• Chapitre 8

    Suspect n°2 : Ionise Stewart

    Février

                    Les filles s’échangèrent un long regard à quatre (Si, si, c’est possible, et même si ce n’était pas le cas, elles ont réussi cet exploit). Il semblerait bien qu’elles se soient trompées le mois dernier. Tobias Finnigan n’était pas le Serpentard M et par extension, ni Albus, ni Wyatt n’étaient le Serdaigle C.

    Mais alors, qui ? Qui pourrait l’être parmi les premières années ? Et puis, la blague de Tobias fut remis sur le tapis : Qui pourrait être assez tordu et sadique pour proférer des menaces d’incarcération, de meurtre et d’affamement envers un collégien de 11 ans ? Mais quel enfoiré, quand on y repensait ! Enfin, là n’était pas la question. Il leur fallait trouver qui pouvait être une éventuel cible.

    « Bon, on a compris que ce ne pouvait pas être Finnigan, la cible, puisqu’il n’était pas là à la deuxième menace » Récapitula Chloé en fixant Claire qui acquiesça « Il nous faut donc tout reprendre à zéro. »

    « J’aimerai dire que le mieux serait de commencer par lister ceux qui avaient quitté tard la soirée d’Halloween, mais j’imagine qu’aucune de vous ne connaissiez toute la promotion », supposa Harley en croisant les bras.

    Les filles se regardèrent, un peu embêtées.

    « Mais en même temps, on était plus à fond sur la fête que concentré à observer nos camarades dont certains n’ont probablement pas participé. Nous ne nous appelons pas Laura », rétorqua Clara.

    Cela arracha un sourire à chacune d’elle.

    « Ce n’est pas très gentille, ça », releva néanmoins Claire sans se départir de son sourire amusé.

    « Mais avoue qu’elle est grave flippante ! Elle te mate jusqu’à ce que l’eau de ses yeux s’assèche, trop glauque, non ? »

    Personne ne put réfuter. Il y avait de tous les grimaces, gonflement de joue à détournement de regard. Ce n’était pas que leur camarade n’était pas appréciée mais il était vrai qu’elle n’avait pas une image éloquente, si ce n’est pour ses yeux qu’on devait bien admettre être d’un bleu encore jamais vu et de leur taille.

    « Vous croyez qu’à cause de ça, elle aurait pu être la cible ? » Chloé reprit sérieux en y songeant.

    Les trois autres se mirent alors en introspection. Il était en effet possible qu’elle soit une cible, de un c’est une Serpentard, de deux c’est une première année (leur camarade, voyons), de trois son comportement laisse à désirer ce qui peut provoquer des hostilités (ceci est subjectif) et de quatre … Ah bah, non, il n’y en avait pas.

    « Oui, mais je ne pense que ces faits anodins puissent être interprété jusqu’à se faire menacer. Et puis, je crois qu’elle était rentré à la fin des vacances de Noël », se remémora Harley.

    « Si ma mémoire est bonne, je ne l’ai pas vu, pour ma part, rester avec un Serdaigle. Et sans vouloir être vexante, avec personne d’autre non plus. »

    « Un point pour toi, Claire. Mais comme par hasard tu ne remarques que ceux qui traînent avec ceux de ta maison », railla Clara.

    « Mais non, c’est juste que quand je la vois, elle est pratiquement toujours seule !»

    « Ça ne nous avance pas tellement ces spéculations », coupa Chloé.

    « Hum, bon ! On peut d’office écarté Tobie, Laura et Kylian –et vous savez très bien pourquoi-, ensuite j’ai des doutes concernant le reste », s’exprima la punk.

    « Ben, honnêtement, je pense qu’on peut aussi mettre une croix pour Ani, aussi loquace que ceux que tu viens de citer », formula la farceuse.

    « Et je me répète que ce n’est pas le genre de Malfoy, ni de Zabini, de se faire aviser ainsi », compléta la Serpentard.

    « Il ne nous reste plus qu’Io », énonça l’érudit.

    « Comment est-il avec vous ? » Lâcha Chloé en se tournant vers Clara et Claire.

    « Hum, ben aussi bavard qu’une carpe quand il est sur son livre, sinon, il est aussi rusé que de votre maison », dit Claire, séchant.

    « Tout ce qu’on sait, quoi », marmonna Harley.

    « Ben, il peut aussi être très instruit quand on lui aborde un sujet dont il excelle, par exemple les polars. Où il lui arrive de beaucoup conversé quand il voit qu’il a beaucoup de point en commun avec son interlocuteur », ajouta Clara.

    « Hum, ça ne dit pas trop s’il a des ennemis en particulier. »

    « Oui, bon, on ne connait pas sa vie non plus », se déchargea Clara.

    « Et Emil n’est pas très causant au sujet de sa relation avec lui », rajouta Claire.

    « C’est qu’il ne souhaite pas être associé. »

    « Pour ça, il devrait commencer par arrêter de trainer avec. »

    Ne pouvant qu’approuver, elles passèrent ensuite la demi-heure à se partager les tâches. Chacun devant adopter au moins une tactique pour le faire lâcher sa garde ou montrer son vrai visage. À la fin, elles se quittèrent sur ces entrefaites, il était à ce moment 22 heures, le couvre-feu étant largement dépassé, elles devront se faire discrètes, comme d’hab.

    Seulement ce ne fut pas si simple du côté de la chinoise. Au détour d’un couloir, elle rencontra une frimousse rousse qui manqua de lui faire rater un battement.

    « Rose ! Que fais-tu ici ? »

    « Je pourrai très bien te retourner la question », répliqua Rose. « Ces derniers temps, je te vois souvent dépassé le couvre-feu, il y a un problème ? »

    « Hein ? Non, non, absolument pas ! Je… euh… »

    « D’ailleurs, tu n’es pas seule, les trois filles avec qui tu passes la majeure partie du temps le font aussi. Vous complotez quelque chose ? »

    « Mais non ! » Dédit Claire en secouant la tête violemment, pour en profiter de trouver un excuse « On ne fait… qu’étudier l’histoire. » ce qui n’était pas faux.

    « Ah ? Tu peux m’en dire plus ? » S’intéressa la rousse.

    « Eh bien, en fait, je ne fais que reprendre le cours mais en l’expliquant d’une autre manière que celui du professeur. Et cela semble être un peu plus compréhensif et moins, excuse-moi du terme, barbant. »

    Elles rirent toutes les deux jusqu’à leur destination, la tour Ouest.

             Ce fut bien évidemment Rivers qui commença la surveillance. Étant de la même maison, il lui était plus simple de voir comment son condisciple réagissait avant les cours et durant les repas. Encore une fois, elle traqua le moindre de ses mouvements et expressions, jusqu’à le nombre de ses battements de cils. En blaguant, elle se dit qu’intérieurement qu’elle allait bientôt ressembler à Laura avec cette soudaine manie d’examiner ses camarades aussi intensément. Puis, elle s’admonesta en se demandant ce qu’elle avait de toujours tout rapporter à l’italienne (de sa maison, pas Castaglione).

    Mais même avec ces observations journalières, elle ne découvrit rien. Au contraire de Tobias, Ionise Stewart était aussi impassible que Zabini pouvait l’être. Il ne montrait pas ses émotions comme n’importe qui et ne parlait pas pour rien dire. Depuis six mois qu’elle côtoyait les gens de sa maison, ce n’est que maintenant qu’elle remarquait à quel point un gouffre les séparait.

    Clara passa après. Avant que l’année scolaire ne débutait, ses premiers camarades furent son amie actuelle Claire et les jumeaux non-jumeaux de cousins Stewart –bon, après il y avait aussi Alice, mais c’est une autre histoire- et se souvint très bien comment elle réussit de les distinguer l’un de l’autre. Quand son regard se posa sur les deux silhouettes pratiquement semblables, elle fit directement le lien avec des jumeaux, puis elle se dit que non, finalement non, ils avaient bien des différences et eux faisaient tout pour les ressortirent afin de ne pas être considérer ainsi.

    Emil en fut le premier à revendiquer qu’ils n’étaient pas lié par le sang si ce n’était que leur jumeaux de père ont eu la bonne idée d’épouser leur jumelle de mère –crotte ! Leurs vies sont en double !-, Ionise s’est seulement montré las. Durant le trajet jusqu’à maintenant, elle put remarquer que bien qu’Io soit calme et se montre impassible, il était de loin celui qui était le plus fourbe et quelque fois perfide. A l’inverse, bien qu’Emil se trouvait être assez sèche au début, il était juste très irritable quand on le dérangeait dans ce qu’il était en train de faire. Par ailleurs, chose inattendue, il semblait ambitieux. Ce qui était un caractéristique typiquement Serpentard, sauf erreur. Et Merlin sait que le choixpeau ne se trompe jamais –enfin, ça, c’est à revoir-. Bon, on peut aussi supposer que ce cousin doit montrer plus facilement ses sentiments que l’autre, ce serait déjà plus cohérent. Et elle en eut la preuve même le lundi.

    Après le déjeuner de deux heures et demie, où elle mangeait généralement en compagnie du dit vert car elle avait terminé les potions plus tôt –où elle ressortait encore bredouille- elle passait le temps avec eux. Bon, en vrai, elle passait plus de temps avec Tobias qu’Ionise, mais ce n’est pas pour autant qu’elle en oubliait son objectif, c’est juste qu’elle préférait ne pas éveiller de soupçon et agir habituellement faisait partie de sa tactique, et puis il y avait Chloé de l’autre côté, elle pouvait bien se permettre de se relâcher un peu, il y a pas le feu. Hem, elle devrait arrêter avec les blagues sur le feu, ce n’était jamais bon.

    Bref, elle disait qu’à la pause midi, elle restait en compagnie des verts et argents qui étaient déjà attablés –pour le plus grand déplaisir de Malfoy qui maintenant ne pouvait même plus la voir en peinture et dont elle jouissait de ce pouvoir de nuisance- et fut rejoint par deux bleus et bronzes à la fin de la quatrième heure –à la table des serpents, bien sûr, rien que pour embêter ces derniers qui n’auront bientôt plus de place à leur banc-. Ils discutaient tout en mangeant et une fois la pause finit, chacun repartait à son cours et les filles à leur mission. Mais étrangement cette fois-ci, Ionise les accompagna tous les trois à leur cours de métamorphose. Remarque, ça les facilitait aussi.

    « Et donc, c’est comme ça que j’appris le Quidditch avec mes oncles sorciers », racontait-elle le récit de ses palpitants aventures sur balai durant les vacances de Noël, et comme elle était hors du pays, il n’y avait aucun problème au sujet de la magie, de plus, elle n’en avait pas usé, elle était juste sur un balai.

    « Eh bien, tu dois être sacrément douée en vol », commenta simplement Emil.

    « Ça, toujours plus que notre chère amie acrophobie », se moqua Ionise.

    Ce qui fit ricaner les trois autres, la concernée détourna alors le sujet, gênée.

    « Et vous, les garçons ? C’était bien au pays natal ? »

    Sans se regarder, ils firent une même grimace en repensant à ces vacances.

    « On a passé pratiquement tout le temps à démembrer les Horglup », commença le Serpentard en fronçant le nez comme si la bestiole était sous ses yeux.

    « Tu parles de vacances, et en plus, la grand-mère ne nous a pas lâcher d’une semelle, pire que ces créatures nuisibles », se plaignit Emil.

    « Ah, oui, c’est vrai que ces animaux sont originaires des pays scandinaves »

    « Pire encore à Danemark, il me semble », rajouta Clara.

    « Ils peuplent un peu partout dans le Nord, mais ils sont en effet nombreux chez nous, je jure que quand je serai élu ministre la première chose que je ferai serait de les exterminé jusqu’au dernier », se promit le Serdaigle, les yeux enflammés.

    « Eh ben, que d’ambition », souffla la blonde.

    Cela eut pour conséquence trois paires de regards sur elle. Ils avaient parfaitement compris l’insinuation même si elle n’en était pas consciente.

    « Ce n’est pas pour dire que vous aurez dû être dans des maisons différentes ! » S’exclama Claire en sentant la tension.

    « Pourquoi c’est toi qui se justifie ? » Les trois la fixent étrangement.

    Heureusement, elle n’eut pas à répondre car la porte à leur côté s’ouvrit, malheureusement leur professeur semblait de fort mauvaise humeur. La professeure Kurt balaya l’assistance du regard et s’arrêta sur un uniforme qui ressortait dans cette marée de Jaune et Bleu. Elle fronça ses sourcils en toisant méchamment Ionise avant de proférer ces paroles :

    « Qu’est-ce qu’un sale Serpentard comme toi fait ici ? Va vite en cours avant que je ne te colle ! »

    Il ne réagit pas et se contenta de la toiser tranquillement. Elle les laissa sur place en rentrant dans la classe sans plus faire attention et pendant que les élèves affluaient dans la salle, le quatuor restait sur place, les filles étaient tellement sous le choc qu’elles avaient laissé échapper de sourde exclamation. Emil les considéra avec perplexité. Ionise n’avait pas prononcé un mot.

    « Pourquoi vous êtes aussi choquées ? »

    Sans répondre, elles frissonnèrent un moment avant que l’une d’elle ne posa la question qui les brûlait.

    « Et toi, Ionise ? Comment peux-tu rester aussi serein après ce qu’elle vient de… cracher ? » Elles attendirent la réponse tandis que le vert prenait son temps.

    « Parce que ce n’est pas contre moi qu’elle était furieuse, mais surement avec un autre membre de ma maison dont elle a dû avoir une altercation », s’expliqua-t-il tout simplement.

    Les deux filles s’échangèrent un regard ahuri. Il reprit.

    « Bon, je vais vous laisser, bon cours avec cette furie. »

    « À toi aussi, avec les griffons », retourna Emil.

    Se regardant toujours, Clara échangea un regard qui en disait long sur ses pensées. Il était grandement probable qu’Ionise soit la cible et qu’il n’en soit pas touché, vu comment il réagit quand on l’insulte.

             Claire avait fini par comprendre qu’il y avait bien des choses qu’elle ne comprendrait pas. C’était bien sûr pour cela qu’elle devait étudier et c’était aussi pour cette raison qu’elle était appliquée en cours. Mais il fallait bien avouer que les études ne faisaient pas tout, ici notamment ça ne lui aider pas à résoudre le mystère de la menace. Après qu’elles aient soupçonné Tobias Finnigan d’être en « danger », elles comprirent qu’elles étaient vraiment loin du compte. Puis elles se rabattirent sur Ionise, qui maintenant leur montrer l’impensable pour un être humain normal -en dehors de Zabini-, rester impassible après s’être fait insulter. Et maintenant elle devait rester deux heures en compagnie de cette injurieuse.

    « Vous allez me rédigez l’introduction et les points cruciaux de la métamorphose d’une craie en stylo du manuel sur un parchemin de 30 centimètres. Vous avez jusqu’à 14h40, je ne veux aucun bavardage et n’essayez pas de frauder en écrivant gros ! Bien, commencez ! » Clama Kurt en les laissant seuls dans la salle de classe, vaquant à ses « autres » occupations.

    Les quinze élèves soupirèrent et se mirent au travail. Ils leur restaient exactement 35 minutes et s’ils voulaient pratiquer, il n’y avait pas de temps à perdre. Pourtant ce n’était pas ce qu’avait compris une fille. Assise à côté de ses deux amis, elle était la seule à ne pas être penché sur son parchemin et le gratter à l’aide de sa plume encré et prête à être utilisé. Son voisin finit par la remarquer.

    « Ben, alors, tu n’écris pas ? » chuchota-t-il.

    « C’est-à-dire que… » Se tourna-t-elle vers lui sur le même ton « Tu peux me dire ce qu’est un stylo ? »

    « Ce que c’est qu’un sty… » Débuta Clara d’une voix normal en les écoutant d’une oreille « …Quoi ? »

    Soudain le silence s’abattit dans la pièce. Bien sûr, elle était déjà bien calme accentué par les grattements de plumes, mais là plus personne n’eut la force de le reprendre et de tracer les mots qui leur rester à esquisser.

    « J’ai dit quelque chose de mal ? » Murmura-t-elle en jouant avec ses doigts.

    Aucun de ses camarades n’eut la résistance de répliquer d’une remarque acerbe jusqu’à ce que l’autre côté de la porte du bureau de Kurt produise un bruit proche d’un écroulement. Ressortant de leur choc, ses camarades se reprirent en continuant de la dévisager, souhaitant trouver le canular.

    « Attends, tu ne sais pas ce qu’est un stylo ? » Voulu s’assurer Luxchana.

    Claire secoua doucement la tête, comprenant qu’elle a effectivement fait une « bêtise ». Maintenant tout le monde la regardait avec stupéfaction.

    « Même nous, avions pris la peine d’aller chercher ce que c’était.»

    La voix d’Elias résonna comme une mise à mort. En relevant la tête, elle rencontra le regard des deux sang-pur, Nott et Goyle, accessoirement cousin et amis de Malfoy et Zabini. Puis elle rougit furieusement, se sentant très honteuse.

    « Oh, c’est bon, Nott, ne fais pas le fier alors que… »

    « Sérieux ? Tu ne sais vraiment pas ? Comment ça se fait ? »

    Le sermon de Rose fut couvert par l’incrédulité de Célia, on la regarda.

    « Et surtout comment c’est possible ? Tout le monde sait ce qu’est un stylo. »

    « Pas elle, visiblement », répondit Kenneth.

    « Mais alors… comment tu écrivais chez t… euh, en Chine ? » S’étonna Alice.

    « Avec un pinceau »

    Silence. On pouffa. Cette fois-ci, ce ne fut aucun de Clara ni d’Albus qui se moqua, mais bien de John Hopkins, dont il se couvrit la bouche.

    « Han, pire », rajouta Sean Carmichael, un sourire retenu aux lèvres.

    « Mouais, j’aurais dû m’en douter depuis que tu m’as dit que tu ne savais pas ce que veut dire « crêper le chignon », lâcha Clara, blasée.

    « Quoi ? Alors c’est pour ça que les chinois sont si doué en calligraphie ? » S’écria Célia, l’air de découvrir une vérité cachée.

    « Chut ! » Intima le reste de la classe en lui mimant l’index devant la bouche.

    Ils attendirent si leur enseignant allait débarquer au quart de tour. Rien.

    « Personnellement, je trouve que je me débrouille bien », avoua la Chinoise.

    « Oh, et tu pourrais nous en faire la démonstration ? » s’extasia Davison.

    « Eh, ce n’était pas le sujet, il me semble », rappela Albus.

    « Ah oui, c’est vrai, le stylo… », Se resaisit Alfred, voyant les autres un peu perdus.

    « Hum, donc, pour te répondre, un stylo est un objet avec lequel on peut écrire », répondit enfin Emil « Il mesure environ dix centimètres, ça équivaut une plume chez les sorciers, seulement il est déjà chargé d’encre à l’intérieur et les standards sont équipés d’un bouchon pour éviter de le faire sécher. »

    « D’accord... »

    « …Est-ce que ça va t’aider pour la rédaction ? » demanda Wyatt, dubitatif.

    Avant qu’elle ne puisse répondre et que les autres puissent reprendre leur écrit, la porte du bureau s’ouvrit et ils sursautèrent tous sans exception. Kurt apparut, la mine toujours aussi sévère.

    « Qui. N’a pas terminé ? » tonna-t-elle.

    N’étant pas des balances, les jaunes ne dirent rien, et étant assez loyaux entre eux, les bleus ne répondirent pas non plus. Timidement, Claire leva la main, la femme arqua un sourcil. L’élève le prit pour une invitation de se justifier.

    « Eh bien, en fait, je… j’ignore ce qu’est un stylo. »

    Et ils attendirent. Que Kurt explose d’irritation car elle a une ignorante dans la classe ou qu’elle éclate de rire, moqueuse. Mais il ne se passa rien. Ils relevèrent la tête et ce fut la meilleure chose qu’ils n’aient jamais vu. Elle s’est statufiée, les sourcils froncés, les lèvres pincés et ce qui valut le détour furent les yeux écarquillés. Ils baissèrent instantanément la tête, cherchant à cacher leur hilarité. Ce fut le pouffement de John qui voulut faire passer pour une toux qui la réveilla.

    « Un stylo, mademoiselle Lyu, est un objet avec lequel on peut écrire. Il mesure environ dix centimètres et cela équivaut à une plume chez les sorciers. »

    Même explication formel que celui d’Emil. Les élèves se mordirent les lèvres.

    « Euh…d’accord. »

    Et même réponse, à un mot près. Ils tremblèrent pour se retenir le rire. Mais une attira particulièrement l’œil de lynx de la furie.

    « Cela vous fait rire, mademoiselle Castaglione ? Dans ce cas, montrez-nous donc une performance pour votre camarade. »

    Se reprenant, Clara se racla la gorge. Elle inspira un bon coup et de sa baguette pointa la craie que la professeure a déposée sur sa table. Lentement, le petit bâtonnet blanc s’allongea pour atteindre les fameux dix centimètres, peu à peu la couleur s’installa sur le fin bâton et les contours finirent de se former.

    « Oh, c’est ça, un stylo ? » s’enthousiasma Claire.

    « Bien sûr que non ! » s’écria Rose, abasourdie. « Sauf votre respect professeure, à ma connaissance, les stylo n’ont pas une forme aussi… effilée. »

    Et voilà, le mot était dit. Et les autres pouvaient en effet juger d’eux-mêmes qu’un stylo ne pouvait pas être si pointu. Malgré sa bonne maîtrise de transformation, Clara devait admettre qu’elle avait un certain intérêt pour les objets qui piquent, car ce n’était bien évidemment pas la première dois qu’elle faisait le coup. À la première semaine de cours, il était à rappeler que de leur groupe, les rares ayant réussi à métamorphosé leur allumettes en aiguille, celui de Clara était le seul à être saillant au point de pouvoir commettre un meurtre. Maintenant elle recommençait, avec un stylo. Pourtant, c’était justement fabriquer en arrondie pour que les petits enfants ne soient pas en danger avec. Là, nous avions le bas pointu –impossible donc d’y mâchonner, oui, parce qu’il y a des gens qui le font-, le bouchon étrangement long et piquant –en réalité elle prenait un tiers du stylo en lui-même- et ses camarades étaient sûr que s’ils l’ôtaient, le bout du stylo était pointu –autant écrire avec une aiguille-.

    « En effet, recommencez moi ça ! » coordonna Kurt.

    La blonde se concentra à nouveau sous les yeux amusés de ses camarades, cette fois-ci le stylo perdit son bouchon –pointu- et s’allongea par le bas et plus étrangement, il s’élargit.

    « Clara ! Tu le fais exprès ou quoi ? » Marmonna Luxchana, exaspérée.

    Le stylo douze couleurs –qu’on supposait, ayant un grand nombre - avait le bout en cône aiguisé et les douze battants à stylo étaient ornés de pic –donc à chaque fois qu’on veut une couleur, si on ne fait pas gaffe, on se piquera, bon moyen pour perdre du sang inutilement-.

    « À quoi jouez-vous, mademoiselle ? »

    Clara ne répondit rien, mais on voyait dans ses yeux qu’elle jubilait. Kurt se tourna vers Rose, qui trépignait d’impatience de montrer qu’elle en était capable.

    « Bien, mademoiselle Weasley, je compte sur vous, pour bien réussir cette exercice. »

    Bien qu’on y discernait un peu d’ironie, Rose s’exécuta et accomplit son rôle à la perfection, elle réalisa un stylo bien que banal mais invraisemblablement vrai. Il  ne manquait plus que l’encre et on pourrait l’utiliser.

    « Et prenez-en de la graine, vous autres. »

    Ensuite, elle les laissa effectuer des métamorphoses seuls. Mais Claire ne bougeait toujours pas. Quoi encore ?

    « Prenez-en de la graine », répéta-t-elle avant de lui jeter un œil interrogateur.

    « Oh non, tu ne vas pas recommencer ! » s’apitoya Clara.

    Le reste de la classe rirent doucement en continuant de pratiquer (quoique remerciant intérieurement la bleue qui les a sauvé de la théorie oublié par la professeur, trop choquée par son ignorance), tandis qu’un petit groupe s’est formé pour une explication vitale, sinon l’ignorante sera trop perturbée pour le reste de la journée. Et ils ne voulaient surtout pas qu’elle continue à embêter les autres pour son inculture sur les moldus.

    La fin de la journée arriva. C’était normalement au tour de Chloé ou Harley de surveiller la cible, mais Claire eut une idée. Elle entraîna Emil à la recherche de son cousin pour leur poser une question à tous les deux –et pas séparément- en portant son sac de cours ou elle gardait un précieux artefact qui aurait bien son utilité. Elle arriva à une intersection où elle était sûre de pouvoir le rencontrer. Et en effet, Ionise s’y trouvait en tournant sa tête dans tous les sens, comme à la recherche d’un objet. Cela attisa sa curiosité et s’approcha.

    « Tu as besoin d’aide ? »

    Il releva brusquement la tête et l’a reconnu grâce à son regard curieux.

    « Oh, c’est toi, Claire. Et Emil. Qu’est-ce qu’il y a ? »

    Comprenant qu’il a délibéré contourner la question, elle décida d’aller dans son sens et faire ce qu’elle avait à faire.

    « Vas-y Emil, dis-lui ce qu’on a fait en métamorphose ! »

    Ce dernier le regarda avec les gros yeux. Il échangea un regard avec son cousin, qui était perplexe, et poussa un soupir.

    « Comment dire… Aujourd’hui, on lui a appris ce qu’était un stylo. »

    « Ah, oui, je vois. Et vous avez pu pratiquer ? »

    « Et bien plus que ça », marmonna Emil.

    « Comme Emil semblait bien savoir ce que c’était que cette objet, j’imagine que tu dois toi aussi avoir connaissance. »

    « En effet et je peux même te montrer un vrai », suggéra-t-il. Ce disant il en extrait un de son sac et le mit en évidence sous les yeux émerveillés de la bleu.

    « Oh, je le savais ! Tu veux bien qu’on fasse un échange ? » Proposa Claire.

    « …Et qu’est-ce que tu as à me présenter ? » s’intéressa Ionise.

    Elle sourit et de son sac sortit des lunettes.

    « Merci, mais je n’ai pas de problème de vue. »

    « Au cas où tu ne l’aurais pas remarqué, on en a pas besoin, toi, peut-être…»

    « J’ai très bien vu, merci. Je n’en ai pas encore besoin moi non plus, mais ces lunettes-là ne sont pas de simples lunettes de vue, mais de lecture ! »

    Silence. Maintenant les garçons la regardaient bizarrement.

    « Je m’explique : Les lunettes normaux nous permettent juste de bien distinguer si nous sommes myope ou hypermétrope, mais ces lunettes ne s’utilisent uniquement pour lire, parce que si vous les portez sur votre nez, un sort s’enclenchera à la vue des lettres et… »

    « Oh, c’est pas vrai ! Tu veux dire ces lunettes nous permettent de lire plus vite ? » Lui coupa Emil en comprenant.

    « Parfaitement ! Et je vous le passe si vous… »

    « Oh, Claire, je t’adore ! Je te passerai tous mes stylos, s’il le faut ! »

    Il semblerait que son plan ait fonctionné, mais pas sur la bonne personne. Ionise observait son cousin avec amusement.

    « Eh bien, voilà, affaire réglé ! Tu n’avais pas besoin de moi, finalement. »

    « Mais… tu n’en as pas besoin, toi ? »

    « Pas la peine, je lis beaucoup plus vite que ce pseudo ambitieux ! »

    « Oh, ça va, hein ! Tout le monde n’est pas rapide comme monsieur ! »

    Il battit en retraite. Dommage, mais si on était objective : ce fut un vrai fiasco.

             Harley n’était pas contente. Bon, vous me direz que ça ne changeait pas d’habitude, mais là elle ne l’était vraiment pas. Parce que premièrement, elle en avait plus qu’assez de cette histoire de menace et de Serpentard –et si ça ne tenait qu’à elle, elle aurait déjà cessé toute ces filatures digne d’une série policière mais malheureusement elle en cauchemardait encore et moins il n’y avait de nouvelle, plus elle s’irritait-, de deux : les cours commençait sérieusement à lui taper sur le système –surtout qu’elle devait maintenant les passer en épiant le serpent quand elle était en leur compagnie- et tertio : son sixième sens lui disait qu’elles se trompaient et qu’en plus un danger la guettait. Non, vraiment qu’est-ce qui lui a pris de jouer celle qui sauvera la veuve et l’orphelin ? Mais elle n’en avait rien à faire de tout ça, non ? Elle n’était pas concernée comme pouvait l’être Rivers –étant donné qu’on parle de sa maison-, elle n’était pas curieuse comme l’était Claire –c’était la spécialité de la maison- et elle n’était pas… euh, comme Clara –comme leur maison-. Alors pourquoi ? Mais Morgane, POURQUOI filait-elle Ionise Stewart ?

    Tout lui disait de ne pas le faire -sa raison, son intuition, son instinct et tout ce que vous souhaitez-, et pourtant elle se trouvait dans ce couloir à suivre le chemin de son camarade. Est-ce l’esprit de contradiction ? En tout cas, elle ne peut plus faire marche arrière, elle n’avait aucune idée de quelle partie du château elle se trouvait ! Elle avait commencé à suivre le vert à la fin du cours de métamorphose du lundi en prenant la relève de Chloé, car il prenait un chemin opposé –et pour ne pas éveillé de soupçon autant laissé cette part de la mission à quelqu’un d’autre- et durant le trajet elle eut l’impression qu’il l’avait aperçu c’était pour cette raison qu’il semblait être sur ses gardes à l’arrivé de Claire qui d’ailleurs avait fait tout un cinéma pour rien. Bref, ce jour-là, elle avait laissé la filature ici, parce qu’en plus le lendemain ils finissaient à la même heure et il irait encore une fois se promener. Et elle avait raison.

    Le lendemain, le mardi, à la fin des cours de métamorphose –Kurt lui a brisé tout l’affinité qu’elle pouvait avoir pour cette matière, le pire c’était qu’elle osait les comparer à l’autre groupe ! De quoi se plaignait-elle ? Il n’y avait pas de rivalité chez eux, au moins ! La vérité, c’est qu’elle devait être affreuse avec tout ce qui touchait les verts et argents-, Harley reprit la suite encore une fois, bien que cette fois-ci Stewart prit le chemin habituel avant de retourner dans sa salle commune. C’est-à-dire au sous-sol, le quartier général des serpents.

    Ionise était à cinq mètres d’elle, il marchait d’une cadence qualifié de normal et sa destination ne semblait pas douteuse. Même avec toutes ses indications, elle réussit à le perdre de vue. Était-ce à cause du manque d’éclairage aux sous-sols ? Dans tous les cas, elle n’arrivait toujours pas à croire qu’il ait pu disparaître ainsi, sans laisser la moindre trace, volatiliser juste dans cette impasse. Elle effleura le mur face à elle, cherchant à savoir s’il y avait un mécanisme qui déclencherait un passage secret, car le château en était fourré.

    « C’est moi que tu cherches ? »

    Elle eut à la peine le temps de se tourner vers la source de la voix, qu’elle se retrouva plaquée contre le mur derrière elle. Les bras de Stewart l’immobilisaient tels des chaînes et son regard sombre le toisait d’une manière si intensif qu’elle en déglutit.

    « Alors, tu m’avais remarqué… »

    « Ce n’est pas pour rien que je suis à Serpentard », répliqua-t-il simplement. « Alors après Finnigan, c’est moi ? Qu’est-ce que vous cherchez au juste ? »

    Elle garda un moment le silence. Soutenant son regard, elle finit par dire :

    « Nous ? »

    « Ne joue pas l’innocente. Je me doutais bien que votre soudaine amitié était anormale, il y avait bien sûr quelque chose derrière. C’était donc toi la meneuse, tu leur as fait du chantage ? À cause de toi, elles se font passer pour des marginales. C’est quoi ton but ? »

    Elle ? Aucune ! D’ailleurs, c’était plutôt elle qui a été entraîné dans ce fichu histoire folle. Pourquoi c’était toujours à elle de récolter les pires séquelles ?

    « Et même si c’est le cas, tu crois vraiment que je vais te le dire ? »

    Ionise fronça les sourcils, lui donnant un air dangereux. Mais Harley ne se laissa pas faire, elle ne va pas se faire intimider pour si peu. En vrai, elle était totalement paralysée, en plus d’être enfermée.

    « Bon, en fait, c’est pour résoudre un mystère. »

    Oui, elle avoue, elle a lâché le morceau ! Mais c’était un cas de force majeur, vous auriez agis de la même manière alors ne la jugez pas !

    « Dis m’en plus pour voir. »

    « Pas question. »

    « …Tu ne sembles pas bien comprendre, tu n’es pas en situation de force, là. »

    « Et ce n’est pas une raison pour que je te dise tout alors que justement tu utilises la force. Et puis, qui te dis que c’est bien moi la chef  du trafic (en vrai, il n’y en a pas, ou peut-être Chloé)? Pourquoi tu ne vas leur questionner à elles, ces filles que tu crois connaître ? Parce qu’elles sont tes amies, donc elles ne cachent forcément rien ? Parce qu’elle est de ta maison, donc tu lui fais confiance ? Il me semble pourtant vous êtes tous vils chez vous. Oui, c’est un préjugé ! Mais ce n’est pas aussi ce que tu fais en t’attaquant à moi ? »

    Il en fut tellement abasourdi qu’il en perdit ses mots. Elle respira un coup avant de reprendre avec plus de force et de hargne.

    « Et puis qu’est-ce que t’as cru en me traînant dans ce coin ? Que j’allais prendre peur et que j’allai tout te dévoiler ? Et bah, tu te goures, mon pauvre vieux ! Ce n’est pas pour rien que je suis dans ma maison ! Celle qui t’oppose en plus ! Ce n’est pas parce que je suis une fille que je ne suis pas à craindre ! Tu devrais t’en méfier, car elles sont beaucoup plus perfides ! »

    Sur ces mots, elle le repoussa, il tituba en arrière avant de se stabiliser et la suivre du regard. Harley se contenta de le fusiller et prit le chemin de la grande salle sans lui accorder plus d’attention.

    Ah, maintenant ça y’est, elle avait explosé ! Faut plus la chercher, ou elle va mordre ! Non mais, c’est vrai quoi ! La sous-estimer juste parce que c’était une fille, non mais oh ! Bon, c’est vrai, elle avait eu un peur au début, mais c’était l’effet de surprise. Rien de plus.

    Ce fut avec une fureur sans nom qu’elle entra dans la grande salle où elle plaqua férocement deux mains sur la table des jaunes, dont une comprit le message. Clara se leva de sa table et sortit dans le grand hall. Harley se dirigea ensuite sur la table voisine, où elle refit le même manège. Claire sursauta violement et dévisagea son amie, qui lui envoya un regard noir, Harley se tourna en face où s’est installé Emil qui observait la scène avec le regard aussi perdu. En voyant le visage de celui qui l’avait agressé plus tôt à travers son cousin, Harley fut pris d’un accès de rage, et le fusilla du regard. L’assemblé de la table laissa leur repas suspendu à leur lèvre, incapable d’esquisser le moindre geste. Ne comprenant pas trop l’histoire Claire l’a suivi dehors. À la dernière table, Chloé Rivers finissait tranquillement son dîner, elle avait saisi le message. Une réunion d’urgence supposait-elle. Mais ne voulant pas être associé à une furie pareille, elle s’abstint de se presser de les rejoindre.

    James Sirius Potter, un des nombreux spectateurs de cette crise, se leva de sa table pour rejoindre celui de son petit frère adoré et cousine. Il prit place juste à côté d’Albus et lui jeta un regard ahuri.

    « Qu’est-ce qui vient de se passer ? »

    « Alors là, tu m’en demandes trop. Ta petite protégée débarque sans crier gare dans la salle à manger et commence à maltraiter toutes les tables qui se trouvent sous son nez et c’est vers nous que tu te tournes ? » Résuma Rose.

    « Ouais, mais elle avait embarqué une des vôtres, ça ne vous inquiète pas ? »

    « Mais avant elle a aussi voulu avada kedavrariser du regard le pauvre Emil », rappela Rose en regardant le concerné.

     « Tu lui as fait quelque chose ? », lui demanda Albus, à ses côtés.

    « Pas que je sache… » Nia-t-il avant d’être songeur « Mais, peut-être que… ah, si, je me souviens ce que j’ai fait ! (Enfin, ce que je n’ai pas fait plutôt) »

    Les trois cousins et frères se regardèrent avant de se désintéresser.

    « En tout cas, je pense qu’il n’y a pas à trop s’inquiéter, elles sont amis », dit Al tranquillement.

    « Je n’ai d’ailleurs jamais compris comment », lâcha James.

    « Moi non plus, pour autant que je sache, avant leur soudaine entente, elles étaient simplement courtoise l’une envers l’autres, sans plus », nota Rose, pensive.

    La porte de la grande salle s’ouvrit sur Ionise, dont la cravate était de travers et le regard un peu perdu. Il traversa les rangé de table avant d’atteindre la sienne, sous le regard curieux de son cousin. Juste à ce moment, Chloé Rivers acheva son repas et se leva calmement de sa place avant de s’éclipser derrière la porte.

    « En plus, être amie avec une Serpentard… » Ajouta James en ayant suivi la démarche de la première année.

    « Mais qu’est-ce qu’il y a avec eux ? Ils ne sont pas méchants », défendit Al.

    « Hum, Tobie est en effet un cas exceptionnel », admit son frère.

    « Pas seulement, les autres aussi sont sympas, ne les juge pas sans les connaître », informa le cadet.

    « Et Malfoy ? Et Zabini ? » Défia le Gryffondor.

    Jugeant que le sujet à assez détourner, Rose reprit les rênes, sauvant son meilleur ami et cousin (du même âge) par la même occasion.

    « Je pense qu’elles sont en train de manigancer quelque chose. J’ignore si c’est bien ou mal, mais elles combinent leur force pour… »

    « Je sais, et elles se réunirent tard la nuit pour se voir sans être vu », coupa l’aîné « Je les ai vu sur la carte », ajouta-t-il tout bas.

    Cela attisa immédiatement l’attention de sa famille.

    « Et qu’est-ce qu’elles font ? »

    « Rien, elles se rejoignent dans une classe désaffectée et doivent parler, je ne les vois plus bouger après. »

    « J’espère qu’elles ne font rien de dangereux. »

     

    Ça, elles ne pouvaient elles-mêmes pas le savoir.

     « Ah bon, il a dit ça ? » S’étonna Claire après le récit d’Harley

    « Quoi, tu doutes de ma parole ? »

    « Non, ce n’est pas ce que je voulais dire », contesta la bleue « C’est juste que j’ignorai qu’il pensait à tout ça. »

    « C’est sûr qu’avec ton cirque, il ne pouvait plus douter de ton innocence. »

    « Il est assez naïf, dit comme ça », ajouta la verte.

    « Mais vous parlez comme si j’ai joué la comédie, j’étais sérieuse, moi. »

    « Permets nous le bénéfice du doute, tu ne nous en as pas du tout parlé de ces fameux lunettes. D’où les as-tu obtenu, même ? » Reprocha la jaune.

    « De mon oncle, pendant les vacances, je lui ai demandé des astuces pour m’aider à la recherche d’indice et il m’a envoyé ces lunettes pour lire rapidement le mode d’emplois des coupables –je n’en demandais pas tant. »

    « Ah, la fois où tu as raté l’occasion de voir le coupable ? »

    « Euh, oui, on peut dire ça, comme ça…  Il m’a même donné le sort pour que je puisse le jeter sur d’autre lunette, legovisitus »

    « Oh, moi, je veux bien que tu le fasses sur mes lunettes de couverture ! » S’exclama Clara « On essaiera, un de ces jours ça va nous servir pour comprendre l’Histoire de nous-même. »

    « Oui, bon, c’est bien toute ces idées pour sécher l’Histoire, mais ça ne nous avance pas tellement sur notre affaire. »

    « Bah, après ce que ce brute m’a fait, je ne bougerai pas le petit doigt pour l’aider même si sa vie est en jeu ! »

    « Aie, on a la rancune tenace », souffla Clara.

    « Ben, après ce qu’il nous a montré, on sait déjà qu’il est impassible quand il le faut, il peut donc nous cacher qu’il est en danger… »

    « Parce que tu crois vraiment qu’il va le dire à des filles ? »

    « …Et euh, bah on sait que s’il le faut, il saura se défendre… »

    « Ouais, à partir du moment qu’en face, ce soit une fille ! » Cracha Harley.

    « Bon, ça suffit. Ça devient puéril, là. » Claqua Chloé.

    « Le mieux, serait encore de le demander directement », raisonna Clara. « Même s’il va se mettre à douter de quelque chose. »

    « De mieux en mieux… vous ne pensez pas qu’on est dans la mauvaise direction ? On a dû se tromper quelque part, parce qu’il y a un truc qui cloche. »

    « Ah oui ? Quoi ? »

    « … Bah, laissez tomber si vous ne sentez rien », céda la Gryffondor.

    Il a été décidé que le lendemain, elles iront poser la question à Stewart. Et tant pis si elles vont paraître douteuses. Il y aura de quoi. Peut-être devraient-elles demander de l’aide à ces deux fana de mystère, ç’aura été plus simple, non ?

             En rentrant dans la salle commune, Claire retrouva pratiquement toute ses camarades. Elias, seul dans un coin à lire des bouquins de la bibliothèque –elle en avait déjà lu une bonne partie, et possédait certain chez elle-, les autres sont près de l’âtre à contempler le feu. Ils étaient tous là, elle les rejoignit.

    « C’est fou comme le temps passe vite », commenta Alfred à ce moment-là.

    « Hum, demain nous sommes déjà en Mars », la voix d’Alice n’était qu’un murmure mais on l’entendait bien puisque c’était silencieux.

    Un calme apaisant accueillit ces mots, Alfred rit doucement.

    « Il y a deux ans, ç’aurait été mon anniversaire. »

    « Demain ? » Demanda Rose en relevant la tête de son livre.

    « L’autre demain. »

    Un calme plat suit cette réponse mystérieuse, on n’entendait que les crépitements des feux de l’âtre.

    « Oh, tu es né le 29 février ? » s’exclama doucement Claire en posant sa tête sur le dos du grand fauteuil. Alfred se tourna vers elle, il lui sourit et acquiesça.

    « Ce n’est pas un peu triste de ne le fêter qu’un an sur quatre ? » La voix de Wyatt était aussi douce que le souffle du vent.

    Alfred ne dit rien, son regard était plongé dans les brasements du feu. Au bout d’un moment, il hocha la tête, imperceptiblement. Albus l’admirait en silence.

    « J’ai une idée. Et si on restait éveillé jusqu’à minuit pour fêter ton anniversaire ? On ne traînera pas, comme ça, ce serait l’entre-deux, le 29. »

    « Ça me parait être une excellente idée, faisons-le ! » Approuva Claire.

    « Oui, comme ça, on pourra le fêter même quand ce jour n’est pas indiqué dans le calendrier », agréa Alice.

    « Et puis le prochain sera dans deux ans, c’est long », consentit Rose.

    « Faisons-le, fêtons ton anniversaire qui est si rare pour toi. »

    « Cela me parait être un souhait honorable, mais je suis au regret de vous annoncer que vous dépasserez de loin le couvre-feu », toussa Juliana.

    Les six têtes se tournèrent pour voir leur préfète les plomber. Chacun y allèrent de leur persuasion. On voyait surtout des regards de chiot abattu.

    « Oh, s’il vous plait. Faîtes une exception pour cette fois. »

    « C’est vraiment important. En plus, ce n’est pas comme si on faisait toujours entorse au règlement. »

     « Les anniversaires, c’est tous les ans, mais ce n’est pas le cas d’Alfred. En plus c’est une preuve qu’on est très soudé dans cette maison. »

    Julianna Higgs finit par céder, le dernier point étant plus convaincant que les autres. Elle leur fit promettre de ne pas traîner.

    « Eh ben, vous avez fait fort. Ce n’est pas un moyen pour frauder, hein ? »

    Chacun se défendirent mais Emil les laissa pour tendre un paquet à Claire. Elle le regarda curieusement, il lui fit signe le lire la couverture.

    « Voici le roman que je t’ai promis. Tu n’auras qu’à le lire pendant qu’on attendra le moment. »

    « Ah bah, enfin ! J’ai cru que tu l’avais oublié ! » Emil grimaça sans rien dire.

    Peu à peu que les minutes s’écoulaient, la fatigue attrapait les enfants. Les autres Serdaigle ont fini par remonter pour se réveiller tôt le lendemain. Pendant tout ce temps, Claire lisait le livre bien qu’ayant les paupières lourdes. Quand elle leva les yeux vers l’horloge en verre, elle décida d’aller réveiller les somnolents. Il était 50 secondes avant le moment. Ils prirent le compte à rebours. Quand la grande aiguille passa sur le douze, ils le souhaitèrent d’une voix. « Bon anniversaire, Alfred. »

    Alors qu’ils remontaient à leur dortoir, Claire acheva sa lecture et se rendit compte d’une chose élémentaire en découvrant la résolution. Et si depuis le début, elles avaient fait fausse route ? La cible aurait très bien pu être la Serpentard Menacée. Et le Serdaigle Cité, un simple camarade.