• Réécriture c39 (18.03 à 4.04)

    Ran se réveilla de bonne heure après 10 heures de sommeil comme tous les matins depuis une semaine.

    Après un petit soin de visage, elle quitta la chambre qu'elle partageait avec son frère, comprise dans la suite familiale de l'hôtel qu'ils avaient réservé pour la durée de leur voyage à Londres et rejoignit sa famille qui l'attendaient dans la partie restaurant de l'hôtel, qui fournissait bien sûr les repas comme indiqué dans les réservations.

    Ce qui était une bonne chose car même s'ils ne manquaient pas d'argent, ils n'avaient pas à jeter ce qu'ils avaient gagné par la fenêtre. Pas qu'ils aient travaillé durement pour gagner ladite fortune mais la somme qu'ils ont bénéficié suite à l'agression envers Ran couvrait les gits et couverts, de luxe il faut avouer, pour deux semaines dans le centre de Londres. Or, la vie à Londres était onéreuse, faisant que les dépenses extra devaient être payés de leur monnaie.

    Le déroulement de la journée des derniers jours était que, après un copieux petit-déjeuner, Ran passait du temps avec sa mère et son frère à visiter la capitale, parfois accompagnés du père de famille si celui-ci n'était pas prise par son travail, car cela restait un séjour d'affaire pour lui. En outre, pour la première semaine, Rei devait aussi faire sa part de travail en tant que membre du conseil des élèves et était resté pas mal de temps sur son ordinateur portable, montrant une image d'élève assidu aux côtés des deux femmes qui étaient vraiment là pour des vacances.

    Car, le but était de réconforter Ran après un épisode bien traumatisante. 

    Ce jour, cependant, était le lendemain du jour de Noël et pour les anglais qui étaient en grande majorité croyants, c'était le jour où ils ouvraient leur cadeaux offerts lors de la fête de la veille. Aussi, la famille s'était décidée à s'accorder une journée rien que pour eux en la passant ensemble dans l'hôtel et faisant des activités que l'établissement proposait. Un peu comme durant leur croisière mais sur terre ferme, cette fois-ci.

    En fin de journée, ils voulaient profiter des illuminations de la ville et décidèrent de diner ailleurs que ce qu'ils se sont habitués depuis une semaine. Un restaurant assez privatisé avec un chef renommé qui prenait aussi le temps de cuisiner les demandes particuliers des clients, eux inclus car la famille était adepte de plat sans matière grasse pour garder une ligne correcte et éviter des séquelles en consommant des produits malsains. 

    Il se trouvait aussi que c'était le même restaurant que la plupart des célébrités se restauraient, dont l'écrivaine Eri Kroll qui y dinait avec son fils Tsubasa.

    Bien élevé, celui-ci vint saluer la famille et échanger contact avec les jumeaux après leur avoir proposé qu'il pouvait leur tenir compagnie pour le reste de leur séjour à Londres comme il connaissait le coin. Ceci, bien qu'il fut élevé à Oxford. Loin d'avoir fini d'échanger avec le métissé, ils accueillirent la mère de celui-ci qui les rejoignit autour d'un diner luxueux pour apprendre à se connaitre.

    La soirée se conclut avec les Sakura invités à une journée mondaine que madame Koizumi est tenue à assister. Il s'agissait d'un événement de fin d'année que des personnalités au grand nom étaient conviés et l'autrice demandait leur présence pour avoir ainsi de la compagnie, en plus que cela pourrait faire profiter le père Sakura qui pourrait contracter de nouveau contrat et se faire connaitre son nom.

    Comme son fils était venu la visiter pour les vacances d'hiver, il serait aussi présent pour tenir compagnie aux jumeaux comme il avait proposé plus tôt. Au moins, la famille savait quoi faire pour le lendemain.

    Mais sans surprise, Ran s'ennuya profondément dès la première heure.

    Son frère, étant bien plus socialement intégré, échangea des sujets assez professionnels avec les invités présents pendant que leur camarade faisait la navette entre les connaissances de sa mère et Ran pour la garder divertie.

    Comme l'événement commençait en début d'après-midi, l'hôte qui accueillait autant de personnalité dans son manoir aux abords du Grand Londres couvrait un déjeuner tardif avec divertissement, apéritifs et digestifs. Ran ne prenait pas de collations entre repas et fut rapidement mise sur le côté sans savoir quoi faire une fois s'être servie des digestifs qu'elle pouvait se permettre d'ingérer. Elle sortit alors son portable pour pianoter discrètement afin de ne pas paraître impolie pour finalement prendre ouvertement ce qui l'entourait en vidéo et l'envoyer sur le chat de son groupe d'amie.

    Celles-ci avaient appris sa localisation dès que la famille avait atterri sur le sol britannique et ont été que de grand soutien quant à son excuse de besoin de se reposer même après une semaine chez elle. Elles ne devaient pas savoir grand chose, tout comme Koizumi Tsubasa qui semblait sincèrement content de voir qu'elle était de bonne santé, mais ont décidé de la faire confiance sur son choix de s'occuper de son mental avant ses études.

    Seulement, échanger par message n'allait que pour un moment avant que les filles s'occupent de leur côté, en plus du décalage horaire, la laissant seule et sans rien à faire encore une fois. Pour ses autres contacts, ceux-là étaient moins disposés que les filles et n'avaient même pas encore vu ses messages, sûrement qu'ils dormaient devant être 11 heures du soir au Japon. Et en plus, elle n'avait plus de batterie à force d'y passer du temps dessus.

    - Rei, tu peux venir une minute ?

    Il ne lui restait que son frère à embêter. Ce dernier s'excusa auprès de son interlocuteur du moment et la suivit sans discuter, Ran se sentit à peine mal de l'avoir dérangé en pleine discussion mais songea qu'elle devait penser à elle aussi au lieu de subir la situation. Ils quittèrent ainsi la salle où se tenait la réception pour se poser dans le vaste halle d'accueil.

    - Tout va bien ? 

    - Oui, juste besoin de souffler. Des discussions intéressantes ?

    - Cela aurait continué si tu n'étais pas intervenue.

    - Mes plus plates excuses. Tu ne concluais pas des sponsors pour l'académie au moins ? Nous sommes en congés scolaires.

    - Il n'y a pas d'intérêt de travailler avec des sociétés étrangères et si loin du pays. Mais certains de mes interlocuteurs avaient partagé un désir de voyager chez nous et avoir des personnalités dans ce genre de milieu servir d'intervenant auprès des élèves pourrait les aider à apprendre la vie active plus vite.

    - Toujours à penser pour l'académie à ce que je vois.

    - Eh bien, c'est grâce à une telle vision que j'ai déjà ma voie professionnelle tracée.

    - Oui, oui, tu t'y connais déjà en vie active, apprécié dans le monde des affaires et expérimenté grâce aux stages annuels.

    Rei haussa un sourcil élégant sous son ton sec.

    Et Ran devait avouer que leur deux caractères ont subi une sorte de permutation où Rei devenait plus relaxé pour la plupart des sujets qu'il doit traiter une fois que la vie étudiante arrivait à terme alors que Ran montrait un côté incertain et plein de doute sur sa situation, et notamment sur sa condition d'handicapé une fois dans la vie active. Le fait que Haru ne soit plus une constance dans sa vie doit y jouait pas mal, comme Rei ne perdait prise de ses émotions qu'uniquement ce dernier était concerné tandis que Ran sentait du confort à la simple mention du figure familier.

    - Est-ce que tu m'as demandé de t'accompagner uniquement pour piétiner sur mes projets ?

    Elle se sentit mal de l'accusation car c'était bien ce qu'elle faisait en le coupant dans sa conversation de toute évidence très sérieuse avant de se rappeler de la raison actuelle. Elle brandit son portable où l'écran afficha le pourcentage de batterie. Très faible.

    - Non, je suis à plat et je ne pourrai pas passer le reste de la soirée à bailler si je n'ai pas au moins quelque chose pour me divertir et je me sens mal de passer du temps avec Koizumi-kun, qui est quand même fiancé à Aikawa Kanae, de crainte à ce que je suis pris encore une fois pour une briseuse de couple.

    Après tout, il ne s'est pas très bien déroulé pour elle, la première fois.

    - Tu n'as pas amené de chargeur avec toi ?

    - Je ne t'aurai pas déranger si je l'avais sur moi.

    Bah oui, elle n'était pas si mesquine.

    - Je n'ai pas le mien non plus, mais je suis sûr que le personnel travaillant ici pourra nous aider. Ou l'hôte même. Attends moi ici.

    Et il partit avec son portable à la recherche d'un chargeur pour remplir la barre de batterie à plein. Or, Ran avait dit qu'elle s'ennuyait et qu'elle l'avait peut-être déranger pour cette raison mais aussi pour avoir de la compagnie. Et Rei représentait aussi le côté rationnel de leur duo.

    Attendant encore quelque seconde, elle se décida finalement de se carapater.

    Plus tôt dans la journée, bien avant que l'événement ne commence et alors que Ran se plaignait de devoir se vêtir avec élégance d'une robe chic, au moins complété d'un foulard pour cacher les marques de strangulation en bonne voie de guérison, Koizumi Tsubasa a dû la rassurer qu'il avait des vêtements de rechange dans la voiture que lui et sa mère étaient venus avec. Elle espérait fortement que ce n'était pas des vêtements qu'il avait déjà porté, le degré d'intimité dépasserait tout ce qu'elle aurait pu faire avec son ex-copain, surtout que sa taille à lui ne lui irait jamais.

    Heureusement, c'était de la taille de Rei, qui avait presque une dizaine de centimètres de différence avec, et si c'était tout de même un peu grand, il lui suffisait de rouler les manches et ajuster l'ourlet du pantalon épais mais assez confortable pour des activités physiques. Tout ça, présenté par Koizumi Tsubasa même qui l'a accompagné comme elle a demandé à voir sa voiture. De ce fait, elle a tenu à garder son fouliir avec elle pour ne attirer de regard curieux en plus que cela lui couvrirait contre le froid. 

    - Quand vous m'avez demandé de voir la voiture, ce n'était pas ce que je m'attendais à ce que vous fassiez.

    - Oui, bah, je ne suis pas une connaisseuse de carrosserie, Haru ne m'a jamais vraiment enseigner ce qu'il y avait à savoir dessus. Le concept que je puisse m'approcher d'une voiture n'a jamais dû l'effleurer après que j'ai causé un accident. Bref, j'allais forcément m'intéresser à ce qu'il y avait dedans.

    - Je vous ai proposé ces vêtements de rechange uniquement pour la fin de soirée. Ou dans le cas d'un incident qui vous obligerait à vous changer. Peut-être que vous vous serez salis avec intention.

    - J'imagine, mais je ne parvenais pas à ruiner un si beau tissu qui a dû couter une fortune tout comme l'ensemble de cette soirée. Or, je me trouve trop inconfortable en robe en dehors des uniformes de Sakura Gakuen, et encore, je ne portais même pas l'uniforme des filles pour cette année.

    - Soit. Que comptez-vous faire maintenant que vous vous êtes changée ? Je doute que vos parents et votre frère vont apprécier de vous voir débarquer dans un accoutrement si informel pour une telle occasion.

    - Pour être honnête, je pense qu'ils n'en feront pas grand cas, mais je pense qu'ils ne vont pas apprécier si je leur annonce que je souhaite quitter les festivités parce que je m'ennuie.

    - Peut-être pas seule.

    - Vous vous proposez de me tenir compagnie, Koizumi-kun ? 

    - Soudainement tellement courtoise.

    - Je préfère mettre de la distance au risque d'être prise pour une voleuse de partenaire pour une seconde fois, par la même personne qui plus est.

    - Ne vous inquiétez point, vous ne m'intéressez pas, ni physiquement ni platoniquement. Mais je suis moi-même las de tous ces mondanités et si nous sommes deux à manifester de l'aversion, peut-être qu'on nous permettra de nous éclipser sans faire d'affaire.

    - Bien pensé, allons de ce pas leur informer de notre plan.

    Si elle avait un doute qu'on leur autorise aussi facilement de quitter la soirée pas encore entamé, elle pouvait être sûre que son allié saura user des mots pour les sortir de là. Sauf que l'acolyte était bien plus malin et alla seulement annoncer à sa mère qui était bien distraite et envoya seulement un message à Rei pendant que celui-ci était occupé avec le portable de Ran. Puis, faisant tourner le trousseau de clé de sa voiture, il pressa Ran de s'installer sur le siège passager avant de passer à la première et rouler loin du manoir.

    Ran jeta un dernier regard à la voiture que son père a loué pour amener la famille au manoir dans les bois avant de se réjouir de l'aventure qui les attendait au prochain virage.

     

    Ou peut-être à plusieurs kilomètres du manoir.

    Ils arrivèrent dans la première civilisation après deux bonnes dizaine de minutes de conduite qu'aucun des deux ne se souvenait avoir passé sur le chemin d'aller, mais dont ils s'y arrêtèrent car ils voulaient quitter le manoir mais pas s'éloigner de trop non plus. Il fallait aussi penser au retour.

    Aussi, ils garèrent la voiture à la première occasion en faisant attention que ce n'était pas réservé pour riverain, car le système de stationnement est une casse-tête même dans une banlieue de Londres. Puis, ils se mirent à faire le tour de la zone habitable, remarquant qu'il y avait tout de même pas mal de chambre d'hôte alors qu'ils étaient loin du centre de la capitale.

    Après un tour incomplet, Ran les fit s'arrêter en entendant le cri de détresse d'un animal. Qui n'était définitivement pas un chat car cela ne ressemblait en rien à un miaulement et elle espérait que ces bestioles sortaient le même cri dans n'importe quel pays car elle n'allait pas risquer à sauver ces bêtes ingrats. Elle approcha un piège à l'apparence d'une poubelle rempli de détritus alimentaire pour voir un pauvre renard enfermé dans une cage qui était caché dans la benne à ordure. 

    Elle fut aussitôt tombée sous le charme et demanda à ce que son camarade veuille bien acheter de quoi manger pendant qu'elle libérait l'animal. De la nourriture consistante comme des fruits et viandes crus qui serait moins coûteux que cuits. Bien sûr, elle allait le rembourser plus tard comme elle n'avait pas de monnaie sur elle, ayant pour habitude de payer en dématérialisée avec son portable, qui était en train de chargé dans le manoir. Donc, pas avec elle.

    Une fois chacun sur sa tâche, elle délivra le sauvageon assez rapidement à l'aide d'une épingle qu'elle gardait dans ses cheveux à l'arrière du crâne, à l'ombre des regards indiscrets surtout quand ils étaient coiffés de double nattes d'écolière, parce que Haru lui disitat que c'était utile. Mais la partie la plus difficile venait après, quand elle devait convaincre le renard qu'elle ne lui voulait pas de mal. Inutile de dire que sa main inoffensive fut attaquée étant vu un ennemi. Pour ne rien arranger, elle l'attrapa sans son consentement et le sortit de la cage.

    - Oh, je vais te nourrir ! Arrête de me griffer and m'enlever la vue par la même occasion !

    Fatigué alors de se débattre pour rien car il ne risquait pas sa vie, le renard se laissa dorloter pendant que Ran vérifiait s'il avis des blessures. Puis, voyant qu'il s'était habitué à son touché, Ran en profita pour le cajoler pour de vrai, en faisant tout de même attention à ne pas se laisser infecté par son Pelage pas si propre alors qu'elle avait les bras tuméfié. Enfin, le retour de Tsubasa fut accueilli avec joie alors que le renard se remettait en garde contre le nouvel arrivant. Avant de se calmer en sentant l'odeur alléchant de la chaire fraîche couplé à de l'eau gratuite et propre qu'on déversa dans le bol qui l'a piégé. Satisfait, il se laissa choyer docielemnt par Koizumi Tsubasa qui usa des lingettes de toilettage pour animaux domestiques qu'il a eu la bonne idée de se procurer aussi. Ainsi que des produits de premiers soins pour sa camarade, songeant que sa témérité lui aurait acquis quelque plaie. Bingo. 

    - Qu'est-ce que tu es préparé, Koizumi-kun ! On croirait que tu as fait toute ta vie ! 

    Celui-ci ne fit que sourire et Ran associa aussitôt le rictus polis avec le sourire apaisant de Haru qui cachait bine des choses. Donc, Koizumi Tsubasa avait déjà bien eu ce genre d'expérience par le passé.

    - Tout ceci est bien sympa et je suis content de voir que ce renard s'en sort bien, mais Londres est connu pour être la seconde ville la plus infestée de ces canidés sauvages. Celui-ci est sauvé de piège et de la mise à mort mais il y en a bien d'autres qui vont être pris car ils fouillent les poubelles des citoyens.

    Bien que voyant ce qu'il voulait dire, Ran était attristée d'apprendre que l'espèce était si mal vu par la population anglaise. Après tout, ils étaient bien plus inoffensifs que les chats qui étaient des salauds en toute gratuité.

    Elle cessa soudainement de caresser le vulpes sous sa main en voyant quelque chose bouger du coin de l'œil. Un chat gambada dans leur direction après avoir saute du parapet qui le mena dans la clairière qu'ils se trouvaient, puis il les toisa de ses yeux ovales et méprisant. Ran échangea un regard avec son camarade qui ne voyait pas où elle voulait en venir et décida de l'observer faire quand elle se leva pour approcher le félin.

    Pensant qu'elle portait à présent son attention sur le nouvel animal au détriment de l'ancien, Koizumi Tsubasa manqua d'en perdre la mâchoire quand il vit sa camarade se jeter sur le boule poil, battre un moment avec avant de l'envoyer contre le mur d'un violent coup de pied. Il crut entendre un craquement quand le crâne de la bête s'acrasa contre le parapet avant qu'il fut rapidement confirmé lorsqu'il vit Ran traîner la carcasse vers eux et y laisser une tâche de sang derrière elle.

    - Sakura-san ? 

    - Voilà, mon petit renard ! Si tu as encore faim, fais comme moi et attaque toi à des chats pour te sustenter ! Ça libérera la nation de ces bestioles invasives et toi et ton espèce trouverez toujours de quoi vous nourrir.

    Le renard regarda le cadavre sous son nez, le renifla plusieurs fois avant de lècher le sang coulant de la blessure et d'hocher la tête. Il récupéra la nourriture, qui bougea pour montrer que c'était encore vivant mais il lui a suffit de mordre plus fort pour cesser toute lutte, et s'enfuit dans la forêt juste derrière. Il se tourna une dernière fois vers les deux humains, fit un semblant de courbette ou peut-être les deux se l'imaginaient ils étant des enfants bien élevés, et disparut de leur vue avec une nouvelle méthode de chasse. 

    Ran se tourna vers son acolyte avec un air fier. 

    - Juste une seconde, Sakura-san. Est-ce que vous venez vraiment de commette un crime envers un animal innocent en le justifiant venir en aide à un autre ?

    - Bah quoi, c'est la chaîne alimentaire. La loi du plus fort qui mange le plus faible. 

    - Avec votre aide pernicieuse. 

    - Une contribution écologique ! Savais-tu que les chats sont considérés comme un fléau écologique ? Ils ramassent la poubelle et mettent le bazar derrière eux, traînent sur eux beaucoup de maladie et ne connaissent de prédateur, se multipliant alors et consommant plus qu'il ne faut.

    - Est-ce vraiment une raison pour s'en débarrasser aussi froidement ? Celui-ci était peut-être domestiqué et ses maîtres doivent le chercher.

    - Déjà un point problématique. Si c'était un animal de compagnie, il n'a pas à traîner seul dehors. De plus, il leur arrive à cette espèce envahissant de disparaître une longue période, je suis sûr que ses maîtres l'ont déjà oublié.

    Quand il avait eu l'air de continuer d'argumenter, Ran se baissa pour ranger les sacs et tout ce qu'il a acheté pour le renard, faisant qu'il se sentait obligé de l'aider et coupa court à la discussion. 

    - Vois le bon côté des choses, si les renards comprennent que leur nouvel nourriture est de s'en prendre aux chats errants plutôt qu'aux détritus des citoyens, ceux-ci n'auront plus à les côtoyer et s'inquiéter de leur ordures ou même de la sécurité de leur petits. Et si les maîtres de ces créatures remarquent enfin la disparition de leur bête hideuse, ils penseront à bien les garder plutôt à les laisser traîner et causer des réactions allergisantes aux autres qui n'ont rien demandé.

    Elle ne reçut pas de réponse et n'en attendait pas. Les deux se mirent alors à continuer leur tour du village avec leur victuailles en main. Peut-être rencontreraient-ils d'autres renards à sauver. Lui espérait que la seconde partie ne serait pas de remise car la scène suivante l'avait bien perturbé.

    Au final, ils sauvèrent des hérissons à la place en les nourrissant de morceaux de pommes coupés vraiment petits avec un couteau suisse que Tsubasa gardait toujours sur lui pour faciliter la digestion des petites creatures. Ran put aussi nourrir les pigeons, qui étaient aussi incompris que les renards, avec eau et reste de pommes. Tellement vinrent les voir que Tsubasa crut qu'ils étaient dans un Disney avec Ran comme princesse ou une comédie et les deux étaient des bouffons. Beaucoup se posaient sur les épaules mêmes de la petites en battant des ailes et le compagnon craignait un moment qu'en un envol, ils l'emporteraient. Heureusement, rien de tout cela mais il fallut quérir de nouveau vivre et il la laissa avec tous ces animaux en pensant la trouver facilement. 

    Quelle erreur.

    À son retour, il ne trouva plus ni jeune fille ni pigeons comme snil avait quitté un mirage. Pour un peu, il comprenait ce que devaient ressentir l'entourage de l'handicapée à chaque fois que celle-ci disparaissait quand ils avaient le dos tourné. 

     

    La raison de sa disparition n'avait rien de dramatique. 

    Ran voyait bien que les oiseaux devenaient impatients mais n'ayant absolument rien sur elle, il n'y avait d'autre choix que de patienter. Or, elle reconnu une autre figure familière dans ce patelin britannique et héla son nom pour se faire reconnaître.

    - Callel ! It's me, Ran !

    Cela n'attira pas le concerné, mais effraya les pigeons perchés sur elle qui ressentaient les vibrations de ses cris. Dans le même temps, elle a fit mine de bouger et tous ceux au sol prirent leur envol aussi, perturbés dans leur tranquillité, lui cachant la vue un moment. Quand elle put à nouveau voir, celui qu'elle croyait avoir reconnu avait disparu.

    Elle aurait pu mettre ça sur le compte d'une erreur visuelle mais elle était persuadée d'avoir reconnu celui qui a une fois le chauffeur de son ami Haru. Elle se souvenait aussi qu'il venait des États-Unis et aimait voyager, et s'il se trouvait sur le sol britannique, cela signifiait que c'était toujours le cas. Elle voulait le demander s'il gardait toujours contact avec Haru, puisque celui-ci gardait encore Nari à ses côtés, peut-être qu'il trouvait plus d'utilité en de parfait étranger plutôt qu'une amie d'enfance qu'il a aidé à élevé.

    Un des clients du pub, qui n'a pas arrêté de l'observer depuis qu'elle était devenue un épouvantail pour attirer les pigeons ou lieu de les faire fuir, nota sa détresse et lui informa que l'homme qu'elle venait d'appostropher était bien celui qu'elle croyait vu qu'il s'est tourné. Mais ne voyant que des pigeons en plein vol, il a reprit son chemin. Lequel il pouvait lui indiquait car Callel vivait dans un airbnb, qui était la maison voisine à la sienne.

    Ran songea que tardivement qu'elle n'aurait pas dû croire aussi facilement un étranger, sur terres étrangères, mais elle suivit l'homme toute guillerette jusqu'à devant chez lui et heureusement, attrapa bien Callel qui ressortait par la porte de la maison voisine. 

    Celui-ci n'en crut pas ses yeux. 

    - Où est-ce qu'on est ? Au Japon ? Demanda-t-il en japonais. 

    - Dans un patelin anglais ! La preuve, votre voisin est celui qui m'a dirigé à vous ! Thank you, sir ! Have a nice day !

    Celui-ci les renvoya les salutations et repartit suivre le court de sa vie, sûrement à se prélasser dans le pub en espérant retrouver d'autres phénomènes comme elle. Callel le regarda partir avant de lâcher un rire nerveux en retournant un regard incrédule sur elle.

    - Du coup, vous résidez ici le temps de découvrir ce que Londres et ses boroughs ont à offrir ? Reprit Ran qui ne voyait pas de soucis. 

    - Absolument. Je reviens de l'Irlande et de sa partie nord après un séjour de plus d'un mois. Ça va faire deux semaines que je visite la capitale et ses environs en travaillant dans le supermarché juste à côté de la gare de Victoria.

    - Avez-vous fait des activités les plus touristiques du pays ?

    - Mais très certainement. Le studio HP que même les non fans peuvent visiter juste pour pouvoir dire qu'on y a été comme c'est le pays de création. British museum, bien évidemment, et un peu tout ce qui fait le charme de la capitale.

    - C'est drôle qu'on s'est jamais croisé au cours de la semaine passée alors. 

    - Oh, je sors seulement après mes heures de travail. À savoir de minuit à 5 heures du matin. 

    - J'ignorais que les musées et le studio étaient ouverts à ces horaires.

    - Je ne parlais pas des établissements certifiés, ceux-là sont des sorties spontanées. Enfin bon, combien de temps allez-vous rester à Londres ? Êtes-vous seule ? 

    - Je suis en séjour familiale. Nous allons rentrer avant le réveillon du nouvel an. Dans deux jours pour être exact. Est-ce que vous avez gardé contact avec Haru ? 

    Surpris par ce changement de sujet, Callel cligna des yeux.

    - Non, est-ce qu'il est aussi ici ? 

    - Bonne question. N'y faites pas attention. Où est-ce que vous allez avant que je ne vous arrête ?

    - J'allais aider une voisine pour quelque bricole. Une veuve qui n'a plus personne pour l'aider et qui allait me payer des broutilles. Je ne peux malheureusement pas vous tenir compagnie plus longtemps que ça.

    - Ce sera rapide ? Je vous attends ici alors.

    Callel jeta un coup d'œil au bout de l'allée, regarda sa montra et calcula mentalement.

    - Une demi-heure, pas plus. Je vais faire au plus vite si vous devez vraiment m'attendre. Peut-être que vous devez informer votre famille de votre absence.

    - Ils sont déjà au courant. Faites vite, dans ce cas ! 

    Elle le pressa tellement que les deux ne pensèrent pas à échanger de numéro pour se recontacter. Pas que Ran avait de portable, mais au moins ils auraient justement su ce problème.

    Car elle n'attendait pas patiemment. Du moins, pas plus de cinq minutes.

    Après avoir fait le tour de la maisonnée où l'américain passait les nuits, elle eut la bonne idée de s'y introduire sans être invitée, justifiant qu'il valait mieux attendre au chaud. Et heureusement que la fenêtre qui donnait sur la cour arrière était mal fermée, lui permettant d'y entrer sans passer par la violence. Elle accéda dans une chambre à coucher déjà occupée, les affaires laissés bien visibles mais encore emballées piur montrer l'infamiliarité. Ran n'avait pas eu à fouiller pour obtenir une feuille et un crayon et gribouiller un message en anglais pour Callel qu'elle glissa sous la porte d'entrée tout en faisant en sorte que cela ne s'envole pas aussi facilement.

    Elle visita aussi rapidement le airbnb avant d'attendre dans la chambre par laquelle elle s'y est introduite. Les méninges tournant, elle eut la fabuleuse idée de se cacher dans la penderie en entendant la porte s'ouvrir afin de surprendre Callel qui allait la retrouver à l'étage comme elle avait indiqué.

    Sauf qu'il y avait deux séries de pas qui montaient les escaliers. 

    Et qui se dirigeaient dans la chambre où elle se trouvait et qui parlaient d'un ton naturel comme s'ils n'étaient pas étrangers sous ce toit. 

    Alors qu'elle sentait son ventre se nouer, elle força son cerveau à trouver une explication. C'était un airbnb et le propriétaire n'était de toute évidence pas présent. Ce ne pouvait non plus être ce dernier comme ils étaient plusieurs et se dirigeaient là où elle se trouvait qui ne pouvait être là chambre de maître pour être aussi impersonnel. Sauf si c'était un goût particulier. Par conséquent, elle s'était introduite illégalement dans une maison sans être invité, cachée dans une penderie qui pouvait être celui du propriétaire, qui était de retour et allait trouver une inconnue dans sa maison. Si elle n'était pas envoyer à la police, elle était bien chanceuse.

    La porte de la penderie s'ouvrit brusquement et Ran leva la tête pour croiser un regard interloqué fixé sur sa petite forme, qui n'était bien sûr pas Callel. Elle grimaça à peine du juron qu'on lâcha à ses oreilles et ne se débattit pas non plus quand on lui saisit par le col pour la tirer hors de sa cachette. Au moins, c'était par devant, elle ne risquait pas d'aggraver ses marques de strangulation dissimulés sous son foulard. 

    - Who are you ?

    Elle censura mentalement le juron qui coupa la question en deux et dût cligner des yeux pour s'habituer à la lumière du jour, car il devait être à peine trois heures de l'après-midi. Ses yeux tombèrent sur la seconde personne présente dans la chambre en s'attendant de voir la conjointe.

    Mais la compagnie était, une fois de plus, bien familière. 

    - Ping ? Émit-elle avec sidération. So the airbnb belongs to you guys ? Hang on, are you guys allowed to own house somewhere ? I thought you were like some itinerants, travelling across the world doing some shady works. 

    Un silence s'abattit sur eux alors que le dénommé Ping, un jeune asiatique qu'elle a rencontré durant son voyage scolaire en France, la regardait avec de gros yeux. L'autre qui la tenait en l'air navigua ses yeux pâles entre eux deux avant de la déposer lentement au sol, sans pour autant baisser sa garde et fit mine de maintenir ses mains dans son dos. 

    - No need, I don't have any weapon on me. 

    - You could be very efficient in martial arts for all I know, répondit-il en serrant sa poigne qui enserrait facilement ses deux avant-bras. 

    C'était le cas, mais elle avait littéralement le physique d'une gamine de 12 ans, hein. Et contrairement à ses anciens rencontres qui ont commencé avec des coups, là, elle paraissait bien innocente pour une fois. 

    - And she is, confirma Ping. 

    Ran lui jeta un regard trahi, pourtant qu'ils s'étaient quittés en bon terme l'année dernière. Bon, peut-être que ça avait très mal commencé entre eux deux. Elle l'avait quand même attaqué de but en blanc. 

    - But I do believe she'll be harmless against us. Right, Ran? 

    Ran hocha bien sûr la tête d'assentiment et souffla de soulagement quand elle fut relâchée.

    - So, you do know her? 

    - We came across once. What are you doing here? 

    - Would you believe me if I tell you it was a mistake again? By your deadpan look, no. It was, though, I was waiting for a friend of mine who said was living here, renting a room. But it was a little cold outside, so I invited myself in by the unlocked window here and thought I would prank said friend once he's back, but surprise, it was you two. 

    Le compagnon de Ping alla vérifier que la fenêtre était bien verrouillée cette fois-ci, pendant que Ping considérait son explication. 

    - Is that so? Was it the same friend than last time? 

    - Last time? Oh, no, it was my-, not that it matters, but no, it's not the same. Though, I did wait for that friend thinking he has link with the other friend. Anyways. I get that you're also renting a room? 

    - Yeah, and thanks to you little stunt, we're going to be discovered and have to leave in this moment. 

    Indignée d'être ainsi accusée de la sorte par cet inconnu, qui avait la particularité de ne pas être asiatique comme le reste des membres du gang, elle s'abstint tout de même de protestation en voyant le regard de Ping que lui envoyait qui rangeait le reste de leur affaire. 

    - We were going anyway. But the message you left under the door was indeed really compromising. You better grab it back before your friend come back, thinking we did something to you.

    - He won't think that if he sees me there. 

    - You still broke into a house that's not yours. 

    Ah, bien vu. Qui était le félon entre eux, maintenant ? 

    - Well, I just have to text him. Hang on, I don't have my phone with me. Double hang on, I don't even have his number. Wait, I feel like forgetting something. 

    La raison de l'absence de son portable était bien sûr qu'il était en charge, mais la raison de sa sérénité jusqu'à présent était qu'elle était accompagnée de quelqu'un qui avait son portable et on ne parlait pas de Callel mais bien de Koizumi Tsubasa.

    - Welp, can I borrow a phone of yours ?

    - No. Why ?

    - I need to contact a friend of mine, not this one, because I've been absent for awhile now ! It doesn't even need to have credits, I will just send a mail !

    - You're aware that we can't just hand you our phone because it could become a way to track us.

    - Even in private browsing ?

    Si son professeur de multimédia Ogata l'entendait, il s'en mordrait les doigts. Il avait pourtant dit que la navigation privée ne servait pas à naviguer en incognito mais à éviter les cookies des sites internet. Aussi, Ping ne prit pas la peine de lui répondre. Avant de changer d'avis.

    - You know what ? I lend you my phone, at one condition.

    - Are you sure ? Intervint son camarade.

    - Don't worry. What do you say, Ran ? You accompany us to deal something and you got a phone on your end.

    - Accompany you like last time ? So you guys look inconspicuous ? Sure. I have nothing better to do.

    Elle a du oublier la raison de sa présence ici.

    - How old are you even ?

    - 13, Ran lui répondit en échangeant un sourire entendu avec Ping.

    Le caucasien les dévisagea tour à tour avant d'hausser les épaules, comprenant qu'on ne le partagera pas cette blague privée.

    - Oh, right, what's your name ? 

    - Alexei.

    Pas comme s'il pouvait trouver un nom d'un personnage de Mulan qui pourrait être son équivalent.

    Les deux hommes ne perdirent alors pas de temps et vidèrent la chambre en trainant la gamine avec eux. Et prenant le message avec eux, bien entendu

    . Ils s'arrêtèrent dans une épicerie locale, se prirent de quoi grignoter pour qu'elle ait quelque chose dans les mains avant de se remettre en chemin en coupant par des raccourcis incongrus. Car cela n'en était pas. Le bout du passage étroit les déboucha sur un intérieur de maison et les résidents présents furent pris de court par leur entrée quand Alexei s'excusa dans un drôle accent auprès de Ping et Ran que la visite des vestiges a prit un tour inattendu. Ping continua la scène en parlant mandarin tout en s'excusant dans un anglais cassé et jetant un regard d'avertissement à Ran pour qu'elle se taise. Sauf que Ran connaissait aussi le mandarin pour l'apprendre quotidiennement à Sakura Gakuen et entra aussi dans le rôle d'une touriste chinoise.

    Alexei et Ping furent agréablement surpris mais les autres se reprirent de leur choc et pestèrent de leur imprudence avant de les faire dégager. Or, les deux avaient besoin d'être ici et se mirent à attaquer et les mettre hors d'état de nuire en profitant de l'élément de surprise. Une fois avoir triomphés du groupe, ils vidèrent la place de tous les documents qu'ils avaient sous la main avant de se remettre en chemin quand un dernier membre du groupe vaincu apparut derrière une porte.

    Ran lui octroya un coup de pied retourné avant qu'il n'ait le temps de réagir.

    S'assurant que les autres étaient toujours dans les vapes, Alexei et Ping vérifièrent aussi la pièce derrière la porte avant de déclarer leur départ, moins précipité pour ne pas paraître suspicieux une fois à l'extérieur et à la vue de tous.

    Ils s'éloignèrent un bon moment en prenant plusieurs tournant pour embrouiller même eux avant de s'arrêter devant une boulangerie que des enfants faisaient des allers-retours avec la résidence privée juste en face. Alexei sortit un portable et passa un coup de fil et Ran attendit qu'il finisse en pensant que c'était l'appareil qu'elle allait emprunter en nourrissant les pigeons des victuailles qu'elle avait dans le sac. Ping la prit à part au bout d'un moment.

    - Here, the promised item, il tendit un portable qui n'était pas celle d'Alexei qui était toujours en appel.

    - Thanks, I'll be quick.

    - You can keep it, we were going to get rid of it. It was something we picked up after the owner left behind and we only used it to book a room. It didn't have any phone card but you said you were only using it to send a mail, which you can do it with WiFi like we did. You just had to ask for free wi-fi.

    Du coup, elle alla demander le wi-fi de la boulengerie, le temps d'envoyer un mail à son camarade qu'elle a abandonné et oublié et qui devait toujours l'attendre au square où ils se sont séparés. Elle envoya aussi l'adresse de la boulangerie, au cas où il voulait la rejoindre et alla saluer Ping et Alexei. Ce dernier avait fini son échange téléphonique et remarqua qu'elle sortait de la boulangerie.

    - Are you going ?

    - We are. Did you manage to contact your friend ?

    - The WiFi's lagging, leur dit-elle en secouant la tête de désappointement. Will there be any where you're going ?

    - I doubt it. So, we're parting there, good luck to find your friend and the one you left while promising to wait for him in front of the airbnb.

    Dans un coin de sa tête, Ran sut qu'il parlait de Callel mais elle ouvrit la bouche pour poser une autre question.

    - You're going to leave me there ? What if I end up somewhere else because I'm not patient enough to wait for my friend ?

    - How does it concern us ?

    Aucune idée, elle a dû croire que croiser à nouveau un visage connu celui-ci allait forcément devenir son ami ou allié tout du moins pour l'aider à naviguer facilement dans un pays qui n'était pas la sienne. De toute évidence, la vie n'était pas aussi rose.

    - Well, let's just forget what I said, I can just follow you !

    Ping soupira, semblant se remémorer de leur première rencontre, et opina. Elle pouvait.

    - Suit yourself, but the place we're going have some wild dogs that could attack you.

    - I love dogs !

    - Probably not those ones.

    Mais Ran n'écouta pas et les suivit jovialement, comme si elle partait en exploration, hâte de s'amuser avec les chiens et les nourrir.

    Elle comprit pourquoi les chiens étaient appelés sauvages une fois sur place.

    Il y en avait 6 en tout, tous enfermés dans une cage chacun, une chaîne autour de leur cou. Chacun était dans un état lamentable, blessés ci et là et gueulaient rageusement de leur traitement.

    - If that isn't the little japanese girl, l'accueillit Shang. What are you doing here, school trip again ? 

    Ran se força à détourner du triste spectacle pour prêter attention à la question qu'on lui posait avec politesse. On aurait très bien pu l'ignorer, ou pire, la faire dégager.

    - Nop, family trip. Is this place yours ?

    - No, we're borrowing after getting rid of the owners. And tidying it a little.

    Elle jeta un regard sur les autres hommes, tous asiatiques, qui vidaient les casiers remplis de feuilles pour les vérifier un à un, à la recherche d'un donné en particulier en plus de ce que Ping et Alexei leur ont ramené.

    - So, there isn't any of them still there ? Puis, satisfaite de la réponse, elle enchaîna une seconde question. Don't mind if I also ransack the place ?

    - Do as you please.

    Elle ne se gêna pas, saluant distraitement Mushu et Cache-œil quand ces derniers lui jetèrent un coup d'œil lorsqu'elle passa à côté d'eux à la recherche d'une cuisinière, trousse de premier soin ou encore d'un coin pipi.

    L'endroit ressemblait à un entrepôt négligé avec des murs effrités et une odeur de renfermé comme il n'y avait pas de fenêtre et tous les mobiliers étaient dans un état crasseux. Mais Ran ne perdit pas de temps dessus et fouilla la partie cuisine pour y dégoter un sac de riz déjà entamé et bien scellé pour ne pas laisser les souris et rats se servir, une casserole et quelque ustensile prouvant que les anciens gérants y passaient quand même pas mal de temps au point d'y prendre des repas fait maison. Il n'y avait pas grand chose à l'intérieur du misérable meuble qui se prétendait être un frigo.

    Elle se mit alors au boulot en remplissant la casserole d'eau de l'évier, alluma la gazinière avec des allumettes qui trainaient et fit cuir du riz. Elle mit un minuteur sur le portable qu'elle a emprunté dès qu'elle a recouvert la casserole, puis, elle lava les pommes qu'Alexei lui a acheté dans l'épicerie et que les pigeons n'avaient pas encore mangé, les coupa en morceaux avant de mettre dans six plats. Elle fit la même manœuvre avec tout le reste de snack qui lui restait dans le sac avant de les délaisser sur la cuisinière pour remplir une bassine d'eau et déposer la trousse de toilette à côté. Une fois ces préparations faites, elle alla ouvrir les cages avec ses épingles, n'ayant pas trouver les clés qui pourraient les déverrouiller, et en fit de même avec les chaînes.

    Heureusement, le premier chien, un bulldog, était bien trop fatigué pour lui montrer de l'agressivité et la suivit hors de la cage tranquillement. Il fut récompensé d'un bol d'eau et de morceaux de pomme. Le second, un rottweiler, fut moins coopératif.

    Voyant les cicatrices qui lui parcouraient le corps comme s'il avait un pelage strié, Ran fut à peine étonnée que le canin lui sauta dessus, les crocs découverts. Elle ne chercha pas à se défendre non plus et se laissa mordre le bras qu'elle a levé pour au moins se protéger le visage. Puis, en chuchotant, elle l'enjoignit doucement à quitter sa cage en le caressant. Elle espérait le geste être calmant, mais elle découvrit une blessure pas encore cicatrisée qui causa au chien d'être plus agressif.

    Elle réussit à le traîner malgré tout jusqu'au bassin d'eau et y trempa une serviette qu'elle avait préparé plus tôt et se mit à soigner l'animal. Malheureusement, la trousse de secours ne comportait pas de compresse et elle dut prendre son foulard pour le panser. Voyant que le chien s'était enfin calmé, elle le récompensa de son bol de pomme avant de partir traiter les autres chiens (deux bergères, un beauceron et un pitbull) qui avaient cessé d'aboyer depuis. Heureusement, c'était le seul chien qui était blessé, car elle n'avait qu'un foulard et le trousse de secours était plutôt vide, pouvant seulement désinfecter les quelque égratignures qu'elle trouvait. 

    Ce ne fut qu'une fois que les six chiens étaient tous occupés avec leur bol de snack et d'eau qu'elle remarqua qu'elle avait une audience.

    - Right, I hope none of you hate dogs or are scare of them.

    Mushu renifla avant de retourner à ses recherches mais les autres lui rassurèrent qu'ils ne craignaient rien et continuèrent leur travail aussi. Seul un, un nouveau visage, l'observa plus longuement.

    - Need help with your arm ?

    Ran cligna des yeux et se rappela qu'elle a, en effet, été mordue avant et que ce n'était toujours pas traité. Elle souleva la manche imprégnée de sang et vit la plaie en forme de mâchoire mais plus que tout, les deux trous des canines. Elle grimaça en voyant que la trousse n'avait pas de tissu stérile pour nettoyer le sang coagulant ni de compresse pour bander la blessure.

    - Well... Actually, I'm good ! I just remember I got band-aids and antiseptic with me !

    Elle entreprit de les sortir de la poche intérieure de sa veste. Elle devra remercier Koizumi d'avoir si bien choisi le vêtement.

    - You got compress and antiseptic with you but no phone ? Lui demanda Ping sans relever ses yeux des papiers.

    - My phone ran flat and I dealt with a fox earlier so my friend, that I was trying to contact, bought those for me.

    - Why were you dealing with a fox ?

    - It was trapped in a cage and asking for help. What was I suppose to do ? Leave it ? No, I rescued it.

    - Yet it attacked you, releva Alexei qui était moins studieux et avait abandonné les recherches pour lui envoyer un regard sarcastique.

    - In all fainess it couldn't have known I was saving it. It was just trying to survive. 

    - So the fox was the reason of the marks on your neck ?

    Comme elle avait cédé son foulard pour panser le rottweiler, elle avait maintenant le cou découvert, chose qu'elle venait de remarquer et qui la rendait mal à l'aise, se sentant nue. Aussi, elle s'empressa de terminer de soigner son bras pour se détourner, profitant aussi que le minuteur était arrivé à terme.

    - Oh no, someone tried to strangle me because they hate disabled person like me. Right, the rice's ready. Time to feed the kids.

    Elle se concentra à servir les 6 chiens, prenant la casserole en main pour directement distribuer des portions généreuses dans les assiettes et leur conseilla d'attendre un peu pour ne pas se brûler. Une fois avoir fini de servir le riz, elle alla remplir les bols d'eau encore une fois, au cas où. Les hommes étaient retournés à leur travail et oublièrent rapidement sa présence et ceux des 6 canins qui étaient actuellement bien sages.

    Quand la porte s'ouvrit sur un homme caucasien qui s'arrêta à la vue des chiens libérés.

    - Alexei, is it your friend ?

    Celui-ci se tourna, cachant quelque chose dans les mains, et regarda tranquillement le nouvel arrivant qui riva alors ses yeux sur le groupe qui continuait leur travail, faisant confiance à l'un d'eux de s'occuper de l'intrus.

    - Absolutly no. My bet is he's one of the instigator of dogfighting.

    - Oh, was, répliqua Ran avec insolence. 

    Cela énerva l'homme qui demanda qui étaient ces inconnus qui entraient sur son terrain et touchaient ses chiens. Mais au lieu de se diriger vers les hommes qui étaient bien plus nombreux, il saisit violemment le cou d'un berger en train de boire pour l'intimider et le renvoyer dans sa cage. Ran ne réfléchit pas et lui envoya un coup de pied en plein dans le nez.

    Dans un cri, le chien fut relâché et l'homme se couvrit le nez en sang. Il était furieux.

    - Sorry, dit Ran sans le penser, I don't condone animal violence.

    Il l'insulta d'un nom vraiment pas joli et chargea sur sa petite personne. Mais le pitbull qui avait fini de manger fut plus rapide et se jeta sur sa jambe. Il mordit férocement sa cuisse interne, arrachant un cri bien hideux et le faisant chuter à terre.

    Ran aurait dû le prendre en pitié, mais il fut assez stupide pour l'ordonner de l'aider et Ran regarda alors le rottweiler à la place.

    - Go, bite him to your heart content !

    Alors le rottweiler lui sauta dessus et se mit à le mordre aussi. Mais dans son entre-jambe sachant que cela résultait sur un cri encore plus fort. Une main se mit devant les yeux de Ran et la voix d'Alexei lui dit de ne pas regarder à la suite.

    Au bout d'un moment, les cris cessèrent et Ran rappela les chiens pour les cajoler, après leur avoir demandé de se rincer la gueule, bien sûr. Pendant ce temps, Mushu alla interroger l'homme en le forçant à se réveiller. Le dernier membre que Ran n'avait toujours pas le prénom vint finalement vérifier l'état des chiens et fut accueilli par un troupeau sur les gardes. Son examination professionnel détendit finalement les chiens et Ran cru comprendre qu'il était un sorte de soigneur.

    - What do you want to do with them ?

    - Well, I can't keep them. My flight to home won't accept that many dogs, not adding that my parents wouldn't want to raise them.

    - Would you mind to hear me out, then ? Though we don't know each other and that we do have some shady affairs, we do not condone animal violence either. But leaving those dogs to some shelter isn't a good idea either, because the Britts would be too coward to adopt them or too cunning to raise them accordingly. But we have some customers who could use some guard dogs, do you think you could let them to us ?

    - Are your clients truthworthy to treat them fairly ? 

    - They're filthy rich and would pay to be guarded. Hopefully, the dogs would be serious in the job.

    - They're good dogs, you just have to feed them and treat them nicely.

    - I keep that in mind when selling them.

    - What's your name ? 

    Parce que bon, elle voulait quand même savoir avec qui elle faisait affaire.

    - Yao.

    - That's on me. I shouldn't have call them by Mulan's character name in front of you.

    - Who said that's not my name ?

    C'était quand même une grande coïncidence qu'il s'appelait par un prénom chinois assez rare. À moins qu'il connaissait le manga Hetalia.

    Ran accepta finalement de laisser les chiens. Elle embrassa chacun d'eux et leur souhaita bon courage pour la suite. Elle prit aussi une vidéo d'eux pour souvenir avant de les attacher à une laisse, car elle doutait que le gang saurait les guider sans.

    Dans le même temps, ils avaient pratiquement fini de vérifier leurs papiers et Ran leur demanda si elle pouvait être ramenée à la place où elle a quitté son camarade.

    - You think we're going to use a car just for you ? 

    Il était vrai que s'ils avaient une voiture ou deux, il valait mieux les utiliser pour transporter les chiens, faisant qu'il n'y aurait pas assez de place pour elle. 

    - Do you perhaps happen to have a map of the town, then ?

    - You can read map ? 

    Absolument pas. C'était bien la seule chose que Haru ne lui avait pas enseigné, s'attendant toujours à ce qu'elle le suive. Ce qu'elle aurait fait sans problème mais maintenant qu'il n'était plus là, elle n'avait plus d'orientation non plus, suivant aveuglément des inconnus.

    - Alright, fine, I drive you to somewhere close to where we were, I had to do something on my side too.

    Ran sourit à Alexei avant de se tourner vers le reste qui brûlait le reste des papiers qu'ils n'avaient plus besoin dans un baril vide.

    - Do you intend to burn the place down ?

    - No need for that and it would just be a waste of time. Alexei, be quick, the deadline is 6 o'clock.

    - Right on, ready, kiddo ?

    - Hang on, I'm just going to take the sack of rice because why not.

    Elle était contente qu'elle n'avait pas perdu du temps à faire la vaisselle car l'endroit allait être abandonné pour un bon moment. Elle vérifia les derniers snacking qu'elle avait encore avant de les laisser à l'air libre, pensant que des rats et souris pourraient les récupérer avant de rejoindre le russe à la voiture qu'ils allaient monter.

    - It's a dump. Who did you stole it from ?

    - Who cares ? As long as it doesn't belong to someone of the town.

    Certes, mais l'engin avait l'air de s'effondrer en à peine quelque kilomètres. Pas qu'elle pourrait donner un nombre correct, ne s'y connaissant pas au sujet. Ils quittèrent les bordures de la forêt qui entourait l'entrepôt désaffecté et suivirent un moment les grillages érigés pour contenir les pauvres chiens déterminés à des combats de chiens. Encore un moment de conduite et ils retournèrent à la civilisation, Alexei se garant à une place qui n'en était pas une, se justifiant que c'était rapide.

    Sauf qu'il l'invita à prendre un verre dans le café devant les stations de bus, amenant donc pas mal de circulation.

    La logique voudrait que Ran cherche du WiFi gratuit pour contacter ses amis pour qu'ils viennent la chercher, mais elle n'a été jamais très douée en logique et se commanda un thé vert quand Alexei lui dit qu'il l'invitait. De toute évidence, il l'usait pour la couverture de paraître non suspicieux, ce qu'elle se contenta, se doutant qu'elle devait bien faire quelque chose en retour de ses services. Ils restèrent pas mal de temps, discutant de chose et d'autre, elle dégustant son earl grey pendant que lui observait les environs dans l'attente de quelque chose. Plusieurs bus se sont arrêtés pour déposer des passagers, une famille s'étant même installé à côté de leur table, mais Alexei n'avait toujours pas l'air de se bouger. Puis, quand Ran fut occupée à calmer des jumeaux qui ne voulaient pas attendre sagement dans le froid mais voulaient rejoindre leur chambre d'hôtel en leur montrant la technique de l'allumette qu'elle a récupéré de l'entrepôt, Alexei se leva et l'abandonna sans s'expliquer.

    Elle eut juste le temps de le voir rejoindre une femme et l'embrasser alors que les jumeaux australiens s'émerveillaient de son tour de magie. Ran leur laissa le paquet d'allumette pour que la mère refasse l'expérience de l'étoile pour suivre le couple.

    Or, ces derniers entraient dans l'hôtel aux accès restreints. 

    Bien trop curieuse pour son bien, Ran usa des tuyaux externes de l'immeuble pour grimper à l'étage et espérait fortement que le couple avait leur chambre placée de ce côté du mur, ou alors elle aurait l'air fin. Elle n'avait aucune idée pourquoi elle les filait, surtout qu'elle ne les connaissait pas du tout, mais elle trouvait étrange que Alexei l'ait juste laissé comme ça. Aussi, elle soupira de soulagement quand la fenêtre du troisième étage donnait directement sur la porte de la chambre d'hôtel où le couple entraient au même moment. Elle avait une de ces chances, quand même.

    Elle n'entendait pas ce qu'ils disaient mais au vu de l'expression d'Alexei quand leur regard se croisèrent, elle ferait mieux de se cacher avant de se faire prendre. Comme l'hôtel n'était non plus du luxe, il n'y avait de balcon et la fenêtre n'avait que deux barres en acier qui servait de rambarde et une vitre bien épais qui insonorisait les conversation à l'intérieur. Ran compta jusqu'à trois avant d'y glisser un regard discret. Pile à ce moment, la femme repoussait Alexei violemment et lui jeta des affaires pour le retarder pendant qu'elle sortait rapidement de l'hôtel. Ran n'hésita pas et descendit des trois étages en sautant comme si elle faisait du parkour. Au moins, elle le faisait en étant sécurisée, d'après elle. Une fois au sol, elle attendit la femme à la sortie de l'hôtel et la vit monter dans la voiture que Ran et Alexei étaient venus avec. 

    Aussi rapidement que ses courtes jambes lui permettaient, elle rejoignit la porte passagère et monta dans la voiture aussi, surprenant la femme.

    - Quick ! He's coming out ! S'écria-t-elle en voyant Alexei sortir de l'hôtel et mettant la ceinture de sécurité. 

    La femme obéit et mit la première, les clés volés déjà en contact. Remarque, si la voiture était déjà volée en première lieue, la femme était-elle vraiment répréhensible ? 

    Elles roulèrent juste devant Alexis qui les regarda avec indignation de s'être volé comme un bleu. Ran continua de donner des directions à la femme conductrice quand celle-ci explosa et l'interrogea sur son identité. Ran dut inventer une histoire qu'elle était tenue en orage par le russe car elle avait accidentellement croisé sa route et qu'il l'a forcé à regarder un combat de chien clandestin.

    Sauf qu'elle ajoutait tellement détail et se reprenait tellement que la femme eut marre de l'écouter et continua juste de rouler. Ou essayer parce qu'elle a fait plusieurs à-coup en seulement quelque kilometre. Elles étaient sur le point de quitter le village et Ran ne pouvait pas laisser ça passer.

    Elle agrippa le volant à deux mains et le tourna dans son côté, les sortant de la route. Au lieu de prendre le contrôle, la femme usa d'une main pour se protéger la poitrine et força à se remettre sur la route en donnant un coup de coude à Ran. Ran, elle-même, leva une main pour dégager le membre et tira sur le volant encore plus fort. La femme écrasa la pédale de frein, mais c'était trop tard, elles rentrèrent dans un arbre.

    Bien que vieux avec de la peinture écaillée, le véhicule état encore équipé de airbag qui se déploya pour protéger les résidentes. Ran n'était pas très étourdie, étant celle qui les avait mis en accident, et fouilla la femme comme elle avait l'air de cacher quelque chose dans sa poche interne. Ce n'était qu'une clé USB. Elle supposait que c'était ce que Alexei cherchait et le récupéra avant de quitter la voiture et y laisser la femme, des passants anglais allaient bien s'arrêter en voyant un accident de route. 

    Sauf qu'elle s'arrêta à peine un pas dehors. 

    Elle avait plusieurs récits d'accident de voiture à son actif, peut-être qu'elle devrait changer cette manie d'en être impliquée et décerner des séquelles importants, voire irréversibles. Alors, les seuls qui n'ont pas pu réchappés était le premier où elle était plus ou moins impliquée et c'étaient ses grand parents maternels. Mais bon, monsieur Mashima et les deux voyous qui s'en sont pris à Rei ont eu de longue rééducation.

    Elle ouvrit la porte conducteur et détacha la ceinture de la femme avant de la hisser hors du véhicule. Faisant fi du poids mort dans ses bras, elle se traina jusqu'à de l'autre côté de la route pour se poser contre un arbre. Elle fit bien, la voiture embrassa soudainement, attirant plus facilement sa place.

    En attendant, elle en profita pour fouiller la femme inconsciente, des fois qu'elle avait d'autres choses qui pouvaient l'intéresser.

    Quelques voitures ralentirent en roulant devant l'accident mais ne furent que des embardée pour ne pas être pris dans l'incendie, sans penser à s'arrêter et vérifier si Ran et la femme dans ses bras avaient besoin d'aide. À moins que c'était parce qu'elles n'étaient pas visibles, cachées sous les feuillages ? Aussi, Ran fit la seule chose logique et se posa au milieu de la route pour demander de l'aide en allumant la lampe du portable emprunté. Des fois que Alexei avait trouvé un moyen de les prendre en suite.

    Sauf que la première voiture qui s'est arrêtée était conduite par nul autre que Koizumi Tsubsa.

    - Ran ! Qu'est-ce que tu fais là !

    Accompagné de son frère jumeau.

    Ran baissa ses bras qu'elle agitait pour se faire voir en même temps que le portable s'éteignait, à bout de batterie. Sans savoir quoi répondre, elle désigna le corps inconscient de la femme. Un regard sur la voiture qui brûlait toujours sur le bas côté et les deux lycéens comprirent rapidement dans quel pétrin elle était. Aussi, ils emmenèrent à l'hôpital même si elle insistait qu'elle n'avait rien.

    Puis, elle fut encore plus surprise de voir que Callel se trouvait sur la banquette arrière et qui fut d'une grande aide pour manœuvrer la femme qui avait un poids non-négligeable pour sa petite stature.

    Comme elle avait assuré, elle n'avait pas grand chose que des égratignures.

    Loin de calmer son jumeau, celui-ci la fusillait du regard en tenant leurs deux portables dans les mains, et ne se retenait de faire une scène que parce que l'infirmière qui s'était occupée d'elle demandait ses informations médicales. Il s'absenta alors, foudroyant cette fois-ci Callel qui a tenu à rester à ses côtés pour le faire promettre de ne pas la perdre de vue, comme la dernière fois. Koizumi Tsubasa évita un telle traitement, ayant prétendu aller garer la voiture, bien que Ran doutait qu'il fallait si longtemps.

    - Je vois que vous avez pu vous retrouvez de votre côté !

    - Ce n'est pas drôle, mademoiselle Ran. On s'est tous inquiété de vous voir disparaître alors qu'on s'est promis de se retrouver.

    Ran se rendit compte que ce ne devait en effet pas être amusant de leur côté. Vu qu'elle a ait fait le coup aux trois, leur demander une faveur puis gambader de son côté car elle ne pouvait pas attendre plus de cinq minutes, pas étonnant qu'ils se sont ligués toux ensemble pour la retrouver et la correctionner.

    Pour l'instant, Callel était seul et était le moins proche comme ils avaient à peine échangé quelque phrase avant de se quitter mais elle n'était vraiment pas pressée d'entendre ce que Koizumi Tsubasa allait lui dire, ou pire, ce que Rei pouvait dire. S'il ne la balançait pas simplement aux parents.

    - Je suis désolée. Pour ma défense, j'avais oublié que je n'avais pas mon portable sur moi, que Rei a toujours avec lui d'ailleurs, et je ne pouvais donc pas te contacter. Ensuite, l'adresse de la boulangerie était fauté parce qu'il y avait un délai de retard vu que le portable que j'ai emprunté n'arrivait pas à se connecter au Wi-Fi. Bref, pas mal de chose se sont passés.

    - J'imagine, vous étiez donc avec cet homme pendant tout ce temps ? 

    Ran releva la tête si vite qu'elle faillit craquer un os. Ses yeux s'arrêtèrent aussitôt sur la forme voûtée d'Alexei qui jetait régulièrement des coups d'œil au couloir menant aux salles de soin et faisant attention à ne pas trop la regarder. Elle n'en était pas vexée et même plutôt touchée de le voir présent. Vu qu'il était près de 18h, elle aurait pensé qu'il l'avait abandonnée. Il devait avoir besoin de la clé USB.

    - Exactement, faites moi une faveur et couvrez mes arrières le temps que je lui fasse ms salutations. 

    - Faites vite, je cous pris. 

    Ran sautilla jusqu'à Alexei et lui tendit la clé USB sans un mot. Puis, le portable de la femme aussi vu qu'elle l'avait et aussi une boîte de médoc qui ne comportait pas de médicament comme on était censé en trouver. Le tout, sortis des poches de la femme, au cas où. Alexei les prit aussi sans un mot, rangeant immédiatement la clé dans une poche interne avant de vérifier quelque chose dans le portable, puis la fausse boîte de médicament. 

    - You're not actually 13, aren't you? 

    - No, elle haussa les épaules. 

    Il ne servait à rien de garder le masque, il a probablement dû entendre ce que Rei a dû renseigner à l'accueil. 

    - Is it some sort of dwarfism? 

    - I guess you could call it that. The actual deseace is Turner Syndrom. My 23rd chromosome do not contain the y, so I'm de facto a girl. Yet, I do not have any criteria to be seen as one. No menstruation, no pregnancy, yet the uterus does exist. Just no functioning. 

    - You're not yet an adult either.

    - Nop. Will be in four months. 

    - Do you know the American thriller Orphan ? It was out in 2009.

    - I don't watch horror. 

    - Maybe you can for this one. In four months. The protagonist reminds me of you. 

    Flattée de savoir qu'un perso de film américain pouvait la rappeler, Ran garda le titre dans un coin de sa tête pour le regarder à l'occasion. Même si c'était de l'horreur.

    - Well, guess that's where we're parting. 

    - Yeah, I'm actually surprised you're not gone yet. Is it the deadline closing? 

    - I'll deal with that. Be careful. And no more stunt just to prove yourself. 

    Il lui ébouriffa les cheveux et disparu en un clin d'œil. Ran rejoignit Callel qui faisait mine de poser des questions profonds à Rei pour le distraire, mais son arrivée attira immédiatement son frère qui coupa au milieu de sa réponse.

    - Pourquoi t'es toute rouge ? 

    - Rien, répondit-elle trop vite, puis ajouta aussi rapidement : Je me sentais pleine de remord de vous avoir inquiété. Je sais que l'hyperactivité n'est pas une bonne excuse mais je ne pouvais vraiment pas resté en place. Donc, désolée que mon portable n'ait plus de batterie, causant tout le problème.

    Et la faute à qui la batterie était à plat ? Ran, très exactement. Mais bon, ses excuses voulaient dire ça. À peu près.

    Rei le prit comme tel et lui tendit son portable qui lui a bien manqué. Elle sortit alors le portable d'emprunt et demanda à son frère s'il pourrait récupérer une vidéo à l'intérieur et s'il pouvait aussi trouver un chargeur correspondant, car ce n'était pas de la marque de la pomme comme la sienne et tous les portable que le groupe possédait. Koizumi Tsubasa suggéra de demander encore une fois au propriétaire du manoir comme ils y retournaient et ils durent quitté Callel ici, se souvenant d'échanger leur numéro de contact cette fois-ci.

    Ran garda précieusement les deux portables contre elle, et fit de son mieux de ne pas trop sourire alors que Rei lui faisait subtilement la morale mais surtout lui exprimer à quel point il s'etait inquiété.

    Elle était bien contente de ce voyage à Londres. Son humeur et ses idées avaient bien changé comme sa famille l'espérait et elle avait de plus trouver un moyen de ne plus se sentir mal de son handicap. 

    Elle pouvait toujours prétendre être une éternelle gamine, personne ne pourrait prouver le contraire. 


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