• Chapitre 8

     L’étude de moldu

    Février

    « Tiens, cadeau ! »

    Chloé Rivers se tourna vers la voix qui lui était adressé. Elle rencontra deux prunelles marron claires, le nom de sa propriétaire. Puis son regard tomba plus bas, sur le cadeau en question. C’était un gros paquet qu’elle tenait avec ses deux mains, qui commençaient à trembler. Pour la soulager, elle la saisit.

    « Bon anniversaire ! » Souhaita Claire.

    En effet, on était le 9 février, le jour de naissance de la Serpentard il y a maintenant 13 ans. C’était la plus âgée du quatuor.

    « Bah, ouvre-le », pressa Clara en posant son menton sur son épaule.

    « Où tu préfères qu’on le fasse à ta place pour te préserver la surprise ? »

    La proposition douteuse d’Harley fit sourciller Chloé qui lui jeta un regard méfiant avant d’éloigner le paquet de cette dernière. Le geste fit rire à Claire. Chloé observa encore un peu la malle, car ce ne pouvait qu’en être une pour cette taille. Puis consentant à l’ouvrir, elle enclencha les deux loquets qui fermaient la mallette de la surprise que contenait l’intérieur. Et quelle surprise ! Ce qu’elle découvrit sous ces yeux fut un étui de nécessaire à balai. Et pas n’importe lequel, c’était le tout nouveau model, il y avait bien sur la crème pour polir le manche à balai, la paire de cisaille pour brindille, la boussole et le manuel d’entretien mais il y avait en plus un tube de verni permettant de garder le balai consistant et d’un flacon qui rendait les brindilles ainsi que la manche brillants pour permettre au balai de se métamorphoser dans une forme plus performant.

    « Eh ben, c’est un véritable trésor que tu as là ! » S’exclama Clara.

    « Une mine d’or même ! Ça vient de sortir fin d’année dernière, à quelque jours avant Noël, c’est dire à quel point les producteurs ont tout misé là-dessus ! » Informa Harley, émerveillée par l’artefact comme tout admirateur de vol.

    « C’est sûr qu’ils ont fait fortune à cette période, là », répliqua Clara.

    « Et dire que tu ne t’y connais rien en vol, tu as tout de même bien trouvé un présent de haut niveau ! » souffla Harley.

    « Merci, Claire, c’est un super cadeau ! »

    Bien que peu habitué à des gestes affectifs, Chloé ne put résister de serrer son amie dans ses bras, sincèrement touchée par cette marque d’affection. Quand elles se séparèrent, Chloé ne perdit pas de temps et invoqua son balai, le Nimbus 2300, pour directement appliquer les entretiens nécessaires.

    « C’est fou, ça, même nous à notre anniversaire, on n’a pas reçu de tel merveille, tu ne ferais pas dans les privilèges, toi ? » Taquina la blonde.

    « Mais non », répondit la chinoise en souriant, amusée « C’est juste que je n’avais pas le budget nécessaire pour en avoir trois étuis et puis, ils étaient en rupture de stock »

    La réponse ne parut pas convaincre totalement l’italienne qui continuait à la scrutait avec un sourire en coin et un sourcil levé. La brune soupira.

    « Je t’en offrirai une pour ton anniversaire, si mon argent de poche me le permet » Elle murmura la dernière partie avant de froncer les sourcils « Pourquoi, mon cadeau ne t’a pas plu ? »

    « Si, si, mais ce n’est pas comparable avec un kit de nécessaire à balai. »

    « Ah, parce que pour toi, un miroir à double sens vaut moins qu’un nécessaire à balai ? Est-ce que ça te compte tant que ça de voler ? »

    Aucune des deux autres filles ne relevèrent à la mention de la précieuse et rare antiquité, elles savaient que ces deux-là étaient très proches, au point de partagé des secrets dépassant encore leur amitié solide, mais n’en étaient pas pour autant touché. Entre elles il n’y avait pas vraiment de préférence –la preuve en cadeau-, c’est juste que certaines se connaissaient plus que d’autre, et on ne pouvait pas vraiment changer ça, non ?

    « Roh, mais je te dis que… »

    Clara ne put terminer sa phrase que la porte s’ouvrit et laissa entrer deux garçons. Emil et Ionise Stewart avaient ouvert la porte sans autorisation et encore moins le demander sous le regard réprobateur des quatre filles, mais ils n’en firent pas grand cas. La Poufsouffle poussa un long soupir. Déjà, elle avait été interrompu –quoique ce n’est pas vraiment une mauvaise chose- ensuite les garçons avaient encore une fois interférer dans leurs « base secrète » et ça, les filles le pensaient toutes. En plus, c’était la deuxième fois que cela arrivait. Et la dernière fois, ça s’est fini avec un tiers de la classe avec qui elles ont joué un jeu assez distrayant. Bien que cette intervention fût énormément divertissante, elles avaient néanmoins perdu un endroit pour n’être qu’entre elles.

    « Qu’est-ce que vous fichez encore ici ? » Lança Chloé avec véhémence.

    « Ouh, là, doucement, on cherchait nous aussi un coin pour se poser… » S’expliqua le bleu des deux nouveaux.

    « Et il a fallu que ce soit dans notre repère », termina Harley avec un ton qui n’augurait rien de bon.

    A vrai dire, depuis le fiasco de leur dernière fois en appelant la salle de classe désaffectée une base secrète, elle fut révélée au grand jour, alors maintenant elles faisaient attention au mot qu’elles employaient, préférant être plus prudente d’user le terme « repère », faisant plus réaliste et moins enfantin.

    « C’est le hasard », tenta le vert des deux nouveaux.

    « Qui fait bien de mauvais chose », cracha Harley « à chaque fois que vous apparaissez dans un de nos endroits, la fois suivante elle n’existe plus. »

    « Moi, je suis sûr qu’en fait vous avez utilisé un sort pour nous traquer et comme ça, vous êtes au courant au moindre de nos changements de salle pour la divulguer à la moindre occasion, je ne sais pas en quel dessein, peut-être pour nous énerver, en tout cas, ça marche très bien. » Fit Claire.

    Les cousins s’échangèrent un regard éloquent.

    « Moi, je pense que tu as surtout une imagination débordante », conclut Emil.

    « Mais avouez que vos agissements sont trop suspects », s’exprima Clara.

    « Mais quel preuve d’amour ici, on voit qu’on est accepté », ironisa Ionise.

    « A ton avis pourquoi », grinça la Gryffondor.

    Claire se tourna vers le Serpentard en faisant voler ses cheveux.

    « Oh, tu n’aurais pas dû dire ça », lui murmura-t-elle.

    « Tu n’aurais surtout jamais dû être ironique avec mademoiselle » siffla Chloé en astiquant sa manche de balai.

    Voulant changer de sujet, Emil en profita justement pour parler de ce que l’auburn faisait.

    « Oh, mais c’est le tout nouvel étui vendu sur le marché de Noël. Qui a réussi à se l’approprier ? » Demandait-il dans un début de conversation.

    Les filles étaient partagées, d’un côté, elles voulaient en être sûres à propos de ces garçons qui débarquent dans leur espace vital sans qu’elles ne s’y attendent, d’autre part le sujet sur ce nouveau objet était bien trop attractif.

    « Moi, pour le cadeau de…Chloé. Oh, d’ailleurs, j’ai aussi quelque chose pour toi, Io », se rappela Claire.

    Les trois autres filles montrèrent chacune leur surprise, comment ça ? Quand elles virent que la jeune fille tendit un paquet qui contenait assurément un livre, elles comprirent. Non seulement aujourd‘hui était l’anniversaire de leur amie mais aussi de leur ami, Ionise Stewart est aussi né le 9 février.

    « C’est un roman policier qui parle d’enquête mené par des enquêteurs chinois »

    « Un livre chinois ? » S’étonnèrent les autres.

    Fronçant d’abord les sourcils d’incompréhension, le visage de Claire se rembrunit en comprenant l’insinuation.

    « Il y un sort de traduction en deuxième de couverture, je ne suis pas idiote. »

    « Jamais on ne penserait ça… » Marmonnèrent-ils.

    « Eh, mais comment tu sais que c’est aujourd’hui ? » Réalisa Emil.

    « Oh, c’est normal on a fait des recherches l’année dernière pour… »

    Hem ! rappelèrent les filles d’un raclement de gorge. Puis, se rendant compte de ce qu’elle allait dévoiler, la chinoise préféra se taire. En effet, l’année dernière en enquêtant sur l’affaire de menace, elles ont fait des recherches sur la victime, enfin, c’est surtout la bleue qui a voulu en faire, mais les filles étaient avec, alors… elles sont en quelque sorte complices ?

    « Pour ? » Insista Ionise.

    « Tu en as trop dit ou pas assez, continue », pressa Emil.

    « Non, ça ira », déclina la Serdaigle en secouant vivement la tête.

    « Ne la forcez pas je vous dis, ou elle va encore fuir », prévint Clara.

    « Bon, alors j’aimerai savoir pourquoi est-ce que tu n’offres de beau cadeau qu’à ceux ce tu vois en période scolaire ? » Demanda alors Emil « Parce que pour ma part je n'ai reçu qu’une carte postal ensorcelé de ton école asiatique et je n’appellerai pas ça un sacré cadeau par rapport à ce que je vois, ici présent. »

    « Pourquoi, tu aurais voulu un nécessaire à balai, pourtant tu n’es pas aussi fan de vol, que je sache… »

    « Pas forcément quelque chose dans le genre, mais autre qu’une carte postale qui fait plus un cadeau souvenir qu’un cadeau d’anniversaire, j’ai l’air de quoi, moi, de recevoir ça pour cette journée qui ne se passe qu’une fois par an ? »

    « C’est vrai, je n’ai moi aussi eu qu’un vulgaire origami qui ne sait rien faire que voler de temps en temps dans ma chambre », reprocha Harley.

    « Il n’est pas vulgaire ! » S’offusqua Claire.

    « Bref, ils ne sont pas fabuleux, ces cadeaux contrairement à ce que tu viens d’offrir, explication ? » Souligna la rouge.

    « Bah, c’est comme l’a dit Emil, en vacance il m’est plus difficile d’offrir des cadeaux… »

    « Non seulement tu fourni des cadeaux vulgaires, mais les réponses le sont tout autant », répliqua aussitôt la Gryffondor, mécontente.

    « Je t’ai pourtant offert un livre, tu aurais pu en faire de même, histoire de rendre la pareil », chapitra son camarade bleu.

    « …mais c’est aussi parce que je ne connaissais pas assez vos gouts, je n’offre des cadeaux qu’en conséquence. Pour Harley, on a fait connaissance entre autre par un concours de circonstance et avec Emil… »

    « On était ensemble pendant toute l’année et dans la même salle commune. »

    Claire se sentit mal à l’aise sous le ton employé.

    « C’est vrai pardon, je n’avais surement plus d’idée… »

    Emil fit la moue, guère convaincue de l’excuse. Sentant un début de chamaillerie, Chloé changea de conversation pour ceux que ça intéresseraient.

    « En tout cas je suis sûr de gagné avec un tel entretien. »

    « Tu plaisantes ? Ce n’est pas avec cette vulgaire appareil que tu espères gagner », releva Clara, sourire narquois affiché.

    « Quoi, jalouse ? »

    « Je ne vois pas pourquoi, j’ai totalement confiance en mes coéquipiers. »

    « Eh bien, on verra ça sur le terrain », défia la verte.

    « Parfait, j’ai hâte », conclut aussitôt la jaune.

    « Surtout pour voir la tête d’une personne en particulier, j’imagine », sous-entendit Chloé en s’appuyant sur sa manche de balai avec nonchalance.

    Un large sourire apparu sur le visage de Clara. Oui, il y avait aussi de ça.

    Mais cette occasion ne vint que trois semaine plus tard, en même temps, Clara était tellement pressée que depuis l’annonce de leur match, elle ne passait pas un moment sans en songer. Par ailleurs, elle passait également la majeure partie de son temps à l’embêter à la moindre opportunité qui se présentait, c’est-à-dire à chaque intercours où ils se croisaient dans les couloirs, ou plus simplement au sortie des cours en commun, et dieu qu’il y’en avait peu pour Clara. Ils ne pouvaient se voir que deux heures de potion par semaine, un jeudi, heureusement pour le vert, qui d’ailleurs n’en pouvait plus de cet harcèlement. Et c’était vraiment un curieux manège qui se déroulait sous les yeux de la population estudiantine, parfois professorale, car habituellement dans les générations précédentes, la rivalité était plutôt chez les rouges contre les verts.

    Mais ce fut surtout l’affaire émétique d’un bulbe de safran qui fit un tour du collège plusieurs jours d’affilé. Au début, c’était plutôt bon enfant –plutôt parce qu’il n’y avait que Clara qui s’amusait-, la facétieuse sorcière des jaunes était encore en train de chercher des noises à son camarade préféré, qu’on reconnait tous sous la personne d’un blond hautain des verts.

    Ils étaient justes à l’entrée de la grande salle, Scorpius Malefoy entrait avec son ami Tyler Zabini, avec son visage toujours si impassible, et tout de suite après suivit Clara Castaglione. Elle avait cherché à le retenir, juste pour s’amuser. Mais l’autre lui envoya balader, comme d’habitude, mais ce fut plus violent ce jour.

    Alors, elle aussi eut sa claque de toujours se confronter à un mur. Elle lui présenta le bulbe de safran qu’elle gardait précieusement dans sa main et tira sur le long épi. Et puis ce fut l’enfer –à nouveau- pour Scorpius. Des gerbes de farce lui explosa dessus, sur le visage surtout. Malefoy vit rouge. Tellement rouge, qu’il s’apprêtait à sortir sa baguette pour balancer un bon sort sur cette…

    Mais la main mate de son ami l’arrêta. Tyler couvrit la vision de Scorpius avant que la baguette en bois d’épicéa ne sorte totalement de la poche de la robe. Il traîna le blond jusqu’à leur table, alors que celui-ci avait le visage rouge. Au final, il n’y avait rien de grave, et les profs n’eurent pas à intervenir, mais tout de même, il y avait eu une sacré surprise en voyant Malefoy réagir ainsi.

    James Potter fut bien prise au dépourvu d’un tel acharnement sur la personne du sang-pur. Il aurait presque pitié de lui. Presque.

    Le dernier samedi du second mois eut lieu le troisième match de l’année, les Serpentard jouaient contre les Poufsouffle. Les deux équipes gagnantes des deux premiers matches de la saison. Les Frelons contre les Crochets d’Argents, lequel des deux piquera en premier ?

    « Que le match Serpentard contre Poufsouffle débute ! » cria la voix amplifié de Lucy Weasley, aux côtés de sa sœur jumelle Molly.

    Clara avait un sourire très engageant en tenant sa batte de la main droite, qu’elle laissait reposer sur son épaule, et de son Tonnerre Rugissant de la main gauche. En voyant Scorpius Malefoy, sa victime préférée, saisir du souaffle, elle n’attendit ni une ni deux pour frapper le premier cognard et viser le blond. L’effet fut immédiat, le poursuiveur de l’équipe adverse n’eut d’autre choix que d’envoyer la balle rouge en voyant le boulet de canon lui foncer dessus et dû faire la Roulade du Paresseux pour éviter de s’en prendre une dès le début. En se replaçant sur son balai, Scorpius fusilla la blonde, qui lui rendit un sourire connu à sa seule sauce. Très sadique, donc.

    « Oh ho, les Frelons ouvrent les hostilités, la jeune batteuse Castaglione n’y va pas de main morte avec son premier coup ! » Commenta Molly.

    L’avis fut partagé par tous. Dans les tribunes, deux amies se regardèrent, un sourire amusé aux lèvres. Claire et Harley se doutaient bien d’un début pareil.

    « Seulement, le souaffle reste aux mains des Crochet qui ne perdent pas plus de temps pour foncer vers les buts adverses », Lucy prit la suite, avec entrain.

    « Vont-il réussir ? Ou… la batteuse va encore se déchaîner ? »

    Ce fut effectivement le cas, Clara battit immédiatement un autre cognard en apprenant que le souaflle n’avait pas été piqué par un de ses camarades, qui cette fois-ci réagit et saisit le butin aussitôt que le coéquipier de Malefoy lâcha. Il fonça dans les buts adverses en esquivant habilement un cognard envoyé par Urquhart, batteur et capitaine des Crochets. Alors qu’il balançait la balle dans l’un des anneaux, le gardien des verts le renvoya d’un bon coup de pied causant la frustration des jaunes.

    « Dommage, mais une prochaine… » Commença Molly.

    Elle n’eut pas terminé sa phrase qu’un autre poursuiveur jaune saisit la balle rouge renvoyé par Malcom Elton et marqua. Attaquer ensemble en surchargeant le gardien était toujours une bonne méthode et on voit les conséquences.

    « Et But ! Les Frelons ouvrent le score ! » Déclara Lucy, causant l’acclamation conséquente du public, en grand majorité soutien des jaunes.

    Dans les airs, Chloé sourit en envoyant une œillade à son amie plus bas, qui lui envoya un sourire éclatant en retour. Dans les gradins, les deux amis étaient aussi joyeux que les supporteurs des Frelons, mais encourageaient aussi les Crochets, car elles n’avaient pas d’équipe préférée.

    Alors que les Serpentard répondaient à l’offensive, Malefoy se fit encore une fois dérobé le souaffle à cause du violent coup de canon envoyé par sa chère amie. Le cognard l’avait frôlé la main de si près, qu’il en avait eu des sueurs, mais ce qui l’irrita le plus fut que l’instant d’après le souaffle était dans la main d’un joueur adverse qui fonçait dans ses buts à nouveau.

    « Oh, Malefoy perd encore une fois le souaffle ! Il serait temps qu’il apprend à jouer en équipe, vu que seul, ça ne fonctionnera jamais ! »

    La remarque moqueuse de Molly fit aussi bien rire les joueurs que les spectateurs, qui approuvaient totalement.

    « Urquhart envoie un cognard mémorable à Jackson ! » S’écria Lucy.

     « Qui perd le souaffle, il va sans dire », ajouta Molly, pour rire « Huston des crochets récupère le souaffle sans attendre et fonce vers les buts des Frelons ! Il s’approche de plus en plus de l’espace vital du gardien, qui bien entendu ne va se laisser faire ! » S’exlama-t-elle « Eh ouais, qu’est-ce que tu t’attendais, on parle de Dominique Weasley, là ! »

    Bien que la dernière partie du commentaire de sa cousine fasse sourire à Dominique, il ne put s’empêcher de faire apparaitre de légères rougeurs. Les Serpantard reprennent rapidement le souaffle pour tenter encore une fois de passer à travers ce gardien armoire de glace (pas tant que ça, mais bon). Mais même en enchaînant plusieurs tirs, tous les tentatives s’amortirent par le renvoie du gardien, qui ayant marre, finit par renvoyer le souaffle bien loin du terrain, quelque part où il repéra un coéquipier.

    « Malefoy intercepte la souaffle ! Eh ben, il avait vu clair dans leur jeu, le petit bougre ! Je veux dire observateur, enfin bref, cette fois-ci encore il ne put pas faire un pouce qu’il reçut le cognard gentiment envoyé par son amie Castaglione ! » Plaisantait Molly.

    Si seulement elle savait à quel point elle avait bien employé les mots. Le sourire de Clara allait d’une oreille à l’autre, alors qu’elle balançait cognard sur cognard sur son ami. Les points défilés alors que les Frelons prenaient de l’avance, beaucoup d’avance, tellement qu’Urquhart jugea bon d’intervenir. Alors qu'Un des deux cognards fonça sur un de ses joueurs, il en fit de même sur le côté. En levant sa batte, tous avaient cru qu’il allait le renvoyer mais personne ne s’attendait à…ça. Sa batte cogna le canon noir qui continua son chemin derrière lui.

    « Ah ! »

    C’était Clara qui avait poussé le cri, même si c’était petit, tout le monde l’entendit puisque juste avant on fut trop choqué de voir la technique. Vicieuse.

    « Eh bien, Urquhart décide de montrer le grand jeu ! Il monte la figure revers du Cognard qui fit son effet ! C’était tellement inattendu que notre jeune batteuse en pousse un cri ! Je pense qu’elle ne va pas tarder à prendre sa revanche ! »

    Et la prémonition facétieuse de Molly se réalisa. Explosant d’une colère noir, la blonde serra fortement sa batte avant de le lever en sentant un cognard lui foncer dessus et la balança sur… Malefoy. Même si ce dernier n’avait de souaffle, Clara s’acharnait sur lui, car il lui fallait un défouloir. Son congénère comprit bien qu’elle voulait extérioriser sa rage sans nom et ne chercha nullement à interrompre sa vengeance sur une pauvre âme innocente et alla renvoyer l’autre cognard sur les autres joueurs encore disponibles.

    Là, pour le coup James Potter et d’autre spectateur avaient bien eu pitié de Scorpius Malefoy qui n’avait rien demandé depuis le début.

    La raison pour laquelle Clara n’avait pas chercher à rendre le coup à son antagoniste était très simple. Déjà, il était plus grand et avait donc plus d’expérience concernant ce qui est de rendre un cognard, un combat acharné se serait alors engager, et ça, c’était bien la dernière chose qu’on souhaitait.

    Puis jugeant que deux joueurs ont été trop laissés à l’écart, Molly jeta un regard en l’air, qui finit par trop s’y attarder.

    « Oh, mon dieu, dites-moi que ce n’est pas vrai ! On voit bien qu’il y a ici quelqu’un qui prend soin de son balai ! Au point d’utiliser le nouveau nécessaire à balai déjà en rupture de stock dans les magasins marchands ! Oui, je parle bien sûr du brillant métamorphose ! »

    Toutes les têtes se levèrent d’un même mouvement, oubliant partiellement le match qui se déroulait plus bas, les professeurs ainsi que les élèves virent bien de qui la commentatrice désignait. Il s’agissait sans aucun doute de Chloé Rivers, qui avait un balai, comme décrite, brillant et cela davantage en altitude. L’effet du brillant faisait encore son effet depuis sa première application et avec un peu plus de minutie, on pouvait aussi remarquer que la manche était vernie. Il eut des sifflements admiratifs dans les gradins.

    Claire, sachant que c’était son cadeau la cause demanda à son amie :

    « C’est la première fois qu’on voit un brillant ? »

    « Dans l’école surement », répondit laconiquement Harley.

    « C’est surtout parce que tout le monde n’a pas pu s’en procurer. »

    Les filles se tournèrent vers la voix, qui appartenait à Ionise Stewart, qui était à côté de Claire, pour ne pas énerver plus Harley qui ne l’apprécie pas encore. Soudain, un rire s’éleva de l’autre côté du garçon. Claire jeta un regard surpris à son camarade Emil qui observait les loges des commentatrices.

    « Ce qu’elle vient de faire, on dirait trop de la pub », s’expliqua-t-il.

    Cela fit rire à ses trois compagnons. Ils braquèrent alors à nouveau leur attention sur les jumelles Weasley. Et au passage, leur regard s’attarda sur le score. 40-90 en faveur des Frelons.

    « Mais regardez-moi cette merveille, cet éclat qui attire si facilement l’attention qui ne nous en permet plus de nous en détacher ! La façon dont le brillant permet aussi la métamorphose du balai appliqué et les brindilles qui vont avec ! Oh, avez-vous le verni consistant ? Il parait qu’une fois mis, le balai n’aurait plus à craindre aucun dommage, et encore moins du cognard ! »

    Comme pour appuyer ses dires, un cognard frôla le balai qui dévia effectivement le projectile, comme si l’autre a glissé dessus. Chloé baissa les yeux pour voir le regard narquois de son amie et de sa batte en l’air.

    « Molly, Molly ! Ne perds pas de vue ton objectif ! » Rappela sa sœur.

    « Hein ? Ah, oui… euh, on était à où, là ? »

    Des rires secouèrent l’assemblée par le manque évident de concentration de la première jumelle, qui gardait son regard rêveur sur le balai.

    « Donc, Malefoy rata encore un but avec l’intervention extrême de Castaglione qui lui envoya encore des cognard pour le dissuader d’avancer encore plus »

    « Il semblerait que la lâcheté si propre au Serpentard soit remis en question quand il est question de Quidditch puisque Malefoy charge encore vers le but malgré les assauts encore plus intempestifs de Castaglione. » Se réveilla Molly en se concentrant « Mais il a bien raison de le faire, après tout ils ont beaucoup point de retard et s’ils continuent dans cette direction, ils risquent fortement de perdre si l’attrapeur n’attrape le vif d’or ! Ah, en parlant de l’attrapeur, vous voyez comme son balai fait des merveilles ? » Momentanément. « Regardez-moi donc le chef d’œuvre que prodigue cette brillance ! Les métamorphoses qui rendent le balai si solide et fier ! Eh, mais, il est vraiment brillant, ne dit-on pas qu’il faut appliquer la brillance en avance pour éviter que les transformations soit instables et donc aveuglant ? »

    « En effet, mademoiselle Weasley. Cependant, il est certain que le brillant a été appliqué il y a trois semaines et c’est un pro de métamorphose qui le dit, alors si vous pouvez maintenant vous concentrer sur le match, je vous prie. »

    « Ah, professeur ! Hem, euh, oui, professeur ! »

    La remarque acerbe et surtout lassée du professeure Kurt jeta un froid à Molly qui se réveilla bien sous les rires du public plus près.

    « Oui, donc on disait que… euh… ah, oui, le vif d’or est en vue ! Et c’est le bal-… euh, je veux dire Rivers qui remarque la première et fonce directe vers la fin du jeu ! » Se rattrapa Molly sous les regards accusateurs de sa sœur et prof.

    Le presque lapsus amplifié dans tout le stade ne manqua pas ses auditeurs qui ne cachèrent pas leur amusement avant de retourner sur la confrontation.

    A dire vrai, le match pourrait principalement se centrer sur Clara et Scorpius, que la première fera tout pour que le deuxième ne puisse pas jouer correctement. Il y a aussi Chloé en tant que protagoniste, mais comme elle n’a pas vraiment de rival, c’est moins fun. Même la commentatrice pouvait en témoignait, par ailleurs, elle le fit bien.

    « Eh, Dom’, tu m’as déçu, la prochaine choisi mieux tes joueurs ! »

    Molly avait fait exprès de ne pas préciser de nom, le fait est qu’on ne connaissait pas trop y était aussi pour grand, pour pointer personne en particulier –surement pas Clara, vu que c’est la seule à bien défendre, et s’amuser comme une folle…hem-. Dominique Weasley eut un sourire indulgent, mais ne répliqua rien –en fait, il n’était pas totalement contre cet avis-.

    Après au moins un tour où l’attrapeur des Frelons ne réussit même pas à atteindre le niveau de Chloé, cette dernière attrapa la petite boule d’énergie et ressentit une explosion de joie quand dans le même temps, la foule éclatait en ovation pour sa belle prestation.

    « Ce fut une superbe rencontre où bien qu’au début, les Frelons avaient l’avantage furent facilement évincé par l’attrape du vif d’or par les Crochet ! » Conclut Lucy.

    « Personnellement, je pense que c’est surtout grâce au brillant qui a permis une course plus rapide et donc… d’accord, d’accord, je me tais ! » Acheva Molly en voyant l’aura menaçante de la professeure de métamorphose.

    Bien que son discours de fin fit bien rire au professeur Flitwick.

    Dans les gradins, partie élève, ces derniers continuaient d’applaudir les joueurs, gagnants ou perdant, et sur le terrain les joueurs –les bons- se serraient la main chacun admettant et félicitant les compétences de l'autre –ce qui veulent bien sûr- d’autre sont en chemin pour retourner dans les vestiaires.

    Scorpius Malefoy faisait bien évidement parti de cette catégorie.

    Mais une tête brûlée blonde le rattrapa bien vite et sans prévenir lui envoya un fort tape dans le dos qui le fit basculer en avant. Scorpius tituba quelque pas avant de se tourner lentement et dangereusement la tête vers la fille. Mais oui, Castaglione, bien sûr, qui d’autre ?

    « T’as bien joué, Scor’ ! Je suis très fière de toi ! Tu t’es bien esquivé à chaque fois ! Encore heureux, sinon j’aurai été déçu de mon rival ! »

    Elle continua encore un moment à babiller là-dessus en ne cessant non plus d’envoyer constamment des tapes sur le dos de son interlocuteur.

    « C’est bon, tu as terminé ? Contrairement à toi, je n’ai pas que ça à faire, je suis occupé ailleurs, moi », lança-t-il avec un regard hautain.

    Clara le défia un moment du regard. Droit dans les yeux, le bleu marine dans le bleu-gris et inversement. Puis un sourire s’étira sur ses lèvres avant qu’elle ne laisse s’échapper. Haussant un sourcil quant au sourire apparu, Scorpius ne se fit pas prié et pénétra dans le réduit qui le séparait de cette fille. Pas pour longtemps.

    Quatre personnes, qui ont réussi à s’extirper de la foule en délire, arrivèrent à son niveau. Ses amis étaient eux aussi venu pour la féliciter, mais…

    « Ah ! Clara, qu’est-ce que tu as à la main ? » S’exclama Claire.

    Elle n’était pas la seule à scrutait ses mains avec de gros yeux. Il y avait de quoi, ils étaient maculés d’un soupçonneux liquide rouge, qui gouttait par ailleurs. La concernée les regarda d’un œil un peu vide avant que le sourire habituel n’apparaisse. Celui qui a une idée bien vicieuse derrière la tête.

    « Oh, ça, ne vous inquiétez pas… bientôt », ajoute-t-elle énigmatiquement.

    Et un cri retentit de l’autre côté de l’alcôve. Clara ne put s’empêcher de laisser son sourire la gagner encore plus en entendant les pas rapide caractérisant un empressement, comme s’il espérait qu’elle soit toujours derrière cette porte. C’était heureusement le cas pour lui.

    « Castaglione, t’es morte ! » Promit-il en sortant sa baguette.

    « Hi hi ! Sauvons-nous avant de se faire frapper ! » Déclara seulement la coupable en s’esclaffant et se cachant les mains ensanglantés ( ?).

    Sans rien comprendre les autres s’enfuirent derrière elle avant de se prendre un sort perdu. Mais au dernier moment, ils se sont tournés.

    L’équipement ôté du jeune Malefoy était tâché de plusieurs marques rouges qui prenaient la forme de cinq traits et d’un rond plus bas, on pouvait facilement repérer une main. Il y avait une bonne dizaine et tout appartenait à Clara.

    Des quatre amis, seuls deux comprirent.

    « Alors, finalement, tu l’as fait ? » S’enquit Emil avec hilarité.

    « Bien sûr, c’était trop divertissant de voir sa tête ! »

    « Il va te le faire payer », prévint Ionise, néanmoins avec un sourire amusé.

    « Je l’attends », répondit joyeusement Clara.

             Plus tard dans la journée, on parlait encore du match avant de traiter sur un autre sujet, qui parlait du prochain match –ce n’est pas trop éloigné, mais on change de date, c’est déjà ça-, Les Red Light contre les Unchained Hawks. Elise contre Wyatt –si on suit toujours le principe du batteur contre le poursuiveur-. Aussi James n’a non plus rien à craindre, son antagoniste de l’équipe adverse n’est pas une menace.

    Claire, faisant la route avec son amie Harley en attendant que leurs deux amies aient terminé de se changer, croisèrent sur leur chemin des garçons de leur promotion. Ils étaient quatre et n’étaient pas de la même maison. Comme un tel assemblement était inhabituel, les filles s’en approchèrent. Des quatre, deux couleurs des cravates ressortirent. Les rouges et jaunes.

    Elles reconnurent Ruben qui caressait son chat Pandora et d’une Pandore qui en quémande autour de lui, John qui expliquait quelque chose à son ami Kenneth à l’aide de grand geste et de… Adrian tenant un étrange appareil.

    « Qu’est-ce que c’est ? » S’incrusta Claire.

    Quatre paires d’yeux se tournèrent sur les nouvelles venues. Le premier continuait de câliner son animal de compagnie en jetant tout de même un regard de reproche à sa camarade de maison en désignant plus bas, Harley se contenta d’hausser les épaules sans s’en préoccuper davantage. Les deux jaunes les saluèrent d’un hochement de tête et le né-moldu bourgeois -chez lui- lui répondit.

    « Tu parles du caméscope ? »

    Voyant que c’est du boîtier étrange qu’il désignait, Claire acquiesça.

    « J’étais justement en train d’expliquer », s’enquit joyeusement John. « En fait, il s’agit d’un appareil qui enregistre des actions et qu’on peut remettre la séquence à volonté. »

    « Oh, comme une multiplette », compara Claire.

    « Oui, tu peux voir ça comme ça », concéda le jaune.

    « Mais déjà, il y a la forme de différence, ensuite, nous pouvons garder les séquences dans une pellicule pour le préserver sans craindre de le perdre dans l’appareil », répliqua Adrian, fier.

    « Qu’est-ce une pellicule ? » Demandèrent les deux filles.

    « C’est un support où des images apparaissent grâce à la lumière. Elle peut servir dans la photo comme dans les films », expliqua doctement John.

    « Et qu’est-ce un film ? »

    Les garçons restèrent un peu figés. Aie, ça s’annonce corsé, on sent déjà pointé un début de migraine à devoir expliquer tout un tas de truc moldu à cette curieuse. Poussant un soupir de résignation, Adrian consentit à entrer en explication, le plus clair possible.

    « Un film est ce que certains moldu créent, ces derniers en ont pour métier, elle est fabriquée à l’aide d’un caméscope, comme le mien ou plus grand pour faire plus pro et performant. Après, c’est projeté en grand écran pour que d’autre gens puisse voir. Est-ce que tu as compris ? »

    Elle hocha doucement la tête. « Comment est-ce que d’autre gens peuvent voir ? Comment projettent-ils à partir de ce… de cet engin ? »

    « Comment ? Euh.., alors, là, je ne peux pas vraiment te l’expliquer, il faut que tu voies ça par toi-même… »

    « Hum, encore faudrait-il qu’elle puisse aller dans le monde moldu », commenta Ruben en cajolant Pandora.

    « En plus, ça m’étonnerait qu’en cours d’étude de moldu, tu en apprendrai plus », souffla John.

    Puis un éclair se fit dans le regard noisette de la jeune fille. Un éclat lumineux que seule son amie remarqua. Hum, on sent venir un nouvel périple.