• 2.Ce pas qui nous sépare

    Pedro aime marcher.

    Disons aussi qu’il n’a pas eu trop le choix dans la vie.

    Il a grandi sans ses parents qui ont été emporté dans une inondation et doit depuis gagner de quoi vivre par lui-même. Cependant, il a eu la chance de rencontrer Sébastien, un homme anglophone qui lui fut pour lui et les autres enfants va nu-pieds de Pérou un grand repère. Pas vraiment de secours, étant donné qu'il était aussi sans le sou qu’eux, mais au moins, il avait l’expérience de la vie et pouvait leur donner des directives. Ce qui leur permet de vivre en grande partie, lui et huit autres orphelins.

    Il en sait aussi beaucoup sur les âmes soeurs. Il leur dit que chaque personne a un différent signe pour retrouver leur moitié, qu’il peut y avoir de semblable mais jamais les mêmes. Il dit que tout le monde a des âmes soeurs, même eux les va-nu-pieds que la société ne veut pas et les orphelins solitaires. Mais il dit aussi que ce n’est pas parce qu’ils sont faits l’un pour l’autre qu’ils vont forcément finir ensemble.

    Quand Sébastian lui parle de ses âmes soeurs, il est toujours doux et il lui arrive de tracer les chiffres qui sont présent à l’intérieur de son poignet.

    724 395 000

    724 395 002

    1 285 283 000

    1 019 770 000

    Aucun d’eux ne savent ce que c’est censé représenter, Sébastian suppose qu’il peut s’agir de la distance qui le sépare de ses âmes soeurs, mais Pedro n’en est pas sûr. Et même si cela était le cas, en quel unité serait-ce ? Mètre ? Kilomètre ? Ces chiffres avaient tendance à le désespérer de pouvoir un jour rencontrer ces gens qui lui sont destinés. Puis cela pouvait être partout, au sud, au nord, n’importe où qu’il ne peut pas forcément atteindre. Qu’il n’atteindra probablement jamais. Après tout, ce n’est qu’un sans-abri péruvien.

    Pourtant, il trouve une chance de pouvoir quitter cette vie un jour qu’il mendiait tout en tentant de faire les poches à ce monsieur robuste qu’il apprit plus tard être en réalité une dame, Joanna Chambers. Cette archéologue spécialiste aux lignes de nazca était de passage dans la capitale de Lima et a le malheur (à moins que ce soit dans l’autre sens) de croiser la route de Pedro, qui a bien vu qu’elle a les moyens sans être dangereux. ça, c’est parce qu’il a pu lui dérober facilement un objet de valeur qu’il donna par la suite à Sébastian qui leur annonça qu’ils pourraient sortir de cette vie misérable en vendant la montre en or. Mais lorsque Pedro a voulu pousser sa chance plus loin, il fait face à un monstre métallique qui le fit voler 200 mille kilomètres. Lorsqu’il jette un coup d’oeil à son poignet, il n’en croit pas ses yeux.

    762 647 000

    762 647 002

    10 019 000

    995 212 000

    Si le dernier n’a eu qu’un petit changement, les chiffres ont en globalité baissé notablement. Notamment la troisième. Il n’a le temps de s’en étonner que sa prison métallique s'est finalement ouverte et il doit fournir des réponses à la propriétaire.

    Le professeure parle bien espagnol, ce n’est pas forcément bien puisque maintenant elle le force à travailler gratuitement. Au moins, elle le nourrit en contrepartie.

    Après avoir bien profiter de la nourriture pour se donner des forces, il se doit de se mettre en chemin, maintenant qu’il était plus près de ses âmes soeurs. Puis, il pouvait toujours demander à cette dame qui l'a forcé au travail de l'aider.

    C'était gonflé parce que c'était lui qui avait commencé à lui voler mais il avait droit de demander d'être payé en tant que gamin qui n'a jamais su vivre que dans la pauvreté, même si c'était cher. Le professeure Chambers accepte de l'aider en contrepartie de pouvoir voir ses âmes soeurs. Même si elle n'en avait pas l'air, elle s'était attendrie à ce gamin chapardeur et qui faisait tout pour retrouver ceux qui lui sont destinés. Pedro lui informa les changements apportés suite à son voyage aérien imprévus. Les deux derniers avaient peut-être baissé, les deux premiers s'en sont retrouvés augmenté. Chambers se mit alors à faire des calculs, si de Lima à Nazca, la distance s'en est retrouvé à s'étirer de 40 millions de... peu importait l'unité, cela signifiait que les deux premiers se trouvaient au Nord et Pedro décida de suivre cette voie comme il lui semblait que trouver deux était plus facile que de chercher les deux autres en constance mouvement. C'était presque sans espoir de les croiser ceux-là.

    Ils prennent un avion pour le Nord à bas prix ce qui impliquait plusieurs escales, mais cela ne dérangeait pas Pedro qui préférait davantage avoir pieds sur terre plutôt que suspendu à plusieurs mètres du sol. Le seul point positif dans cette histoire était de voir que les chiffres sur son poignet se réduire graduellement.

    Au final, lorsqu'ils atteignent le sol américain, enfin les Etat-Unis, la distance s'est réduite à un point inimaginable pour Pedro.

    1 049 469

    1 049 465

    889 755

    32 493 296

    Il se met à hyper-ventiler.

    Professeure Chambers le calme direct. Un million... d'unité N pouvait signifier plusieurs choses, encore plus au Nord, au Nord-Ouest, au Nord-Est ou encore à l'Est. Mais assurément pas à l'Ouest ou ils allaient tomber dans le Pacifique ou au Sud, d'où ils viennent. Sauf que Pedro n'en a cure, la troisième lui disait huit cents mille ! Deux millions moins que les deux premiers et la dernières lui indiquait aussi qu'il était sur le territoire Américaine, à croire c'était le pays de rencontre.

    Pedro choisit d'errer par l'intuition. C'était après-tout, grâce à l'intuition qui lui a mené à Joanna Chambers qui l'a aidé à atteindre jusqu'à ce point. Il ne la remercierait jamais assez mais il devait continuer seul le chemin. Bien évidemment, il ne trouva pas du premier coup, mais le professeure a été sympa de les louer une chambre d'hôtel, grâce à sa renommée, et il y retournait chaque nuit sans résultat.

    Ce jour pourtant, il sentit qu'il les trouverait. Au pluriel, parce qu'il savait qu'il les trouverait ensemble. Il a juste, ils se rencontrent dans un train. Un véhicule en fer presque aussi effrayant que l'avion mais qui roulait au moins sur le sol, bien que les rails avaient tendance à tanguer. Dans un même wagon et il lui suffisait juste de faire un simple pas pour les rejoindre.

    Ce pas qui finirait de les séparer.

     

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