• Chapitre 9

    Suspect n°3 : Chloé Rivers

    Mars - Avril

                    La lune était bien pleine cette nuit, là. Elle était si lumineuse qu’elle en éclairait la salle de classe inutilisée par les grandes fenêtres et qui était censée être vide à cette heure avancée de la nuit. Mais ce n’était pas le cas, il y’avait actuellement quatre fillettes de 11 ans qui faisaient une réunion de stratégie, leur dernière. Puisqu’une d’entre elles, avait semble-t-il trouver la solution, cependant elle préférait la garder pour elle pour l’instant. Mais ce n’était pas la seule.

    « Bon, maintenant que même Stewart a été écarté de la liste, nous n’avons plus aucune cible. » La voix d’Harley rompit le silence.

    Pourtant lui seul lui répondit. Près de la porte adossée au mur, Claire, avait le regard baissé, Clara, assise à l’envers sur une chaise en bois, inscrivait quelque chose sur un parchemin avec une encre spécial, Chloé était postée à la fenêtre et avait l’air pensif.

    « Et si on revoyait ceux qu’on soupçonnait ? » proposa doucement Claire.

    La punk châtain tourna sa tête vers la brune et lui envoyant un regard acéré.

    « On l’a déjà vu. Tobie et Ionise sont d’office écartés, puisqu’on les a vérifié. Malfoy et Zabini, n’en parlons même pas, la réponse est évidente. Quant aux restes, tu les vois sérieusement se faire incriminé pour une raison ou une autre ? »

    « Mais justement, on ne les connait pas les autres, alors… »

    « Eh bien, dans ce cas, propose ! Donne-nous une réponse à tout ça ! »

    Claire resta silencieuse en voyant qu’elle ne pouvait pas discutait calmement avec la rouge. Après avoir terminé d’écrire, Clara intervint :

    « C’est bon, calmos. Ce n’est pas parce que tu as l’esprit tracassé que tu peux t’en prendre à n’importe qui. Elle ne t’a rien fait, la petite. »

    « Je ne suis pas plus petite que vous », se défendit la chinoise.

    « Ça ne tardera pas à se différencier », assura la blonde.

    « Evite de prédire des choses pareilles en étant si confiante. »

    « …Et alors, qu’est-ce que tu proposes ? » recommença plus légèrement Harley.

    Il eut un silence, le regard de Claire glissa vers sa camarade verte, qui n‘avait pas bougé. Heureusement qu’il faisait sombre, personne n’a vu ce qu’elle venait de faire. Elle poussa un soupir.

    « Je pense qu’on ne devrait pas écarter l’idée que ç’aurait pu être une fille », lâcha-t-elle « Et puis, quand je vous ai parlé du Serdaigle C, je n’ai jamais dit que ce devrait forcément être un ami ou avec qui le Serpentard M traînerait. »

    « Qu’est-ce que tu veux dire, au juste ? »

    « Bah, qu’on s’est gourée et que celui qu’on devrait surveiller, serait une Serpentard plutôt qu’un », traduisit Clara en continuant d’écrire.

    Silence. Hors du château, les filles entendirent un hululement.

    « Dans ce cas, on peut enlever Laura, puisque on en a déjà parlé. »

    Au même moment que Chloé se tourna vers elles, Claire entendit un bruissement derrière la porte. Elle leur demande de se taire et jeta un sort de guet « Apparehomo ».

    Un jet jaune atteignit la porte, une ombre s’y défila. Quelqu’un arrivait. Ayant un moment de pause, Clara se redressa et siffla entre ses doigts, tout de suite après, une chouette effraie voleta devant la vitre. Owl était déjà là, à peine sa maîtresse a sifflé. Étrange. La blonde accrocha son parchemin à la patte de son rapace avant que celle-ci ne reprenne son envol.

    « Vite, cache-moi ça, Owl. »

    Observant distraitement son manège, les trois filles étaient restées dans leur coin en attendant l’invité non invité. L’ombre continua de s’étirer en bougeant de temps en temps, la porte s’ouvrit dans un grincement angoissant avant de s’arrêter, il n’y avait toujours personne. Etait-ce Peeves, l’esprit frappeur qui les avait découverts et partie prévenir Arsène ? Soudain une tête apparu.

    « Que… »

    Cela leur avait surprise. Elles eurent un infime sursaut. Et pour cause, il n’y avait que la tête qu’elles voyaient. Les cheveux noirs, en bataille, les yeux sombres, mais brillant étrangement dans cette pénombre et le sourire malicieux. En regardant mieux, elles le connaissaient ce garçon, enfin…visage.

    « Potter ? » souffla Harley.

    « Hein ? Potter ? » S’étonna Claire en pensant à un autre Potter.

    « Mais oui, c’est Potter l’aîné », confirma Clara.

    « Oui, le beau James Potter. »

    Les quatre autres se tournèrent brusquement vers la verte, qui avait le regard brillant, mais d’une autre façon que le dit « beau James Potter ». Ce dernier eut un sourire arrogant en entendant le compliment et montra le reste de son corps.

    « Oh, tu aurais pu t’abstenir, maintenant ce prétentieux va prendre la grosse tête », maugréa Harley entre ses dents.

    « Bon, je ne vais pas vous demander ce que vous faites encore dehors à cette heure-ci, par contre, toi, tu rentres avec moi avant qu’Arsène ne revienne. »

    Son indifférence pour les autres n’en étonna aucune des filles. Néanmoins, elles se décidèrent d’un accord commun de battre en retraite pour l’instant. Seulement, elles n’auraient jamais cru que cela serait trop facile. En effet, si elles avaient eu plus d’expérience d’escapade nocturne, elles auraient compris que tout ça était trop beau pour être vrai. Pourquoi un aîné viendrait chercher une des leurs au bout d’une nuit de pleine lune mais surtout par quel moyen ? Et comment avait-t-il fait pour rendre invisible le reste de son corps ? Invisible ? Mais bien sûr, on ne parlait pas de n’importe qui, là. Mais le fils du célèbre Harry Potter, connu aussi pour son irrespect face au règlement intérieur. Soudain, James s’arrêta et se tourna vers les trois filles pas de sa maison.

    « J’espère qu’avec ça, vous comprendrez pourquoi il ne faut pas rester dans les couloirs aussi tard. »

    Le visage que James Potter leur adressa fut un curieux mélange de mépris retenu par un début de moquerie avant de disparaître comme il était apparu. Cependant, il avait cette fois-ci emmené sa cadette avec lui. Les filles perdirent la trace des deux Gryffondor, la cape d’invisibilité avait encore fait des merveilles. Harley fut bâillonnée pour ne sortir aucun son, pendant que James l’escortait sous la cape jusqu’à la tour des lions. De leur côté, elles ne se firent pas distraire plus longtemps, sentant que l’autre ne les aurait pas planté s’il n’y avait rien, elles usèrent des précautions pour éviter de se faire prendre. Lançant d’abord à nouveau le sort de guet, Claire découvrit qu’il y avait bien une ombre qui s’approchait d’elles, qu’elles supposaient être le concierge qui faisait une patrouille. Elle se tourna précipitamment vers ses camarades.

    « Cachons-nous près de l’armure ! » pressa-t-elle d’une petite voix.

    Elles s’exécutèrent en faisant attention de ne pas faire de bruit. Se tassant toutes les trois derrière l’armoire, elles retinrent leur souffle en sentant que les pas de l’homme s’approchaient de plus en plus. Dans un dernier effort, Clara prit sa cape et les couvrit par-dessus en jetant un sort de détournement avant. « Détornus ». Arsène HORGS passa près d’elles en les contournant.

    Jugeant qu’il n’y avait maintenant plus aucun danger, elles sortirent de leur cachette de fortune et soupirèrent de soulagement. Mais Chloé avait bien remarqué une chose, les deux filles qui les accompagnaient avaient tout fait pour la « protéger », et elle se doutait bien pourquoi.

    « Vous aussi, vous pensez que c’est moi ? »

    Elles se figèrent, ce qui confirma ses soupçons.

    « Et ce n’est pas le cas ? » Cela lui donna l’effet d’une douche froide.

    « A ton avis ? Tu crois vraiment que je pourrai encore parcourir les couloirs tranquillement après m’être fait injurier de la sorte ? »

    « Ben, ce sera une bonne raison pour faire des recherches », raisonna Claire.

    « C’est ce que tu crois ? Dans ce cas, dis-moi un peu pourquoi on en viendrait à me menacer de « me supprimer », de « m’enfermer à Azkaban » et de me laisser mourir de faim ? » Cracha la verte « Tu crois que je le mérite, c’est ça ? Parce que je suis une « sale Serpentard », hein ? »

    « Ce n’est pas ce que je voulais dire », contra doucement la chinoise.

    « C’est ce que tu as insinué ! », rétorqua violemment l’anglaise.

    « Chut ! Tu vas nous faire remarquer ! » Grinça l’italienne.

    « T’inquiète pas, je m’en vais. De toute façon je n’ai plus rien à faire avec des gens qui me soupçonnent. »

    « Mais attends… ce n’est pas comme si on te reprochait de quoi ce soit, on s’inquiète pour toi ! » Mais l’autre n’entendait déjà plus rien.

    Le point qu’était censé représenter Chloé Rivers rétrécissait toujours un peu plus pour finir par disparaître. Les deux filles se concertèrent du regard. Comment tout cela a pu s’empirer ainsi ?

    Quelle situation foireuse ! Et dire que maintenant elles étaient retournées à la case départ, séparées par un but différent. Et le lendemain, la conversation avec Harley n’arrangeait pas les choses.

    « Et vous n’avez rien fait pour la contredire ? »

    « Bien sûr que si, mais elle s’était borné à ne plus vouloir entendre raison ! »

    « Il semblerait que la rage lui ai fait bouché les oreilles »

    « Eh, Clara, tu peux me passer le sel, s’te plait ? »

    Clara fit ce qui lui était demandé. La voix de Célia n’interrompit en rien dans leur conversation sérieuse. Elles étaient en effet attablées à la table des jaunes pour en discuter le midi, car les rouges étaient tout sauf discret et les bleus beaucoup trop curieux. Et n’y pensons même plus aux verts, avant même que la discorde ne s’installe, elles n’étaient jamais bien accueilli et maintenant qu’on ajoutait le conflit de la veille, ça ne faisait pas un beau mélange.

    « Mais sur quoi vous êtes-vous fondées que ça pourrait être-elle ? »

    « Eh bien, en fait j’ai surtout compris que la cible ne pouvait être qu’une fille, puisque ça n’avait rien donné avec les garçons. »

    « Après comme elle l’avait dit hier, on pouvait déjà oublier Laura. Pas que ça m’aurait dérangé que ce soit elle », marmonna Clara.

    « Ensuite, j’ai retracé tous nos péripéties par rapport à Chloé. Il est possible que dès qu’elle s’est approchée de la porte, la personne l’ait détecté et il lui aurait hurlé ces phrases en la croyant seul. »

    « Et puis, le fait qu’elle soit aussi stressée y est aussi pour beaucoup. Elle s’inquiète quand aura lieu la prochaine menace. »

    « Et le fait qu’à chaque fois, elle se cherchait une cible voulait probablement dire qu’elle se persuadait qu’elle-même ne l’était pas. »

    « Ça fait d’elle une victime parfaite. »

    Harley les regarda tour à tour très sérieusement et finit par soupirer.

    « D’où vous sont venus ces idées ? »

    « J’ai lu un roman policière et la meurtrière était une femme, alors qu’on soupçonnait des garçons, c’est parce qu’on restait bloquer sur des clichés ! »

    « J’ai toujours eu un bon sixième sens. »

    « Bon, d’accord. Alors écoutez-moi », elle se tourna vers la bleue qui était installé à ses côtés « Claire, tu devrais arrêter ces lectures qui t’inventent des scénarii abracadabrantesque. Clara » Elle se tourna maintenant vers la jaune tandis que l’autre accusait le coup « Tu devrais arrêter tout de suite à te fier à ce soit disant sixième sens, elle est fausse. Maintenant, je veux que vous réfléchissiez à ce que je vais vous dire. » Les filles n’eurent d’autre choix que d’exécuter sans faire d’esclandre. « Si c’était elle, la cible, alors à votre avis comment a-t-elle pu recevoir la deuxième menace ? Tu vas encore me sortir le truc ou le malfaiteur détecte une présence et se met à crier ? Dans ce cas, il s’est carrément gouré et a proféré des menaces sur toi au lieu du visé. » Claire se mit à cligner des yeux sans rien dire. « Et dans le cas que ce soit une beuglante, qui l’aurait ouverte ? » Clara médita.

    « Et si elle était revenu à ce moment-là ? » finit-elle par s’exprimer.

    « Ah, je l’attendais celle-là », souffla la rouge « Alors dis-moi un peu comment elle a pu revenir ? Les seuls moyens était soit de transplaner et passer par le village de pré-au-lard comme l’a fait notre amie, ici présente, ou avec le Poudlard express, mais à mon souvenir, elle était revenu en même temps que nous, non ? Ou ma mémoire me joue des tours ? »

    « Eh bien, elle a pu venir pour se faire crier dessus et repartir pour revenir en train en notre compagnie » figura Clara.

    Harley souleva un sourcil sceptique en regardant en face d’elle. Clara déglutit.

    « Et comment, je te prie ? Par quel moyen magique ? »

    « Par poudre de cheminette… » Tenta Claire.

    « Toi, il me semble t’avoir dit d’arrêter ces lectures fantastiques ! »

    « Mais, je l’ai lu dans L’Histoire de Poudlard… »

    « Eh bien, dans ce cas, tu devrais être au courant que plusieurs directeurs ont refusé cette idée car ça ouvrait une brèche dans la défense du château. »

    « Ouais, sinon, il y aurait tout sorte d’individu qui n’ont rien à voir avec Poudlard à l’intérieur même. »

    « Au lieu de plaisanter, Clara, tu ne m’as fourni aucune réponse convenable, alors l’histoire de ton sixième sens, je n’y crois que moyen, pour ne pas dire pas du tout. Et j’aimerai autant que vous y réfléchissez à deux fois, avant d’avoir des conclusions hâtives pour la prochaine fois. »

    « Comme s’il y aurait encore de prochaine fois. C’est bon, c’est trop tard, on l’a gavé, elle ne voudra plus nous parler. Et encore, ce sera un miracle si elle pouvait encore nous saquer. »

    Le mot de fin venant de Clara plomba l’ambiance. Et le repas s’acheva.

             Les jours suivants, ce fut comme si leur amitié n’avait jamais eu lieu. Il y avait bien sûr toujours ces petits complots entre les trois filles dont leur maison s’entendait assez bien, mais elles n’eurent plus aucun lien avec la dernière qui était toujours écarté. C’était triste à dire, mais il fallait s’en douter. Une amitié inter-maison avec tant de caractère différent était trop utopique. James fut particulièrement fier de son subterfuge, car il était persuadé que c’était grâce à son intervention que leur relation ait pris fin, bien qu’il ignorait à vrai dire ce qui c’était vraiment passé pour que maintenant ces trois-là se réunissaient à tout moment et surtout dans les cours communs.

    Et à présent qu’elles n’occupaient plus autant de place en cours d’Histoire de la magie, on pouvait voir à quel point leur conversation pouvait être intriguant. Nombre de leur camarade se retournait au moins une fois durant le cours pour voir ce qu’elles étaient en train de faire. D’autant plus que dernièrement, justement dans ce cours en particulier, elles étaient toutes munies de lunettes, aussi extravagantes l’une que l’autre. Personne ne se doutait de quelle utilité il y avait, seul les deux cousins étaient mis dans le secret, étant les premiers à être au courant du mécanisme. Et puis, ils leur arrivaient de profitait des larges verres pour garder un œil sur une personne en particulier, qui avait aussi très bien saisit leur manège. De nombreuse fois, Chloé les remarqua durant les heures d’Histoire –que les filles attestaient « suivre le cours » avec mais dont elle était certaine que c’était d’elle qu’on surveillait-. Cependant elle ne leur fit pas part.

    Alors que le mois de Mars défilait rapidement, les filles n’eurent plus aucune nouvelle de l’affaire. On aurait pu croire qu’elles avaient lâché l’affaire, mais un vendredi après-midi elles se décidèrent de passer à l’action.

    Avant cependant, il y avait une qui devait passer une épreuve : celui de vol. Claire s’était enfin décider de poser son petit postérieur sur le manche à balai pour le plus grand plaisir de la professeure Bibine dont on pouvait sentir la crise de nerf éclater dans pas longtemps si la gamine continuait à faire un caprice.

    « Bon, maintenant que tu as un semblant de confiance pour avoir réussi à soulever la comète 600, fais-moi maintenant le plaisir de l’enfourcher. Et ne t’inquiète pas elle ne risque pas de s’envoler. »

    « Mais, il y a une vingtaine d’année, un élève a eu un accident… »

    « Ça, c’était avant, alors maintenant, tu me fais le plaisir de monter dessus ! » craqua la professeure dont les yeux de faucon luisirent.

    L’élève sursauta en serrant le balai contre elle dans un mouvement de défense, tandis que les autres élèves qui volaient dans les airs –pas plus de cinq mètres par mesure de sécurité- se tournèrent vers la scène, c’était rare qu’on criait sur Claire, étant une « élève modèle ». Cette dernière bredouilla quelque parole inintelligible et enjamba la manche à balai tout raide.

    « A mon signal, donne un coup de pied au sol et tiens-toi correctement sur le balai. Ne t’y accroche pas comme si ta vie en dépendait, tu vas l’abîmer. »

    Franchement, c’était plus facile à dire qu’à faire, ce n’était pas elle qui avait eu un traumatisme plus jeune. Albus vola près d’elle pour la rassurer.

    « Tu vas voir, ce sera super ! Le paysage est vraiment grandiose d’en haut, tu vas adorer ! » S’enthousiasmait le brun.

    « Oh, je veux bien te croire, mais… »

    Le coup de sifflet partit. Surprise, Claire trotta le sol et son balai prit de l’altitude sans qu’elle ait pu terminer sa phrase. Sur tout l’espace de la pelouse, on entendit un petit cri, signé l’acrophobie. Ceux qui en connaissaient l’origine poussèrent un soupir las, tandis que les autres observaient la piètre prestation. Le balai s’arrêta au bout de deux mètres de hauteur. Le brun la rejoignit.

    « Tu ne veux pas voler plus haut ? Tu ne pourras pas voir grand-chose, d’ici. »

    « Et moi, je vais te dire la fin de ma phrase : mais ce n’est pas fait pour moi. »

    Potter eut l’air triste pour sa camarade et proposa de l’accompagner pour le tour à effectuer. Elle ne cessait de trembler jusqu’à la fin.

    En quittant la pelouse, elle se dit qu’au moins, elle n’aura plus à assister les cours supplémentaires. Sans plus de cérémonie, ses deux amies l’attrapèrent par le col avant de l’entraîner sous les regards amusés des camarades. Elles parcoururent les escaliers et attendirent qu’une les envoie dans les couloirs du fameux deuxième étage. Dès l’entrée, Mimi les salua. A sa façon si spéciale.

    « Bou ! »

    Les filles s’arrêtèrent devant la silhouette translucide.

    « Tu sais, Mimi, tu devrais arrêter d’être un fantôme, ça ne te va pas. »

    Le fantôme éclata en sanglot et retourna dans son antre, les toilettes désaffectées des filles, cependant que Clara esquissait un sourire fier.

    « Tu es trop méchante »

    « Oh, ça va, ce ne sera pas une grosse perte, s’il lui venait de se suicider. »

    « Mais elle est déjà morte », commenta Harley.

    « Ah, ah oui. C’est vrai. Cette fille n’est qu’un tas d’embrouille. »

    « Même pas capable d’accomplir son rôle de fantôme. »

    Elles rirent pendant le trajet qui les menait jusqu’au fond. Mais remarquèrent que plus elles avançaient, moins de bruit se faisait. Elles finirent par arrivées à destination en silence bien que cela ne les rassurait en rien. Toutes les portes étaient fermées, on s’en serait doutait. La plus courageuse, Harley Dubois s’avança vers la porte d’en face, elle mit une main sur le poignet et hésita à frapper. Puis, ce faisant elle cogna trois coups qu’elle espérait forts. Elles attendirent, le cœur battant, mais n’obtinrent aucune réponse. Elles inspirèrent chacune un bon coup avant d’ouvrir la porte et d’y pénétrer.

    La pièce était comme on pouvait si attendre plongée dans le noir. Elles n’eurent pas le courage de conjurer toute les trois de la lumière via leur baguette, alors Harley s’accorda à le faire (encore une fois -c’est ça d’être commandante).

    « Lumos » Un éclat s’illumina au bout du bois de tremble, qui prenait au moins trois têtes au propriétaire (36 centimètre 15, c’est énorme !).

    Les trois premières années se suivirent en file indienne, Clara fermant la marche et louchant son regard un peu partout, cherchant probablement des gadgets. Par les endroits où l’éclairage est rapidement passé, Claire remarquait que cela avait tout l’air d’un endroit de logement. Sur un bureau, un cadre photo y était même posé. Son amie la blonde lui donna un coup de coude.

    « Eh, t’as vu ? » Apparemment, elles avaient repéré la même chose.

    « Il a des tests de potion, tu crois qu’il va en faire des blagues avec ? »

    Pour un peu, Claire en serait tombée à la renverse. Décidément, elle n’était pas toujours sur la même longueur d’onde que son amie. En tout cas, sa remarque eut le don de lui faire réfléchir sur l’utilisation de cette salle. Il y avait des effets personnels, des semblants de travaux pour un quelconque projet et visiblement aussi de quoi vivre. Etait-ce une base secrète ?

    En plein spéculation, elle ne vit pas sa camarade Gryffondor s’arrêter, elle lui rentra dedans. Derrière suivie sa camarade Poufsouffle.

    « Aie, mais pourquoi vous vous arrêtez ? »

    « Je ne sais pas, Harley… ? »

    Sa voix mourut en voyant ses membres tremblants. Elle suivit lentement sa main qui tenait la baguette et dont le faisceau éclairait une chose qui visiblement semblait effrayant au point de tétaniser son amie. Son regard rencontra le début d’un tissu sombre, elle remonta les yeux et ce qu’elle vit la paralysa. Derrière, elle sentit qu’il y a eu le même contrecoup. Un œil béant les observait du haut de 2 mètres environ. Avec le sort de lumière, l’œil ressortait énormément et donnait un contraste flagrant avec les mèches de cheveux qui lui retomber sur le visage. Il roula l’œil dans l’orbite et…

    « Ahhhhhh !!!! »

    Sans attendre ce que cet œil pouvait leur réserver, les filles s’enfuirent à toute jambe en faisant renverser les meubles qu’elles ne se souvenaient pas d’avoir rencontrer en entrant. Clara ouvrit la porte à la volée sans cessé de crier, cela résonna avec le cri des deux autres. Et les écho les empêchaient de savoir si le possesseur de cet œil monstrueux les poursuivait. Elles ne cherchèrent pas non plus à connaître le résultat, pour l’instant il fallait qu’elles se sauvent, et vite !

    Leur pas de course retentit dans le couloir et pour une fois qu’elles souhaitaient qu’il eut quelqu’un pour être présent et leur venir en aide. Sauf qu’on était au deuxième étage, l’endroit étant un peu condamné, rares étaient les occupants du château qui passaient par ici et ceux qui le faisaient ne pouvaient pas grand choses. Les fantômes par exemple.

    « Oho, que se passe-t-il ? Est-ce un nouveau jeu ? »

    « Peeves ! Mon ami ! » s’écria Clara en espérant que cela ferait peut-être fuir leur pseudo-assaillant qu’il y ait un témoin. « Pourrais-tu nous aider et voir ce qu’il y a au fond, s’il te plait ? »

    « Quoi, quoi, c’est amusant ? »

    « A toi de voir ! » s’empressa la Gryffondor de prendre la fuite.

    « Et même Mimi pourrait participer ! » proposa la Serdaigle, en guise de détournement, dans sa course folle.

    Elles disparurent en laissant une traîné de fumée dû à leur déplacement express. Mimi ne vint qu’après en entendant son nom –et semblant oublié l’injure de tantôt- mais ne vit que Peeves, qui la retint de se retirer en lui suggérant une promenade de santé au fin fond de ce couloir.

    Elles ralentirent quelque peu leur pas en constatant que l’escalier n’était pas là pour les récupérer, il n’y avait pour l’instant aucun son derrière elles. Un escalier se tourna enfin vers leur palier, elles enjambèrent prestament les premières marches que celui-ci pivota aussitôt, pendant ce temps un son guttural retentit dans le couloir qu’elles avaient quitté une seconde avant. Ce n’était qu’une fois en bas, qu’elles décidèrent de se tourner. Pour ne rien voir.

    C’était mieux, non ? Elles auraient très bien pu tomber sur un hideux monstre qui se nourrissait de la chair des petits enfants, notamment de filles, mais elles eurent à faire rien qu’à un œil, blanc, ressortant de son orbite et affreuse.

    Comme celui-là.

    En cours de potion, Claire tourna de l’œil en voyant justement un dans la composition du mélange à faire, Harley de son côté était pâle, comme de la craie. Et cela était vraiment étrange à voir, vu comme il lui arrive d’être explosive, elle était plus en couleur que sans. Cette réaction en avait surpris plus d’un. Et certains plus perspicaces que d’autre ont pu supposé que ce devait avoir un rapport avec ce qui s’est passé vendredi après-midi, un mauvais contrecoup.

    Mais le pire fut surement le résultat de Clara. Avec les Serpentard. Elle fut mis en retenue pour la semaine entière. Ses camarades de maison avaient bien remarqué qu’elle en était revenu toute patraque le vendredi après avoir disparu de la circulation avec ses deux amies. Luxchana lui avait même proposé d’aller faire un tour à l’infirmerie pour s’assurer de sa bonne santé, mais la blonde a refusé comme quoi, pour une première année, elle est allée bien assez de fois. Ensuite, son retour du dimanche midi n’y allait pas en atténuant. Elle avait pratiquement perdu toute la couleur qui lui restait du week-end. Et là, elle…

    « Ahh ! Des yeux ! »

    Sitôt après crier ces mots, elle balança les dits globes oculaires d’une quelconque créature dans sa mixture, dont la couleur n’était déjà pas très bonne, sous le regard ahuri de son compagnon farceur. Mais Tobias eut tort de s’être figé, car le mélange eut une réaction pour le moins rassurant. Des remous s’élevèrent et la couleur tourna aux mauves. Seule l’indienne le remarqua.

    « Tous à terre ! »

    Et elle fit bien de donner l’alerte aux autres, qui eurent tous le temps de se baisser sous leur table. Tous, sauf les deux ébahis.

    Bam !

    La fusion créa une explosion. Tout le contenu s’éclaboussa hors du récipient. Et comme ils étaient en première ligne, ils le reçurent en plein fouet. Résultat, on se retrouvait avec une salle aspergée d’un liquide violet craignos, d’une odeur nauséabonde et de deux étourdis arrosés d’un jus aux conséquences inconnus. On pouvait dire que le professeur Malone n’en fut pas des plus heureux (‘pas comme s’il pouvait l’être), il fusilla la fautive qui se fit toute petite.

    Elle qui voulait se débarrasser de ces organes meurtris,  devait maintenant supporté d’autre à la place. Et beaucoup plus effrayant. Pouvant même dépassé ceux qu’elle en cauchemardait (de toute façon, Malone rivalisait avec tout !).

    Bref, la reprise des cours n’a pas du tout bien commencé avec Clara. Et dire que sa première colle commençait demain à 19 heures. Elle en toucha quelque mot aux filles de son colle mais ne précisa pas le motif, elles le découvriront d’elles-mêmes, tout comme elle a dû affairer seule face au problème.

    Le lendemain, à la pause midi, ses amies lui ont rouspété dessus.

    « Tu aurais pu nous prévenir ! Le choc qu’on a eu ! »

    « Ouais, et ben, moi aussi, j’ai eu peur ! D’ailleurs, c’est pour ça que je suis collée ! » Se plaignit-elle.

    « Oui, mais ça, c’est parce que tu ne sais pas te tenir ! À cause de toi, on a dû prendre la salle la plus éloignée des cachots ! » admonesta Harley.

    Plus aucune ne dirent un mot, trop remontées par les évènements précédants. Elles picorèrent dans leur plat, d'humeur sombres.

    « J’imagine que ce soir, tu dois aller nettoyer tes bêtises? » supposa Claire.

    « Non, je pense que les elfes de maisons s’en sont déjà occupés. »

    « J’espère juste que ce ne serait rien de compliqué… »

    « Bah, tu le verras ce soir. »

    Le soir même, tout de suite après le dîner, Clara se dirigea dans les sous-sols où elle rejoignit le bureau du directeur des Serpentard. Elle frappa à la porte et entra sans attendre l’autorisation, de toute façon ce n’est pas comme si le professeur Malone allait prendre la peine de lui répondre. Balayant la pièce du regard, elle poussa un soupir en constatant le peu de chaleur pour accueillir les invités. La blonde en avait déjà marre à peine sa colle commençait.

    Un bruit de pas se fit entendre, elle releva la tête qu’elle avait baissé pour broyer des idées noirs et vit son professeur. Celui-ci abordait la mine ténébreuse habituelle et un même accoutrement tout aussi obscur. Heureusement, sa coiffure ne paraissait pas graisseux comme son prédécesseur, qui les gardait ainsi pour éviter des dégradements avec tous les effusions que dégageaient les potions dont l’homme préparait chaque soir, enfin ça c’était l’interprètement des élèves. Roger Malone possédait une courte chevelure noir qu'il prenait bien soin à chaque début de journée et il avait des yeux sombres qui allaient avec. Sa peau blanche contrastait assez bien par ailleurs avec les couleurs foncés des deux autres. En bref, ce professeur donnait l’impression d’un vampire, au vu de son comportement silencieux et froid.

    Mais Clara ne le détestait pas, c’était de la matière qu’il enseignait qu’elle abhorrait. Cependant, elle allait bientôt changer d’avis. Malone lui désigna un bac au sol, lui fit signe de s’affairer et la laissa seule.

    « Bon… il aurait au moins pu me donner des indications. »

    Et ce n’était que le début. Dans la cuve, elle découvrit des yeux. De scarabés. Et il y’en avait des milliers, remplissant à ras bord le baquet. Sur la chaise elle vit un plateau remplit de fiole en verre et d’un parchemin où les instructions étaient inscrites. Les consignes étaient relativement simple, il fallait juste garnir les flacons de ces yeux de scarabés. Une poignée pour chaque. Facile. S’il elle n’avait pas eu cette soudaine crainte pour les globes oculaires.

    Grm, foutu Malone et son côté sadique ! Il savait parfaitement que c’était à cause des yeux qu’elle se retrouvait là. Fichu yeux à la noix et leur quantité infini ! Si elle n’en avait pas vu un le vendredi soir qui l’avait autant effrayé… D’ailleurs, elle se demandait ce qu’il s’était passé après qu’elle ait demandé de l’aide à Peeves. Elle s’en souvenait encore du son âpre qui s’en était ressorti. Et le dimanche, quand elles y étaient retourné -enfin passé à côté serait plus juste- pour demander des informations auprès des deux esprits qui étaient censés leur venir en aide, il n’y avait aucune nouvelle. Elles demandèrent des renseignements aux autres esprits, mais ces dernièrs n’étaient au courant de rien, ne savent non plus où ils se trouvaient. Elles finirent par se rendre à l’évidense. Le malfaiteur a de nouveau agit. Et cette fois-ci, il a osé attaquer des fantômes ! Eux qui n’ont pas de concistance ! Oh, Merlin, dans quel merdier se sont-elles fichues ! Elle commençait sérieusement à avoir des doutes sur cette affaire. Et ce n’était pas uniquement à cause des sons qu’elle entendait au fond de la salle et qui lui rappelait l’ambiance gore de la pièce D –où le Délit s’est commis-. Attendez… quoi ?

    « C’est pas vrai ! Tu recommences ! »

    La jeune fille sursauta quand une voix inattendu s’éleva. Et il y avait de quoi, car c’était la première fois qu’elle entendait Malone parler. Et il était visiblement un peu remonté contre quelqu’un ou chose/créature.

    Alors qu’elle en était arrivé à la moitié du contenu, elle commença à se questionner. Il était vrai que depuis le début de l’année, c’était la première fois qu’elle avait l’occasion d’entendre ce son encore jamais dévoilée. Un peu comme sa fille, voilà qui illustre parfaitement l’adage « tel père, telle fille ». Après avoir repassé la phrase et le ton, elle put dicerné que c’était une voix plutôt éraillé et rêche. L’intonation agacée et grave comme annonçant une m…

    La porte s’ouvrit brutalement.

    Clara se figea dans sa position, c’est-à-dire courbée en avant une main dans la cuve et l’autre la tenant, mais en reconnaissant le nouvel arrivant, elle se détendit et lâcha tout ce qui se trouvait sans ses mains. Elle se redressa illico et s’apprêtait à la saluer que Chloé l’a dépassa sans un mot. L’auburn se dirigea vers la porte du fond, où avait disparu le prof. Elle frappa poliment à la porte et attendit qu’on lui ouvre.

    « Professeur, voici ce que vous m’avez demandé. »

    « Hum, pose-moi ça sur le bureau », contraignit le professeur Malone.

    Ce n’était que quelque mot. Mais cela avait suffit pour l’identifier. Le timbre était différent de Binns, elle en était sûr, personne ne pouvait se tromper là-dessus, différent de Londubat, dont la voix était beaucoup plus douce. Ces mots-là étaient prononcés avec un contrecoup mortel et menaçante.

    « Toi, c’est bon, tu peux partir », s’adressa-t-il à elle.

    Le sang de Clara se glaça. Elle ne se fit pas répéter une deuxième fois et s’enfuit à toute jambe de la salle. Elle semblait presqu’effayée. Les deux occupants furent planté sur place avec étonnement. Mais dans le regard de l’élève, une lueur de compréhension s’alluma.

    Oh, Circée, quel découverte ! Clara continuait de courir, explosant son record de meilleur temps pour la course de 100 mètres. Son cœur battait aussi vite que ses pas se déplaçait à toute vitesse sur les dalles du couloir. Elle avait compris. Absolument toute l’affaire. Qui. Quoi. Et pourquoi. De quoi ça s’en rapprochait. Des messages menaçants à quel encontre. De tout ! Ses pronostics étaient surs.

    Elle était tellement excitée qu’elle en oubliait sa destination. Ses jambes la menèrent jusqu’à l’étage. Elle se dirigea en premier lieu vers le côté ouest. La tour des Serdaigle où se trouvait son amie, après avoir terminée le repas du soir.

    Clara grimpa les marches quatre à quatre, sachant parfaitement que chaque moment comptait. Elle arriva enfin dans le quartier des bleus et bronze. La grande porte où le heurtoir en forme d’aigle s’apercevait enfin. Elle s’approcha.

    « Pourquoi l’Homme vit ? », la voix mélodieuse résonna.

    « Hein ? Mais je n’en sais rien, moi ! » s’exclama Clara, abassourdie.

    Le heurtoir en bronze ne répondit pas, l’ignorant d’un air dédaigneux. La première année en resta baba, non mais c’était quoi cette question ? Alors qu’elle allait s’insurger, le passage finit par s’ouvrir sur une élève d’une année supérieur qui la regarda étrangement. Mais Clara n’eut que faire.

    « Toi, appelle-moi Claire ! Dis lui que c’est une affaire urgente ! »

    « Doucement, déjà on dit « s’il te plait » et après on parle gent… »

    « S’te plait ! Mais vite ! » pressa la blonde en la coupant.

    L’autre finit par abandonner et retourna à l’intérieur, elle revint tout de suite après en amenant une chinoise à son bras. Qui était assez surprise, au passage.

    « Clara, mais qu’est-ce qui se passe… ? »

    « Pas le temps de t’expliquer, amène toi ! » poussa son amie et la traînant derrière et repartit aux pas de chasse.

    « De rien, surtout ! » vociféra une voix dérrière elles.

    « Merci ! » répondit Clara à la fille en s’éloignant de plus en plus.

    « Ce n’est pas le contraire, d’habitude ? » nota Claire.

    « Oh, c’est bon, on ne va pas faire de chichi, il y a plus important ! »

    « Quoi donc ? Et où m’emmènes-tu ? »

    Claire voyait bien qu’elle les dirigeait vers un endroit en particulier, mais elle ne voyait pas du tout où. Sans lui répondre, son amie lui demanda d’attendre. Elles arrièvèrent à la tour des Gryffondor. Face au tableau d’une forte dame. Qui les dévisagea suspicieusement.

    « Mot de passe ? »

    « Pourquoi l’homme vit ! »

    « Mauvaise réponse ! »

    Et elle tourna la tête entreprenant de les ignorer. La bleu et jaune se regardèrent.

    « Mais d’où t’es venu cette phrase ? »

    « C’est l’énigme de ton aigle, là »

    « Ah, bah, dans ce cas la réponse devrait être… »

    « Pas le temps et c’n’est pas le sujet ! écoutez m’dame ! C’est vraiment urgent, alors appelez-nous une ‘lève au nom d’Harley, please ! »

    « Ouh la, il t’arrive quoi à mâcher tes mots ? »

    Encore une fois, elle fut confronté à un mur silencieux et obstinée. La dame finit par l’annoncer.

    « La voici », d’une voix fort contrariée.

    Le tableau s’ouvrit sur une châtain, qui était assez perdue en voyant ses amies. Mais sans lui en laisser le temps de poser une question, elle fut happé par une tempête blonde qui l’agrippa férocement avant courir loin.

    « Ah, merci ! » s’adressa-t-elle au tableau.

    Dans les couloirs, trois pas se superposaient. Chacune maintenait un rythme très rapide pour arriver à la destination que seule connaissait la jaune. Qui n’avait toujours pas ouvert la bouche.

    « Bon, tu vas nous dire ce qui se passe, oui ? »

    « J’ai trouvé. » dit-elle seulement.

    Les deux autres filles se regardèrent, curieuses.

    « Je sais qui est le malfaiteur. Et qui est la cible. »

    « Quoi ? Et… c’est qui ? »

    « Vous vous souvenez de la voix du 31 ? »

    « Euh, vaguement, grave et défraîchi, non ? » se mémora Harley.

    « Et on a supposé qu’il devait appartenir soit à un élève plus âgé soit à un adulte. » ajouta Claire.

    « Parfaitement, mais comme la piste était trop maigre, on a pas creusé davantage ! Seulement pourquoi avons-nous pensé qu’un élève pourrait être notre criminel ? Comment pourrait-il savoir que le serpent M méritait tout les atrocités qu’il avait dit ? Si ce n’est que c’était un professeur qui avait dit tout ça. Notre erreur avait aussi été de trop nous centré sur la cible en l’associant avec le peu d’indice qu’on avait en main. C’est-à-dire : Serpentard, première année et traînant ou connaissant un Serdaigle » énuméra-t-elle en les comptant sur ses doigts. « Tout du moins, c’est ce qu’on a cru en premier lieu. Ben, oui, qui avait décidé qu’ils se connaissent forcément ? On l’a juste supposé, mais on était resté bloqué là-dessus. »

    Pendant que la rouge et la bleue assimilaient ces informations, Clara les guidait toujours d’un pas rapide. Elle reprit la parole, n’ayant pas terminé son diagnostic.

    « L’aigle n’avait là pas un grand rôle si ce n’est qu’une référence. Souvenez-vous, il avait dit durant les vacances « Pourquoi ne pourrais-tu pas être comme ce serdaigle ? », un truc dans le genre, non ? Et dites-moi un peu, qui de nos enseignants estimerait particulièrement un Serdaigle en particulier ? Et j’ajoute que ça s’est démarqué dès la première semaine ! »

    « Tu veux parler d’Albus ? Avec le professeur Malone ? » réalisa Claire.

    « Bingo, notre petit Alby était le seul qui ressortait de toute la promotion pour avoir réussi à tirer un sourire du visage trop tiré de ce prof ! Malone est notre homme ! C’est lui qui a proféré tout ces menaces en comparant sa victime avec Potter miniature. Et d’ailleurs rappelez-vous qu’on a jamais entendu sa voix ! Dans aucun cours, il n’a prononcé un mot, même quand j’ai fait explosé la salle. » Des rire se firent. « Oui, je l’admets, c’est un accident dont j’en suis fière d’être à l’origine, même si j’ai senti mauvais après. »

    « Bref, tout ça pour dire qu’il avait trop usé de sa voix après avoir hurlé sur la cible, c’est ça ? Mais qui est donc le Serpentard M ? »

    « Aha, vous ne le devinez toujours pas ? Mais qui donc Malone pourrait invectivé autant si l’autre ne le connaissait pas assez ? »

    « Non, tu veux dire… »

    « C’est pas vrai et dire qu’on soupçonnait les deux autres, on n’a même pas été capable de ne serait-ce que suggérer cette hypothèse. »

    « Je vous l’ai dit, on était trop aveuglé par nos preuve qui ne prouvait pas grand-chose, d’ailleurs. Cette idée ne nous avait pas effleuré mais c’était cela la vérité : Animera Malone, Serpentard de son état et de notre promotion, c’est accessoirement la fille du prof, donc, la cible parfaite. »

    « En effet, on ne montre notre vrai visage qu’à la famille. »

    « Et j’imagine que Chloé avait dû le comprendre », marmonna Claire.

    « Je le pense aussi, mais comme je l’ai laissé seule avec lui tout à l’heure, je m’inquiète un peu, là. »

    « Tu penses qu’il pourrait être violent ? »

    « Pas physiquement, mais plus psychologiquement. Parce que tu vois à ma colle, la punition qu’il m’a attribué était de rassembler des yeux de scarabés alors que c’était justement à cause des yeux de poisson-ballon que je le suis. Mais le pire c’est que c’était de sa faute ! »

    « Ah ouais, je vois, dans le genre sadique, y a pas pire. »

    « Ce qui signifie que l’antre où le premier délit a eu lieu était une sorte de laboratoire pour lui, puisque tu avais remarqué qu’il y avait un test de potion, ce qui prouvait qu’il avait connaissance en la matière, mais oui, bien sûr ! »

    « Oui, et je pense que ce doit aussi être un quartier personnel, parce que les cachots c’est bien jolie, mais pendant la saison froide, c’est pas ça. »

    « D’accord, mais après, une fois nous avoir emmené dans les cachots, tu veux qu’on fasse quoi ? Parce que c’est bien beau qu’on ait résolu cette affaire, mais on ne peut pas faire grand-chose, nous. Je te rappelle qu'on est que des premiers années et des filles de surcroit », pointa amèrement Harley.

    « Et en plus, au cas ou tu aurais oublié, je te signale que Peeves et Mimi ne sont toujours apparu après nous être venu en aide, ça veut dire qu’il a aussi un fort moyen de pression sur les fantômes. Alors ce sera quoi pour nous ? »

    « Mais tu crois vraiment qu'il les ont retardé ? »

    « Bah, c’était quoi le cri à ton avis ? On a pas pu le rêver, pas toutes les trois. »

    « J’avoue aussi ne pas me l’expliquer. Tant pis, on ira et on verra ce qu’on pourra faire. »

    « Dans le genre foncer droit dans le mur, il n’y a pas pire qu’un gryffon. »

    « Tu dis ça, mais quand on est dans un cas d’extrême urgence, on le fait tous. Maison confondu. »

    « Pas faux, mais il ne faut non plus écarté les risques que ça comporte. Et si on devient les cibles à notre tour ? »

    « J’admets qu’il y a parfois du bon d’être précautionneux et reconnaître ses faiblesses, mais bloqué dessus n’aide en rien. Autant affronter cette peur et la surmonter », raisonna Clara.

    « Ouh là, c’est très sage ce tu viens de dire, tu es sûr de ta maison ? »

    La blague eut pour effet de les apaiser quelque peu, elles lâchèrent toutes un rire avant d’arriver à la destination finale. Cela semblait bien calme de l’autre côté.

    « Pourquoi est-ce que tu me fais toujours le même coup ? Qu’y gagnes-tu ? Tu souhaites vraiment que je te… »

    « Ah non, il ne va pas recommencer la torture mental ! » s’insurgea Harley.

    Sans que les deux autres ne puissent l’empêcher, la rouge ouvrit la porte sous le coup de la colère et déboula dans la salle. Mais elles n’y découvrirent personne.

    « Oh non, ne me dis pas c’est toi, Chloé ! » s’exclama Claire en la remarquant.

    « Hm ? De quoi que c’est moi ? » questionna cette dernière.

    « Tu as été visé ? » soupçonna Harley.

    « On sait de qui il s’agit ! Ce sont les Malone n’est-ce pas ? »

    L’auburn la regarda d’un œil étonné, puis son regard se fixa plus loin, on aurait pu croire qu’elle était plongée dans ses souvenirs mais une voix s’éleva derrière.

    « Bah, qu’est-ce que vous faîtes encore ici, vous ? » s’étonna le professeur.

    « On sait que c’est vous monsieur ! »

    « Oui, vous menacez un mineur. Et même si c’est votre fille, elle reste avant tout votre élève ! »

    « Et puis, vous atteignez les bonnes mœurs. »

    « Mais qu’est-ce que vous racontez ? »

    Contre toute attente, ce n’était pas leur enseignant qui avait pris la parole, mais bien Chloé qui le fixait comme si une deuxième tête leur avait poussé. De son côté le professeur les regardait curieusement et une silhouette apparu.

    « Ah, d’accord, je vois. Je comprends maintenant pourquoi vous êtes entré sans permission dans mes quartiers. »

    « Hem, à ce propos, on tenait à s’excuser d’avoir été si sans-gêne. Mais le contexte nous l’avait un peu poussé, faut dire », s’excusa Harley.

    « Et surtout qu’on a hurlé à votre…euh, accueil », marmonna Clara, rouge.

    « Je n’ai pas compris pourquoi, d’ailleurs. Je fais si peur que ça ? »

    « Tu ne t’en doutais pas ? D’après ma liste, tu es l’enseignant le plus craint, loin devant Kurt, chez les premières années », analysa la fille Malone.

    « Tais-toi donc, Ani ! Tout cela est de ta faute. »

    Et dire que tout ça c’était à cause d’Animera Malone, qui classait toujours tout, que cette affaire avait commencer. Alors qu’elle ne faisait rien de ses journées, la jeune fille avait décidé de répertorier ses camarades de maison dans une liste dont elle seule a connaissance. Débuta alors une série de message anonyme qu’elle envoyait secrètement à ses condisciples à leur insu en signant sous le pseudonyme « le Fantôme ». Cela les dérangeait assez et certain s’en sont plaint auprès de leur directeur qui avait tout de suite associer avec la sale manie de sa fille, ce qui eut pour conséquence cet scène où les filles crurent à une menace potentielle pour leur camarade vert. Il y eut des moments calmes, car elle se reposait dans son affaire, mais reprenait quand cela lui enchantait au détriment de son père exaspéré et las. Et quand ce fut le tour de Chloé Rivers, les filles se sont justement mis à la soupçonné, elle en était tellement bouleversé qu’elle se défoula sur les filles, au lieu de la responsable.

    « Et, en fait, vous n’êtes pas le seul auprès de qui on doit s’excuser. Chloé, je suis désolée de t’avoir souçonnée, pas en mal, mais j’imagine que ça t’a tout de même blessé qu’on ait pas cru en toi, alors, pardon ! » se disculpa Claire.

    « Ouais, désolée pour ta fierté, surtout », bredouilla Clara.

    « Voilà, j’espère que tu pourras pardonner ces deux-là », s’incrusta la rouge.

    « Eh, pourquoi tu ne t’excuses pas, toi ? » s’offusqua la jaune.

    « Parce que je n’ai pas douté d’elle, moi » se justifia simplement Harley.

    Elles furent surprises d’entendre le rire de leur ami Serpentard. Evènement !

    « Oui, tout de même, avoir si peu confiance en moi, c’est très vexant surtout les aventures qu’on a eu ensemble… »

    Les trois filles s’échangèrent un regard, n’étant pas sûr de comment interpréter cette phrase, elles attendirent la fin.

    « …Donc, je compte sur vous par la suite. »

    Un sourire s’épanouie sur leur visage à toutes les quatre. Leur amitié s’est renouvelé, elles étaient à nouveau réuni.

    « Ehem, mais l’histoire ne s’arrête pas ici pour autant », rappela à l’ordre le mainteneur d’ordre en toussotant pour ramener l’attention sur lui.

    Pour être plus forte ensemble.

    « Il me semble que durant votre « affaire » », il insista sur les guillemets « vous avez à plusieurs reprise fait entorse au règlement en dépassant le couvre-feu, ai-je tort ? » Elles n’osèrent pas le contredire, étant une strict vérité. « Mais je conçois également que c’était pour une bonne cause, aussi je ne veux plus que vous restez si tard dans les couloirs du château, ou sinon la punition sera pire que ce que vous pouvez imaginer, n’est-ce pas mademoiselle Castaglione ? » Cette dernière déglutit. « Donc, cinq points… » Les filles se serrèrent les coudes. « …Pour chacune de vous. »

    Elles relèverent un visage surpris sur leur professeur. Même sa fille. Il sourit.

    « Vous pourez remercier votre bienveillance d’avoir agit en groupe et pour vous être entraider entre maison. Ensuite, j’ajoute cinq points pour Serpentard et Poufsouffle pour avoir eu de bon raisonnement qui vous a permit de résoudre l’affaire. » Il leur fit un clin d’œil.

    « Ha ! Quand je disais que j’avais un bon sixième sens et qu’on n’a pas voulu me croire ! » Clara ne put s’empêcher de sourire fièrement vers Harley.

    « …On a servi de figurant, quoi », détourna celle-ci en omêtant l’erreur de son amie pour son premier soupçon. Elle s’adressait à la bleue.

    « Faut pas dire ça, au moins on n’a pas fait perdre de point », relativisa Claire.

    « Exactement, j’aime cette positivité à toute épreuve. Cependant il ne faut pas oublier à aller se coucher. Allez filez, mes demoiselles ! »

    « Bonne soirée, professeur ! » Souhaitèrent joyeusement les filles.

    Elles se mirent en chemin vers la sortie. Ani voulu les suivre.

    « Non, toi, Animera, tu restes. »

    Le brune grimaça, tandis qu’elle voyait les filles s’en allait en lui faisant des signes d’encouragement et d’au revoir pour Clara, la garce, elle venait de la narguer.

    Sur le trajet jusqu’au hall principal, que Chloé a pris la peine de les conduire jusqu’ici, un doux silence les accompagnait. Elles n’avaient rien à se dire puisque leur sourire le faisait bien assez. Arrivé face aux quatre grands sabliers représentants chacune de leur maison, leur sourire continuait de fleurir leur visage et se dirent que même ces sabliers étaient si proches l’un de l’autre.

    Plus tard, elles se séparèrent au pied de l’escalier. Avec un souhait : « Bonne nuit»

    Elles prirent leur chemin, différent et disperçant mais elles étaient accompagnées des souvenirs de tout le déroulement de cette aventure. Qui fut bien rebondissante en découverte et attachement.

    Et puis, c’était bientôt les vacances de pâques.