• Réécriture c36 (9/03 à 11/03)

    Sitôt de retour à Tokyo, Ran fut embringuée dans un autre séjour en bateau, avec sa famille biologique cette fois-ci.

    La destination étant Taiwan, la traversée en mer allait se faire via une compagnie de croisière qui allait durer 7 jours.

    Même pour une durée si longue, la boutique Sakura allait garder ses portes ouvertes, laissant les employés gérer entre eux, Josh inclus. Madame Aiko et monsieur Tachibana ont été invité à participer afin de remercier leur travail depuis si longtemps et gratuitement surtout, mais ces derniers ont décliné disant que la famille méritait de se trouver du temps pour eux. Et le séjour de 4 jours à Hokkaido n'était pas assez pour rattraper tout le temps perdu des 12 ans de séparation, qu'ils disaient.

    Ran soupçonnait que ses parents ont décidé d'un tel plan pour les vacances pour laver sa proximité avec Haru des dix derniers jours à Kyoto.

    Et malgré son insistance sur le fait qu'elle a passé plus de temps avec Miwa et les gars de Kyoto plutôt que son ami d'enfance, les Sakura ne voulaient rien risquer et devaient épurer sa personne en la nettoyant de l'influence du psychopathe sur elle. Ran n'osa pas leur dire que Haru lui avait à peine adressé la parole du séjour et faisait aussi très bien sa part pour couper contact avec elle.

    Bref, elle eut à peine le temps de saluer les Mashima, que Nari les raccompagna chez eux, et remercier Haru et sa conductrice pour le séjour que ses parents en profitèrent pour annoncer leur voyage à Haru qui attendait de la voir rentrer chez elle. Sa réaction ? Un rire moqueur. Le départ fut annoncé pour le lendemain.

    Bien sûr, ne manquant pas d'argent, ils ont réservé une suite de cabine pour les quatre membres, le but étant de resté ensemble et d'en profiter.

    Le forfait spa a été déduit en conséquence de la catégorie de cabine, et les forfait internet ont été chargé avant de monter à bord. L'embarquement s'était bien sûr fait en prioritaire.

    - Il y a des théâtres et salle d'acticité pour mineur ?

    - Il faut bien pour un bateau de cette grandeur.

    - Je suis plus surprise par le nombre de restaurant et de boutique de vêtement de marque.

    - Je pense que les commerçants du bord ont plus de chance de gagner leur vie en mer que sur terre.

    - À partir du moment qu'il n'y ait pas d'incident.

    - Ne parlons pas de malheur mais notons plutôt qu'il y a aussi un casino ! 

    - Dont tu n'as pas l'âge requis pour y jouer, tu en es consciente.

    - Même pas par procuration ? 

    Elle reçut le regard blasé combiné de ses parents.

    - Mais je peux regarder au moins ? Je connais les règles du poker et même du blackjack.

    Cette fois-ci, Rei s'ajouta au regard blanc et non impressionné de ses capacités. 

    - On se demande bien qui t'a appris ça. 

    Elle a été assez intelligente de ne pas dévoiler le nom. Qui n'était autre que Haru, bien évidemment. Pas qu'elle y a joué, du moins elle n'y a pas parier de l'argent. Enfin, pas elle, elle n'en savait rien pour Haru et si oui, comment ne s'est-il pas fait prendre en tant que mineur.

    - Tu n'as qu'à aller dans les circuit de jeu pour enfant, si tu veux tellement te divertir. 

    Voyant que son frère ne ratait jamais une occasion pour se moquer de son physique juvénile, elle détourna la conversation et commenta à quel point les chefs des restaurants à bord ne plaisantaient pas sur leur qualité et valeur, ils ont fini le toast de départ bien avant tout le monde et profitaient du spectacle des artistes sur scène en se baladant à bord, profitant de la place juste pour eux avant que cela ne remplisse de monde.

    Deux jours s'ecoulèrent ainsi, le bateau en pleine navigation, durant laquelle la famille profita des activités proposés. Ran et sa mère passèrent pas mal de temps au spa, autant pour leur santé que pour aider le lymphœdème de Ran, pendant que son père devait par moment répondre à des mails de travail ayant accès au forfait surfeur. Rei passait plus de temps à prétendre se bronzer à ce moment mais lisait un livre installé sur un transat, facilement en vue et d'accès pour ses deux parents.

    Quand les deux étaient invités à passer du temps ensemble parce que les parents voulaient leur intimité, Ran défiait son frère aux activités comme le bowling, le basket, le tennis, l'endurance dans la salle de sport, au jeu vidéo car il y avait bien quelque chose que son frère ne savait pas faire. Mais sauf à la nage où elle pouvait le battre car elle nageait en apnée ce qui l'avait bien inquiète de le découvrir pour la première fois, ils étaient à ex eaquo, voire lui en avantage, car l'éducation de Sakura Gakuen n'étaient vraiment pas de la rigolade.

    Au cours du troisième jour en mer, un début de tempête fut annoncé et tout le monde fut invité à se réfugier dans leur cabine chacun. Pour rassurer les croisiéristes, le capitaine annonça leur arrivé à Keeling, Taiwan, dans la matinée du lendemain, ce fut assez pour soulager tout le monde or, malgré les demandes, les buffets ont décidé de fermer plus tôt, de crainte que des turbulences puissent se manifester et ruiner les vaisselles. 

    Dans cette figure de cas, il n'y aurait personne à l'extérieur.

    Et Ran aurait fait partie de ces touristes cloîtrés dans leur cabine pour profiter une bonne nuit de sommeil pendant que l'équipe assurait leur sécurité en naviguant le bateau plus vite que la tempête, sauf que Ran n'a jamais été comme les autres. Et une potentiel tempête ne la faisait pas peur.

    Surtout qu'avec tout le monde dans leur coin, elle avait le navire pour elle seule.

    Alors, elle prétexta aller rechercher son collant de contention laissé dans le coin massage durant l'après-midi, car elle avait besoin de le porter sur elle pour bien dormir. C'était son mécanisme de défense face à la nervosité de frôler une tempête, une piètre excuse mais ses parent la laissèrent croire qu'ils y croyaient et s'invitèrent à récupérer son bien avec elle.

    Pourquoi pas, elle passait plus de temps avec ses parents. 

    Bien qu'il ait fallu rusé pour se séparer et monter à l'air libre car le côté massage et spa étaient loin d'être à l'extérieur. Arrivée un peu essoufflée sur le pont supérieur, elle se posa contre le bastingage et observa les vagues s'écraser contre la proue. Sa contemplation et savouration de la nature l'empêcha de remarquer l'arrivée d'une personne derrière elle. Mais toute obnubilée par le son des vagues et le souffle du vent, la douleur aiguë au niveau de ses mollets l'obligea à couper court à l'admiration des éléments naturel pour faire face à la cruauté des humains.

    Un homme se tenait derrière elle. Il était grand et avait un regard froid, mais avait fait l'effort de se baisser assez pour ne viser que ses jambes. Peut-être était-il au courant de son agilité avec ses membres inférieurs et devait trouver le moyen de la mettre hors d'état de nuire d'entrée de jeu. Pour autant, Ran ne s'avoua pas vaincue, surtout en voyant que l'adversaire n'avait pas l'air de donner le second coup.

    Prétextant reculer pour prendre la fuite, elle força sur ses jambes blessés pour donner un coup de pied au menton, assez fort et vite pour prendre l'ennemi au dépourvu et lui faire mordre la langue. Elle ignora la douleur lancinante ou même la vision du sang jaillissant de sa plaie et prit immédiatement la tangente en voyant que l'homme titubait pour reprendre l'équilibre. Elle ne fit pas deux mètres qu'elle se fit happé par le cou et soulever en l'air. Elle n'attendit pas d'entendre ce qu'il avait à dire et se débattit comme un diable, parvenant à lui briser le nez et jetant sa paume contre son visage.

    L'homme lâcha un juron et ce fut la dernière chose qu'elle entendit avant de se faire balancer par dessus bord. Grâce à la hauteur où ils se trouvaient, elle eut l'intelligence de prendre une grande goulée d'air avant d'entrer en contact avec l'eau.

     

    Renji et Kanako comprirent la supercherie de leur fille dès le moment qu'ils rencontrèrent un membre de l'équipage et lui posèrent la question du collant laissé par mégarde par leur fille. La dame qu'ils ont pu croisé dans le coin spa pendant les deux jours leur confirma qu'il n'y avait point un tel habit. Ils n'eurent pas à se concerter du regard pour savoir que leur fille n'était plus derrière eux à les suivre.

    Avec l'aide de la croisiériste, ils fouillèrent le paquebot à la recherche de la lycéenne, des fois qu'elle faisait une partie de cache-cache sans les avoir prévenu.

    La marine arriva sur le pont supérieur et eut juste le temps de voir un de leur client jeter quelque chose par dessus le garde-corps et se tourner vers elle comme si de rien n'était. Or, ce n'était pas quelque chose de recommandable, pour la seule raison que le bateau polluait déjà assez sans avoir des gens malpropres qui balancent leur déchet dans la mer. Elle allait en dire autant quand elle remarqua que le client était tout de même bien amoché, le nez bleui qui était assurément dû à un os cassé et recrachant un peu de sang dans la mer, encore une fois.

    Faisant facilement le lien avec le poids qui venait de tomber dans l'eau, la marine comprit immédiatement qu'un meurtre venait d'avoir lieu, résultat d'un règlement de compte interne. Mais aussi que l'identité de la victime pouvait s'agir de la fille du couple qu'elle venait de quitter et qui était à la recherche. 

    Poussé par son devoir de matelot avec un moral compassionnant, elle assomma l'homme sans crier gare, le ficela avec force, le traina derrière un poteau et l'y attacha. Elle détacha un canot de sauvetage des bossoirs afin d'aller secourir la personne tombée à l'eau, prenant soin de laisser le corps derrière.

    L'embarcation de sauvetage étant de propulsion à moteur, elle insista sur l'accélérateur et s'y accrocha fort avec le vent qui se levait encore plus. Les vagues déferlants n'aidaient pas dans la recherche, mais la victime était une battante et luttait pour rester à la surface et fit de grandes signes qui faiblissaient graduellement à l'approche de la baleinière.

    Pour cause, elle n'était vêtue d'un débardeur sous-vêtement. Il valait en effet mieux se débarrasser de ses habits une fois trempée pour ne pas s'alourdir et risquer de ne plus avoir assez de force de remonter à la surface comme les dits vêtements. Malheureusement, cela créait de l'hypothermie dans le cas d'une tempête approchant. Pour ne rien arranger, la victime avait aussi des blessures en pleine hémorragie au niveau des jambes. Ne pouvant gérer qu'une étage à la fois, l'employée du paquebot ôta son haut pour en servir de pansement de fortune avant de serrer la gamine dans ses bras, tout en retournant à la navigation pour atteindre les terres les plus proches, qui s'avérait être une île de la préfecture d'Okinawa.

    Une heure et quelque de navigation chaotique sous le vent glacial et les vagues mouvementés, elles amarrèrent enfin sur la plage de Kumejima. Ran tremblait comme une feuille et sa condition n'avait pas l'air de progressé, inquiétant grandement sa sauveuse qui avait peur de la perdre stupidement après l'avoir trouvé désespérément dans l'eau. Fort heureusement, elles rencontrèrent des natifs qui les prirent en pitié et les hébergèrent en faisant de leur mieux pour rétablir la santé de la petite.

    Pendant qu'on réchauffait la petiote, la marine demanda à parler au téléphone pour appeler un résident de Honshu, Japon. Elle devait faire le point avec son employé qui se trouvait à Tokyo, qui se chargera du reste en appelant la société de croisière et d'informer qu'il y avait un criminel à bord d'un de leur bateau en pleine mer, ainsi que de s'occuper de leur acheminement sur l'île principale d'Okinawa. 

    Oh, et de prévenir à la famille de la victime qu'elle était toujours vivante.

    Une fois qu'elle eut fini de parler au téléphone, l'hôte qui les accueillait sous leur toit commenta que sa peau s'écaillait avant de dire qu'il n'y avait pas de mal et que l'eau salé de l'océan n'était pas bon pour tous et qu'elles avaient déjà de la chance d'être arrivé à port, vivantes. L'employée la remercia de leur gentillesse et de leur aide, surtout qu'on annonçait une tempête qui n'allait que effleurer l'archipel d'Okinawa, avant de demander à emprunter les toilettes.

    Quelqu'un d'autre entièrement quitta la salle d'eau pour rejoindre la chambre d'invité et réconforter la pauvre enfant enfin réchauffée et qui dormait à poing fermé.

    L'hôte dut cligner à plusieurs reprise des yeux, étant presque sûr qu'elle avait recueilli une occidentale avec une asiatique, mais se retrouvait à saluer deux femmes asiatiques à la première heure pour qu'elles rejoignent le ferry vers Naha, Okinawa.

     

    Les Sakura restés à bord du navire de croisière furent rassurés de recevoir la confirmation que leur dernière membre était toujours vivante et déjà à Naha.

    Ils intentèrent l'équipe de croisière d'avoir laissé un assassin à bord, qui avait peut-être usurpé l'identité d'un client bien avant l'embarcation mais l'équipage était en tort de ne pas avoir mieux vérifié de leur côté. Et c'était encore pire d'apprendre qu'il en était de même pour un de leur membre, car l'employé qui travaillait dans le spa n'était pas la vraie mais quelqu'un qui s'est fait passer pour avec un déguisement très professionnel.

    Et peu importait que ce faux employé ait sauvé la vie de leur fille et sœur, l'équipage aurait dû faire attention à qui ils laissaient monter à bord.

    Aussi, quand le navire arriva à port de Keelung, Taiwan, la famille ne profita pas de visiter la ville et demanda à ce qu'un ferry les emmène fissa à Naha, où ils allaient reprendre le paquebot le lendemain après-midi et monter en même temps que les autres croisiéristes auraient terminé la visite de la ville, avec la cliente qui était tombée par dessus bord par la faute d'un faux client. L'équipage de croisière n'avait rien à redire car ils pouvaient déjà être contents que la famille ne poussait pas plus loin dans cette affaire et ne demandait non plus de compensation sur leur réservation du ferry qui faisait le trajet juste pour eux. Ils auraient voulu prendre l'avion car cela aurait été plus rapide mais ils était difficile de trouver des billets disponibles si vite.

    En outre, la réservation du ferry et l'emprisonnement du criminel a été assuré par un bienfaiteur totalement étranger dans l'affaire, mais qui était au courant de tout car il était informé par la fausse employée.

    Bien qu'il fut d'une grande aide, les Sakura ressentait l'idée d'être reconnaissants envers Yamamoto Haruki.

    Le pire était que malgré leur action secret d'éloigner leur fille de son influence, ils ne pouvaient pas nier que le psychopathe tenait à Ran. S'assurant qu'elle était bien entourée pendant toute la durée de la croisière, car il savait qu'elle était ciblée alors même que la famille avait planifié et annoncé le séjour à la dernière minute, et se chargeant des représailles une fois que le mal était fait.

    Ils arrivèrent à Naha en fin de matinée et retrouvèrent Ran en train de s'amuser avec un Samoyède, le propriétaire du chien discutant avec Shin Nari, qui était la seule à avoir secouru Ran de noyade et d'hypothermie sous le déguisement d'une employée de la compagnie de croisière.

    - Franchement, je pense que ça t'aura servit de leçon de tromper l'intention des parents et vadrouiller par toi-même, lui dit Rei en guise de salutation.

    Ran baissa la tête, regrettant clairement d'avoir dupé ses parents et s'être mis dans une telle situation dangereuse. Ses parents ne firent que la prendre dans leur bras, s'assurant d'eux-mêmes qu'elle était bien sauve.

    Maintenant que chacun s'était retrouvé, la famille pouvait profiter de visiter Okinawa en toute quiétude jusqu'à demain soir. Ce que Ran fit en demanda à visiter le musée préfectoral, le château de Shuri et tous les points touristiques de la capitale en empruntant le monorail, dont la grotte au calcaire.

    Au terme de leur deux jours de visite, ils avaient décidé que Nari allait monter à bord en même temps qu'eux afin de continuer d'assurer la sécurité de Ran de la famille, s'il fallait. Si c'était une décision prise en toute solennité, Nari jugea bon de ne pas leur informer que même sans leur autorisation, elle avait pour mission de surveiller Ran par son employeur et qu'elle allait le faire dans la clandestinité s'ils avaient voulu l'abandonner à Okinawa.

    - On va déjà retourné à Yokohama. Encore un jour en mer et le séjour prendrait fin. J'aurai quand même voulu visiter Taiwan.

    - Peut-être que c'est ton destin. Ce qui s'est passé était un signe de l'univers pour que tu ne visites pas un pays d'Asie. Tu n'as jamais visiter que le Japon de ce continent, non ?

    Ran dût réfléchir à deux fois ce que son frère disait et devait admettre que c'était le cas. Elle avait déjà visité la France et Guam grâce aux voyages scolaires, qui étaient respectivement de l'Europe et l'Océanie, et avait raté la Chine en première année car inscrite trop tard à Sakura Gakuen. Elle était allée en Australie grâce à Haru en hiver dernier et avait visité pas mal de préfecture du Japon depuis qu'elle avait renoué avec sa famille biologique et même pour une croisière avec Taiwan en destination, elle a trouvé un moyen de rater. Peut-être qu'elle était maudite et ne pouvait pas visiter d'autres pays d'Asie.

    - J'aurai voulu visiter la Corée du Sud, ou encore Singapour. 

    - Faut croire qu'il faut oublier ces projets. Tu as toujours l'Amérique.

    Leurs parents eurent un pli inquiet à cette perspective mais ne dirent rien à ce propos. Leur enfants allaient avoir 18 ans au printemps qui arrivait et si cela ne faisait pas encore d'eux des majeurs, une fois hors du lycée, les jumeaux étaient libres de faire ce qu'ils voulaient de leur vie, les ayant promis qu'ils les soutiendraient peu importe leur choix.

    - Il n'empêche que j'ai une question pour Nari-san. L'homme qui m'a attaqué, est-ce qu'il ma ciblé comme ces gens du groupe Kanon ont fait pour donner un avertissement ou parce qu'il pensait que cela allait atteindre Haru ?

    L'ambiance dans la suite des Sakura chuta brusquement et Rei grimaça en voyant que son intention de détourner les pensées de sa sœur n'ont pas fonctionné.

    - Très honnêtement, je n'en suis pas sûre moi-même. Cet homme avait tout l'air d'être un tueur à gage et d'après les blessures, il voulait seulement vous immobiliser, mais même sous interrogation, il n'a rien voulu dire.

    - Malheureusement, on n'en saura pas plus non plus, car il a fait en sorte de ne plus avoir à parler. J'ai aussi une question maintenant que le sujet est sur le tapis. La dernière fois qu'une telle menace a pesé sur ma fille, vous m'avez promis que cela n'arriverait plus, madame Shin.

    Nari accusa le coup et le ton de reproche de Sakura Renji.

    - C'est juste, c'est bien ce que j'ai promis. Mais je ne contrôle pas les faits et gestes de mon employé et il aurait dernièrement fait des choses qui ont causé l'ire de personne incommodes malgré sa discrétion récente. Et le fait qu'il s'est montré devant Ran il y a deux semaines n'ont fait que donner à ses ennemis un moyen de pression.

    - Ou un point faible.

    - Pourquoi tu dis ça ? Je sais me défendre. Quand je ne suis pas distraite.

    - Comme tu les dis, si tu ne fais pas attention, il en est fini de toi. Or, il est injuste que ça te retombe dessus alors qu'il est celui qu'on vise. C'est pour ça qu'on ne voulait pas te laisser avec lui.

    - Je croyais que c'était parce que vous craignez qu'il puisse me faire du mal, du genre psychologiquement.

    - Il y a de ça aussi...

    - Et s'il a commencé à vous écouter, en commençant il y a exactement un an, c'est parce que...

    - Il y avait déjà des gens qui cherchaient à attenter sa vie. Cela devenait intenable que même la principale de l'académie a dû intervenir et demander à Haruki de s'éloigner pour ne pas mettre les étudiants en danger. Ton camarade, Koizumi, a aussi fait intervenir son père qui avait sorti une injonction d'éloignement qui a été mise en application à partir de cette année.

    D'où son discours de séparation.

    - Mais qu'est-ce qu'il a fait pour attirer les foudres de tant de gens ? Nari-san, aussi, pourquoi avez-vous été demandé de, enfin, vous savez...

    - Mettre fin à sa vie ? Eh bien, pour gagner de l'argent, il piratait les comptes et les sociétés qui usaient des moyens illégaux, les ruinant et les livrant à la police. S'il travaillait pour le côté de la justice, ses victimes n'aimaient pas ses techniques et cherchaient à l'éliminer. Comme il avait confiance en ses capacités de défense, il n'a jamais cherché à cacher ses traces où être discret. Il avait après tout gagné pas mal de prix qui lui ont aidé à payer pas mal de ses envies et de quoi vous subvenir tous les deux.

    Et s'il avait réussi à mettre Nari de son côté et le mercenaire qu'ils avaient rencontré en France hors d'état de nuire, il avait de quoi être fier de ses défenses.

    - Je vois, je suppose que c'était aussi ainsi qu'il procédait pour payer les frais de rester à Sakura Gakuen, marmonna Rei.

    Car Rei le voyait toujours pianoter des choses sur le poste de la salle du Conseil des élèves et il faisait bien d'effacer ses traces derrière lui, où l'académie allait devenir le théâtre de terrible malheur juste pour l'atteindre. Son départ des environs ne signifiait que le soulagement de tout le monde qui ne voulait pas se trouver mêler à ses actions.

    Pourtant, le regard de Ran ne montrait pas de consolation.

    De son côté, elle était dorénavant convaincue que son comportement durant leur dernier instant n'était qu'un acte pour qu'elle aussi soit contente de leur séparation. Rien que de savoir ça, elle en était attristée.


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