• Réécriture c21

    Une sortie pour le hanami est prévue avant la reprise des cours.

    Seulement, ne voulant pas se mêler à la foule qu'il y aurait assurément à cette période, ils se choisirent un coin privé. La résidence des Asano car un arbre de fleur de cerisier y est planté dans leur jardin.

    Comme Ryu a fourni l'endroit, Ran vint muni de la nourriture. Et profiter d'un bento sous les fleurs en pleine fleuraison était d'un romantique.

    Jusqu'à ce que le sujet des cours fut abordé.

    Il voulait bien qu'ils se voient mais il ne fallait pas que ce soit au dépend de son éducation, même si elle ne comptait pas continuer les études. Car le fait qu'elle ne savait pas quoi faire à l'avenir la poussait à au moins être diplômée du lycée avec des résultats corrects.

     

    Cette pensée fut soutenue par sa famille entière, qui, bien que ne la poussait pas être major, voulait qu'elle ait au moins des plans de secours. Bien sûr, ils seraient toujours là pour supporter ses décisions mais ils ne voulaient non plus qu'elle en venait à regretter ses choix en n'ayant pas fait de son mieux.

    Ainsi, quand Haru ajouta un nouveau cours dans son programme, personne ne protesta.

    (Sauf la concernée, bien entendu.)

    L'apprentissage du coréen.

    - Attends, le mandarin n'est pas assez, je dois aussi apprendre le coréen ?

    - Je croyais que tu n'avais pas de soucis en mandarin ?

    Ran se mordit la joue. Techniquement, elle n'en avait pas. Les kanji étaient issues des idéogrammes chinois et elle a utilisé le par cœur pour se retrouver, mais comme tous les autres langues, sa maitrise à l'oral était d'une laideur à entendre. Mais vu que la professeure Xu ne l'avait jamais interrogé à l'oral, elle s'en était toujours sortie jusqu'ici. Jusqu'à ce que Haru vienne fourrer son nez dans ses affaires, même si c'était techniquement sa raison de vivre.

    - Je n'en ai pas..., commença-t-elle doucement.

    - Donc, lui coupa alors Haru, tu vas apprendre le coréen dont certain expression à l'oral ressemble au mandarin.

    Le problème était justement que son expression oral était à désirer.

    Or, si elle avait vraiment du mal, elle aurait dû demander à Haru de l'aider à progresser. En théorie, c'était le cas si Ran avait été intéressée par l'apprentissage de nouvelle langue.

    Shin ne pourrait jamais comprendre, lui qui connaissait quatre autres langues en plus des trois qu'ils apprenaient à l'académie. Espagnole, portugais, coréen et arabe. Surement pour impressionner son père diplomate. Être enfant de gens fortuné n'était pas forcément une bonne chose si elle ajoutait ça aux fiançailles arrangés de Ryu et la personnalité renfermé de Rei. Elle se demanda alors si l'envie persistante de Yuki d'être ingénieur plutôt que musicien était dû à l'implication de ses parents.

    Mais Ran a été élevé par Haru, donc, son manque de motivation serait dû au fait qu'il avait une technique d'enseignement à désirer ?

    Enfin, ce n'était ni le moment ni le sujet.

    - Bon, coréen ? Je commence quand ?

    - Tout de suite.

    Évidemment.

    Sur ce, une femme dans la trentaine apparut au genkan de la maison des Tsukihana sans que personne ne l'y a invité. Il n'empêchait qu'elle s'y déplaçait comme si Josh lui avait ouvert la porte et que madame Aiko lui avait dit de s'installer pendant qu'elle lui préparait le thé. Les deux mentionnés le firent, car les hôtes de la maison étaient des gens polis mais ce manque de considération était sans surprise venant d'une personne associé à Yamamoto Haruki.

    - Je te présente Shin Im Soon, elle remplace Callel et sera mon chauffeur et la nouvelle propriétaire de notre appartement commun jusqu'à ma majorité ou si je compte abandonner d'y vivre.

    La femme était vêtue avec professionnalisme, ensemble tailleur noir et chemise blanc, et coiffait strictement d'une queue de cheval basse. Si Haru n'avait pas dit son nom, elle serait passée pour une japonaise lambda, travaillant pour un mineur. Ran se demanda où il l'a dégoté et quelle était son histoire et si elle lui répondrait aussi facilement que Callel la fait. Le bonhomme allait lui manquer.

    - Enchantée, puis-je connaitre votre âge ?

    Elle réalisa un peu tardivement qu'elle a posé la question à voix haute. Son père et sa mère, qui ont tenu à être présent pour la discussion de son futur avant que Haru ne débarque, la regardèrent avec incrédulité. Rei était déjà habitué et ne fit que rouler son fauteuil pour saluer cordialement la femme et voir sa réaction en présence d'un handicapé.

    - J'ai 46 ans, j'espèce que cela ne va pas impacter sur notre relation.

    - Oh non, pas du tout, s'excusa immédiatement Ran bien que satisfaite d'avoir eu sa réponse.

    - Vous paraissez bien jeune, si je puis me permettre, commenta prudemment la matronne Sakura.

    - C'est l'âge coréen. Elle ajoute deux ans de plus comme tous bons coréens qui se respectent. 

    - C'est-à-dire ? Releva Rei. 

    - Dès notre naissance, tous coréens sont déjà âgés d'un an car nous considérons que le temps dans le ventre de notre mère signifie le début de notre vie et la durée de neuf mois est équivalent à un an. Ensuite, à chaque nouvelle année, nous gagnons un an de plus, qui selon les dates de naissance peut réduire à seulement un an de plus . 

    Fascinés par l'explication des plus compréhensibles, le reste de la famille était convaincu qu'elle serait une tutrice correcte pour Ran.

    - Donc, la question correcte serait de demander quel est votre date de naissance. 

    - C'est juste. Ma réponse est 1971. 

    - Cette méthode de compter l'âge est techniquement répandu dans tous les pays qui ont été sous l'occupation de la Chine, mais seule la Corée du Sud continuer d'utiliser quotidiennement le système. 

    Les deux pays étaient attachés l'un à l'autre. 

    - Enfin, c'était l'explication officielle pour éviter les soupçons mais officieusement, elle s'attaque aux jeunes filles pour pomper leur jouvence. 

    - Seulement filles ? Releva le patriarche Tsukihana.

    - Absolument et celle en bonne santé, donc Ran n'a rien à craindre.

    Ran prit offense. 

    - Et tu l'as donc employé parce que tu ne risques rien ?

    - Je t'en pris, c'est la même histoire que ton frère et son blond. Im Soon a voulu me truander sans savoir qui était la victime.

    La famille retourna un regard prudent sur la femme en question. Ils venaient après tout d'apprendre l'histoire de Josh et si elle s'était bien terminée, Rei a été un dommage collatéral. Et vu que Shin Im Soon "s'attaquait" aux jeunes filles, Ran ne voudrait pas que ses amies soient prises dans une altercation s'il y avait.

    - Enfin, ce n'est pas le plus important. Ran va devoir apprendre le coréen et perfectionner son mandarin avec Im Soon, rapidement.

    Bien sûr qu'elle ne pouvait rien lui cacher, Ran n'y échappera pas et dû affiner ses langues asiatiques et les maitriser au même niveau que les langues européennes. Une tutrice en plus parmi tous ces étrangers qu'elle fréquentait récemment. 

     

    Ran ne sut qu'en penser quand la date de rentrée arriva.

    Retourner à Sakura Gakuen ne lui donnait pas de répit dans ses leçons supplémentaires, mais elle pouvait au moins voir ses amies plus souvent, chose qu'elle avait un peu négliger une fois qu'elle était officiellement en couple.

    Car, en période de cours, elle et Ryu se sont accordés de ne pas se montrer publiquement affectifs, bien qu'ils ne gardaient pas leur relation secrète, il n'y avait point besoin de l'annoncer à tout le monde, dont une partie de la population estudiantine n'allait pas apprécier la nouvelle.

    - Je le demande si je serai appeler sempai ? Ou alors je n'en ai pas l'apparence et les premières années vont se contenter de Tsukihana-san, la fille.

    Vu qu'ils n'allaient pas appeler Rei Tsukihana-kun s'ils étaient respectueux. Et voyant la réputation de l'académie, on y éduquait que des gens respectueux.

    - Remarque, on n'a pas trop l'occasion de référer aux élèves plus âgés comme sempai vu qu'il n'y a pas de club extra-scolaire.

    - Peu importe comment ils t'appellent, je suis déjà très content que tu acceptés de te référer comme une Tsukihana. J'ai cru comprendre que tu avais du mal à te reconnaître ainsi. 

    - C'était au début, quand j'avais encore du mal à m'adapter ! Et puis, qu'en est-il de kaasan ? Tu comptes rester une Sakura ?

    Les deux parents s'échangèrent un regard avant de sourire. 

    - Peut-être que tu en sauras plus si tu promets de faire des efforts en cours. 

    - Eh ?? Vous me faites du chantage affectif ! 

    - Promis, on t'en dit plus ce soir. 

    Puis, poussée par Rei, Ran se mit en chemin pour Sakura Gakuen dans la voiture conduite par Josh qui devait depuis se garer directement dans le parking pour ensuite aider Rei à s'installer dans son fauteuil et faire les signalisations nécessaire pour traverser la rangée de chauffeur sans se faire klaxonner.

    Aujourd'hui étant le premier jour, ils y allèrent plus tôt, Ran devant se connecter sur l'ordinateur central de la salle du conseil des élèves à la place de son frère pour lancer le logiciel que Rei a mis en place et qui devait être activé à chaque début d'année scolaire.

    Si elle s'attendait à rencontrer un des Yamazaki devant le bureau de la principale une fois qu'elle a fini sa tâche et fermé la porte à clé que son frère lui a passé, elle fut surprise de voir quelqu'un d'autre. 

    Il avait le même uniforme que Rei, un haut blanc avec un col en jabot en tissu de dentelle qu'elle apprit et qui n'était pas une création française mais un stéréotype que les japonais avaient d'eux, et un pantalon Gurkha, bien sûr. La version féminine était du tissu en mousseline avec une robe ample et longue pour conserver la pudeur des damoiselles. Il était aussi pas mal grand, dépassant Haru et Shin de quelques centimètres. Mais ce qui avait attiré Ran était ses cheveux.

    Ils étaient d'un blanc immaculé.

    Et aussi très fragile si elle en croyait aux petits ondulations qui montraient à quel point c'est abîmé. Ran avait envie d'y plonger sa main pour vérifier si c'était aussi mal en point et demander au propriétaire ce qui lui est passé par la tête pour qu'il en vienne à les maltraiter autant. Sûrement à force de coloration.

    Puis, se disant qu'elle n'a jamais été réservée et qu'il n'y avait de plus personne d'autre à côté, elle se lança.

    - Excusez-moi...je m'appelle Ran.

    Elle finit par balbutier car en le voyant se retourner, elle rencontra des iris bien trop sombres qui contrastaient avec ses cheveux blancs. 


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