• Réécriture c15 (13jan et 14jan)

    C'était le dernier intervenant sur la liste des visites d'anciens élève. 

    Un jeune policier récemment diplômé de l'académie de police, un établissement aussi avec le sigle de fleur de cerisier, Furuhata Minoru avait trois ans de plus qu'eux et quitta l'académie avant leur entrée en première année. Il leur expliquait son devoir de protéger le pays du soleil levant avec sa vocation qui demandait tous ce que Sakura Gakuen enseignait à ses étudiants. Observations, habilité et agilité avec un fort sens de justice.

    Ran quitta la séance tenue pendant le cours de professeure Kitahara et trouvait que Miwa avait bien géré l'emploi pour caser un officier de la justice dans le cours de sciences sociales. Elle alla de ce pas féliciter son travail et lui proposa une séance de balnéothérapie en récompense.

    - Tu veux dire, un onsen ?

    - Non, je veux dire un bain de boue, puis de spa ! Plus des massages ! Dans n'importe quelle ordre ! 

    - Je pourrai proposer un maître de massage qu'une de nos hôtels emploie mais je n'ai pas vraiment d'adresse pour les deux autres, lui dit Kiyo. 

    - Pas de soucis, j'ai tout sous contrôle ! Shin-kun m'a donné les adresses facilement accessible à Tokyo ! Miyu, penses juste à informer Hana-chan, cela ne peut que lui être bénéfique. 

    - Tu ne penses pas qu'il serait temps que vous vous échangez vos coordonnés ? 

    - Mais très certainement ! Une fois qu'on aura programmé cette excursion curative ! Qui nous mettra certainement dans de meilleurs dispositions pour les examens de fin de trimestre. 

    - Tu veux juste profiter du calme avant la tempête, déduit Kiyo. 

    - Bah bien sûr ! J'ai parfaitement le droit surtout si cela signifie que c'est peut-être nos derniers jours dans la même classe !

    - Même avec le tutorat de Yamamoto-san ? S'enquit Miwa avec inquiétude. 

    - Surtout avec lui ! Je te ferai remarquer que j'ai étudié sous sa direction pendant plus de dix ans ! Je sais à quoi m'en tenir ! 

    Surtout que maintenant qu'il était officiellement étiqueté comme psychopathe, Rei refusait de la laisser seule avec lui.

    Alors Shin ou Ryu l'accompagnaient, parfois ensemble. Le premier d'ailleurs, prenait son changement de suffixe un peu mal, disant qu'elle mettait de la distance parce qu'elle voulait le punir pour avoir agi dans son dos. Il s'expliquait qu'il était contre l'idée de provoquer Haru de front et qu'il n'était là que pour occasionner les dommages, ce qu'il avait fait. Ran lui répondit dans la voix la plus calme qu'elle voulait juste essayer d'innover. Qu'elle avait remarqué que les gens l'appelaient Shinji et que Shin-chan était peut-être le surnom de sa mère qu'il superposait à l'image de Ran et qu'elle tenait toujours à leur relation mais ne voulait pas piétiner sur le momento de sa mère décédée. Shin accepta la réponse mais demanda a ce qu'elle change au premier suffice, de temps en temps.

    Quant à Ryu, elle gardait toujours le suffixe et ni lui ni elle n'ont reparlé de leur conversation à cœur ouvert dans son lit queen size où elle s'était permise d'ôter le suffixe juste pour le supplier et être silencieusement rejetée.

    Maintenant qu'il restait une semaine avant les examens, Ran avait été autorisée à avoir un emploi aménagé pour suivre son propre programme concocté par Haru même. Avant ça, cependant, elle comptait bien profiter cette séance spa avec les filles. Minus Hana qui avait prévu autre chose. Ran déplorait, car depuis la séance de cosplay, elle n'avait pas pu revoir la jeune fille comme elle n'avait pas prévu d'autres sorties entretemps. 

    Quel surprise de rencontrer Aikawa Kenta en compagnie de sa sœur qui profitaient aussi du même spa.

    Remarque, pas tant une surprise vu que Shin était le seul à lui suggerer cette adresse pour leur superbe réputation. Et si Shin qui était aisé venait ici, les autres qui pouvaient se le permettre allaient aussi grouiller.

    Ran rencontra donc la fiancée de Ryu, Aikawa Kanae. 

    Une magnifique jeune fille à la forme longiligne et élancée aux traits fins et symétriques. Elle paraissait éthérée dans le milieu bleu apaisant du spa et semblait inhumaine parmi tous les autres clients. Elle irait facilement avec le charme naturel de Ryu, il fallait admettre. Ses yeux en amandes étaient presque recouvertes par sa maigre frange qui encadrait aussi son visage en cœur. Ses cheveux noir de jais avaient doux et tombaient en cascade dans son dos. 

    - Ran-kun ! Quel coincidence de te croiser ici ! 

    - Vous m'otez les mots de la bouche, Kenta-niisan ! On vient de terminer les soins hydrothérapie pour aller au soin massage. Et vous êtes venu avec une charmante compagnie !

    Le sourire de Kenta tourna attendri et fier en voyant la beauté approcher de leur groupe. 

    - Kanae, viens donc dire bonjour à mes kouhai. Enfin, elles étaient toutes scolarisées à Sakura Gakuen côté collège pendant que j'étais au lycée et il me semble qu'elles sont toutes du côté lycée maintenant. Sauf Ran-kun, elle vient d'y être transférée. C'est la fille de Sakura-san.

    - Ah mais oui, j'ai entendu parler de vous, Ran-kun. La sœur jumelle de Tsukihana Rei et par conséquent atteinte du syndrome de Turner, c'est cela ?

    Ébahie d'une telle description, Ran en perdit la mâchoire. 

    - Kanae, ce ne sont pas des choses qui se disent pour une première rencontre ! 

    - Eh bien, quoi, c'est la vérité. Et je pense qu'il y a bien besoin d'une séance de massage, ça aidera le problème de lymphoedème. 

    Soudainement consciente de son corps, Ran usa de la serviette qu'on lui a fournit pour cacher son bas de corps qui était le plus touché par les gonflements. 

    - Kanae, ça suffit, je pense que le maître qui s'occupe de ton gommage t'attend. Ran-kun, profite bien du spa et je te dis à la prochaine fois. Les filles, prenez votre temps ! 

    La beauté piquante fut entraînée par son frère artiste et s'éloigna en faisant bouger ses hanches hypnotisantes.

    - Quelle chipie, s'adresser ainsi pour une première rencontre, commenta Miyu.

    - En plus, elle a aussi besoin de lipomodelage après s'être injecté à la hanche, grinca Kiyo.

    - Je ne suis pas sûr que la chirurgie esthétique est autorisé à notre âge, releva Miwa. 

    - Pourquoi pas. Les coréennes le font bien à partir du collège. 

    Ran ne dit rien et les enjoigna seulement à rejoindre la partie massage pour détendre ses membres qui en avaient vraiment besoin. 

    Elle et les filles n'avaient jamais abordé le sujet de son handicap. Elle leur disait qu'elle n'était pas académiquement douée et n'avait jamais eu de règles et n'en aurait jamais, elle ne cachait pas non plus son corps au moment de soirée pyjama et avait même commenté sur sa cicatrice de la chirurgie à l'aorte. En retour les filles ne commentaient pas ses occasionnellement gonflements, essayaient de lui expliquer autrement les problèmes de maths et l'encourageaient à conter ses exploits sportifs, voire musicales qui étaient plus rares.

    Aussi, même quand on pointait directement le problème, ses amies n'allaient pas la forcer à en parler si elle ne voulait pas. Elles passèrent donc une fin de journée bien plus relaxante sous les mains des professionnels. 

     

    Qui aurait cru que la prochaine fois arriva aussi vite que le lendemain, le deuxième samedi du mois où les lycéens n'avaient pas cours. 

    Dernier jour avant que la tempête s'abattre et détruise tout, Ran passa le premier jour de week-end dans la boutique de sa mère et fut heureuse de retrouver Hana qui accompagnait sa mère qui avait passé commande et récupérait la marchandise et en profita pour prendre ses coordonnés comme promis. 

    Elles s'échangèrent un moment, durant lequel de nouveaux clients arrivèrent. Qui n'étaient autres que la fratrie Aikawa. 

    Si l'adulte alla immédiatement saluer la gérante, rencontrant ainsi la gesticulante madame Matsumoto, Kanae approcha les deux jeunes filles de son âge. 

    - Eh bien, l'univers ne fait que nous mettre sur le même chemin, en ce moment, commenta la jeune diaphane. 

    - Ou alors tu t'es obstinée à accompagner ton parent ici en sachant que tu allais rencontrer Ran-san, commenta Hana. C'est ce que j'ai fais et espérais ta présence. 

    Qu'elle était adorable. 

    - Niisan m'a dit qu'on allait rendre visite à Sakura-san qui produisait tous les vêtements traditionnelle qu'il m'offrait. Et comme ma santé allait bien mieux depuis un moment, je me suis dit qu'il était l'occasion de la rencontrer et remercier son travail. 

    Et pourtant, elle était allée vers Ran. 

    - Sakura-san est juste derrière avec ma mère qui parle plus fort que n'importe qui. Et je crois que ce doit être ton frère en train de la charmer. Ma mère, pas la tienne, Ran-san. 

    - Niisan a en effet un charme irrésistible. 

    - Je ne m'en inquiète pas. Ma mère fait ce qu'elle veut vu qu'elle est toujours séparée de mon père, mais entre nous, on sait toutes qu'ils vont retourner ensemble. 

    - Eh bien, ton père ferait mieux d'agir vite, car une femme aussi bien dotée que Sakura-san est très demandée. Contrairement à sa fille. 

    Ran ne fit que cligner des yeux mais aucune des filles ne rata son geste de se cacher la poitrine. Hana lui vint encore une fois au secours. 

    - Pourquoi ne pas aller saluer Sakura-san ? C'était ton but premier, non. 

    Sans lui laisser le temps de répondre, Hana ouvrit la voie avec son bras, ne laissant aucun réplique entendre et prit le bras de Ran pour l'accompagner et donner du soutien morale face à cette langue de vipère. 

    - Kanae, tu arrives à point nommé. Je te présente Sakura-san, la fameuse tisserande au travail reconnu. 

    Sakura Kanako rit poliment en plaçant une main devant la bouche, l'image même de la femme bien élevée avec une éducation impeccable. Ce faisant, elle reposa sa main contre le torse pour se donner une figure humble. Et maintenant qu'elle était en chemise jupe crayon depuis qu'elle avait fini de vivre en repentant la mort de ses parents, il fallait admettre qu'elle ne laissait en effet personne indifférent avec ses courbes plus visibles. 

    - Vous me flattez, Aikawa-kun. Ceci dit, je suis ravie de finalement vous rencontrer, Aikawa-san, votre frère ne cesse de parler de vous et de me décrire votre personnalité pour avoir un modèle précis qu'il a en tête. 

    - Ou qu'elle souhaite commander. Kanae peut se montrer têtue quand elle le veut. Un peu comme Ran-kun. 

    - Niisan ne devrait pas dire ce genre de chose à Sakura-san. Je ne veux point offrir une telle image de moi à une maîtresse de maison si vénérée qu'est Sakura. 

    Elle ne s'est pas dérangée de le faire devant les filles, par contre. Hypocrite quand tu en tiens une. 

    - Il n'y a point de mal à savoir ce que l'on veut dans la vie. Surtout pour une demoiselle. Je comprends donc que vous souhaitez commander un kimono spécialement pour les fêtes de nouvelle an ? 

    - C'est en effet la raison de notre présence. 

    - Mais quelle merveilleuse idée, en veux-tu un ma chère enfant ? Fit madame Matsumoto en s'adressant à Hana. Un furisode, peut-être, pour la visite au temple ? 

    Kanako envoya un regard à sa fille et Ran sut qu'elle recevra un, tentée par l'idée. 

    - Ce sera une bonne occasion pour refaire une sortie après les examens, n'est-ce pas, Ran-san ? 

    - Tu as absolument raison ! On pourrait même avoir des motifs assorties ! 

    - Des fleurs parce que vos noms sont de thèmes florales ? Suggéra Kanae. 

    Cela semblait presque gentille mais son regard glissant discrètement sur les deux filles pensait autrement. 

    - Eh bien, Kanae, quel genre de motif tu veux ? 

    Ils commencèrent la procédure pour les détails du produit pendant que madame Matsumoto en faisait de même avec madame Ryuzaki, avec la participation de Hana et Ran qui s'étaient fixés sur l'objectif de tenue assortie. Puis, alors que Hana et Ran discutaient du temps adéquat pour une telle sortie avec les autres filles, Kenta vint vers elles pendant qu'il laissait sa sœur visiter la boutique. 

    - Ran-kun, je m'excuse si ma sœur a été impolie. Pour la dernière fois et tantôt aussi. Je ne sais pas pourquoi elle agit ainsi. En général, elle n'est pas du genre à se montrer hostile à qui que ce soit et peu importe la raison. 

    Ran avait une idée pour tant d'animosité, une nuit chez les Kujo qui ne serait pas passée inaperçu étant donné que Ryu n'invitait personne d'après madame Sayaka, et ne fit qu'accepter l'excuse du frere aîné. 

    - Ne t'inquiète pas, Kenta-niisan, ça arrive à tout le monde d'avoir de mauvais moment. 

    Surtout qu'elle s'était retrouvé dans la demeure des Kujo exactement pour cette raison. 

    - Tu es si gentille, Ran-kun ! Peut-être que si Kanae avait été inscrit à Sakura Gakuen, elle t'aurait eu comme amie. Au lycée, s'entend. 

    - Si elle avait été inscrit au collège, elle aurait aussi pu passer un an avec toi ! 

    - Je ne sais pas si ça aurait une bonne idée. Je n'étais pas de très bonne écoute quand j'étais lycéen. 

    - Je suis sûre que ta sœur aurait été compréhensible. Tu es un très bon grand-frère ! 

    Son compliment lui octroya une caresse dans les cheveux. 

    - Et c'est mon grand-frère ! 

    Kanae s'inséra dans l'échange violemment en poussant Ran pour briser le contact physique entre son frère et cette fille qu'elle semblait mépriser au plus haut point. Ran perdit l'équilibre sous l'impact et aurait pu tomber et se présenter ses quatre fers si Hana n'avait pas été là. Celle-ci faisait la même taille que Miwa, n'atteignant pas le mètre soixante, mais avait assez de force pour la retenir debout. 

    - Kanae ! S'exclama son frère de choc. 

    L'éclat attira l'attention des autres et la gérante arriva aussitôt sur la scène du crime. Bien que n'ayant pas assisté au drame, elle était perspicace pour deviner ce qui en découlait en voyant seulement sa fille avachie contre son amie et l'espression scandalisé de son fidèle client. Kanako se tourna vers Kanae. 

    - Sortez. Vous n'êtes pas autorisée dans mon établissement tant que vous n'aurez pas appris à vous comporter convenablement en public. Et je vous serai gré de ne plus vous approcher de ma fille si vous ne savez pas comment agir naturellement en société. 

    Le visage entier de Kanae tourna au rouge, elle refusa de regarder qui que ce soit et quitta la boutique sans un mot, allant probablement attendre son frère dans leur voiture. Du moins, Ran l'espérait, il faisait bien frais en ce moment. 

    - Sakura-san, je suis tellement désolée de l'attitude de ma sœur..., s'excusant immédiatement Kenta. 

    - Aikawa-kun, je dois paraître insensible après ce que j'ai dit à votre sœur, mais j'espère que ce ne sera pas la dernière qu'on fera affaire. Je ne sais pas pourquoi elle se comporte ainsi envers ma fille et je ne souhaite pas le savoir par quelqu'un d'autre qu'elle-même, or elle ne sera autorisée à revenir ici qu'une fois qu'elle aura compris son mal. 

    - Je comprends tout à fait, je vais lui parler de ce pas. Je ne souhaite non plus que cela soit notre dernière échange. Si je peux me permettre de mettre ma commande en attente. 

    - Ne vous inquiétez pas pour cela. 

    Une fois Akawa Kenta parti, Kanako alla s'occuper de Ran. 

    - Tu veux que je demande à Tsuchiura-san de venir prendre ma place pour que je te raccompagne à la maison ? 

    - Non, ne t'inquiète pas, je vais bien, kaasan. Juste surprise. 

    Surtout que ce n'était pas la première fois qu'on la traitait mal pour un gars. 

    - Mais on dirait qu'il est l'heure de dejeuner ! Et si je vous invitais à manger dans notre maison mère ? Apparut alors madame Matsumoto. 

    Avec son ardeur, personne ne réussit à la refuser et on dut tout de même appeler monsieur Tsuchiura pour qu'il remplace madame Sakura car après le repas, les quatre femmes allèrent passer l'après-midi dans le manoir Tsukihana avec les hôtes tous predents. Que c'était parce que Matsumoto Chiaki ait insisté ou parce que Ran avait juste invité Hana. 

     

    Après ça, la semaine de révision commença. 

    Ran demanda à Haru de s'installer dans la serre pour leur séance intensive et malheureusement, ni Shin ni Ryu ne pouvaient les accompagner, le Conseil des élèves devant passer leur propre examen spéciaux durant cette semaine pour être libres d'effectuer d'autre affaire durant la semaine d'examen. Aussi, c'était un peu les seuls moments où elle se sentait libre dans cet nouvel école. 

    - Tu sais ce que les chauffeurs font de la journée ?

    - Pourquoi cette question ? 

    - Je fais une pause cérébrale et maintenant que je suis un peu dans la même situation qu'eux, c'est-à-dire à attendre la fin de la journée pour repartir chez nous en voiture, je me mets à leur place et je me dis qu'on doit bien s'ennuyer de la journée juste à attendre que la sonnerie finale retentisse.

    - Eh bien, je ne sais pas pour les autres mais Callel travaille comme serveur dans le restaurant à la l'orée de la forêt, juste a côté du campus universitaire.

    - Il y a un campus universitaire tout près ? 

    - Où crois-tu que les élèves vont, une fois diplômés ? 

    Ran bredouilla, disant qu'avec la semaine de visite, elle aurait pensé que la plupart allait directement être pistonné et travailler dans le monde du divertissement ou entrer dans l'académie de police comme le jeune officier Furuhata.

    - Il y a une université tout près, bien sûr. À 10 minutes en voiture en traversant la forêt. Et donc, le café se trouve à la bordure de la même forêt, qui est à 12 minutes de route.

    - Et à pied ? 

    - 30 minutes si tu as un bon sens d'orientation. 

    - Et tu as un sens d'orientation ? 

    Il lui envoya un sourire féroce, l'air de la défier de douter de ses capacités de génie. 

    - On y va ? 

    Pas besoin de dire une seconde fois. Ils sortirent facilement du domaine académique, Ran se réjouissant qu'il n'y ait pas de comité disciplinaire ici, et marchèrent trente minutes exactement pour arriver devant un bâtiment à l'enseigne de tasse de café. Les décors intérieurs tout comme extérieurs étaient de saison et la place avait l'air bien festive avec tout le rouge et vert pour préparer Noël.

    Ran suivit Haru qui entra comme s'il possédait l'endroit, ce qui n'était plus une nouveauté. C'était ce qu'il avait fait pour leur job d'été et les clients et le personnel le traitaient comme un roi alors qu'il était serveur. Josh fut le seul à les accueillir.

    - Place pour deux, dit seulement Haru comme s'il ne reconnaissait pas le français devant lui. 

    Ça aurait été le cas, Ran ne serait pas surprise. Haru avait beau avoir une très bonne mémoire, il avait tendance à ne pas tenir compte de l'importance des gens.

    - Donc, Josh travaille ici, commenta-t-elle en s'installant à la table qu'il les a présenté.

    - Maintenant, il a l'image du majordome que tu lui donnais, lui chuchota Haru en retour. 

    Il avait bien fait de chuchoter car Ran fut assez bruyante pour eux deux et seulement calmée quand Josh revint leur offrir la carte de dessert plutôt que plat. 

    - Vous servez du lait végétal ? Demanda Haru avant que Josh puisse s'en aller.

    - En effet. Vous avez le choix entre amande, soja, noisette, coco et riz.

    Haru hocha la tête pour remercier. 

    Ran lut la carte en diagonal, il y avait des soft qu'on trouve en grande surface, des cocktails avec ou sans alcool, des milkshakes et des buble tea qui faisaient récemment fureur chez les jeunes. Haru pourtant lui pointa la partie boisson chaude mais Ran n'était pas tentée par le thé pour l'heure. 

    - J'ai envie de fruit. 

    - Un smoothie ? 

    - Avec du lait de coco, par exemple ? Plaisant Ran. 

    - Ça rendrait le résultat très fruité, le moins qu'on puisse dire.

    - Mais ils n'en proposent pas.

    - Je suis sûr que si tu demandes gentiment... 

    Au final, ils ont commendé un smoothie kiwi banane avec lait de coco et du thé au rose avec Callel. En attendant, Ran observa la salle comme elle n'avait pas eu le temps plus tôt.

    Dans la partie principale, chaque table était espacé de l'autre de deux mètres, trois si on fait la requête, les chaises et tables avaient un code couleur propre à l'établissement et le personnel variait de serveurs étrangers jeunes et dynamiques à barmaid et barman en retrait mais charmant la clientèle du bar par leurs messages subliminaux. Il y avait aussi une partie interne qui avait l'air de tenir des réunions pour professionnels et une partie latéral branchée ou les clients s'installaient et branchaient leur appareil électronique pour travailler. À ce moment, il y avait trois étudiants autour d'un ordi et un homme solitaire qui tapaient vivement sur son clavier. 

    - Voilà, smoothie pour mademoiselle et thé pour monsieur. 

    Bien sûr, le service était fait par un personnel en uniforme, queue de pie pour les messieurs et veston pour les dames le tout avec un nœud de papillon. Les discours doivent être cordiales et mesurés mais Callel ne cachait pas sa joie de les servir avec un large sourire. Comme s'il se montrait fièrement auprès de sa fratrie venu le voir pendant le service.

    Alors que Ran se jetait sur sa paille pour aspirer le mélange de fruit et de lait végétal, bien que n'étant pas lactose intolérante elle évitait le lait animal qui était bien trop sucré car son corps était facilement sujette au diabète sucré, de nouveau client fit leur entrée et Ran rencontra le regard de Ryu.

    - Eh bien, tu es bien la dernière personne qu'on aurait voulu croiser en train de sécher. 

    Ran prit soin d'avaler sa gorgée calmement tout en assistant au jeu de regard que Haru et Ryu se prêtèrent. Au final, Ryu s'installa avec eux, amenant la chaise de la table voisine et mélangeant le code couleur.

    - Vous faites l'école buissonnière pour un rencart en amoureux ? 

    Quand Haru ne fit que sourire, Ran répondit :

    - Je doute que ce terme ne fasse tilter quoique ce soit chez Haru-chan.

    - Oui, quand on a essayé de le cuisiner, il s'en est découlé qu'il serait aromantique et asexuel. J'ai pensé que c'était dû au fait d'être psychopathe mais c'est peut-être juste sa personne.

    - Il est special comme ça. 

    - Que des compliments pour lui. Et je croyais que j'étais special. 

    Ran le dévisagea pendant un long moment avant de se rappeler du smoothie dans ses mains quand Josh vint déposer un verre d'eau pétillante avec une rondelles de citron. Elle but une gorgée pendant que Ryu sortait sa carte pour payer la tablée. 

    - Pourquoi tu dis ça ? Tu as oublié que tu es fiancé ?

    Elle ne voulait définitivement pas énerver encore plus Aikawa Kanae. 

    - Je ne le suis plus. 

    - Quoi ? 

    - Je ne suis plus fiancé. J'ai rompu les fiançailles il y a deux semaines. 

    - Cela ne va-t-il pas créer des embrouilles pour ton paternel ? Relevé Haru. 

    Les deux se toisèrent un moment et Ran était sûre qu'elle avait raté un épisode, ce qui arrivait souvent quand Haru était concerné.

    - Eh bien, j'ai plus rien à faire de ses soucis. Je ne suis d'ailleurs plus un Kujo mais un Asano. Ma mère et lui sont en processus de divorce mais je me considère officiellement héritier de mon oncle. 

    - Puis-je savoir ce qui s'est passé ? Sans indiscrétion ? 

    - Disons qu'une des dernières lubies de mon géniteur va causer un grand esclandre et je refuse de m'associer avec lui à ce moment. Et comme les fiançailles avec la famille Aikawa n'était que pour sa pomme alors qu'il contactait crédit sur crédit avec la banque Aikawa, en changeant de nom, je me déleste de tout soucis. De plus, si les fiançailles auraient assuré, j'aurai changé de nom pour me faire appeler Aikawa. Et ça ne peut pas passer, ça.

    C'était pourtant un beau nom, Aikawa.

    - Quel est la raison que tu as donné aux Aikawa ? 

    - Juste que je ne suis pas le pantin de Kujo Issei et que ses erreurs, il les règle lui-même. 

    Ran comprenait mieux les actions de Kanae maintenant. Celle-ci devait être très amère d'apprendre que les fiançailles aient rompu et la seule chose qui pourrait expliquer serait sa présence dans la demeure des Kujo il y a deux semaines. La beauté devait être verte en songeant, à tort, que son fiancé ait pu choisir une handicapée au lieu d'elle, une beauté.

    Ce que Ran comprenait, même si ce n'était pas la vraie raison. 

    - Et donc, tu te permets de flirter avec moi ? Qu'en est-il de ta règle de non-relation ? 

    Ryu n'eut pas le temps de répondre, 16h sonna piur annoncer le happy hour et une musique de Noël s'éleva pour ambiance le café. Ran pariait que les prochains clients majeurs seraient proposé de la carte alcool se ces derniers ne commendaient pas directement un choix dume l'happy hour. 

    - Ils en font un foin pour la fête de Noël. C'est pourtant juste une fête commerciale, non ? 

    - Le taux de christianisme est certes faible au Japon mais il y a des gens qui le fêtent, histoire de se trouver en famille, répondit Ryu avec nonchalance. 

    - Ou passer la journée en couple, se moqua Haru. 

    - Oh, je vois. Comme tu ne t'intéressais pas, tu n'as pas jugé utile de m'expliquer ça.

    - Tu l'aurais su par toi-même si tu avais été curieuse. Ne rejette pas tout ton éducation sur moi. 

    - Maintenant tu te décharges de tous responsabilités, nota Ryu.

    Haru sourit. 

    - Oui, mais je n'ai pas l'habitude d'aller faire des recherches sur internet quand j'ai des encyclopédies vivantes avec moi. 

    - Il n'y a franchement pas grand chose d'intéressant, commença Ryu. On viste les decorations des centres commerciaux, s'offre des cadeaux et mange du poulet frit. Ce qui n'est pas forcément bon pour la santé.

    - Une fois de temps en temps, répliqua Haru.

    Cela rappelait étrangement la conversation eu à son premier jour à l'académie. 

    Ryu se tourna vers elle, avec un regard neutre qui la surprit car d'habitude, elle le trouvait au moins pétillant de farce. Là, rien, impossible à devenir. 

    - Ça te dit d'essayer de passer Noël ensemble ?

    - Du genre, faire tout ce que tu as énuméré ? Comme un couple ? 

    - Vu que vous n'êtes pas de la même famille, ce ne sera certainement pas des réjouissances familiales. Et pour une soirée entre ami, il faudrait au moins être en groupe.

    Les deux ignorèrent les remarques de Haru en continuant de s'observer dans un début de tension...nerveuse.

    - C'est ça, hein ? C'est bien un rencart que tu me proposes ? 

    Elle eut l'impression d'attendre une éternité avant d'entendre la réponse. Ryu sourit doucement, presque avec timidité. 

    - Ce sera ta récompense si tu as de bon résultat aux examens trimestriels. Sinon, je te dis quand même rendez-vous le 24 décembre. Sur ce, bonne revision.

    Espiègle, celui-là. 


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