela que Luxchana sortit de sa transe et procéda à un rituel aussitôt que l’agresseur ou plutôt sa main disparu. Elle prit la main de sa camarade dans la sienne et psalmodia sans interruption.

    Quand Tyler revint, il retrouva sa belle allongée à moitié sur le lit de la Gryffondor, sans signe de réveil.

    Curieux mais aussi plein d’espoir contenu, il l’a porta dans ses bras pour la ramener dans son lit, déploya à nouveau les rideaux autour et attendit sagement en s’installant sur la chaise à côté. Elle finira bien par se réveiller une deuxième fois.

     

             La seconde fois qu’elle ouvrit ses paupières, elle fut réveillée par un geignement d’enfant. Quand elle fut entièrement consciente, elle vit une asiatique à la peau un peu jaune porter un bambin à la frimousse blonde dans ses bras et la vit disparaitre derrière un rideau blanc typique des lieux de soin. Un jeune homme à la chevelure étrangement gris suivit le chemin un peu plus tard pour demander l’état du gamin. Un moment, elle se demanda s’ils étaient les parents. Bien que cela puisse sembler étrange au vu de leur apparence, ils auraient très bien pu l’adopter, sauf qu’ils étaient un peu jeunes…

    Oh, après tout, chacun leur vie.

    « Tu as mal quelque part ? »

    Il lui fallut un long moment pour comprendre que c’était à elle qu’on s’adressait. Elle tourna la tête vers la source de la voix et remarqua pour la première fois qu’il y avait quelqu’un d’autre dans son espace de soin. Un jeune homme à la peau foncée le regardait avec attention. Il avait des cheveux un peu long attaché en catogan, ramené sur un côté et des yeux profondément sombre qui ne la quittaient pas. Réalisant qu’il attendait une réponse, elle secoua confusément la tête.

    « Restes éveillée, je vais appeler l’infirmière. »

    Acquiesçant doucement alors que le garçon disparaissait déjà, elle se demanda intérieurement pourquoi est-ce qu’il n’appelait pas plutôt un médecin ? Ce serait plus logique.

    Les rideaux blancs fut tirés et une femme blonde s’approcha de son lit. Elle vit avec curiosité un groupe de jeune personne entrer dans la salle blanche et attendre dans l’allée tout près de son lit, la regardant avec joie. Aucun d’entre eux ne semblait dépasser 16 ans.

    Soudain, l’idée qu’elle ne soit pas dans un hôpital la titilla.

    « Vous m’entendez bien, mademoiselle Moon Star ? »

    Elle regarda la femme qui venait de lui poser la question, c’est étrange qu’on l’interrogeait sur ça alors qu’elle venait de se réveiller. Mais soudain, elle se rendit compte qu’elle ne savait même pas de quoi elle était atteinte pour se retrouver dans un lit de soin.

    « Qui…qui est Moon Star ? Et où suis-je ? » Dit-elle incertaine.

    Elle avait l’impression d’avoir lâché une bombe tellement ils se sont figés de mortification. Plus personne n’osait parler, ni même respirer alors qu’elle les regardait tous avec une certaine appréhension, maintenant.

    « Non, pas elle ! » S’écria la chinoise qu’elle avait vu plus tôt, la faisant sursauter.

    Elle ne put que l’entrevoir rapidement avant qu’un jeune homme à la peau pâle ne s’élance presque agressivement sur elle pour la pousser vers la porte. Ils disparurent derrière la porte qui se claqua. Leur départ ajouta un peu plus de tension.

    « Elle a dû céder sa magie », déclara sombrement un roux. Il jeta un regard triste à l’autre lit caché derrière les rideaux blancs « J’imagine qu’elle a senti qu’Elise perdait la sienne et elle a décidé de le lui donner… »

    Une autre femme blonde alla de ce pas vérifier ses dires en consultant la convalescente de l’autre lit.

    « C’est exact, sa magie se stabilise et son état s’améliore. »

    « Excusez-moi mais…magie ? »

    Les adolescents s’entre-regardèrent avec inquiétude sans savoir quelle réponse lui donner.

    « Il va falloir appeler ses parents et prévenir le directeur. »

     « Est-ce que ça veut dire qu’elle doit elle aussi… » Demanda une rousse en se tournant vers un grand blond et le roux.

    « Je ne suis pas sûr, mais… tout ça, c’est à ses parents d’en décider », répondit le blond en lui jetant un regard prudent.

    « Si encore elle s’en souvient », souffla une blonde à queue de cheval. Sa façon de s’habiller la marqua assez pour qu’elle le détaille longuement.

    « Je suppose… » Marmonna la plus jeune des infirmières. « Eh bien, mademoiselle… reconnaissez-vous votre famille ? »

    L’absence de réponse fut assez parlante en elle-même. Un babillement enfantin attira cependant l’attention de tous.

    « Je crois qu’il quémande sa mère », commenta l’amnésique.

    Il fallut tout l’effort du monde au ‘père’ pour lui répondre sans agitation.

    « Non ! Elle n’est pas… il n’est…enfin, ce n’est pas ce que tu crois. C’est mon meilleur ami, Kennie, enfin Kenneth. »

    Cependant, il n’est pas dit qu’il n’y aurait pas d’éclat. Elle cligna des yeux, incrédule et se tourna vers les autres pour avoir un peu plus d’info. Mais les deux infirmières s’affairèrent ailleurs et les camarades du nordiste préféraient s’entre-regarder plutôt que lui renseigner. Seul le garçon qui avait veillé à ses côtés le regardait mais il ne semblait pas disposer à lui fournir une réponse.

    « Du moins, c’était mon meilleur ami dans sa forme originel », reprit plus calmement le ‘meilleur ami’ du nourrisson encore plus remuant de gazouillis.

    « Et je crois qu’il veut plutôt se poser dans les bras de mademoiselle », remarqua une jeune brune aux yeux vairons. Intriguant, le bleu turquoise de la droite. Comme s’il y avait un symbole.

    Puis elle comprit ce qu’elle venait de dire et sursauta quand elle sentit des petits menottes se renfermer sur la couverture blanche près d’elle. Le bambin caqueta joyeusement en lui faisant des signes et alors qu’elle allait lui sourire gentiment un éclair vert sortit des mains enthousiastes de l’enfant pour tournoyer dans les airs avant de s’éparpiller.

    « Oh. Je vois…’magie’… » Lâcha-t-elle.

    « Je sens qu’elle va encore être longue cette histoire », soupira la blonde.