• Réécriture c31 (14fev et 15fev)

    Ran regarda le paysage à travers la vitre du téléphérique où elle et sa famille se trouvait pour arriver au sommet de la montagne.

    L'ascension du cabine donnait progressivement vue à l'ensemble du domaine de la station de ski de Hokkaido et Ran colla son front à la surface froide et transparente, la rendant illisible avec sa buée. Quelqu'un se posa à côté d'elle et Ran sut même sans se tourner que c'était son jumeau.

    Rei la laissa dans son monde encore un moment avant de parler. Doucement pour ne pas attirer l'attention de leurs parents qui se trouvaient à quelque mètre, profitant aussi du panorama tout en chuchotant entre eux aussi.

    - Tu boudes encore pour ce que l'employé a dit ?

    Ran lui envoya un regard ennuyé.

    - Non, je sais bien que mon apparence peut prêter à confusion, je me suis fait à l'idée qu'on me prenne pour une enfant de 12 ans à côté de toi. Je laissais juste les parents entre eux en me disant que je pouvais aussi profiter de la vue depuis une autre vitre.

    - Ou tu cherches à éviter de te faire prendre dans le début de querelle qui va profiler ?

    - Ah, tu l'as senti aussi ?

    Ils jetèrent dans un même mouvement un regard vers le couple en question. Renji et Kanako continuaient de conversaient à voix basse mais leurs mouvements avaient l'air plus raides pour un sujet anodin.

    - Je veux dire, l'employé ne faisait que son travail en étant bien trop près que nécessaire mais il n'avait pas à regarder kaasan comme ça, même moi je serai intervenu si tousan n'avait pas fait de remarque.

    - Tu parles celui du téléski ou du télésiège ?

    Ran roula des yeux, se disant que leur mère avait décidément beaucoup de succès, célibataire ou mariée.

    Une fois arrivés, les jumeaux furent néanmoins rassurés d'entendre leur mère appeler leur père par le surnom affectif de 'Ren-kun' au lieu de son prénom entier, signifiant que les deux n'étaient pas si en froid. Sauf s'ils gardaient la face devant eux. Les deux ne seraient pas surpris si c'était le cas, chacun était doué pour garder leur sentiment pour soi après 10 ans de divorce.

    Ran préféra néanmoins laisser ceci entre eux et les questionner une fois de retour dans leur chalet pour profiter de la randonnée en raquette qu'ils avaient prévu puisqu'ils étaient bien trop novices pour se tenter à la séance d'alpinisme. 

    Bien que le chalet soit bien moins localisé que les hôtels qui bordent la station de ski, leur logement en bois donnait plus d'intimité et c'était ce qu'ils voulaient pour profiter de ce moment familial. Le séjour même était plutôt court mais l'importance était qu'ils étaient ensemble pour célébrer le dix-septième anniversaire des jumeaux. Dans un milieu alpin comme Rei n'avait pas pu en profiter l'an dernier.

     

    De retour à Tokyo, Ran laissa sa mère préparer à reprendre le boulot en remerciant Josh de l'avoir remplacé pendant que son père retournait à son prochain projet d'architecture dans son bureau à la vue de tous. Il voulait être plus approchable depuis sa promesse et leur emménagement dans la maison qu'il avait crée. Rei resta avec elle lorsqu'elle le requérait pour seulement montrer sa présence car les deux n'avaient pas besoin de se parler pour se comprendre. 

    Elle profita cependant d'une réunion visioconférence que son frère avait avec ses camarades de la classe S pour leur demander l'autorisation de se vêtir de l'uniforme masculin pour sa dernière année à Sakura Gakuen plutôt que féminine, ayant plus que marre des robes longues qui ne seyaient à son caractère qui aimait gambader.

    Yuki commentait que l'uniforme de la troisième année ressemblait en de nombreux points à celle de la seconde année et ne voyait pas mal si elle voulait changer. Shinji supputait que la texture des uniformes pour gars était de toute façon de la même matière que celle des filles et permettait donc autant de mouvement sans crainte de dommages, ce qui était ce dont elle avait besoin. Rei commentait seulement qu'il fallait leur livrer un uniforme masculin d'une taille bien inférieure à tout ce que la société en collaboration avait pu leur créer et qu'ils n'avaient qu'à se fier par rapport aux anciens uniformes de Ran comme elle n'a pas pu grandir entre temps et que les élèves devaient bien sûr retourner les anciennes version pour mieux recycler les tissus.

    Ryu se contenta de sourire et Ran arrêta tout de suite ce qu'elle savait qu'il allait dire.

    - Pas de commentaire de ta part, Ryu-kun, parce que sinon ça va juste confirmer ma théorie !

    L'image montrant Ryu eut les mains levés, signe de reddition, mais le sourire resta sur ses lèvres. Leur relation était revenu au point de départ, avec seulement plus de flirt que lorsqu'ils étaient en couple, ils étaient aussi bien plus proche qu'une simple amitié fille-garçon montrait, différent de sa relation avec Kyo avec qui elle partageait ses intérêts de la culture populaire et physique. Ryu dirait que cela était dû au fait qu'elle montrait davantage son côté garçon manqué et si Ran ne déniait pas en affirmant que deux gars s'amuseraient plus entre eux, elle répliquait qu'il la prenait pour une remplaçante de Rei avec qui il a toujours voulu être proche.

    Après cela, la rentrée scolaire arriva en un clin d'œil et Ran eut une remontée de nostalgie en sachant qu'elle ne reverrait encore une fois pas ni Haru, ni Nari qui l'aurait accompagné en voiture.

    Bien sûr, elle était heureuse que Hana fut celle qui remplaçait Haruki, ayant le diplôme officiel d'une auxiliaire de vie scolaire qu'elle aurait obtenu de Haru, n'étant donc pas présentée comme une élève de l'académie, mais savoir qu'elle avait encore besoin d'un avs était vexant et surtout que son amie était payée pour rester auprès d'elle.

    Hana lui disait qu'elle le faisait de sa volonté et ne voulait juste pas être payé par ses parents, préférant que ce soit le Yamamoto qui dépensait de l'argent. Seulement, cette option faisait que Haru devait alors travailler encore plus pour payer les honoraires de Hana en plus de se trouver un logement et un moyen de transport pour Nari comme il n'avait toujours pas l'âge de conduire.

    À ce propos, Ryu allait passer le permis durant la Golden Week et commencerait à aller à l'académie avec la voiture de sa mère une fois que celle-ci jugerait qu'il serait à niveau.

    Ran enviait son âge avancé.

    De son côté, elle devait attendre une année entière avant de pouvoir passer le permis. Enfin, plutôt Rei, à cause de Haru qui n'a jamais jugé bon de lui faire ingérer des hormones d'œstrogènes, elle avait toujours du mal à gérer le côté visuospatiale et pourrait provoquer des accidents si elle était permise derrière un volant. Et personne ne voyait de mal à ça, voulant conduire pour elle.

    Après tout, si elle s'achetait un terrain d'agriculture à Yamanashi ou Nagano, elle n'aurait pas besoin de quitter la préfecture ni même ses terres, puisqu'elle devra s'occuper de ses cultures jours et nuits, laissant les autres faire le trajet pour la voir.

    Elle fut cependant beaucoup plus surprise par l'arrivée d'un jeune homme qui arriva dans une voiture rouge et qui ne conduisait pour personne d'autre que lui-même. Elle fut encore plus interdite de le voir entrer dans l'enceinte de l'académie dans son uniforme de troisième année, saluant Rei au passage.

    - Sakura-kun, Sakura-san, dit-il en les adressant un signe de tête avant de continuer son chemin en direction du bâtiment lycée.

    Ran se tourna vers Rei, mâchoire décrochée.

    - C'est qui ?

    Rei observa le dos du lycéen avant de lui emboîter le pas mais pour monter jusqu'à la salle du Conseil des élèves. Ran le suivit en trottinant, devant rester à niveau avec ses courtes jambes.

    - Koizumi Tsubasa, en classe A, dit-il finalement après avoir lancé le logiciel qui devait être activé tous les premiers jours scolaire.

    - C'est un nouveau ? Je suis pratiquement sûre que je n'ai jamais vu son visage sur le trombinoscope.

    Rei ne commenta pas sur ses passe-temps quand elle était sur sa tablette scolaire. Elle surfait sur la surface qu'elle voulait, si elle sortait quelque chose d'inhabituel, il pourrait toujours vérifié, même les adresses supprimés de l'historique comme il était celui qui se débrouillait en informatique des F4.

    - On peut dire ça. Il était arrivé l'an dernier, au second trimestre.

    - Oh, comme moi. Attends, je ne l'ai pas vu à la journée porte ouverte.

    - Tu était trop occupée avec ton propre programme, car je peux t'assurer qu'il était bien là.

    - Soit. Ça n'explique pas pourquoi je n'ai jamais vu son visage sur la liste des élèves. À moins qu'il fasse parti du F5 ? 

    Surpris par son hypothèse, il jeta un regard dans la pièce pour ne montrer qu'eux deux.

    - OK, c'est pas parce qu'il n'est pas ici qu'il ne fait pas parti de la classe S. Haru avait les clés et les identifiants et n'était pas de la classe S, ni même élève de l'académie, d'ailleurs.

    Rei roula des yeux à la mention du psychopathe et du ton amer de sa sœur sur la fin.

    - Non, il n'est pas membre du Conseil des élèves, ni de la classe S ou encore des F5, qui est toujours F4, comme tu as pu constater lors du vidéoconférence. Mais Sakura Gakuen est connue pour être un établissement flexible pour accueillir des élèves transférés ou nouveaux élèves grâce au nom de leur famille et des résultats académiques de l'élève. Koizumi Goro, son père, a fait passé le mot qu'il ne soit pas jugé sur ses résultats scolaires car il avait besoin de temps d'adaptation comme il nous venait du Royaume-Unis, expliquant le fait qu'il était venu en voiture, car le permis de conduire là-bas est donné à ceux ayant atteint 17 ans.

    Signifiant qu'il avait aussi déjà 18 ans, car le Japon était assez strict concernant la majorité des résidents sur leur sol. Un américain qui pouvait avoir un permis de conduire à 16 ans devait attendre 18 ans pour conduire sur les terres japonaises.

    - Donc, ça fait six mois qu'il est élève ici.

    - De la classe A, plus précisément.

    Cela expliquait aussi qu'elle ne l'ait jamais remarqué, vu que ses amies sont toutes de la classe B ou C, lequel elle s'y est trouvée pendant une période et dont Hana devait tout faire pour qu'elle n'y retournait pas. Après tout, même Kyo s'était maintenu dans la classe B, et tout le monde espérait que c'était permanent. 

    Ran n'eut pas le temps d'en questionner davantage quand son frère l'enjoignit de rejoindre sa salle de classe comme les premiers cours de l'année allaient bientôt commencer.

    Elle décida d'en parler à Hana à la pause midi car cela ne voulait plus sortir de sa tête comme son amie et aide avait remarqué.

    - Oui, il était déjà élève quand je suis arrivée au troisième trimestre. Il passait d'ailleurs pas mal de temps avec Kotobuki Miyuki.

    Ran ne savait pas quoi dire, car elle n'avait aucun souvenir de l'avoir croisé, pourtant qu'elle faisait attention à la première de la promo. Elle et Kyo se fréquentaient aussi pas mal et Ran ne voulait pas admettre qu'elle ait pu rater que son ami connaissait un élève qui avait étudié à l'étranger. Dans l'optique que Kyo passait du temps avec Koto en même temps que Koizumi Tsubasa.

    - En fait, c'est un métis. Son père est japonais, sa mère anglaise, Kroll Eri, une romancière qui publie sous son nom de jeune fille. Il est techniquement né sur terres britanniques et avait tous les avantages du pays comme passer son permis à 17 ans. Il a cependant obtenu sa première voiture dès ses 18 ans, ici, étant né le 3 avril 1998.

    Ran força un sourire en pensant que les talents de chasseuse d'information de Hana lui rappelait ceux de Haru. Ce qui n'était pas surprenant car les deux partageaient la vision que l'information est d'or et de toujours fouiller là où ils pouvaient. À la différence que Hana le faisait légalement, enfin, elle l'espérait.

    - Je crois que la scolarité des anglais commencent en septembre et se termine en juillet ? Il aurait fini sa première année de lycée là-bas pour venir suivre sa deuxième année au Japon ? En cours de route ?

    - C'est juste, les anglais passent un examen principal en secondaire appelé GCSE pendant que tu étais en première année de lycée. Il peut aller travailler après ça ou continuer d'étudier pour obtenir le baccalauréat. Il aurait choisi de venir au Japon. Vu qu'il était arrivé alors qu'on était en plein milieu de l'année, il était en droit de demander à ne pas être pris en compte lors des examens, pour garder ses résultats à l'école anglais, avant d'officiellement commencer sa scolarité en avril. Apparemment, les niveaux étaient vraiment différents.

    Cela répondait au moins l'autre interrogation que Ran se faisait. Pourquoi lui avait droit d'être dispensé des examens de second et troisième trimestre alors que ce n'était pas son cas. Il avait techniquement terminé son année de deuxième année. Remarque, il avait aussi tellement bien rattrapé qu'il était d'office en classe A.

    - Mais il veut continuer à étudier au Japon, connu pour avoir un système très avancé dans le monde, pour quel raison ? Je veux dire, ses parents ne vivent-ils pas ensemble, à l'origine ?

    Ran était une commère, après tout.

    - Son père est un avocat en droit international, ayant rencontré sa mère pendant qu'il restait en Angleterre, à Oxford. Ça veut donc dire qu'il voyage pas mal, Koizumi-san ne devant l'avoir rarement vu. Il est cependant dit il y a trois ans que Koizumi Goro a décidé de s'installer définitivement sur sa terre natale et envoyait seulement une pension à sa femme pour l'éducation de son fils. On peut supposer que Koizumi-san voulait seulement vivre près de son père, ayant accomplis tout ce qu'il voulait chez les britanniques.

    - La voiture serait un présent de son père ? 

    Hana haussa un sourcil.

    - On peut continuer à supposer entre nous, non ?

    - Eh bien, ça serait logique. Après tout, il vient d'avoir ses 18 ans, hier.

    - Ça veut dire qu'il venait comment, avant la voiture rouge ?

    - En minibus. On a partagé le trajet, pas mal de fois. Peut-être qu'il descendait à l'arrêt pour s'entraîner à conduire quelque part en secret.

    Ran se souvint que ses amies empruntaient toutes le minibus qui les emmenait quelque part au centre de la ville pour laisser les étudiants changer leur uniforme en de vêtement civil pour ne pas attirer leur statu. Et Hana étant la jeune sœur de Miyu, elle prenait aussi le minibus. Elle ne parvint néanmoins pas à visualiser ce qu'il y avait autour de l'arrêt autre que les vestiaires de rechange.

    Hana qui était vêtue d'une tenue qui était le mélange de la première année à la troisième, un bas semblable à un hanfu ou peut-être hanbok d'après Kyo et un haut à col claudine, la rendait moins suspicieuse à son lien avec l'académie et conservait l'ensemble jusqu'à de retour chez les Matsumoto.

    - Je me permets d'intervenir maintenant que vous avez épuisé tout ce que vous vouliez vous dire le concernant pour déclarer que j'ai une idée sur sa présence au Japon.

    Ran accueillit Kyo avec un large sourire alors que Hana arquait un fin sourcil brun.

    Après deux ans de cheveux blanchis, Hana les avait depuis laissé poussés pour avoir des racines plus clairs que les cheveux habituellement noirs des japonais. Les bouts étaient encore blanchis, donnant un rendu de deux tons assez particulier mais qui seyait son amie. Au contraire de Miyu qui les avait blanchis encore, car elle comptait faire son avenir dans le monde du divertissement, qui aimait les gens aux physiques attirants. Kiyo continuait aussi de les teindre mais dans des couleurs de plus en plus sombres pour se montrer présentable et être pris au sérieux quand elle se présentera à l'université et passer son diplôme de journaliste.

    - Je ne te pensais pas inquisiteur, Kyo-san.

    - C'est parce que je ne le suis point, Hana-kun. Je m'étais installé à côté de vous, mais vous m'avez ignoré pour parler du nouveau et j'interviens maintenant que vous n'avez plus rien à vous dire.

    - Et donc, tu disais que tu sais quelque chose du nouveau ? Tu lui as parlé ?

    - Pas directement. Miyuki-san ne nous as pas officiellement présenté, je sais juste qu'ils se connaissent parce qu'elle a dû solliciter les services de son père pour une certaine raison qu'elle a gardé pour elle.

    Les informations vagues qu'il apportait n'aidaient pas les filles à assouvir leur curiosité, mais elles n'insistèrent pas en voyant qu'il était déjà frustré.

    - Donc, il est venu ici à la demande de son père, parce qu'il allait se trouver une fiancée et devenir officiellement japonais.

    - N'est-il pas privilégié d'avoir les papiers japonais en choisissant seulement la nationalité japonaise ? Relave immédiatement Hana. Il est biracial, après tout.

    - Fiancée ? Ne me dis pas que c'est Koto-san ? Fit Ran de son côté.

    Mais Kyo ne lui fournit pas de réponse et Ran se tourna vers Kotobuki Miyuki qui releva la tête vers elle, comme sentant qu'on parlait d'elle, avant de retourner son attention vers son interlocuteur, qui n'était autre que le sujet de leur conversation, Koizumi Tsubasa.


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