• Chapitre 1

    Lily Luna Potter

    Août – 1er Septembre

                    Lily Luna Potter fut réveillée par le tapotement contre la vitre de la fenêtre de la cuisine. La petite rousse papillonna les paupières en constatant que le bruit se faisait de plus en plus insistant. Puis se souvenant de quel jour il s’agissait, ses paupières se soulevèrent d’un coup. Mais oui, on était aujourd’hui le 9 août et donc la jeune fille avait aujourd’hui onze ans ! Par conséquent, ce qu’elle entendait depuis tout à l’heure n’en est que la preuve de son entrée dans le « monde des adultes ». Enfin, adolescente plutôt.

    Lily ouvrit la fenêtre, toute excitée, laissant entrer un hibou de la célèbre école de magie, Poudlard. Le rapace se posa dignement sur la table en déposant par la même occasion sa charge. La petite fille saisit la lettre où son nom était inscrit en laissant les autres de côté, puisque seule la sienne comptait. Elle décacheta l’enveloppe d’une main fébrile et en extrait deux parchemins soigneusement pliés. Et lu la première. Plusieurs fois.

    COLLÈGE DE POUDLARD, ÉCOLE DE SORCELLERIE
    Directrice : Pomona Chourave

    Cher 
    Mlle Potter,
    Nous avons le plaisir de vous informer que vous bénéficiez d'ores et déjà d'une inscription au collège Poudlard. Vous trouverez ci-joint la liste des ouvrages et équipements nécessaires au bon déroulement de votre scolarité.
    La rentrée étant fixée au 
    1er septembre, nous vous donnons rendez-vous sur la voie 9 ¾ de la gare de Kings Cross.
    Veuillez croire, cher Mlle Potter, en l'expression de nos sentiments distingués.
    Neville Londubat
    Directeur-adjoint

    Eh non, ce n’était pas une blague, elle est bien officiellement –et officieusement- élève à Poudlard. C’était même la signature d’oncle Neville, le parrain de son frère Albus, bien qu’elle ignore qu’il occupait à présent un poste aussi haut. Bon, le plus important était qu’elle allait enfin faire sa rentrée, aux côtés de ses frères.

    « Bonjour, jeune maîtresse… »

    La salutation de Kreattur fut vite recouverte par le cri joyeux de la rousse qui le prit dans ses bras et l’étouffa contre elle.

    « Bonjour, Kreattur, haha ! » L’allégresse se dégageait de tout son corps.

    « Eh bien, tu te réveilles bien tôt, ma puce », taquina une voix grave que Lily adorait par-dessus tout, celle-ci se jeta sur lui « Bon anniversaire, Lily ! »

    La réceptionnant tant bien que mal, Harry Potter rendit le câlin à sa fille chérie.

    « Oui, j’ai eu un super cadeau ! » Répond-elle en agitant son courrier.

    « C’est bien bruyant pour une heure si matinale, je ne pensais pas que tu avais sommeil si léger, Lily ! »

    Déposée à terre, Lily part prendre les bras de sa mère, sur le pas de la porte. Ne pouvant résister plus longtemps au visage enchanté de sa fille unique, Ginny lui rendit le geste d’affection. Cependant une voix s’élève des escaliers.

    « Ça, c’est parce qu’elle n’a pas assez dormi ! Elle s’est levée aux aurores pour aller guetter l’arrivé des lettres. »

    « Qui annonce de superbe nouvelle ! Papa, il faut vite qu’on aille chercher Louise pour aller ensemble sur le chemin de traverse ! »

    Voyant qu’elle ne faisait absolument pas attention au reproche dans sa voix, Abigaël Thomas se baissa au niveau de Lily pour lui ébouriffer les cheveux.

    « Je suis contente pour toi, ma belle, mais ne saute plus d’heures de sommeil, tu risques d’être épuisée avant la fin de cette journée », avisa la Gryffondor.

    Cinquième année, condisciple de James Potter et Lucas Dixon, la métisse était venue passer les vacances chez les Potter et passait beaucoup de temps avec la benjamine de la fratrie, rapportant une touche féminine parmi les amis qu’invitent les deux frères de la future première année.

    « Abby a raison, Lily, je ne suis pas sûr que ce soit une bonne idée de sortir aujourd’hui au vu du peu de sommeil que tu t’es accordée », réagit Harry.

    « Oh non, s’il te plait, papa ! » S’horrifia la petite rousse.

    Se serrant un peu plus autour de la taille de sa mère, Lily employait un ton suppliant. Attendrie, Ginny céda. En pouffant, elle lui caressa les cheveux.

    « Aller, va t’habiller, chérie. Sois prête pour le petit déjeuner. »

    « Oui, j’y cours ! On y va, Abby ! »

    Tirant son amie par la main, elles grimpèrent quatre à quatre les marches jusqu’à leur chambre qu’elles partageaient la nuit. Dans la chambre 2 du deuxième étage, trois formes immobiles se dessinaient sur les matelas, au-dessus d’un lit sur le sol même. Puis, de la couverture du lit surélevé s’extirpa une main qui rabattit la couette pour se redresser. Albus Potter prit la parole.

    « Vous voyez, je vous l’ai dit. Elle est capable de veiller l’arrivé des hiboux même avant que ces derniers ne soit en heure de travailler. »

    « Bah, en même temps, c’est ta sœur, tu es bien obligé de la connaitre. »

    « C’est un trait de son caractère adorable, non ? »

    « J’espère pour toi que tu ne la trouve qu’adorable », prévint le frère protecteur.

    Sans rien répondre, un de ses amis rit, encore allongé sur le douillet qui lui servait de lit. Il reçut un coussin sur la tête en lui prévenant de se lever et se changer pour prendre le lunch. Tobias Finnigan rit encore un coup avant de se débarrasser de l’oreiller et s’affairer comme ses deux amis. Wyatt Devon fut le premier à être prêt, plus rapide et surtout ayant une faim de loup, il prit de l’avance avant de se faire rattraper par les deux autres et dévaler ensemble les escaliers en faisant un boucan pas croyable. Qui aurait très bien pu réveiller le tableau de la furie, mais étrangement il n’en fut rien. Oh, tant mieux.

    « Bonjour, papa, maman, Kreattur ! » Salua le cadet Potter en pénétrant dans la cuisine. Il ne changerait sa formule matinale pour rien au monde.

    « Bonjour, les garçons », répondit Ginny devant son prochain article à envoyer.

    « Tiens, avec tout le raffut que vous avez fait, j’aurai plutôt cru voir le duo apparaitre », plaisanta Harry en buvant son café devant la gazette du Sorcier.

    « Héhé, nous allons bientôt être aussi incroyable qu’eux ! » Suivit Tobias.

    « Oh, je ne préférerais pas, messieurs », tonna la voix éraillé de Kreattur.

    « Bien reçu, chef ! On fera comme vous le demandez, chef ! »

    La réplique quelque peu comique de Tobias fit rire ses deux amis avant que leur attention ne soit attirée par ce qui est posé sur la table à manger.

    « Waouh, un alignement de lettre ! »

    Les trois futures troisièmes années eurent un sursaut en entendant la voix qui s’exclamait derrière eux. Les dépassa Lucas, les cheveux châtains en bataille avec la mine réjouie. James le suivit tout de suite après.

    « C’est parce qu’on est tellement demandé. »

    Sur le bout de la table, en face de la place du patriarche de la famille Harry, trônaient six courriers, tous d'un parchemin symbolique. Le premier à être ôté, ou plutôt deux premiers, furent ceux de James et Lucas qui les saisirent en même temps pour les décacheter tous dans un même mouvement. Cette synchronie fit sourire les plus jeunes qui s’échangèrent un regard en se donnant un défi d’en faire autant. Mais alors qu’ils s’en emparèrent, et sur le point d’ouvrir leur missive, l’entrée fracassante des filles les déconcentrèrent. Wyatt avait même déchiré son enveloppe.

    A l’autre bout de la table, Harry Potter pouffa à cette scène, tandis que Ginny Potter levait les yeux au ciel sous l’immaturité de son mari.

    « Installez-vous et prenez donc le petit-déjeuner », les invita-t-elle.

    Suivant l’instruction, les cinq garçons se dirigèrent vers les places près de l’homme. Albus s’assit à la place qui se trouvait directement à la droite de son père, suivi de Wyatt puis de Tobias. En face, alors que James voulut faire de même, Lily le devança en s’asseyant rapidement du côté gauche de son papou chéri en lui faisant un énorme sourire.

    Elle a cru faire une chaise musicale, avec cette rapidité. Voyant qu’ils avaient probablement eu la même pensée, James et Albus s’envoyèrent un sourire éloquent, avant que l’aîné n’abandonne sa place fétiche pour se contenter du voisin. Son ami Lucas suivi, puis Abigaël s’assit juste à côté. Dès qu’ils eurent posé leur postérieur sur les bancs autour de la table, des verres de jus de citrouille apparurent aussitôt. Albus se tourna vers l’elfe de maison en le remerciant. Puis il but une gorgée.

    « Hum, pas de changement notable concernant la liste des manuels. »

    C’était la voix d’Abby, elle buvait son jus en lisant. Ça commençait encore doucement. Mais dès lors qu’elle eut posé son verre sur la table, ce fut le chaos.

    « C’est une bonne nouvelle, non ? »

    « Nous en tout cas, nous avons les nouveaux pour les options choisis. »

    « Oh, mes parents ont encore fait les courses avant que je ne reçoive la lettre. Comment ils font ça ? »

    « Ils demandent un double avant qu’on ne t’envoie l’orignal, peut-être. »

    « Ils sont grave sur toi, non ? »

    « Un peu beaucoup. Quand est-ce qu’ils vont me laisser débrouiller ? »

    « Tu peux toujours espérer qu’ils te laisseront respirer une fois en deuxième cycle », rassura quelqu’un.

    « Ou jamais », nargua un autre.

    « C’est tout de même fou, ce n’est pas un crime d’aller dépenser sur le chemin de traverse, non ? »

    « Certes, l’allée des Embrumes n’a rien d’engageant, mais… »

    « Rien ne dit que tu vas y aller. »

    « Ouais et en plus… »

    Un raclement de gorge ramena à l’ordre ce tintamarre de voix masculine. On se tourna tous vers Lily, qui avait le regard rivé sur son père qui remarqua un instant plus tard que le silence s’était installé.

    « Papa, j’ai terminé de manger, quand est-ce qu’on se met en route ? »

    Il tourna lui aussi son regard vers sa petite adorablement mignonne et craquante fille. Elle avait en effet terminé son repas matinal, prouvé par les miettes présentes sur la table et le verre de jus vide, mais n’était définitivement pas prête, prouvé par les résidus de son croissant collé autour de sa bouche et de la moustache du jus de citrouille au-dessus de sa lèvre supérieur.

    « Quand les garçons seront aussi prêts et il faut aussi qu’on prévienne la famille de ton cousin », répondit Harry en prenant un mouchoir pour nettoyer le visage bien que charmante mais tout de même négligé de sa fille.

    « Ah, je l’ai déjà fait ! » Réagit-elle aussitôt après s’être laissé cajoler.

    Cela eut pour don de figer son père ainsi que le reste des personnes présentes. Ginny eut un rire, qu’elle tenta de cacher, et Abby avait déjà l’attention retourné sur sa lettre, puisqu’elle était en quelque sorte complice. Avant de s’exclamer.

    « Oh, c’est pas vrai ! »

    Tout le monde sans exception se tourna à présent vers elle. En soupirant intérieurement des surprises que pouvaient causés les filles, non mais je vous jure. Leur regard tomba alors sur ce qui avait surpris la jeune fille. Un badge avec l’insigne de P.

    « Oh, bravo, Abby, ce signe est un vrai honneur », complimenta Harry.

    « Sois à la hauteur des considérations de la directrice », conseilla Ginny.

    « Hum, je me demande qui sera mon partenaire », dit-elle songeusement.

    Un son métallique s’écrasa sur la table en bois. À la vue d’une plaquette d’argent sur la table, un silence encore plus religieux apparu.

    « Oh, c’n’est pas vrai… »

    Bon, maintenant on sait de qui il s’agissait. Luca Dixon, meilleur ami de James Potter, réputé pour être aussi farceur et bonne élève que son compagnon, avait la tête dans les mains, plombant l’ambiance.

    « Pourquoi une réaction si violente ? » S’étonna Wyatt.

    « C’est si horrible que ça ? » Hasarda Tobias.

    « Vous ne pouvez pas savoir à quel point, les mioches… » La voix pas plus haut qu’un vol de mouche ne semblait pas appartenir à Lucas et pourtant c’était bien le seul qui parlait, d’ailleurs la nomination n’avait pas plu aux garçons « James, je suis désolé, mais ça ne va pas être possible », déclara-t-il sombrement.

    « Non, Lucas, tu ne vas pas me faire ça… »

    « Mais, essaie de me comprendre, je n’ai pas d’autre choix. »

    « On a toujours le choix, l’ami. »

    « Comprends-moi, j’aimerai pouvoir continuer notre devoir mais là, une autre obligation m’appelle », lâcha-t-il avec solennité.

    « Mais tu ne peux pas me lâcher comme ça, on avait déjà tout préparé ! »

    « Je le sais bien, mais il m’incombe de mettre de l’ordre avec ce poste… »

    « Pitié, ne change pas de camp pour devenir un super gentil ! »

    « Je ne veux pas non plus ! Je veux continuer à pouvoir faire des blagues ! »

    Et ils se jetèrent dans les bras d’autre en lâchant des torrents de larmes.

    « Pitié, arrêtez-mois cette comédie dramatique », grinça Albus, tandis que ses amis et les filles riaient de cette scène pathétiquement humoristique.

    Comme pour répondre à sa demande, Kreattur claqua des doigts et l’instant d’après les fenêtres s’ouvrirent par magie pour laisser entrer un hibou.

    « Oh, Oz est revenu avec la réponse ! »

    « Quoi ? D’où tu t’es permis d’utiliser Oz ? Il m’appartient ! » S’indigna James.

    « Ah, ça y’est tu t’es repris ? » Railla son frère.

    « Eh, tu t’inquiètes plus de ton hibou que de mon sort ? Tu me trompes ? »

    « Bon, ça suffit la plaisanterie a assez duré », trancha Abigaël.

    « Dommage. »

    Sitôt qu’il dit ça, un autre genre de farce fit son apparition. La lettre lâché par le hibou de James Oz, se souleva d’elle-même, restant en suspension, s’ouvrit seule et commença à échapper les mots suivants :

    « Désolée, Lily ! On a bien reçu ton message mais actuellement papa et maman sont occupés, alors on nous a envoyé Alfred, Alice, Hugo et moi chez Molly et Lucy, alors on ne peut pas se déplacer ! » Tout le monde virent bien les mots qui coulaient de la lettre, bien échappé de celle-ci. « Et sinon, bonjours tout le monde, de la part de tout le monde d’ici ! »

    À la fin du message, le parchemin fut vide, ayant laissé échapper tous les mots contenus. On resta un moment sans réagir.

    « Sacré Rose, encore plus d’invention, tu meurs », souffla Albus.

    « Je ne vois pas en quoi ça t’empêche de continuer les blagues », se reprit James.

    « Mais enfin, mec, je suis celui qui doit punir ceux qui en font. »

    « Pas si ce n’est pas méchant ! Et puis je pense qu’au contraire, c’est justement en ayant ton titre que tu peux en profiter pour en faire encore plus de farce. Bah, oui, qui soupçonnerait un préfet ? » Raisonna Tobias.

    Albus et Wyatt se regardèrent. Les deux esprits sages ont senti l’alerte.

    « Mais oui, c’est une excellente déduction ! » approuva Lucas.

    « Ouais, comme ça on pourra faire encore plus de farce… » Confirma James.

    « James ! » S’offusqua Ginny.

    « On plaisante, ‘man ! » Répliqua aussitôt son fils.

    Mais quand il eut sitôt retourné le visage un sourire dément démentait sa phrase. Abby, à côté de ses deux irrécupérables, soupira d’avance au plan qu’ils confectionnaient mentalement. Albus, de son côté, s’indignait auprès de son ami.

    « Tobie, qu’est-ce qui t’a pris de dire ça ? » On posa une main sur son épaule.

    « Voyons, Albi, ouvre les yeux. Te souviens-tu encore à qui tu t’adresses ? Tobias Finnigan, notre Tobie, le fier Serpentard, bien que rejeté parmi les siens », lui rappela doucement Wyatt comme s’il s’adressait à un enfant « par ailleurs, je suis sûr qu’il se cherche de la concurrence » finit-il en murmure.

    « Ben, oui, ce n’est pas très sympas d’oublier ce détail, Albi. Mon rôle est de corrompre les bons esprits ! Mouhahaha ! » Éclata le vert.

    Il leva ses deux mains jusqu’à son buste, faisant semblant de les serrer sans le faire pour se donner l’air encore plus menaçant. Il avait vu ça dans un dessin animé. Bien que l’atmosphère de leur côté semblait aussi fou que l’autre, une encore lucide les ramena à l’ordre.

    « Bon, allez, dépêchez-vous de manger ! Il faut qu’on aille chercher Louise ! »

    Enfin, oui, lucide pour elle. Harry regarda les enfants qui l’entouraient. D’une part, il avait deux cinquième qui complotaient et une qui s’exaspérait, d’autre part, il avait un trio de troisième qui semblait en discorde avec un fou qui les a infiltré et la dernière qui pressait les plus vieux de sa petite vois aigu.

    « Ginny ? » Sa femme se tourna vers lui « les enfants ont pété un câble. »

    Et alors, la chroniqueuse fit la chose qui le surpris le plus au cours de cette matinée, elle éclata de rire.

     

    Un peu plus tard, alors qu’Harry est partie chercher Louise Minden avec sa fille pour l’amener à grimmauld place, le reste des enfants étaient déjà prêt et les attendaient devant l’âtre de la salle de séjour. C’était une petite fille un peu ronde à la chevelure noire de jais aux yeux marron sombre. Elle avait des airs un peu timides, mais réussit toutefois à sympathiser rapidement avec les garçons qui l’entouraient. Elle avait rencontrée Lily dans une maternelle moldue et s’entendant plutôt bien, elles se sont rapidement liées d’amitié. Seulement, croyant que ce n’était qu’une simple moldu (même si ce n’était pas totalement faux), Lily s’était résignée à l’oublier pour s’en faire d’autre amie du monde sorcier. Contre toute attente, le 13 juillet, elle eut la surprise de voir un hibou foncer sur son amie afin de lui envoyer un missile de Poudlard. Quelle chance, elle s’était dit, car elle, devait attendre le jour de son anniversaire. Et aussi, Hugo avait reçu la lettre le même jour, car étant né le 12 février en période scolaire, il dut se résoudre à attendre jusqu’aux vacances.

    « Bon, j’imagine que tu ne sais pas ce qu’est le réseau de cheminé. »

    Louise secoua lentement sa tête, sans quitter son interlocuteur des yeux. Souriant quelque peu, Harry laissa le soin à sa fille d’expliquer, qui sautillait.

    « Laisse-moi t’expliquer ! Alors, tu vois, le réseau de cheminé est un moyen de transport magique, elle permet, une fois entrée dans un âtre comme celui-ci et après avoir énoncé la destination, de pouvoir être transporter d’un cheminé à l’autre à l’aide d’une poudre pour cheminette ! Ça ! »

    Elle lui montra un pot où la dite poudre en était rempli à ras bord. La petite brune observa, sans bouger ni parler, la poudre. Comprenant qu’elle ne savait pas encore comment utiliser, Ginny se dévoua pour montrer l’exemple. Elle empoigna une poignée de poudre avant d’enjamber l’âtre. Puis prononçant « Chaudron baveur », elle lâcha sa prise où la poudre tomba sur le bûcher pour laisser échapper un brasier qui embrassa la femme puis disparut. Louise cria.

    « Pas de panique, maman est juste partie pour la destination. Aller, essaie et n’oublie pas de bien prononcer l’adresse. »

    « Fais attention à la suie, qui provoque des éternuements et donc t’écorche les mots. Contente-toi juste de dire distinctement ta destination, qui est ? » Testa Harry en tentant de la rassurer, ayant lui aussi eu une mauvaise expérience.

    « Chaudron baveur », cita clairement la née-moldue.

    « Bien, dans ce cas, tu peux y aller. »

    Louise continua de regarder la grande cheminé devant elle sans bouger. Attendant probablement le déluge. Finalement, Harry se résigna de demander d’abord aux plus grands. Mais avant de les laisser s’échapper, il les prévint.

    « Je ne veux pas entendre parler d’accident… »

     « Pas d’inquiétude, nous sommes responsables ! »

    « Tu as bien intérêt de te souvenir de ce que tu viens de dire, et surtout vous deux, les préfets. »

    « Oui, Mr Potter ! » Taquinèrent les deux maintiens d’ordre.

    Harry grimaça à cette appellation et les poussa à prendre la poudre, tandis que Abby et Lucas riait en saisissant chacun une poignée après l’autre.

    « De toute façon, je ne vois pas de quoi tu t’inquiètes, maman est déjà sur les lieux », marmonna James.

    Il disparut lui aussi sous la flamme verte magique, mais Lily remarqua que James semblait moins enclin à rire. Evidemment, de tout le long de la matinée, personne ne semblait avoir fait de remarque sur sa nouvelle nomination à lui aussi. Eh oui, son grand frère a été nommé capitaine des Red Light au départ d’Elvis Lawrence, maintenant joueur de Quidditch professionnel. Il ne l’a pas dit, mais elle le sait, car elle savait à quel point il attendait ce titre. Enfin, elle ne s’inquiéta pas car elle avait compris que les deux amis de son frère aîné avaient semble-t-il prévu quelque chose, seulement ils ne voulaient pas lui en parler.

    Mais elle ne pouvait pas faire grand-chose, juste tenter de faire comprendre à James qu’elle était avec lui. En rassurant une dernière fois son amie qui craignait encore de passer à son tour dans les flammes, Lily vit Albus recevoir un message. Ce n’était qu’un bout de parchemin à peine plus grand qu’une enveloppe, mais en le lisant, il avait un sourire que seuls ses deux amis comprirent. Étrange comme elle allait être à présent toujours avec eux qu’elle remarquait à quel point ses frères pouvaient avoir des réactions insoupçonnées et surtout qu’ils avaient beaucoup de chose qu’elle ignorait. C’est sûr, ils grandissaient et souvent c’était à cette période que les frères et sœurs pas du même âge commençaient à être distant vis-à-vis des uns et des autres pour plusieurs raisons, mais elle n’aurait pas cru que ça leur arrivait aussi.

    Ce fut avec un petit serrement au cœur que Lily prit une poignée de poudre de cheminette. Maintenant qu’elle y pense, elle se sentait bien seule depuis que ses frères invitaient leur ami à la maison. Cependant en rejoignant les autres au Chaudron Baveur, elle fut directement sautée dessus par son amie. Louise avait trébuché en sortant de la cheminé du bar sorcier, et fut réceptionnée par James qui le précédait. Puis, peut-être par inquiétude, elle enlaça la rousse dès qu’elle la vit, ce qui fit énormément plaisir à Lily. Elle se sentit soudainement honteuse d’avoir penser qu’elle était seule. Maintenant, elle avait sa meilleure amie qui va passer toute son année scolaire avec elle et puis, ses frères sont des garçons, ils ne pourront pas la comprendre. Même si elle incluait Hugo dans leur bande.

    Harry et Ginny promenèrent les enfants dans tous les magasins à faire. Et c’est qu’il y’en avait. Abby et Lucas complotaient dans leur coin entre chaque magasin, James marchait un peu à l’écart ; Wyatt, Tobias et Albus parlaient d’une affaire encore plus personnel et quand ils allèrent à Fleury et Bott pour acheter leur manuel à acquérir pour les cours d’option, ils avaient ajouté un livre sur les métamorphose en plus, prétextant que c’est un sujet d’étude qui les intriguait –pas totalement faux- et les deux dernières, celles qui prenaient la majeure partie du temps avaient décidé de se prendre un animal de compagnie.

    « Une grenouille ? »

    « Crôa », répondit le batracien.

    Albus et James s’échangèrent un regard incrédule après avoir examiné la grenouille que désignait leur sœur, vert, des jambes au bout orange, et aux yeux rouge fendu d’une ligne noire en guise de pupille.

    « Une rainette ! Et je l’appellerai Prince, comme ça quand je serai plus grande, il en deviendra un pour moi. »

    Les deux frères se jetèrent encore des regards affligés, il fallait vraiment cesser les dessins animés de ces contes de fées, ridicules ! Enfin, c’est sûr, maintenant, ils n’allaient plus en entendre parler puisqu’ils avaient pu en voir que dans leur école moldu. Tandis que la fratrie Potter était toujours assemblée autour de l’amphibien, les autres regardaient un peu ailleurs, sans quitter le périmètre imposé par le couple Potter, car ils étaient tout de même sous leur responsabilité.

    Quand ils passèrent à la caisse, s’ajoutèrent en plus de Prince, Krys et Cheshire. Le hibou grand-duc que s’est enquit Louise –payé par Harry qui a voulu fêter leur entrée- et le bébé chat forestier aux yeux jaune-vert qu’a choisi Al.

    Vers la fin des achats, la troupe décida de se séparer, chacun ayant une chose à faire. Lily et Louise, devant aller se procurer une baguette, et ils n’avaient franchement pas envie de rester des heures dans la vieille boutique -bien qu’antique- à attendre que les filles trouvent leur bout de bois qui les aura choisi, bien entendu, allaient chez Ollivander, accompagné d’Harry, père responsable ; Lucas et Abby pressant James d’aller dans le magasin d’accessoire de Quidditch, ayant des choses de grands à faire, Ginny les accompagna, la rédaction de la Gazette étant dans la même direction ; seuls les trois garçons ne voulaient suivre ni l’un ni l’autre, un parce que trop ennuyant, l’autre parce qu’on leur interdisait, alors qu’ils pensaient qu’ils n’étaient acceptés nulle part, Albus se rappela à temps qu’il avait de la famille sur ce chemin.

    Chez Weasley, farces pour sorciers facétieux, l’ambiance était au rendez-vous et c’était surtout toujours autant rempli. Voyant que l’entrée était presque embouchonné, les trois amis se faufilèrent du mieux qu’ils pouvaient jusqu’au comptoir où ils saluèrent le gérant. Georges fit un énorme sourire à son neveu en le reconnaissant, lui et ses deux amis. Il leur adressa quelque mot avant de retourner son attention sur les clients qui lui posaient tout sorte de question. Ne voulant pas trop le déranger, les garçons avaient décidé qu’ils valaient mieux s’enfoncer encore un peu plus en profondeur dans cette caverne d’Ali baba –selon le terme de Tobias.

    Le truc qui était bien dans cette boutique était que depuis sa création, maintenant une bonne vingtaine d’année, le bazar s’est bien agrandi à tel point que certains rayons n’étaient pas si remplis, alors que c’était tout le contraire là où c’était plus spacieux. À croire que les gens aimaient se regrouper. Enfin, il ne pouvait pas vraiment leur donner tort, étant donné qu’ils traînaient à trois dans les coins pour trouver leur bonheur.

    A défaut de bonheur matériel, ils retrouvèrent des connaissances. Surtout en reconnaissant le rire de quatre personnes.

    « Salut, les filles, ça va bien ? »

    Quatre paires de regards se tournèrent vers eux, comme ils en avaient l’habitude avec elles. On parlait évidement de Clara Castaglione, Harley Dubois, Claire Lyu et Chloé Rivers, le quatuor –presque- légendaire, dernièrement surnommé Révolutionnaires, qui riait d’une blague probablement faite par la blonde de la bande. Ah, c’est fou ce que ceux-là peuvent faire rire. Elles leur répondirent, soit d’un sourire soit d’un salut.

    « Vous avez passés de bonnes vacances ? » demanda Wyatt.

    Les filles s’échangèrent des sourires, comme si elles attendaient cette question.

    « Trop ! On est allé en Chine et leur école de magie japonaise, Mahoutokoro, se trouve dans le ciel ! » S’exclama joyeusement Clara.

    « En Chine ? »

    « Dans le ciel ? »

    « Ecole japonaise ? Même pas chinoise ? »

    L’avalanche de question des garçons firent rire les filles. Seule Claire consentit à leur répondre, étant donné qu’elle en savait un peu plus.

    « Oui, une école japonaise pour des collégiens japonais bien sûr et chinois, mais aussi des coréens, qui se trouvent bien dans les airs, c’est comme un îlot volant mais qui ne se déplace pas. »

    « Oh, et c’était bien, vu que c’était en altitude ? »

    Le sous-entendu de Tobias fit pincer les lèvres de la chinoise tandis qu’à côté, l’italienne se retenait à grand peine de rire, mais affichant un grand sourire qui ne manquèrent pas de faire lever les yeux au ciel aux deux autres anglaises.

    « Plus ou moins, si on avait pu éviter certaine incident… »

    « Oh, arrête, on s’est bien amusé ! » Finit par s’esclaffer Clara.

    « Bref, en tout cas, on en a découvert sur eux. Comme l’a dit plus tôt notre native, c’est un îlot qui est carrément doté d’une civilisation. Il y avait bien sûr au centre l’école, mais tout autour on pouvait voir des commercialisations. »

    « Un peu comme Poudlard avec Pré-au-lard », illustra Albus.

    « Laisse-moi terminer, et des attractions, par exemple un zoo, des squares et des parcs à une superficie égalant Central Park », enchaîna Chloé.

    « Ah oui ? » S’étonna Wyatt, bien qu’il n’habitait pas tout près de ce fameux parc, il savait par ses parents que celui-ci était vraiment imposant.

    « Un zoo ? Ce doit être vraiment sympas, là-bas », s’extasia Tobias.

    « Ça l’est », affirma la native, fière.

    « Bah, qu’est-ce que tu fais là, alors ? »

    « C’est une façon subtile pour me dire que je n’ai rien à faire ici ? »

    « Tu es en train de dire qu’elle devrait dégager ? »

    « Je ne pensais pas que tu étais xénophobe. »

    « À moins, qu’il ne l’aime juste pas. »

    Alors qu’on pensait que les filles s’étaient tous liguées contre le malotru –notre Tobie international !-, trois têtes féminins en plus des trois gars se détachèrent d’une pour la dévisager. Chloé n’en fit pas grand cas et continua dans sa direction.

    « Mais je n’ai rien fait pour », se défendit la concernée avec une moue.

    « C’est vrai, toutes ses initiations sont pour le bien de tous, alors pourquoi tu ne l’aimerais pas ? »

    « Et si tu dis que c’est parce qu’elle est chinoise, là, tu passerais vraiment pour un raciste », recommencèrent-elles.

    « Eh, mais attendez, je n’ai encore rien dit ! Pourquoi vous m’agressez comme ça ? » Recula le serpentard en levant les mains de reddition.

    « Parce que c’était assez drôle de te voir si lamentable », taquina sa camarade.

    « Eh ben, il y a des esprits vicieux », commenta Albus, en retrait.

    « Ce n’est que maintenant que tu ne t’en rends compte ? L’attestation de l’année dernière ne t’a pas suffi ? » Railla son ami.

    Le souvenir d’un jeu où il y a eu question de se travestir lui traversa l’esprit comme un éclair, mais suffisant pour le faire frissonner. Ah, il ne se fera plus avoir. Claire de son côté, se recroquevilla, mal à l’aise.

    « Comment est-ce qu’on est venu à parler de ça ? » Gémit-elle.

    « Mais c’est de votre faute, les filles. On parlait bien tranquillement de vos vacances puis d’un coup on bascule sur la xénophobie, qui est faux par ailleurs », s’expliqua Tobias en les blâmant.

    « Voilà un exemple typique des conversations féminines, on passe d’un sujet à l’autre sans transition », se moqua Wyatt en s’accoudant sur son meilleur ami.

    « Eh, fais attention à ce que tu dis, nous sommes en surnombre », réagit Harley.

    « Et vous allez faire quoi, sans baguette ? » Provoqua Tobias, taquin.

    « Qui a dit que c’était le cas ? » Répliqua seulement Clara.

    « Bref, pour en revenir à la culture asiatique », calma Albus le jeu.

    « Réaction typique des Serdaigle, j’ai envie de dire, les seuls à avoir les idées assez clairs pour terminer une dispute sans violence. Physique. »

    « Ha, oui, bon, concernant la culture asiatique, et plus particulièrement japonaise, il y a des choses auquel il n’y a rien à envier aux moldus. »

    « Eh mais, peut-être que tout ce qu’ils créent viennent d’eux, justement. »

    « …ah, c’est juste. Enfin, bref, là-bas, c’est tellement fascinant qu’on a envie de dévaliser les magasins. »

    « Et tu ne nous a pas amené des souvenirs ? » Demanda Wyatt innocemment.

    Claire se figea, son sourire rêveur sur le visage. Voyant qu’elle avait du mal à se décrisper, Chloé l’a pris en pitié et intervint.

    « Pourquoi est-ce qu’il faut que tout ce que tu dis sois embarrassant pour elle ? »

    « C’est juste qu’elle est tellement naturelle que ça donne envie de la taquiner. »

    « Hum, on ne peut absolument rien répliquer à une telle franchise. »

    « Euh, c’est juste que je n’avais pas assez… »

    « Et voilà, elle va nous ressortir l’excuse du budget limité », souffla Harley.

    « Mais c’est vrai. En partie », se tourna-t-elle vers son amie « Je vous en ramènerai pour Noël, promis », se retourna Claire vers les garçons.

    « Oh, ne te tracasse pas avec ça, Wyatt plaisantait, n’est-ce pas ? » Pressa Albus.

    Ce dernier se contenta de sourire. Tobias décida d’en ajouter une couche.

    « Et tu les as dépensé en quoi, ton argent ? Si ce n’est pas trop indiscret. »

    Mais en voyant son expression, il comprit que c’était bien déplacé. Déjà qu’elle était gênée de ne rien avoir pour eux, maintenant elle aurait voulu se cacher.

    « Hum, pour les cadeaux des participants du voyage… »

    « Oh…non, tu ne vas pas me dire que tu les a vraiment pris ? » pâlit Chloé.

    « Bah, quoi ! Vous étiez plutôt d’accord ! »

    « Mais on ne pensait pas que t’allais vraiment les prendre ! » Poursuivit Clara.

    « On aurait l’air ridicule ! » Renchérit Harley, épouvantée.

    « Merci, c’est gentil ! Vous auriez pu me le faire comprendre plus tôt, j’ai pensé que vous aimiez ! » S’indigna la sentimentaliste.

    « Hem, tu ne nous as pas vraiment laissé le choix. »

    « On voulait te faire plaisir après la blague… »

    « Ah bah, oui, je trouve ça super sympas après avoir découvert la tromperie ! »

    « Bon, on ne va débattre là-dessus, de toute façon, vous l’avez promis. »

    Elles restèrent là à se défier du regard après le rappel d’une promesse lointaine, ou pas tant que ça. À l’écart, les garçons s’échangèrent un regard.

    « Eh, pst, vous n’avez pas l’impression qu’elles sont dans leur monde ? »

    « Un peu, j’ai une impression d’exclusion, ça fait un peu mal au cœur ! »

    « En plus, c’est que leur conversation a attisé la curiosité. »

    « Bien sûr, on ne peut pas compter sur elles pour cracher le morceau. »

    Le dialogue n’était pas chuchoté, Wyatt et Tobias parlaient suffisamment fort pour se faire remarquer des filles qui les avaient oublié, tandis qu’Albus Potter avait un sourire amusé par tout ça, avant de tourner vers l’entrée en entendant une voix. Trois silhouettes reconnaissables arrivèrent.

    « Ça y’est Al, j’ai ma baguette ! » s’écria une petite voix fluette qui accourait.

    C’est alors que les filles virent une rousse pas plus haute que trois pommes se jeter sur leur camarade brun qui manqua de tomber sous le poids inattendu. Elles n’eurent pas le temps de se questionner qu’une deuxième forme aussi petite arriva devant un adulte avec des lunettes, brun ébouriffé aux yeux verts.

    « Maman et James ne sont pas encore arrivé ? » Demanda l’homme à Albus, son fils d’après la physionomie semblable. On croirait voir un tableau avant/après. La version miniature secoua la tête, en signe de négation, puis le plus grand se tourna vers les filles et les salua. D’abord Harley, qui sembla le connaître, même qu’elle hésita de l’appellation qu’elle devait désigner Harry Potter, puis les filles saluèrent à leur tour, Chloé fut la plus distinguée en ne faisant qu’une révérence.

    « Donc toi, tu es Lily Potter et toi, Louise Minden ? » Elles acquiescèrent.

    « Pourquoi, tu ne savais pas ? »

    « Bah, non. Je suis sensé le savoir ? » S’étonna Claire.

    Cela prit au dépourvu les Potter. Depuis la grande guerre, il était chose courant que toute la communauté sorcière connaisse la famille Potter pour leur rôle à cette tragédie. Mais Harry n’appréciait pas ce genre d’effusion qui pourrait déranger la vie de ses enfants, surtout que l’acte héroïsme ne lui ne revenait pas entièrement. Ici, il en était plutôt content bien que surpris.

    « Dis donc, tu es aussi inculte côté sorcier que côté Moldu », réprimanda Chloé.

    « C’est pour ça que je fais tout pour en connaitre plus », répondit-elle après un silence « Voilà, c’est ça notre leitmotiv chez les Serdaigle. »

     « Pour nous, il suffit de suivre nos convictions et toujours avoir bonne intention », ajouta Harley.

     « …Bah, nous, c’est notre travail acharné qui est considéré. Les Poufsouffle sont connu pour faire de leur mieux, et ils y réussissent », déclara Clara.

    « J’imagine qu’il n’y a pas grand-chose à ajouter, chez nous il suffit d’avoir de l’ambition et d’arriver à nos fins. »

    « Et bien sûr, tu ne vas dire dans quel maison où tu te trouves parce qu’il y a aucune chance que la petite Lily s’y trouve », sourit Wyatt.

    « Tout comme toi, Clara, je ne vois pas trop vos qualités », blagua Tobias.

    Les deux filles se tournèrent vers les deux garçons, contrariées.

    « Qu’est-ce que ça veut dire ? »

    « Ouais, tu insinues qu’on en vaut pas la peine ? »

    Harry trouva ces jeunes filles de plus en plus attrayantes. Alors comme ça, elles ne sont pas de la même maison ? Il n’eut pas sa réponse tout comme les filles car ils furent rejoint par sa femme et le reste des enfants à garder.

    « Oh, les révolutionnaires », s’exclama James en guise de salue. « Ça va ? »

    Les adultes ne cachèrent pas leur étonnement.

    « Pourquoi une telle appellation ? »

    « Parce que c’est le cas, ce sont elles qui ont fait dégager –désolé du terme (ajouta-t-il rapidement en voyant la désapprobation de sa mère)- Binns. Mais le plus surprenant, c’est qu’elles sont chacune dans une maison différente. »

    Sa dernière remarque fut cependant balayée, car les trois d’avant l’avaient bien compris avec leur présentation, ce qui retint leur attention fut quand ils durent digérer la première information. Elles avaient quoi ?

    « Je tiens à ajouter que l’initiative vient tout de même d’elle. »

    On se tourna tous –ceux qui ignoraient- vers Claire, qui leur fit un sourire forcé.

    « Et aussi, j’ai oublié d’ajouter que nous sommes rempli d’imagination. »

    « Point attesté », marmonna Wyatt. Ceux qui comprirent et rirent furent ceux qui se remémorèrent de la missive du petit-déjeuner.

    « Et vous allez encore faire changer les choses cette année ? » Posa Abigaël.

    « Bien sûr, on va faire en sorte de ne pas avoir usurpé le surnom que vous nous avez affublé », déclara nonchalamment Clara, puis sentant que tous les regards étaient sur elle en attente d’une réponse, elle continua « Mais on n’a pas encore prévu quoi. » Il eut des soupirs déçus.

    « C’est cependant en cours de préparation », assura Chloé puis chuchotant à sa compatriote « Voyons, il ne faut jamais décevoir notre public. »

    « Ce n’est pas bien de corrompre les bonnes mœurs. »

    « Dis plutôt ça, à ton ami. »

    « Comment tu sais qu’il a voulu nous corrompre ? »

    Chloé jeta un coup d’œil à Tobias qui abordait un sourire penaud. Elle sourit sans répondre, faisant planer l’énigme.

    « Est-ce que vous allez encore révolutionner un système ? Un jeu, par exemple? » Reprit James, un sourire amusé aux lèvres.

    Supposant qu’il devait désigner le jeu Qui ? Avec Qui ? Quoi ? Où ?, les filles songèrent à quel genre de jeu (moldu) peuvent-elles modifié (magiquement). Clara tournait inconsciemment un article dans sa main, que remarqua bien Tobias. Vite imité par ses camarades de promotion.

    « Oh, tu vas encore faire une modification de métamorphose ? »

    « Bah, puisqu’on l’a déjà fait, ce n’est plus très drôle. »

    « Autant faire avec les sortilèges ! » L’exclamation enjouée de Claire fit légèrement douter les autres. Ah oui, elle excellait en sortilège et enchantement.

    « Ou en potion », ajouta Chloé. Albus approuva.

    « Ah, mais non, il y a déjà la boîte à flemme, c’est passé de mode. »

    « Ou en botanique », rajouta alors Harley.

    « …Si tu arrives à en faire quelque chose. »

    « On en a bien réussi avec du pellere »

    « Mais qu’est-ce que tu veux en faire avec du pellere ? »

    « En plus, on en a déjà avec les battes du kit de mini Quid, ce ne sera pas nouveau,  ni divertissant. »

    « Mais tout ce qu’on a en tête se retrouvent déjà ici… »

    « Comme le patch méta. Là, chapeau, c’était vraiment une belle invention. »

    « Je me suis juste inspiré du frisbee d’Alfred », répondit Clara en reposant l’article sur l’étale. Comme son nom indique, l’artefact peut se métamorphoser si nous pointons une baguette dessus en prononçant morphe.

    « Ha ! Dommage qu’il ne soit pas là pour être fier de son côté moldu. »

    « Oh, mais dans ce cas, on aura qu’à nous inspirer durant le voyage ! Si les moldus sont si ressourçant ! » S’exclama Claire, maintenant excitée.

    « Poudlard organise des voyages, maintenant ? » S’étonnèrent les ignorants.

    « Oui, et ce sont justement ces révolutionnaires qui en sont l’origine. »

    « Eh bien, vous ne faîtes pas les choses à moitié. Néanmoins nous ne sommes au courant de rien à l’extérieur. Et les enfants ne sont pas très bavards. »

    « Bah, en fait, ça ne concerne que ceux qui étudient l’étude des moldu. »

    « Comme ça, leur cerveau stimule plus de donné que les cours théoriques fournit par la professeure. Rien ne vaut mieux que la pratique. Et comme l’option n’accueille généralement pas grand monde, ils peuvent se permettre ce genre liberté », expliqua James.

    « Tu as l’air d’en savoir long sur cette matière », commenta Ginny.

    « On peut dire que votre année sera chargé, en plus de ce séjour vous pouvez à présent aller à Pré-au-lard. »

    « Ah oui, l’autorisation à signer, faudra aussi faire une retraite à Gringotts. »

    « D’ailleurs, vous n’êtes pas accompagné, les filles ? » S’inquiéta Harry.

    « Si, si », assurèrent les filles, bien qu’aucun autre adulte ne fût en vue.

    « Oh, mais ce n’est assurément pas mon père, qui est trop occupé à jouer. »

    Un match. Harley a délibérément ôté ce mot car elle lui en voulait de l’avoir laissé, même si à vrai dire ce n’est pas nouveau. Ginny eut un sourire entendu.

    « Le mien est retenu au ministère », se justifia Claire.

    « Pareil », dit Clara en prenant un autre article, une guillotine alarme.

    « Du coup, on compte sur toi, Chloé », répliquèrent les filles.

    Cette dernière se contenta de soulever un sourcil, puis un sourire apparu.

    « Vous avez de la chance que mon père avait du temps pour nous accompagner », souffla-t-elle en croisant les bras.

    « Oh, mais nous ne sommes pas des voyous et encore moins des fana de shopping. Il n’y a pas de quoi s’en plaindre. »

    « Personnellement, je ne suis pas sûr que vous soyez des modèles d’élèves studieuses non plus, enfin je dis ça je dis rien », commenta Wyatt.

    « Et surtout le fait que vous soyez ici, prouve bien que vous avez tout de même un côté chaland », ajouta aussitôt Tobias. Depuis tout à l’heure ces deux-là agissent comme des enquiquineurs.

    « Oh, mais ça, il faut blâmer Clara. »

    « Mais connaissant notre amie, elle est ici pour préparer un coup contre notre blond international, hein ? »

    Pour toute réponse, Clara fit un énorme sourire sans les regarder.

    « Qui ça ? Malefoy ? » Hasarda Lily.

    « Toi, tu es perspicace, ça me ferait bien plaisir de te voir chez nous. »

    « Eh, ne recommencez pas à l’influencer », soupira Albus.

    « Mais pourquoi tu es tant contre lui ? Il t’a fait quelque chose ? »

    « Du tout, c’est juste que j’adore voir son visage se déformer par les émotions, surtout quand c’est tout rouge », confessa l’italienne.

    Ses amies levèrent les yeux au ciel, tandis que les autres eurent des réactions interloqués ou exaspérés –le cas d’Albus-.

    « Maintenant, j’ai trop hâte d’être à la rentrée, il commence à me manquer ! »

    « Patience, encore trois semaines », tempéra la chinoise.

    « Han, malheureusement », soupira Lily. Son amie Louise sourit.

    « On est d’accord », se tourna Clara vers la rousse. « Des fois, je me dis que j’aimerai bien me transformer pour pouvoir lui faire des farces plus facilement. »

    « Tu veux devenir animagus ? » S’étonna Harry.

    « C’est une idée, comme ça, je serai avec lui 24h/24. »

    « Ah, mais ça dépend quel sera ton animal », prévint Albus.

    « Et surtout l’apprentissage est long », ajouta Tobias.

    « Trop long » murmura Wyatt pour lui-même.

    « Ah, mais, monsieur Potter, vous avez connu des animagi, non ? Savez-vous combien de temps ont-ils pris ? »

    « En effet, j’en ai connu, ils avaient réussi leur apprentissage –illégalement- durant leur scolarité à Poudlard, ils ne sont pas déclarés alors on ignore combien de temps cela a duré, peut-être trois ans, peut-être deux. En tout cas, seuls ceux qui excellent en métamorphose y parviendront avec plus de facilité », s’exprima Harry Potter, avec un sourire mélancolique.

    « Hum, je pense me débrouiller et ça a l’air vachement tentant, tu veux tenter Albus ? » demanda Clara en sachant qu’il se débrouillait vachement bien.

    Le brun aux yeux verts haussa mollement les épaules, hésitant et cachant surtout un secret, tandis que ses amis abordaient tous deux un sourire narquois. Chloé et Claire le remarquèrent bien et s’échangèrent un regard. Ce qu’elles ignoraient était que la petite Lily avait aussi remarqué le comportement étrange de son frère et semblait se douter de quelque chose.

    « Bon, ça y’est, j’ai choisi, on peut y aller », déclara Clara en saisissant un objet.

    « Ah, enfin ! » S’exclamèrent les filles de soulagement. « Bon, bah, on se retrouve à la rentrée ! » Elles se dirigèrent vers le comptoir.

    Le groupe des Potter répondirent à leur salut et commencèrent à faire des achats dans la boutique de farce et attrape chez leur oncle, pour certains. Par la vitre, Ginny reconnu Oliver Rivers, un collègue de travail. Elle le suivit du regard, jusqu’à ce qu’il entre dans la boutique –dont l’entrée est entre-temps dégagée- et le repéra en train de s’approcher des filles. Alors, sa fille était donc une Serpentard qui a des amies de chaque maison.

    « Si j’ai bien compris, il n’y a pas de rivalité Gryffondor-Serpentard ? »

    « Il y’en a toujours durant la période de Quidditch, mais depuis qu’elles sont ensemble et dans les parages, il n’y a pratiquement plus d’hostilité. »

    « Eh bien, comme les temps ont changé », se dit-elle pour elle-même mais son mari l’a entendu et lui sourit tendrement.

    « Bon, dépêchez-vous de faire vos achats, Lily doit aller se reposer ! » Déclara-t-il en voyant sa fille bailler.

    « Hein ? Quoi ? Non, ça va, je… »

    « Laisse tomber, Lily, tu es étreintée, on fera les boutiques une autres fois, d’accord ? » Jugea Louise Minden.

    Acquiesçant faiblement, la rousse finit par se reposer sur l’épaule de son amie, qui eut un tendre sourire en lui caressant les cheveux. Elles patientèrent silencieusement que les plus grands aient terminé leur emplette pour pouvoir rentrer au manoir Potter –anciennement Black- et apprécier leur fourniture scolaire dans l’attente de les utiliser le jour J.

     

             Le jour de la rentrée arriva à grand rythme. Tout d’abord, les filles ont tout de même dû se séparer car les parents de la né-moldu voulaient la garder avec eux le peu de temps qui leur restait –deux semaines-, ensuite ce fut au tour des amis de ses frères qui ont dû se séparer. Enfin, pas totalement, Abigaël Thomas rentra chez elle quand son père Dean vint la chercher –en saluant au passage ses parents-, Wyatt Devon partit aussi quand Nathalie McDonald –au tendre sourire- frappa à leur porte. Mais James et Albus firent également leur départ, l’un partant chez son meilleur ami pour rester jusqu’à la fin des vacances en revenant pour le départ –allez savoir pourquoi- et l’autre pour aller chez son ami qui vit avec un paternel confiseur. Ce fut sans doute ce point qu'envia Lily. Par ailleurs, ils eurent un échange –enfin vite dit-, Luna Lovegood ramena encore ses jumeaux chez les Potter prétextant une quelconque mission de la plus haute importance, or les Potter avaient également terminé leur période de congé, ils durent confier les enfants à Percy et Audrey Weasley pour aller travailler, qui gardaient toujours Rose, Hugo et les amis de la jeune fille, car Ron et Hermione Weasley étaient encore occupés. Et comme aucun d’eux n’étaient encore allés sur le chemin de traverse, mais comme leur parent leur avait garni de bourse, les enfants allèrent faire leur acquisition avec Audrey, qui accompagna ses jumelles, ses nièces et neveux et leur ami. Bien que ce fût la deuxième fois pour Lily, elle ne s’ennuya pas, restant à blaguer avec son cousin et meilleur ami.

    Bref, après ces fins de vacances mouvementés, le 1er septembre fut en vue et le jour des séparations arriva. Harry Potter, au côté de sa femme Ginny, passèrent le mur menant sur la plateforme 93/4, en traînant devant eux leur enfant et un garçon né-moldu qui semblait perdu dans ce monde magique. Après les avoir enlacé un à un, les aider à monter leur malle, à tenir leur animal de compagnie et leur faire une dernière embrassade, le couple Potter, à côté des couples Weasley virent la longue locomotive rouge s’ébranler et prendre de la vitesse. Quand elle disparut à l’horizon, ils se prirent dans les bras. Et voilà, maintenant même les petits derniers sont partis.

    Avant que le train ne démarre, dans le couloir du dernier wagon, quatre filles se cherchaient encore un compartiment libre. Pendant cette recherche, pas du tout minutieuse, elles discutaient d’un sujet pour le moins suspicieux.

    « Moi, je vous dis qu’ils doivent comploter quelque chose », clamait une brune.

    « Oh, c’est bon, ce n’est pas parce que nous machinons que les autres le font forcément de leur côté», rabroua une blonde.

    « Certes, ils ne sont pas aussi conspirateurs que nous, c’est sûr même, mais le fait est qu’ils cachent bien quelque chose, tu n’as pas remarqué comme Potter s’est sentie mal à l’aise quand tu lui as posé la question ? » appuya une auburn.

    « Bof, il était sûrement gêné du compliment », persista la chevelure doré.

    « Je crois que je vais vous rejoindre, quand Albus était gêné, vous n’étiez pas les seules à l’avoir remarqué, Lily semblait aussi circonspect », nota une châtain.

    « Tu crois qu’elle sait quelque chose ? » demanda boucle d’or.

    « Je peux juste affirmer qu’elle doit s’en douter. »

    « On aura qu’à lui demander, un peu de pression et elle nous dira tout ce qu’elle sait », décida l’auburn ondulé.

    « Vous n’allez pas la bizuter comme vous l’avez fait pour moi, j’espère ! »

    « Elle va pleurer et nous fuir, tu vas voir », se marra une.

    Mais alors qu’elles semblaient sur le point d’éclater de rire, elles se retinrent à la dernière minute en voyant un jeune homme sortir d’un compartiment. Un blond aux yeux noirs, Mark Ludvian qui leur fit un sourire féroce, surprenant les filles.

    « Bonjour, mesdemoiselles les révolutionnaires ! Vous vous cherchez un compartiment ? » Leur demandait-il le sourire toujours aussi barbare.

    Les filles remarquèrent que leur interlocuteur s’était déjà vêtu de son uniforme où trônait fièrement le blason des lions et d’une cravate rouge. Ne lui faisant absolument pas confiance, elles acquiescèrent lentement de la tête avant de passer le chemin sans demander leur reste, dépassant la porte du compartiment, elles entendirent néanmoins un rire grave. Quand elles furent assez loin –ayant traversé un wagon-, elles ralentirent.

    « Il est trop louche, ce gars », commenta simplement Clara.

    « Tu m’étonnes, je dois le supporter à chaque fois qu’on est dans la salle commune, il a des idées super vicieux », accorda Harley.

    « Son statut d’élève âgé doit lui être monté à la tête », lâcha Chloé.

    « J’ai l’impression qu’il n’apprécie pas les Potter. Pendant les deux dernières années, j’ai remarqué qu’il ne semblait porter ni James ni Albus dans son cœur », s’exprima Claire en se tournant.

    N’entendant pas de réponse de ses amies, la chinoise se retourna pour voir devant et tressaillit. Elle aurait alors préféré ne pas rencontrer cette personne de sitôt. Adelia Flint se tenait devant elle, elle aussi à la recherche d’un compartiment probablement. Quand elle vit le visage de son bouc émissaire, son expression au visage tuméfié des traces de la fausse méduse de Clara se renfrogna et elle s’apprêtait sûrement à faire une remarque désobligeante ou autre malveillance de ce genre, mais quand elle ouvrit la bouche, une voix un peu grave s’éleva derrière la quatrième année.

    « Oh, des filaments de méduses ! » Un filet rose grimpa sur son épaule.

    Ni une ni deux, la plus âgée se couvrit la tête des deux mains en poussant un cri. Puis se courbant, son épaule buta le loquet d’une porte de compartiment qui s’ouvrit, elle déboula à l’intérieur en faisant une spectaculaire roulade incontrôlée. Adelia Flint disparut aussi vite qu’elle était apparu.

    Les filles restèrent un moment sans bouger, abasourdies par la scène qui venait de se déroulait sous leur yeux. Elles ne recouvrirent leur esprit qu’une fois le son caractéristique d’un claquement de porte résonna. Elles virent alors qui était l’auteur de cette ‘blague’. Enfin, les auteurs. Devant elles se tenaient deux figures semblables, blonds aux yeux bleus. Deux copies, côte à côte.

    « Oh, Lysander et Lorcan Scamander ! » Reconnut Claire en les désignant.

    « Eh non ! Lui, c’est Lorc et je suis Lys », répondit le jumeau qui avait la main sur la porte fermée.

    « Bonjour, les filles, vous les trouvez comment mes filaments ? »

    Les dits filaments étaient une dizaine d’étranges fibres gluantes roses qui semblaient pourvus de propres vies. Chaque bout se dirigeait d’un endroit à l’autre, voulant se libérer de l’emprise de leur détenteur.

    « Euh, très sophistiqué, où les as-tu eu ? » demanda poliment Harley.

    « Je les ai conjuré à la demande de Lys », répondit tranquillement Lorcan.

    « Quelle performance ! Et tu n’es qu’en deuxième », complimenta Chloé.

    « Et vous me plaisez déjà ! Venez, on va s’installer ensemble ! » Invita Clara en ouvrant et accédant un compartiment.

    Souriant de son comportement, les filles suivirent leur amie.

    Plus loin, quand la fratrie Potter monta dans un wagon du milieu et qu’ils avaient fait nombre de signe à leur parent, l’aîné abandonna ses cadets à la recherche de ses amis en les conseillant de rester ensemble.

    « Vous voulez qu’on fasse comment ? » demanda Albus aux plus jeunes.

    Lily et Hugo dialoguèrent du regard, ils se mirent d’un commun accord.

    « Allez-y ! On va se chercher un compartiment seuls ! » Déclara Lily.

    « Comme des grands ! » ajouta Hugo. « Comme ça, on se fera des amis ! »

    « Et on doit aussi aller chercher Louise ! »

    Albus et Rose s’échangèrent un regard et acquiescèrent ensemble.

    « Ok, faites attention à ne pas provoquer d’incident ! » mit en garde Rose.

    Répondant par l’affirmation, les deux premières années se dirigèrent vers le fond du wagon, les deux troisièmes années les observèrent un moment avant de se résoudre à partir à la recherche de leurs amis.

    Lily Potter était contente. Enfin, c’était à son tour de fouler le sol tapis des wagons, passé devant les portes de compartiments, vérifier furtivement si elle ne reconnaissait pas quelqu’un. Elle était si excitée qu’elle dépassa son cousin pour aller rencontrer le dos d’une personne.

    « Aie ! » glapit une voix fluette en se tenant l’arrière crâne.

    « Oh, pardon, je suis désolée ! » Se confondit Lily en excuse sans se préoccuper de sa douleur au front.

    « Ce n’est rien…attends, tu es Lily Potter ? »

    « Euh, oui, comment connais-tu mon nom… ? »

    Question idiote, tout le monde la connaissait, son identité. Mais le visage fermé de son interlocutrice, fit disparaître toute volonté de s’entendre.

    « Ah, très bien », dit-elle seulement avant de faire demi-tour.

    Pour un peu, Lily aurait entendu son cœur se serrer tellement elle le sentait se compresser. Pourquoi a-t-elle réagi comme ça ? Juste parce qu’elle s’appelait Potter ? Elle n’eut pas de réponse, et probablement n’en voulait-elle pas. Son cousin la rejoignit en lui disant avoir trouvé de la place.

    « Oh, Louise ! Tu es déjà là ! » Lily s’élança vers la fille tasser au fond des fauteuils. « Tu m’as manqué ! »

    Son amie ne répondit rien, se contentant de sourire en rendant le câlin. En face, un garçon châtain aux yeux noisette les regardait étrangement. Les gens se connaissaient déjà ?

    « Bonjour, excuse-là, c’est l’émotion qui l’a submerge », sourit Hugo.

    Se tournant vers la voix qui semble s’adresser à lui, le garçon observa l’autre garçon. Roux, yeux bleu, tâche de rousseur et sourire sympathique. Le châtain lui rendit et se détendit un peu.

    « Je m’appelle Hugo Weasley, enchanté », se présenta le roux.

    « Je suis Lily Potter, bonjour ! » s’exclama la rousse, ayant terminé sa séance embrassade en s’installant à côté de son amie.

    « Louise Minden », dit doucement la brune, n’ayant pas eu le courage de se lancer plus tôt.

    « Maxime Jefferson, je suis ravi de faire votre connaissance ! »

    Et alors, les quatre enfants sentirent le courant passé entre eux. Ils parlèrent alors un peu de tout, de leur angoisse de ce nouveau monde pour les deux inconnus, de l’excitation contenue des deux autres en vue de la cérémonie de répartition qui allait arriver au bout de leur long trajet en train. Ils discutèrent comme s’ils étaient des amis de longue date et ne s’arrêtèrent même pas au passage de la sorcière au chariot de friandise magique. Bien sûr, ils s’en sont donnés à cœur joie, mais sans tarir leur conversation qui semblait sans fin, même pas quand ils furent arrivés. En sortant du Poudlard Express, il faisait déjà sombre. Les premières années se dirigèrent en un troupeau à la demande de Rubeus Hagrid. Le demi-géant reconnu les deux enfants de ses amis et leur fit un sourire en les voyant déjà accompagnés. Il les dirigea ensuite vers le petit sentier qui menait à la rive du lac de l’école.

    Quand il frappa la grande porte d’entrée, ce fut Neville Londubat, professeur de botanique, qui leur ouvrit. Celui-ci eut également un tendre sourire en voyant les deux têtes reconnaissables. Il les conduisit jusqu’à devant les quatre sabliers sous l’émerveillement des enfants. Il leur fit le discours habituel de bienvenue avant de les laisser entrer et les guider entre les tables, s’arrêtant juste devant la table professorale. Neville les laissa pour aller récupérer les matériaux.

    Pendant ce moment de répit, les premières années purent observer la grande salle à leur aise, examinant le plafond magique de toute part, on sent déjà qui va se trouver chez les bleus. Lily se tourna pour voir les visages des membres de sa famille. James, comme à son habitude, faisait les choses en grand, il agitait fièrement une banderole aux couleurs de sa maison et dessiné en grand le sigle des Gryffondor. Cela ne manqua pas de la faire rire. La regardant avec surprise, Hugo se tourna à son tour et le spectacle le fit également sourire. Il remarqua les regards encourageants de sa sœur à côté de son cousin Albus. Pas loin, sur la même table, Louis et Roxanne les regardaient tout aussi en souriant, il remarqua que les jumeaux de Luna étaient en train de discuter avec une chinoise et un garçon. De nouveaux sur la table des rouges, en interceptant rapidement le poing levé de son grand cousin Dominique à la table des jaunes, Hugo vit en plus de son cousin James, qui faisait toujours la pub de sa maison à côté de son meilleur ami, ses cousines jumelles Lucy et Molly, qui s’amusaient entre elles, et le sourire empathique de son cousin farceur Fred.

    À peu près requinqué, le jeune Weasley inspira profondément pendant que la chanson du choixpeau débutait. Il se tourna subitement.

    « Étant Différents mentalement 
    Et physiquement mais ayant 
    Un idée commun 
    Ils ont fait un 

    Serpentard est malin 
    Serdaigle a des connaissances
    Poufsouffle fait des brillances 
    Griffondor agit pour un 

    Capacités distinctes 
    Procédés dissemblables 
    Mais même instinct 
    Pour un vraisemblable

    S'unir pour contrer un ennemi 
    Multipliant ainsi la force 
    Pour un triomphe garanti

    Lily et quelque élève virent la fente du couvre-chef se refermer.

    Le professeur Londubat, accessoirement directeur de la maison Poufsouffle et sous-directeur, leur expliqua le procédé qui va se dérouler. Il déroula le parchemin et commença l’appel. Eloïse Cornfoot, la fille que Lily a rencontré dans le couloir du train et dont le comportement l’a véritablement révolté, s’avança quand son nom fut prononcé. Elle avait des cheveux châtains clairs attachés en queue de cheval et des yeux bleu décidé. Pas étonnant, elle fut envoyée à Serpentard. Son amie Louise Minden eut un chapeauflou, et ce fut avec grand soulagement qu’elle se dirigea vers la table des jaunes et noirs. Lily lui fit un pâle sourire en constatant qu’on s’approchait de son nom. Peter O’Neill, un blond cendré aux yeux marron fut envoyé à Gryffondor, sous le tonnerre d’acclamation de la table en question. Avec horreur, elle fut la suivante. Elle se tourna vers son cousin pour chercher du réconfort, qui lui fit un sourire, mais faible. Inspirant profondément, elle grimpa sur le tabouret et laissa son oncle Neville poser le tissu rapiécé magique sur sa tête. Aussitôt une voix rocailleuse retentit.

    « Hum, je vois…je vois de la connaissance, une curiosité grandissante, une envie de prouver qui tu es et une loyauté sans borne. Eh bien, eh bien, tu n’es pas facile toi non plus, dernière Potter. Aide-moi un peu. Tu es dans une forêt sombre avec une amie, une silhouette menaçante apparait, que fais-tu ? »

    « Euh, menaçante comment ? A-t-elle une baguette ? »

    « Comme tu le souhaite, jeune Potter, quelque chose de dangereux qui pourrait vous mettre en péril ton amie et toi. »

    « Alors je demanderai à Louise de fuir et je chercherai à la faire gagner du temps en désarmant la personne. »

    « Bien, bien, j’ai ma réponse. Mais tu sais, Lily Potter, ton amie peut-être n’importe qui, puisque je t’envoie à GRYFFONDOR ! »

    Une ovation, plus grande que les précédente ou peut-être est-ce son imagination, éclata à ses oreilles. Elle vit Louise l’acclamer de toutes ses forces avec un sourire, James faire de même en faisant un boucan pas croyable avec toute la table, et Albus, l’applaudir poliment comme leur tablé avec un petit sourire.

    Elle descendit alors de sa chaise en faisant un grand sourire au professeur Neville et rejoindre la table des élèves …bleus. Elle longea la rangée jusqu’à atteindre son frère Al et lui planter un baiser sur la joue avant de rejoindre la table des rouges sous les gloussements et compliments des élèves plus âgés. Elle s’assit de sorte à être près de Louise.

    La répartition reprit après cet interlude juste affreusement adorable, pendant que sur les tables rouge et bleu, on charriait les deux concernés, rouges mais heureux. Arriva alors au tour d’Hugo. Qui fut illico prestement envoyé à Serdaigle. À peine l’artefact l’eut effleuré. Sa sœur Rose l’accueillit joyeusement. Le banquet de début d’année débuta. Hugo fut bien content de retrouver le garçon avec qui il avait sympathisé durant le trajet, Maxime et lui discutèrent encore beaucoup pendant le repas. Lily ne tarissait pas son flot de parole en même temps que son appétit et variait entre discussion et nourriture. De temps en temps, le garçon qui était passé avant elle, Peter, cherchait à accaparer son attention.

    À la fin de ce fabuleux festin, la directrice Pomona Chourave tinta son verre pour attirer l’attention générale. Elle se leva et se racla la gorge.

    « Avant de vous laisser rejoindre vos dortoirs et dormir d’un bon sommeil, il me faut malheureusement vous retenir encore un peu pour rappeler le règlement intérieur. Comme vous l’avez compris, la forêt qui entoure l’enceinte de l’établissement se nomme la Forêt Interdite, et croyez-moi, ce n’est pas pour rien. Le concierge Arsène Horgs autorise la magie dans les couloirs cependant il est à ajouter qu’en cas de préjudice, c’est une heure de colle qui vous attend ! »

    Comme elle ne reprenait pas, on avait cru qu’elle avait terminé, cependant aucun des préfets ne bougea. Et l’ambiance chez les Serdaigle semblait tendue.

    « Une dernière chose avant de vous lâcher. Le professeur Flitwick, de Sortilège pour les nouveaux, commence à prendre de l’âge. Il a été décidé que cette année sera sa dernière année d’enseignement. Alors soyez de bons étudiants tout au long de cette année ! Bien, maintenant, rompez ! »

    Une fois que le message fut bien passé et digéré, toutes les têtes se tournèrent vers le petit professeur. En effet, le demi-gobelin n’avait plus autant de force, il semblait assez fatigué, somnolant sur sa chaise, mais quand il capta les regards des élèves, il leur fit un beau sourire qui fit fondre la plupart. Finalement les préfets décidèrent de bouger, une par une, d’abord les rouges, suivis des jaunes, vint les bleus, pour finir sur les verts et des étincelles de leur couleurs suivirent. Un défilé quitta la grande salle en silence, ce qui était inhabituel des autres années. C’est pour respecter le travail de ce professeur tant apprécié, alors les élèves allaient faire de tout leur possible pour rendre cette année inoubliable.

    Ça promet des bons moments !